Source: Bulletin SHAP, tome XI (1884), pp.45-63
& 189-237.
pp.45-63:
ESSAIS TOPOGRAPHIQUES,
historiques et
biographiques sur l'arrondissement de nontron (Suite).
VII. - Commune de St-Pardoux-la-Rivière. (Suite.)
La seigneurie de St-Pardoux fut,
ainsi que nous l'avons dit, vendue, quant à la partie réservée aux vicomtes de
Limoges, par Henri, roi de Navarre, à Antoine Vigier de St-Mathieu, suivant
acte du 28 juin 1581, dont nous extrayons ce qui suit :
« Scachent tous presens et advenir
que aujourd'huy vingt huictiesme jour de juin mil cinq cens quatre-vingt-ung,
reignant le serenissime prince Henri, parla grâce de Dieu, roy de France, en la
ville de Montignac-le-Comte, seneschaussee de Perigord, et dans la maison de
François Labrousse, en ladicte ville, heure de quatre heures après midy, par
devant nous notaires soussignés, presens les tesmoins cybas nommes, ont estes
personnellement establis honorables et discrètes personnes Jehan de La
Fourcade, sieur de La Fuie, conseiller du roy de Navarre et trésorier général
de sa maison et finance, et Bernard de Charron, aussy conseiller dudict sieur
roy de Navarre, maistres des requestes de son hostel, son garde des sceaux et
juge d'appeaulx en son comte de Perigord et vicomte de Limoges, au nom et comme
procureurs dud. sieur roy, assistes de maistre Jacques Deschamps, sieur de La
Bouchardye, et secrétaire général en son comte et viscomte, lesquels de leur
bon gre et volonté, en vertu des pouvoirs à eux donnés par ledict sieur roy de
Navarre, en vertu de la procuration dont la teneur sensuit (suit la procuration
datée de Nérac le treiziesme jour de may 1581, donnée par Henry, roy de
Navarre, seigneur souverain de Bearn et de Donnezan, comte de Perigord et
viscomte de Limoges estant, y est-il dit, nécessaire que nous vendions auscunes
paroisses, membres et portions de nostre dict domaine, pour subvenir et
acquitter de nos debtes et despenses ordinaires de nostre maison) ont vendu,
cedde, quitte, remis, transporte et par ces présentes vendent, quittent,
remettent et transportent perpétuellement en héritage sans aucune faculté de
rachapt, à messire Anthoine de St-Mathieu, seigneur dudict lieu et de
Javerlhac, chevalier de l'ordre du roy, gentilhomme ordinaire de sa chambre,
habitant dud. lieu de St Mathieu en Poitou, illec presant stipullant pour luy
et pour ses successeurs, ayant droit et cause, ascavoir les bourgs et
paroisses, terres et seigneuries de St Pardoux-la-Rivière,
St-Martial-de-Valette, despendant de la baronnie de Nontron en ladite viscomte
de Limoges et seneschaussée de Perigord, lesquelles paroisses, par le moyen du
présent contract de vente, sont et demeurent dixtraites et ecclipsees de
ladicte baronnie de Nontron à perpétuité et à jamais, en faveur dudict sieur de
St-Mathieu, de ses hoirs, successeurs et ayant cause, ainsy quelles sont
limitées et confrontées, ascavoir ladicte paroisse de St-Pardoux-la-Rivière,
aux limites de la paroisse de Villars, que tiennent à présent les héritiers de
feu sieur de La Martonnie d'une part, à la paroisse de St-Front la-Rivière,
tenue par le sieur de La Renaudye, d'autre, avec les paroisses de Romain,
St-Saux, , que Lient le sieur de La Vauguyon, d'autre, avec la paroisse de
St-Angel tenue par le sieur de St-Mathieu, d'autre, et à la paroisse de
Nontron, d'autre. (Suit la délimitation de St-Martial-de-Valette). Avec la
disposition et provision de tous offices pour l'exercice de la justice
desdictes deux paroisses lous droits de justice et jurisdiction haute, moyenne,
basse, mere, mixte, impere, tels et semblables ainsy aux mesmes droits, tiltres
et qualités que led. sieur roy et ses prédécesseurs ont accoustume de jouir et
user comme barons de la ville et baronnie de Nontron, sauf le prétendu droit de
basse ou moyenne justice, que l'abbesse du monastère de St-Pardoux dit luy appartenir
audict St Pardoux. Ont aussy lesdicts presens vendeurs vendu aud. sieur de
St-Mathieu les cens, rentes, droits dacapte, de prelations, lods et ventes,
péages, greffes, vigueries, plassages, espans, profficts, revenus et esmolumens
quelconques appartenant audict sieur roy de Navarre et dont ses receveurs
fermiers ont accoustume de jouir, prendre et percevoir esd. bourgs et
paroisses, ensemble les hommages des fiefs, arrière-fiefs, si aucun en y a,
estant au dedans lesdictes paroisses et despendances de la baronnie de Nontron,
et ou par inadvertance ou autrement aucun des arrières-vassaulx estant dans
lesd. paroisses et despendances de la baronnie de Nontron obtiendraient et
feraient hommage aud. sieur roy de Navarre et de ses successeurs, seront lesd.
hommages de nul effet et valleur. Consistent lesdicts cens, rentes et
fondantes, selon conte rendu par Daulphin Pastoureau, receveur de lad.
baronnie, en lan mil quatre cent soixante-dix-huict. C'est ascavoir en lad.
paroisse de St-Pardoux huict sols six deniers, froment neuf sestiers, advoine
huict sestiers, seigle huict sestiers deux boisseaux et unze gellines sur six
villages. (Suivent les revenus de la paroisse de St-Martial). Pour de tout ce
qui du est et tous autres droits de guet, corvées, tailles au quatre cas sy aucuns en y a, noms, droits,
raisons et actions aud. sieur roy de Navarre, appartenant esd. bourgs et
paroisses jouir et user par led. sieur de St-Mathieu, ses hoirs, successeurs et
ayant cause, perpétuellement et avec telles et autres les autorités,
privilèges, prérogatives, et preheminences que led. sieur roy de Navarre comme
baron susdict avant ladicte vendition pouvoit jouir esd. bourgs et paroisses,
ensemble pouvoir dy faire ériger fourches patibulaires en tel ou tel endroit
des dictes paroisses que bon semblera aud. sieur de St-Mathieu. (Suit une
exception sur ce dernier point pour la commune de St-Martial). Sans réserver ni
retenir autres choses aud. sieur roy de Navarre ny à ses successeurs, viscomtes
dud. Limoges, esd. bourgs et paroisses ainsy vendues et dixtraites, que tant
seulement l'hommage lige, foy et serment de fidélité, lequel dict sieur de
St-Mathieu, sesd. hoirs, successeurs et ayant cause seront tenus de faire et
prester audit sieur et à ses successeurs viscomtes de Limoges, au debvoir d'un
baiser à la joue à chasque muance de seigneur et de vassal.
Le ressort des appellations interjetées des juges ordinaires desd. bourgs
et paroisses rassortiront par devant le juge dappeaux dud. viscomte de Limoges
et a este dit que la justice desdictes deux paroisses sera rendue doresnavant
au nom et soubz l'autorité dud. sieur de St-Mathieu, qui en prendra tous les
fruicts, promets, revenus et esmoluments, et les causes qui sont apresant
pendantes pardevant le juge de la ville et baronnie de Nontron, seront jugées
soubz l'autorité et jurisdiction dud. sieur de St-Mathieu esd. paroisses, sans
pouvoir estre expédiée en ladicte ville de Nontron, et le cas advenant que
ledict de St-Mathieu obtint permission du roy pour ériger des foires et marchés
dans lad. paroisse et bourg de St-Pardoux, ledict roy de Navarre et ses
officiers de Nontron ne pourront empescher, pourvu que lesd. foires et marchés
se tiennent autres jours que ceux que l'on a acoustume de tenir les foires et
marchés audict lieu de Nontron, et a este ladite vendition faicte aud. sieur de
St Mathieu, pour et moyennant le prix et somme de quatre mille trois cens
trente-trois escus et tiers descus sol, laquelle somme led. sieur de St-Mathieu
a illec et en présence de nous notaires et tesmoins soubsnommes, payée et
delivree comptant aud. sieur roy de Navarre es mains dud. Deschamps en douze
cens escus soleil, cinq cens pistolles, treize cens quatre-vingts festons, cinq
cens quatre-vingt dix-neuf escus, ung tiers de franc d'argent et tiers descus,
cent escus en realles, cent escus en quart descus et autre menue monnaie
jusques à ladicte somme de quatre mille trois cens trente-trois escus, ung
tiers descus[1], de laquelle somme lesquels procureurs pour le roy de Navarre, ensemble
ledict Deschamps, sont dit et se sont tenus pour contants, satisfaicts, bien
pourvus et de ladicte somme ont quitte et quittent led. sieur de St-Mathieu,
promettant ne luy en faire jamais aucune demande et a charge et condition
expresse que lesd. procureurs seront tenus, comme ont promis rachapter tant la
partie des terres et seigneuries de Lausse et Terrasson de la dame ou seigneur
de Nouailles, que les paroisses Daubas, du Cheylard et enclaves de St Michel du
seigneur de Feletz... Lesquelles paroisses ainsy rachaptees demeureront par
exprès affectées, hypothéquées aud. sieur de St-Mathieu pour la garantie des
lieux et paroisses susconfrontees et par luy acquises esd. bourg, paroisses,
terres, seigneuries de St-Pardoux et de St-Martial. (Suivent les clauses
ordinaires de mise en possession et de garanties). Fait en présence de maistre
François Chapon, juge de la jurisdiction de Montignac; Jean de Beaulieu, sieur
de Filolye ; maistre Martial de Faure, appothicaire, habitant de la ville de
Périgueux, tesmoins requis et a ce appelés. Ainsy signe au pied de loriginal
des présentes, de St-Mathieu, de La Fourcade, Charron; Deschamps, Chappon, de
Beaulieu, de Faure et Dulac, notaire royal, avec maistre Jean Griffon, notaire
royal. »
La vente ci-dessus fut ratifiée par
le roi de Navarre et par un autre acte du 18 juillet 1581, vérifié le 19 du
même mois en la Cour des comptes siégeant à Nérac, ainsi qu'il résulte de
copies authentiques alors délivrées à l'acquéreur et que nous possédons. A la
suite de ces actes se trouvent également celui du 15 avril 1578, par lequel les
paroisses d'Aubas et du Cheylard, avec les enclaves de St-Michel, avaient été
détachées de la châtellenie de Montignac et vendues au susdit François de
Féletz, ainsi que la revente faite par ce dernier au roi de Navarre le 28 juin
1581 pour le même prix et somme, est-il dit, « de dix-neuf cens vingt trois
escus ung tiers provenant de la vente et cession cejourd'hui faicte par lesd.
procureurs Fourcade et Charron au seigneur de Saint-Mathieu, des bourgs et
paroisses de Saint-Pardoux-la-Rivière et Saint-Martial-de-Valette, dixtraites
de la baronnie de Nontron. » En conséquence, c'est à tort qu'après sa visite
aux archives de Pau et dans son rapport de 1842 au conseil général de la
Dordogne, M. Dessalles, confondant ces divers actes, y a inséré la mention
suivante, au titre de Saint-Pardoux-la-Rivière et Lavalette : Rachat de ces
lieux vendus au sieur de Féletz et revente au sieur de Saint-Mathieu, 1581.
Cette partie de la seigneurie de
St-Pardoux n'a donc jamais appartenu ni aux Seguin, ni à Raymond de
Saint-Martin, ni à François de Féletz, mais aux vicomtes de Limoges jusqu'en
1381 et ensuite à la famille Vigier de Saint-Mathieu jusqu'au 2 avril 1612,
époque à laquelle, lisons-nous dans un mémoire judiciaire de ce temps :
« Anthoine Dusolier, avocat, et Augustin Guilhonier, secrétaire du comte
de Saint-Pol, en vertu d'un exécutoire du 9 août 1599 et d'un autre du 20
juillet 1601, auraient fait commandement à Anne Vigier, héritière de
Jean-Geoffroy de Saint-Mathieu, seigneur de Bellussière, de payer quatre mille
livres par luy deubs aud. de Saint-Pol par luy cèdes aud. Dusolier. A faute de
payer, la seigneurie de Saint-Pardoux avec ses appartenances, fruicts, proffits,
revenus de justice, cens, rentes, fuyes. guerennes et toutes autres dépendances
et le repaire noble de Beaumont auroient estes saisis avec les métairies de
Brin, et la cour, par décret du 2 avril 1612, auroit adjugé à Michel Bordier,
juge de la baronnie de Saint-Pardoux, la seigneurie dud. Saint-Pardoux avec les
fruicts pour quatorze mille livres. »
Ledit Michel Bordier associa au
bénéfice de son enchère, par moitié et pour la somme de sept mille livres,
messire d'Abzac de Ladouze, seigneur du Petit-Vilars, dans la même paroisse; ce
qui constitue un second démembrement.
Quelques années plus tard, Michel
Bordier céda ses droits à Henri de Bourdeille, qualifié de seigneur de
Saint-Pardoux-la-Rivière, dans un acte du 9 novembre 1629, entre le prieur du
monastère et hault et puissant seigneur messire Henry de Bourdeille, seigneur
comte dudict lieu, et de Montuson, Latourblanche, vicomte d'Argis, marquis
d'Archiac, seigneur de Saint-Pardoux-la-Rivière et autres places. »
Acquise du seigneur de Bourdeille
par le seigneur de Jumilhac, cette seigneurie passa dans la famille de
Lamarthonie, ainsi qu'il résulte d'un acte du 7 janvier 1715 entre le monastère
et messire Jean Quilhac, curé de Saint-Front-la-Rivière, au sujet du paiement
de rentes sur le moulin des Couteliers, autrement Chaminade, et d'un procès
pendant au Parlement de Bordeaux, le dit acte portant transaction, conformément
à l'avis de messire Jean-Gaston de La Marthonie, marquis du dit lieu, St-Jean.
Puybelard et en partie de Saint-Pardoux.
Par contrat du 7 septembre 1720, le
dit sieur de La Marthonie céda, pour 4800 livres, à la dame prieure du
monastère, la partie de seigneurie et de justice provenant du dit Bordier.
L'autre partie, restée aux mains de
la famille d'Abzac, fut dévolue, après la mort de Jean d'Abzac, son frère, à
dame Renée d'Abzac, fille de Jacques d'Abzac de Ladouze et de Catherine de
Pérusse d'Escars, laquelle épousa le 24 octobre 1701 messire Claude Dalony,
chevalier, qualifié depuis de seigneur de Saint-Astier, de Saint-Pardoux et
autres places. Ces derniers habitèrent en leur château du Petit-Vilars,
paroisse de Saint-Pardoux, et plaidèrent, de 1716 à 1722 et années suivantes,
contre le monastère, au sujet de l'exercice de la justice dans la dite
seigneurie ; ce qui donna lieu à des requêtes, sentences judiciaires et
productions de documents historiques, dont nous allons coordonner et publier en
note les débris pour ne pas interrompre l'enchaînement de notre récit. [2]
En outre et en 1740, d'autres
difficultés judiciaires s'élevèrent entre les mêmes parties à l'occasion des droits honorifiques
dans l'église de Saint-Pardoux-la-Rivière, suivant requête du 1er août 1740,
dont nous donnons l'extrait suivant :
A
Monsieur le sénéchal de Périgueux ou son lieutenant général au siège de
Périgueux.
« Supplie humblement Renée d'Abzat
de La Douze, veuve de messire Claude d'Allogny, en son vivant .chevalier,
seigneur du Puy Saint-Astier, disant que pour repondre à la requeste de dame
Angélique de Boysseuil, dame prieure du monastère et communauté des dames
religieuses de Saint-Pardoux-la-Rivière, signifiee le l2 juin dernier, que la
qualité de la suppliante dame de la haute justice de la moitié du bourg et
paroisse de Saint-Pardoux, la situation de l'esglise paroissiale dans
l'enceinte des bornes et limites de sa justice, son droit et sa possession ancienne
de faire sonner à deuil dans la dite esglise pendant quarante jours pour chacun
des morts de sa famille et à l'occasion de leur décès, sont des faits si certains
et même si notoires dans le bourg et paroisse de Saint-Pardoux, dans les lieux
circonvoisins et dans l'étendue de la présente seneschaussée, que leur
notoriété est suffisante pour en établir
la preuve... C'est pour la conservation des mêmes droits et pour y être
maintenue à l'exclusion de la dame de Boisseuil, que la suppliante a été obligée
de se pourvoir en ce siège pour y faire reprimer les téméraires entreprises
formées par la dite dame prieure de faire sonner à deuil dans lad. esglise
parroissiale de Saint-Pardoux pendant quarante jours à l'occasion de la mort de
feue dame Françoise de Boisseuil, prieure, à son décès et d'assurer les droits
de faire sonner ainsy à deuil au décès des dames prieures qui lui succéderont à
l'avenir... Suit la discussion des moyens présentés par la dite dame prieure
dans sa requète: où elle exposait : — « Que le droit de
patronage de l'esglise de Saint-Pardoux lui appartenoit ; 2° que la
présentation des curés de lad. paroisse et notamment celle du sieur curé
d'aprésent, fut pourveu du même bénéfice sur sa présentation et nomination, est
une preuve légitime du droit de patronage ; 3° que lad. prieure seroit fondée à
concourir aux droits honorifiques en qualité de dame de la moyenne et basse
justice et de quelque portion de la haute justice quand même elle nauroit que
cette seule qualité ; 4° que son droit et sa pocession de faire sonner à deuil
en qualité de patronne de la dite esglise sont des exceptions suffisantes pour
fonder sa relaxance...» A quoi la dame d'Allony répondait : « Que la dame
prieure n'avoit en sa faveur aucune des preuves anciennes et conformes à celles
exprimées dans l'ordonnance de François Ier donnée à Villers-Cotterest en
l'année 1539 pour justifier quelle eut donné letre matériel à lesglise de
Saint-Pardoux, quelle leut fondée, bâtie et dottée... La présentation et
nomination du curé dont se prévaut lad. dame, fut-elle justifiée, n'étant pas
suffisante pour luy attribuer le droit » de patronage et conférer les droits
honorifiques suivant la doctrine de M. Maréchal... Que d'un autre côté, lad.
dame prieure ne justifie pas quelle ait le droit de moyenne et basse justice et
que, leut elle, il nen résulterait pas quelle eut le droit de faire sonner à
deuil dans lesglise paroissiale ; que lors même quelle justifièrent quelle eut
une «portion de la haute justice, elle n'auroit pas à participer aux droits
honorifiques, à cause de la situation de lesglise dans l'étendue de la part de
justice appartenant à la suppliante... »
En conséquence, cette dernière
demandait que, sans avoir égard à choses dites ou alléguées par la dite dame
prieure, elle fut : « Maintenue et conservée dans le droit et dans la
possession de faire sonner à deuil dans la dite esglise pour les morts ne sa
famille, et en conséquence faire défense aux dames prieures du monastère de
Saint-Pardoux de le faire à l'avenir... »
Ce qui précède nous amène
naturellement à la nécessité de compléter ici l'historique des institutions de
l'église paroissiale de St-Pardoux, dont la cure dépendait de l'archiprêtré de
Condat-Champagnac et était à la nomination de l'évêque de Périgueux. Nous avons
vu cependant que le 2 des kalendes de juillet 1311, le pape Clément V rendit
une bulle par laquelle il annexa cette cure au monastère de St-Pardoux, avec le
droit de présentation d'un vicaire perpétuel, droit consacré par sentence
rendue en 1372 à rencontre des prétentions dudit évêque, sous la réserve de
l'approbation de ce dernier. C'est ce qui résulte notamment des pièces
suivantes :
A Monseigneur illustrissime
et révérendissime Pierre Clément, seigneur evesque de Périgueux, ou a messieurs
vos vicaires généraux.
« Nous sœur Franzoise de Boisseulh, nommée par sa majesté prieure
perpétuelle du monastère royal de Saint-Pardoux-la-Riviere, ordre de
Saint-Dominique, de votre dioceze, sœur Anne de Romain, sous prieure... »
(Suivent les noms de quinze autres religieuses que nous reproduirons bientôt
dans le catalogue du personnel) « toutes religieuses professes dud. ordre dudit
prieure, salut en Notre Seigneur. Comme il vacque apresent ou qu'il soit venu a
notre connaissance vacquer l'esglise paroissale de St-Pardoux-la-Riviere par le
deces de messire Michel de Mathieu, prêtre de votre dioceze, arrive le
vingtseptiesme du mois de may dernier, possesseur pacifique de ladite esglise,
de laquelle la vacquance arrivant, la présentation nous appartient a raison de
notre dit prieure et a vous, monseigneur, ou a messieurs vos vicaires généraux,
la collation, la provision ou toutte autre sorte de disposition a raison de
votre dignité episcopale, nous avons présente et présentons a ladite église
paroissiale ou a la vicairie perpétuelle de St-Pardoux-la-Rivière messire
Pierre Bourcin, prêtre et cure de Parcou, dans votre dioceze, comme digne et
capable de le pourvoir de ladite église paroissiale ou vicairie perpétuelle par
la valeur et teneur des présentes, que nous avons signes de notre main, fait
apposer notre sceau et qui a ete soubsigne par le R. P. Alran Jean-Louis,
prédicateur général dans notre ordre, confesseur et scindic Fait et ordonne en
notre dit prieure de St-Pardoux-la-Riviere, le cinquiesme du mois de juin mil
sept cens et sept. »
Le 28
mars 1740, pareille présentation fut faite par ladite dame Françoise de
Boisseulh en la personne de messire Jacques de Caignac (Campniac) de Romain,
écuyer, gradué en l'université de Poitiers, minorisé du diocèse, habitant au
grand séminaire de Périgueux, en remplacement de messire Louis Fourmigier,
curé, décédé le 26 dudit mois de mars.
Quant à la prise de possession par
le curé, récemment nommé, voici comment il y était procédé, d'après un acte du XVIIe
siècle :
« Ce jourd'hui vingtiesme jour du mois d'apvril mil six cens et trois,
avant midy, au lieu et bourg de Saint-Pardoux-la-Rivière, en Perigord, et au
devant la grande porte de lesglize paroissiale dudict lieu, par devant moy
notayre tabellion royal et tesmoings cy bas nommes et escripts, a comparu
messire Anthoyne Roby, prestre, habitant au village de Las Brugnas, paroysse de
Romaing. lequel parlant a messire Pierre Auriebu, prestre, habitant audit
St-Pardoux, luy adict et remonstre qu'il a este dhuement pourvu par messire Jehan
Martin, evesque de Perigueulx, de la vicayrie perpétuelle de lesglize
paroissiale dudict St-Pardoux-la-Rivière, avec tous droicts, proficts, revenus
et esmoluments deppendants dicelle, comme iceluy Roby a faict apparoyr par
ladite provision en dhue forme, en datte du quinziesme, apvril mil six cens et
troys, signée Martin, evesque de Perigueulx, demandant audict Auriebu de le
mettre en possession de ladicte esglize et vicayrie perpétuelle de St-Pardoux,
droicts, revenus et esmoluments deppendants dicelle, avec inhibitions et deffenses
faictes a touttes personnes de le troubler ny empescher dans la possession et
jouyssance diceulx. Lequel Auriebu, après avoir veu et leu avec seing la
susdite provision a prins par la main droite ledict Roby et iceluy a mis en
possession de ladicte esglize et vicayrie perpetuelle dud. St-Pardoux, avec
tous droicts, profîicts, revenus et esmoluments appartenants et deppendants
dicelle par lentree de la grande porte de ladicte esglize, lequel Roby, en
signe de possession, a prins de leau bénite au bénitier de lad. esglize et en a
bailhetant aud. Auriebu, prestre, qua nous, notayre soubsigne, et tesmoings bas
nommes, et plusieurs aultres y assistants. Apres a sonne la cloche qui est au
dessus la grande porte servant pour appeler les habitants du présent bourg et
paroysse lorsque le cure ou aultre prestre vont dire messe en ladicte esglise
et dillec sen est alle au devant lautiel de monsieur Sainct-Pardoux, sest mis a
genouils devant icelluy, a faict sa prière a Dieu, après a revestu des
ornements presbyteraux, a célèbre la messe et bailhe loffrande aux dicts
assistans, a faict touttes cérémonies et conformément aux cures jadis de lad.
esglize, le tout en signe de possession. Dont et du tout de ce que dessus a
este audict Roby ce requérant octroyé acte par moy dict notayre soubsigne, pour
luy servir comme de raison, et que luy ai remis soubs le scel royal, en
présence de maistre Jehan Combaud, greffier, maistre Léonard David, notayre et
procureur dudict St-Pardoux, JehandonBeynet,AnthoineChampaignat, praticien,
Jehan Villemiane et Gohier Tamisier, sacristain, tous habitants dud.
St-Pardoux, qui ont signe avec Barnard, notayre tabellion royal, et incontinent
après ledict service sen seroit, alle ledict Roby, sortant de lesglize paroyssialle
en lesglize du monastère et presant au devant le ferrat des dames religieuses,
parlant a frère Léonard Bordes, scindyc provisionnel dud. monastère, et a
Jehanne de Clerambaud, dame prioresse, leur a dict et remonstre que dessus a
este bien et dhument pourvu de la vicayrie perpétuelle dud. St-Pardoux sur la
présentation de ladicte dame prioresse, les priant de le vouloir recevoyr, ce
que ladicte dame de Clerambaud et led. de Bordes, scindyc, luy ont accorde la
dicte possession... Faict par devant..., etc. »
Le monastère
était, d'ailleurs, tenu de pourvoir à la subsistance du vicaire perpétuel,
nommé sur sa présentation, ainsi qu'il résulte de la pièce suivante :
« Cejourd'hui vingt troisiesme du
mois de febvrier mil six cens trente six, au monastère de
St-Pardoux-la-Riviere, en Perigord, et au parloir diceluy, a l'heure de
vespres, a comparu messire Michel Mathieu, prestre, lequel parlant aux
personnes de devostes dames Catherine Pot, prieure dud. monastère, et Franzoise
Pot, soubs prieure, et de frère Bernard Depeyronin, scindyc, leur a dict
etremonstre que cejourd'huy mesme soubs leur bon plaisir et en conse quence de
l’acte de nomination a luy donne comme appartenant audict monastère et ensuite
a luy obtenu ses provision du seigneur evesque de Perigueux, représentation
dicelles cejourd'huy mesme auxd. dames et scindyc, il a pris la réelle et
actuelle possession de la vicayrie perpétuelle comme despendant dud. monastère
et nomination diceluy, sous les conditions faictes et accordées verballement cy
devant, que lesd. dames et scindyc dud. monastère seront tenus de luy bailher
annuellement a commencer a la feste de Sainct Michel prochaine, quinze sestiers
de bled, mesure de Chaslus, autrement dud. monastère, a scavoir moytie froment,
laultre moytie segle, ensemble quatre barriques de vin payables a la feste de
Sainct-Martin aussy prochaine. Ledict Mathieu, vicayre susdict, jouira aussy
dung pre appele de la cure et aussy dung chenebal appelé de Chaminade, et tout
ainsy que ses devanciers ont accoustume den jouir sans que lors ny pour
l'advenir il puisse prétendre ny demander aucune chose quelle que ce soit auxd.
dames scindyc et monastère, pour raison de ladicte vicayrie perpetuelle,
appartenances et deppendances dicelles, a quoy il a renonce et renonce par ces
présentes, comme reconnaissant le surplus estre dépendant de la cure dud. Monastère.
Dont il a este faict acte... »
Signé des parties, des témoins et
de Me Beausoleil, notaire royal héréditaire.
R. de Laugardière.
(A suivre.)
Source: Bulletin SHAP, tome XI (1884), pp. 189-237.
ESSAIS TOPOGRAPHIQUES,
historiques et
biographiques sur l'arrondissement
de nontron (Suite).
§ VII. - Commune de St-Pardoux-la-Rivière. (Suite.)
Il résulte de ce qui précède que du
XIIIe siècle à la fin du XVIIIe, la seigneurie de
Saint-Pardoux appartint divisément à deux seigneurs distincts. Nous avons
indiqué le personnel de l'une de ces deux parties, et il nous reste, pour
compléter cet historique, à donner celui de l'autre, c'est-à-dire du monastère.
Or, et en ce qui concerne les
ouvrages déjà publiés, le Gallia
christiana se borne
à rappeler qu'en 1526, Jeanne dite la Bâtarde de Guyenne était abbesse de ce
monastère, et que le 8 juillet de cette année, elle déclara avoir reçu de
Guillaume Proudhomme, questeur général, cent livres tournois pour la pension
annuelle que lui accordait le roi, qui avait droit de nomination.
Mais,
l'abbé de Lespine, vol. 35, p. 126, donne le catalogue suivant des dames
abbesses, d'après, dit-il, les archives du monastère :
1° De 1 à 5 …………….
6° Mte Vigier de Hautecorne
7° ………………………..
8° Bone de Lespinalh, 1384.
9° Sereine Destraisat.
10° Riche Fine.
11° Béatrix de Belhes.
12° Fine d'Arrago.
13° Perette de Lamarche.
14° Agnès.
15° Agnette de La Barde.
16° Agnès de Belhasi.
17° Bestrict, 1318.
18° Guillemette de Solio, morte le 9 février
1430.
19° Pétronille de Marmayt, morte le 6 juin
1451.
20° Catherine Grelière, morte en 1457.
21° Soubeyrane de Pompadour, morte le 14 août 1473.
22° Marie Authier, morte le 19 août 1498.
23° Jeanne de Guyenne, morte le 31 janvier 1541.
24° Marguerite de Rochechouart, de 1546 à 1566.
25° Jeanne de Clérembault, 1566.
26° Nicole de Saunier de La Barde, morte le 23 septembre 1626.
27° Catherine Pot de Rhodes, qui fit bâtir une partie de la maison et
mourut le 10 février 1684.
28° Gasparde Pot de Rhodes, de 1645 à 1684, et qui fit bâtir une autre
partie de la maison.
29° Françoise deBoisseulh, de 1684 à 1739.
30° Angèle de Boisseulh, morte le 15 mai 1741.
D'autre
part, notre savant confrère M. Philippe de Bosredon a publié dans le Bulletin de la Société historique du Périgord, année 1874, une
notice intéressante du personnel religieux de notre province, et nous y
relevons, pour compléter et rectifier celle de Lespine, la nomenclature
suivante des abbesses du couvent de St-Pardoux-la-Rivière :
1 à 5, Néant.
6° Marguerite Vigier de Hautecorne, sixième prieure.
7° N. Bestrict.
8° Bonne de Lespinat, 1384
9° Guillemette de Solio, 1440.
10° Pétronille de Marmoyt, 1451.
11° Catherine Grelière, 1457.
12° Souveraine de Pompadour, morte en 1473.
13° Marie Autier, morte en 1498.
14° Jeanne de Guyenne, morte en 1541.
15° Louise de Cantuel résigne en 1546.
16° Marguerite de Rochechouart, pourvue en 1546, résigne en 1566.
17° Jeanne de Clérembault, pourvue en 1566, résigne, à son tour, en
faveur de Marguerite de Rochechouart ; puis, sur une seconde résignation de
cette dernière, reprend possession du prieuré en 1582.
18° Nicole de Saunier de La Barde, pourvue en 1611, résigne en 1625.
19° Catherine Pot de Rhodes, pourvue en 1625, résigne en 1645.
20° Françoise-Gasparde Pot de Rhodes, nièce de la précédente, pourvue en
1645, morte en 1684.
21° Françoise de Boysseuilh, pourvue en 1684, résigne en 1741.
22°
Angèle de Boysseuilh, nièce nièce de la précédente, pourvue en 1741.
M.
de Bosredon
ajoute : « Le nécrologe de St-Pardoux a fourni, en outre, les noms suivants,
mais sans mention de dates, qui permettent de les placer dans leur ordre
chronologique : Sereine d'Estraisat, Riche Fine, Beatrix de Belhes, Fine
d'Arrago, Pérette de La Marche, Agnès, Agnette de La Barde, Agnès de Béthasi. »
Nous allons essayer, à notre tour,
de compléter ces deux catalogues, à l'aide des débris des anciennes archives du
couvent de St-Pardoux, en ajoutant au nom des abbesses ceux d'une grande partie
de l'autre personnel, c'est-à-dire des prieurs et des simples religieuses :
1293. — Le jour de la Ste-Trinité, prise de possession du monastère
par six religieuses de Prouille (Nadaud).
1293. — Donation par Pétronille Seguin, religieuse, et toute sa
famille, l'une des premières de la contrée. Pétronille Seguin dut être la
première abbesse, ce qui expliquerait cette donation ainsi que celles faites en
1295 et 1324.
1295. — Guillaume Aurelhi, prieur et bienfaiteur du monastère.
1302.— Estienne Pichaud, prestre,
scindic et bienfaiteur.
1303.— Armand de La Brande, prestre, scindic et bienfaiteur.
1304. — Agnès Robert, religieuse et
bienfaitrice.
1305. — Agnès de Magnac, religieuse et bienfaitrice, avec son frère
Ytier de Magnac, escuyer, de Nontron, dut être la deuxième abbesse désignée par
Lespine, sous le seul prénom d'Agnès.
1307. — Sereine de Gayrac, prieure, figure en cette qualité sur la
liste des bienfaiteurs du monastère et doit être la même que celle désignée par
Lespine sous les noms de Sereine Destraisat.
1313. — Beatrix, prieure, et Bernard Dauchier, prieur, font échange
avec Ytier de Magnac (archives de Pau), 4e prieure.
1317. —
Le 7 des ides de novembre, soror
Melisende de Malomonte (de Maulmont), priorissa (5e prieure) et Francisons de Juliano, humilis prior, assencent le
mas de Planando, paroisse
d'Antonne.
Après Mme de Maulmont et
sans indication de date, MM. de Lespine et de Bosredon désignent, comme sixième prieure,
Marguerite Vigier de Hautecorne, dont les fonctions, d'après ce qui suit,
durent être alors de bien courte durée.
1318. —
En juin, soror Bestricts, humilis
priorissa (7e
prieure, mentionnée par M. de Bosredon) et
frater Helias de Planes, prior, transigent avec Jean de Bretaigne au sujet de la justice de
St-Pardoux.
1324. — Catherine Vigier, religieuse, ne serait-elle pas la même
que Marguerite Vigier ? Dans le cas contraire, elle a dû probablement être au
nombre des prieures qui se sont succédé de 1324 à 1384.
1330. — Pétronille Capelle, religieuse, suivant reconnaissance du 6
des ides de mars. Elle était évidemment prieure, bien que l'acte n'en fasse pas
mention.
1332. — Du lundi avant la nativité de saint Jean, vente par Hélie
Darchier, prieur, à Raimond Saunier, de rentes sur Quinsac. Ce dernier est le
même qui consentit l'acte de 1330.
1344. — 5 juin, investiture accordée à frère Bernard Darchier,
prieur, par dame Ricarde de La Brande, qui était alors la 10e prieure.
1345. — Du jeudi, fête de l'Exaltation de la sainte Croix,
ratification de ventes à Fine Brune, prieure, et Bernard Darchier, prieur.
1351. — Le 13 des kalendes de mais, frère, Hélie de Julian, prieur,
et dame Brune de Glmmpniers, prieure, assencent à Raimond de Laurens deux
pièces de fonds sur le mas de Planando, paroisse d'Antonne.
1362, 11 juillet. — Donation par
Jean Malet à Adhémar Girbaudi, prieur.
1366, 1368. — Reconnaissances de rentes en faveur de religioso fratre viro Adhemaro Girbaudi, priore.
1375. — Jean Gourdon, prieur.
1384. — Bonne de Lespinalh, d'après MM. de Lespine et de Bosredon,
sauf à lui donner le douzième rang au lieu du huitième.
1430. — Décès de Guillemette de Solio, prieure (Lespine, Bosredon).
M. de Bosredon mentionne cette
dernière immédiatement après Bonne de Lespinalh, mais il est à croire que de
1384 à 1430, il y a eu d'autres prieures, parmi lesquelles M. de Lespine cite :
Sereine Destraisat ; Riche Fine, qui pourrait bien être Fine Brune, de 1345 et
1351 ; Beatrix de Belhes ; Fine d'Arrago; Perette de Lamarche; Agnès...;
Agnette de La Barde; Agnès de Belhasi.
1437, le 4 février. — Donation au couvent par Jeanne Reynaud, religieuse.
1440, le 2 janvier. — Donation d'Anne Romane, religieuse.
1445, le 22 novembre. — Bail à cens de fonds dans la paroisse de
St-Martin-le-Peint, consentie par honestis
et religiosis dominabus Petronilla de Maumont, priorissa ; Margarita Bechada, subpriorissa;
Gratiana de La Greliera et Maria Antreysa, sororibus seu monialibus.
Cette Pétronille de Maumont aurait
alors été la 22e prieure et doit être la même que Pétronille de Marmoyt (au
lieu de Maumont) décédée en 1451, d'après les deux premiers catalogues.
1445, 17 décembre. — Ratification de Jean de Bretaigne à frère Jean Mathieu,
prieur.
1452, 9 juin. — Reconnaissance de rente à frère Johanne Mathei, prior.
1452, 29 juin. — Arrentement d'un village dans la paroisse de St-Martin-le-Peint,
par sorore Catharina de La
Grelieyria, priorissa, 23e prieure, décédée en 1457.
1473, 14 août. — Décès de Soubeyrane ou Souveraine de Pompadour, prieure.
1479, 31
janvier. — Donation de N... d'Aixe,
religieuse.
1479,26 avril. — Arrentement d'un moulin, par reverendo in Christo patre Ytherio de Podio, in sacra
pagina professore, ordinis sancti Dominici, priore ac scindico abbatiae sancti
Pardulphi de Rippia.
1480,16 mai. — Donation par Marguerite et Isabeau Fauconnes, religieuses.
1481, 4 septembre. — Donation par Catherine de Royère de Coursou, religieuse.
1494. — Martial de Sarrazat, prieur.
1498, 19 août. Décès de Marie
Autier, prieure. (Lespine, de Bosredon.)
1500, 13 mars. — Reconnaissance de rente en faveur de Johanna de Guyenne, priorissa; Antonia de Laron,
subpriorissa; Susanna de Pompadour; Margarita et Isabella Fauconnies; Antonia
Corbier ; Léonarda de Beaudeduit, et Francisca de Colonges, reliogisis. La même prieure est désignée dans
un autre acte de rente du 7 mai 1500, avec addition des noms suivants : Catharina et Isabella de Manteau; Marthinia de La
Barde et Maria de Lasteyrie, religiosis, et fratre Martiale Faversatu, priore. Dans un autre du 1er décembre 1501,
avec la prieure, Suzanna de Pompadour et
religiosis ad sonum Campanae congregatis, et de Bosco, sacrae theologiae
magistro priore.
1510. — André Billaud, prieur et sindic.
1524, 8 mars. — Vente à Jehan de Arisio, prieur et sindic.
1528, 14 avril. — Jehan de Rex,
docteur en sainte théologie, prieur et sindic.
1528, 14 juin. — Frère François Raymond, prieur et sindic.
1532, 23 juin. — Frère Jehan Garlaudy, docteur en théologie, prieur et
sindic.
1536, 12 février. — Frère Guillaume Spiaudy, prieur et sindic.
Dans les
divers actes de rente qui précèdent, figurent avec ladite dame Jeanne de
Guyenne, prieure, les nouvelles religieuses dont les noms suivent: Catherine de
Curson; Jehanne de Cressac ; Marguerite de Noualhies ; Isabeau de Chastaignier;
Marguerite du Barry ; Catherine Bruchard ; Jehanne Chaumette ; Ysabeau de
Palieur ; Catherine et Marguerite de Lur; Anthonie de Beaudeduyt ; Anthonie et
Marguerite d'Anglars; Marguerite Pastoureau; Marguerite de Guybourg; Loyse
Chaumette, soubs-prieure ; Jehanne de Leyzac ; Marguerite de Bonneval ;
Marguerite Colhette ; Gabrielle de Theilh ; Anne de Foix ; Ramonde Vigier ;
Charlotte Plaisant : Françoise et Jehanne de La Porte ; Marie de Noualhies;
Françoise de Badefol ; Raymonde de Lambertye, et Marguerite de Razat. D'après
Lespine, Jehanne de Guyenne mourut le 31 janvier 1541. Elle avait été la 25e prieure,
et elle fut remplacée par Louyse des Brousses, dont le nom manque aux deux
premiers catalogues, mais que nous trouvons dans l'acte ci-après :
1542, 22 janvier. — Reconnaissance de rente en faveur de Louyse des Brousses,
prieure, Anne de Foix, soubs-prieure, et frère Guillaume Malauzon, prieur et
sindic. Antoinette de Corbier ; Jehanne de Leyzac ; Marguerite de Bonneval;
Isabeau de Chassaigne; Marguerite de Noailhes; Raymonde Vigier ; Jeanne
Chaumette ; Antoinette et Marguerite d'Anglars ; Charlotte Plaisant ; Jehanne
de La Porte, et Marie de Noailles, religieuses.
1542 à
1546. — Louyse Chanluet, 27e prieure.
1546, 11 des
kalendes. — Marguerite de Rochechouard, (religiosa professa de Fontis Ebraldi preficitur in
abbalissam monasterii monialum sancti Pardulphi per cessionem Ludovicae
Chantuel). Cette 28e
prieure céda sa place à Loyse Choumette d'après l'acte suivant.
1548, 30 avril. — Reconnaissance de rente en faveur de Guilhaume Venuelly,
prieur et sindic, de Loyse Choumette, prieure, Anne de Foix, soubs-prieure, et
huit autres religieuses, dénommées dans les actes précédents. Les deux premiers
catalogues ne parlent pas de cette 29e prieure, dont les fonctions furent
reprises par Marguerite de Rochechouart.
1556, 13
juillet. — Reconnaissance de rente dans
laquelle figure avec Jehan Johannetti, prieur et sindic. Marguerite de
Rochechouart, devenue ainsi la 30e prieure. Elle résigna en 1566, et fut
remplacée par la suivante :
1559, 27 avril. — Reconnaissance de rente à Marguerite de Bruchard,
prioresse; Marguerite de Lur; Raymonde de Lambertye ; Antoinette de
Saint-Victor ; Jehanne et Magdeleine Goutandy ; Gabrielle du Theil et autres
déjà nommées. Les deux premiers catalogues ne parlent pas de cette 31e prieure,
non plus que de Marguerite de Rochechouart, devenue prieure pour la troisième
fois, suivant les actes ci-après :
1571, 14
février. — Bail à ferme du moulin de Séguinie,
paroisse de St-Pardoux-la-Rivière par Jehan Queyroy, prieur et sindic, et
ladite Marguerite de Rochechouart, laquelle figure dans deux autres actes de
bail à complant de vignes, des 8 mai 1579, et 24 février 1582, avec Guilhaume Lortige,
prieur. Après elle, et en 1582, Jehanne de Clérembaut devint la 33e prieure.
1582, 18 novembre. — Bail à complant par Jehanne de Clérembaut, prieure,
laquelle figure encore dans un bail à moitié fruits du 8 mai 1588; une acquisition de 3 sols de rente, cédée par
Jehan de Maumont, seigneur de Milhaguet; un hommage du 4 février 1610 devant
Jacques Dalesme et, enfin, un bail à métairie temporelle pour vingt-neuf ans et
à moitié fruits. Elle fut remplacée par Nicole Saunier.
1612, 30 juin. — Bail à moitié fruits et à métairie temporelle de 27 ans,
consenti par dame Saunier, prieure, et frère Gaumondie, prieur et sindic, après
Léonard Bordes.
1625, 18 juillet. — Arrentement du moulin du monastère par Antoine de Lacroze,
prieur et sindic, et par ladite Nicole Saunier, assistée de dames Jeanne Roux,
Régina de Lamothe, Suzanne de Montardy, Hélène de Ladoire, Françoise Damellin,
Jeanne Saunier, Catherine Dussaud, Anne de Sauzet, et Jeanne de Rochemorin. La
prieure fut remplacée par dame Catherine Pot, prieure.
1625, 1628, 1629, 1645, les 2
novembre, 5 décembre, 9 novembre et 22 janvier. — Quittances de lods et ventes, bail à ferme, transaction, au
sujet d'une rente de sept sols, entre Catherine Pot, prieure, assistée de
Françoise Pot, co-adjutrice, et Henry de Bourdeille. seigneur de St-Pardoux, en
partie, représenté par Me Jehan de Champagnac, advocat, conseiller secrétaire
de la feue reine Margueritte, et juge de la comté et baronnie de Bourdeille ;
et enfin autre bail à ferme du moulin du monastère, consenti par lesdites
dames, assistées de Jehanne Roux, Renée de Labesse, Honorette de Javerlhac,
Suzanne de Montardy, Catherine de Fayard, Anne de Sauzet, Catherine de Ladoire,
Jehanne Saulnier, Gabrielle de La Rue, Marie et Magdeleine de Beynac, Catherine
du Sault, Jehanne Perry, religieuses, et de Léonard Peyronnie, sindic et père
confesseur. Après ladite prieure, qui résigna en 1646, la 36e fut dame Gasparde
Pot, sa dernière co-adjutrice.
1650, 5 février. — Bail à complant par dame Gasparde Pot de Rhodes, prieure. — 1653 et le 14 novembre, vente par François Pourtem, sieur
de Maignac, gentilhomme servant chez le roy, et Jean Fourichon, chevaucheur
pour le roy, à ladite dame, assistée de dames Suzanne de Montardy,
soubs-prieure ; de Henriette de Javerlhac, Hélène de Fayard, Anne de Sauzet.
Françoise Damelin, Gabrielle de Lavie, Marie de Beynac, Jehanne Perry,
Marguerite d'Abzac, Jehanne Vidal, Marguerite de La Marthonie[3] , Anne Perry, Jehanne Duplessis,
Françoise d'Aydie, Marie d'Acey, Françoise de Lambertye, Françoise Green de
Saint-Marsand, Marie et Marguerite du Mesnil-Simon, de Rochemaurin, et de La
Garaudie, religieuses, et de frère Dominique Brugeilh, prédicateur et sindic,
Enfin la même prieure passa un autre bail à complant le 15 janvier 1682, et
mourut en 1684, laissant sa place à Françoise de Boisseuil, 37e prieure.
1684, 1er avril. — Dame Françoise de Boisseuil est nommée prieure du monastère[4]. — Le 15 mars 1697, elle accepte une reconnaissance de rente
faite par François de Champagnac, escuyer, sieur de La Béraudie, comme mary de
damoyselle Marie Fourichon. — Le 13 juillet suivant, avec
l'assistance de frère Jean Poumeyrouille, docteur en théologie et syndic, elle
donne à cultiver à dix-huit familles tout le village de La Noujarède. — Le 9
juin 1699, reconnaissance de rente au profit de la même, assistée du frère
Teisseran, syndic. — Du 7 décembre 1710, autre
reconnaissance sur le moulin de Séguinie par Jeanne Pastoureau, veuve
Bonnamour, à ladite dame prieure, assistée d'Anne de Caignac, soubs-prieure,
Gabrielle Damelin, Gasparde d'Abzac, Anne de Fournel, Marianne de Javerlhac,
Jeanne d'Aydie, procureuse, et de frère Jean Barbot, confesseur et syndic. — Le 20 juillet 1713, échange consenti par la même, assistée
de Anne de Romain, sous-prieure ; Gabrielle de Rochefort, Jeanne de Lascaux de
La Besse, Gasparde de Mézières, Anne de Fournel, Marie de Jumilhac, mères du
conseil; Jeanne d'Aydie, procureuse, et du R. P. Jean Alran, sindic. — Le 20 juin 1717, assignation à la requête de ladite
prieure. — Enfin, et le 28 mars 1740,
Françoise de Boisseuil présente pour la cure de l'église de St-Pardoux, messire
de Caignac de Romain, écuyer, gradué de l'université de Poitiers.
D'après les deux premiers
catalogues, Françoise de Boisseuil aurait résigné en 1741 au profit d'Angèle,
ou Angélique de Boisseuil, sa nièce, déjà nommée sous-prieure en 1723, d'après
Nadaud; mais il y a là une erreur de date, ainsi qu'il résulte de l'acte
suivant :
1740, 14
juillet. — Supplique de dame Angélique de
Boisseuil, prieure, et du frère Jean Alran, syndic, au sujet du droit de pêche
appartenant au monastère[5]. De cette époque jusqu'en 1773,
ladite dame, assistée successivement des RR. PP. Léonard Nadaud, François
Former et Antoine Tassaud, syndics, délivre plusieurs quittances delods et
ventes, consent des baux à colonage et figure dans une sentence du sénéchal de
Périgueux du 8 juillet 1762. Parmi les religieuses de cette époque figurent N...
Chasteigner de Lapouyade, en 1767, et, d'après Nadaud, une dame de Gonan.
Là s'arrête, dans les deux premiers
catalogues, la désignation des prieures du couvent de St-Pardoux qui, d'après
Lespine, n'auraient été qu'au nombre de trente, tandis que nous en sommes à
celui de trente-neuf, auquel il faut encore ajouter les noms ci-après :
1773, 30 mars. — Quittance de lods et ventes par dame Suzanne de Planeaulx,
prieure, que nous retrouvons dans divers autres actes de 1774, 1778 et 1779,
assistée de dame de Coux, procureuse, et, parmi les religieuses, des dames de
Pelisse et de St-Avit.
1783, 7 novembre. — La sœur de Paysac, prieure, figure sur une autre quittance
de lods et ventes.
1786, 10 février. — Bail à colonage, consenti par dame Thérèze de Taillefer, qui
fut la 42e et dernière prieure du monastère de St-Pardoux, dont tous les
immeubles furent confisqués par la Révolution, et vendus à Nontron le 30 avril
1791 au prix de 187,721 livres. Parmi les autres religieuses, se trouvait la
sœur Versaveau, qui, étant de St-Pardoux, eut la pieuse inspiration de sauver
les archives, dont les débris nous ont servi à rappeler et à conserver les
souvenirs et usages de ce monastère dans leurs détails les plus intéressants.
Après le personnel du couvent, il
convient de reproduire ici les noms de ses bienfaiteurs, d'après un relevé
transcrit sur des feuilles volantes et par ordre alphabétique, à charge de
services religieux :
A. — 1295 : Elie Aymeric, curé de St-Pardoux; Pierre Aymeric, de
Nontron ; Gérard Amellens ; Raymond de St-Astier, escuyer ; Guilhaume Aurelhi,
de Brantholme, prieur du monastère. — 1296 : Robert Audoin, clerc ;
Pierre Audoin, bourgeois de Brantholme ; Etienne et Raymond de Agia. — 1304 : Pierre de Anfa. — 1306 : Jean Amellens, d'Antonne.
B. — 1292 : Eymeri de La Brande,
escuyer ; Bernard dit Bualier, de Nontron ; Elie de Borno ; Berardi, chevalier,
de Nontron; Guilhaume Biras et Almodia, sa fille ; Guilhaume Bouyx; Hugues
Botinelli, juge de Nontron; Eymery Brichier, de Nontron; Robert et Peyronelle de
Bayet, de Nontron; Elie de Beaulieu, de Nontron; Arnaud Barbary, clerc,
greffier de Nontron. — 1293 : Seguin Belet ; Bertrand
Belet, moyne de St-Martial ; Pierre Barrailler, clerc, — 1294 : Hélie Bos ; Hélie Bigaud, de St-Pardoux ; Robert de
Barny, ou Belet, d'Antonne; Arnaud Barbarin, clerc de Nontron ; Guy de Burie,
escuyer, de Nontron ; Pierre Bertrandy. — 1295 : Pierre Boivzet, de
St-Pardoux ; Hélie Brunet, clerc, du Puy St-Front ; Pierre de Bouix. — 1297 : Hélie et Etienne Bouget, de St-Pardoux. — 1298 : Guillaume Bruni, de Milhac. — 1299: Robert, Bernard et Hélie Belet, fils de Seguin Belet
; Aymery Barsalou, de St-Front-la-Rivière ; Guilhaume et Pierre Bechadie. — 1301 : Jean de Bretaigne, vicompte. — 1302 : Hélie de Brandia, chevalier; Guy Beaucour; Agnès
Bouzeta. — 1304 : Géraud et Barthélémy Baylet. — 1305 : Aymeric de Bocher, notaire et clerc de Brantholme ;
Hélie de La Barde, moine de Charroux. — 1306 : Jean, Gérard, Pierre,
Estienne, Guilhaume Bayet, de Nontron. — 1307 : Jean, fils ayné du duc de
Bretaigne, vicompte. — 1309 : Jehan du Bois ; Hugues de
Bury.
C. — 1292: Hélie de Calvimond,
chanoyne de St-Front; Estienne de Chabans, d'Agonac, escuyer ; Pierre del
Chalar, curé de St-Front-la-Rivière ; Aymeric Chambart, de St-Martin-le-Peint;
Gérard Chabrolz, escuyer, seigneur de St-Pardoux ; Hélie de Cayrolh, de
St-Pardoux ; Pierre Cornet, de Nontron ; Arnaud Chambrier, de Nontron ;
Peyronelle de Gensenac, de Nontron. — 1293 : Pétronille de Cauzens, veuve de
Seguin Belet ; Pierre de Corbissac. — 1295: Bernard Clavelhi, du
Puy-Montagrier ; Hélie Charenton, escuyer ; Géraud de Combes : Jacques de
Castres, de Périgueux. — 1296 : Alaïde de Cauzons, fille
d'Hélie de Cauzons, d'Antonne : Pierre du Chastanet, curé du Puy-St-Front ;
Pierre de Capelle, clerc, de Périgueux; Hélie d'Escure, escuyer; Guilhaume de
Chastre et Hélie, sa femme. — 1298 : Pierre Cauzons, d'Antonne. — 1299 : Jean de Combes, notaire d'Agonac; Pierre de
Chaumeilhe ; Hélie de Ghaminade, charpentier, et Alaïde, sa femme. — 1300 : Pierre Chomel, clerc, de Périgueux ; Arnaud de Clavareix
; Hélie Cocarmard ; Girard de Combes ; Aymery Charpentier. — 1304 : Pétronille
Chatagnola, de Nontron. — 1305 : Pierre de Sainte-Croix,
chevalier : maistre Guilhaume de Chonac, exécuteur du testament de maistre Hélie
de Malmont; frère Raymond de Curmont, prieur ; Hélie de Chastanhier et Lure, sa
femme, de Champagnac; Pierre Comart, de St-Front-la-Rivière. — 1306 : Pétronille Chastanola, de St-Pardoux ; Etienne
Gotiran, de Nonlron. — 1307 : Pierre Chastanhelhi, notaire;
Sereine de Cayrac, prieure du monastère.
D. — 1292 : Guy Despern, escuyer ; Pierre Despern, curé de
St-Martial de Valette; Guilhaume Despern, prestre; Guilhaume Despern, escuyer;
Guilhaume Despern, curé de Romain ; Delsol, notaire d'Antonne. — 1298 : Arnaud Delsol, clerc, à Périgueux ; Guillaume
Despor, escuyer, Judie, sa femme, et Jeanne, sa fille. — 1304 : Hélie et Gérard Durand. — 1305: Bernard Dauchiet,
prieur du monastère; Pierre Despern. — 1307 : Jean Damet, prestre.
F. —1292 : Guilhaume Faim, de Ségur ;
Hélie Forestier. — 1297 : Hélie Fabri, de St-Pardoux ; Pierre Faudie, notaire
d'Agonac. — 1300 : Pierre Franc, clerc, de
Nontron. — 1305 : Aymeric Franc, gardien du
sceau du roy, à Nontron.
G. — 1292 : Pierre Giraudon, bourgeois
du Puy St-Front ; Pierre de Golet, vicaire régent de St-Pardoux; Gérard,
archiprestre de Condat; Guilhaume, prieur de Nontron; Hélie Girandolo, clerc,
et Laurence, sa sœur, de St-Pardoux ; Hélie Gaufridi, prestre; Girandolo,
notaire ; Guilhaume Guidon, notaire, clerc — 1294 : Pierre de La Greffaylh, de Nontron; Guilhaume, abbé
de Peyrouze ; Pierre Giraudon, du Puy St-Front; Pierre, Guilhaume et Elie
Giraudon. - 1295: Pierre de Gonda, de Périgueux. — 1296 : Guilhaume Gontier. —
1297 : Hélie Girandolo, Alaide, sa femme, de St-Pardoux ; Pierre de Gelath,
vicaire régent de St-Pardoux. — 1299 : Adhémar Garrens. — 1300 : Guy Guandonis, clerc, et Guilhem Granolh, du Puy
St-Front. — 1302 : Bernard et Gérard Guerolhi, de St-Pardoux. — 1303 : Peyronne Galnanhia; Pierre Gaultier, — 1305 :
Estienne Geria, de Milhac, escuyer ; frère Falcon de Guérando. — 1307 : Marie de Grazinhac, veuve de Hélie de Baumont,
escuyer ; Hélie Girandolo, juge de St-Pardoux.
H. — 1292 : Pierre Hélie, d'Excideuil,
escuyer.
J. — 1295 : Jaubert, prieur de Nontron; Gérard Jaubert,
chevalier, et Agnès, sa fille, femme de Pierre Hélie, d'Excideuil; Adhémar
Jaubert, clerc et notaire; Aymeric et Marie Jaubert. — 1305 : Estienne Juege, escuyer, de Milhac.
L. — 1295 : Eymard et Bobert de
Laurière, escuyers, d'Antonne. — 1297 : Bernard Lombardi, de
St-Pardoux. — 1299 : Pierre Lamberti, notaire à
Negrondes ; Pierre, Guilhaume, Bernard et Hélie de Laurens. — 1302 : Guilhaume Loucrier, de Peyrouze. —1304 : Gérard de
La Bestour ; Bernard Lamothe, clerc.
M. — 1292 : Bernard et Hélie de Malmont, frères ; Hélie de
Magnac, curé de Nontron ; Hélie Martin, de St-Pardoux, et Jeanne, sa femme ;
Guilhaume de Magnac, juge de Nontron; Pierre de Marolhio, de Nontron ; Hélie
Martin, clerc, Jean, son frère, et Marie, sa sœur ; Hélie de Milhac. — 1294 : Hélie Manhac, curé de Milhac ; Pierre de La Marche ;
Guilhaume Maury, de Bruzac, et Pierre, son fils, escuyer, de St-Aignan ; Jean
Martin, clerc, de St-Pardoux, fils de Jean. — 1295 : Augier de Malmont, escuyer
; Pierre et Géraud Meynard. — 1296 : Reverent monsieur de
Monferrat. — 1297 : noble Gérald de Malmont, clerc du roy ; Guy de Magnac,
escuyer, de Milhac; Miel, de St-Pardoux. — 1301 : Hélie de Magnac, escuyer, de Nontron ; Gancelme de
Monsalis, escuyer, de Nontron ; Jean Marsely. — 1302 : Hélie Malet, escuyer ; Hugues de Montferrand,
escuyer, de Nontron, et Agnès de Burie, sa femme ; Hélie de Manhac (Magnac),
escuyer. — 1304: André Massa; Hélie Méchin;
Guilhaume de Montfrebus, de Maraval, escuyer. — 1305 : Guilhaume et Pierre de Malmont, chevaliers,
héritiers de Gérard et Hélie de Malmont, défunts ; Pierre Le Monnier ; Itier de
Magnac, escuyer, de Nontron, et Agnès, sa sœur, religieuse de St-Pardoux. — 1306 : Guy de Magnac, de Nontron ; Hélie de Montfrebus, de
Nontron.
N. — Nicolas, abbé de Brantholme ; Pierre de Negrecombe,
prestre ; Hélie et Marie de Négrecombe, de St-Pardoux; Jean de Négrecombe,
prestre, et Géraud, son neveu. — 1303 : Jean de Négrecombe, clerc ;
Guilhem de Nobilis, escuyer, garde du scel du vicomte à Nontron. — 1307 : Marie de Nieulh, sœur de Guy Peytor et fille de
Gérard Peytor ; Gérard de Nieulh.
P. — 1292 : Philippe, roy de France ;
Guilhaume de Lapeyronnie, Gérard, son fils, et Raymonde, sa femme ; La Palona
del Poyot, de St-Pardoux; Guy Perruchu, de Nontron; Guilhaume de La Porte, de
Nontron. — 1294 : Gérard de Pestors, clerc,
prévost de St-Pardoux ; Aymeric Pladulphi ; Jean et Hélie de Poderani, notaire.
— 1295 : Pierre de Pechari, fils de
Géraud. — 1296 : Gérard Pertufo, escuyer,
d'Auberoche. — 1297 : Arnaud Posga, vicaire de
Nontron ; Estienne Pichaud, de St-Pardoux; Peyronnie. — 1298 : Hélie et Aymeric de Peyrat ; Hélie, Gérard et
Jordane de Puymandarel. — 1299 : Pierre de Planando,
d'Antonne ; Pierre, Hélie, et Gérard du Puy, escuyer, de Goulaures. — 1300 : Gérard de Pestors; Hélie de La Pua. — 1302 : Jean du
Puy ; Estienne Pichaud, prestre, syndic du monastère. — 1304 : Aymeric et Guilhaume Peyrot, de St-Front-la-Rivière.
— 1305 : Guilhaume et Pierre Peyrot;
Pierre Pestors, clerc; Guidon Paute, escuyer, de Nontron. — 1306 : Gérard Peytor, chevalier, Guy, son fils, et Alaïde sa
femme; Aymeric de Peyra, de St-Pardoux. — 1307 : Gérard Peytor, chevalier, de
St-Pardoux, et Arnaude Vigierre (Vigier), sa femme.
R. — 1293 : Adhémar Roberti, de la
Robertie ; Pierre Resclaudi, de Nontron; Jean Rogierii, de Nontron ; Bernard de
la Ribière, et Pierre, son fils. — 1294 : Régis, notaire, de Nontron ;
Roberti, notaire ; Guilhaume de Roche, de St-Pardoux. — 1295 : Hélie de Roche, de Périgueux ; Pierre Riphireul,
notaire; Arnaud Roux, curé de St-Pardoux. — 1298 : Pierre de la Ribière, Léonard de la Ribière,
notaire. — 1302 : Catherine Rogier et Agnès,
sa fille. — 1303 : Jean de la Roche et Alaïde,
sa femme, fille de Charles de Peyrot, escuyer, et de Peyronne Renaude. — 1304 : Agnès, fille de Gérard Robert, religieuse de
St-Pardoux. — 1305 : Jean et Aymeric Robin. — 1307 : Guy Reymondi. — 1308 : Arnaud Roux, chanoine de St-Front de Périgueux, et
curé de St-Pardoux.
S. — 1293 : Seguin, escuyer, clerc, de St-Pardoux ; Adhémar
Seguin, son fils, Pétronille, sa fille, religieuse de St-Pardoux, N..., sa
fille, femme d'Aymeric de Montfrebus. — 1295 : Seguin, escuyer, prévost de
St-Pardoux. La famille Seguin était une des plus considérables de la contrée,
et, d'après la savante Sigillographie
du Périgord, M.
Philippe de Bosredon, elle avait pour armes : Un écu droit à la bande chargée d'une traînée dentelée
et de huit besants, ou tourteaux, quatre d'un côté et quatre de l’autre,
alternés, accompagnée de six billettes, trois en chef et trois en pointe. Les dites armes, figurent sur le
sceau du testament de 1303, reproduit plus haut.
Au même testament est aussi appendu
le sceau du prieuré et monastère de St-Pardoux qui porte : Sous une arcature ogivale la vierge couronnée, à
mi-corps, l'enfant Jésus à sa gauche ; plus bas, sous un arc ogival, un moine
tourné à droite, à genoux, les mains jointes. — Sauzet, chevalier ; Bernard du
Solier, de Milhac, dit Blancha Penella. — 1300 : Hélie de Sol-miuihac,
escuyer. — 1305 : Estienne et Gérard du Solier, frères, de Milhac ; Pierre,
Peyronne et Alaïde Servientis. — 1306 : maistre Denis de Sens,
chanoyne de Noyon, clerc ; Pierre Sutoris.
Là s'arrête malheureusement cette
liste qui, n'allant que de 1292 à 1308, et jusqu'à la lettre S, inclusivement,
ne reproduit que les noms des premiers bienfaiteurs du monastère. Il nous reste
donc à la compléter autant que possible, d'après les terriers et les titres
échappés à la destruction, et qui de 1301 vont jusqu'à 1778, ainsi :
1301. — Guillaume Desport donne à sa femme, Judie Ansa, les vignes
de Jamaye, qui furent données par celle-ci au monastère.
1304, le 3 des nones de mars. — Noble Guilhaume de Montfrebœuf donne un cestier de froment
de rente sur les mas de La Vareno et de Faugieras, près le monastère.
1311, le 2 des kalendes de juillet.
— Bulle du pape Clément V, natif de
Bourdeaux, par laquelle il réunit la cure de St-Pardoux au monastère, avec les
dismes et autres revenus, plus le droit de nomination d'un vicaire perpétuel,
droit consacré par sentence de Pierre, cardinal, en 1372, à rencontre des
prétentions de l'évêque de Périgueux.
1313. — Jehan Gourbissac et sa
femme donnent tous leurs biens situés dans le bourg et la paroisse de
St-Pardoux.
1315, du
dimanche avant l'Epiphanie. — Donation par nobles Guilhem et Jehan
Seguin de Lusson, de toutes leurs dismes sur les terres, vignes et jardins.
1316. — Olivier Martini, chevalier, donne le droit de
dismes en blé, vin, laine, lin et chanvre qu'il avait sur les villages de Las
Peyronnias et de Jamaye, dite paroisse.
1317, des ides d'apvril. — Donation par noble Seguin de Neuilh des ténements de
Puydarnat et Puyjoubert.
1324. — Jehan Vigier, chevalier, seigneur de Hautcorne, donne douze
deniers, plus à sa fille, religieuse, trente sols de rente.
1324, du mercredi après Oculi — Donation de tous ses biens par
Seguin de Nueil.
1330, le 6 des ides de mars. — Reconnaissance par Raymond Saunier, bourgeois de
Brantholme, à dame Pétronille Capelle, religieuse, de dix sols de pension
viagère.
1335, le 2 febvrier. — Gérard de Maumont cède au monastère, pour un obit, dix sols
de rente sur le mainement de Montaignac, paroisse de Romain.
1337. — Donation par Pierre Dansa de tous ses biens, y compris ceux
à luy donnés par Guilhaume Desport, son beau-père, le 30 mars 1310.
1340, du jeudi après l'Epiphanie. — Guilhaume Malet donne trente-six cestiers froment de rente.
1343. — Arnaud Saunier, de Brantholme, donne ses rentes et dismes
dans la paroisse de Quinsac.
1344 et le 5 juin. — Dame Ricarde de La Brande donne les dismes luy appartenant sur
le fief donné au monastère par Raymond Eyraud, sous la réservation de douze
mosdurières de mesture, mesure de St-Jehan de Colle, de rente, à la charge d'un
anniversaire pour le salut de l'âme de ladite dame.
1345, le
lundi après Saint-Hilaire. — Hélies de Colonges et Marie de La
Nojarede, sa femme, donnent tous leurs biens et possessions, maisons, jardins,
vignes et autres, de La Nojarede, paroisse de St-Pardoux.
1346. — Donation par Bertrand de Belet, moyne de St-Martial de
Limoges, du maynement de Planando, paroisse d'Antonne.
1347, le 30 juin. — Le pape Clément VI annexe de nouveau la cure de St-Pardoux
au monastère pour sa subsistance et obvier à sa pauvreté, résultant, est-il
dit, des guerres et déprédations que son voisinage du château-fort de Nontron lui
attira (propter guerras
depredationesque noviter tam circa castrum de Nontronio, Lemovicensis diocesis,
quod praedicto monasterio est vicinum).
1348, du lundi après saint Dominique. — Donation par Hélie de La Nojarède de deux septiers et une
emine de froment de rente.
1360, du lundi de la feste de saint
Laurent. — Noble Jean de Laurière donne tous
ses biens pour un obit à la feste de saint Michel.
1362, du 11 juillet. — Donation par Jean Malet, de St-Pardoux, d'une rente de
trois cestiers froment, mesure de Nontron.
1362, 25 novembre. — Clermonde de Locmaria, sive de Laurière, donne tous ses biens au
monastère.
1368,le 2 des ides de décembre. — Gérald de Peytord donne au monastère son repaire de La
Roche.
1369, le 28 juillet. — Arrentement par Guilhaume de Verniha, sur une terre appelée
de Malemort, dans les appartenances du village de Négrecombe.
1390. — Le pape Boniface IX exempte
le monastère du payement des dismes, tailles et autres charges, jusqu'en 1404.
1392, du lundi avant la Nativité de
Nostre Seigneur. — Testament de maistre Jehan de Sens, chapelain et vicaire
perpétuel de St-Pardoux, par lequel il lègue une émine de froment de rente, à
charge d'un obit annuel à dire le deuxième jour de caresme.
1416, 30 septembre. — Arrentement par noble Guilhaume de Burie, sur diverses
maisons, sises au Bragier de Nontron.
1428. — Colrarie et sa femme donnent tous leurs biens au monastère.
1433, 17 juillet. — Arrentement par noble Pierre Brun, seigneur du repaire de
Valette, sur une vigne au mas du Poy, confrontant au fossé du fort, au chemin
de St-Pardoux à la chapelle de la Motte.
1437, 4 febvrier. — Noble Jehan Raynaud, escuyer, seigneur de Lage,
fonde un obit pour Jehanne Raynaud, religieuse au monastère.
1441, le 2 janvier. — Donation de dix livres de rente par vénérable homme maistre
Jehan Romane, licencié ès lois, chanoyne de Poy tiers, et Estienne Romane, son
frère.
1443, du 11 septembre. — Noble
Fronton Flamench, seigneur de Bruzat, fonde un anniversaire pour le lendemain
de l'Exaltation de la sainte Croix, pour lequel il donne un cestier de froment
et dix sols de rente.
1447, le 4 mai. — Obit de noble
Anthoyne Authier, pour lequel il lègue quinze sols de rente sur le moulin
au-dessous du chasteau de La Bastide, paroisse de Coussac-Bonneval, en Limozin.
1447. — Obit de damoyselle Perette de La Marche, à charge de dix
sols de rente sur le repaire de Nueilh, paroisse de St-Pardoux.
1447.— Obit de damoyselle Armoise de Bouteville, veufve de feu
noble Guidon Bernard, à charge de deux quartes de froment.
1448.— Marguerite de Larret donne tous ses
biens au monastère.
1449, le 2 mars. — Maistre Hélie de Magnac, prestre et recteur de St-Martial
de Valette, et Arnaud Barbarin, clerc de la Cour de Limoges, lèguent un cestier
de seigle sur le maynement de Montaignac.
1450, le 9 mars. — Jehan de Carsauson donne tous les cens et rentes qu'il a
sur les maynements de Lage et des Rivières, moyennant quoi le monastère
s'oblige à lui faire toutes les années un anniversaire et de le rendre
participant des divins offices.
1451, des kalendes de juin. — Bulle du pape qui institue des indulgences particulières en
l'honneur de sainte Anne et de la célébration de sa feste, pour venir en aide
au monastère.
1452, le 12 octobre. — Noble Hélie de Panet, seigneur de Romain, fonde un obit à
dire à toutes les vigiles de Notre-Dame.
1452. — Subsides et monitoire du roi Louis XI contre les
usurpateurs des biens du monastère.
1458, le 18 septembre. — Transaction entre le monastère et nobles Jehanne et autre
Jehanne de Sallebrasthe, damoyselles d'Ambelle, au sujet de rentes sur fonds
sis en la paroisse de St-Martial de Valette.
1459,1e 11 febvrier. — Noble Joubert Flamench, seigneur de Condat et de Bruzac,
donne au monastère vingt sols de rente sur le maynement du Verdoyer, paroisse
de Villars.
1464, 11 mars. — Reconnaissance de rentes sur diverses maisons de Périgueux,
dans les rues de Verdun joignant le jardin de l'abbé de Peyrouse, et un charrerou appelé de maistre Bonnet, de St-Silain, et dans la rue
Limogeanne, près la porte appelée la Tour Neufve.
1472, 20 septembre. — Noble Jean Flamench, seigneur de Condat et de Puyguilhem,
donne sept sols six deniers de rente sur le tènement de La Combe, paroisse de
Villars.
1479, 31 janvier. — Noble Guidon Daixe, fils de David et d'Hélix Paute, pour
satisfaire à la volonté de ces derniers et payer vingt sols de rente, promis
par eux pour dot de l'une de leurs filles, religieuse au monastère, lui
abandonne tout le village de Goulat, paroisse de Nontron. cum omni dominio et fundalitate.
1480, 16 may. — Noble Jean Fronton, seigneur des Salet, et Anne Brachette,
sa femme, fondent quatre grandes messes aux quatre festes annuelles, aux
vigiles, en considération de Marguerite et Isabeau Faucones, religieuses audit
monastère.
1481, 4 septembre. — Noble Jacques de Royere, alias de Baudeduys, seigneur de
Corsou, du Verdier et de La Chabassière, fonde un obit en considération de sœur
Catherine de Corsou, religieuse, moyennant trente sols de rente.
1491. — Le roi Charles accorde à Jeanne de Guyenne, prieure du
monastère, le droit de faire tenir marché tous les jeudis et deux foires
pendant l'an.
1503, le 23 juin. — Maistre Géral Pastoureau, licencié en droit, habitant de
Nontron, lègue au monastère une rente de quatorze boisseaux froment, seigle
cinq boisseaux, dix boisseaux avoine, dix sols en argent et dix deniers d'acapte
a prendre sur le ténement de Lascauts, paroisse de La Chapelle-Pommiers, plus
une poule sur le maynement de Cossevigne, paroisse d'Abjat, pour fondation de
quatre anniversaires à célébrer immédiatement après les quatre festes
annuelles, Toussaints, Noël, Pasques et la Pentecoste.
1505, le 20 may. — Testament de Dauphin Pastoureau, de Nontron, par lequel il
lègue au monastère, une charge de vin et vingt sols de rente, en ce que, y
est-il dit : « Les religieuses dudict monastère seront tenues pour moy dire,
ung ne recordere toutes les sepmaines a tel jour que
decedere. »
1513. — Catherine, prieure de Chier, fonda son anniversaire dans
ledit monastère.
1518. — Monitoire et subsides du roi François 1er contre les
débiteurs et usurpateurs du monastère.
1533. — Autres subsides et monitoires du même roi, pour contraindre
les usurpateurs d'immeubles à les rendre et les détenteurs de titres à les
restituer, le tout, y est-il dit, ayant été usurpé et enlevé dudit couvent,
ruiné par les guerres dont la contrée a dû souffrir depuis nombre d'années, à
cause de son voisinage avec la forteresse de Nontron, castrum de Netronense cujus est vicinum.
1662, 20 avril. — Décès de Lucrèce
Stuard de Caussade, épouse d'Annet d'Escars, laquelle, selon Nadaud, fut
enterrée dans la chapelle du monastère et dans le sanctuaire, du côté de
l'épitre, où l'on voyait ses armes et une inscription contenant les noms et
titres de sa famille et ceux de son mari, qui donna mille livres pour la
fondation de deux anniversaires.
Cette liste des bienfaiteurs du
monastère de St-Pardoux est encore évidemment incomplète, d'après les nombreux
titres de rentes que nous allons énumérer au chapitre de la topographie de la
paroisse et de son chef-lieu, à moins de considérer comme tels la grande
majorité des débits-rentiers.
topographie.
Au point de vue général de la
contrée, nous avons vu dans les actes de 1291 et 1292, que Marguerite de
Bourgogne donna, pour la fondation du monastère, la villa et paroisse de St-Pardoux avec toutes leurs dépendances. œ
Or, voici ce que, dans sa savante
introduction au Cartulaire de l'abbaye de Beaulieu, M. Maximin Deloche nous dit
de la villa :
« La
première et principale division de la propriété était la villa ou curtis... La villa se composait de propriétés agricoles, de mantes, bachelleries,
borderies, condamines et autres subdivisions... Les villae, ou curtes renfermaient elles-mêmes
: 1° Les villariae, villages ou hameaux, composés de dix à douze feux ou familles ; 2° les baccalariœ, bachelleries, biens ruraux, dont la contenance parait avoir été la même
ou à peu près la même que celle des manses, mais qui n'étaient occupées que par des colons ou des serfs adultes et
non encore mariés ; 3° les bordariœ, borderies,
métairies ou fermes, qui étaient d'ordinaire moins considérables que les manses, et dépourvues d'attelage pour le labour ; 4°
les mansi, manses,
exploitation d'une contenance, en moyenne, de douze journaux (jugera), ou bonniers (bunnaria) et suffisante pour occuper un attelage de deux bœufs. C'est la
subdivision la plus usuelle de la villa. Elle est habitée quelquefois par un
homme seul, mais plus fréquemment par un ménage... 9° le castrum et le castellum, château, résidence fortifiée ; les mansiones, masadœ, casae,
casales, curtes, solares, maisons d'habitation à la campagne, et appendiciae, appentis... 11° la silva, forêt ouverte; nemus, boscus, bois; castanetus, châtaigneraie; 13° le brolium, breuil, trolium, treuil,
bois on forêt, entouré de murs ou de haies vives, parc de chasse; 16° vineae, vignes ; 18° le clausum et claus, enclos... 19° le hortus ou ortus, jardin ;
20° molendina, farinarii, des moulins... »
Faisons maintenant application de
ces principes d'après les titres de rente du monastère, en y ajoutant : Le tenamentum, ou ténement, comprenant une étendue de terrain plus ou
moins grande et dépourvue de bâtiments d'exploitation :
I° Villagium seu meynamentum, village ou maynement. — Le 1er des kalendes de juin 1272, lettres de
l'illustrissime princesse Marguerite, fille du duc de Bourgogne et vicomtesse
de Limousin, laquelle, par la considération et volonté de Seguin, de
St-Pardoux, exempte les maynements de La Robertie et Béchadie avec leurs
appartenances et veut qu'ils demeurent immunes de toutes servitudes et devoirs,
non seulement eux, mais tous leurs serviteurs. Vient ensuite la désignation du
village de Jamaye, lequel est qualifié de claux, en 1301, par la donation faite au monastère par Guilhaume
Desport à sa femme Judith Ansa. En 1408, il est devenu une borderie, dont la
moitié fut vendue à cette époque par le fils de Pierre de Fontcalme à Léonard Panet, de Nontron, et fit partie d'un village au XVIe
siècle, suivant une reconnaissance du 14 décembre 1510. Viennent ensuite ceux
de La Peyronnie, de Bonnombre, Lascombas, Chaumeille, Lescure, Le Queyroy,
Puypelat, de Négrecombe et de La Noujarède, suivant actes de donation et
d'arrentement de 1316, 1369, 1402, 1482, 1510, 1519, 1523, 1526, 1556, 1720,
1730 et 1759. Ainsi que nous l'avons vu, le village de La Noujarède avait été,
en 1345, donné par les conjoints Hélie de Golonges au monastère ; la prieure,
Françoise de Boisseuil, l'afferma le 3 juillet 1697 à dix-huit familles pour
une année, et à raison de :
« Soixante-dix septiers de bled, mezure du
monastaire, payables sçavoir, le tiers froment, le tiers baillarge et le tiers
advoine, et cinquante boisseaux de chastaignes vertes et cinquante pintes
dhuille et six moutons, et chaque maison une poulie, avec solidarité entr'eux,
à la charge de planter à leurs frais et en vignes toute la coste joignant à la
fontaine pour en partager la vendange par moitié... »
D'autre part, et
pour compléter ce premier détail des produits de la contrée et l'indication des
divers modes de culture, nous devons ajouter que par acte du 20 mars 1759, dame
Angélique de Boisseuil, prieure, donna à bail une métairie de Puypelat pour
neuf années:
« Avec un cheptel estimé trois cent neuf
livres dix sols et, pour semences, trois septiers froment, six boisseaux de
baillarge, six boisseaux d'avoine, mesure du monastère, à la charge de faire
part et a moytié à ladite dame de tous les fruits et de tous les profits qui
proviendront des bœufs, veaux, pourceaux et brebis ; de la moitié de la laine
et de donner annuellement vingt septiers de bled, savoir : froment sept septiers,
six septiers et demi baillarge, six septiers et demi d'avoine pour la moitié de
tous les grands bleds, plus quatre livres de fil de brin blanchy, quatre paires
de poulets bons à chaponner, deux douzaines de fromages et quatre douzaines
d'œufs, enfin la moytié de la vendange, poiré et pommé, celle des brebis ; les
tailles à la charge du preneur qui recevra quinze livres de fer chaque année,
et devra nourrir les ouvriers chargés de l'entretien des bâtiments... »
Parmi les autres tenanciers, nous
distinguons : Pierre Pourtem, seigneur de La Barde, en 1526, et de 1720 à 1730,
Jean Beausoleil, juge de St-Pardoux, messire Nicolas Roux, seigneur de
Vignerias, Jean Quilhac, curé de St-Front-la-Rivière, et la dame d'Alogny de
Villars.
II° Mansum, manse, ou mas.
- La Girandole, du 20
août 1368: reconnaissance sur une maison par Adhémar Costes de Cordis. Du 15
mars 1697, autre par François de Champagnac, escuyer, sieur de La Béraudie,
comme mary de damoyselle Marie Fourichon, sur ledit mas, confrontant au levant
le mas du Claud, du nord à la chapelle de La Motte.
Le Claud. — Du 20 may 1491 : reconnaissance sur
une terre au mas du Claud, confrontant au chemin que l'on va de l'escalier de
La Barette vers la chapelle de La Motte.
Courbissac. — Du 20 août 1368 : Bondinelli y recognoit un jardin sous
la rente d'une obole, plus deux maisons et un jardin au dit mas.
Courbaren. — Du 31 novembre 1534 :
reconnaissance par Jean de La Peyronnie, sur une maison et un vergier
confrontant celui de Pierre Pourtem, prestre au dit mas.
Arbonits. — Du 7 janvier 1500 : autre par Hélie Pourtem. Le 19 février
1526, vente de partie de chanabal (chenevière) sis au bourg, au mas appelé Les
Arbonits, confronte la rue par laquelle on revient en faisant la procession du
cimetière à l'esglize.
La Vareno. — Du 3 des nones de mars 1306 : noble Guilhaume de
Montfrebœuf donne au monastère un cestier de froment de rente sur le mas de La
Vareno. Du 28 juin 1606, achat par le monastère, de noble François du Faure,
sieur de La Rouderie, gentilhomme ordinaire de la chambre du roy, de six
mosdurières de froment, mesure de St-Pardoux, de deux sols six deniers de rente
et deux sols d'acapte sur ledit mas.
Du Bois. — Du 17 juillet 1433 : reconnaissance par noble Pierre
Brun, seigneur de Valette, sur une vigne audit mas, lequel confronte du levant
aux fossés du fort, du midy au chemin allant de St-Pardoux à la chapelle de La
Motte, du couchant au chemin de ladite chapelle à la fontaine de St-Pardoux, du
septentrion à un sentier venant de la rue qui va au moulin de Séguinie.
La Motte. — Du 11 juin 1368 : Pierre Pastourel (Pastoureau) recognoit
une vigne dans ledit mas, sous la rente d'une quarte de froment.
Riasol. — Du 5 mars 1308 : eschange entre Jehan, fils du duc de
Bretaigne, et le syndic du monastère, par lequel celui-ci cède le mas de
Balandièras, paroisse de St-Etienne-le-Droux, et ledit vicomte 44 sols et 15 cestiers
avoyne, trois quartes de seigle, et ung cestier de panies, mesure de Nontron,
sur le mas de Riasol.
Malefeydie. — Du jour de la Trinité 1392 : Hélies Martin recognoit un jardin audit
mas, confrontant au chemin qui va à la fontaine de St-Pardoux, sous la rente
d'une obole.
Le Montet. — Le 8 janvier 1448 : Jehan Duteil recognoit plusieurs terres
audit mas, confrontant au chemin de la croix de La Motte, vers Jamaye, sous la
rente d'une émine de froment.
La Nouchonnière. — Du 15 octobre 1368, du lundi après
les saints Innocents, 1391 et du 17 apvril 1518 : reconnaissances par Arnaud du
Cimetière, Jehan du Puymarmey. clerc, et Jehan Fourichon, notaire, sur des
vignes et ung chanabal audit mas.
Puybereau. — Autres des 1er may 1500 et 7 febvrier 1508, sur des vignes,
par Louis Ribeyrol et Jehan de La Valette, sur ledit mas, au sujet duquel il
intervint, le 27 juin 1591, une transaction entre le monastère et Estienne Pourtem,
sieur de La Barde et Vaugoubert.
La Bridarie, mansum vulgariter nominatum Las
Bridarias. — Qui fut
baillé à emphitéose perpétuelle le 19 janvier 1454, pour un cens de dix sols,
deux setiers de froment et deux deniers d'acapte, par nobili et honesta muliere Soberana Paneta, relicta
quondam honesti viri magistri Petri de Puyzilho... Mais, d'après une reconnaissance du
19 décembre 1747, ce mas appartenait alors à 23 tenanciers, parmi lesquels
messire Aubin de Forge, escuyer, sieur de Nauzet, sous la rente de deux setiers
froment et dix sols argent.
La Maladrerie. - Suivant reconnaissances sur prés, terres et bois, de
1407, 1498, 1550.
Las Nauvas. — Occupé par huit tenanciers sous la rente de douze sols six
deniers, d'après une reconnaissance du 22 décembre 1747.
Combe-Pelot. - Du 29 octobre 1517, maistre Pourtem, prestre, acquiert
une terre et ung pré audit mas.
Du Plantier. - Suivant reconnaissance de rente du 20 avril 1548, sur une
terre par Pierre Pourtem, seigneur de La Barde.
Toutefois, le peu d'étendue de ces
mas et leurs subdivisions nous porteraient à les ranger dans la catégorie des tènements
suivants :
III° Tenamentum,
tènement, tenance. — Parmi lesquels :
La Girandole. — Suivant reconnaissance d'une esmine de froment, cinq sols
argent et six deniers d'acapte sur la tenance appelée La Girandole, contenant
cinq journaux un quart journal cinq brasses, tout ainsy que bornes sont
plantées entre les deux mas du Claud et de La Girandole, par acte du 15 mars
1647, dans lequel on a employé indifféremment la désignation de tenance et de
mas pour le même fonds.
Le Mandarel. — Relaté dans un acte de transaction du jour de l'Epiphanie
1318, entre noble Arnaud Roux de Martivaille et Pierre Dansa, par laquelle est
arresté que ledit Pierre Dansa payera audit Roux une paire d'esperons d'homage
à cause dudict tènement.
Puydarnat. — Donné au monastère par noble Seguin de Neuilh, par contrat
des ides d'apvril 1295.
Puyjoubert. — Compris dans la même donation.
Du Pont. — Confrontant du levant au puits qui est dans la rue que lon
vat au pont du Fust, du midy au fort de l'esglize, suivant reconnaissance de
rente consentie par M' Pierre Bonnamour, conseiller du roy et maire perpétuel
de St-Pardoux, Me Jehan Bonnamour, notaire royal, et autres, sous le debvoir de
six deniers d'acapte, un picotin et demy de froment et deux sols argent par
journal.
Des Bouix. - Suivant reconnaissance du 20 juin 1697, consentie par
François de Champagnac, escuyer, pour damoyselle Jeanne Pourtem, sa femme,
Jehan Pourtem de La Jaunie, Jean de Lapeyronnie, avocat et juge de Villars, et
autres, sur la tenance des Bouix, sous le debvoir d'un baril de vin et trente
sols argent.
Brandes ou Bren. — Autre reconnaissance de sept sols
de rente, du 9 novembre 1629.
Roc-Marty. — Autre du 21 décembre 1747, consentie par six tenanciers
sous la rente dune mousdurière de froment valant quatre picotins et onze sols
argent, sur le tènement de Roc-Marty, proche le bourg.
Grand-Puy-de-Fayot. - D'après une autre reconnaissance
du 17 décembre 1747, consentie par Jean de La Béraudie, écuyer, seigneur de
Champaignac et dix-neuf autres tenanciers, sur ledit tènement, consistant en
vignes et terres, sous la rente annuelle de deux livres quatre sols six
deniers, ledit tènement confrontant, du couchant, au chemin du repaire noble de
La Glaudie au monastère et, au nord, au chemin du monastère à Milhac.
IV -- Clausum, Claud ou Clos. - Savoir ceux de :
L’Aumône. — Suivant reconnaissance du dernier jour d'apvril 1548,
consentie par Pierre Pourtem, seigneur de la Barde, tant pour luy que pour
Jehan Pourtem, licencié, son frère, absent, sur le clos de Laumosne, confronte au chemin de Saint-Pardoux à Romaing.
V° Molendini, farinarii, moulins. — Au nombre de quatre, savoir de :
Séguinie. - Donné en 1287 par Seguin, de St-Pardoux, dont il porte le
nom, et Anne d'Aixe, sa femme, à Adhémard de Magnac, chanoine de Saint-Front de
Périgueux. Devenu propriété du monastère, il fut arrenté plus tard à la famille
Bonnamour et, par acte du premier décembre 1501, autorisation fut donnée à Eymerico Bono Amoris de l'agrandir et d'y construire des
bâtiments nécessaires à la mouture des grains et à la fabrication de l'huile,
en conservant les premiers destinés à la fabrication des draps : quoddam molendinum draparatum sive adaptandum pannos,
vulgariter vocatum Lou mouli de Seguinie, sous la rente de vingt sols
tournois.
Chaminade, ou des Couteliers, suivant actes de 1532, 1653, 1715.
Jarnaye, mentionné comme moulin' neuf dans un acte de 1559.
Du
Monastère. - En 1625
et 1645.
De
Natassat. — En 1653.
VI° Forêts, silvae. — De Las Dansas, 1319; de Burie, 1324 ; de Las Batissas,
1439 ; de Ruasol, 1713 ; de Las Manoxias. 1713. Toutes ces forêts, réunies et
occupant une étendue de plusieurs kilomètres, à partir du repaire de Nieul et
du village de Négrecombe à celui du Puy, sont aujourd'hui connues sous le nom
de Forê-des-Dames, en souvenir des dames religieuses.
VII° Constructions et cultures. — Domus, maison ; parietes, murailles ; terrs
cultae vel non cultae, terres cultivées ou non; viridaria, vergers; cazalia,
limites; prata , prés; nemora,
bois ; Castaneta, châtaigneraie ; prativa,
petit pré,
pâtis; landae, landes; egraliae, terres incultes, pour le parcours et la vaine pâture des
troupeaux, et omnia alia, d'après un bail à emphytéose
perpétuelle, consenti par le monastère d'un village ou mainement, dans la
paroisse de St-Martin-le-Peint, dont la culture et les produits sont les mêmes
que ceux de St-Pardoux.
Après cette énumération et avant le
castellum, nous devons ajouter encore le reparium, repaire ou fief noble, servant d'habitation aux seigneurs
de la contrée résidant à la campagne :
VIII° Reparium, reparii. — Au nombre de six principaux :
1° Neuil. — Appartenait à la famille Seguin, qui le donna au monastère
dès le XIVe siècle, il est qualifié de repaire dans des actes de 1625 et du 31
juin 1742. Converti en métairie avant 1789, il y existait encore, à cette
époque, la tour carrée servant de prison au monastère et dont nous avons vu le
soubassement, aujourd'hui disparu. Il était enfin à trois kilomètres environ au
nord de St-Pardoux, en allant vers Nontron.
2° Riusol, ou Riasol.
— Un peu au-delà
de Nieul, dans la partie de forêt dite de Riasol et sur la limite de la
paroisse de Nontron. Il appartenait à la famille de Burie, de Nontron, qui le
donna, avec la forêt, au monastère à la fin du XIIIe siècle. Nous le trouvons désigné
ainsi qu'il suit dans un acte d'échange du 20 juillet 1713, à l'occasion d'un
pré cédé par le monastère et confrontant, est-il dit : « Du levant, à la
prairie du repaire appelé Riusol, ou Riasol; du nord, à la forêt du monastère
appelée de Ruasol ; du midi, au bois du monastère appelé de Las Manoxias, fondalité
de la baronnie de Nontron à l'extrémité des possessions dudit monastère et hors
les dépendances anciennes dudit repaire de Ruasol ». On en voit les ruines dans
la Forêt des Dames.
3° Peytort. — Appartenant à la famille de ce nom et dont on trouve des
vestiges dans la Forêt des Dames, au-dessous de la route n° 15 qui traverse
cette forêt.
4° La Roche. — Qui fut donné au monastère le 2 décembre 1368. Bâtis sur un
rocher qui domine la Dronne au sud de Saint-Pardoux, à l'extrémité et à la
droite du pont de la route n° 15, les bâtiments de ce repaire existent encore.
Quant aux autres dépendances restées à la famille du donateur, nous voyons que
par son testament du lundi avant la Nativité de Notre Seigneur 1392, Me
Jehan de Sens,
chapelain et vicaire perpétuel de St-Pardoux, légua au monastère une émine de
froment de rente, sur une terre sise au pont du cimetière, par lui acquise de
Guilhaume de La Roche, autrement Pestor. Ce dernier devait être petit-fils de
Géraud, qui testa le 10 juin 1296; car, en 1322, il fit donation à autre
Géraud, son frère, de ses droits dans la succession de leur aïeul. (Doat,
archives de Pau.)
5° Beaumont. — Appartenait à la famille Vigier de Saint-Mathieu, d'où il
passa à Jehan de Campniac, par son mariage avec Anne Vigier, au XVIe siècle. De
ce mariage provint Claude de Campniac, ainsi que nous l'avons plus amplement
constaté au chapitre de la commune de Romain.
Bâti à mi-côte d'une colline, au
nord et à moins d'un kilomètre du bourg de
St-Pardoux, l'ancien manoir de ce repaire fut remplacé, dans la seconde moitié
du XVIe siècle, par un corps de logis, avec tours rondes et chapelle, qui sont
encore debout. Voici, en effet, ce que nous avons trouvé au sujet de cette
construction dans les archives d'Angoulême, liasse de la baronnie de Nontron :
« 1572, 13 août. Permission accordée par le
Roy de Navarre au sieur de Beaulmont, commissaire ordinaire des guerres et de
l'artillerie de France, propriétaire des villages de Bren, Barantieras, Maublou
et Las Pigearias, paroisse de Saint-Pardoux-la-Rivière, tenus par lui noblement
et logeant dans sa maison de Beaulmont quil sa basti au dit village de Las Pigearias, ou il habite
ordinairement avec sa famille, pour les services rendus par ce dernier à lui et ses
prédécesseurs de faire esdits maison et village un repaire, union et
conjonction... et a l'advenir, de pouvoir faire faire leur sépulture dans le
temple de la dite paroisse et de mestre leur ceinture et ecusson a l'entour du
dit temple, sans neantmoins qu'ils puissent prétendre et alléguer d'y avoir
aucun droit de patronage, mais seulement une simple marque de maison noble,
réservant totalement ce droit de patronage sur la dite paroisse ».
Or, ce seigneur de Beaumont était
bien Claude de Campniac, que nous trouvons qualifié de seigneur de Beaumont et
de Romaing, fournisseur des guerres et de l'artillerie du Roi, dans un acte du
9 janvier 1574 et un autre de 1590.
Dans les premières années du xviie siècle,
le château de Beaumont passa aux mains de Michel Bourdier, ou Bordier, juge de
St-Pardoux, qui devint adjudicataire de la seigneurie de St-Pardoux, en partie
; aussi le trouvons-nous qualifié de seigneur de Beaumont dans une quittance du
28 septembre 1619. — En 1628, Pierre Bourdier son fils,
seigneur de Beaumont et de St-Pardoux en partie, était conseiller et magistrat
pour le Roi au siège présidial de Périgueux, et il prend cette qualité de
seigneur dans une quittance du 20 octobre 1634. Le 12 mars 1784, dame Françoise
de Roux, veuve de Jean Bordier, seigneur de Beaumont, avec lequel elle s'était
mariée suivant contrat du 1er février 1780, demeurant au château de Beaumont,
assistée de Louis et de Jean-Baptiste de Roux, écuyers, seigneurs de La
Bastide, de Pierre de St-Fiefs, écuyer, et de Jean-Charles de Butte de
Richebourg, écuyer, fit procéder à un inventaire dans lequel nous trouvons
mentionnés, entr'autres titres, les suivants : Du 11 mai 1608, cession en faveur
de Michel Bordier, seigneur de Beaumont ; du 15 août 1618, partage entre Pierre
d'Abzac, seigneur du Petit-Villars et le dit seigneur de Beaumont des droits
honorifiques dans l'église de St-Pardoux; du 6 juin 1692, contrat de mariage de
Jean Bordier, seigneur de Beaumont et de demoiselle Marie de La Gouretie ; du
20 décembre 1764, contrat de mariage d'autre Jean Bordier, seigneur de
Beaumont, et de Françoise Bordier ; du 21 février 1768, procès-verbal pour
noble dame Florence Rossignol, veuve de messire Jean Bordier, seigneur de La
Coste de Beaumont, relativement aux droits honorifiques dans l'église de
St-Pardoux.
C'est ainsi que les descendants du
simple juge seigneurial de St-Pardoux en 1612, acquirent la noblesse et
s'allièrent aux meilleures familles de l'époque ; ce qui fit que l'un d'eux,
Pierre Bordier, seigneur d'Aisse, de Pierrefitte et de La Rue, fut admis à
voter en 1789, à Périgueux, dans l'ordre de la noblesse. Cette famille eut
aussi ses armoiries, qui, d'après M. de Froidefond, sont : d'argent à un phénix couronné, de sable, et posé sur
un bûcher enflammé de gueules. La noblesse n'était donc pas une classe fermée, comme on le
prétend aujourd'hui, et la démocratie actuelle ne fait pas autrement que dans
le passé pour arriver du prolétariat à la bourgeoisie et aux honneurs de la
chevalerie moderne.
6° Petit-Villars. — Qualifié, par M. de Gourgues,
d'ancien repaire noble. Nous le trouvons, dès le XVe siècle, aux mains de la
famille d'Abzac, dont un membre, Pierre d'Abzac, seigneur du Petit-Villars,
acquit, en 1612, avec Michel Bordier et par moitié, la seigneurie de
St-Pardoux. Nadaud nous apprend que Renée de Lambertye se maria à Marval, le 15
janvier 1640, avec messire Jean d'Abzac, écuyer, seigneur de Villars, fils de
Pierre, écuyer, seigneur de St-Pardoux-la-Rivière, et de demoiselle Anne de
Péry de St-Auvent. Leur fils, Jacques d'Abzac, seigneur de St-Pardoux, se maria
avec Catherine de Pérusse des Cars, de laquelle il eut Jean et Renée-Françoise,
laquelle, après le décès de son frère, devint héritière des terres de Villars
et de St-Pardoux. Suivant contrat passé au château de Villars le 24 octobre
1701, elle se maria avec Claude d'Aloigny, marquis d'Aloigny, chevalier,
seigneur du Puy-Saint-Astier. De ce mariage provint un fils, Thomas d'Aloigny,
qualifié de baron de St-Pardoux, de Villars et de Château-Gaillard, qui, de son
mariage avec Marie-Gabrielle d'Abzac de Pressac eut Thomas-Marie, qualifié des
mêmes titres.
Ce dernier ayant émigré, la terre
du Petit-Villars fut vendue nationalement, ainsi que le château, dont la
majeure partie est encore debout et sert aujourd'hui de grange à une
exploitation rurale. Il était autrefois composé d'un vaste corps de logis à
rez-de-chaussée et premier étage, flanqué par derrière de deux tours rondes à mâchicoulis
et, sur le devant, d'une autre tour dans laquelle se trouvaient la porte
d'entrée et l'escalier. Cette troisième tour a été complètement rasée, et il ne
reste que les soubassements de l'une des deux autres. Les approches en étaient
défendues, au devant, par un vaste fossé à moitié comblé, et, sur le derrière,
par une terrasse et un mur de soutènement dominant un étroit et profond vallon
se dirigeant au nord vers Romain. Les constructions de cette partie, avec
ouvertures étroites, meurtrières et mâchicoulis, doivent être du XIV ou XVe
siècle ; mais les vastes ouvertures de la façade et la faible épaisseur des
murs nous paraissent être dues à une restauration du XVIIe siècle.
Après cela, il ne nous resterait
plus qu'à rechercher les phases diverses de l'établissement et de l'existence
de la forteresse et du bourg de St-Pardoux-la-Rivière, si nous n'avions pas à
rappeler que cette contrée était traversée, du sud-ouest au nord-est, par cette
voie romaine, dont nous avons retrouvé les traces dans les communes de Romain,
St-Saud et Mialet et qui se dirigeait de Bayonne et Bordeaux sur Chalus et
Limoges, en traversant La Tour-Blanche et St-Pardoux. Cette voie portait, dans
la contrée et indifféremment, les noms de chemin, de Grand-Chemin
et de Grande-Pouge, d'après quatre reconnaissances de rente que nous
choisissons parmi beaucoup d'autres : Du 4 janvier 1441, sur une terre au mas
de La Javaney, confrontant au chemin
par lequel on va
de St-Pardoux-la-Rivière à La Tour-Blanche ; du 14 décembre 1510, sur la moitié
des villages de Jamaye et de Béchadie, confrontant avec la Grande-Pouge de St-Pardoux à La Tour-Blanche ; du 23 juillet 1550, sur
une terre confrontant au chemin
allant de
St-Pardoux à Bourdeaux ; du 9 juin 1699, sur une terre appelée la Grande-Terre,
joignant au Grand-Chemin allant du bourg à la ville de
Chaslup.
IX° Castellum, fortalitium; petite forteresse, résidence
fortifiée. — Villa, réunion de propriétés agricoles. — D'après les actes de donation de 1191 et 1192, déjà
reproduits et où on lit : Concessit
autem eidem magistro Geraldo... specialiter et expresse quoddam fortalitium in
villa Sancti Pardulphi de Riperia infra quod est sita ecclesia dictae villae
pro ut clauditur seu cingitur muris seu fossatis propinquioribus dictae ecclesiae
et illis qui sunt infra dictum fortalitium... (1291). — Magister Geraldus de Malomonte...
tradimus, concedimus... dictam villam Sancti Pardulphi et paroissiam cum
pertinentiis... (1292).
A cette époque St-Pardoux se
composait donc d'un petit fort construit sur le bord de la grande voie dont
nous venons de parler, d'une église et d'un certain nombre d'habitations,
entourées de murs et de fossés. Ces habitations, divisées par plusieurs rues et
chemins, existent encore et portent le nom de Quartier du fort.
Voici, d'aillenrs, quant à sa
première agglomération et, à défaut des titres originaux, les sommaires d'actes
de reconnaissance de rente, d'après diverses lièves des XV et XVIe siècles :
Du 14 décembre 1433, reconnaissance
au profit du monastère, par les frères de La Peyronie, de certains coûts et
murailles qui avaient appartenu à noble Pierre Desport dans le fort du dit bourg, confronte à la maison du vicaire
perpétuel, qui sert de « caminade » sous la rente de cinq sols et l'acapte,
sous la réserve que s'il arrivait quelques accidents au dit monastère, comme
guerres ou maladies, que les dites religieuses fussent obligées de sortir du
dit monastère, elles se pourraient retirer dans la dite maison.
Du 28 décembre 1458. — Autre par Pierre Faure sur certaines murailles et plassage,
confrontant à la rue que l'on va de l'esglize au moulin
de Seguinie et au fossé
du fort.
Du 20 juin 1483. — Autre par M8 Vinalesme, prestre, pour douze
deniers de rente sur une maison ou emplacement dicelle, entre le fort de St-Pardoux joignant au portal du dict fort et la muraille de Pierre de Pige
daultre et le fort du dict lieu daultre.
Du 12 febvrier 1498. — Autre par Jehan Aymeric sur une chambre dans le fort devant la porte de lesglise,
rue entre deux, confronte
a la chambre de Pigearias, a la chambre de feu Vincent Vareno et au mur du dict fort, soubs la rente de douze deniers.
Du 24 febvrier 1499. — Autre par Pierre Faure sur une chambre au fort, confrontant au chemin qui va à lesglize et avec la chambre de maistre Jehan Charlat, soubs la rente de six deniers.
Du 2 janvier 1509. — Louis Nohant recognoit une chambre dans le fort confronte à la chambre de Vincent Fourichon, a la chambre d'Armoize Duteilh, un petit chenin entre deux, soubs la rente de 2 sols et 4
deniers d'acapte.
Du 29 octobre 1517. — Me Pourtem, prestre, chappelain de St-Michel de Double,
acquiert de Jehan Pourtem, son frère, certaine maison sise au bourg, appelée la maison Tielho, confrontant avec autre maison du vendeur appelée de La Plan, a la chambre
de Ninot
Pourtem, leur frère, et aussy au fossé
de la forteresse... Plus vingt deniers et une gelline de rente sur deux maisons, confrontant a celle
de Jehan Pourtem
et au fossé de la forteresse... Plus la moytie dung petit jardin,
confrontant a sa maison et au
fossé de la forteresse, et autres immeubles.
Du 8 mars 1523. — Vente par les Versaveau à Dardenne d'une maison
sise au bourg
qui fut autrefois a Me Raymond Rivaleau, prestre, sise au bas de la forteresse, confronte au mur du dict fort, a la chambre
des Pourtem,
certaine eschelle de pierre entre deux et au chemin de lesglize, pour le prix de 46 livres 10 sols.
Le 28 may 1550.
— Pierre Bonnamour recognoit une maison
au fort, confrontant
aux murailles du dict fort et au fossé du dict lieu et au chemin de lesglize.
Mais en voilà assez pour constater
cet état des lieux de 1292 à 1550 et faire comprendre que les maisons et
chambres, arrentées, ne se trouvaient point dans l'enceinte même de la petite
forteresse pour servir de logement à une sorte de milice chargée de sa défense.
Quoi qu'il en soit, à partir de
cette époque, et par suite de la création du monastère, Saint-Pardoux prit en
moins de trente années un développement considérable, qui lui valut le titre de
bourg.
X° Burgus, bourg. — Ainsi qu'il résulte de la transaction
du mois de janvier 1318, intervenue entre le monastère et Jean de Bretagne et
sa femme, au sujet de la justice de Saint-Pardoux, dont nous avons déjà donné
copie et par laquelle il est accordé audit monastère la justice basse et
moyenne dans ledit bourg : jurisdictionem
bassam et mediam in dicto burgo de Sti-Pardulphi de Ripperia et in territorio
dicti burgi.
Aussi, avons-nous trouvé dans les
titres du monastère, à partir de cette dernière époque, l'indication de
diverses rues et des principaux chemins traversant les anciennes et nouvelles
constructions, ainsi qu'il suit :
I° Rue de Ruouff. — Du 27 feuvrier 1525, investition et
quittance pour acquisition faicte de Me Jehan Fourichon de certain solage sis
au bourg, confrontant a la rue
anciennement appelée du Ruouff Honotavias.
II° Chemin, ou rue, de l'église au pont du Fust. — D'après les titres suivants, qui
n'était autre chose qu'une partie de la Grande
Ponge, contournant
de l'ouest au sud et à l'est le fort et les constructions primitives, et
longeant la Dronne qu'elle franchissait sur ce dernier point par un pont très
ancien appelé Pont du Fust.
Du 25 janvier 1525, échange d'une
maison au bourg de St-Pardoux, confrontant au chemin public qu'on va vers le pont du Fust. — Du 18 avril 1697 : reconnaissance
sur les tènements du pont et du Chadeau, confrontant du levant au puits qui est
dans la rue que lon va au
pont du Fust et du
midy au fort de lesglize.
Mais de nouvelles constructions
avaient été élevées sur les parties sud et ouest de cette même voie, suivant
diverses baillettes dont une du 29 avril 1550 portant reconnaissance de 25 sols
de rente sur une maison et jardin confrontant au chemin de St-Pardoux à La tour blanche.
Le pont du Fust n'a été détruit que
dans ces dernières années et remplacé, à quelques mètres plus bas, pour le
passage d'un nouveau chemin vicinal de St-Saud à St-Pardoux par Romain.
D'un autre côté et lorsque les
bâtiments du monastère eurent été définitivement établis dans la plaine et au
sud-ouest à trois cents mètres environ du bourg, de nouvelles constructions ne
tardèrent pas à s'élever, d'abord sur le chemin de l'église au cimetière en longeant la Dronne, jusqu'au pont
de bois, conduisant au chemin de St-Pardoux à Milhac et à la droite duquel se
trouvait l'ancien cimetière, sur le bord même de la rivière. Vint ensuite une
rue parallèle, aboutissant au même pont appelée de Buon et, plus tard, de la Barre Courtarie. Ces deux rues communiquaient, au
nord, par le contour de la grande voie dont nous avons parlé et formaient sur
ce point une place ou canton, dont l'extrémité nord-ouest prolongea la rue de
la Barre, dans laquelle passe aujourd'hui la route n° 15 de Nontron à Thiviers,
sur l'emplacement de partie de l'ancien chemin du bourg à la première de ces
deux villes. Cela dit, relevons en pour preuve, le sommaire de quelques-unes
des nombreuses reconnaissances de rentes et autres actes dans lesquels ces
nouvelles rues sont mentionnées.
III° Rue du Cimetière à l'église et au gué Duran sur la
Dronne. — Du 20
octobre 1422, reconnaissance sur une maison et emplacement confrontant au
moulin de Chaminade et a la rue
par laquelle on va de lesglise au pont du simetiere et au fleuve de Dronne. — Le 29 octobre 1517, vente à Me Pourtem, prestre, de quatre
sols, un boysseau froment et une gelline de rente sur certain jardin,
confrontant m chemin qu'on va de
lesglize au pont du cimetière, derrière la rue de La Barre et avec autre chemin quon revient
du dit cimentiere faisant la procession a lesglize. Du 2 novembre 1628, bail à
ferme a Me Anthoine Champagnac, procureur
d'office de la jurisdiction de St-Pardoux, au party des dames religieuses,
d'une maison, appentis et jardin appelée la maison de Bretaigne, confrontant
avec la rue allant du grand
pont a lesglize paroissiale et au canton allant de la dicte rue a la rue
quon va de la rue de la Barre à lesglize. Cette maison de Bretaigne avait
été, est-il dit, acquise en 1294 de Léonard Lombard et dut probablement servir
de premier établissement au monastère. Ce doit être la môme que la maison avec
tour ronde, appartenant à une branche de la famille Fourichon, y compris les
vastes et anciens bâtiments qui existent encore sur le canton.
IV° Rue de la Barre-Courtarie, anciennement de Buon :
Du dimanche
après l'Epiphanie 1323, vente par la veuve Pascalet à Pierre Martin, prestre, de
deux vignes à La Mole, confrontant au chemin de la rue de la Barre à Nontron. — Du 23 apvril 1391,
reconnaissance par Luce Fonladieres sur une maison et jardin confrontant a la rue de la Barre, au cimetière, soubs la rente de quatre sols six
deniers. — Du 11 octobre 1403, autre de six
sols six deniers par Pierre Maldoch, sur une maison, cour et jardin,
confrontant au logis de la Barre, soubs la rente de cinq sols et demi
livre de cyre dacapte. — Du 14 septembre 1457, autre d'un
jardin confrontant au pressoir du monastère, a la rue de la Barre et au pré Aurel. — Du 6 febvrier 1499, M° Jehan Charlat, prestre, recognoit
une maison rue de la Barre-Courtarie anciennement de Buon, par laquelle
on souloit antiennement aller du four de St-Pardoux au moulin de Chaminade. —
Suivent des titres de rente de 1462, 1530, 1550, 1556 et 1697, sur seize autres
maisons dans la dite rue.
V° Place ou canton, communiquant au pont du Fust, à la
rue du Cimetière, au pont de bois, à la rue de la Barre, à l'église et au
monastère, d'après les titres suivants :
En 13... (déchiré). — Reconnaissance par Hélie Joubert, curé de St-Pardoux, à
Pierre de Casai, damoiseau de Montbrun, sur une maison dans le dit bourg,
joignant la rue qui va de
la place vers le pont de bois, via qua itur de plathea versus pontem de ligno. D'après Nadaud, ce Pierre de Casal,
ou Chazal, épousa Seguine Colini, de St-Pardoux-la-Rivière, suivant acte du
mardi après la grande fête de St-Martial 1352, passé à LaGoussière et signé
Martini. — Du 13 juillet 1482, reconnaissance
par Hélie Delapeyronnie, alias Portem, marchand, de six deniers de rente sur
une maison confrontant à la
rue par laquelle Ion va de lesglize a la rue de la Barre. — Du 21 décembre 1550, autre par les
Fourichon de deux sols de rente sur une maison confrontant à la rue du Puy de la Barre à la croix de La Molle. — Du 22
décembre 1514, vente par Jehan Martin à Jehan Delapeyronnie, notaire, de
certaines murailles confrontant à la rue
publique quon va de lesglize au monastère. — Du 22 may 1526, Micheau de Lafon
met en possession Jehan Combeau d'une maison et dung jardin confrontant a la rue publique qui va de la place au pont du Fust. — Du 13 juillet 1556, acquisition par
Pierre Pourtem, sieur de La Barde, d'une maison confrontant a la rue que l'on
va de la place publique au Puy de la
Barre.
Mêmes
indications enfin dans d'autres actes de 1517, 1525, 1550, 1628 et 1697.
VI° Rue du Puy-de-la-Barre. — Cette rue n'est que la prolongation
de la rue de la Barre, à partir de la place au canton en suivant, à l'ouest, le
grand chemin de St-Pardoux à La Tour-Blanche et au nord celui de Nontron, en
gravissant la pente de la colline, autour de la forteresse, d'où le nom de Puy de la Barre, indiqué dans les reconnaissances
précédentes des 21 décembre 1550 et 13 juillet 1556.
VII° Châtrerons. — Suivant reconnaissances du 21 décembre 1550, de trois sols
trois deniers de rente sur une maison confrontant au Charreron, qu'on va de St-Pardoux au monastère, et du 22 décembre
1747, par dix tenanciers sur le tènement du Verdoyer qui confronte au petit Chareyron, conduisant de la rue du bourg dans la rivière de Dronne.
Banlieue. — Nous avons déjà indiqué les mas, tènements et clos
entourant le bourg de St-Pardoux et nous n'y reviendrons pas.
Nous avons vu également
qu'il y existait deux chapelles, l'une appelée de La Motte, ou de La Molle, dédiée à saint Roch, indiquée dans les
cartes du xvnf siècle et qui n'existe plus. Elle était située à trois cents
mètres environ au nord du bourg, près du chemin allant à Nontron et sur
l'emplacement du cimetière actuel, ainsi qu'il résulte de divers titres au XV
ou XVIIIe siècle, dont nous ne relèverons que les deux suivants : le 20 mars
1491, Pierre de Pigearias recognoit la tierce partie d'une terre prés la chapelle de La Molle, confrontant au chemin de St-Pardoux
à Nontron. — Du 1er août 1758, quittance par messire Pierre Bordier, chevalier,
seigneur d'Aisse, résidant au château de la Rue, paroisse de St-Jory de
Chalais, d'une rente établie sur une maison appelée de Lapue, qui se confronte par le devant a la rue par laquelle on va
du monastère à la chapelle St-Roch.
La seconde
chapelle était au mainement de Chaumeilhe, et portait le titre de prieuré,
d'après une reconnaissance de rente du 7 janvier 1482, sur une terre appelée de
Las Levadas, confrontant au chemin par lequel on
va de St-Pardoux au priore
de Chameilhac.
Il existait
également sur ce territoire diverses croix dont les principales limitaient la
partie sur laquelle s'exerçait la justice, laissée au monastère par la
transaction de 1318, qui indique : la
Croiœ de La Mole, crucem vocatam publiée de la Mola, et celle de la fontaine de St-Pardoux, crucem vocatam publice de
fonte Sti-Pardulphi. Il devait y en avoir une troisième à Chaumeille, compris
dans cette justice jusqu'à la Dronne, lendendo
apud Calmelcam usque ad fluvium dictum Dronam inclusive. Nous trouvons enfin une quatrième
croix dite de Lescure dans un acte de vente du 23 janvier
1526, consentie à Jehan Pourtem de certaine pièce de terre, sise en la dicte paroisse
appelée de La Borde, confrontant au chemin quon va de la croix de Lescure au
maynement du Queyroy et à autre chemin quon va de la dicte croix a la chapelle
de La Mothe.
Il y eut aussi
près du bourg, au sud et après le pont de bois, sur l'autre rive de la Dronne,
une Maladrerie, ou hôpital, au sujet de laquelle le
mémoire de 1690 s'exprime ainsi :
« Clause du
testament de Gerald de Peytord, par lequel il veut que sa maison de La Roche, nouvellemeut bastie, soit pour loger les pauvres boisteux et malades
passans et ce pour une nuict, et qu'on y tienne toujours six licts de plume et
qu'on leur rende le droit d'hospitalité, et pour ce sujet affecte sa vigne de
La Chassaigne, sa vigne de La Bridarie, son colombier avec ses vignes, jardins
et terres de Puyjoli. Du deux des ides de décembre 1368. »
Il en est
d'ailleurs indirectement question dans des reconnaissances de rente des 23
juillet 1407, 22 février 1498 et 25 apvril 1550, sur divers fonds dans le mas de La
Maladrerie, ainsi que dans une autre du 2 mars
1499, par Marie Espern de La Roche sur une terre du Queyroy, confrontant au
chemin de la chapelle de La Mole à Nontron et au ruisseau des Malades.
événements.
De la topographie nous devons
passer aux événements dont le bourg et le territoire de St-Pardoux furent trop
souvent le théâtre, à cause de sa situation sur la grande voie dont nous avons
parlé, et de son voisinage avec la forteresse de Nontron, notamment à partir du
XIIe siècle au XVIIe, pendant les guerres anglaises, les guerres de religion et
la Fronde.
Nous avons déjà
dit, en effet, que, d'après les documents recueillis par l'abbé de Lespine, la
cure de St-Pardoux fut, le 30 juin 1347, annexée au monastère pour
obvier à sa pauvreté résultant des guerres et déprédations que son voisinage du
château de Nontron lui attire; qu'il fut en 1451 et 1453 accordé
par le pape Nicolas V des indulgences spéciales et une confrérie de Ste-Anne,
pour, est-il dit dans un mémoire de 1717 : Secourir
le couvent dans la pauvreté à laquelle l'avaient réduit les guerres qui ont été
dans la province depuis sa fondation; et, qu'enfin, il fut en 1452, 1518
et 1533 rendu par les rois de France des monitoires à l'effet d'obliger les usurpateurs et
détenteurs de titres à les rendre.
C'est ce qui est
confirmé dans le mémoire de 1690 en ces termes :
« 1572. Pierre Gadaud, prestre, vicaire
perpétuel de St-Pardoux, attesta devant M. le vicaire général de Périgueux, que
les reytres, autrement les Huguenots, portèrent leur camp à St-Pardoux, qu'ils
ruinèrent lesglize paroissiale, rompirent les cloches et les emportèrent,
tuèrent trois prestres. Cette attestation est fortifiée par deux actes pour la
reedification de la dicte esglize, le premier de 1602 et le second de 1606, ou
il parait que la paroisse a demeuré plus de trente-six ans sans estre en estât
de pouvoir faire rebastir lesglize. Le monastère donna pour sa part mille
cinquante livres. — Le monastère avoit dans le principe le droit de haute et
basse justice, treize livres de taille tous les ans, ce qui est une marque de
souveraineté, un droit appelé Manchas et un
autre de repas et de coraestion, qui sont peut-être des droits inouis dans le
royaume, toute la seigneurie de St-Martin-le-Peint, des rentes, droits et
disnies dans les paroisses de St-Pardoux, St-Front-la-Rivière, Milhac et
Quinsac ; que diverses personnes nobles et autres se prévalant des temps des
guerres, pestes et maladies ont usurpés[6]. — Jean Thibaud, archidiacre de Bragerac, official de
Périgueux et commissaire du pape Léon X, fulmina, le 10 mars 1518, un monitoire
publié à St-Pardoux et lieux circonvoisins, le 10 avril 1519, sur le vol au
monastère de tous les meubles, argenterie et ornements de lesglize et enlèvement de
tous les tiltres. »
Plus loin et au
sujet d'une réclamation du monastère contre les Pourtem, il est dit que ces
derniers contestent la légitimité de certaines rentes : « Sous le prétexte que
le dit monastère avec le reste du bourg ont
estes pilles, les tiltres enlevés, lesglize paroissiale et tout le fort ruines
au temps des guerres de religion ».
Ce fut
probablement après la prise de Nontron, qui eut lieu le 8 juin 1569, que les
Huguenots s'emparèrent de St-Pardoux, dont ils ruinèrent le fort ainsi que
l'église. Cette dernière, qui ne fut reconstruite qu'en 1606, et dut être
restaurée en 1748, d'après l'autorisation qui fut accordée le 4 mars de cette
année par l'intendant de Guyenne aux sieurs de Gagniac, curé de St-Pardoux, et
Jean Quilhat de La Plassade, syndic fabricien, d'aliéner dans ce but une partie
de l'ancien cimetière.
Le monastère fut
également saccagé par les Huguenots, puisqu'il dut être, en grande partie,
reconstruit de 1626 à 1645 par Catherine Pot de Rhodes, prieure, et de 1645 à
1684, par Gasparde Pot de Rhodes. Enfin, Angèle de Boisseuil fit, à son tour,
exécuter des réparations à l'église, ou chapelle du couvent, suivant sommation
de novembre 1774, donnée à sa requête au nommé Mazeau, entrepreneur.
A propos de ce monastère et de
l'église, nous croyons devoir, après avoir donné ce que nous avons pu
recueillir sur le personnel du premier, en faire autant à l'égard des anciens
curés et vicaires perpétuels jusqu'en 1789, ainsi qu'il suit : — 1,200, Hélie
Joubert; 1292, Pierre de Golet, vicaire régent; 1294, Elie Aymeric, curé; 1295,
Arnaud Roux; 1297, de Gelath, vicaire régent; 1321, Hélie de Sens; 1322, Pierre
Martin; 1353, Hélie Joubert; 1392, Jehan de Sens; 1456, Martial Faure; 1482,
Simon Fourichon; 1483, Vinalesme; 1484, Pierre de Lapeyronnie, dit Portem ;
1501, Jehan Sarlat; 1510, Léonard Ducimetière ; 1520, Pierre Goudoin ; 1521,
Pierre Jarreton ; 1525, Guilhaume Jarreton; 1527, Jean de La Chassagnolle;
1531, Louis Baron; 1535, Martial Brethon ; 1548, Jehan Béchadie ; 1603, Antoyne
Roby; 1636, Michel Mathieu; 1692, N... Mathieu, vicaire perpétuel; 1707, Pierre
Bourcin; 1716, N... Martin ; 1739, Louis Fourmigier ; 1741, Jacques de Gaignac,
ou Campniac de Romain; 1764, N... Gorsse.
institutions.
Jetons enfin et
pour clore un coup d'œil rapide sur les institutions civiles du bourg de
St-Pardoux :
Et d'abord,
ayant suffisamment parlé de son établissement judiciaire, il ne nous reste plus
qu'à donner ici le catalogue de ceux des prévôts, juges, greffiers et
procureurs dont nous avons pu recueillir les noms, savoir : 1292, Gérard de
Pestor, prévôt; Seguin, prévôt et vigier; 1307, Hélie Girandolo, juge; 1603,
Léonard David, procureur, et Jehan Gombeau, greffier; 1612, Michel Bordier,
juge; 1626, Andrieux Beausoleil, lieutenant de juge ; 1628, Antoine Champagnac,
procureur d'office pour les dames religieuses ; 1632, Jehan Foucault, greffier
; 1648, Jehan de Beausoleil, greffier ; 1650, Jehan Mondinaud, procureur
d'office ; 1679, Jehan Pourtem, juge; 1682, Pierre Beausoleil, lieutenant
déjuge auparty du seigneur de Bourdeille ; 1699, Léonard Larue, lieutenant de
juge au party des dames religieuses; 1711, Raynaud Cheyron, juge; 1718, Jean
Beausoleil, juge ; Jean de Larue, lieutenant; Desport, procureur d'office, et
Planchas, greffier, au party des dites dames; 1753, Desport, juge pour le
monastère, et Jean Pindray, juge pour la dame marquise d'Allogny; 1761, Antoine
Beausoleil, juge; Guy de Lapeyronnie, procureur d'office ; Pierre Bonnamour,
greffier; 1775, Jean Eymery, greffier.
Voici, d'autre
part, les noms des notaires de St-Pardoux qui ont signé les nombreux actes
énumérés ci-dessus : 1301, Jouberti; 1317, P...Giraudi; 1320, P... Girandolo ;
1323, de Rupibus ; 1324, Fauconi ; 1344, Seguin Martini; 1351,Meschi; 1368, H.
Martini; 1391, Petrus Faber ; 1422, Charpaterii; 1437, de Charlaudi ; 1433,
Poyalibus, de Nontron ; 1443, Raymundus de La Marthonia ; 1452, de Podiozillo,
de Nontron ; 1454, de Veterimari, de Nontron ; 1456, Ludovicus Pironi ; 1462,
de Pulchra Insula ; 1476, Charlati ; 1479, Robini, de Nontron ; 1482,
Charpateri ; 1503, Blois, de Nontron ; 1510, Chancel ; 1521, Botheri ; 1530, de
Lapeyronnie ; 1532, Baron; 1559, Charpateau; 1579, Baron ; 1588, Jehan
Lapeyronnie : 1598, Jehan Delarest ; 1603, David ; 1611, Beausoleil ; 1612, Cholet;
1635, de Laret ; 1653, Desport; 1666, Bonnamour; 1697, Lapeyronnie; 1715,
Pindray ; 1755, Martin, et enfin Dumaine en 1771 et années suivantes.
En ce qui
concerne la communauté, fut-elle libre dès l'occupation
romaine, St-Pardoux se trouvant en pays de droit écrit; ou ne le fut-elle qu'en
vertu d'une charte d'affranchissement et à quelle époque ? C'est ce qu'il nous
est impossible de préciser, n'ayant rien découvert à ce sujet. Toujours est-il
qu'elle dut l'être avant le XVIIe siècle, puisqu'à cette époque
elle avait un conseil élu et un maire, nommé par le roi et dont le premier fut,
d'après une reconnaissance de rente du 18 avril 1697 : Maistre Pierre Bonnamour, conseiller du Roy et maire
perpétuel de St-Pardoux. — D'autre part, nous lisons, à ce sujet, dans le registre de
correspondance de M. Labrousse du Bosfrand, subdélégué à Nontron, l'extrait suivant
d'une lettre par lui adressée le 4 mars 1748, à M. Dupin :
« Il n'y a
jamais eu d'autre office, dans la communauté de St-Pardoux-la-Rivière, que
celui de maire, dont le feu sieur Descombes fut pourvu il y a 40 à 50 ans. Sa
juridiction fut si bornée qu'il ne fit jamais aucune fonction. Il n'y a
d'ailleurs dans cette communauté ni hôtel de ville, ni aucune sorte de revenus
communs ; ainsi il paraîtrait onéreux de revêtir des sujets de tous les offices
réunis par l'arrêt du premier octobre 1747 ».
L'instruction
populaire n'avait d'ailleurs pas été négligée à St-Pardoux et, sans remonter
jusqu'à Charlemagne, il nous parait certain qu'une école y fut créée après
l'établissement du monastère, si non antérieurement. C'est ce qui résulte
suffisamment des actes ci-après : Du 24 septembre 1457, assense par le
monastère à Me Martial Faure, prestre, de certaines masures avec jardin sis en
la rue de la Barre, appelées l'Escole,
sous la rente de
cinq sous et demy dacapte ; la dicte escole
avoit este
auparavant guerpie. L'école ayant été transportée
ailleurs, le premier bâtiment passa en diverses mains, d'après une baillette du
9 mars 1459 de murailles et jardin confrontant à la maison de Pierre Galfroid,
appelée l’Escole, et d'une reconnaissance du 12 mai
1550 par les Fourichon sur sept maisons et jardins confrontant à la rue qui va
du Puy de la Barre à la croix de la Mole, au pré du monastère et à la maison de
Vincent Fourichon appelée de l’Escole.
Le bourg de
St-Pardoux fut aussi, et jusqu'en 1793, le siège d'un bureau de poste, d'un
relais de chevaux et lieu d'étapes et de casernement militaires, d'après le
registre de correspondance du subdélégué de l'intendant, mentionnant une lettre
du 13 juillet 1748, par laquelle Me Dupin lui mande que : « Pour les quartiers
d'hiver à occuper en Périgord, le régiment de cavalerie de Crussol, composé de
seize compagnies de trente-cinq hommes chacune, partiront le premier août de Chalus
et de Ladignac et iront une à Miallet et une autre ira le deux à St-Pardoux, » Quant au relais de poste, il est indiqué sur les cartes
routières de l'époque ; et, dans un acte de vente du 14 novembre 1653, Jean
Fourichon, habitant de St-Pardoux, est qualifié de : Chevaucheur pour le Roy, pendant qu'un autre Jean Fourichon
l'est de : Sieur de la poste, dans une reconnaissance de rente du
22 décembre 1747. Par suite, les professions ressortissant de ces
établissements étaient-elles en certain nombre dans le bourg de St-Pardoux,
dont le rôle de la taille pour 1747 mentionne : cinq espéroniers (fabricants d'éperons) et deux étrilleurs (fabricants d'étrillés).
industrie.
A propos
d'industrie et en dehors des métiers ordinaires, on trouve encore, dans le rôle
de 1747, cinq chirurgiens, deux chapeliers, quatre sergers, ou fabricants de serges, étoffes en laine
du pays, livrées ensuite aux foulonniers,
établis dans les
moulins dont nous avons parlé. — Dans le rôle de 1761, figurent,
entr'aulres, quatre arquebusiers.
Le monastère y
possédait aussi un pressoir à vin, d'après une reconnaissance du 22 febvrier
1368, sur jardin proche le pressoir
du monastère, et une
baillette du 14 septembre 1457, d'un jardin confrontant au pressoir du monastère, à la rue de la Barre et au pré
Aurel.
Telle fut la
situation du bourg et de la paroisse de Saint-Pardoux-la-Rivière jusqu'en 1790
et 1793, époque à laquelle disparurent tous ces avantages après la suppression
du monastère.
La majorité de
la population n'en adhéra pas moins aux événements de l'époque et se fit
représenter à la fête de la Fédération, d'après la lettre suivante, que nous
transcrivons littéralement, mais en supprimant les noms propres, pour ne pas
réveiller des souvenirs éteints. Elle fut adressée en juillet 1790, par le
commandant de la garde nationale de Mareuil, au commandant de celle de
St-Pardoux :
« Cher amy et braves camarades,
« Monsieur M..., capitaine de notre
garde nationale, que nous avions nommé député à la fédération générale de
Paris, ayant trahi notre confiance, nous avons vu quil etoit de notre prudence
de soumettre à votre jugement liregularitté d'une pareille conduitte. Après que
nous avons eu en conséquence consulté nos frères de la garde nationale de
Nontron, nous avons fixé au deux aoust prochain jour de lundy, dans notre
ville, la réunion des commissaires des cantonts, formant le district de
Nontron. Nous vous prions et vous invitons, chers amy, de venir au jour fixé
pour délibérer avec nos braves camarades des autres cantons, sur une démarche
aussy irréfléchie, et sy vos affaires ne vous permettent pas d'y venir, nous
vous prions de vouloir nous adresser une adhésion de votre part, après avoir
mis au préalable cette affaire sous les yieux de votre état-major. Nous vous
prions aussy de vouloir bien en donner connaissance a charrue garde nationalle
de votre arrondissement. — Nous avons l'honneur d'être, en attendant votre
reponce, cher amy et braves camarades, avec des sentiments d'union et de
fraternité que nous vous avons juré pour la vie, vos frères darmes, les gardes
nationalle de la ville de Mareuil. »
Suivent six
signatures du commandant, d'officiers et de simples gardes.
La Révolution fut d'ailleurs
relativement modérée à Saint-Pardoux, et les principaux meneurs se contentèrent
de s'enrichir, en acquérant à vil prix les immeubles du monastère, dont leurs
descendants n'ont guère su profiter... Mais passons à un autre canton.
R. de Laugardière.
(A suivre.)
[1] Ecus. — Les
premières monnaies d'or furent frappées sous Louis IX (1226-1270) et prirent les noms de Chaise ;
Royal; Reines ; Agnel ; Franc et Ecu d'or. Vinrent ensuite: les Gros royaux, sous Phillippe
le Bel (1285-1314) ; le floyal ou Franc à pied de Jean 1er (1316)
; le Florin, le Royal et le Demi-Royal de Charles IV (1321-1327); les Couronnes, Parisis, Ecus, Angelots, Lions, Pavillons et Florins-Georges de Philippe VI (1327-1350); les Ecus-Fleurs-de-Lis de Jean II (1350-1364) ; les Ecus-Heaume et à la Couronne. Moutons Chaise, Salut, de Charles VI (1380-1422). Enfin, les Ecus au Soleil, ou Ecus-sol, sous Louis XI (1461-1483), continués sous
Charles IX (1560-1574).
Il y a eu aussi quelques écus
d'or au porc-épic sous Louis XII et à la Salamandre sous François Ier. - Dans le principe et sous
Philippe-le-Hardi, les écus valaient 14 fr. 22 c. de notre monnaie actuelle ; sous Charles VI elle était encore de 11 fr.
93 c. et, sous Louis XIV, il ne valait plus, en 1665, que six livres de
l'époque, il y avait des demi-écus en or, des tiers et des quarts d'écu en
argent.
Feston. — Monnaie d'argent frappée pour
la première fois sous Louis XII (1497-1514). Elle fut appelée feston parce que
la tête du roi y était représentée. Il valut d'abord dix sous deux deniers et
s'éleva successivement jusqu'à douze sous six deniers jusqu'au moment où il fut
mis hors de cours par Henri III et où il ne fut plus employé que comme monnaie
de compte.
Franc. — Monnaie d'argent frappée sous
Henri III (1574) et valant vingt sous.
Pistole. — Monnaie étrangère valant dix
francs et employée comme monnaie de compte.
Real. — Monnaie de compte étrangère valant de cinquante à cinquante-quatre centimes; celui de cuivre, 27 centimes.
[2] Nous avons dit
que la partie de la seigneurie de Saint-Pardoux appartenant à la famille Vigier de Saint-Mathieu avait été
décrétée et vendue en 1612. Quelques années plus tard, le prix en fut
distribué, ainsi qu'il résulte d'un arrêt du Grand Conseil dont nous extrayons
ce qui suit : «Entre maistre Michel Bourdier, sieur de Beaumont et Daisse, juge de la
baronnie de Saint-Pardoux-la-Rivière, au nom et comme subrogé au lieu et place
de feu maistre Anthoyne Dusolier, quand vivoit advocat en nostre dicte cour, et
maistre Jehan Cholet, docteur en médecine, demandeurs es criées et
interposition des décrets d'une part. Et messire Charles de Saint-Mathieu,
viscompte du dict lieu, et Jehan de Saint-Mathieu, escuyer, sieur Dallonis, deffendeurs, Claude de Campniar,
escuyer, sieur de Romaing et de Beaumont, messire Louis Estouard de Caussade,
chevalier de nostre ordre, sieur et viscompte de Saint-Megrin, et dame d'Escars son espouse, contesse de Lavauguyon, Charles de Saint-Mathieu et Ysabeau
Douyneau, sa femme, Anne Dolnis, damoiselle, veufve de feu Arnaud de Jehan,
quand vivoit bourgeois et citoyen de Bourdeaux, maistre Léonard, notayre, et
lieutenant de La Coussière. Hellies, procureur d'office du dict lieu et Jacques
Gourgousse... Le dit Bourdier et Pierre Cainain sieur du Verdoyer, demandeurs a
lenterinement de certains lettres royaux en forme de requeste, et lesd. Bourdier et
Cholel, défendeurs auxd. lettres, et Françoys de La Garde, escuyer, sieur de Mirabel, et le dict Bourdier,
enchérisseurs daultre... . — Dans l'énumération des poursuites et du point de fait, nous relevons ce
qui suit: « Sur les poursuites du sieur Dusolier comme subrogé à la créance du
sieur de Saint-Pol contre Charles Vigier de Saint-Mathieu, sieur Dallonis,
contre lequel il obtint deux arrêts du Grand Conseil du 13 de décembre 1604 et ( ?)
juillet 1605 et deux exécutoires des 20 décembre 1606 et 6e d'apvril 1607, à
l'exécution desquels s'opposa Charles de Saint-Mathieu, seigneur baron de
Saint-Pardoux, et Yzabeau Doyneau, sa femme, disant que feue Anne d'Exandrieu,
damoiselle, mère dud. sieur de Saint-Mathieu, avoit esté mariée avec led.
Charles de Saint-Mathieu, pere de l'opposant, et luy porta en dot dix mille livres par contract du 3may 1572, duquel mariage led. opposant estoit issu
et succéda à sa mère aussi par le contract de mariage dudict opposant du 2e
de décembre 1595. Feu Joseph Doyneau, chevalier de nostre ordre, et Loyse de
Clermontd'Amboize, pere et mere de la dite Doyneau, avoient constitué en dot a
l'exposante quarante mille livres que led. sieur de Saint-Mathieu pere reçeu et
assigna sur le repayre de chateaurocher, six cens escus de rente ; lequel
repayre led. exposant disoit estre de la valleur de quinze mille livres en
fonds et que les aultres biens étoient subjets et obliges et que, ou les biens
saisis seraient adjuges que ce fust à la charge de bailher lad. somme d. dix mille livres. (Suivent les
prétentions des autres créanciers. Despuis ledit sieur Dusolier cedda tous ses
droits et actions à Jehan de Saint-Mathieu, faisant pour le viconiple de
Saint-Mathieu, moyennant quatre mille deux cens cinquante livres soubs la
caution de maistre Michel Bourdier, sieur de Beaumont, par contract du 15 de
mars 1613, reçu Dexport, notayre, suyvant lequel led. Bourdier acquitta lad.
dette, ensemble dix mille livres au seigneur de Chateaurocher, avec
subrogation. Puys et le 11 décembre 1613, Anne Vigier, damoiselle, Pierre et
Claude de Campniat seigneur de Bomaing et de Beaumont, par leur requeste,
disoyent que Jehan-Geoffroy de Saint-Mathieu, en son vivant escuyer et seigneur
de Bellussières, leur devoit quatre mille deux cens livres par contract du 29
juillet 1595, reçu par Petit, notayre. Aussy led. sieur de Bellussière, par son
testament, auroit fait certain léguat auxd. Vigier et de Campniat; par translation du 17 mars 1598 icelle Vigier tant pour
elle que pour lesdict de Campniac auroit transige pour lesd. droits et léguat à
six mille livres, pour laquelle somme auroit cédé lesd. Droicts aux dicts
Charles et Jehan de Saint-Mathieu sieur Dallonis, frères dud. feu de
Bellussières, laquelle somme led. Dallonis assigna sur la terre et soigneurie
de Javerlhiat. De toutes lesquelles sommes les opposants demandoient estre
payés par préférence à tous créanciers... . — Un autre
feuillet du présent arrêt nous donne l'indication des immeubles saisis ainsi
qu'il suit : — « Les terres et seigneuries de Saint-Pardoux-la-Rivière et de
Saint-Angel, leurs appartenances et dépendances, ensemble les cens, rentes,
lods et ventes, tailhes guarennes, fuyes, four a ban, moulin et aultres droicts
et debvoirs seigneuriaux deubs et appartenant aud. de Saint-Mathieu et
confrontant de toutes parts avec les terres et seigneuries de Nontron,
Saint-Martial-de-Valette, Saint-Front-la-Rivière, Milhac et Romain. Les terres
et juridictions de Javerlhiat et Haultefaye, confrontant de toutes parts avec
les terres et seigneuries de Varaignes, La Chapelle-St-Robert, Fontroubade,
Bondazeau, Saint-Martin et Teijat... Led. Bourdier, sieur de Beaumont, enchérit
la terre et seigneurie de Saint-Pardoux .et la tierce partie de Javerlhiat et
autres choses pour vingt-troys mille livres... . Et led. Françoys de Lagarde,
escuyer, sieur du lieu de Lage et de Mirabel, enchérit la justice, cens et rentes et aultres debvoirs seigneuriaux, deubs en la paroisse de
Saint-Angel au sieur de Saint Mathieu, sieur Dillonis, pour la .somme de neuf
mille livres, du consentement dud. Bourdier, dont le prix fut ainsi réduit à
quatorze mille livres... Nous avons dit
d'autre part, qu'après l'adjudication du 2 avril 1612, cette partie de la
seigneurie de Saint-Pardoux-la-Rivière fut elle-même démembrée et passa aux
mains des familles d'Abzac et de La Marthonie ; c'est ce qui résulte des
documents suivants :
Du 20 juin 1717, par exploit
de Pierre Mathieu, sergent royal à Saint-Pardoux-la-Rivière, assignation a la
requête de danie Françoyse de Boisaeul, dame prieure du monastère royal dud
Saint-Pardoux et de messire Jean-Gaston de La Marthonie, chevalier, seigneur
dud. lieu de Saint-Jean-de-Cole et en partie de Saint-Pardoux et autres places,
demeurant en son chasteau de Saint-Jean-de-Cole, donnée à messire Claude
Dalony, chevalier, seigneur du Puy Saint-Astier et autres places et à dame
Renée D'Abzac, son espouse, demeurant en son chusteau de Villars, paroisse dud.
Saint-Pardoux, aux fins de la requête par eux présentée le 11 du même mois à Mgr
de Lamoignon, tendant à faire condamner les assignes à leur remettre les
droicts dechange qui les concernent sous loffre den rembourser le prix comme
conseigneur de Saint-Pardoux-la-Rivière, lesquels droicts furent acquis par
entier par le sieur d'Abzac, seigneur de Mézières, père de ladicte dame
Dallony, et ce en conformité de la déclaration rendue par le Roy Louis XIV, de
glorieuse mémoire, le 16 de février 1715, permettant aux seigneurs
justiciers et fonciers de retirer des acquéreurs les échanges des biens par eux
acquis en remboursant aux acquéreurs le principal, frais et loyaux coûts et les
deux sols par livre …
La rétrocession faite aud.
d'Abzac, seigneur du Petit-Villars, était, d'ailleurs, antérieure à cette
assignation, d'après la quittance ci-après :
« Reçu de M. Pierre
Bourdier, seigneur de Beaumont, conseiller du Roy au siège royal de la présente
ville de Périgueux, la somme de trois cens soixante-douze livres quatre sols
six deniers, faisant les deux tiers de celle de cinq cens cinquante huit livres
six sols huict deniers, à quoy revient à quatre carolus par livre la moytié des
ventes de six mille sept cens livres, pour laquelle le feu sieur Bourdier son
père avoyt acquis sa coste part de la terre de Saint-Pardoux-la-Rivyere, laultre
moytié et le surplus desd. ventes est toute dîmes tant par le frère dud. Bourdier
que par le sieur du Villars, le tout conformément au contract passé cejourd'hui
entre led. seigneur de Beaumont et maistre Jehan de Ribeyrol, advocat en la
cour et commis à la recherche et poursuite des payements desdicts droicts
pardevant Labrousse, notayre royal. De laquelle somme de trois cens
soixante-douze livres quatre sols six deniers je tiens quitte led. sieur de
Beaumont et promets acquitter envers et contre tous.
Faict à Périgueux, le
quinziesme de novembre mil six cens et vingt-deux.
Signé : Martin. »
Nota. — Carolus. - Ancienne monnaie de billon
de France valant dix deniers. Frappée sous Charles VIII, elle n'eut de cours
que pendant son règne et ne fut désignée, plus tard, que comme monnaie de compte.
— Livre. - Il y eut deux principales
espèces de livres : La Livre Tournois (frappée à Tours.) et la Livre Parisis (frappée à Paris). Toutes les
deux se divisaient par vingt sous et chaque sou en quatre liards ou en douze
deniers; mais la Livre Parisis était plus forte que la Livre Tournoise et
valait 95 sous tournois. Elle fut supprimée par Louis XIV et depuis 1667, la
Livre Tournois eut seule cours. Cette dernière est un peu plus faible que le
franc actuel. Sa valeur, fixée par la loi du 25 germinal an IV, est de 0 fr.98c.
76. Quatre-vingt-une livres-tournois font quatre-vingts francs.
Voici maintenant, à l'appui
de ce qui précède et de ce qui va suivre, extraits ou copies de divers
documents relatifs à diverses contestations judiciaires élevées dans le cours
du XVIIIe siècle entre les héritiers du dit sgr d'Abzac et le monastère de Saint-Pardoux,
relativement à l'exercice de la justice et de divers autres droits
seigneuriaux. Le premier de ces documents est une assignation donnée à la
prieure de ce monastère par dame nenée d'Abzac, veuve d'Allony, disant :
« Etre fille et héritière de messire d'Abzac de Ladouze, seigneur de
Villars, quen cette qualité elle est dame de la seigneurie de Villars, cens et
rentes, dont son père est mort vestu et saisy et que la dame abbesse de
Saint-Pardoux sestant prévalue de sa pupillarité et minorité, auroit faict
exercer la justice et police par ses officiers dans la moitié du bourg et
paroisse de Saint-Pardoux, dont la justice appartient à lad. dame Dalony, comme
héritière de son père, qui en est mort vestu et saisy et en conséquence a
assigné lad. dame de Saint-Pardoux pour voir déclarer lad. dame Dalony, dame
de la seigneurie de Villars et de la justice tant de la dicte seigneurie et
biens en despendans que de la moitié du bourg et paroisse de Saint-Pardoux et pour se voir inhyber de
faire exercer la justice dans la moitié du bourg et paroisse de Saint-Pardoux.
»
Eu réponse à cette
assignation, la dame abbesse exposa que :
« Mal à propos employé la dame Dalony un bornage et dénombrement fourny au Roy par son auteur en 1653, parce que
Saint-Pardoux relevé de Mgr l'evesque d'Angoulesme suivant les hommages de
1619,1672 et du 6 août 1717 rendus par lad. prieure de Saint-Pardoux aud.
seigneur evesque, pour raison dud. couvent, preclostures et justice basse... Il
est vrai que la dame prieure ignorant bon droit a acquis à titre d'engagement du seigneur de
Lamarlhouie la moitié de la haute justice de Saint-Pardoux. Il ne peut pas être
conteste que lad. justice n'eut bien appartenu à damoiselle Marguerite, fille
du duc de Bourgogne, monsieur Gerard de Maumont, son exécuteur testamentaire,
puisque la fondation de l'année 1291, fait estat que lad. justice appartenoit à
lad. duchesse de Bourgogne...La dame Dalony dit que messire Charles de Saint-Mathieu étoit
originairement propriétaire du bourg, paroisse et justice de Saint-Pardoux,
décrétées sur sa teste par arrest du 2 avril 1612 au profit de Michel Bourdier,
comme dernier enchérisseur. lequel auroit associe aud. décret messire d'Abzac,
seigneur de Villars, pour une moitié de la justice desd. bourg et paroisse, et
qu'il fut rendu un arrest en 1618 par lequel il fut ordonne que le susdit
arrest de décret seroit exécute tant en faveur dud. Bourdier que dud. sgr d'Abzac son associe... La dame Dalony dit que l'autre moitié de justice
acquise aud. Bourdier par le mesme arrest fut aliénée en faveur des seigneurs
de Bourdeille, transportée ensuite par le seigneur de Jumilhac, acquéreur de M.
de Bourdeille au seigneur de La Marthonie, duquel la dame prieure vient
d'achepter la mesme moitié de justice provenant du sieur Bourdier, pour la
somme de quatre mille huit cens livres par contrat du 7 septembre 1720, dou
résulte que les prétendus titres de la dame prieure sont insuffisants pour
établir que la propriété de la haute et basse justice fut acquise lors de leur
date... Par lesquelles raisons sil plaît à la présente cour, veu le descret de
1612, autre du 7 septembre 1718, portant que led. descret sera exécute en
faveur du sieur Bourdier et de messire Jehan d'Abzac son associe, proces-verbal
de prise de possession du 1er novembre 1618, hommage rendu au Roy en 1677,
dénombrement de 1679, contrat de vente de la moitié de la justice du bourg de Saint-Pardoux
et paroisse provenant du sieur Bourdier, vendue par le sieur de La Marthonie à
la d. prieure le 7 septembre 1720, la dame Dalony sera maintenue dans les
droits de la justice haute, moyenne, basse, mère et mixte et dans les
honneurs...
Dans un mémoire adressé à M.
de Rochat, avocat au Parlement de Bordeaux, M- la supérieure du monastère
expose ce qui suit:
« Le 31 mai 1728, la
dame Dalony a répondu a la requeste signifiée le 29 avril 1727 et elle a employé trois
ressources qui ne peuvent lui être daucun secours. Que ladite dame prieure nest
point en droit de jouir de toute la justice du bourg de St-Pardoux et de ses
appartenances, paraissant par lettres patentes du Roy Philippe, qu'il estoit
excepté de la fondation le fort qui estoit alors basty dans ledit bourg, mais
que ladite fondation navoit donné Ja justice ouaucun droit que celuy quavait le
nommé Chabrol, sa conséquence estant que ne paraissant que toute la justice eut
appartenu à Chahrol, par conséquent celle que luy auroit attribué son décret
avoit bien pu navoir pas appartenu à Chabrol. Mais pour détruire cette
.imagination, la dame prieure rapporte un acte du 3 des Kalendes de juin, de
lannée 1267, antérieur en date à la fondation de 23 années. Cet acte est passé
entre damoiseau Gérar Chabrol, seigneur de St-Pardoux, et damoiseau Seguin,
vigier dudit bourg de St-Pardoux. La lecture de cet acte fait qu'on ne peut
douter nullement que Gérar Chabrol ne fui bien seigneur du bourg de St-Pardoux
et de ses dépendances ; et comme la vicomtesse de Limoges, fondatrice, avoit
accordé ou transporté audit monastère treize livres de taille et cent sols de
comestion annuellement, les guerres et les violences auroient esté cause que le
monastère nauroit pu être payé de ces droits par les habitants de St-Pardoux.
Le 21 août 1452, le monastère auroit présenté son placet à Charles, Roy de
France, lequel auroit reconnu que toute la jurisdiction et seigneurie de
St-Pardoux avec ses appartenances dépendoit dudit monastère, et il ordonna que
ledit monastère jouiroit des droits de treize livres de taille et cent sols de
comestion, nonobstant toute prescription, mandant au seneschal de Périgueux de
contraindre les contrevenants. Il semble que voila suffisamment pour justifier
que la justice du bourg de St-Pardoux et de ses dépendances appartient de plein
droit à la dame prieure, sans compter que de tout temps les prisons de cette
paroisse ont appartenu audit monastère, consistant en une tour carrée fort exhaussée,
placée à demy lieu du bourg, à la teste de la forest dudit monastère, avec un
logement pour le concierge, sans que laditedame Dalony put justifier
quil en aye jamais eu d'autre prison dans la paroisse... »
Ainsi, chacun des
co-seigneurs de St-Pardoux prétendait à l'exercice de la justice entière de la
paroisse ; mais, soit par arrêt, soit par transaction, cette justice resta
divisée et fut définitivement attribuée en partie à chacun d'eux avec pouvoir
d'avoir un juge particulier, ainsi que nous le verrons plus loin par l'énumération
des noms de ceux que nous aurons pu recueillir.
Le monastère eut d'ailleurs à
soutenir contre les habitants de St-Pardoux d'autres contestations judiciaires
que nous croyons utile de rappeler au point de vue des institutions et des
usages de l'époque. Ainsi par exemple :
1° Quant a la dîme
: Du 27 juillet 1657, arrêt du Parlement de Bordeaux rendu : « Entre le scindicq
des dames prieure et religieuses du couvent de St-Pardoux-la-Rivière, ordre des
frères prescheurs, demandeur, dune part, et Jean de La Peyronnie dit Petit,
Antoine Fourichon, Jean Versaveau et Geraud Foncaud, scindics du bourg et
paroisse dudit St-Pardoux, deffendeurs, daultre part. Veu le procès, requeste
dudit scindic et exploits dassignation des vingt-sixiesme dapvril et vingtiesme
de septembre mil six cens cinquante six... deux inventaires... une requeste… et
bulle du Pape pour faire voir que la dixme en question est annexée audit
prieure. Dict a esté que la Cour,faisant droict aux parties, a condamné
eteondamne lesdits Jean de La Peyronnie, Antoine Fourichon, Jean Versaveau et
Gérard Foucaud en qualité de scindicqs du bourg de St-Pardoux-la-Rivière, de
payer audit scindicq la dixme du vin en question, à raison dunze baste une,
comme lesdits scindicqs ont accoustume de payer le bled à raison dunze gerbes
une, et avant faire droit des conclusions dudit scindicq concernant la dixme
des menus bleds, aigneaux, coûtions, laine et chanvre, ladicte Cour ordonne que
dans la huictaine, les parties plus amplement produiront et contrediront ce que
bon leur semblera... Dict aux parties à Bourdeaux ez parlement le vingt
septiesme de juillet mil six cens cinquante sept.
Cet arrêt et les
contestations postérieures furent suivis d'une transaction à la date du 18
septembre 1670 et conçue en ces termes :
« Nous soubsignés
habitants du bourg et paroisse de St-Pardoux-la-Rivière, promettons a dame
Gasparde Pot de Rhodes, dame et prieure du monastère dudit St-Pardoux, de luy
passer contract aux conditions soubnommées, savoir que nous promettons de luy payer la disme de la
vendange par elle prinse dans la vigne,
à raison de quinze tinons ung, et pour le surplus de la conteste faitte
entrelle et nous soubsignés, pour raison de la disme du légumage, nous
promettons d'en passer par advis du Conseil lhors du passement du contrat en la
forme et teneur susdicte par advis du conseil commun entre nous... Comme anssy
les soussignés promettent à ladite dame pour lannée dernière de luy payer la
disme à raison de vingt une barriques une, scavoir la barrique sur le pied de
neuf livres. En foy de quoy la dite dame a signé avecq nous le dixhuitiesme de
septembre mil six cens septante ». Suivent les signatures : « La
Belodie, Darpes, Bonnamour, Campost, Beaumont, Cholet, Mathieu, Jean Quilhac,
Couderfery, A. Itignier, Jean de Larrest, B. Deville, Chabrol, Eymery,
Lapeyronnia, J. Pourtenc, Montet, Crousetière, Pucelle, Fourichon, Desport,
Desport et Frouard. »
2° Estang de vin. — Il en a été parlé
précédemment et voici, relativement à son exercice et à la date de 1689, une
sommation relatant les sentences judiciaires dont il avait été antérieurement
l'objet :
« L'an mil six cens octante
neuf et le neufviesme du jour du moy dapvril, certiffie je sergent royal
soubsigne, résidant du bourg de St-Pardoux-la-Rivière, séneschaussée de
Périgueux, ou je suis immatriculé, que il la requête de révérend frère Thoumas
Guadet, scindicq religieux et confesseur des dames religieusesdu monastère de
St-Pardoux, et y habitant, men suis allé pardevant et au domicile (suivent les
noms de neuf débitants) hostes et hostesses dudit bourg de St-Pardoux et y
habitant, et leur aye bien et duhement signiffié les lettres patentes du
septiesme de décembre mil quatre cens et quarante et requeste du troisiesme du
mois de may et appointement en datte du vingt neuviesme de mars dernier... le
tout cy attache et leur aye faict inhibitions et deffenses y contenues, leur
déclarant que le R. P. Guadet, scindic audit nom, fera tenir cave ouverte dans
ledit bourg pendant ung mois, qui commencera au dixiesme du présent mois et
Unira au dixiesme may prochain, le tout conformément aux dites lettres,
requeste et appointement, afin que lesdits hostes et hostesses nen ignorent,
leur ai laissé copie... »
signé: Frouard.
Controllé à St-Pardoux-la-Rivière, le l6 avril 1689.
Signé : Desport, qui a reçu une livre six
sols.
[3] Nous croyons
devoir reproduire ici, comme modèle du genre, l'acte de donation faite à ladite
dame lors de sa réception :
« Lesixiesme jour de janvier mil-six-cens et vingt-neuf avant midy, au Férat du monastère de St-Pardoux-la-Rivière, par devant Me Jehan Cbollet, notaire royal, Marguerite de La Martonnye, damoyselle, fille naturelle et légitime de messire Jacques de La Martonnye, seigneur du dict lieu de Bruzac, Puyberol et autres places, chevalier de lordre du Roy, et d'Isabeau de Montagrier, dame dudict de La Martonnye, conjoincs, habitante au dict monastère, adressant ses paroles au dict seigneur de La Martonnye pere et parlant aicelluy, ici presant et acceptant, en présence de dévotes et religieuses personnes dame Catherine Pot, dame supérieure du dict monastère ; dame Françoise Pot, co-adjutrice... (et treize autres religieuses dont les noms ont été reproduits ci-dessus)... a dict et déclare avoir eu depuis longtemps lintention désire religieuse aud. monastère, a requis audict seigneur de La Martonnye son pere faire ausmone audict monastère pour laugmenn-tation dicelluy... Lequel dict seig. de Lamartonnye, de son bon gre et libérale volonté, a promis et promet par ces présentes, anx uns que dessus, bailler audict monastère, par aulmone et augmentation dicelloy, la somme de douze cens livres ; et comme de faict il baille et paye présentement à ladicte dame supérieure et aud. syndic la somme de six cens livres en pistolles, escuts d'or, quarts descuts et aultre bonne monnoye de cours, et en onltre a promis ledict seignenr luy meubler une chambre selon sa qualité dans ledict monastère et a promis de payer la sommode six cens livres de pension annuellement assignée sur sa mestayrie de La Bierge, paroisse de Milhac, etc. »
[4] Nomination de
dame Françoise de Boisseuil, prieure :
« Aujourd'hui, premier du mois d'apvril mil six cens quatre-vingt-quatre, le Roy estant à Versailles bien informe des bonnes mœurs, pieté, dévotion, suffisance et aultres louables qualités qui se rencontrent en la personne de sœur Françoise de Boisseuil, religieuse de l'ordre de Saint-Dominique ; désirant en cette considération de la traiter favorablement, Sa Majesté luy accorde et faict don du priore de St-Pardoux-la-Rivière dudict ordre de Saint-Dominique au dioceze de Périgueux, vacant par le décès de Marie Gasparde Pot de Rhodes, dernière prieure dudict prioré, m'ayant Sa Majesté commande de luy en expédier toutes lettres et despesches nécessaires en cour de Romme et ailleurs, en vertu du présent brevet quelle a signé de sa main et faict contresigner par moy, son conseiller en tous ses conseils, secrétaire d'Etat de ses commandements et finances. Ainsy signé Louis et plus bas Phelipaux.
[5] A monsieur le
séneschail, juge royal, civil et criminel de la ville et prevoste de Thiviers.
« Supplie humblement
Angélique de Boisseuil, dame prieure du monastère royal de
St-Pardoux-la-Rivière en Périgord, ordre de Saint-Dominique, et frère Jean
Alran, prestre et religieux dominicain, docteur en théologie, scindic dudict
monastère, seigneurs hauts justiciers et féodaux du bourg et paroisse de
st-Pardoux. Disant que le sieur Chaulet de La Brousse, lieutenant de la
Jurisdiction de St-Front-la-Rivière.qui est dans la partie dont la dame Dalony
est dame justicière, et François Reytier, sieur de Labassetie, habitants au
bourgt de St-Pardoux-la-Rivière, affectent d'aller pescher journellement dans
la rivière de Dronne, qui est dans l'estendue de la seigneurie de St-Pardoux,
avec fillets de toutes espesses et en dernier lieu et le vingt-huit du moys de
may dernier. Dequoy les remonstrants auroient porté leurs plaintes devant
messieurs les officiers de la maitrize particulière des eaux et forests de
Guyenne, qui, attendu leur distance, leur auroient permis dinformer des faicts
contenus en leur plainte par devant vous en qualité de plus proche juge royal
des lieux. Ils vous requièrent qua la veue de lapointement portant vostre
commission du premier du courant, eu acceptant icelle. leur permettre de faire
assigner par devant vous les tesmoins qu'ils entendent faire ouir et ferez
bien... » Suivent les signatures de la prieure, du syndic et de Rougier, leur
procureur, puis l'ordonnance du juge, signée Gaillard, juge royal. Et
Puyrajoux, greffier.
La prieure du monastère
n'avait d'ailleurs pas seulement le droit de pêche sur le cours de la Dronne
dans l'étendue de sa juridiction, mais encore le droit exclusif d'y construire
ou laisser construire des moulins ou autres usines. C'est ce qui ressort d'un
acte passé par Me Desport, notaire royal, le 19 novembre 1710, entre frère Jean
flarbot, syndic, et Jeanne Pastoureau, veuve Bonnamour, à l'occasion de la
prise de possession du moulin de Séguinie et dépendances, et dans lequel il est
dit que:
« La dame prieure ayant la seigneurie de St-Pardoux a elle appartenant, avec la justice moyenne et basse, avec toutes leurs autres prérogatives, comme droit de construire des monlins et droit d'accorder la construction djceux avec tout droit de pesche, en conséquence de la fondation faite dudict monastère par la dame Marguerite, vicomtesse de Limoges, en lan 1295, et en conséquence de ce que ledict monastère a cy devant donné permission a Emeric Bonnamour de construire ledit moulin joignant le présent bourg sur le fleuve de Dronne... sous les conditions que ledict moulin est dans la fondante et directité dudict monastère et que la moitié de lutile est seulement accordée audict Emeric Bonnamour, l'autre moitié restant en propre andlct monastère de St-Pardoux-la-Riviere... »
[6] Le monastère avait encore sur les paroisses suivantes des rentes que nous n'indiquerons que par la date de l'année, pour ne pas faire double emploi. — Antonne, 1347, 1351, 1310, 1362, 1368, 1375, 1512. — Brassac, 1480 -Bonneval. 1480,1481. — La Chapelle-Pommier, 1603. - Champagnac. 1324, 1344. - Chancelade, 1521. — St-Etienne-le-Droux. 1444. — St-Front-de-Champniers, l511. — St-Martial-de-Valette, 1458. — Villars, 1459, 1479. — Augignac, 1498, 1525, 1550, 1614, 1825, 1692. — Nontron, 1351, 1416, 1444, 1445, 1449, 1479, 1531, 1557. — Périgueux, 1464, 1494, 1530 et 1536.
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