Extrait des Annales du Midi, t. 18, 1906,
p 5-39 (réalisation : M. Frédéric Biret)
FRAGMENTS
DE CARTULAIRE
DU
MONASTÈRE
DE PAUNAT
(Dordogne)
INTRODUCTION
Le manuscrit latin 3851 A de la
Bibliothèque Nationale, qui date du Xe siècle et provient de la bibliothèque de
Saint-Martial de Limoges1, contient une
collection de canons, et surtout des vies de saints2.
Dans les feuillets restés blancs et dans les marges on a transcrit, au XIe
et au XIIe siècle, un certain nombre de chartes ou de notices relatives au
petit monastère de Paunat3, en Périgord,
siège de l'un des prieurés de l'abbaye de Saint-Martial de Limoges. Ces actes,
signalés par M. l'abbé Duchesne4,
puis par M. Ch. de Lasteyrie5,
et dont on trouvera le texte plus loin, méritaient d'être publiés. Deux d'entre
eux l'avaient déjà été d'après un cartulaire de Saint-Martial, que consulta dom
Estiennot6. La date de ces deux actes est douteuse et
l'authenticité de l'un d'eux tout au moins peut paraître contestable. II est
donc nécessaire avant tout de les examiner brièvement.
I
La date de fondation du monastère de
Paunat, ou plus exactement de la donation à l'abbaye de Saint-Martial de
Limoges de la celle de Paunat, est assez incertaine. L'acte constatant cette
donation, faite par un certain David et sa femme Benedictana, publié par
Mabillon d'après un cartulaire de Saint-Martial7,
est ainsi daté : Facta cessione ista in mense februario anno IIII, regnante
Karolo imperatore. On peut
donc supposer qu'il s'agit de Charlemagne et que le document est de l'an 8048. Mais il y a en ce cas une difficulté,
c'est que la donation est faite ad opus fratrum monachorum9. Or, il n'y eut des moines à
Saint-Martial qu'à partir de l'année 848, date à laquelle les chanoines qui
veillaient jusque-là sur le tombeau du saint prirent l'habit monacal, probablement
sous l'influence des religieux de Saint-Savin10. On a, il est vrai, la ressource
d'admettre11 que le texte a été altéré et que la
mention des moines doit être considérée comme une interpolation due au copiste
du cartulaire, compilant celui-ci à une époque à laquelle la réforme était
depuis longtemps accomplie. Mais, dans cette hypothèse, il faudrait supposer
dans le document, qui semble par ailleurs parfaitement authentique, deux
interpolations, l'une dans la phrase partibus... cedimus, et l'autre dans la formule, du
reste très régulière: et post discessum quoque nostrum quando Deus voluerit ipsi monachi qui tunc
Domino militaverint. L'interpolation, en outre, ne saurait être du fait do compilateur du
cartulaire, aujourd'hui perdu, de Saint- Martial de Limoges12, puisqu'elle figure également dans le
texte du recueil de Paunat, c'est-à-dire dans le ms. lat. 3851 A, texte qui ne
dérive pas du précédent, puisqu'il est beaucoup plus complet.
On peut admettre
aussi que la pièce n'est pas de 804, mais de la quatrième année d'un autre
souverain du nom de Charles. On serait tenté de songer à Charles le Jeune, fils
de Charles le Chauve, couronné roi d'Aquitaine à Limoges au mois d'octobre 85513 et au nom duquel est daté l'un des autres
actes de la même collection14.
Mais la présence du mot imperator,
dans les deux copies de la charte de David, oblige à renoncer à cette
hypothèse assez séduisante. Charles le Chauve, d'autre part, a été empereur
moins de deux ans. Reste donc Charles le Gros. Le mois de février de la
quatrième année de l'empire de celui-ci, comptée à partir de son couronnement à
Rome en 879, correspondrait à février 883. Or, à cette date, il ne régnait
point sur l'Aquitaine, qui faisait partie des Etats de Carloman. Il faut donc
compter les années de règne à partir du moment où Charles devint maître de
l'Aquitaine, c'est-à-dire à partir de la mort de Carloman (12 décembre 884). L'acte serait
ainsi du mois de février 888. Une objection se présente immédiatement. Charles
le Gros, déposé à Tribur en novembre 887, était mort le 13 janvier 88815. Mais il n'est pas impossible que la mort
de l'empereur n'ait pas encore été connue en Périgord au début de février, ou
même que la déposition et la fin de Charles étant connues, on ait continué à
dater des ans du règne de l'ex-souverain, dans l'ignorance où l'on se trouvait
du nom de son successeur16, car, au
mois de février
de l'année 888, Eudes n'était pas encore couronné. Il reste à examiner si ce
système concorde avec les faits connus par ailleurs; et tout d'abord on
pourrait objecter que le monastère de Paunat était certainement fondé avant
888. Au début du Xe siècle, en
effet, Agius, abbé de Vabre, dans une sorte de notice retraçant sous forme de
lettre les débuts de son monastère, raconte que le monastère de Paunat fut
détruit par les Normands. Les moines et leur abbé Adalgisus ou Adalgasius
errèrent durant quelque temps dans le pays, puis finirent par se réfugier
auprès de Raimond, marquis de Toulouse. Celui-ci fonda l'abbaye de Vabre, à la
tête de laquelle il mit précisément l'abbé du monastère détruit et dans
laquelle il installa les religieux fugitifs17.
Ces événements sont certainement antérieurs au 11 novembre 862, date de la fondation de l'abbaye de Vabre18. Il est assez vraisemblable qu'il faut
rapporter cette destruction de Paunat, accomplie quelques années avant
l'établissement des moines à Vabre, à l'époque à laquelle les Normands
s'emparèrent de Périgueux et ravagèrent le pays environnant, c'est-à-dire à
l'année 84919. Si ce Paunat, détruit en 849, était
véritablement le même monastère que celui dont il est question dans la charte
de David et de Benedictana, il faudrait certainement adopter pour cette
dernière la date de 804. Mais le contraire paraît très probable. Le Paunat dont
parle Agius était une abbaye indépendante, ayant à sa tête un abbé particulier,
et non point, comme celui de David, une simple celle dépendant de Saint-Martial
de Limoges. Dans le texte le plus complet de la charte de David et Benedictana,
celui du ms. lat. 3851 A, le passage relatif à la fondation du monastère est malheureusement mutilé; il
semble cependant que la fondation soit l'œuvre de personnages autres que les
donateurs eux-mêmes, qui se bornent à soumettre à Saint-Martial l'établissement
créé sans doute par leurs parents. Mais de toute façon il ne s'agit pas là d'un
monastère indépendant comme celui que gouvernait Adalgisus. Nous savons
également par la charte de l'évêque Frotarius, étudiée ci-après, qu'il y eut à
Paunat un monastère auquel le roi Charles le Chauve accorda divers privilèges,
puis que ce monastère fut abandonné à la suite des ravages des Païens, et que
le lieu demeura quelque temps désert. Tout concorde donc assez bien si l'on
admet qu'il y eut à Paunat une abbaye fondée à une époque indéterminée, mais
détruite par les Normands en 84920.
Avant 888, un nouveau monastère s'était élevé sur l'emplacement de l'ancien,
mais sans prétendre, semble-t-il, être la continuation du précédent21. David et sa femme Benedictana
l'enrichirent alors de leurs libéralités et le soumirent à Saint-Martial de
Limoges, dont il devait plus tard constituer l'un des prieurés.
II.
Le privilège de l'évêque Frotarius (n° 12)
offre de son côté certaines difficultés. Le titre placé en tête de la pièce
attribue, en effet, celle-ci au temps d'un roi Charles dont la souscription
figure d'autre part à la suite du document et au nom duquel celui-ci est daté.
Ce Charles est-il Charles le Chauve, comme on pourrait être tenté de le croire?
Les auteurs du Gallia Christiana22 laissent prudemment la question
dans le vague. M. de Lasteyrie suppose qu'il s'agit de Charles le Simple23. Dans les deux cas, on se heurte à cet
obstacle que, pas plus au temps de Charles le Simple qu'à celui de Charles le
Chauve, il n'y eut à Périgueux d'évêque du nom de Frotarius. A notre
connaissance du moins, car la série des prélats qui se succédèrent sur le siège
épiscopal du cette ville entre le VIIIe siècle et le XIe est fort mal établie24. Comme les formules de l'acte sont celles
en usage à l'extrême fin du Xe siècle ou au début du XIe, il y a lieu de se
demander si l'on ne se trouve pas en présence d'un faux, fabriqué aux environs
de l'an mil, et destiné à servir de titre en faveur des prétentions des moines
de Paunat à rencontre de l'évêque diocésain.
Mais, précisément à la fin du Xe siècle,
le siège de Périgueux fut occupé par un évêque du nom de Frotarius, dont tout
ce que nous pouvons dira avec quelque certitude est qu’il fut contemporain de
Hugues Capet, car les dates de 976 et de 998, fournies par la Chronique des
évêques de Périgueux comme étant celles de son épiscopat, ne sont rien moins
que sûres25. Le style de la pièce, qui suffirait à
rendre suspect un acte du IXe siècle ou du début du Xe, n'aurait donc rien de
choquant s'il s'agissait d'une charte de ce personnage.
La difficulté reste toujours la même en ce
qui concerne la présence du nom de Charles dans les formules finales et dans le
titre de la pièce. Ce dernier, en tout état de cause, ne prouverait pas grand chose,
car le copiste qui a transcrit le document dans le ms. lat. 3851 A pourrait
avoir introduit, dans le titre qu'il composait, le nom du roi Charles, qu'il
trouvait dans le corps
de l'acte copié par lui26. La chose
serait d'autant plus admissible que ce nom est récrit sur un grattage, d'une
seconde main ou tout au moins d'une seconde encre. Le grattage en question a
d'ailleurs fait complètement disparaître l'ancienne écriture et il est
entièrement impossible de distinguer aujourd'hui la moindre lettre du mot
qu'est venu remplacer celui de KAROLI.
En ce qui concerne les formules finales,
l'habitude, à l'époque carolingienne, n'était pas, comme l'on sait, que le
souverain fît figurer son signum au
bas des actes qui n'émanaient point de sa chancellerie. C'était, au contraire,
un usage fréquent sous les premiers Capétiens, à l'époque de l'évêque
Frotarius. Or, dans la souscription, le mot KAROLI se trouve, comme dans le
titre, écrit sur un grattage. Ce serait donc une présomption déjà pour que ce
ne soit pas le nom de Charles qui ait figuré à la fin de l'acte original; sans
quoi il n'eût point été besoin de recourir au canif pour l'introduire dans le
texte. De plus, ici, il est possible de distinguer quelques traits des lettres
constituant le nom primitif. La haste verticale du K du mot KAROLI et l'O
central sont en effet de l'encre primitive. C'est donc que le nom du roi gratté
comportait un O central. Il n'est que quatre noms de souverains de la France
qui remplissent les conditions voulues: il y avait là primitivement l'un des
quatre génitifs KAROLI, HUGONIS, RODOLFI ou ODDONIS27. Or, sans parler de l'inutilité de la substitution
de KAROLI à un autre KAROLI, gratté pour une raison quelconque, il est difficile,
par suite de considérations matérielles, d'admettre que le nom actuel puisse
remplacer un KAROLI antérieur, ou un RODOLFI, ou un ODDONIS. En effet, l'on
constate dans le ms. original que pour placer la barre oblique supérieure du K
actuel il n'a pas été nécessaire de gratter le moindre trait. Donc la première
lettre du mot primitif n'était ni R, ni K, ni O. D'autre part, l'oblique
inférieure du K actuel a une forme courbe singulière qui s'expliquerait fort bien
par la nécessité de masquer la partie inférieure d'une H onciale, dont, en
examinant de près le ms. 3854 A, l'on croit apercevoir l'extrémité encore
apparente. Il en résulterait qu'il faudrait lire SIGNUM H[UG]O[NIS].
La chose présenterait même un certain intérêt historique, en confirmant dans
une certaine mesure les données de l’Epitome
de Petragoricensibus episcopus, qui présente Frotarius comme un allié de Hugues Capet. Notre charte le montre soucieux tout au
moins de faire confirmer ses actes par 1'« usurpateur », dans les premières
années de celui-ci, alors que l'on connaît au contraire les démêlés de Hugues
avec le comte Audebert de Périgord.
Mais le nom de Hugues
Capet a été peu populaire au moyen âge28.
On s'explique assez bien qu'un scribe, rencontrant dans le corps du document le
nom du roi Charles, ait songé à mettre sous l'autorité de celui-ci, qu'il
prenait sans doute pour Charlemagne, le privilège émané de l'évêque Frotarius.
De là l'opération du grattage effectué dans le manuscrit. Le nom de Charles paraît
avoir complètement remplacé celui de Hugues dans le cartulaire de Saint-Martial
que dom Estiennot et les éditeurs du Gallia
ont eu sous les yeux. C'est le texte ainsi altéré que les érudits
modernes ont eu entre les mains, et il ne pouvait sembler que suspect, vu la
discordance entre le nom du roi d'une part, et le nom de l'évêque et le style
de l'acte, d'autre part. Si l'on rétablit la lecture HUGONIS, les difficultés
disparaissent, et l'acte peut être considéré comme authentique, car les
privilèges accordés au monastère ne sont point d'une importance telle qu'ils
puissent constituer une présomption contre
l'authenticité du document. Celui-ci se présente comme une confirmation d'un
diplôme plus ancien, accordé aux moines de Paunat à une époque indéterminée par
un roi du nom de Charles, à une date à laquelle ce roi se trouvait, sinon à
Paunat même, du moins en Périgord, entouré d'un certain nombre d'évêques.
L'acte de Frotarius indiquant que le monastère a été postérieurement a cette
date détruit par les Païens, il en résulte que le diplôme perdu est antérieur à
849 et qu'il ne peut émaner que de Charlemagne ou, beaucoup plus
vraisemblablement, de Charles le Chauve. L'acte ayant disparu, il n'est guère
possible de discuter la question d'authenticité, d'autant plus que l'évêque
Frotarius lui-même pouvait n'avoir déjà plus sous les yeux l'acte original
constatant la concession faite par le roi Charles et ne le connaître que par
une notice plus ou moins précise ou même par tradition. Mais ce privilège de
Charles le Chauve ne doit vraisemblablement pas remonter à l'époque où
l'Aquitaine se trouvait entre les mains de Pépin Ier et de Pépin II,
et où le roi des Francs occidentaux ne pénétrait guère dans le pays que pour le
ravager29. Or, en 848, au printemps, nous voyons
Charles le Chauve aller combattre les Normands qui assiégeaient Bordeaux30. Nous savons qu'à l'époque du carême (8 février-25
mars) il tint une assemblée de grands et d'évêques à Limoges31. Périgueux se trouve précisément sur la
grande voie romaine qui unit Limoges à Bordeaux, voie que Charles et son armée
ont dû très probablement suivre au cours de l'expédition. D'autre part, c'est à
la suite de celle-ci que les Aquitains abandonnèrent Pépin II pour reconnaître
Charles le Chauve32. On s'expliquerait donc assez bien que les
religieux de Paunat aient profité de la présence du nouveau souverain pour se
faire reconnaître certaines immunités33.
Charles, il est vrai, revint en Aquitaine en 84934.
Il y pénétra même deux fois, au début de l'année35
et dans le courant de l'été36.
Nous savons que la seconde campagne avait pour objectif la marche d'Espagne37. Charles était à Bourges au milieu de
juillet38 et à Narbone au mois d'octobre39. Il est peu vraisemblable qu'il ait passé
par le Périgord, ce qui aurait été un détour considérable, et d'ailleurs, à en
juger par la place occupée par les mentions relatives à ces événements dans le
récit de Prudence, l'invasion des Normands en Périgord et par suite la
destruction de Paunat seraient notablement antérieures à la seconde expédition
de 849. Elles seraient, au contraire, à peu près de la même date que la
campagne du printemps. Nous ne savons jusqu'où il s'avança au cours de
celle-ci, mais s'il s'était trouvé en Périgord au moment où les Païens y
pénétrèrent, il serait étrange que les Annales
Bertiniennes n'en fissent pas mention, et le moment eût été singulièrement
choisi pour y tenir des assemblées de prélats. La charte perdue de Charles le
Chauve ne pouvant être guère que de 848 ou de 849, et le passage du roi à
Périgueux au printemps de cette dernière année n'étant pas même probable,
tandis qu'il est presque certain pour le début de l'année précédente, il y a
des chances pour que ce soit cette date de 848 qui doive être adoptée.
Les textes sont trop peu nombreux et trop
peu sûrs pour qu'il soit possible d'arriver à des conclusions certaines.
Néanmoins, il semble que l'on puisse proposer comme admissible, en ce qui
concerne les origines de Paunat, la série suivante d'événements et de diplômes.
Epoque
indéterminée. — Fondation
d'une abbaye à Paunat.
?
Printemps 848. — Privilège
accordé à cette abbaye par Charles le Chauve et divers évêques.
? Printemps 849. — Destruction de l'abbaye par les Normands.
? Construction d'un monastère
à Paunat par les parents de David.
? Février 888. — David et Benedictana dotent le monastère ainsi
fondé et le soumettent à Saint-Martial de Limoges.
? Juillet 99140. —
Frotarius, évêque de Périgueux, concède au monastère, de l'église duquel on
vient de faire la dédicace, l'exemption de diverses
redevances et fait confirmer cette concession par le roi Hugues Capet.
III.
Les autres actes transcrits dans le ms.
3851 A présentent tous quelque intérêt, mais ne soulèvent pas de difficultés du
même genre; aussi nous n'y insisterons pas. Trois seulement portent une date
expresse d'année: 1a plus ancienne est 856 (n° 7), puis viennent 964 (n° 45) et
1077 (n° 14). La plupart des
autres documents ne paraissent pas remonter au delà du
onzième siècle: l'acte n° 6, contemporain du comte d'Angoulême Fulco, se place par cela même entre
1040 et 1089; l'acte n° 5, émané d'un abbé de Saint-Martial de Limoges dont
l'initiale seule est donnée, appartient presque sûrement à Ademarus (1063-4114), plutôt qu'à Amblardus (1115-1443). D'ailleurs,
les actes transcrits intégralement sont rares; ce qui domine, ce sont les
notices de quelques lignes, dont malheureusement plusieurs ont été grattées
après coup, soit complètement, soit partiellement. Ces notices concernent
rarement la temporalité du monastère: en majorité elles sont destinées à
conserver le souvenir d'associations spirituelles, consenties par le prévôt et
les frères de Paunat au profit soit d'autres établissements religieux — en
fait, il n'y a qu'une association avec Saint-Jean-de-Cole (n° 9) qui rentre
dans cette catégorie — soit de particuliers, moines ou laïcs. Le gage le plus
fréquent des associations de ce genre est la concession d'un service de trente
messes après le décès; c'est ce que nos textes appellent tricenarium41.
Un assez grand nombre de prévôts du
monastère sont nommés dans ces documents; malheureusement, comme aucun des
documents en question n'est daté et comme les noms sont donnés parfois avec la
seule lettre initiale (par exemple, le prévôt G., auquel écrit l'abbé A. de
Saint-Martial, n° 5, est-il le Geraldus
qui figure dans les nos 6, 17, 84 et 25, ou le Guido, qui figure dans le n° 21?), il
est impossible de dresser la chronologie de ces dignitaires. Ce que nous savons
positivement, c'est que le prévôt Geraldus
succéda au prévôt Hugo dans
la seconde moitié du XIe siècle (n° 6), et que le prévôt Geraldus de Bonaval, lorsqu'il quitta
Paunat, eut pour successeur Guido (n°
21): il est possible, très vraisemblable même, que Geraldus et Geraldus de
Bonaval soient une seule et même personne, et que nous ayons la suite
chronologique de trois prévôts de Paunat: Hugo, Geraldus de Bonaval, Guido. Mais c'est un mince résultat,
puisque nous ne pouvons rien pour fixer l'ordre de succession des autres
prévôts mentionnés et qui sont, par ordre alphabétique : B. (selon les vraisemblances, Bernardus), Grimoardus, Petrus, Raimundus,
Robertus, Willelmus.
Comme il est naturel, les chartes que nous
a conservées le manuscrit 3854 A intéressent presque exclusivement le diocèse
de Périgueux. Toutefois, les provinces voisines, Limousin, Angoumois et
Saintonge, y sont plus ou moins représentées. Le Limousin a une place à part
puisque Paunat est une dépendance de Saint-Martial de Limoges; il faut signaler
pour l'Angoumois et la Saintonge l'intéressant Privilegium de aecclesia
sancti Xpistofori de Cella (n°
6), qui montre que le rayonnement de Paunat a été relativement plus étendu que
les documents publiés jusqu'ici ne permettaient de le croire.
Enfin, il y a lieu de présenter quelques
observations sur la langue des documents que nous publions.
Il est remarquable que pour les plus
anciens, spécialement les nos 7, 11 et 15, notre manuscrit donne
mainte forme vulgaire en contradiction avec les règles du latin savant, tandis
que le cartulaire perdu de Saint-Martial, que nous connaissons par dom
Estiennot, est plus correct42.
Ce que nous savons par ailleurs de la langue des chartes au neuvième et au
dixième siècle, nous persuade que le scribe de notre manuscrit a reproduit
fidèlement les originaux qu'il avait sous les yeux et dans lesquels on devait
lire: seriam (pour seriem), sunt ipsas res (pour sunt
ipsae res), aecclesiam qui est
constructa (pour quae),
cedo alio manso (pour alium mansum), anime genitore meo (pour genitoris mei), ab integrum (pour ab
integro), pro beneficium (pour
pro beneficio), de priores
(pour de prioribus), etc.,
etc. Les incorrections de ce genre, sous lesquelles percent souvent certains
traits de ce qu'on appelait dès lors la
lingua romana, sont banales, sauf une seule: la forme oblique genetricene, employée dans la pièce 7 (de l'an
856) en fonction de génitif et que le cartulaire de Saint-Martial a remplacée
par genitricis. Autant
les formes obliques en ane sont
fréquentes (au moins pour les noms propres), autant celles en ene sont rares dans les textes du moyen
âge: M. Philipon, dans un travail spécial (Romania, XXXI, 238), a cité le nom propre Ettolene dans une charte de 920, provenant de
Cluny, mais sans oser affirmer que ce n'était pas une faute pour Ettolane. Notre genitricene est donc particulièrement précieux,
car il n'est pas permis d'y méconnaître la persistance d'un usage attesté par
des inscriptions de la Gaule
Narbonaise, où, comme l'a indiqué M. Philipon (ibid., pp. 236 et 237), on lit, pour des noms de femmes, des
formes comme Marcianenis, Callisteni,
Julianeni, etc. La langue de l'Italie offre des formes analogues qui
viennent d'être groupées par M. Salvioni (Romania,
janvier 1906).
Les actes du onzième
siècle sont généralement plus corrects et témoignent de la renaissance de la
culture antique, le n° 5, le n° 6 et le n° 12 entre autres. Mais dans les simples notices nous retrouvons
des incorrections qui nous ramènent en arrière, comme de omnia ou fiancias sunt iste (n° 19), uno au datif (n° 17), eundem au neutre (n° 18), etc. Il y faut
enfin noter, soit dans les noms propres (Bases,
Bruniquelt, Egoleme, Ferreira, Mont-cauze, etc.), soit, plus rarement,
dans les noms communs (acaptament et
escamne, n° 22) des formes
purement romanes qui se sont glissées sous la plume des moines de Paunat et qui
témoignent de l'état de développement où était, au onzième et douzième siècle,
la variété périgourdine méridionale de la langue que nous appelons provençale.
On remarquera avec intérêt, mais sans surprise, que le c latin appuyé reste c
explosif, ne devient pas ch comme
à Périgueux même et dans le Limousin : cf. sur ce point P. Meyer, dans Romania, t. XXIV, pp. 570-573, et A.
Thomas, dans Bulletin de la Société
des parlers de France, t. I (et unique), pp. 238-253.
R. Poupardin. A. Thomas.
1. Dans laquelle il portait le n° 134.
2. On en trouvera l'indication dans le Catal. codd. hagg. Bibl. Nat. Parisiensis, des Bollandistes, t.I,
p. 375.
3. Aujourd'hui dans la Dordogne,
arrondissement de Bergerac, canton de Saint-Alvère.
4. Annales du Midi, t.
IV, p. 294, n. 1, où se trouve mentionné en passant notre n° 11.
5. Aux additions (nos10 et 11) de
son livre intitulé L'abbaye de Saint-
Martial de Limoges (Paris, 1901, in-8°, p. 41.) On trouvera une notice
sur Paunat dans l'ouvrage, p. 387 et suiv.
6. Cartulaire qui ne doit pas être identifié
avec le ms. 3851 A. En effet, les textes donnés par dom Estiennot comme
empruntés à ce cartulaire sont conformes à ceux de Mabillon ou du Gallia, indiqués comme pris dans le
cartulaire de Saint-Martial. On ne peut supposer qu'Estiennot d'une part,
Mabillon ou les auteurs du Gallia de
l'autre, aient abrégé exactement de même les textes qu'ils auraient empruntés
au ms. 3851 A. D'ailleurs,
Estiennot donne pour un de ces actes
l'indication (n° 6) d'une variante marginale que présentait le cartulaire qu'il
avait sous les yeux et qui ne se retrouve pas dans notre ms..
Carpentier a utilisé ce manuscrit pour son supplément de Du Cange; il y a pris
notamment l'exemple de chilidrus (lat.
class. chelydrus) de notre n°
12.
7. Annales Benedictini, t. II, p. 717. L'acte a été reproduit
d'après Mabillon par M. Ch. de Lasteyrie, L'abbaye de Saint-Martial de Limoges, p. 420.
8. C'est l'opinion admise par Mabillon et M.
Ch. de Lasteyrie.
9. Ou ad opus monachorum, dans le texte qu'a connu Mabillon.
10. Ch. de Lasteyrie, op. cit., p. 52.
11. Ch. de Lasteyrie, op. cit., p. 387, considérait l'acte
comme apocryphe dans sa rédaction actuelle, mais, à l'erratum de son livre, en
a reconnu l'authenticité, d'après le texte du ms. 3851 A, tout en maintenant la
date de 804, et en considérant la mot monachi comme un équivalent de clerici.
12. Le seul texte sur lequel on ait discuté
jusqu'à présent.
13. Ann.
Bertiniani, a. 855, éd. Waitz (Mon. Germ. in usum
scholarum), p. 45; Ann. Lemovicenses, Mon.
Germ., SS., t. II, p. 251. — Adémar de Chabannes, Chronique, 1. III, c. 19, attribue à
tort ce couronnement à Charles le Chauve lui-même. Cf. Commemoratio abbatum S. Martialis.
14. Ci-après, n° 11.
15. Dümmler, Geschichte des ostfrânkischen Reichs, t. III, p. 287-289.
16. On peut comparer avec un certain nombre d'actes
bourguignons datés des années « après la mort de l'empereur Charles [le Gros] »
(Chartes de Cluny, n° 33, 36,
40-41), avec des actes provençaux datés des ans du règne de Louis l'Aveugle,
après la mort de ce dernier (R. Poupardin, Le royaume de Provence sous les Carolingiens, p. 288, n. 2). Si
la déposition de Charles, et non sa mort, était connue et que l'on continuât à
dater d'après les années de son règne, on pourrait rapprocher de ce qui eut
lieu dans certaines provinces après l'emprisonnement de Charles le Simple
(Eckel, Charles le Simple, p.
145 et suiv.).
17. Catel, Hist. des comtes de Toulouse, p. 69; Hist. de Languedoc. 2e éd., t. II, p. 323-328.
18. Catel, op. cit., p. 70.
19. Ann. Bertiniani, a. 849, éd. Waitz, p. 37. Waitz, comme
Mabillon (Ann. Bened., t. II,
p. 371-2) et les auteurs du Gallia (t.
II, p. 688), rapproche le texte d'Agius de cette mention des Annales de
Saint-Bertin. M. de Lasteyrie (op. cit., p. 388) croit qu'il s'agit d'une invasion de
887, mais cette invasion n'est connue que par un passage d'Adémar de Chabannes (Chron., 1. III, c. 20) qui renferme
au moins deux inexactitudes en ce qui concerne Eudes et Rodolfe de Bourgogne.
On ne peut donc avoir confiance dans la date qu'il semblerait indiquer. Dans ce
passage, du reste, il est question d'une invasion des Normands en Limousin et
non en Périgord.
20. On peut faire à cette hypothèse une
objection, c'est que parmi les chartes du ms. lat. 3851 A s'en trouve une datée
de 856 (ci-après n° 7). Mais il faut remarquer que la donation qui y est
constatée est faite à Saint-Martial de Limoges, sans qu'il soit question de
Paunat. Si les biens donnés alors ont été plus tard affectés à l'entretien du
prieuré, on s'explique fort bien l'introduction du document dans un recueil
relatif à Paunat.
21. Autrement on ne s'expliquerait pas qu'il
ait pu être donné à Saint-Martial, sans qu'il soit question dans l'acte des
prétentions que pouvaient élever sur le lieu de Paunat les successeurs de ses
anciens habitants, devenus moines à Vabre. Néanmoins, on voit encore, à la fin
du Xe siècle, les moines de Paunat invoquer contre l'évêque de Périgueux un
privilège qui est dit expressément accordé à l'ancien établissement avant la
ruine de celui-ci.
22. Gall. Christ., t. II, col. 1489.
23. L'abbaye de
Saint-Martial de Limoges, p.
388.
24. Gall. Christ., t. II, col. 1455-1458, et L. Duchesne, Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule, t.
II, p. 87. Il y a bien eu un Frotarius, contemporain de Charles le Chauve, mais
qui fut archevêque successivement de Bordeaux et de Bourges.
25. Fragmentum de
Petragorensibus episcopis, dans
Labbe, Bibl. nova mss. librorum, t. II, p. 737. Le texte, dans son état
actuel, est une compilation du XVe siècle, mais qui utilise des notes plus
anciennes. Néanmoins, l'on ne saurait avoir grande confiance dans la
chronologie d'un document qui fait envoyer Frotarius en 976 à Périgueux par
Hugues Capet, lequel, comme l'on sait, ne monta sur le trône qu'en 987. Nous
savons par ailleurs qu'en 988 ou 989, il assista au concile de Charroux (Gall. Christ., t. II, col. 1457), en
990 à l'élection de Gausbertus comme évêque de Cahors (D'Achery, Spicilegium, t. VIII, p. 155).
26. Il est à remarquer du reste que ce copiste
devait avoir sous les yeux un acte déjà pourvu d'un titre, ou plus complet que
celui qui nous a été conservé. Le titre, tel qu'il se trouve dans le ms. 3851
A, donne en effet le nom de l'abbé de Saint-Martial, Gauzfredus, qui ne figure
pas dans le texte que nous possédons. Gauzfredus est bien un contemporain de
Frotarius. Son prédécesseur mourut le 29 septembre 991 et lui-même le 11
octobre 998 (Lasteyrie, op. cit., p. 05-67).
27. J'écarte HLVDOVI0I et KARLOMANNI. trop longs pour tenir dans l'espace sur lequel s'étend le
grattage.
28. Cf. F. Lot, Etudes
sur le règne de Hugues Capet, p. 235.
29. Ann. Bertiniani
a. 842, p. 28; 843, p. 29. —
Le Périgord ne figure pas parmi les pagi
dont Charles se réserva la possession au traité conclu avec Pépin II en
845. (Ann. Bertin., a. 845, p.
32.)
30. Ann.
Bertiniani, p. 35, a. 848.
31. Adémar de Chabannes, Chronique, l. III, c. 18, éd.
Chavanon, p. 134.
32. Ann.
Bertiniani, a. 848, p. 36.
33. Je ne sais s'il faut établir un lien entre
ces événements et la mention de la présence auprès de Charles, parmi d'autres
prélats, de l'évêque de Périgueux dans un diplôme de 849 pour Saint-Florent (Hist. de France, t. VIII, p.
501-502). L'acte, dans sa forme actuelle, est suspect. (Cf. Duchesne, Fastes épiscopaux, t. II, p. 387.)
Mais le faussaire pourrait avoir emprunté à un acte authentique, peut-être à un
décret de concile, la liste des évêques qui figurent dans le document.
34. Ann.
Bertin., a. 849, p. 37.
35. Ann.
Bertin., a. 849, p. 37. Charles eut au mois de janvier une entrevue à Péronne avec son
frère Lothaire (Chron. Fontanellense),
a. 849); un peu plus tard une autre entrevue avec Louis le Germanique en
un lieu indéterminé (Ann. Bertin., a.
849, p. 37); il est à Quierzy le 23 février (Hist. de Fr., t. VIII, p. 498, n° LXXXI), le 13 mars (ibid., p. 499, n° LXXXII), le 1er
mai (ibid., p. 500, n° LXXXIII).
C'est probablement après cette date qu'il se rendit en Aquitaine, et au mois de
juin il était déjà de retour à Chartres (Ann.
Bertin., a. 849, p. 37).
36. Ann.
Bertiniani, a. 849, p. 37,
37. Cf. Calmette, La diplomatie carolingienne, p. 17.
38. Hist. de Fr., t. VIII, p. 504, n° LXXXVII.
39. Ibid., p. 504, n° LXXXVIII.
40. Cette date est douteuse, parce que nous ne
savons pas comment l'on comptait en Périgord les années du règne de Hugues Capet.
41. Ce mot est fréquent dans le latin du moyen âge (cf. Du
Cange): en français, on exprime la même idée par trentain, mot que l'Académie française ne connaît pas dans ce
sens, mais qui figure dans tous les grands dictionnaires.
42. Il est probable d'ailleurs que certaines de ces formes
correctes sont sorties de la plume de dom Estiennot et non de celle du moine de
Saint-Martial qui a compilé le cartulaire perdu; mais il est impossible de
faire départ.
FRAGMENTS
DE CARTULAIRE
DU
MONASTÈRE
DE PAUNAT
(Bibl. Nat., ms. lat. 3851 A)
TEXTE
1. — Donation faite par Geraldus,
prévôt de Paunat, à Arnaldus
Berengarii (fol. 7 v°, marge sup.).
Ad succidendas diversas que oriuntur
controversias ego Geraldus, per Dei gratiam Palnatensis prepositus, memoriale
hoc donacionis quam feci Arnaldo Berengarii litteris annotare decrevi ut si,
quod absit, in vita mea sive post mortem aliqua inde orta fuerit questio,
scripti hujus testimonio terminetur. Concessi equidem consilio fratrum
supradicto Arnaldo, die qua uxorem Stephani Amalvini se ducturum flrmavit, res illas et possessiones quas a me Stephanus ille
dum viveret juste ac racionabiliter habuit et possedit — S. Aldebertus
sacrista. S. Geraldus
cellerarius. S. Elias
helemosinarius. S. Petrus monachus de Leurat. S. Bernardus Aimirici, monachus. S. Geraldus Ferreira.
2.
— Concession d'un trentain par Raimundus,
prévôt de Paunat, à Geraldus
Piscis (fol. 9 v°, marge inf.).
Notum sit omnibus quod domnus Raimundus
prepositus consensu omnium fratrum in generali capitulo dedit Geraldo Pisci
tricenarium suum cum justicia persolvendum.
3. — Concession d'un trentain par R[aimnadus],prévôt de Paunat, à la femme de Guido de Poiperos (fol.
9, v°, marge inf.).
Similiter dedit ipse R. prepositus suum
tricenarium et ut nomen ejus scriberetur in regula uxori Guidoni (sic) de Poiperos.
4. — Acensement d'un quart de manse à Cendrieux, par R[aimundus], prévôt de Paunat (fol. 18 r°, marge
inf.1).
Quartura de manso Si Marcialis
quod est a Sendreus acessavit R. prepositus pro duobus
sextariis de frumento. Et debet similiter iste mansus tres sextarios avene et
octo denarios in nativitate Se Marie et servicium.
1. Six courtes notices ont été grattées
aux folios 10v°, 11v° et 12r°.
5. — Lettre
de l'abbé de Saint-Martial de Limoges A[demarus] à G[eraldas], prévôt de
Paunat, lui ordonnant de rendre aux moines les revenus auxquels ils ont droit (fol.
12 v° et 13 r° 1).
Fr[ater] A. beati Marcialis servus indignus
domno G. Palnatensi preposito salutem. Noverit dilectio vestra multum nos
contristatos esse quoniam, sicut audivimus, vinearurn reditus, tercias scilicet
et quartas partes que necessitati fratrum deservire solebant, vos burgensibus
aliisque hominibus quibus placuit distribuistis. Qua de re mandamus vobis et
per obedienciara precipimus ut, remota omni mora omnique occasione, vinearum
reditus loco ubi prius devenire solebant restituere festinetis. Quod si
nolueritis, nos fratribus ipsis mandamus atque jubemus ut ipsi manu propria
accipiant; eis autem quibus eos vos dederatis ex parte beati Marcialis et
nostra ne a modo retinere audeant prohibemus. Preterea quicunque, sive monacus
sive alius, huic nostre jussioni contraire vel eam perturbare temptaverit, ex
parte Dei omnipotentis sanctique Marcialis et nostra excommunicetur.
1. Trois notices, en tout douze lignes,
ont été grattées au bas du f° 13
r°.
6. — Entre 1040 et 1089. Donation de l'église de Celles à Paunat par Arnaldus
de Montcauze, Pontius de Montcauze, Willelmus de Brolio, du vivant du prévôt Hugo et de Fulco, comte d'Angoulême (fol. 13 v°).1
PRIVILEGIUM DE ÆCCLESIA SANCTI XPISTOFORI
DE CELLAa.
Aecclesia Dei universalisb, extra quam nullic patet via salutis ipsi capiti suo
Xpisto in Virginis uterod velut sponsa sponso in thalamo ac
misericorditere redempta ipsius precioso sanguine ab
antiquo pervasore in crucis patibulo, postea etiam pignore Sancti Spiritus ditataf in baptismi lavacro, demum
remuneranda pro laboribus hujus aevi in aeternitatis palacio, licet in cunctis
fldelibus generaliter hoc obtineat vocabulum, specialiter tamen illudg cum domibus Dei communicat
que devotione fldelium longe lateque per orbem multipliciter construuntur. Queh
videlicet domus Dei ac aecclesiaei idcirco fiunt ut in eis populi
renascontesj cotidie
spiritalik lavacrol a reatuumm contagio
digni fiant eruin a poenarum probroo ac conscribi in electorum consorciop.
Solent etiam idem ipsi fideles, quorum juris eaedem aecclesiae fuerint, studio
religionis dominioq sanctorum monasteriorum eas subicere, ob hoc ut
industria eorum qui in isdemr cenobiis degunt et ipse aecclesiae
in meliorem statum recuperentur et res aecclesiastice reccius eorundem
famulorum Dei usui deserviant. Hoc perspicientess tres viri nobiles,
Arnaldus de Montcauze et Pontius de Montcauzet et Willelmus de
Brolio, dederunt Deo et sancto Marciali pro remedio animarum suarum etu
loco Palnatensi quandam aecclesiam sui juris que vulgariter vocitatur » CELLA.
Est autera predicta aecclesia in pago Sanctonico, non longe a castro
Archiacensi, juxta fluviolum quendam qui ab incolis appellaturw Ne;
qui scilicet fluviolus, nominis sui hères1, aliquocies in modum
torrentis ob nimiam siccitatem ad nichilumx redigitur.
Dederunt itaque quicquidy in prefata aecclesia possidere
videbantur intus velz foris, insuper et terram in circuitu aecclesiae
octo modiorurn sationi habilem, et molinare quod estaa in supradicta
aqua ubi postea moliniab edificarentur. Omnia haec
attribuerunt cenobio Palnatensi et monachis ibidem Deo servientibus, facientes
donum in manu domni Hugoniac prepositi et Oddonis monachi, favente
et annuente Fulcone comite Engolismensi, qui in presentia erat, et aliis viris
nobilibus quorum hic nomina annotamus. S.
Ugoad prepositus. S.
Oddoae monachus. S. Fulco.
S.Willelmus de Archiaco et frater ejus Ademarus. S. Rotbertus de Mastasaf.
S. Fulchaldus Meschinus. Post
hocag autem aliquot decedentibus annis, defunctis his qui hoc donum
fecerant, pergens illuc domnus Geraldus prepositus antedicti cenobii egit ut
iterum firmarentah ac roborarent illud consanguinei ipsorum et
heredes; quodai fecerunt firmantesaj tali tenore quo ab
aliis datum et firmatum fuerat. Isti autem qui hoc fecerunt sic vocitantur:
Helias de Brolio (ici un nom gratté),
Helias de Campania. Et isti ita hoc donum firmaverunt, videntibus (fin de l'acte grattée).
a) Le titre
manque dans Estiennot — b) universalis Dei — c) nulla — d) in trge veteri et en marge in erg. utero — e) indesinenter
al. misericorditer
— f) dedicata — g) illud tamen — h) quia — i) et dominicæ — j) reviviscentes
— k) quotidie spirituali — l) abluti ajouté; le mot paraît nécessaire au sens. — m) creaturæ — n) doni — o) presbitero — p)
Estiennot indique ici une
lacune et aioute en marge: legendum puto « poni ». — q) Domini — r) his — s) propicientes — t) Arnaldus et Pontius de Montcauze
— u) et omis. v) dicitur — w) dicitur
— x) nihilum — y) quidquid — z) et. — aa)
quiddam — ab) molina — ac) Hugonis et Odonis — ad) Hugo — ae) Odo
— af) de Mastas omis dans Estiennot — ag) haec. — ah) firmarentur — ai) quod et — aj) la fin depuis firmantes
manque dans Estiennot.
1. Cette pièce a été copiée par dom
Estiennot « ex litteris ipsis et cartulario S. Martialis Lemovicensis » (Bibl.
Nat., ms. lat. 12759, p. 237). Nous donnons les variantes de cette copie.
7.
— Janvier 856. Donation de l’église de
Millac[-d’Auberoche] à Abbo, abbé [de Saint-Martial de Limoges], par Guigo et Ragamfredus, son
frère (fol. 14 r°) 1.
PRIVILEGIVM DE ÆCCL[ESI]A
DE MILIACO.
Auctoritasa sacra censetur ut
cui testandi fueritb voluntas ut res proprietatis quisc voluerit condonare
secundum auctoritatem legum per seriam scripturarum affirmeturd.
Igitur ego enime in Dei nomine Guigo tractavi de Dei
timore velf aeterna retributione ut in elemosinag
genitore meo Frodino et genitrice mea Vulsiane seuh et fratri meo
Arnaldo necnon et meai, consentiente fratre meo Ragamfredo, aliquid
de rebus meis propriis Deo salvatori concedere deberem, quod ita etj
feci et ad vicem Xpisti Aboni abbati per hanck epistolam manibus
trado et perpetualiter volo esse concessum ad stipendia monachorum augenduml
in qualecumquem cenobio predicti Abonis voluntas decreverit. Et sunt
ipsasn res site in pago Petrogoricoo in centenap
Albucense in villa que vocatur Miliacus, hoc est aecclesiam meam qui est in
honore sancte Radegundeq constructa una cum ceteris aedificiis, cum
terris et vineis et silvisr et pratis vel alias ress ibi
aspicientes in integrum concedo. Et adhuc cedo in ipsa villa alio mansot
quem de Gairaldo data preciau comparavi, una cum ediflciis vel omni
super posito, una cum terris et vineis et silvis, ajacentiisv, aquis
aquarumve decursibus, cultum et incultum, quesiturn et inquesitumw ,
omnia et exx omnibus totum et aby
integrum quantumcunque in jam dicto loco habere visus sum et mea
cernitur esse possessio, cum omni integritate jure proprio ego prefatiz
(sic) Aboni abbati per hanc
epistolam cessionem manibus trado atque transfundo, in amore Dei omnipotentis
vel celestis patrie necnon et refrigerio anime genitore meo Frodinoaa
et genitricene meaab Volusiane et germano meoac Arnaldoad
necnon et mea, ad stipendia monachorum augendum in qualicunque cenobio ipse abbaae eligerit. Et quidquidaf
de jam dictis rebus prefatus Abbo abbasag post hunc diem ad
profectum monachorum facere voluerit, libera et firmissimaah in
omnibus habeatai libertatem faciendi, videlicet modo ut dum ego
advixero jam dictas res sub ūro (sic,
pour ñro, c'est-à-dire nostro)
beneficii usufructuario habere vel tenere faciam, undeaj censiviak
me dare annis singulis pridie kalendas julii partibus monachorum argentum
solidos .V.; et post quoque meum discessum predictus Abbo abba vel successores
sui in eodem habitu degentes in sua faciant potestate revocare vel dominationeal
absque ulla expectata traditione vel judicum consignatione. Propter varias
etenim querelas placuit inseri ut si post meum discessum predictus abbas suique
successores jam dictas res proam beneficium vel per precariam in
cujuslibet persone potestate tradiderint, legitimi parentes mei ipsas res
libera revocandi habeant in omnibus potestatem. De repeticionibus vero si ego
ipse aut ullus ex heredibus hac proheredibusan meis propinquis seu
quislibet ulla opposita aut inmissaao persona que contra hanc
cessionem istama liquid agere aut inquietare presumpserit vel qui litem
intulerit, et qui ipsas res jam dicto Abboni abb[at]ii (sic, pour abati) vel ad monachos suos abstraereap
voluerit, in primis iram Dei omnipotentis incurrat et ab ecclesia Dei extraneus
sit et cum Datan et Abiranaq tremendum ignem gehenna concremeturar
et illud quod repetit nichilas valeat vindicare, et insuper componat
Abboni abbati vel monachis suis una cum fisco auri libram unam, argenti pondo
.II. et haec cessio omniqueat tempore firma
et stabilis valeat permanere cum stipulatione annixaau.
Datum mense januario anno primo regnante domno nostro Karolo rege Aquitanorumav. — S. Guigoniaw. S. Andreas. S. Hectoris. S. Atebertoax.
S. Gulfardo. S. Benedicto. S. Willelmo. S. Gauzlino (?).
Gislamarus
rogitus in cartam scripsit. Et Iterius nutritus in hoc libello Iterum
conscripsit.
a) authoritate — b) fuerit testandi. — c) quis omis —
d) confirmetur — e) enim
est omis — f) et — g) elemosinam corrigé en elemosina — h)
seu est omis — i) meam —j) et ita — h) cartam ajouté —
l) augenda — m) qualicumque — n) ipsæ — a) Petragorico — p) Lentena — q) Radegundis — r) sylvis
— s) aliis rebus — t) aliud
mansum quod — u) Garaldo dato
pretio — v) sylvis adjacentibus
— w) aquirendum — x) in — y) ad — s) prefato.
— aa) Frodini
— ab) genitricis meae — ac)
germani mei — ad) Arnaldi.
— ae) Abbas
ipse — af) quidquid — ag) abbas
Abbo — ah) liberam et
firmissimam facultatem — ai) in
omnibus habeat libertatem est omis —
aj) inde — ak) censum (qui est la bonne leçon; du reste il manque un verbe pour expliquer la
construction infinitive de me dare) — al) donatione — am) per
— an) hac pro heredibus est omis —
ao) seu intromissu — ap) monachis
ejus abstrahere — aq) Dathan et
Abiron — ar) ad tremendum ignem
condemnetur — as) non — at) omni
— au) subnixa — av) anno I
regni domni nostri Karoli regis Aquitanorum — aw) S. Guigo. — ax) S. Ateberto etc. est omis.
1. Jeu de mot sur le nom du
fleuve rapproché de la négation latine ne.
2. Cette pièce a été copiée par dom
Estiennot « ex cartulario S. Martialis Lemovicensis » (Bibl. Nat., ms. lat.
12759, p. 234). Nous donnons les variantes de cette copie en note. L'abbé de
Lespine l'a transcrite d'après Estiennot (coll. de Périgord, t. XXXIV, fol.
96), et de Gourguea l'a utilisée pour son Dict. topogr. de la Dordogne.
8. — Concession
d'un trentain par Willelmus, prévôt
de Paunat (fol. 13 v°, marge sup.).
Constitutum est a domno Will[el]mo
preposito et ab homni conventu P. (ici
quelques mots grattés) ut post raortem ejus illi agant tricenarium et
totum quod uni ex ceteris monachis debetur, scilicet anniversarium.
9. — Association
des monastères de Paunat et de Saint-Jean-de-Cole (fol. 13 v°, marge sup.)
Tali tenori sociati sunt fratres
Palnatensis cenobii in fraternitate clericis aeccl[esi]ae
sancti Johannis Colensis ut quando obitus alicujus illorum innotuerit apud
alios, mox sonantibus signis agatur vigilia mortuorum et in crastinum dicatur
missa, postea autem generales vigilie1 septem caelebrentur cum
totidem missis. Triginta etiam diebus post matutinos psalmos Verba mea2 anniversarius
annotabitur in memoriali ut omni anno recitetur in capitulo cum absolutione, et
in crastinum more solito agatur vigilia cum missa.
1. L'e de vigilie est cédillé.
2. Début du psaume V de David.
10.
— Concession d'un trentain à Gaufredus
de Niolio par Petrus, prévôt de Paunat (fol. 14 r°, marge
sup.)1.
Notum sit presentibus et futuris quod
Petrus prepositus dedit Gaufredo (ici
un mot gratté) de Niolio tricenarium audita morte ejus.
1. Une notice de quatre lignes a été
grattée au fol. 15 r°, marge supérieure; on ne distingue plus que les quatre
premiers mots: Noverint presentes et futuri.
11.
— Février 888 (?). Donation de Paunat
à l'abbaye de Sainl-Martial de Limoges par David et sa femme Benedictana (fol. 14 v° et 15 r°)1
Privilegium quomodo David et (ici plusieurs mots grattés)
hunc locum domino Deo et s. Marciali Lemov. tradiderunt.
Lucrum maxime credimus animarum si, dum
unusquisque terram inhabitat, pro amore cogitet domus aeterne, vel pro amore
temporalium rerum sperandarum sibi cumulet munimine divitiarum, aut certe quod
remanendo perire potuerit in alimoniis distribuatur sanctorum Dei. Idcirco nos
enim in Dei nomine ego David et conjux mea nomine Benedictane nos pariter
consideravimus fragilitatem hujus seculi et reminiscimus bonitatem Dei, dicente
Domino; Date elemosinam et ecce omnia
munda sunt vobis2. Ideo tractavimus de Dei timore vel aeterna
retributione ut nobis pius Dominusin ultimo magni judicii die veniam de
peccatis nostris vel parentum nostrorum (ici
plusieurs mots, soit environ 32 lettres, ont été grattés) quoque et
ceteris aliis consanguineis nostris tribuere dignetur. Ideoa placuit
nobis ut monasterium nostrum, quem (environ
15 lettres grattées) ris et (environ
13 lettres grattées) edificaverunt vel dedicaveruntb in
honore sancti et gloriosissimi Salvatoris et sancti Benedicti, Palnato nomine, in
pago Petrogorico (environ 16 lettres
grattées) ad predicto loco S. Marcialis civitate Limovicas, ubi ipse
preciosus corpore requiescit, vel ceterorum sanctorum quorum corpora ibidem
condite (sic) esse videntur,
cedere vel condonare deberimus, quod ita et fecimusc. Ergo
cedimus ibi ipsum monasterium cura suis officinis, cum cellulis et villis et
cum omni suppellectile nec non et appendiciis, tam in ipso pago quam et in
aliis, et cum ipsis mancipiis ibidem commanentibus vel aliunde revertentibus.
Istas res jam dictas una cum domibus aedificiis, terris, vineis, silvis,
officinis, piscatoriis, pratisd, pascuis, aquis aquarumve
decursibus, mobilibus et immobilibus, cultum et incultum, et quod ad
inquirendume est, omnia et ex omnibus, totum et ab integrum quantumcumque
ad ipso monasterio aspicit vel aspicere videturf et nostra cernitur
esse possessio in integrum partibus sancti Marcialis ad opus fratrumg
monachorum cedimus vel manibus tradimus atque transfundimus ad abendum vel
possidendum, et faciat exinde pars ecclesiae quicquid melius elegerit, exceptis
tanto in pago Caturcino ubi sancta Metrociah requiescit et
Lintiniaco quantum ibi habet in Petragoricoi, ut quamdiu advixerimus
usufructuario tenere et usurpare faciamus et post quoque nostrum discessum
quandoque Deus voluerit ipsi monachi qui tunc Domino militaverint ipsas res ad
se recipiant absque ullo prejudicio. Et si michi Deus filium dederit aut michi
compunctionis ut ad ipsum monasterium pro desiderio celestis patrie intrare
voluerimus, nos semper simus de priores et non de subtiliores. Firmitate
necesse non est, sed pro regis serenitatemj placuit inserere quod si
nos ipsi aut ullus ex heredibus ac proheredibus nostris seu quislibet ulla
apposita vel subrogata persona qui contra hanc cessionem ire aut inquietare
presumpserit aut aliqua calumpnia generare presumpserit, in primis iram Dei
omnipotentis incurrat et a liminibus sanctorum Dei excommunicatus appareat, et
helemosina sua ante Deum nichil proficiat et oracio ejus fiat in pecatum et cui
contra impulsaverit auri libras centum coactus dissolvat et quod petit non vindicet,
sed presens cessio ista omnique tempore firma et stabilis valeat perdurare cum
stipulatione subnixa, manus nostras proprias subterfirmavimus et bonorum
nostrorum ad roborandum decrevirausk.
Facta cessione ista in mense februario anno IIII regnante karolo
imperatore. — S. David.
S. Benedictane quil
cessione ista fieri vel adfirmare rogaveruntm.—
S. Dodonis. S. Berengario. S. Grimoardo.
S. Landrico. S. Agalberto. S. Andraldo. S. Eldoardo. S. Leorgario
(sic). S. Salardon.
a) Tout le début
jusqu'à placuit manque dans Estiennot — b)
monasterium nostrum quod edificavi vel dedicavi. — c) Petragorico et ut ibi
honoretur S. Martialis qui in civitate Lemovicas requiescit et aliorum SS. corpora cedere et condonare deberemus, quod et fecimus — d) pratis est omis — e) acquirendum:
il faut vraisemblablement suppléer quesitum
avant et quod: cf le n°15 — f) vel aspicere
videtur est omis — g) fratrum est omis — h) Metronia — i) ibi
habeo de Petragorico. — j) sic; il
faut peut-être corriger en magis securitatem. — k) ut quamdiu... decrevimus est omis — l) quae —
m) rogaverat — n) Les dernières souscriptions, depuis S. Grimoardo,
sont omises.
1. Cf. Bibl. Nat., ms. lat. 12759. p. 233,
copie de dom Estiennot d'après un cartulaire [perdu] de Saint-Martial de
Limoges, dont nous donnons les principales variantes en note. La pièce a été
publiée par Mabillon (Annales
Benedictini, t. II, p. 117), d'après la copie d'Estiennot, et par Ch. de
Lasteyrie (L'Abbaye de Saint-Martial
de Limoges), p. 430, d'après Mabillon; elle est indiquée dans Bréquigny,
Table chronol..
t. T. p. 137, a. 864, d'après Mabillon.
2. Luc, XI, 41.
12. — Juillet 991 (?). — Exemption de diverses redevances accordée à
Paunat par Frotarius, évêque de
Périgueux, et confirmée par [Hugues Capet], roi de France (fol. 15 r° et
v°)1,
Privilegium palnatensis cenobii quod
factum est tempore Karolia regis et Frotarii episcopi Petrogorico et
Gauzfredi abbati lemovicensisb.
Notum est in toto orbe terrarum quod
primus humani generis
parens de paradisi gaudiis, culpa exigente, expulsum est eo quod maluit obedire
vocem chilidri, id est antiqui serpentis, quam precepta summi conditoris. Nos
etenim propter illius scelera ad istam erumnosam seu lacrimosam condescendimus
vallem. Unde quidam doctor: Unius ob meritum cuncti perierunt minores2.
Quia peccando extra semet ipsum fusum jam illa celestis patrie gaudia que prius
contemplabatur videre non potuit. In paradiso quippe homo adsueverat verbo Dei
perfrui, beatorum angelorum spiritibus cordis mundicia et celsitudine visionis
interesse. Sed postquam hue cecidit, ab illo quo implebatur mentis lumine
recessit. Ex cujus videlicet carne nati, audivimus quidem celestem patriam,
audimus ejus cives angelos Dei, audimus eorundem angelos socios spiritus
justorum et perfectorum qui cuncta hujus mundi gaudia quasi nichilum ut
mererentur fore inter angelorum agmina deputaverunt. Et nisi prius conditor sua
miseratione nos ad suum revocasset gremium, tota massa in illius primi parentis
degisset delictum. Ergo nos, qui sanguine Christi proprio redempti sumus,
oportet quantum vires suppetunt ad ipsius recurrere supplementum ut ipse, qui
nos dignatus est redimere, dignetur adscribi3 in celesti regione.
Quam ob causam igiturc ego in Dei et Domini nostrid
permissu, quamvis non meis exigentibus meritis, Petragoricensiume
presul Frotarius omnibus usquequaquef sancte Dei ecclesie cultoribus
notum esse volo, quia a predecessoribus nostris tam regie magnitudinis quam
etiam episcopalisg auctoritateh suffulti2 in
nostra regione quoddam monasterium in honore summi Dei et beati Marcialis et
omnium sanctorum erat consecratum. Nempei etenim abbatis et
monachorum ubi sanctum domini Marcialis corpus requiescitj obsequiok
delinitus, rex Francorum Karolusl eventum ospicii ipsum
locum vocatum Palnatumn omnibuso ibidem ipsi loco debitis
aecclesiasticis reditibus ad sedem Petragoricamp pertinentibus
precepto regali et episcopi Petragoriciq cum consensu ceterorumquer
episcoporum qui cum eo ad erant consilio et auctoritates non solum
redditus quo altaria et sinoda et receptus et parata solent inquiri in ceteris
vicis vel monasteriis omnia indulsit. Insuper hec omnia ob honorem sancte
genitricist Dei et amo-
rem Domini Marcialis cum consensu
episcoporum necnon episcopi Petragorici ut si aliqua interveniente discordia ab
aliquo homine episcopo injuste inlata omne episcopatum fuisset excommunicatum
ipse locus cum omni bussuisu liberv existens debitum Dei
servitiumw ex more redderet. Interposito autem tempore, peccatisx
exigentibus, ipse locus ob Paganorum infestacioney desertus effectus
et ad nichilum redactus est. Deo autem annuente et domini nostri Marcialis
apostoli sanctissimi preciosi necnonz omnium sanctorum precibus ad
pristinumaa ad presens emeliorando reparatus est statum. Ego ergo
previdens honus michi inpositum, nescius aut michi aut5 provectum
boni aut ad incrementum mali michi inpositum sit, aliquod remedium michi a Deo
querere necessarium estab. Unde volo omnibus notum fieri quod ego
non solum rogatu abbatis exac monasterii domni Marcialis et fratrum
ibidem Deo servientium cui ille locus subditus est, sed etiam pro utilitate
anime meae constitui ut in die consecrationis ipsius monasterii tale donum
conferamad quod michi et successoribus meis commodum omnimodis esse
videatur. Igitur ex auctoritateae antiqua regali et edicto
episcoporum qui edicta regalia institueruntaf esse servanda, nos
quoque qui modoag hujus negocii ministri existimus, delegamus
institutiones eidem loco et subditis eidem monasterio aecclesiis ut, sicut ex
prefato regali et episcopali decreto institutaah prenotatur, nostro
etiam nunc corroboretur notatu, videlicet ut, ab omni prorsus ecclaesiastico
rigoreai absolutus, liber locus ipse ibi manentium monachorum pro
statu omnium ordinum Deo serviensaj stabili vigore perseveret
inmunis. Rogo preterea omnes pro ea6 que in nos debet manere
successores nostros ut, quomodo illi a successoribus suis sua volunt statuta
permanere inconvulsa, ita studeant nostra conservare illesa, ut judex justus
non in nobis reperiat quod extra modum in extremo examine judicii die
condempnet vel puniat, sed quod magis justificet et coronet dicens: Venite, filii mei dilectissimi, venite ad me
ut videatis immortalem sponsum et possideatis regna celorum. Si quis
autem aut nos ipsi vel aliquis ex successoribus nostris episcopis vel quelibet
admissa persona contra hoc denotacionis testamentum aliquam calumpniam inferre
temptaverit, ab ipso justo judice Deo filioque ejus Domino nostro et Spiritui
sancto, qui ex patre filioque procedit, et a consorcio omnium sanctorum Dei
extraneus effectus cum Diabolo deputetur in infernum dampnandusak;
hujus vero testamential tradicio firma et stabilis perseveret cum
auctoritate subter insertaam. — Signum domini Karolian
regis in cujos tempore
basilice hujus dedicatio facta est in honore beati
martialis gloriosi presulisao. Facta est denotatio ista in mense
julio regnante supradicto regeap. †. Adalradusaq rogitus
scripsit Patronumar et Iteriusas iterumat in hoc libello conscripsit.
a) Karoli en surcharge B — b) Lemovicensis ajouté après coup dans la marge B. — c)
Tout ce début jusqu'à igitur manque
dans C a — d) et domini nostri omis
C a — e) Petragoricensis C a —
f) usquequaque Dei omis C a — g) episcopali C —
h) authoritate C a — i) nempe omis C a —
j) sanctus Domini Martialis
requiescit C a — k) obsecratione C a — l) Carolus C a —
m) eventu ospicii omis C a — n) Palnacum C a; la
lecture de B est douteuse — o) cum
omnibus C a — p) Petragoricam répété C. — q) episcopali
Petragoricensi C a — r) ceterorum C a — s) authoritate C
a — t) sancte Dei genitricis en
surcharge B. — u) non solum... cum omnibus suis omis C a — v) liberum
a — w) existere divinum debitum C a — x) et ajouté C a —
y) infestationem C a — z) sanctissimi preciosi omis C a— aa) ad pristinum omis C
a —ab) statum...
necessarium est omis C a.
— ac) ex
omis C a — ad) conferamus C a — ae) in authoritate C a — af) constituerent C a —
ag) modo omis C a — ah) instituto C a — ai) rigore
ecclesiastico C a — aj) servienti C a; il faudrait lire servientium. — ak) Rogo
preterea... dampnandus omis C a —
al) ut ajouté C a — am) authoritate
subtus inserta C a — an) Karoli en surcharge dans B, mais la haste du K et l'O sont de l'ancienne écriture; Domini Caroli C a — ao) le mot est gratté dans B, mais sans surcharge, et le bas des lettres
est assez apparent pour que l'on puisse lire avec certitude — ap) in cujus tempore... supradicto
rege omis C a — aq) Adraldus C a — ar) Pohon et C — as) Itherius
C a — at) iterum omis C a.
1. Nous désignons notre ms. parle sigle B; cf. Bibl. Nat., ms. lat. 12759, p.
231, copie de dom Estiennot «ex cartul. S. Martialis», dont nous donnons les
variantes avec le sigle C, et Gallia christ., t. II, instrum. col.
485, édition «ex cartul. S. Martialis», dont nous donnons aussi les variantes
avec le sigle a.
2. Cette citation forme un hexamètre à
condition de modifier la forme du prétérit perierunt en periere. Nous
ignorons quel est le «docteur» allégué comme auteur de ce vers.
3. Corr.
adscribere.
4. Corr,
suffultis.
5. II faut sans doute corriger en nescius an michi aut [ad] provectum.
6. Il y a certainement ici une lacune, et
il y faudrait suppléer an ablatif féminin tel que caritate.
13.
— Association au monastère de Paunat
de Bego de Causiaco (fol. 15 v°).
Begoa de Causiaco habetb
talem fraternitatem et societatem cum monachis sancti Marcialis Palnatensis ut
uno quoque anno in claustris sancti Marcialis in perpetuum in cena Domini unus excipiatur
pauper pro eo et pro reinedio anime sue. Et si voluerit fieri ibi monacus, sine
pecunia, si dare noluerit, a monachis excipiatur. Si vero monacus non fuerit et
morte preoccupatus fuerit, quod pro uno monaco Deo solvitur sovatur ei pro eo
et XXXum in ecclesia fiat pro eo sicut, pro monaco {quelques mots grattés).
a) Le B a été
gratté et en marge on a ajouté ab
— b) Le début de cette charte a été
transcrit par Dom Estiennot «ex ms. cod. S. Martialis» (ms. lat. 12759, p. 239), qui donne : Ego
Hugo de Causiaco habeo...
14.
— 1077. Donation à Paunat par Helias,
comte de Pèrigord, de l'église de
Sainte-Marie et de Saint-Silvain (fol. 15 v°).
Æcclesiam S. Mariae et S. Silvani, que
sita est (quelques mots grattés) super
fluvium Dornonie, et omnia que ad jus illius pertinebant, sicut in potestate
habebat, dedit Helias comes Petragoricensis cum auctoritate et consilio domni
Vuillelmi episcopi sancto Marciali et monachis Palnatensis cenobii pro remedio
anime sue et parentum suorum (quelques
mots grattés), videntibus nobilium terre illius quorum nomina inferius
notabuntur. Factum est hoc donum anno ab incarnacione domini millesimo LXXVIJ.,
indictione XV., epacta XXIIJ., concurrentes (coupure dans le parchemin)— S. Wuillelmi.
S. Basilius m[onachus],
S. Otto de Bragairac. S. Petri (coupure dans le parchemin).
15.
— Août 964. Vente à Guigo, abbé, et au monastère de Paunat d'un aleu
situé au Bugue et dans les environs par Grimoardus et sa femme Aladaudis (fol. 16 r°)1.
Cum inter ementem atque vendentem res fuerit
definita precioque comparata, quamvis plus vel minus valeat quam ad presens
venditores vendunt, hoc tantummodo requirendum est si fraudi vel violentia egit
(sic) qui comparare probabitur; nam si voluerit revocare qui vendidit,
nullatenus permittatur. Quamobrem ego in Dei nomine Grimoardus et uxor mea
Aladaudis simul venditores constat nos vendere, quod ita vendidimus, ad aliquo
homine nomine Guigoni, abbati Palnato monasterio, alodo nostro qui est in pago
Petrogoricoa, in centena Abbucenseb,
in villa que dicitur Albugac,
et in alia villa que dicitur a Paponed villa, que nobis de consanguineo
nostro Baseno successit; quantumcumque ind istas villas nos visi
sumus habere vel possidere et nostra cernitur possesioe, excepto ecclesia sancti Sulpicii, totum
vendimus ad jam dicto sancto loco et Guigoni abbati et sancti Salvatoris vel
sancti Marcialis vel ad ipsos monachos qui ibidem Deo deserviunt, hoc est cum
terris, campis, silvis, vineis, pratis, farinariis, piscatorias et portum quod
transeunt naute, cultum et incultum, quesitum et quodf inquirendum
est super ripas fluvium Visere; et accipimus de vobis precium quod inter nos et
vos bene complacui (sic), hoc
sunt in argento solidi CCti , ita ut post hodiernum diem habeatis,
teneatis, possideatis et faciatis in omnibus quicquid volueritis neminem
contradicentemg De repetitione, quod futurum esse non credo, si nos
ipsi aut ullus ex eredibush nostris aut alia quislibet ulla emissa
persona qui contra hanc vendicionei ista ire presumpserit in primis
iram Dei omnipotentis incurrat et cura Datan et Habironj et Juda
Scariothis, qui dominum tradidit, in inferno permaneat, et hec quod petit non
vindicet, et insuperk componat partibus sancti Marcialis una cum
socio fisco auri libras .X., argento pondera .V. coactus exsolvat, et hec
vendiciol ista firma et stabilis valeat perdurare cum stibulationem
subnixa. Facta autem carta vel vendicion ista in mense augusto, anno
.X. regnante Leotherio rege. — Signum Grimoardi et uxore sua Aladaudis qui
quartao vel venditionep ista fieri bonorumque hominum
manibus adfirmare rogaverunt S. Ebrado filio suoq. S. item
Ebrador vicario. Ss.
Mainardit. S. Folcariou.
S. Gauzfredo. S. Ugoniv. S. Bernadox
S. Begono vicario. — Ebradusy
vicarius et Gauzfredus et Ugo et Bernardus fidem fecerunt.
a) Petragorico — b) Albugence — c) Albuca. — d) a Pabone — e) possessio
— f) ad ajouté, g) nemine contradicente — h) heredibus — i) venditionem
— j) Abiron k) sed insuper — l) venditio — m) stipulatione — n) venditio — o) carta — p) cum venditione — q) Hebrardo — r) S. Hebrardo — s) le
sigle S est omis devant les autres suscriptions — f) Mainardo — u) Fulcario — v) Hugoni
— x) Bernardo — y) Ebradus... fecerunt omis.
1. Cet acte se
trouve aussi transcrit dans le ms. Bibl. Nat., lat. 1785, fol. 142 v°, dont
nous donnons les variantes en note.
16.
— Notice de différentes donations
faites à Paunat, notamment d'une part de l'église de Saint-Pierre de Bayac, par
Bernardus et sa famille (fol.
16 r°)1.
Bernardus fecit donum Domino Deo et sancto
Marciali de Palnato de sua terra et cum auctoritate uxoris sue et filiis suis,
scilicet Fulcone et Arnaldo Bernardo, hoc est medietatem de uno manso ubi
Stephanus Bascs visus est manere in Carves. Debet iste mansus ad nostram partem
XIIIeim denarios et tres panes et tres sestarios de civada et
quartum. Similiter dedit totam suam partem de ecclesia sancti Petri de Baiac et
subtus ecclesiam duas denariatas de prato. Mansum Raenbert habet in pignus XX
solidos; in Natali Domini debet (la
transcription de la notice est brusquement interrompue ici).
1. Trois lignes ont été grattées avant
cette notice; on lit encore les trois derniers mots : Arnals de Servall.
17.
— Concession d'un trentain à un moine
de Solignac, par Gerardus, prévôt
[de Paunat] (fol. 16 r°, marge sup.).
C[ompertum sit] omnibus presentibus [et
futuris quod...] Gerardus prepositus dedit societatem cuidam monacho de
Sollempniaco, Petro cognomento Magreforti, sicut uno ex nostris fratribus in
eodem (?) loco, et dedit ei ut, quando de hoc seculo migraverit, tricenarium
pro eo persolvant fratres in isto loco commanentes.
18.
— Association d'un moine de
Saint-Cibar d'Angoulême au monastère de Paunat (fol. 16 r°).
Willelmo de Mauritania, monacho sancti
Eparchii Engolisrnensis locum ac monasterii hujus societatem in capitulo
nostro, annuentibus fratribus, ita concessimus, quatenus que de professo nostro
defuncto agenda cognoscimus, eadem cuncta per ordinem de illo
post obitum suum agamus. Ipse vero, si fratrum isto in loco commorantium
transitum se nosse contigerit, eundem debitum se persolvere nobis spopondit.
19.
— Fragment de notice relative à
l’église de Teyjac (fol. 16 v°, marge sup.; quatre lignes grattées).
Fiancias pro aecclesia de Tegaco sunt
iste: Aimiricus de Limolio, Giraldus Fulcherus, Gausbertus de Pestilac,
Ebrardus de Marzac. In tali conventu facta est ista fiancia ut si unus de istis
obierit, alius qui supervixerit respondeat de omnia.
20.
— Association au monastère de Paunat,
avec anniversaire, de trois hommes de Périgueux (fol. 16 v°).
Giraldus de Egoleme et Petrus de Tornut et
Aimericus miles, homines Petragorici, habent societatem suam in isto loco, et
pro caritate quam fecerant nobis conventum est illis in capitulo ut omni anno
celebretur anniversarius pro animabus patrum et matrum illorum et omni
parentela tercia septimana Pasche cum officio et missa.
21.
— Concession d'un trentain à Geraldus
de Bonaval, ci-devant prévôt de
Paunat, par son successeur Guido (fol. 16 v°).
Notum sit omnibus quod Geraldus de
Bonaval, monachus sancti Marcialis, istius loci prepositus, quando abiit de hoc
loco, conventum est ei a domno preposito Guidone et aliis fratribus in capitulo
ut, quando obierit, totum (?) tricenarium et missarum (sic) et psalmorum (sic)
agatur pro ejus anima et justicia panis et vini detur in elemosina,
sicut consuetum est.
22.
— Donation d'un mas à Paunat par Grimoardus
de Faurz au moment où il se fait moine
(fol. 16 v°).
Grimoardus de Faurz quando factus est
monachus, accepit ab Helia et uxore sua Aena in escamne pro duos mansos quos
habebat ipse Grimoardus ultra Dornonia (unus vocatur de la Faia, alius del
Crebadiz), propter istos mansos, ut dictum est, gurpivit (deux ou trois mots grattés) mansum
de Cella, et Grimoardus dedit integre Deo et sancto Marciali pro anima sua,
scilicet justicia, exire et intr[ar]e ex (mot gratté) excepto quarto.
D'acaptament habet .V. solidos ... omni anno ad Natalem Domini de duos solidos.
23. — Donation
d'un mas en aleu par Bego de L... (fol. 16 v°).
Bego de L (effacé) et dedit Deo et Sancto Marciali unum mansum de alodo
suo tali tenore ... ut nomen ejus scribatur inter reliquos familiares.
24. — Concession
d'un trentain par Geraldus, prévôt
[de Paunat] à
un moine nommé Gido ?
Constitutum
est a domno Geraldo preposito in communi capitulo,
consentientibus omnibus fratribus, ut, quando Gido (?) monachus obierit,
fratres istius loci pro absolucione anime ejus trice[narium]
parsolvant.
25. — Concession
d'un trentain par le même prévôt à Helias de Cosa (fol. 16 v°; écriture et encre différentes de celles de
la notice précédente).
Statuit eciam isdem prepositus, cum
consilio fratrum, ut, quando Helias de Cosa mortis debitum persolverit, fratres
ei similiter tricenarium persolvant et ... meritum. Ipse etenim Helias pro hac
re dedit Deo et sancto Marciali octavam partem decime ecclesie que vulgo
nuncupatur Bruniquelt.
26.—Concession d'un trentain par Grimoardus,
prévôt [de Paunat], à l'archidiacre Petrus de Cause (fol. 16
v°).
Noverint presentes et futuri quod domnus
Grimoardus prepositus dedit et concessit archidiacono Petro de Cause (trois ou quatre mots grattés) XXX
plenum post mortem eorum, et pro animabus eorum quasi pro uno de monacis Lemovicensibus
a nobis agatur, eorum insuper annua recordacione, apud nos recitentur.
27. — Mention fragmentaire d’une concession faite par B., prévôt
[de Paunat] (fol. 16 v°).
Placuit domno B. preposito (un mot gratté) similiter (deux lignes
grattées).
28. — Association au monastère de Paunat accordée par B., prévôt, à R. de Segur et à Raenbalt
(fol. 16 v°).
Omnibus pie et religiose notum sit Dei
servientibus quod talis societas est concessa a domno B. preposito simulque
fratribus R. de Segur et Raenbalt ut, quando de hac ista discesserint, nomen
eorum in martilogio scribatur, et istius loci fratres pro absolucione (une ligne
grattée).
29. — Concession d'un trentain à Petrus ... par Robertus, prévôt
[de Paunat] (fol. 16 v°).
Domnus Robbertus prepositus, consensu
omnium fratrum, dedit Petro (blanc
suivi d’un grattage) plenum tricenarium.
TABLE
ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE LIEUX
ET
DE PERSONNES AVEC LEUR IDENTIFICATION
A..., abbé de Saint-Martial de Limoges,
n° 5. — Ademarus, abbé de 1063 à 1114.
Abbo (Abo), abbé de Saint-Martial de
Limoges de 851 à 862, n° 7.
Abbucensis. Voy. Albucensis.
Abiron (Abiran, Habiron), personnage de la
Bible, toujours mentionné avec Datan, n° 7, 15.
Adalradus, scribe, n° 12.
Ademarus, frère de Willelmus de Archiaco,
n° 6.
Aena, femme d'Helias, n° 22.
Agalbertus, souscripteur, n° 11.
Aimerici (Bernardus), moine, n° 1.
Aimericus, chevalier, habitant Périgueux,
n° 20.
Aimiricus de Limolio, caution, n°19.
Aladaudis, femme de Grimoardus, n° 15. —
La forme primitive de ce nom est Adalaudis, en roman de Périgord Aalaus.
Albuga,
Albucensis (Abbucensis) centena, n° 7 et 15. — Le Bugue, chef-lieu de canton, arr.
de Sarlat (Dordogne).
Aldebertus, sacriste, n° 1.
Amalvini (Stephanus), n° 1.
Andraldus, souscripteur, n° 11.
Andreas , souscripteur, n° 7.
Angoulême. Voy. Egoleme, Eparchii, Folco.
Aquitanorum
rex. Voy. Karolus.
Archiacense
castrum, n° 6. — Archiac, chef-lieu de canton, arr. de
Jonzac (Charente-Inférieure).
Archiaco (Willelmus de), n°
6. — Cf. Archiacense.
Arnaldus Berengarii, donateur, n° 1.
Arnaldus Bernardus, fils de Bernardus,
donateur, n° 16.
Arnaldus, frère de Guigo, n° 7.
Arnaldus de Montcauze, donateur, n° 6.
Atebertus, souscripteur, n° 7.
B..., prévôt de Paunat, n° 27 et 28. —
Probablement Bernardus.
Baiac (Ecclesia sancti Petri de), n° 16. — Bayac, canton de Beaumont, arr. de
Bergerac (Dordogne).
Bascs (Stephanus), habitant de Carves, n°
16.
Basenus, cousin de Grimoardus, n° 15.
Basilius, souscripteur, n° 14.
Bayac. Voy. Baiac.
Bego de Causiaco, associé de Paunat, n°
13.
Bego de L..., donateur, n° 23.
Bego, vicarius, souscripteur, n° 15.
Benedictana, femme de David, donatrice,
n° 11.
Benedictus, souscripteur, n° 7.
Berengarius, souscripteur, n° 11.
Bernadus (Bernardus), souscripteur, n° 15.
Bernardus Aimirici, moine, n° 1.
Bernardus, donateur, n° 16.
B[ernardus|, prévôt de Paunat, n° 27 et 28.
Bonaval (Geraldus de). — Quatre hameaux de la
Dordogne portent le nom de Bonneval.
Bragairac (Otto de), n° 14. — Bergerac, chef-lieu d'arrondissement
(Dordogne).
Brolio (Helias et Willelmus de), n° 6. — Plus de cinquante
localités de la Dordogne s'appellent aujourd'hui Le Breuil. Bruniquelt (église), n° 25. — Bourniquel, canton de Beaumont, arr. de Bergerac (Dordogne).
Campania (Helias de), n° 6. — Probablement Campagne, canton du Bugue, arr. de
Sarlat (Dordogne).
Carves, n° 16. — Carves, canton de Belvez, arr. de Sarlat (Dordogne).
Caturcinus
pagus, n° 11. — Quercy, province.
Cause (Petrus de), n° 26. — Probablement Cauze, commune de Saint-Pompon,
canton de Domme (Dordogne).
Causiaco (Bego de), n° 13.
Cella, église, n° 6. — Celles, canton d'Archiac, arr. de Jonzac (Charente-Inférieure).
Cella, manse, n° 23.
Cendrieux. Voy. Sendreus.
Charles. Voy. Karolus.
Colensis sancti
Johannis ecclesia, n° 9. — Saint-Jean-de-Cole, canton de
Thiviers, arr. de Nontron (Dordogne).
Cosa (Helias de), n° 25. — Probablement Couse, canton de Beaumont, arr. de
Bergerac (Dordogne).
Couse. Voy. Cosa.
Crebadiz, manse, près de la Dordogne, n° 22.
Datan, n° 7 et 15. — Personnage de la
Bible mentionné avec Abiron.
David, donateur, n° 11.
Dodo, souscripteur, n° 11.
Dornonia, n°s 14 et 23. — Dordogne, rivière.
Ebradus, fils de Grimoardus, n° 15.
Ebradus vicarius, souscripteur, n° 15.
Ebrardus de Marzac, caution, n° 19.
Egoleme (Giraldus de), n° 30. — Angoulême (Charente).
Eldoardus, souscripteur, n° 11.
Engolismensis
comes. Voy. Fulco. — Angoulême (Charente).
Eparchii (S.) monasterium, n° 18. — Saint-Cibar, abbaye à Angoulême.
Faia (La), manse près de la Dordogne, n° 33. — Une
cinquantaine de localités de la Dordogne s'appellent aujourd'hui Faye ou La Faye.
Faurz (Grimoardus de), n° 23.
Ferreira (Geraldus), n° 1. — Nom de personne issu
d'un nom de lieu, tel que Ferrière, fréquent
dans la Dordogne.
Folcarius, souscripteur, n° 15.
Frodinus, père de Guigo, n° 7.
Frotarius, évêque de Périgueux, n° 13.
Fulchaldus Meschinus, souscripteur, n° 6.
Fulco comes Engolismensis, n° 6. — Comte d'Angoulême
(1048-1089), surnommé Taillefer.
Fulco, fils de Bernardus, n° 16.
G..., prepositus, n° 5. — Probablement
Geraldus, prévôt de Paunat.
Gairaldus, vendeur, n° 7.
Gaufredus de Niolio, associé de Paunat, n°
10.
Gausbertus de Pestilac, caution, n°19.
Gauzfredus abbas Lemovicensis, n° 12. —
Abbé de Saint-Martial de Limoges.
Gauzfredus, souscripteur, n° 15.
Gauzlinus, souscripteur, n° 7.
Geraldus, cellérier, n° 1.
Geraldus, prepositus, n° 1, 6, 24, 25.— Prévôt de Paunat, vraisemblablement le même que Geraldus
de Bonaval et Gerardus.
Geraldus de Bonaval, prévôt de Paunat, n°
21. — Cf. Geraldus, prepositus.
Geraldus Ferreira, souscripteur, n° 1.
Geraldus Piscis, associé, n° 2.
Gerardus, prévôt de Paunat, n° 17. —
Probablement le même que Geraldus.
Gido ?, moine, n° 24.
Giraldus de Egoleme, habitant de Périgueux,
n° 20.
Giraldus Fulcherius, caution, n° 19.
Gislamarus, scribe, n° 7.
Grimoardus, prévôt de Paunat, n° 26.
Grimoardus, donateur, n° 15.
Grimoardus, souscripteur, n° 11.
Grimoardus de Faurz, donateur, n° 22.
Guido, prévôt de Paunat, n° 21.
Guido de Poiperos, mari d'une associée, n°
3.
Guigo, abbas, n° 15. — Abbé de
Saint-Martial de Limoges, qualifié d'abbé de Paunat (964).
Guigo, fils de Frodinus, n° 7.
Guigo, souscripteur. n°
7.
Gulfardus, souscripteur, n° 7.
Habiron. Voy. Abiron.
Hector, souscripteur, n° 7.
Helias comes Petragoricensis, n° 14. —
Hélie III, comte de Périgord, mort en 1104.
Helias de Brolio, donateur, n° 6.
Helias de Campania, donateur, n° 6.
Helias, aumônier, n° 1.
Helias de Cosa, donateur, n° 25.
Helias, mari d'Aena, n° 22.
Hugo (Ugo), prévôt de Paunat, n° 6.
Hugo (Ugo), souscripteur, n° 15.
Iterius, copiste, n° 12. — Le même,
vraisemblablement; que le suivant.
Iterius Nutritus, copiste, n° 7. — Cf. Iterius.
Juda Scariothis, personnage de la Bible, n° 15.
Karolus, rex Aquitanorum, n° 7; rex
Francorum, n° 12. — Charles le Chauve.
Karolus imperator, n° 11. — Charles le
Gros.
Landricus, souscripteur, n° 11.
Lemovicenses monachi, n° 26. — Lemovicensis
abbas Gauzfredus, n° 12. — Saint-Martial,
abbaye à Limoges.
Lentignac. Voy. Lintiniacum.
Leorgarius, souscripteur, n° 11. — Forme
qui parait fautive par Leotgarius.
Leotherius rex, n° 15. — Lothaire, roi des
Francs occidentaux (954-986)
Leurat, n° 1. — Monastère inconnu, à moins qu'il
ne faille entendre Petrus monachus de
Leurat comme s'il y avait Petrus
de Leurat monachus, et voir dans Leurat
un nom de famille.
Limoges. Voy. Lemovicenses, Lemovicensis, Limovicas.
Limolio (Aimiricus de), n° 19. — Plusieurs
localités du nom de Limeuil, dans
la Dordogne.
Limovicas, n° 11.— Limoges (Hte-Vienne).
Lintiniacum, n° 11. — Lentignac, canton de Terrasson, arr. de Sarlat (Dordogne).
Lothaire. Voy. Leotherius.
Mariae (S.) et S.
Silvani ecclesia, n° 14.
Marzac (Ebrardus de), n° 19. — Peut-être Marzac, commune de Tinsac, canton de
Saint-Cyprien, arr. de Sarlat (Dordogne). Mastas (Robertus de), n°
6. — Matha, chef-lieu de
canton, arr. de Saint-Jean-d'Angely (Charente-Inférieure).
Mainardus, souscripteur, n° 15.
Mauritania (Willelmus de), n° 18. — Mortagne-sur-Gironde, canton de Cozes, arr. de Saintes
(Charente-Inf érieure).
Metrocia ou Metronia (Sancta), n° 11 — Patronne inconnue d'une
église inconnue du diocèse de Cahors.
Miliacus, villa, n° 7. — Millac d'Auberoche, canton de Saint-Pierre-de-Chignac, arr. de
Périgueux (Dordogne).
Montcauze (Arnaldus et Pontius de), n° 6. —
Peut-être Mont-Chaude, canton
et arr. de Barbezieux (Charente).
Ne fluviolus, n° 6. — Né, affluent de gauche de la Charente.
Niolio (Gaufredus de), n° 10. — Neuf communes
portent le nom de Nieul ou Nieuil en Angoumois, en Saintonge, en
Aunis et en Poitou, mais il est inconnu dans le Périgord.
Nutritus
(Iterius), scribe, n° 7.
Oddo, moine, n° 6.
Otto de Bragairac, souscripteur, n° 14.
Palnatum, 1 et passim. — Paunat, canton de Saint-Alvère, arr. de Bergerac (Dordogne).
Paponevilla, n° 15.
Paunat. Voy. Palnatum.
Pestilac (Gausbertus de), n° 19. — Pestillac, commune d'Eymet, arr. de
Bergerac (Dordogne).
Petragoricus (Petrogoricus), Petragoricensis episcopus, n° 12; homines, n° 20. — Périgueux (Dordogne).
Petragoricus (Petrogoricus) pagus, n° 7, 11, 15. — Le Périgord.
Petrus.. n° 29.
Petrus de Cause, archidiacre, n° 26.
Petrus de Tornut, habitant de Périgueux,
n° 20.
Petrus, prévôt de Paunat, n° 10.
Petrus, monachus de Leurat, n° 1.
Petrus, souscripteur, n° 14.
Petrus Magrefortis, moine do Solignac, n°
17.
Piscis (Geraldus), n° 2.
Poiperos (Guido de), n° 3.
Pontius de Montcauze, n° 6.
Quercy. Voy. Caturcinus.
R. prepositus, n° 3, 4. — Raimundus,
prévôt de Paunat.
R. de Segur, frère de Raenbalt, n° 28.
Radegundis (Sancta), patronne d'une
église, n° 7.
Raenbalt, frère de R. de Segur, n° 28.
Raenbert (Mansus), n° 16.
Ragamfredus, frère de Guido, n° 7.
Raimundus, prévôt de Paunat, n° 2. Cf. R.
Robertus (Robbertus), prévôt de Paunat, n°
29.
Rotbertus de Mastas, souscripteur, n° 6.
Saint-Cibar. Voy. Eparchii.
Saint-Jean-de-Cole.
Voy. Colensis.
Saint-Martial. Voy. Lemovicenses, Lemovicensis, Limovicas, Palnatum.
Saintonge. Voy. Sanctonicus.
Salardus, souscripteur, n° 11.
Sanctonicus pagus, n° 6. — Saintonge, province.
Segur (R. de), n° 28. — Peut-être Ségur, canton d'Uzerche, arr. de
Tulle (Corrèze).
Sendreus, n° 4. — Cendrieus, canton de Vergt, arr. de Périgueui (Dordogne).
Silvani (S.) et S. Mariae ecclesia, n° 14.
Sollempniacum, n° 17. — Solignac, abbaye du diocèse de Limoges, canton de Limoges
(Hte-Vienne).
Stephanus Amalvini, n° 1.
Stephanus Bascs, habitant de Carves, n°
16.
Tegaco (ecclesia de), n° 19. — Teyjac, canton et arr. de Nontron
(Dordogne).
Tornut (Petrus de), n° 20.
Ugo. Voy. Hugo.
Visera fluvius, n° 15. — Vezère, affluent de la Dordogne.
Volusiana. Voy. Vulsiana.
Vulsiana (Volusiana), femme de Frodinus, n° 7.
Willelmus, souscripteur, n° 7.
Willelmus, prévôt de Paunat, n°8.
Willelmus (Vuillelmus), évêque de Périgueux (1060-1080), n°
14.
Willelmus de Archiaco,
n° 6.
Willelmus de Brolio, n° 6.
Willelmus de Mauritania, moine de Solignac, n° 18.
Wuillelmus, souscripteur, n° 14.