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Source: Bulletin SHAP, tome XI (1884), pp.45-63 & 189-237.

pp.45-63:

ESSAIS TOPOGRAPHIQUES,

historiques  et  biographiques sur l'arrondissement de nontron (Suite).

 

VII. - Commune de St-Pardoux-la-Rivière. (Suite.)

La seigneurie de St-Pardoux fut, ainsi que nous l'avons dit, vendue, quant à la partie réservée aux vicomtes de Limoges, par Henri, roi de Navarre, à Antoine Vigier de St-Mathieu, suivant acte du 28 juin 1581, dont nous extrayons ce qui suit :

« Scachent tous presens et advenir que aujourd'huy vingt huictiesme jour de juin mil cinq cens quatre-vingt-ung, reignant le serenissime prince Henri, parla grâce de Dieu, roy de France, en la ville de Montignac-le-Comte, seneschaussee de Perigord, et dans la maison de François Labrousse, en ladicte ville, heure de quatre heures après midy, par devant nous notaires soussignés, presens les tesmoins cybas nommes, ont estes personnellement establis honorables et discrètes personnes Jehan de La Fourcade, sieur de La Fuie, conseiller du roy de Navarre et trésorier général de sa maison et finance, et Bernard de Charron, aussy conseiller dudict sieur roy de Navarre, maistres des requestes de son hostel, son garde des sceaux et juge d'appeaulx en son comte de Perigord et vicomte de Limoges, au nom et comme procureurs dud. sieur roy, assistes de maistre Jacques Deschamps, sieur de La Bouchardye, et secrétaire général en son comte et viscomte, lesquels de leur bon gre et volonté, en vertu des pouvoirs à eux donnés par ledict sieur roy de Navarre, en vertu de la procuration dont la teneur sensuit (suit la procuration datée de Nérac le treiziesme jour de may 1581, donnée par Henry, roy de Navarre, seigneur souverain de Bearn et de Donnezan, comte de Perigord et viscomte de Limoges estant, y est-il dit, nécessaire que nous vendions auscunes paroisses, membres et portions de nostre dict domaine, pour subvenir et acquitter de nos debtes et despenses ordinaires de nostre maison) ont vendu, cedde, quitte, remis, transporte et par ces présentes vendent, quittent, remettent et transportent perpétuellement en héritage sans aucune faculté de rachapt, à messire Anthoine de St-Mathieu, seigneur dudict lieu et de Javerlhac, chevalier de l'ordre du roy, gentilhomme ordinaire de sa chambre, habitant dud. lieu de St Mathieu en Poitou, illec presant stipullant pour luy et pour ses successeurs, ayant droit et cause, ascavoir les bourgs et paroisses, terres et seigneuries de St Pardoux-la-Rivière, St-Martial-de-Valette, despendant de la baronnie de Nontron en ladite viscomte de Limoges et seneschaussée de Perigord, lesquelles paroisses, par le moyen du présent contract de vente, sont et demeurent dixtraites et ecclipsees de ladicte baronnie de Nontron à perpétuité et à jamais, en faveur dudict sieur de St-Mathieu, de ses hoirs, successeurs et ayant cause, ainsy quelles sont limitées et confrontées, ascavoir ladicte paroisse de St-Pardoux-la-Rivière, aux limites de la paroisse de Villars, que tiennent à présent les héritiers de feu sieur de La Martonnie d'une part, à la paroisse de St-Front la-Rivière, tenue par le sieur de La Renaudye, d'autre, avec les paroisses de Romain, St-Saux, , que Lient le sieur de La Vauguyon, d'autre, avec la paroisse de St-Angel tenue par le sieur de St-Mathieu, d'autre, et à la paroisse de Nontron, d'autre. (Suit la délimitation de St-Martial-de-Valette). Avec la disposition et provision de tous offices pour l'exercice de la justice desdictes deux paroisses lous droits de justice et jurisdiction haute, moyenne, basse, mere, mixte, impere, tels et semblables ainsy aux mesmes droits, tiltres et qualités que led. sieur roy et ses prédécesseurs ont accoustume de jouir et user comme barons de la ville et baronnie de Nontron, sauf le prétendu droit de basse ou moyenne justice, que l'abbesse du monastère de St-Pardoux dit luy appartenir audict St Pardoux. Ont aussy lesdicts presens vendeurs vendu aud. sieur de St-Mathieu les cens, rentes, droits dacapte, de prelations, lods et ventes, péages, greffes, vigueries, plassages, espans, profficts, revenus et esmolumens quelconques appartenant audict sieur roy de Navarre et dont ses receveurs fermiers ont accoustume de jouir, prendre et percevoir esd. bourgs et paroisses, ensemble les hommages des fiefs, arrière-fiefs, si aucun en y a, estant au dedans lesdictes paroisses et despendances de la baronnie de Nontron, et ou par inadvertance ou autrement aucun des arrières-vassaulx estant dans lesd. paroisses et despendances de la baronnie de Nontron obtiendraient et feraient hommage aud. sieur roy de Navarre et de ses successeurs, seront lesd. hommages de nul effet et valleur. Consistent lesdicts cens, rentes et fondantes, selon conte rendu par Daulphin Pastoureau, receveur de lad. baronnie, en lan mil quatre cent soixante-dix-huict. C'est ascavoir en lad. paroisse de St-Pardoux huict sols six deniers, froment neuf sestiers, advoine huict sestiers, seigle huict sestiers deux boisseaux et unze gellines sur six villages. (Suivent les revenus de la paroisse de St-Martial). Pour de tout ce qui du est et tous autres droits de guet, corvées, tailles au quatre cas sy aucuns en y a, noms, droits, raisons et actions aud. sieur roy de Navarre, appartenant esd. bourgs et paroisses jouir et user par led. sieur de St-Mathieu, ses hoirs, successeurs et ayant cause, perpétuellement et avec telles et autres les autorités, privilèges, prérogatives, et preheminences que led. sieur roy de Navarre comme baron susdict avant ladicte vendition pouvoit jouir esd. bourgs et paroisses, ensemble pouvoir dy faire ériger fourches patibulaires en tel ou tel endroit des dictes paroisses que bon semblera aud. sieur de St-Mathieu. (Suit une exception sur ce dernier point pour la commune de St-Martial). Sans réserver ni retenir autres choses aud. sieur roy de Navarre ny à ses successeurs, viscomtes dud. Limoges, esd. bourgs et paroisses ainsy vendues et dixtraites, que tant seulement l'hommage lige, foy et serment de fidélité, lequel dict sieur de St-Mathieu, sesd. hoirs, successeurs et ayant cause seront tenus de faire et prester audit sieur et à ses successeurs viscomtes de Limoges, au debvoir d'un baiser à la joue à chasque muance de seigneur et de vassal.

Le ressort des appellations interjetées des juges ordinaires desd. bourgs et paroisses rassortiront par devant le juge dappeaux dud. viscomte de Limoges et a este dit que la justice desdictes deux paroisses sera rendue doresnavant au nom et soubz l'autorité dud. sieur de St-Mathieu, qui en prendra tous les fruicts, promets, revenus et esmoluments, et les causes qui sont apresant pendantes pardevant le juge de la ville et baronnie de Nontron, seront jugées soubz l'autorité et jurisdiction dud. sieur de St-Mathieu esd. paroisses, sans pouvoir estre expédiée en ladicte ville de Nontron, et le cas advenant que ledict de St-Mathieu obtint permission du roy pour ériger des foires et marchés dans lad. paroisse et bourg de St-Pardoux, ledict roy de Navarre et ses officiers de Nontron ne pourront empescher, pourvu que lesd. foires et marchés se tiennent autres jours que ceux que l'on a acoustume de tenir les foires et marchés audict lieu de Nontron, et a este ladite vendition faicte aud. sieur de St Mathieu, pour et moyennant le prix et somme de quatre mille trois cens trente-trois escus et tiers descus sol, laquelle somme led. sieur de St-Mathieu a illec et en présence de nous notaires et tesmoins soubsnommes, payée et delivree comptant aud. sieur roy de Navarre es mains dud. Deschamps en douze cens escus soleil, cinq cens pistolles, treize cens quatre-vingts festons, cinq cens quatre-vingt dix-neuf escus, ung tiers de franc d'argent et tiers descus, cent escus en realles, cent escus en quart descus et autre menue monnaie jusques à ladicte somme de quatre mille trois cens trente-trois escus, ung tiers descus[1], de laquelle somme lesquels procureurs pour le roy de Navarre, ensemble ledict Deschamps, sont dit et se sont tenus pour contants, satisfaicts, bien pourvus et de ladicte somme ont quitte et quittent led. sieur de St-Mathieu, promettant ne luy en faire jamais aucune demande et a charge et condition expresse que lesd. procureurs seront tenus, comme ont promis rachapter tant la partie des terres et seigneuries de Lausse et Terrasson de la dame ou seigneur de Nouailles, que les paroisses Daubas, du Cheylard et enclaves de St Michel du seigneur de Feletz... Lesquelles paroisses ainsy rachaptees demeureront par exprès affectées, hypothéquées aud. sieur de St-Mathieu pour la garantie des lieux et paroisses susconfrontees et par luy acquises esd. bourg, paroisses, terres, seigneuries de St-Pardoux et de St-Martial. (Suivent les clauses ordinaires de mise en possession et de garanties). Fait en présence de maistre François Chapon, juge de la jurisdiction de Montignac; Jean de Beaulieu, sieur de Filolye ; maistre Martial de Faure, appothicaire, habitant de la ville de Périgueux, tesmoins requis et a ce appelés. Ainsy signe au pied de loriginal des présentes, de St-Mathieu, de La Fourcade, Charron; Deschamps, Chappon, de Beaulieu, de Faure et Dulac, notaire royal, avec maistre Jean Griffon, notaire royal. »

La vente ci-dessus fut ratifiée par le roi de Navarre et par un autre acte du 18 juillet 1581, vérifié le 19 du même mois en la Cour des comptes siégeant à Nérac, ainsi qu'il résulte de copies authentiques alors délivrées à l'acquéreur et que nous possédons. A la suite de ces actes se trouvent également celui du 15 avril 1578, par lequel les paroisses d'Aubas et du Cheylard, avec les enclaves de St-Michel, avaient été détachées de la châtellenie de Montignac et vendues au susdit François de Féletz, ainsi que la revente faite par ce dernier au roi de Navarre le 28 juin 1581 pour le même prix et somme, est-il dit, « de dix-neuf cens vingt trois escus ung tiers provenant de la vente et cession cejourd'hui faicte par lesd. procureurs Fourcade et Charron au seigneur de Saint-Mathieu, des bourgs et paroisses de Saint-Pardoux-la-Rivière et Saint-Martial-de-Valette, dixtraites de la baronnie de Nontron. » En conséquence, c'est à tort qu'après sa visite aux archives de Pau et dans son rapport de 1842 au conseil général de la Dordogne, M. Dessalles, confondant ces divers actes, y a inséré la mention suivante, au titre de Saint-Pardoux-la-Rivière et Lavalette : Rachat de ces lieux vendus au sieur de Féletz et revente au sieur de Saint-Mathieu, 1581.

Cette partie de la seigneurie de St-Pardoux n'a donc jamais appartenu ni aux Seguin, ni à Raymond de Saint-Martin, ni à François de Féletz, mais aux vicomtes de Limoges jusqu'en 1381 et ensuite à la famille Vigier de Saint-Mathieu jusqu'au 2 avril 1612, époque à laquelle, lisons-nous dans un mémoire judiciaire de ce temps :

« Anthoine Dusolier, avocat, et Augustin Guilhonier, secrétaire du comte de Saint-Pol, en vertu d'un exécutoire du 9 août 1599 et d'un autre du 20 juillet 1601, auraient fait commandement à Anne Vigier, héritière de Jean-Geoffroy de Saint-Mathieu, seigneur de Bellussière, de payer quatre mille livres par luy deubs aud. de Saint-Pol par luy cèdes aud. Dusolier. A faute de payer, la seigneurie de Saint-Pardoux avec ses appartenances, fruicts, proffits, revenus de justice, cens, rentes, fuyes. guerennes et toutes autres dépendances et le repaire noble de Beaumont auroient estes saisis avec les métairies de Brin, et la cour, par décret du 2 avril 1612, auroit adjugé à Michel Bordier, juge de la baronnie de Saint-Pardoux, la seigneurie dud. Saint-Pardoux avec les fruicts pour quatorze mille livres. »

 

Ledit Michel Bordier associa au bénéfice de son enchère, par moitié et pour la somme de sept mille livres, messire d'Abzac de Ladouze, seigneur du Petit-Vilars, dans la même paroisse; ce qui constitue un second démembrement.

Quelques années plus tard, Michel Bordier céda ses droits à Henri de Bourdeille, qualifié de seigneur de Saint-Pardoux-la-Rivière, dans un acte du 9 novembre 1629, entre le prieur du monastère et hault et puissant seigneur messire Henry de Bourdeille, seigneur comte dudict lieu, et de Montuson, Latourblanche, vicomte d'Argis, marquis d'Archiac, seigneur de Saint-Pardoux-la-Rivière et autres places. »

Acquise du seigneur de Bourdeille par le seigneur de Jumilhac, cette seigneurie passa dans la famille de Lamarthonie, ainsi qu'il résulte d'un acte du 7 janvier 1715 entre le monastère et messire Jean Quilhac, curé de Saint-Front-la-Rivière, au sujet du paiement de rentes sur le moulin des Couteliers, autrement Chaminade, et d'un procès pendant au Parlement de Bordeaux, le dit acte portant transaction, conformément à l'avis de messire Jean-Gaston de La Marthonie, marquis du dit lieu, St-Jean. Puybelard et en partie de Saint-Pardoux.

Par contrat du 7 septembre 1720, le dit sieur de La Marthonie céda, pour 4800 livres, à la dame prieure du monastère, la partie de seigneurie et de justice provenant du dit Bordier.

L'autre partie, restée aux mains de la famille d'Abzac, fut dévolue, après la mort de Jean d'Abzac, son frère, à dame Renée d'Abzac, fille de Jacques d'Abzac de Ladouze et de Catherine de Pérusse d'Escars, laquelle épousa le 24 octobre 1701 messire Claude Dalony, chevalier, qualifié depuis de seigneur de Saint-Astier, de Saint-Pardoux et autres places. Ces derniers habitèrent en leur château du Petit-Vilars, paroisse de Saint-Pardoux, et plaidèrent, de 1716 à 1722 et années suivantes, contre le monastère, au sujet de l'exercice de la justice dans la dite seigneurie ; ce qui donna lieu à des requêtes, sentences judiciaires et productions de documents historiques, dont nous allons coordonner et publier en note les débris pour ne pas interrompre l'enchaînement de notre récit. [2]

En outre et en 1740, d'autres difficultés judiciaires s'élevèrent entre les mêmes parties à l'occasion des droits honorifiques dans l'église de Saint-Pardoux-la-Rivière, suivant requête du 1er août 1740, dont nous donnons l'extrait suivant :

A Monsieur le sénéchal de Périgueux ou son lieutenant général au siège de Périgueux.

« Supplie  humblement Renée d'Abzat de La Douze, veuve de messire Claude d'Allogny, en son vivant .chevalier, seigneur du Puy Saint-Astier, disant que pour repondre à la requeste de dame Angélique de Boysseuil, dame prieure du monastère et communauté des dames religieuses de Saint-Pardoux-la-Rivière, signifiee le l2 juin dernier, que la qualité de la suppliante dame de la haute justice de la moitié du bourg et paroisse de Saint-Pardoux, la situation de l'esglise paroissiale dans l'enceinte des bornes et limites de sa justice, son droit et sa possession ancienne de faire sonner à deuil dans la dite esglise pendant quarante jours pour chacun des morts de sa famille et à l'occasion de leur décès, sont des faits si certains et même si notoires dans le bourg et paroisse de Saint-Pardoux, dans les lieux circonvoisins et dans l'étendue de la présente seneschaussée, que leur notoriété est  suffisante pour en établir la preuve... C'est pour la conservation des mêmes droits et pour y être maintenue à l'exclusion de la dame de Boisseuil, que la suppliante a été obligée de se pourvoir en ce siège pour y faire reprimer les téméraires entreprises formées par la dite dame prieure de faire sonner à deuil dans lad. esglise parroissiale de Saint-Pardoux pendant quarante jours à l'occasion de la mort de feue dame Françoise de Boisseuil, prieure, à son décès et d'assurer les droits de faire sonner ainsy à deuil au décès des dames prieures qui lui succéderont à l'avenir... Suit la discussion des moyens présentés par la dite dame prieure dans sa requète: où elle exposait : « Que le droit de patronage de l'esglise de Saint-Pardoux lui appartenoit ; 2° que la présentation des curés de lad. paroisse et notamment celle du sieur curé d'aprésent, fut pourveu du même bénéfice sur sa présentation et nomination, est une preuve légitime du droit de patronage ; 3° que lad. prieure seroit fondée à concourir aux droits honorifiques en qualité de dame de la moyenne et basse justice et de quelque portion de la haute justice quand même elle nauroit que cette seule qualité ; 4° que son droit et sa pocession de faire sonner à deuil en qualité de patronne de la dite esglise sont des exceptions suffisantes pour fonder sa relaxance...» A quoi la dame d'Allony répondait : « Que la dame prieure n'avoit en sa faveur aucune des preuves anciennes et conformes à celles exprimées dans l'ordonnance de François Ier donnée à Villers-Cotterest en l'année 1539 pour justifier quelle eut donné letre matériel à lesglise de Saint-Pardoux, quelle leut fondée, bâtie et dottée... La présentation et nomination du curé dont se prévaut lad. dame, fut-elle justifiée, n'étant pas suffisante pour luy attribuer le droit » de patronage et conférer les droits honorifiques suivant la doctrine de M. Maréchal... Que d'un autre côté, lad. dame prieure ne justifie pas quelle ait le droit de moyenne et basse justice et que, leut elle, il nen résulterait pas quelle eut le droit de faire sonner à deuil dans lesglise paroissiale ; que lors même quelle justifièrent quelle eut une «portion de la haute justice, elle n'auroit pas à participer aux droits honorifiques, à cause de la situation de lesglise dans l'étendue de la part de justice appartenant à la suppliante... »

En conséquence, cette dernière demandait que, sans avoir égard à choses dites ou alléguées par la dite dame prieure, elle fut : « Maintenue et conservée dans le droit et dans la possession de faire sonner à deuil dans la dite esglise pour les morts ne sa famille, et en conséquence faire défense aux dames prieures du monastère de Saint-Pardoux de le faire à l'avenir... »

 

Ce qui précède nous amène naturellement à la nécessité de compléter ici l'historique des institutions de l'église paroissiale de St-Pardoux, dont la cure dépendait de l'archiprêtré de Condat-Champagnac et était à la nomination de l'évêque de Périgueux. Nous avons vu cependant que le 2 des kalendes de juillet 1311, le pape Clément V rendit une bulle par laquelle il annexa cette cure au monastère de St-Pardoux, avec le droit de présentation d'un vicaire perpétuel, droit consacré par sentence rendue en 1372 à rencontre des prétentions dudit évêque, sous la réserve de l'approbation de ce dernier. C'est ce qui résulte notamment des pièces suivantes :

A Monseigneur illustrissime et révérendissime Pierre Clément, seigneur evesque de Périgueux, ou a messieurs vos vicaires généraux.

« Nous sœur Franzoise de Boisseulh, nommée par sa majesté prieure perpétuelle du monastère royal de Saint-Pardoux-la-Riviere, ordre de Saint-Dominique, de votre dioceze, sœur Anne de Romain, sous prieure... » (Suivent les noms de quinze autres religieuses que nous reproduirons bientôt dans le catalogue du personnel) « toutes religieuses professes dud. ordre dudit prieure, salut en Notre Seigneur. Comme il vacque apresent ou qu'il soit venu a notre connaissance vacquer l'esglise paroissale de St-Pardoux-la-Riviere par le deces de messire Michel de Mathieu, prêtre de votre dioceze, arrive le vingtseptiesme du mois de may dernier, possesseur pacifique de ladite esglise, de laquelle la vacquance arrivant, la présentation nous appartient a raison de notre dit prieure et a vous, monseigneur, ou a messieurs vos vicaires généraux, la collation, la provision ou toutte autre sorte de disposition a raison de votre dignité episcopale, nous avons présente et présentons a ladite église paroissiale ou a la vicairie perpétuelle de St-Pardoux-la-Rivière messire Pierre Bourcin, prêtre et cure de Parcou, dans votre dioceze, comme digne et capable de le pourvoir de ladite église paroissiale ou vicairie perpétuelle par la valeur et teneur des présentes, que nous avons signes de notre main, fait apposer notre sceau et qui a ete soubsigne par le R. P. Alran Jean-Louis, prédicateur général dans notre ordre, confesseur et scindic Fait et ordonne en notre dit prieure de St-Pardoux-la-Riviere, le cinquiesme du mois de juin mil sept cens et sept. »

Le 28 mars 1740, pareille présentation fut faite par ladite dame Françoise de Boisseulh en la personne de messire Jacques de Caignac (Campniac) de Romain, écuyer, gradué en l'université de Poitiers, minorisé du diocèse, habitant au grand séminaire de Périgueux, en remplacement de messire Louis Fourmigier, curé, décédé le 26 dudit mois de mars.

Quant à la prise de possession par le curé, récemment nommé, voici comment il y était procédé, d'après un acte du XVIIe siècle :

 

« Ce jourd'hui vingtiesme jour du mois d'apvril mil six cens et trois, avant midy, au lieu et bourg de Saint-Pardoux-la-Rivière, en Perigord, et au devant la grande porte de lesglize paroissiale dudict lieu, par devant moy notayre tabellion royal et tesmoings cy bas nommes et escripts, a comparu messire Anthoyne Roby, prestre, habitant au village de Las Brugnas, paroysse de Romaing. lequel parlant a messire Pierre Auriebu, prestre, habitant audit St-Pardoux, luy adict et remonstre qu'il a este dhuement pourvu par messire Jehan Martin, evesque de Perigueulx, de la vicayrie perpétuelle de lesglize paroissiale dudict St-Pardoux-la-Rivière, avec tous droicts, proficts, revenus et esmoluments deppendants dicelle, comme iceluy Roby a faict apparoyr par ladite provision en dhue forme, en datte du quinziesme, apvril mil six cens et troys, signée Martin, evesque de Perigueulx, demandant audict Auriebu de le mettre en possession de ladicte esglize et vicayrie perpétuelle de St-Pardoux, droicts, revenus et esmoluments deppendants dicelle, avec inhibitions et deffenses faictes a touttes personnes de le troubler ny empescher dans la possession et jouyssance diceulx. Lequel Auriebu, après avoir veu et leu avec seing la susdite provision a prins par la main droite ledict Roby et iceluy a mis en possession de ladicte esglize et vicayrie perpetuelle dud. St-Pardoux, avec tous droicts, profîicts, revenus et esmoluments appartenants et deppendants dicelle par lentree de la grande porte de ladicte esglize, lequel Roby, en signe de possession, a prins de leau bénite au bénitier de lad. esglize et en a bailhetant aud. Auriebu, prestre, qua nous, notayre soubsigne, et tesmoings bas nommes, et plusieurs aultres y assistants. Apres a sonne la cloche qui est au dessus la grande porte servant pour appeler les habitants du présent bourg et paroysse lorsque le cure ou aultre prestre vont dire messe en ladicte esglise et dillec sen est alle au devant lautiel de monsieur Sainct-Pardoux, sest mis a genouils devant icelluy, a faict sa prière a Dieu, après a revestu des ornements presbyteraux, a célèbre la messe et bailhe loffrande aux dicts assistans, a faict touttes cérémonies et conformément aux cures jadis de lad. esglize, le tout en signe de possession. Dont et du tout de ce que dessus a este audict Roby ce requérant octroyé acte par moy dict notayre soubsigne, pour luy servir comme de raison, et que luy ai remis soubs le scel royal, en présence de maistre Jehan Combaud, greffier, maistre Léonard David, notayre et procureur dudict St-Pardoux, JehandonBeynet,AnthoineChampaignat, praticien, Jehan Villemiane et Gohier Tamisier, sacristain, tous habitants dud. St-Pardoux, qui ont signe avec Barnard, notayre tabellion royal, et incontinent après ledict service sen seroit, alle ledict Roby, sortant de lesglize paroyssialle en lesglize du monastère et presant au devant le ferrat des dames religieuses, parlant a frère Léonard Bordes, scindyc provisionnel dud. monastère, et a Jehanne de Clerambaud, dame prioresse, leur a dict et remonstre que dessus a este bien et dhument pourvu de la vicayrie perpétuelle dud. St-Pardoux sur la présentation de ladicte dame prioresse, les priant de le vouloir recevoyr, ce que ladicte dame de Clerambaud et led. de Bordes, scindyc, luy ont accorde la dicte possession... Faict par devant..., etc. »

 

Le monastère était, d'ailleurs, tenu de pourvoir à la subsistance du vicaire perpétuel, nommé sur sa présentation, ainsi qu'il résulte de la pièce suivante :

« Cejourd'hui vingt troisiesme du mois de febvrier mil six cens trente six, au monastère de St-Pardoux-la-Riviere, en Perigord, et au parloir diceluy, a l'heure de vespres, a comparu messire Michel Mathieu, prestre, lequel parlant aux personnes de devostes dames Catherine Pot, prieure dud. monastère, et Franzoise Pot, soubs prieure, et de frère Bernard Depeyronin, scindyc, leur a dict etremonstre que cejourd'huy mesme soubs leur bon plaisir et en conse quence de l’acte de nomination a luy donne comme appartenant audict monastère et ensuite a luy obtenu ses provision du seigneur evesque de Perigueux, représentation dicelles cejourd'huy mesme auxd. dames et scindyc, il a pris la réelle et actuelle possession de la vicayrie perpétuelle comme despendant dud. monastère et nomination diceluy, sous les conditions faictes et accordées verballement cy devant, que lesd. dames et scindyc dud. monastère seront tenus de luy bailher annuellement a commencer a la feste de Sainct Michel prochaine, quinze sestiers de bled, mesure de Chaslus, autrement dud. monastère, a scavoir moytie froment, laultre moytie segle, ensemble quatre barriques de vin payables a la feste de Sainct-Martin aussy prochaine. Ledict Mathieu, vicayre susdict, jouira aussy dung pre appele de la cure et aussy dung chenebal appelé de Chaminade, et tout ainsy que ses devanciers ont accoustume den jouir sans que lors ny pour l'advenir il puisse prétendre ny demander aucune chose quelle que ce soit auxd. dames scindyc et monastère, pour raison de ladicte vicayrie perpetuelle, appartenances et deppendances dicelles, a quoy il a renonce et renonce par ces présentes, comme reconnaissant le surplus estre dépendant de la cure dud. Monastère.

Dont il a este faict acte... »

Signé des parties, des témoins et de Me Beausoleil, notaire royal héréditaire.

 

R. de Laugardière.

(A suivre.)

 

Source: Bulletin SHAP, tome XI (1884), pp. 189-237.

 

ESSAIS TOPOGRAPHIQUES,

historiques et biographiques sur l'arrondissement de nontron (Suite).

 

§ VII. - Commune de St-Pardoux-la-Rivière. (Suite.)

Il résulte de ce qui précède que du XIIIe siècle à la fin du XVIIIe, la seigneurie de Saint-Pardoux appartint divisément à deux seigneurs distincts. Nous avons indiqué le personnel de l'une de ces deux parties, et il nous reste, pour compléter cet historique, à donner celui de l'autre, c'est-à-dire du monastère.

Or, et en ce qui concerne les ouvrages déjà publiés, le Gallia christiana se borne à rappeler qu'en 1526, Jeanne dite la Bâtarde de Guyenne était abbesse de ce monastère, et que le 8 juillet de cette année, elle déclara avoir reçu de Guillaume Proudhomme, questeur général, cent livres tournois pour la pension annuelle que lui accordait le roi, qui avait droit de nomination.

Mais, l'abbé de Lespine, vol. 35, p. 126, donne le catalogue suivant des dames abbesses, d'après, dit-il, les archives du monastère :

1° De 1 à 5 …………….

6° Mte Vigier de Hautecorne

7° ………………………..

8° Bone de Lespinalh, 1384.

9° Sereine Destraisat.

10° Riche Fine.

11° Béatrix de Belhes.

12° Fine d'Arrago.

13° Perette de Lamarche.

14° Agnès.

15° Agnette de La Barde.

16° Agnès de Belhasi.

17° Bestrict, 1318.

18° Guillemette de Solio, morte le 9 février 1430.

19° Pétronille de Marmayt, morte le 6 juin 1451.

20° Catherine Grelière, morte en 1457.

21° Soubeyrane de Pompadour, morte le 14 août 1473.

22° Marie Authier, morte le 19 août 1498.

23° Jeanne de Guyenne, morte le 31 janvier 1541.

24° Marguerite de Rochechouart, de 1546 à 1566.

25° Jeanne de Clérembault, 1566.

26° Nicole de Saunier de La Barde, morte le 23 septembre 1626.

27° Catherine Pot de Rhodes, qui fit bâtir une partie de la maison et mourut le 10 février 1684.

28° Gasparde Pot de Rhodes, de 1645 à 1684, et qui fit bâtir une autre partie de la maison.

29° Françoise deBoisseulh, de 1684 à 1739.

30° Angèle de Boisseulh, morte le 15 mai 1741.

D'autre part, notre savant confrère M. Philippe de Bosredon a publié dans le Bulletin de la Société historique du Périgord, année 1874, une notice intéressante du personnel religieux de notre province, et nous y relevons, pour compléter et rectifier celle de Lespine, la nomenclature suivante des abbesses du couvent de St-Pardoux-la-Rivière :

 

1 à 5, Néant.

6° Marguerite Vigier de Hautecorne, sixième prieure.

7° N. Bestrict.

8° Bonne de Lespinat, 1384

9° Guillemette de Solio, 1440.

10° Pétronille de Marmoyt, 1451.

11° Catherine Grelière, 1457.

12° Souveraine de Pompadour, morte en 1473.

13° Marie Autier, morte en 1498.

14° Jeanne de Guyenne, morte en 1541.

15° Louise de Cantuel résigne en 1546.

16° Marguerite de Rochechouart, pourvue en 1546, résigne en 1566.

17° Jeanne de Clérembault, pourvue en 1566, résigne, à son tour, en faveur de Marguerite de Rochechouart ; puis, sur une seconde résignation de cette dernière, reprend possession du prieuré en 1582.

18° Nicole de Saunier de La Barde, pourvue en 1611, résigne en 1625.

19° Catherine Pot de Rhodes, pourvue en 1625, résigne en 1645.

20° Françoise-Gasparde Pot de Rhodes, nièce de la précédente, pourvue en 1645, morte en 1684.

21° Françoise de Boysseuilh, pourvue en 1684, résigne en 1741.

22° Angèle de Boysseuilh, nièce nièce de la précédente, pourvue en 1741.

 

M. de Bosredon ajoute : « Le nécrologe de St-Pardoux a fourni, en outre, les noms suivants, mais sans mention de dates, qui permettent de les placer dans leur ordre chronologique : Sereine d'Estraisat, Riche Fine, Beatrix de Belhes, Fine d'Arrago, Pérette de La Marche, Agnès, Agnette de La Barde, Agnès de Béthasi. »

Nous allons essayer, à notre tour, de compléter ces deux catalogues, à l'aide des débris des anciennes archives du couvent de St-Pardoux, en ajoutant au nom des abbesses ceux d'une grande partie de l'autre personnel, c'est-à-dire des prieurs et des simples religieuses :

 

1293. Le jour de la Ste-Trinité, prise de possession du monastère par six religieuses de Prouille (Nadaud).

1293. Donation par Pétronille Seguin, religieuse, et toute sa famille, l'une des premières de la contrée. Pétronille Seguin dut être la première abbesse, ce qui expliquerait cette donation ainsi que celles faites en 1295 et 1324.

1295. Guillaume Aurelhi, prieur et bienfaiteur du monastère.

1302.— Estienne Pichaud, prestre, scindic et bienfaiteur.

1303.Armand de La Brande, prestre, scindic et bienfaiteur.

1304. Agnès Robert, religieuse et bienfaitrice.

1305. Agnès de Magnac, religieuse et bienfaitrice, avec son frère Ytier de Magnac, escuyer, de Nontron, dut être la deuxième abbesse désignée par Lespine, sous le seul prénom d'Agnès.

1307. Sereine de Gayrac, prieure, figure en cette qualité sur la liste des bienfaiteurs du monastère et doit être la même que celle désignée par Lespine sous les noms de Sereine Destraisat.

1313. Beatrix, prieure, et Bernard Dauchier, prieur, font échange avec Ytier de Magnac (archives de Pau), 4e prieure.

1317. — Le 7 des ides de novembre, soror Melisende de Malomonte (de Maulmont), priorissa (5e prieure) et Francisons de Juliano, humilis prior, assencent le mas de Planando, paroisse d'Antonne.

 

Après Mme de Maulmont et sans indication de date, MM. de Lespine et de Bosredon désignent, comme sixième prieure, Marguerite Vigier de Hautecorne, dont les fonctions, d'après ce qui suit, durent être alors de bien courte durée.

1318. — En juin, soror Bestricts, humilis priorissa (7e prieure, mentionnée par M. de Bosredon) et frater Helias de Planes, prior, transigent avec Jean de Bretaigne au sujet de la justice de St-Pardoux.

1324. Catherine Vigier, religieuse, ne serait-elle pas la même que Marguerite Vigier ? Dans le cas contraire, elle a dû probablement être au nombre des prieures qui se sont succédé de 1324 à 1384.

1330. Pétronille Capelle, religieuse, suivant reconnaissance du 6 des ides de mars. Elle était évidemment prieure, bien que l'acte n'en fasse pas mention.

1332. Du lundi avant la nativité de saint Jean, vente par Hélie Darchier, prieur, à Raimond Saunier, de rentes sur Quinsac. Ce dernier est le même qui consentit l'acte de 1330.

1344.5 juin, investiture accordée à frère Bernard Darchier, prieur, par dame Ricarde de La Brande, qui était alors la 10e prieure.

1345.Du jeudi, fête de l'Exaltation de la sainte Croix, ratification de ventes à Fine Brune, prieure, et Bernard Darchier, prieur.

1351. Le 13 des kalendes de mais, frère, Hélie de Julian, prieur, et dame Brune de Glmmpniers, prieure, assencent à Raimond de Laurens deux pièces de fonds sur le mas de Planando, paroisse d'Antonne.

1362, 11 juillet. — Donation par Jean Malet à Adhémar Girbaudi, prieur.

1366, 1368. Reconnaissances de rentes en faveur de religioso fratre viro Adhemaro Girbaudi, priore.

1375. Jean Gourdon, prieur.

1384. Bonne de Lespinalh, d'après MM. de Lespine et de Bosredon, sauf à lui donner le douzième rang au lieu du huitième.

1430. Décès de Guillemette de Solio, prieure (Lespine, Bosredon).

M. de Bosredon mentionne cette dernière immédiatement après Bonne de Lespinalh, mais il est à croire que de 1384 à 1430, il y a eu d'autres prieures, parmi lesquelles M. de Lespine cite : Sereine Destraisat ; Riche Fine, qui pourrait bien être Fine Brune, de 1345 et 1351 ; Beatrix de Belhes ; Fine d'Arrago; Perette de Lamarche; Agnès...; Agnette de La Barde; Agnès de Belhasi.

1437, le 4 février. Donation au couvent par Jeanne Reynaud, religieuse.

1440, le 2 janvier.Donation d'Anne Romane, religieuse.

1445, le 22 novembre. Bail à cens de fonds dans la paroisse de St-Martin-le-Peint, consentie par honestis et religiosis dominabus Petronilla de Maumont, priorissa ; Margarita Bechada, subpriorissa; Gratiana de La Greliera et Maria Antreysa, sororibus seu monialibus.

Cette Pétronille de Maumont aurait alors été la 22e prieure et doit être la même que Pétronille de Marmoyt (au lieu de Maumont) décédée en 1451, d'après les deux premiers catalogues.

1445, 17 décembre. Ratification de Jean de Bretaigne à frère Jean Mathieu, prieur.

1452, 9 juin. Reconnaissance de rente à frère Johanne Mathei, prior.

1452, 29 juin.Arrentement d'un village dans la paroisse de St-Martin-le-Peint, par sorore Catharina de La Grelieyria, priorissa, 23e prieure, décédée en 1457.

1473, 14 août. Décès de Soubeyrane ou Souveraine de Pompadour, prieure.

1479, 31 janvier. Donation de N... d'Aixe, religieuse.

1479,26 avril. Arrentement d'un moulin, par reverendo in Christo patre Ytherio de Podio, in sacra pagina professore, ordinis sancti Dominici, priore ac scindico abbatiae sancti Pardulphi de Rippia.

1480,16 mai. Donation par Marguerite et Isabeau Fauconnes, religieuses.

1481, 4 septembre. Donation par Catherine de Royère de Coursou, religieuse.

1494. Martial de Sarrazat, prieur.

1498, 19 août. Décès de Marie Autier, prieure. (Lespine, de Bosredon.)

1500, 13 mars. Reconnaissance de rente en faveur de Johanna de Guyenne, priorissa; Antonia de Laron, subpriorissa; Susanna de Pompadour; Margarita et Isabella Fauconnies; Antonia Corbier ; Léonarda de Beaudeduit, et Francisca de Colonges, reliogisis. La même prieure est désignée dans un autre acte de rente du 7 mai 1500, avec addition des noms suivants : Catharina et Isabella de Manteau; Marthinia de La Barde et Maria de Lasteyrie, religiosis, et fratre Martiale Faversatu, priore. Dans un autre du 1er décembre 1501, avec la prieure, Suzanna de Pompadour et religiosis ad sonum Campanae congregatis, et de Bosco, sacrae theologiae magistro priore.

1510. André Billaud, prieur et sindic.

1524, 8 mars. Vente à Jehan de Arisio, prieur et sindic.

1528, 14 avril. — Jehan de Rex, docteur en sainte théologie, prieur et sindic.

1528, 14 juin. Frère François Raymond, prieur et sindic.

1532, 23 juin. Frère Jehan Garlaudy, docteur en théologie, prieur et sindic.

1536, 12 février. Frère Guillaume Spiaudy, prieur et sindic.

Dans les divers actes de rente qui précèdent, figurent avec ladite dame Jeanne de Guyenne, prieure, les nouvelles religieuses dont les noms suivent: Catherine de Curson; Jehanne de Cressac ; Marguerite de Noualhies ; Isabeau de Chastaignier; Marguerite du Barry ; Catherine Bruchard ; Jehanne Chaumette ; Ysabeau de Palieur ; Catherine et Marguerite de Lur; Anthonie de Beaudeduyt ; Anthonie et Marguerite d'Anglars; Marguerite Pastoureau; Marguerite de Guybourg; Loyse Chaumette, soubs-prieure ; Jehanne de Leyzac ; Marguerite de Bonneval ; Marguerite Colhette ; Gabrielle de Theilh ; Anne de Foix ; Ramonde Vigier ; Charlotte Plaisant : Françoise et Jehanne de La Porte ; Marie de Noualhies; Françoise de Badefol ; Raymonde de Lambertye, et Marguerite de Razat. D'après Lespine, Jehanne de Guyenne mourut le 31 janvier 1541. Elle avait été la 25e prieure, et elle fut remplacée par Louyse des Brousses, dont le nom manque aux deux premiers catalogues, mais que nous trouvons dans l'acte ci-après :

1542, 22 janvier. Reconnaissance de rente en faveur de Louyse des Brousses, prieure, Anne de Foix, soubs-prieure, et frère Guillaume Malauzon, prieur et sindic. Antoinette de Corbier ; Jehanne de Leyzac ; Marguerite de Bonneval; Isabeau de Chassaigne; Marguerite de Noailhes; Raymonde Vigier ; Jeanne Chaumette ; Antoinette et Marguerite d'Anglars ; Charlotte Plaisant ; Jehanne de La Porte, et Marie de Noailles, religieuses.

1542 à 1546. Louyse Chanluet, 27e prieure.

1546, 11 des kalendes. Marguerite de Rochechouard, (religiosa professa de Fontis Ebraldi preficitur in abbalissam monasterii monialum sancti Pardulphi per cessionem Ludovicae Chantuel). Cette 28e prieure céda sa place à Loyse Choumette d'après l'acte suivant.

1548, 30 avril. Reconnaissance de rente en faveur de Guilhaume Venuelly, prieur et sindic, de Loyse Choumette, prieure, Anne de Foix, soubs-prieure, et huit autres religieuses, dénommées dans les actes précédents. Les deux premiers catalogues ne parlent pas de cette 29e prieure, dont les fonctions furent reprises par Marguerite de Rochechouart.

1556, 13 juillet. Reconnaissance de rente dans laquelle figure avec Jehan Johannetti, prieur et sindic. Marguerite de Rochechouart, devenue ainsi la 30e prieure. Elle résigna en 1566, et fut remplacée par la suivante :

1559, 27 avril. Reconnaissance de rente à Marguerite de Bruchard, prioresse; Marguerite de Lur; Raymonde de Lambertye ; Antoinette de Saint-Victor ; Jehanne et Magdeleine Goutandy ; Gabrielle du Theil et autres déjà nommées. Les deux premiers catalogues ne parlent pas de cette 31e prieure, non plus que de Marguerite de Rochechouart, devenue prieure pour la troisième fois, suivant les actes ci-après :

1571, 14 février. Bail à ferme du moulin de Séguinie, paroisse de St-Pardoux-la-Rivière par Jehan Queyroy, prieur et sindic, et ladite Marguerite de Rochechouart, laquelle figure dans deux autres actes de bail à complant de vignes, des 8 mai 1579, et 24 février 1582, avec Guilhaume Lortige, prieur. Après elle, et en 1582, Jehanne de Clérembaut devint la 33e prieure.

1582, 18 novembre. Bail à complant par Jehanne de Clérembaut, prieure, laquelle figure encore dans un bail à moitié fruits du 8 mai 1588; une acquisition de 3 sols de rente, cédée par Jehan de Maumont, seigneur de Milhaguet; un hommage du 4 février 1610 devant Jacques Dalesme et, enfin, un bail à métairie temporelle pour vingt-neuf ans et à moitié fruits. Elle fut remplacée par Nicole Saunier.

1612, 30 juin. Bail à moitié fruits et à métairie temporelle de 27 ans, consenti par dame Saunier, prieure, et frère Gaumondie, prieur et sindic, après Léonard Bordes.

1625, 18 juillet. Arrentement du moulin du monastère par Antoine de Lacroze, prieur et sindic, et par ladite Nicole Saunier, assistée de dames Jeanne Roux, Régina de Lamothe, Suzanne de Montardy, Hélène de Ladoire, Françoise Damellin, Jeanne Saunier, Catherine Dussaud, Anne de Sauzet, et Jeanne de Rochemorin. La prieure fut remplacée par dame Catherine Pot, prieure.

1625, 1628, 1629, 1645, les 2 novembre, 5 décembre, 9 novembre et 22 janvier. Quittances de lods et ventes, bail à ferme, transaction, au sujet d'une rente de sept sols, entre Catherine Pot, prieure, assistée de Françoise Pot, co-adjutrice, et Henry de Bourdeille. seigneur de St-Pardoux, en partie, représenté par Me Jehan de Champagnac, advocat, conseiller secrétaire de la feue reine Margueritte, et juge de la comté et baronnie de Bourdeille ; et enfin autre bail à ferme du moulin du monastère, consenti par lesdites dames, assistées de Jehanne Roux, Renée de Labesse, Honorette de Javerlhac, Suzanne de Montardy, Catherine de Fayard, Anne de Sauzet, Catherine de Ladoire, Jehanne Saulnier, Gabrielle de La Rue, Marie et Magdeleine de Beynac, Catherine du Sault, Jehanne Perry, religieuses, et de Léonard Peyronnie, sindic et père confesseur. Après ladite prieure, qui résigna en 1646, la 36e fut dame Gasparde Pot, sa dernière co-adjutrice.

1650, 5 février. Bail à complant par dame Gasparde Pot de Rhodes, prieure.1653 et le 14 novembre, vente par François Pourtem, sieur de Maignac, gentilhomme servant chez le roy, et Jean Fourichon, chevaucheur pour le roy, à ladite dame, assistée de dames Suzanne de Montardy, soubs-prieure ; de Henriette de Javerlhac, Hélène de Fayard, Anne de Sauzet. Françoise Damelin, Gabrielle de Lavie, Marie de Beynac, Jehanne Perry, Marguerite d'Abzac, Jehanne Vidal, Marguerite de La Marthonie[3] , Anne Perry, Jehanne Duplessis, Françoise d'Aydie, Marie d'Acey, Françoise de Lambertye, Françoise Green de Saint-Marsand, Marie et Marguerite du Mesnil-Simon, de Rochemaurin, et de La Garaudie, religieuses, et de frère Dominique Brugeilh, prédicateur et sindic, Enfin la même prieure passa un autre bail à complant le 15 janvier 1682, et mourut en 1684, laissant sa place à Françoise de Boisseuil, 37e prieure.

1684, 1er avril.Dame Françoise de Boisseuil est nommée prieure du monastère[4]. Le 15 mars 1697, elle accepte une reconnaissance de rente faite par François de Champagnac, escuyer, sieur de La Béraudie, comme mary de damoyselle Marie Fourichon. Le 13 juillet suivant, avec l'assistance de frère Jean Poumeyrouille, docteur en théologie et syndic, elle donne à cultiver à dix-huit familles tout le village de La Noujarède. — Le 9 juin 1699, reconnaissance de rente au profit de la même, assistée du frère Teisseran, syndic. Du 7 décembre 1710, autre reconnaissance sur le moulin de Séguinie par Jeanne Pastoureau, veuve Bonnamour, à ladite dame prieure, assistée d'Anne de Caignac, soubs-prieure, Gabrielle Damelin, Gasparde d'Abzac, Anne de Fournel, Marianne de Javerlhac, Jeanne d'Aydie, procureuse, et de frère Jean Barbot, confesseur et syndic. Le 20 juillet 1713, échange consenti par la même, assistée de Anne de Romain, sous-prieure ; Gabrielle de Rochefort, Jeanne de Lascaux de La Besse, Gasparde de Mézières, Anne de Fournel, Marie de Jumilhac, mères du conseil; Jeanne d'Aydie, procureuse, et du R. P. Jean Alran, sindic. Le 20 juin 1717, assignation à la requête de ladite prieure. Enfin, et le 28 mars 1740, Françoise de Boisseuil présente pour la cure de l'église de St-Pardoux, messire de Caignac de Romain, écuyer, gradué de l'université de Poitiers.

 

D'après les deux premiers catalogues, Françoise de Boisseuil aurait résigné en 1741 au profit d'Angèle, ou Angélique de Boisseuil, sa nièce, déjà nommée sous-prieure en 1723, d'après Nadaud; mais il y a là une erreur de date, ainsi qu'il résulte de l'acte suivant :

1740, 14 juillet. Supplique de dame Angélique de Boisseuil, prieure, et du frère Jean Alran, syndic, au sujet du droit de pêche appartenant au monastère[5]. De cette époque jusqu'en 1773, ladite dame, assistée successivement des RR. PP. Léonard Nadaud, François Former et Antoine Tassaud, syndics, délivre plusieurs quittances delods et ventes, consent des baux à colonage et figure dans une sentence du sénéchal de Périgueux du 8 juillet 1762. Parmi les religieuses de cette époque figurent N... Chasteigner de Lapouyade, en 1767, et, d'après Nadaud, une dame de Gonan.

 

Là s'arrête, dans les deux premiers catalogues, la désignation des prieures du couvent de St-Pardoux qui, d'après Lespine, n'auraient été qu'au nombre de trente, tandis que nous en sommes à celui de trente-neuf, auquel il faut encore ajouter les noms ci-après :

1773, 30 mars. Quittance de lods et ventes par dame Suzanne de Planeaulx, prieure, que nous retrouvons dans divers autres actes de 1774, 1778 et 1779, assistée de dame de Coux, procureuse, et, parmi les religieuses, des dames de Pelisse et de St-Avit.

1783, 7 novembre.La sœur de Paysac, prieure, figure sur une autre quittance de lods et ventes.

1786, 10 février. Bail à colonage, consenti par dame Thérèze de Taillefer, qui fut la 42e et dernière prieure du monastère de St-Pardoux, dont tous les immeubles furent confisqués par la Révolution, et vendus à Nontron le 30 avril 1791 au prix de 187,721 livres. Parmi les autres religieuses, se trouvait la sœur Versaveau, qui, étant de St-Pardoux, eut la pieuse inspiration de sauver les archives, dont les débris nous ont servi à rappeler et à conserver les souvenirs et usages de ce monastère dans leurs détails les plus intéressants.

 

Après le personnel du couvent, il convient de reproduire ici les noms de ses bienfaiteurs, d'après un relevé transcrit sur des feuilles volantes et par ordre alphabétique, à charge de services religieux :

A.1295 : Elie Aymeric, curé de St-Pardoux; Pierre Aymeric, de Nontron ; Gérard Amellens ; Raymond de St-Astier, escuyer ; Guilhaume Aurelhi, de Brantholme, prieur du monastère. 1296 : Robert Audoin, clerc ; Pierre Audoin, bourgeois de Brantholme ; Etienne et Raymond de Agia. 1304 : Pierre de Anfa. 1306 : Jean Amellens, d'Antonne.

B. — 1292 : Eymeri de La Brande, escuyer ; Bernard dit Bualier, de Nontron ; Elie de Borno ; Berardi, chevalier, de Nontron; Guilhaume Biras et Almodia, sa fille ; Guilhaume Bouyx; Hugues Botinelli, juge de Nontron; Eymery Brichier, de Nontron; Robert et Peyronelle de Bayet, de Nontron; Elie de Beaulieu, de Nontron; Arnaud Barbary, clerc, greffier de Nontron. 1293 : Seguin Belet ; Bertrand Belet, moyne de St-Martial ; Pierre Barrailler, clerc, 1294 : Hélie Bos ; Hélie Bigaud, de St-Pardoux ; Robert de Barny, ou Belet, d'Antonne; Arnaud Barbarin, clerc de Nontron ; Guy de Burie, escuyer, de Nontron ; Pierre Bertrandy. 1295 : Pierre Boivzet, de St-Pardoux ; Hélie Brunet, clerc, du Puy St-Front ; Pierre de Bouix. 1297 : Hélie et Etienne Bouget, de St-Pardoux. 1298 : Guillaume Bruni, de Milhac. 1299: Robert, Bernard et Hélie Belet, fils de Seguin Belet ; Aymery Barsalou, de St-Front-la-Rivière ; Guilhaume et Pierre Bechadie. 1301 : Jean de Bretaigne, vicompte. 1302 : Hélie de Brandia, chevalier; Guy Beaucour; Agnès Bouzeta. — 1304 : Géraud et Barthélémy Baylet. 1305 : Aymeric de Bocher, notaire et clerc de Brantholme ; Hélie de La Barde, moine de Charroux. 1306 : Jean, Gérard, Pierre, Estienne, Guilhaume Bayet, de Nontron. 1307 : Jean, fils ayné du duc de Bretaigne, vicompte. 1309 : Jehan du Bois ; Hugues de Bury.

C. — 1292: Hélie de Calvimond, chanoyne de St-Front; Estienne de Chabans, d'Agonac, escuyer ; Pierre del Chalar, curé de St-Front-la-Rivière ; Aymeric Chambart, de St-Martin-le-Peint; Gérard Chabrolz, escuyer, seigneur de St-Pardoux ; Hélie de Cayrolh, de St-Pardoux ; Pierre Cornet, de Nontron ; Arnaud Chambrier, de Nontron ; Peyronelle de Gensenac, de Nontron. — 1293 : Pétronille de Cauzens, veuve de Seguin Belet ; Pierre de Corbissac. 1295: Bernard Clavelhi, du Puy-Montagrier ; Hélie Charenton, escuyer ; Géraud de Combes : Jacques de Castres, de Périgueux. 1296 : Alaïde de Cauzons, fille d'Hélie de Cauzons, d'Antonne : Pierre du Chastanet, curé du Puy-St-Front ; Pierre de Capelle, clerc, de Périgueux; Hélie d'Escure, escuyer; Guilhaume de Chastre et Hélie, sa femme. — 1298 : Pierre Cauzons, d'Antonne. 1299 : Jean de Combes, notaire d'Agonac; Pierre de Chaumeilhe ; Hélie de Ghaminade, charpentier, et Alaïde, sa femme. 1300 : Pierre Chomel, clerc, de Périgueux ; Arnaud de Clavareix ; Hélie Cocarmard ; Girard de Combes ; Aymery Charpentier. — 1304 : Pétronille Chatagnola, de Nontron. 1305 : Pierre de Sainte-Croix, chevalier : maistre Guilhaume de Chonac, exécuteur du testament de maistre Hélie de Malmont; frère Raymond de Curmont, prieur ; Hélie de Chastanhier et Lure, sa femme, de Champagnac; Pierre Comart, de St-Front-la-Rivière. 1306 : Pétronille Chastanola, de St-Pardoux ; Etienne Gotiran, de Nonlron. 1307 : Pierre Chastanhelhi, notaire; Sereine de Cayrac, prieure du monastère.

D. 1292 : Guy Despern, escuyer ; Pierre Despern, curé de St-Martial de Valette; Guilhaume Despern, prestre; Guilhaume Despern, escuyer; Guilhaume Despern, curé de Romain ; Delsol, notaire d'Antonne. 1298 : Arnaud Delsol, clerc, à Périgueux ; Guillaume Despor, escuyer, Judie, sa femme, et Jeanne, sa fille. 1304 : Hélie et Gérard Durand. — 1305: Bernard Dauchiet, prieur du monastère; Pierre Despern. 1307 : Jean Damet, prestre.

F. —1292 : Guilhaume Faim, de Ségur ; Hélie Forestier. — 1297 : Hélie Fabri, de St-Pardoux ; Pierre Faudie, notaire d'Agonac. 1300 : Pierre Franc, clerc, de Nontron. 1305 : Aymeric Franc, gardien du sceau du roy, à Nontron.

G. — 1292 : Pierre Giraudon, bourgeois du Puy St-Front ; Pierre de Golet, vicaire régent de St-Pardoux; Gérard, archiprestre de Condat; Guilhaume, prieur de Nontron; Hélie Girandolo, clerc, et Laurence, sa sœur, de St-Pardoux ; Hélie Gaufridi, prestre; Girandolo, notaire ; Guilhaume Guidon, notaire, clerc 1294 : Pierre de La Greffaylh, de Nontron; Guilhaume, abbé de Peyrouze ; Pierre Giraudon, du Puy St-Front; Pierre, Guilhaume et Elie Giraudon. - 1295: Pierre de Gonda, de Périgueux. — 1296 : Guilhaume Gontier. — 1297 : Hélie Girandolo, Alaide, sa femme, de St-Pardoux ; Pierre de Gelath, vicaire régent de St-Pardoux. — 1299 : Adhémar Garrens. 1300 : Guy Guandonis, clerc, et Guilhem Granolh, du Puy St-Front. — 1302 : Bernard et Gérard Guerolhi, de St-Pardoux. 1303 : Peyronne Galnanhia; Pierre Gaultier, — 1305 : Estienne Geria, de Milhac, escuyer ; frère Falcon de Guérando. 1307 : Marie de Grazinhac, veuve de Hélie de Baumont, escuyer ; Hélie Girandolo, juge de St-Pardoux.

H. 1292 : Pierre Hélie, d'Excideuil, escuyer.

J. 1295 : Jaubert, prieur de Nontron; Gérard Jaubert, chevalier, et Agnès, sa fille, femme de Pierre Hélie, d'Excideuil; Adhémar Jaubert, clerc et notaire; Aymeric et Marie Jaubert. 1305 : Estienne Juege, escuyer, de Milhac.

L. 1295 : Eymard et Bobert de Laurière, escuyers, d'Antonne. 1297 : Bernard Lombardi, de St-Pardoux. 1299 : Pierre Lamberti, notaire à Negrondes ; Pierre, Guilhaume, Bernard et Hélie de Laurens. 1302 : Guilhaume Loucrier, de Peyrouze. —1304 : Gérard de La Bestour ; Bernard Lamothe, clerc.

M. 1292 : Bernard et Hélie de Malmont, frères ; Hélie de Magnac, curé de Nontron ; Hélie Martin, de St-Pardoux, et Jeanne, sa femme ; Guilhaume de Magnac, juge de Nontron; Pierre de Marolhio, de Nontron ; Hélie Martin, clerc, Jean, son frère, et Marie, sa sœur ; Hélie de Milhac. 1294 : Hélie Manhac, curé de Milhac ; Pierre de La Marche ; Guilhaume Maury, de Bruzac, et Pierre, son fils, escuyer, de St-Aignan ; Jean Martin, clerc, de St-Pardoux, fils de Jean. — 1295 : Augier de Malmont, escuyer ; Pierre et Géraud Meynard. 1296 : Reverent monsieur de Monferrat. — 1297 : noble Gérald de Malmont, clerc du roy ; Guy de Magnac, escuyer, de Milhac; Miel, de St-Pardoux. 1301 : Hélie de Magnac, escuyer, de Nontron ; Gancelme de Monsalis, escuyer, de Nontron ; Jean Marsely. 1302 : Hélie Malet, escuyer ; Hugues de Montferrand, escuyer, de Nontron, et Agnès de Burie, sa femme ; Hélie de Manhac (Magnac), escuyer. 1304: André Massa; Hélie Méchin; Guilhaume de Montfrebus, de Maraval, escuyer. 1305 : Guilhaume et Pierre de Malmont, chevaliers, héritiers de Gérard et Hélie de Malmont, défunts ; Pierre Le Monnier ; Itier de Magnac, escuyer, de Nontron, et Agnès, sa sœur, religieuse de St-Pardoux. 1306 : Guy de Magnac, de Nontron ; Hélie de Montfrebus, de Nontron.

N. — Nicolas, abbé de Brantholme ; Pierre de Negrecombe, prestre ; Hélie et Marie de Négrecombe, de St-Pardoux; Jean de Négrecombe, prestre, et Géraud, son neveu. 1303 : Jean de Négrecombe, clerc ; Guilhem de Nobilis, escuyer, garde du scel du vicomte à Nontron. 1307 : Marie de Nieulh, sœur de Guy Peytor et fille de Gérard Peytor ; Gérard de Nieulh.

P. 1292 : Philippe, roy de France ; Guilhaume de Lapeyronnie, Gérard, son fils, et Raymonde, sa femme ; La Palona del Poyot, de St-Pardoux; Guy Perruchu, de Nontron; Guilhaume de La Porte, de Nontron. 1294 : Gérard de Pestors, clerc, prévost de St-Pardoux ; Aymeric Pladulphi ; Jean et Hélie de Poderani, notaire. 1295 : Pierre de Pechari, fils de Géraud.1296 : Gérard Pertufo, escuyer, d'Auberoche. 1297 : Arnaud Posga, vicaire de Nontron ; Estienne Pichaud, de St-Pardoux; Peyronnie. 1298 : Hélie et Aymeric de Peyrat ; Hélie, Gérard et Jordane de Puymandarel. 1299 : Pierre de Planando, d'Antonne ; Pierre, Hélie, et Gérard du Puy, escuyer, de Goulaures. 1300 : Gérard de Pestors; Hélie de La Pua. — 1302 : Jean du Puy ; Estienne Pichaud, prestre, syndic du monastère. 1304 : Aymeric et Guilhaume Peyrot, de St-Front-la-Rivière. 1305 : Guilhaume et Pierre Peyrot; Pierre Pestors, clerc; Guidon Paute, escuyer, de Nontron. 1306 : Gérard Peytor, chevalier, Guy, son fils, et Alaïde sa femme; Aymeric de Peyra, de St-Pardoux. 1307 : Gérard Peytor, chevalier, de St-Pardoux, et Arnaude Vigierre (Vigier), sa femme.

R. — 1293 : Adhémar Roberti, de la Robertie ; Pierre Resclaudi, de Nontron; Jean Rogierii, de Nontron ; Bernard de la Ribière, et Pierre, son fils. 1294 : Régis, notaire, de Nontron ; Roberti, notaire ; Guilhaume de Roche, de St-Pardoux. 1295 : Hélie de Roche, de Périgueux ; Pierre Riphireul, notaire; Arnaud Roux, curé de St-Pardoux. 1298 : Pierre de la Ribière, Léonard de la Ribière, notaire. 1302 : Catherine Rogier et Agnès, sa fille. 1303 : Jean de la Roche et Alaïde, sa femme, fille de Charles de Peyrot, escuyer, et de Peyronne Renaude. 1304 : Agnès, fille de Gérard Robert, religieuse de St-Pardoux. 1305 : Jean et Aymeric Robin. 1307 : Guy Reymondi. 1308 : Arnaud Roux, chanoine de St-Front de Périgueux, et curé de St-Pardoux.

S. 1293 : Seguin, escuyer, clerc, de St-Pardoux ; Adhémar Seguin, son fils, Pétronille, sa fille, religieuse de St-Pardoux, N..., sa fille, femme d'Aymeric de Montfrebus. — 1295 : Seguin, escuyer, prévost de St-Pardoux. La famille Seguin était une des plus considérables de la contrée, et, d'après la savante Sigillographie du Périgord, M. Philippe de Bosredon, elle avait pour armes : Un écu droit à la bande chargée d'une traînée dentelée et de huit besants, ou tourteaux, quatre d'un côté et quatre de l’autre, alternés, accompagnée de six billettes, trois en chef et trois en pointe. Les dites armes, figurent sur le sceau du testament de 1303, reproduit plus haut.

 

Au même testament est aussi appendu le sceau du prieuré et monastère de St-Pardoux qui porte : Sous une arcature ogivale la vierge couronnée, à mi-corps, l'enfant Jésus à sa gauche ; plus bas, sous un arc ogival, un moine tourné à droite, à genoux, les mains jointes. — Sauzet, chevalier ; Bernard du Solier, de Milhac, dit Blancha Penella. 1300 : Hélie de Sol-miuihac, escuyer. — 1305 : Estienne et Gérard du Solier, frères, de Milhac ; Pierre, Peyronne et Alaïde Servientis. 1306 : maistre Denis de Sens, chanoyne de Noyon, clerc ; Pierre Sutoris.

Là s'arrête malheureusement cette liste qui, n'allant que de 1292 à 1308, et jusqu'à la lettre S, inclusivement, ne reproduit que les noms des premiers bienfaiteurs du monastère. Il nous reste donc à la compléter autant que possible, d'après les terriers et les titres échappés à la destruction, et qui de 1301 vont jusqu'à 1778, ainsi :

 

1301. Guillaume Desport donne à sa femme, Judie Ansa, les vignes de Jamaye, qui furent données par celle-ci au monastère.

1304, le 3 des nones de mars. Noble Guilhaume de Montfrebœuf donne un cestier de froment de rente sur les mas de La Vareno et de Faugieras, près le monastère.

1311, le 2 des kalendes de juillet. Bulle du pape Clément V, natif de Bourdeaux, par laquelle il réunit la cure de St-Pardoux au monastère, avec les dismes et autres revenus, plus le droit de nomination d'un vicaire perpétuel, droit consacré par sentence de Pierre, cardinal, en 1372, à rencontre des prétentions de l'évêque de Périgueux.

1313. — Jehan Gourbissac et sa femme donnent tous leurs biens situés dans le bourg et la paroisse de St-Pardoux.

1315, du dimanche avant l'Epiphanie. Donation par nobles Guilhem et Jehan Seguin de Lusson, de toutes leurs dismes sur les terres, vignes et jardins.

1316. — Olivier Martini, chevalier, donne le droit de dismes en blé, vin, laine, lin et chanvre qu'il avait sur les villages de Las Peyronnias et de Jamaye, dite paroisse.

1317, des ides d'apvril.Donation par noble Seguin de Neuilh des ténements de Puydarnat et Puyjoubert.

1324. Jehan Vigier, chevalier, seigneur de Hautcorne, donne douze deniers, plus à sa fille, religieuse, trente sols de rente.

1324, du mercredi après Oculi  Donation de tous ses biens par Seguin de Nueil.

1330, le 6 des ides de mars. Reconnaissance par Raymond Saunier, bourgeois de Brantholme, à dame Pétronille Capelle, religieuse, de dix sols de pension viagère.

1335, le 2 febvrier. Gérard de Maumont cède au monastère, pour un obit, dix sols de rente sur le mainement de Montaignac, paroisse de Romain.

1337. Donation par Pierre Dansa de tous ses biens, y compris ceux à luy donnés par Guilhaume Desport, son beau-père, le 30 mars 1310.

1340, du jeudi après l'Epiphanie.Guilhaume Malet donne trente-six cestiers froment de rente.

1343. Arnaud Saunier, de Brantholme, donne ses rentes et dismes dans la paroisse de Quinsac.

1344 et le 5 juin. Dame Ricarde de La Brande donne les dismes luy appartenant sur le fief donné au monastère par Raymond Eyraud, sous la réservation de douze mosdurières de mesture, mesure de St-Jehan de Colle, de rente, à la charge d'un anniversaire pour le salut de l'âme de ladite dame.

1345, le lundi après Saint-Hilaire. Hélies de Colonges et Marie de La Nojarede, sa femme, donnent tous leurs biens et possessions, maisons, jardins, vignes et autres, de La Nojarede, paroisse de St-Pardoux.

1346. Donation par Bertrand de Belet, moyne de St-Martial de Limoges, du maynement de Planando, paroisse d'Antonne.

1347, le 30 juin. Le pape Clément VI annexe de nouveau la cure de St-Pardoux au monastère pour sa subsistance et obvier à sa pauvreté, résultant, est-il dit, des guerres et déprédations que son voisinage du château-fort de Nontron lui attira (propter guerras depredationesque noviter tam circa castrum de Nontronio, Lemovicensis diocesis, quod praedicto monasterio est vicinum).

1348, du lundi après saint Dominique. Donation par Hélie de La Nojarède de deux septiers et une emine de froment de rente.

1360, du lundi de la feste de saint Laurent. Noble Jean de Laurière donne tous ses biens pour un obit à la feste de saint Michel.

1362, du 11 juillet. Donation par Jean Malet, de St-Pardoux, d'une rente de trois cestiers froment, mesure de Nontron.

1362, 25 novembre. — Clermonde de Locmaria, sive de Laurière, donne tous ses biens au monastère.

1368,le 2 des ides de décembre. Gérald de Peytord donne au monastère son repaire de La Roche.

1369, le 28 juillet. Arrentement par Guilhaume de Verniha, sur une terre appelée de Malemort, dans les appartenances du village de Négrecombe.

1390. — Le pape Boniface IX exempte le monastère du payement des dismes, tailles et autres charges, jusqu'en 1404.

1392, du lundi avant la Nativité de Nostre Seigneur. — Testament de maistre Jehan de Sens, chapelain et vicaire perpétuel de St-Pardoux, par lequel il lègue une émine de froment de rente, à charge d'un obit annuel à dire le deuxième jour de caresme.

1416, 30 septembre. Arrentement par noble Guilhaume de Burie, sur diverses maisons, sises au Bragier de Nontron.

1428. Colrarie et sa femme donnent tous leurs biens au monastère.

1433, 17 juillet. Arrentement par noble Pierre Brun, seigneur du repaire de Valette, sur une vigne au mas du Poy, confrontant au fossé du fort, au chemin de St-Pardoux à la chapelle de la Motte.

1437, 4 febvrier. Noble Jehan Raynaud, escuyer, seigneur de Lage, fonde un obit pour Jehanne Raynaud, religieuse au monastère.

1441, le 2 janvier. Donation de dix livres de rente par vénérable homme maistre Jehan Romane, licencié ès lois, chanoyne de Poy tiers, et Estienne Romane, son frère.

1443, du 11 septembre. — Noble Fronton Flamench, seigneur de Bruzat, fonde un anniversaire pour le lendemain de l'Exaltation de la sainte Croix, pour lequel il donne un cestier de froment et dix sols de rente.

1447, le 4 mai. — Obit de noble Anthoyne Authier, pour lequel il lègue quinze sols de rente sur le moulin au-dessous du chasteau de La Bastide, paroisse de Coussac-Bonneval, en Limozin.

1447. Obit de damoyselle Perette de La Marche, à charge de dix sols de rente sur le repaire de Nueilh, paroisse de St-Pardoux.

1447.Obit de damoyselle Armoise de Bouteville, veufve de feu noble Guidon Bernard, à charge de deux quartes de froment.

1448. Marguerite de Larret donne tous ses biens au monastère.

1449, le 2 mars. Maistre Hélie de Magnac, prestre et recteur de St-Martial de Valette, et Arnaud Barbarin, clerc de la Cour de Limoges, lèguent un cestier de seigle sur le maynement de Montaignac.

1450, le 9 mars. Jehan de Carsauson donne tous les cens et rentes qu'il a sur les maynements de Lage et des Rivières, moyennant quoi le monastère s'oblige à lui faire toutes les années un anniversaire et de le rendre participant des divins offices.

1451, des kalendes de juin. Bulle du pape qui institue des indulgences particulières en l'honneur de sainte Anne et de la célébration de sa feste, pour venir en aide au monastère.

1452, le 12 octobre. Noble Hélie de Panet, seigneur de Romain, fonde un obit à dire à toutes les vigiles de Notre-Dame.

1452. Subsides et monitoire du roi Louis XI contre les usurpateurs des biens du monastère.

1458, le 18 septembre. Transaction entre le monastère et nobles Jehanne et autre Jehanne de Sallebrasthe, damoyselles d'Ambelle, au sujet de rentes sur fonds sis en la paroisse de St-Martial de Valette.

1459,1e 11 febvrier. Noble Joubert Flamench, seigneur de Condat et de Bruzac, donne au monastère vingt sols de rente sur le maynement du Verdoyer, paroisse de Villars.

1464, 11 mars. Reconnaissance de rentes sur diverses maisons de Périgueux, dans les rues de Verdun joignant le jardin de l'abbé de Peyrouse, et un charrerou appelé de maistre Bonnet, de St-Silain, et dans la rue Limogeanne, près la porte appelée la Tour Neufve.

1472, 20 septembre. Noble Jean Flamench, seigneur de Condat et de Puyguilhem, donne sept sols six deniers de rente sur le tènement de La Combe, paroisse de Villars.

1479, 31 janvier. Noble Guidon Daixe, fils de David et d'Hélix Paute, pour satisfaire à la volonté de ces derniers et payer vingt sols de rente, promis par eux pour dot de l'une de leurs filles, religieuse au monastère, lui abandonne tout le village de Goulat, paroisse de Nontron. cum omni dominio et fundalitate.

1480, 16 may. Noble Jean Fronton, seigneur des Salet, et Anne Brachette, sa femme, fondent quatre grandes messes aux quatre festes annuelles, aux vigiles, en considération de Marguerite et Isabeau Faucones, religieuses audit monastère.

1481, 4 septembre. Noble Jacques de Royere, alias de Baudeduys, seigneur de Corsou, du Verdier et de La Chabassière, fonde un obit en considération de sœur Catherine de Corsou, religieuse, moyennant trente sols de rente.

1491. Le roi Charles accorde à Jeanne de Guyenne, prieure du monastère, le droit de faire tenir marché tous les jeudis et deux foires pendant l'an.

1503, le 23 juin. Maistre Géral Pastoureau, licencié en droit, habitant de Nontron, lègue au monastère une rente de quatorze boisseaux froment, seigle cinq boisseaux, dix boisseaux avoine, dix sols en argent et dix deniers d'acapte a prendre sur le ténement de Lascauts, paroisse de La Chapelle-Pommiers, plus une poule sur le maynement de Cossevigne, paroisse d'Abjat, pour fondation de quatre anniversaires à célébrer immédiatement après les quatre festes annuelles, Toussaints, Noël, Pasques et la Pentecoste.

1505, le 20 may. Testament de Dauphin Pastoureau, de Nontron, par lequel il lègue au monastère, une charge de vin et vingt sols de rente, en ce que, y est-il dit : « Les religieuses dudict monastère seront tenues pour moy dire, ung ne recordere toutes les sepmaines a tel jour que decedere. »

1513. Catherine, prieure de Chier, fonda son anniversaire dans ledit monastère.

1518. Monitoire et subsides du roi François 1er contre les débiteurs et usurpateurs du monastère.

1533. Autres subsides et monitoires du même roi, pour contraindre les usurpateurs d'immeubles à les rendre et les détenteurs de titres à les restituer, le tout, y est-il dit, ayant été usurpé et enlevé dudit couvent, ruiné par les guerres dont la contrée a dû souffrir depuis nombre d'années, à cause de son voisinage avec la forteresse de Nontron, castrum de Netronense cujus est vicinum.

1662, 20 avril. — Décès de Lucrèce Stuard de Caussade, épouse d'Annet d'Escars, laquelle, selon Nadaud, fut enterrée dans la chapelle du monastère et dans le sanctuaire, du côté de l'épitre, où l'on voyait ses armes et une inscription contenant les noms et titres de sa famille et ceux de son mari, qui donna mille livres pour la fondation de deux anniversaires.

 

Cette liste des bienfaiteurs du monastère de St-Pardoux est encore évidemment incomplète, d'après les nombreux titres de rentes que nous allons énumérer au chapitre de la topographie de la paroisse et de son chef-lieu, à moins de considérer comme tels la grande majorité des débits-rentiers.

 

topographie.

 

Au point de vue général de la contrée, nous avons vu dans les actes de 1291 et 1292, que Marguerite de Bourgogne donna, pour la fondation du monastère, la villa et paroisse de St-Pardoux avec toutes leurs dépendances. œ

Or, voici ce que, dans sa savante introduction au Cartulaire de l'abbaye de Beaulieu, M. Maximin Deloche nous dit de la villa :

 

« La première et principale division de la propriété était la villa ou curtis... La villa se composait de propriétés agricoles, de mantes, bachelleries, borderies, condamines et autres subdivisions... Les villae, ou curtes renfermaient elles-mêmes : Les villariae, villages ou hameaux, composés de dix à douze feux ou familles ; les baccalariœ, bachelleries, biens ruraux, dont la contenance parait avoir été la même ou à peu près la même que celle des manses, mais qui n'étaient occupées que par des colons ou des serfs adultes et non encore mariés ; les bordariœ, borderies, métairies ou fermes, qui étaient d'ordinaire moins considérables que les manses, et dépourvues d'attelage pour le labour ; 4° les mansi, manses, exploitation d'une contenance, en moyenne, de douze journaux (jugera), ou bonniers (bunnaria) et suffisante pour occuper un attelage de deux bœufs. C'est la subdivision la plus usuelle de la villa. Elle est habitée quelquefois par un homme seul, mais plus fréquemment par un ménage... 9° le castrum et le castellum, château, résidence fortifiée ; les mansiones, masadœ, casae, casales, curtes, solares, maisons d'habitation à la campagne, et appendiciae, appentis... 11° la silva, forêt ouverte; nemus, boscus, bois; castanetus, châtaigneraie; 13° le brolium, breuil, trolium, treuil, bois on forêt, entouré de murs ou de haies vives, parc de chasse; 16° vineae, vignes ; 18° le clausum et claus, enclos... 19° le hortus ou ortus, jardin ; 20° molendina, farinarii, des moulins... »

 

Faisons maintenant application de ces principes d'après les titres de rente du monastère, en y ajoutant : Le tenamentum, ou ténement, comprenant une étendue de terrain plus ou moins grande et dépourvue de bâtiments d'exploitation :

Villagium seu meynamentum, village ou maynement. Le 1er des kalendes de juin 1272, lettres de l'illustrissime princesse Marguerite, fille du duc de Bourgogne et vicomtesse de Limousin, laquelle, par la considération et volonté de Seguin, de St-Pardoux, exempte les maynements de La Robertie et Béchadie avec leurs appartenances et veut qu'ils demeurent immunes de toutes servitudes et devoirs, non seulement eux, mais tous leurs serviteurs. Vient ensuite la désignation du village de Jamaye, lequel est qualifié de claux, en 1301, par la donation faite au monastère par Guilhaume Desport à sa femme Judith Ansa. En 1408, il est devenu une borderie, dont la moitié fut vendue à cette époque par le fils de Pierre de Fontcalme à Léonard Panet, de Nontron, et fit partie d'un village au XVIe siècle, suivant une reconnaissance du 14 décembre 1510. Viennent ensuite ceux de La Peyronnie, de Bonnombre, Lascombas, Chaumeille, Lescure, Le Queyroy, Puypelat, de Négrecombe et de La Noujarède, suivant actes de donation et d'arrentement de 1316, 1369, 1402, 1482, 1510, 1519, 1523, 1526, 1556, 1720, 1730 et 1759. Ainsi que nous l'avons vu, le village de La Noujarède avait été, en 1345, donné par les conjoints Hélie de Golonges au monastère ; la prieure, Françoise de Boisseuil, l'afferma le 3 juillet 1697 à dix-huit familles pour une année, et à raison de :

 

« Soixante-dix septiers de bled, mezure du monastaire, payables sçavoir, le tiers froment, le tiers baillarge et le tiers advoine, et cinquante boisseaux de chastaignes vertes et cinquante pintes dhuille et six moutons, et chaque maison une poulie, avec solidarité entr'eux, à la charge de planter à leurs frais et en vignes toute la coste joignant à la fontaine pour en partager la vendange par moitié...  »

 

D'autre part, et pour compléter ce premier détail des produits de la contrée et l'indication des divers modes de culture, nous devons ajouter que par acte du 20 mars 1759, dame Angélique de Boisseuil, prieure, donna à bail une métairie de Puypelat pour neuf années:

« Avec un cheptel estimé trois cent neuf livres dix sols et, pour semences, trois septiers froment, six boisseaux de baillarge, six boisseaux d'avoine, mesure du monastère, à la charge de faire part et a moytié à ladite dame de tous les fruits et de tous les profits qui proviendront des bœufs, veaux, pourceaux et brebis ; de la moitié de la laine et de donner annuellement vingt septiers de bled, savoir : froment sept septiers, six septiers et demi baillarge, six septiers et demi d'avoine pour la moitié de tous les grands bleds, plus quatre livres de fil de brin blanchy, quatre paires de poulets bons à chaponner, deux douzaines de fromages et quatre douzaines d'œufs, enfin la moytié de la vendange, poiré et pommé, celle des brebis ; les tailles à la charge du preneur qui recevra quinze livres de fer chaque année, et devra nourrir les ouvriers chargés de l'entretien des bâtiments... »

 

Parmi les autres tenanciers, nous distinguons : Pierre Pourtem, seigneur de La Barde, en 1526, et de 1720 à 1730, Jean Beausoleil, juge de St-Pardoux, messire Nicolas Roux, seigneur de Vignerias, Jean Quilhac, curé de St-Front-la-Rivière, et la dame d'Alogny de Villars.

II° Mansum, manse, ou mas. - La Girandole, du 20 août 1368: reconnaissance sur une maison par Adhémar Costes de Cordis. Du 15 mars 1697, autre par François de Champagnac, escuyer, sieur de La Béraudie, comme mary de damoyselle Marie Fourichon, sur ledit mas, confrontant au levant le mas du Claud, du nord à la chapelle de La Motte.

Le Claud. — Du 20 may 1491 : reconnaissance sur une terre au mas du Claud, confrontant au chemin que l'on va de l'escalier de La Barette vers la chapelle de La Motte.

Courbissac. — Du 20 août 1368 : Bondinelli y recognoit un jardin sous la rente d'une obole, plus deux maisons et un jardin au dit mas.

Courbaren. — Du 31 novembre 1534 : reconnaissance par Jean de La Peyronnie, sur une maison et un vergier confrontant celui de Pierre Pourtem, prestre au dit mas.

Arbonits. — Du 7 janvier 1500 : autre par Hélie Pourtem. Le 19 février 1526, vente de partie de chanabal (chenevière) sis au bourg, au mas appelé Les Arbonits, confronte la rue par laquelle on revient en faisant la procession du cimetière à l'esglize.

La Vareno. — Du 3 des nones de mars 1306 : noble Guilhaume de Montfrebœuf donne au monastère un cestier de froment de rente sur le mas de La Vareno. Du 28 juin 1606, achat par le monastère, de noble François du Faure, sieur de La Rouderie, gentilhomme ordinaire de la chambre du roy, de six mosdurières de froment, mesure de St-Pardoux, de deux sols six deniers de rente et deux sols d'acapte sur ledit mas.

Du Bois. — Du 17 juillet 1433 : reconnaissance par noble Pierre Brun, seigneur de Valette, sur une vigne audit mas, lequel confronte du levant aux fossés du fort, du midy au chemin allant de St-Pardoux à la chapelle de La Motte, du couchant au chemin de ladite chapelle à la fontaine de St-Pardoux, du septentrion à un sentier venant de la rue qui va au moulin de Séguinie.

La Motte. — Du 11 juin 1368 : Pierre Pastourel (Pastoureau) recognoit une vigne dans ledit mas, sous la rente d'une quarte de froment.

Riasol. — Du 5 mars 1308 : eschange entre Jehan, fils du duc de Bretaigne, et le syndic du monastère, par lequel celui-ci cède le mas de Balandièras, paroisse de St-Etienne-le-Droux, et ledit vicomte 44 sols et 15 cestiers avoyne, trois quartes de seigle, et ung cestier de panies, mesure de Nontron, sur le mas de Riasol.

Malefeydie. — Du jour de la Trinité 1392 : Hélies Martin recognoit un jardin audit mas, confrontant au chemin qui va à la fontaine de St-Pardoux, sous la rente d'une obole.

Le Montet. — Le 8 janvier 1448 : Jehan Duteil recognoit plusieurs terres audit mas, confrontant au chemin de la croix de La Motte, vers Jamaye, sous la rente d'une émine de froment.

La Nouchonnière. — Du 15 octobre 1368, du lundi après les saints Innocents, 1391 et du 17 apvril 1518 : reconnaissances par Arnaud du Cimetière, Jehan du Puymarmey. clerc, et Jehan Fourichon, notaire, sur des vignes et ung chanabal audit mas.

Puybereau. — Autres des 1er may 1500 et 7 febvrier 1508, sur des vignes, par Louis Ribeyrol et Jehan de La Valette, sur ledit mas, au sujet duquel il intervint, le 27 juin 1591, une transaction entre le monastère et Estienne Pourtem, sieur de La Barde et Vaugoubert.

La Bridarie, mansum vulgariter nominatum Las Bridarias. — Qui fut baillé à emphitéose perpétuelle le 19 janvier 1454, pour un cens de dix sols, deux setiers de froment et deux deniers d'acapte, par nobili et honesta muliere Soberana Paneta, relicta quondam honesti viri magistri Petri de Puyzilho... Mais, d'après une reconnaissance du 19 décembre 1747, ce mas appartenait alors à 23 tenanciers, parmi lesquels messire Aubin de Forge, escuyer, sieur de Nauzet, sous la rente de deux setiers froment et dix sols argent.

La Maladrerie. - Suivant reconnaissances sur prés, terres et bois, de 1407, 1498, 1550.

Las Nauvas. — Occupé par huit tenanciers sous la rente de douze sols six deniers, d'après une reconnaissance du 22 décembre 1747.

Combe-Pelot. - Du 29 octobre 1517, maistre Pourtem, prestre, acquiert une terre et ung pré audit mas.

Du Plantier. - Suivant reconnaissance de rente du 20 avril 1548, sur une terre par Pierre Pourtem, seigneur de La Barde.

 

Toutefois, le peu d'étendue de ces mas et leurs subdivisions nous porteraient à les ranger dans la catégorie des tènements suivants :

 

III° Tenamentum, tènement, tenance. — Parmi lesquels :

La Girandole. — Suivant reconnaissance d'une esmine de froment, cinq sols argent et six deniers d'acapte sur la tenance appelée La Girandole, contenant cinq journaux un quart journal cinq brasses, tout ainsy que bornes sont plantées entre les deux mas du Claud et de La Girandole, par acte du 15 mars 1647, dans lequel on a employé indifféremment la désignation de tenance et de mas pour le même fonds.

Le Mandarel. — Relaté dans un acte de transaction du jour de l'Epiphanie 1318, entre noble Arnaud Roux de Martivaille et Pierre Dansa, par laquelle est arresté que ledit Pierre Dansa payera audit Roux une paire d'esperons d'homage à cause dudict tènement.

Puydarnat. — Donné au monastère par noble Seguin de Neuilh, par contrat des ides d'apvril 1295.

Puyjoubert. — Compris dans la même donation.

Du Pont. — Confrontant du levant au puits qui est dans la rue que lon vat au pont du Fust, du midy au fort de l'esglize, suivant reconnaissance de rente consentie par M' Pierre Bonnamour, conseiller du roy et maire perpétuel de St-Pardoux, Me Jehan Bonnamour, notaire royal, et autres, sous le debvoir de six deniers d'acapte, un picotin et demy de froment et deux sols argent par journal.

Des Bouix. - Suivant reconnaissance du 20 juin 1697, consentie par François de Champagnac, escuyer, pour damoyselle Jeanne Pourtem, sa femme, Jehan Pourtem de La Jaunie, Jean de Lapeyronnie, avocat et juge de Villars, et autres, sur la tenance des Bouix, sous le debvoir d'un baril de vin et trente sols argent.

Brandes ou Bren. — Autre reconnaissance de sept sols de rente, du 9 novembre 1629.

Roc-Marty. — Autre du 21 décembre 1747, consentie par six tenanciers sous la rente dune mousdurière de froment valant quatre picotins et onze sols argent, sur le tènement de Roc-Marty, proche le bourg.

Grand-Puy-de-Fayot. - D'après une autre reconnaissance du 17 décembre 1747, consentie par Jean de La Béraudie, écuyer, seigneur de Champaignac et dix-neuf autres tenanciers, sur ledit tènement, consistant en vignes et terres, sous la rente annuelle de deux livres quatre sols six deniers, ledit tènement confrontant, du couchant, au chemin du repaire noble de La Glaudie au monastère et, au nord, au chemin du monastère à Milhac.

IV -- Clausum, Claud ou Clos. - Savoir ceux de :

L’Aumône. — Suivant reconnaissance du dernier jour d'apvril 1548, consentie par Pierre Pourtem, seigneur de la Barde, tant pour luy que pour Jehan Pourtem, licencié, son frère, absent, sur le clos de Laumosne, confronte au chemin de Saint-Pardoux à Romaing.

 

Molendini, farinarii, moulins. Au nombre de quatre, savoir de :

Séguinie. - Donné en 1287 par Seguin, de St-Pardoux, dont il porte le nom, et Anne d'Aixe, sa femme, à Adhémard de Magnac, chanoine de Saint-Front de Périgueux. Devenu propriété du monastère, il fut arrenté plus tard à la famille Bonnamour et, par acte du premier décembre 1501, autorisation fut donnée à Eymerico Bono Amoris de l'agrandir et d'y construire des bâtiments nécessaires à la mouture des grains et à la fabrication de l'huile, en conservant les premiers destinés à la fabrication des draps : quoddam molendinum draparatum sive adaptandum pannos, vulgariter vocatum Lou mouli de Seguinie, sous la rente de vingt sols tournois.

Chaminade, ou des Couteliers, suivant actes de 1532, 1653, 1715.

Jarnaye, mentionné comme moulin' neuf dans un acte de 1559.

Du Monastère. - En 1625 et 1645.

De Natassat.  En 1653.

 

VI° Forêts, silvae. — De Las Dansas, 1319; de Burie, 1324 ; de Las Batissas, 1439 ; de Ruasol, 1713 ; de Las Manoxias. 1713. Toutes ces forêts, réunies et occupant une étendue de plusieurs kilomètres, à partir du repaire de Nieul et du village de Négrecombe à celui du Puy, sont aujourd'hui connues sous le nom de Forê-des-Dames, en souvenir des dames religieuses.

 

VII° Constructions et cultures. — Domus, maison ; parietes, murailles ; terrs cultae vel non cultae, terres cultivées ou non; viridaria, vergers; cazalia, limites; prata , prés; nemora, bois ; Castaneta, châtaigneraie ; prativa, petit pré, pâtis; landae, landes; egraliae, terres incultes, pour le parcours et la vaine pâture des troupeaux, et omnia alia, d'après un bail à emphytéose perpétuelle, consenti par le monastère d'un village ou mainement, dans la paroisse de St-Martin-le-Peint, dont la culture et les produits sont les mêmes que ceux de St-Pardoux.

 

Après cette énumération et avant le castellum, nous devons ajouter encore le reparium, repaire ou fief noble, servant d'habitation aux seigneurs de la contrée résidant à la campagne :

 

VIII° Reparium, reparii. — Au nombre de six principaux :

Neuil. — Appartenait à la famille Seguin, qui le donna au monastère dès le XIVe siècle, il est qualifié de repaire dans des actes de 1625 et du 31 juin 1742. Converti en métairie avant 1789, il y existait encore, à cette époque, la tour carrée servant de prison au monastère et dont nous avons vu le soubassement, aujourd'hui disparu. Il était enfin à trois kilomètres environ au nord de St-Pardoux, en allant vers Nontron.

Riusol, ou Riasol. — Un peu au-delà de Nieul, dans la partie de forêt dite de Riasol et sur la limite de la paroisse de Nontron. Il appartenait à la famille de Burie, de Nontron, qui le donna, avec la forêt, au monastère à la fin du XIIIe siècle. Nous le trouvons désigné ainsi qu'il suit dans un acte d'échange du 20 juillet 1713, à l'occasion d'un pré cédé par le monastère et confrontant, est-il dit : « Du levant, à la prairie du repaire appelé Riusol, ou Riasol; du nord, à la forêt du monastère appelée de Ruasol ; du midi, au bois du monastère appelé de Las Manoxias, fondalité de la baronnie de Nontron à l'extrémité des possessions dudit monastère et hors les dépendances anciennes dudit repaire de Ruasol ». On en voit les ruines dans la Forêt des Dames.

Peytort. — Appartenant à la famille de ce nom et dont on trouve des vestiges dans la Forêt des Dames, au-dessous de la route n° 15 qui traverse cette forêt.

La Roche. — Qui fut donné au monastère le 2 décembre 1368. Bâtis sur un rocher qui domine la Dronne au sud de Saint-Pardoux, à l'extrémité et à la droite du pont de la route n° 15, les bâtiments de ce repaire existent encore. Quant aux autres dépendances restées à la famille du donateur, nous voyons que par son testament du lundi avant la Nativité de Notre Seigneur 1392, Me Jehan de Sens, chapelain et vicaire perpétuel de St-Pardoux, légua au monastère une émine de froment de rente, sur une terre sise au pont du cimetière, par lui acquise de Guilhaume de La Roche, autrement Pestor. Ce dernier devait être petit-fils de Géraud, qui testa le 10 juin 1296; car, en 1322, il fit donation à autre Géraud, son frère, de ses droits dans la succession de leur aïeul. (Doat, archives de Pau.)

Beaumont. — Appartenait à la famille Vigier de Saint-Mathieu, d'où il passa à Jehan de Campniac, par son mariage avec Anne Vigier, au XVIe siècle. De ce mariage provint Claude de Campniac, ainsi que nous l'avons plus amplement constaté au chapitre de la commune de Romain.

Bâti à mi-côte d'une colline, au nord et à moins d'un kilomètre du bourg de St-Pardoux, l'ancien manoir de ce repaire fut remplacé, dans la seconde moitié du XVIe siècle, par un corps de logis, avec tours rondes et chapelle, qui sont encore debout. Voici, en effet, ce que nous avons trouvé au sujet de cette construction dans les archives d'Angoulême, liasse de la baronnie de Nontron :

« 1572, 13 août. Permission accordée par le Roy de Navarre au sieur de Beaulmont, commissaire ordinaire des guerres et de l'artillerie de France, propriétaire des villages de Bren, Barantieras, Maublou et Las Pigearias, paroisse de Saint-Pardoux-la-Rivière, tenus par lui noblement et logeant dans sa maison de Beaulmont quil sa basti au dit village de Las Pigearias, ou il habite ordinairement avec sa famille, pour les services rendus par ce dernier à lui et ses prédécesseurs de faire esdits maison et village un repaire, union et conjonction... et a l'advenir, de pouvoir faire faire leur sépulture dans le temple de la dite paroisse et de mestre leur ceinture et ecusson a l'entour du dit temple, sans neantmoins qu'ils puissent prétendre et alléguer d'y avoir aucun droit de patronage, mais seulement une simple marque de maison noble, réservant totalement ce droit de patronage sur la dite paroisse ».

 

Or, ce seigneur de Beaumont était bien Claude de Campniac, que nous trouvons qualifié de seigneur de Beaumont et de Romaing, fournisseur des guerres et de l'artillerie du Roi, dans un acte du 9 janvier 1574 et un autre de 1590.

Dans les premières années du xviie siècle, le château de Beaumont passa aux mains de Michel Bourdier, ou Bordier, juge de St-Pardoux, qui devint adjudicataire de la seigneurie de St-Pardoux, en partie ; aussi le trouvons-nous qualifié de seigneur de Beaumont dans une quittance du 28 septembre 1619. En 1628, Pierre Bourdier son fils, seigneur de Beaumont et de St-Pardoux en partie, était conseiller et magistrat pour le Roi au siège présidial de Périgueux, et il prend cette qualité de seigneur dans une quittance du 20 octobre 1634. Le 12 mars 1784, dame Françoise de Roux, veuve de Jean Bordier, seigneur de Beaumont, avec lequel elle s'était mariée suivant contrat du 1er février 1780, demeurant au château de Beaumont, assistée de Louis et de Jean-Baptiste de Roux, écuyers, seigneurs de La Bastide, de Pierre de St-Fiefs, écuyer, et de Jean-Charles de Butte de Richebourg, écuyer, fit procéder à un inventaire dans lequel nous trouvons mentionnés, entr'autres titres, les suivants : Du 11 mai 1608, cession en faveur de Michel Bordier, seigneur de Beaumont ; du 15 août 1618, partage entre Pierre d'Abzac, seigneur du Petit-Villars et le dit seigneur de Beaumont des droits honorifiques dans l'église de St-Pardoux; du 6 juin 1692, contrat de mariage de Jean Bordier, seigneur de Beaumont et de demoiselle Marie de La Gouretie ; du 20 décembre 1764, contrat de mariage d'autre Jean Bordier, seigneur de Beaumont, et de Françoise Bordier ; du 21 février 1768, procès-verbal pour noble dame Florence Rossignol, veuve de messire Jean Bordier, seigneur de La Coste de Beaumont, relativement aux droits honorifiques dans l'église de St-Pardoux.

C'est ainsi que les descendants du simple juge seigneurial de St-Pardoux en 1612, acquirent la noblesse et s'allièrent aux meilleures familles de l'époque ; ce qui fit que l'un d'eux, Pierre Bordier, seigneur d'Aisse, de Pierrefitte et de La Rue, fut admis à voter en 1789, à Périgueux, dans l'ordre de la noblesse. Cette famille eut aussi ses armoiries, qui, d'après M. de Froidefond, sont : d'argent à un phénix couronné, de sable, et posé sur un bûcher enflammé de gueules. La noblesse n'était donc pas une classe fermée, comme on le prétend aujourd'hui, et la démocratie actuelle ne fait pas autrement que dans le passé pour arriver du prolétariat à la bourgeoisie et aux honneurs de la chevalerie moderne.

Petit-Villars. — Qualifié, par M. de Gourgues, d'ancien repaire noble. Nous le trouvons, dès le XVe siècle, aux mains de la famille d'Abzac, dont un membre, Pierre d'Abzac, seigneur du Petit-Villars, acquit, en 1612, avec Michel Bordier et par moitié, la seigneurie de St-Pardoux. Nadaud nous apprend que Renée de Lambertye se maria à Marval, le 15 janvier 1640, avec messire Jean d'Abzac, écuyer, seigneur de Villars, fils de Pierre, écuyer, seigneur de St-Pardoux-la-Rivière, et de demoiselle Anne de Péry de St-Auvent. Leur fils, Jacques d'Abzac, seigneur de St-Pardoux, se maria avec Catherine de Pérusse des Cars, de laquelle il eut Jean et Renée-Françoise, laquelle, après le décès de son frère, devint héritière des terres de Villars et de St-Pardoux. Suivant contrat passé au château de Villars le 24 octobre 1701, elle se maria avec Claude d'Aloigny, marquis d'Aloigny, chevalier, seigneur du Puy-Saint-Astier. De ce mariage provint un fils, Thomas d'Aloigny, qualifié de baron de St-Pardoux, de Villars et de Château-Gaillard, qui, de son mariage avec Marie-Gabrielle d'Abzac de Pressac eut Thomas-Marie, qualifié des mêmes titres.

Ce dernier ayant émigré, la terre du Petit-Villars fut vendue nationalement, ainsi que le château, dont la majeure partie est encore debout et sert aujourd'hui de grange à une exploitation rurale. Il était autrefois composé d'un vaste corps de logis à rez-de-chaussée et premier étage, flanqué par derrière de deux tours rondes à mâchicoulis et, sur le devant, d'une autre tour dans laquelle se trouvaient la porte d'entrée et l'escalier. Cette troisième tour a été complètement rasée, et il ne reste que les soubassements de l'une des deux autres. Les approches en étaient défendues, au devant, par un vaste fossé à moitié comblé, et, sur le derrière, par une terrasse et un mur de soutènement dominant un étroit et profond vallon se dirigeant au nord vers Romain. Les constructions de cette partie, avec ouvertures étroites, meurtrières et mâchicoulis, doivent être du XIV ou XVe siècle ; mais les vastes ouvertures de la façade et la faible épaisseur des murs nous paraissent être dues à une restauration du XVIIe siècle.

Après cela, il ne nous resterait plus qu'à rechercher les phases diverses de l'établissement et de l'existence de la forteresse et du bourg de St-Pardoux-la-Rivière, si nous n'avions pas à rappeler que cette contrée était traversée, du sud-ouest au nord-est, par cette voie romaine, dont nous avons retrouvé les traces dans les communes de Romain, St-Saud et Mialet et qui se dirigeait de Bayonne et Bordeaux sur Chalus et Limoges, en traversant La Tour-Blanche et St-Pardoux. Cette voie portait, dans la contrée et indifféremment, les noms de chemin, de Grand-Chemin et de Grande-Pouge, d'après quatre reconnaissances de rente que nous choisissons parmi beaucoup d'autres : Du 4 janvier 1441, sur une terre au mas de La Javaney, confrontant au chemin par lequel on va de St-Pardoux-la-Rivière à La Tour-Blanche ; du 14 décembre 1510, sur la moitié des villages de Jamaye et de Béchadie, confrontant avec la Grande-Pouge de St-Pardoux à La Tour-Blanche ; du 23 juillet 1550, sur une terre confrontant au chemin allant de St-Pardoux à Bourdeaux ; du 9 juin 1699, sur une terre appelée la Grande-Terre, joignant au Grand-Chemin allant du bourg à la ville de Chaslup.

IX° Castellum, fortalitium; petite forteresse, résidence fortifiée. — Villa, réunion de propriétés agricoles. D'après les actes de donation de 1191 et 1192, déjà reproduits et où on lit : Concessit autem eidem magistro Geraldo... specialiter et expresse quoddam fortalitium in villa Sancti Pardulphi de Riperia infra quod est sita ecclesia dictae villae pro ut clauditur seu cingitur muris seu fossatis propinquioribus dictae ecclesiae et illis qui sunt infra dictum fortalitium... (1291). — Magister Geraldus de Malomonte... tradimus, concedimus... dictam villam Sancti Pardulphi et paroissiam cum pertinentiis... (1292).

A cette époque St-Pardoux se composait donc d'un petit fort construit sur le bord de la grande voie dont nous venons de parler, d'une église et d'un certain nombre d'habitations, entourées de murs et de fossés. Ces habitations, divisées par plusieurs rues et chemins, existent encore et portent le nom de Quartier du fort.

Voici, d'aillenrs, quant à sa première agglomération et, à défaut des titres originaux, les sommaires d'actes de reconnaissance de rente, d'après diverses lièves des XV et XVIe siècles :

Du 14 décembre 1433, reconnaissance au profit du monastère, par les frères de La Peyronie, de certains coûts et murailles qui avaient appartenu à noble Pierre Desport dans le fort du dit bourg, confronte à la maison du vicaire perpétuel, qui sert de « caminade » sous la rente de cinq sols et l'acapte, sous la réserve que s'il arrivait quelques accidents au dit monastère, comme guerres ou maladies, que les dites religieuses fussent obligées de sortir du dit monastère, elles se pourraient retirer dans la dite maison.

Du 28 décembre 1458. Autre par Pierre Faure sur certaines murailles et plassage, confrontant à la rue que l'on va de l'esglize au moulin de Seguinie et au fossé du fort.

Du 20 juin 1483. Autre par M8 Vinalesme, prestre, pour douze deniers de rente sur une maison ou emplacement dicelle, entre le fort de St-Pardoux joignant au portal du dict fort et la muraille de Pierre de Pige daultre et le fort du dict lieu daultre.

Du 12 febvrier 1498. Autre par Jehan Aymeric sur une chambre dans le fort devant la porte de lesglise, rue entre deux, confronte a la chambre de Pigearias, a la chambre de feu Vincent Vareno et au mur du dict fort, soubs la rente de douze deniers.

Du 24 febvrier 1499. Autre par Pierre Faure sur une chambre au fort, confrontant au chemin qui va à lesglize et avec la chambre de maistre Jehan Charlat, soubs la rente de six deniers.

Du 2 janvier 1509. Louis Nohant recognoit une chambre dans le fort confronte à la chambre de Vincent Fourichon, a la chambre d'Armoize Duteilh, un petit chenin entre deux, soubs la rente de 2 sols et 4 deniers d'acapte.

Du 29 octobre 1517. Me Pourtem, prestre, chappelain de St-Michel de Double, acquiert de Jehan Pourtem, son frère, certaine maison sise au bourg, appelée la maison Tielho, confrontant avec autre maison du vendeur appelée de La Plan, a la chambre de Ninot Pourtem, leur frère, et aussy au fossé de la forteresse... Plus vingt deniers et une gelline de rente sur deux maisons, confrontant a celle de Jehan Pourtem et au fossé de la forteresse... Plus la moytie dung petit jardin, confrontant a sa maison et au fossé de la forteresse, et autres immeubles.

Du 8 mars 1523. Vente par les Versaveau à Dardenne d'une maison sise au bourg qui fut autrefois a Me Raymond Rivaleau, prestre, sise au bas de la forteresse, confronte au mur du dict fort, a la chambre des Pourtem, certaine eschelle de pierre entre deux et au chemin de lesglize, pour le prix de 46 livres 10 sols.

Le 28 may 1550. — Pierre Bonnamour recognoit une maison au fort, confrontant aux murailles du dict fort et au fossé du dict lieu et au chemin de lesglize.

Mais en voilà assez pour constater cet état des lieux de 1292 à 1550 et faire comprendre que les maisons et chambres, arrentées, ne se trouvaient point dans l'enceinte même de la petite forteresse pour servir de logement à une sorte de milice chargée de sa défense.

Quoi qu'il en soit, à partir de cette époque, et par suite de la création du monastère, Saint-Pardoux prit en moins de trente années un développement considérable, qui lui valut le titre de bourg.

Burgus, bourg. Ainsi qu'il résulte de la transaction du mois de janvier 1318, intervenue entre le monastère et Jean de Bretagne et sa femme, au sujet de la justice de Saint-Pardoux, dont nous avons déjà donné copie et par laquelle il est accordé audit monastère la justice basse et moyenne dans ledit bourg : jurisdictionem bassam et mediam in dicto burgo de Sti-Pardulphi de Ripperia et in territorio dicti burgi.

Aussi, avons-nous trouvé dans les titres du monastère, à partir de cette dernière époque, l'indication de diverses rues et des principaux chemins traversant les anciennes et nouvelles constructions, ainsi qu'il suit :

Rue de Ruouff. — Du 27 feuvrier 1525, investition et quittance pour acquisition faicte de Me Jehan Fourichon de certain solage sis au bourg, confrontant a la rue anciennement appelée du Ruouff Honotavias.

II° Chemin, ou rue, de l'église au pont du Fust. — D'après les titres suivants, qui n'était autre chose qu'une partie de la Grande Ponge, contournant de l'ouest au sud et à l'est le fort et les constructions primitives, et longeant la Dronne qu'elle franchissait sur ce dernier point par un pont très ancien appelé Pont du Fust.

Du 25 janvier 1525, échange d'une maison au bourg de St-Pardoux, confrontant au chemin public qu'on va vers le pont du Fust. — Du 18 avril 1697 : reconnaissance sur les tènements du pont et du Chadeau, confrontant du levant au puits qui est dans la rue que lon va au pont du Fust et du midy au fort de lesglize.

Mais de nouvelles constructions avaient été élevées sur les parties sud et ouest de cette même voie, suivant diverses baillettes dont une du 29 avril 1550 portant reconnaissance de 25 sols de rente sur une maison et jardin confrontant au chemin de St-Pardoux à La tour blanche.

Le pont du Fust n'a été détruit que dans ces dernières années et remplacé, à quelques mètres plus bas, pour le passage d'un nouveau chemin vicinal de St-Saud à St-Pardoux par Romain.

D'un autre côté et lorsque les bâtiments du monastère eurent été définitivement établis dans la plaine et au sud-ouest à trois cents mètres environ du bourg, de nouvelles constructions ne tardèrent pas à s'élever, d'abord sur le chemin de l'église au cimetière en longeant la Dronne, jusqu'au pont de bois, conduisant au chemin de St-Pardoux à Milhac et à la droite duquel se trouvait l'ancien cimetière, sur le bord même de la rivière. Vint ensuite une rue parallèle, aboutissant au même pont appelée de Buon et, plus tard, de la Barre Courtarie. Ces deux rues communiquaient, au nord, par le contour de la grande voie dont nous avons parlé et formaient sur ce point une place ou canton, dont l'extrémité nord-ouest prolongea la rue de la Barre, dans laquelle passe aujourd'hui la route n° 15 de Nontron à Thiviers, sur l'emplacement de partie de l'ancien chemin du bourg à la première de ces deux villes. Cela dit, relevons en pour preuve, le sommaire de quelques-unes des nombreuses reconnaissances de rentes et autres actes dans lesquels ces nouvelles rues sont mentionnées.

 

III° Rue du Cimetière à l'église et au gué Duran sur la Dronne. — Du 20 octobre 1422, reconnaissance sur une maison et emplacement confrontant au moulin de Chaminade et a la rue par laquelle on va de lesglise au pont du simetiere et au fleuve de Dronne. Le 29 octobre 1517, vente à Me Pourtem, prestre, de quatre sols, un boysseau froment et une gelline de rente sur certain jardin, confrontant m chemin qu'on va de lesglize au pont du cimetière, derrière la rue de La Barre et avec autre chemin quon revient du dit cimentiere faisant la procession a lesglize. Du 2 novembre 1628, bail à ferme a Me Anthoine Champagnac, procureur d'office de la jurisdiction de St-Pardoux, au party des dames religieuses, d'une maison, appentis et jardin appelée la maison de Bretaigne, confrontant avec la rue allant du grand pont a lesglize paroissiale et au canton allant de la dicte rue a la rue quon va de la rue de la Barre à lesglize. Cette maison de Bretaigne avait été, est-il dit, acquise en 1294 de Léonard Lombard et dut probablement servir de premier établissement au monastère. Ce doit être la môme que la maison avec tour ronde, appartenant à une branche de la famille Fourichon, y compris les vastes et anciens bâtiments qui existent encore sur le canton.

IV° Rue de la Barre-Courtarie, anciennement de Buon :

Du dimanche après l'Epiphanie 1323, vente par la veuve Pascalet à Pierre Martin, prestre, de deux vignes à La Mole, confrontant au chemin de la rue de la Barre à Nontron. — Du 23 apvril 1391, reconnaissance par Luce Fonladieres sur une maison et jardin confrontant a la rue de la Barre, au cimetière, soubs la rente de quatre sols six deniers. Du 11 octobre 1403, autre de six sols six deniers par Pierre Maldoch, sur une maison, cour et jardin, confrontant au logis de la Barre, soubs la rente de cinq sols et demi livre de cyre dacapte. Du 14 septembre 1457, autre d'un jardin confrontant au pressoir du monastère, a la rue de la Barre et au pré Aurel. Du 6 febvrier 1499, M° Jehan Charlat, prestre, recognoit une maison rue de la Barre-Courtarie anciennement de Buon, par laquelle on souloit antiennement aller du four de St-Pardoux au moulin de Chaminade. — Suivent des titres de rente de 1462, 1530, 1550, 1556 et 1697, sur seize autres maisons dans la dite rue.

Place ou canton, communiquant au pont du Fust, à la rue du Cimetière, au pont de bois, à la rue de la Barre, à l'église et au monastère, d'après les titres suivants :

En 13... (déchiré). Reconnaissance par Hélie Joubert, curé de St-Pardoux, à Pierre de Casai, damoiseau de Montbrun, sur une maison dans le dit bourg, joignant la rue qui va de la place vers le pont de bois, via qua itur de plathea versus pontem de ligno. D'après Nadaud, ce Pierre de Casal, ou Chazal, épousa Seguine Colini, de St-Pardoux-la-Rivière, suivant acte du mardi après la grande fête de St-Martial 1352, passé à LaGoussière et signé Martini. Du 13 juillet 1482, reconnaissance par Hélie Delapeyronnie, alias Portem, marchand, de six deniers de rente sur une maison confrontant à la rue par laquelle Ion va de lesglize a la rue de la Barre. — Du 21 décembre 1550, autre par les Fourichon de deux sols de rente sur une maison confrontant à la rue du Puy de la Barre à la croix de La Molle. — Du 22 décembre 1514, vente par Jehan Martin à Jehan Delapeyronnie, notaire, de certaines murailles confrontant à la rue publique quon va de lesglize au monastère. — Du 22 may 1526, Micheau de Lafon met en possession Jehan Combeau d'une maison et dung jardin confrontant a la rue publique qui va de la place au pont du Fust. — Du 13 juillet 1556, acquisition par Pierre Pourtem, sieur de La Barde, d'une maison confrontant a la rue que l'on va de la place publique au Puy de la Barre.

Mêmes indications enfin dans d'autres actes de 1517, 1525, 1550, 1628 et 1697.

 

VI° Rue du Puy-de-la-Barre. — Cette rue n'est que la prolongation de la rue de la Barre, à partir de la place au canton en suivant, à l'ouest, le grand chemin de St-Pardoux à La Tour-Blanche et au nord celui de Nontron, en gravissant la pente de la colline, autour de la forteresse, d'où le nom de Puy de la Barre, indiqué dans les reconnaissances précédentes des 21 décembre 1550 et 13 juillet 1556.

 

VII° Châtrerons. — Suivant reconnaissances du 21 décembre 1550, de trois sols trois deniers de rente sur une maison confrontant au Charreron, qu'on va de St-Pardoux au monastère, et du 22 décembre 1747, par dix tenanciers sur le tènement du Verdoyer qui confronte au petit Chareyron, conduisant de la rue du bourg dans la rivière de Dronne.

Banlieue. — Nous avons déjà indiqué les mas, tènements et clos entourant le bourg de St-Pardoux et nous n'y reviendrons pas.

Nous avons vu également qu'il y existait deux chapelles, l'une appelée de La Motte, ou de La Molle, dédiée à saint Roch, indiquée dans les cartes du xvnf siècle et qui n'existe plus. Elle était située à trois cents mètres environ au nord du bourg, près du chemin allant à Nontron et sur l'emplacement du cimetière actuel, ainsi qu'il résulte de divers titres au XV ou XVIIIe siècle, dont nous ne relèverons que les deux suivants : le 20 mars 1491, Pierre de Pigearias recognoit la tierce partie d'une terre prés la chapelle de La Molle, confrontant au chemin de St-Pardoux à Nontron. — Du 1er août 1758, quittance par messire Pierre Bordier, chevalier, seigneur d'Aisse, résidant au château de la Rue, paroisse de St-Jory de Chalais, d'une rente établie sur une maison appelée de Lapue, qui se confronte par le devant a la rue par laquelle on va du monastère à la chapelle St-Roch.

La seconde chapelle était au mainement de Chaumeilhe, et portait le titre de prieuré, d'après une reconnaissance de rente du 7 janvier 1482, sur une terre appelée de Las Levadas, confrontant au chemin par lequel on va de St-Pardoux au priore de Chameilhac.

Il existait également sur ce territoire diverses croix dont les principales limitaient la partie sur laquelle s'exerçait la justice, laissée au monastère par la transaction de 1318, qui indique : la Croiœ de La Mole, crucem vocatam publiée de la Mola, et celle de la fontaine de St-Pardoux, crucem vocatam publice de fonte Sti-Pardulphi. Il devait y en avoir une troisième à Chaumeille, compris dans cette justice jusqu'à la Dronne, lendendo apud Calmelcam usque ad fluvium dictum Dronam inclusive. Nous trouvons enfin une quatrième croix dite de Lescure dans un acte de vente du 23 janvier 1526, consentie à Jehan Pourtem de certaine pièce de terre, sise en la dicte paroisse appelée de La Borde, confrontant au chemin quon va de la croix de Lescure au maynement du Queyroy et à autre chemin quon va de la dicte croix a la chapelle de La Mothe.

Il y eut aussi près du bourg, au sud et après le pont de bois, sur l'autre rive de la Dronne, une Maladrerie, ou hôpital, au sujet de laquelle le mémoire de 1690 s'exprime ainsi :

 

« Clause du testament de Gerald de Peytord, par lequel il veut que sa maison de La Roche, nouvellemeut bastie, soit pour loger les pauvres boisteux et malades passans et ce pour une nuict, et qu'on y tienne toujours six licts de plume et qu'on leur rende le droit d'hospitalité, et pour ce sujet affecte sa vigne de La Chassaigne, sa vigne de La Bridarie, son colombier avec ses vignes, jardins et terres de Puyjoli. Du deux des ides de décembre 1368. »

 

Il en est d'ailleurs indirectement question dans des reconnaissances de rente des 23 juillet 1407, 22 février 1498 et 25 apvril 1550, sur divers fonds dans le mas de La Maladrerie, ainsi que dans une autre du 2 mars 1499, par Marie Espern de La Roche sur une terre du Queyroy, confrontant au chemin de la chapelle de La Mole à Nontron et au ruisseau des Malades.

événements.

De la topographie nous devons passer aux événements dont le bourg et le territoire de St-Pardoux furent trop souvent le théâtre, à cause de sa situation sur la grande voie dont nous avons parlé, et de son voisinage avec la forteresse de Nontron, notamment à partir du XIIe siècle au XVIIe, pendant les guerres anglaises, les guerres de religion et la Fronde.

Nous avons déjà dit, en effet, que, d'après les documents recueillis par l'abbé de Lespine, la cure de St-Pardoux fut, le 30 juin 1347, annexée au monastère pour obvier à sa pauvreté résultant des guerres et déprédations que son voisinage du château de Nontron lui attire; qu'il fut en 1451 et 1453 accordé par le pape Nicolas V des indulgences spéciales et une confrérie de Ste-Anne, pour, est-il dit dans un mémoire de 1717 : Secourir le couvent dans la pauvreté à laquelle l'avaient réduit les guerres qui ont été dans la province depuis sa fondation; et, qu'enfin, il fut en 1452, 1518 et 1533 rendu par les rois de France des monitoires à l'effet d'obliger les usurpateurs et détenteurs de titres à les rendre.

C'est ce qui est confirmé dans le mémoire de 1690 en ces termes :

« 1572. Pierre Gadaud, prestre, vicaire perpétuel de St-Pardoux, attesta devant M. le vicaire général de Périgueux, que les reytres, autrement les Huguenots, portèrent leur camp à St-Pardoux, qu'ils ruinèrent lesglize paroissiale, rompirent les cloches et les emportèrent, tuèrent trois prestres. Cette attestation est fortifiée par deux actes pour la reedification de la dicte esglize, le premier de 1602 et le second de 1606, ou il parait que la paroisse a demeuré plus de trente-six ans sans estre en estât de pouvoir faire rebastir lesglize. Le monastère donna pour sa part mille cinquante livres. — Le monastère avoit dans le principe le droit de haute et basse justice, treize livres de taille tous les ans, ce qui est une marque de souveraineté, un droit appelé Manchas et un autre de repas et de coraestion, qui sont peut-être des droits inouis dans le royaume, toute la seigneurie de St-Martin-le-Peint, des rentes, droits et disnies dans les paroisses de St-Pardoux, St-Front-la-Rivière, Milhac et Quinsac ; que diverses personnes nobles et autres se prévalant des temps des guerres, pestes et maladies ont usurpés[6]. — Jean Thibaud, archidiacre de Bragerac, official de Périgueux et commissaire du pape Léon X, fulmina, le 10 mars 1518, un monitoire publié à St-Pardoux et lieux circonvoisins, le 10 avril 1519, sur le vol au monastère de tous les meubles, argenterie et ornements de lesglize et enlèvement de tous les tiltres. »

 

Plus loin et au sujet d'une réclamation du monastère contre les Pourtem, il est dit que ces derniers contestent la légitimité de certaines rentes : « Sous le prétexte que le dit monastère avec le reste du bourg ont estes pilles, les tiltres enlevés, lesglize paroissiale et tout le fort ruines au temps des guerres de religion ».

Ce fut probablement après la prise de Nontron, qui eut lieu le 8 juin 1569, que les Huguenots s'emparèrent de St-Pardoux, dont ils ruinèrent le fort ainsi que l'église. Cette dernière, qui ne fut reconstruite qu'en 1606, et dut être restaurée en 1748, d'après l'autorisation qui fut accordée le 4 mars de cette année par l'intendant de Guyenne aux sieurs de Gagniac, curé de St-Pardoux, et Jean Quilhat de La Plassade, syndic fabricien, d'aliéner dans ce but une partie de l'ancien cimetière.

Le monastère fut également saccagé par les Huguenots, puisqu'il dut être, en grande partie, reconstruit de 1626 à 1645 par Catherine Pot de Rhodes, prieure, et de 1645 à 1684, par Gasparde Pot de Rhodes. Enfin, Angèle de Boisseuil fit, à son tour, exécuter des réparations à l'église, ou chapelle du couvent, suivant sommation de novembre 1774, donnée à sa requête au nommé Mazeau, entrepreneur.

A propos de ce monastère et de l'église, nous croyons devoir, après avoir donné ce que nous avons pu recueillir sur le personnel du premier, en faire autant à l'égard des anciens curés et vicaires perpétuels jusqu'en 1789, ainsi qu'il suit : — 1,200, Hélie Joubert; 1292, Pierre de Golet, vicaire régent; 1294, Elie Aymeric, curé; 1295, Arnaud Roux; 1297, de Gelath, vicaire régent; 1321, Hélie de Sens; 1322, Pierre Martin; 1353, Hélie Joubert; 1392, Jehan de Sens; 1456, Martial Faure; 1482, Simon Fourichon; 1483, Vinalesme; 1484, Pierre de Lapeyronnie, dit Portem ; 1501, Jehan Sarlat; 1510, Léonard Ducimetière ; 1520, Pierre Goudoin ; 1521, Pierre Jarreton ; 1525, Guilhaume Jarreton; 1527, Jean de La Chassagnolle; 1531, Louis Baron; 1535, Martial Brethon ; 1548, Jehan Béchadie ; 1603, Antoyne Roby; 1636, Michel Mathieu; 1692, N... Mathieu, vicaire perpétuel; 1707, Pierre Bourcin; 1716, N... Martin ; 1739, Louis Fourmigier ; 1741, Jacques de Gaignac, ou Campniac de Romain; 1764, N... Gorsse.

 

institutions.

 

Jetons enfin et pour clore un coup d'œil rapide sur les institutions civiles du bourg de St-Pardoux :

Et d'abord, ayant suffisamment parlé de son établissement judiciaire, il ne nous reste plus qu'à donner ici le catalogue de ceux des prévôts, juges, greffiers et procureurs dont nous avons pu recueillir les noms, savoir : 1292, Gérard de Pestor, prévôt; Seguin, prévôt et vigier; 1307, Hélie Girandolo, juge; 1603, Léonard David, procureur, et Jehan Gombeau, greffier; 1612, Michel Bordier, juge; 1626, Andrieux Beausoleil, lieutenant de juge ; 1628, Antoine Champagnac, procureur d'office pour les dames religieuses ; 1632, Jehan Foucault, greffier ; 1648, Jehan de Beausoleil, greffier ; 1650, Jehan Mondinaud, procureur d'office ; 1679, Jehan Pourtem, juge; 1682, Pierre Beausoleil, lieutenant déjuge auparty du seigneur de Bourdeille ; 1699, Léonard Larue, lieutenant de juge au party des dames religieuses; 1711, Raynaud Cheyron, juge; 1718, Jean Beausoleil, juge ; Jean de Larue, lieutenant; Desport, procureur d'office, et Planchas, greffier, au party des dites dames; 1753, Desport, juge pour le monastère, et Jean Pindray, juge pour la dame marquise d'Allogny; 1761, Antoine Beausoleil, juge; Guy de Lapeyronnie, procureur d'office ; Pierre Bonnamour, greffier; 1775, Jean Eymery, greffier.

Voici, d'autre part, les noms des notaires de St-Pardoux qui ont signé les nombreux actes énumérés ci-dessus : 1301, Jouberti; 1317, P...Giraudi; 1320, P... Girandolo ; 1323, de Rupibus ; 1324, Fauconi ; 1344, Seguin Martini; 1351,Meschi; 1368, H. Martini; 1391, Petrus Faber ; 1422, Charpaterii; 1437, de Charlaudi ; 1433, Poyalibus, de Nontron ; 1443, Raymundus de La Marthonia ; 1452, de Podiozillo, de Nontron ; 1454, de Veterimari, de Nontron ; 1456, Ludovicus Pironi ; 1462, de Pulchra Insula ; 1476, Charlati ; 1479, Robini, de Nontron ; 1482, Charpateri ; 1503, Blois, de Nontron ; 1510, Chancel ; 1521, Botheri ; 1530, de Lapeyronnie ; 1532, Baron; 1559, Charpateau; 1579, Baron ; 1588, Jehan Lapeyronnie : 1598, Jehan Delarest ; 1603, David ; 1611, Beausoleil ; 1612, Cholet; 1635, de Laret ; 1653, Desport; 1666, Bonnamour; 1697, Lapeyronnie; 1715, Pindray ; 1755, Martin, et enfin Dumaine en 1771 et années suivantes.

En ce qui concerne la communauté, fut-elle libre dès l'occupation romaine, St-Pardoux se trouvant en pays de droit écrit; ou ne le fut-elle qu'en vertu d'une charte d'affranchissement et à quelle époque ? C'est ce qu'il nous est impossible de préciser, n'ayant rien découvert à ce sujet. Toujours est-il qu'elle dut l'être avant le XVIIe siècle, puisqu'à cette époque elle avait un conseil élu et un maire, nommé par le roi et dont le premier fut, d'après une reconnaissance de rente du 18 avril 1697 : Maistre Pierre Bonnamour, conseiller du Roy et maire perpétuel de St-Pardoux. — D'autre part, nous lisons, à ce sujet, dans le registre de correspondance de M. Labrousse du Bosfrand, subdélégué à Nontron, l'extrait suivant d'une lettre par lui adressée le 4 mars 1748, à M. Dupin :

 

« Il n'y a jamais eu d'autre office, dans la communauté de St-Pardoux-la-Rivière, que celui de maire, dont le feu sieur Descombes fut pourvu il y a 40 à 50 ans. Sa juridiction fut si bornée qu'il ne fit jamais aucune fonction. Il n'y a d'ailleurs dans cette communauté ni hôtel de ville, ni aucune sorte de revenus communs ; ainsi il paraîtrait onéreux de revêtir des sujets de tous les offices réunis par l'arrêt du premier octobre 1747 ».

 

L'instruction populaire n'avait d'ailleurs pas été négligée à St-Pardoux et, sans remonter jusqu'à Charlemagne, il nous parait certain qu'une école y fut créée après l'établissement du monastère, si non antérieurement. C'est ce qui résulte suffisamment des actes ci-après : Du 24 septembre 1457, assense par le monastère à Me Martial Faure, prestre, de certaines masures avec jardin sis en la rue de la Barre, appelées l'Escole, sous la rente de cinq sous et demy dacapte ; la dicte escole avoit este auparavant guerpie. L'école ayant été transportée ailleurs, le premier bâtiment passa en diverses mains, d'après une baillette du 9 mars 1459 de murailles et jardin confrontant à la maison de Pierre Galfroid, appelée l’Escole, et d'une reconnaissance du 12 mai 1550 par les Fourichon sur sept maisons et jardins confrontant à la rue qui va du Puy de la Barre à la croix de la Mole, au pré du monastère et à la maison de Vincent Fou­richon appelée de l’Escole.

Le bourg de St-Pardoux fut aussi, et jusqu'en 1793, le siège d'un bureau de poste, d'un relais de chevaux et lieu d'étapes et de casernement militaires, d'après le registre de correspondance du subdélégué de l'intendant, mentionnant une lettre du 13 juillet 1748, par laquelle Me Dupin lui mande que : « Pour les quartiers d'hiver à occuper en Périgord, le régiment de cavalerie de Crussol, composé de seize compagnies de trente-cinq hommes chacune, partiront le premier août de Chalus et de Ladignac et iront une à Miallet et une autre ira le deux à St-Pardoux, » Quant au relais de poste, il est indiqué sur les cartes routières de l'époque ; et, dans un acte de vente du 14 novembre 1653, Jean Fourichon, habitant de St-Pardoux, est qualifié de : Chevaucheur pour le Roy, pendant qu'un autre Jean Fourichon l'est de : Sieur de la poste, dans une reconnaissance de rente du 22 décembre 1747. Par suite, les professions ressortissant de ces établissements étaient-elles en certain nombre dans le bourg de St-Pardoux, dont le rôle de la taille pour 1747 mentionne : cinq espéroniers (fabricants d'éperons) et deux étrilleurs (fabricants d'étrillés).

 

industrie.

 

A propos d'industrie et en dehors des métiers ordinaires, on trouve encore, dans le rôle de 1747, cinq chirurgiens, deux chapeliers, quatre sergers, ou fabricants de serges, étoffes en laine du pays, livrées ensuite aux foulonniers, établis dans les moulins dont nous avons parlé. Dans le rôle de 1761, figurent, entr'aulres, quatre arquebusiers.

Le monastère y possédait aussi un pressoir à vin, d'après une reconnaissance du 22 febvrier 1368, sur jardin proche le pressoir du monastère, et une baillette du 14 septembre 1457, d'un jardin confrontant au pressoir du monastère, à la rue de la Barre et au pré Aurel.

Telle fut la situation du bourg et de la paroisse de Saint-Pardoux-la-Rivière jusqu'en 1790 et 1793, époque à laquelle disparurent tous ces avantages après la suppression du monastère.

La majorité de la population n'en adhéra pas moins aux événements de l'époque et se fit représenter à la fête de la Fédération, d'après la lettre suivante, que nous transcrivons littéralement, mais en supprimant les noms propres, pour ne pas réveiller des souvenirs éteints. Elle fut adressée en juillet 1790, par le commandant de la garde nationale de Mareuil, au commandant de celle de St-Pardoux :

 

« Cher amy et braves camarades,

 

« Monsieur M..., capitaine de notre garde nationale, que nous avions nommé député à la fédération générale de Paris, ayant trahi notre confiance, nous avons vu quil etoit de notre prudence de soumettre à votre jugement liregularitté d'une pareille conduitte. Après que nous avons eu en conséquence consulté nos frères de la garde nationale de Nontron, nous avons fixé au deux aoust prochain jour de lundy, dans notre ville, la réunion des commissaires des cantonts, formant le district de Nontron. Nous vous prions et vous invitons, chers amy, de venir au jour fixé pour délibérer avec nos braves camarades des autres cantons, sur une démarche aussy irréfléchie, et sy vos affaires ne vous permettent pas d'y venir, nous vous prions de vouloir nous adresser une adhésion de votre part, après avoir mis au préalable cette affaire sous les yieux de votre état-major. Nous vous prions aussy de vouloir bien en donner connaissance a charrue garde nationalle de votre arrondissement. — Nous avons l'honneur d'être, en attendant votre reponce, cher amy et braves camarades, avec des sentiments d'union et de fraternité que nous vous avons juré pour la vie, vos frères darmes, les gardes nationalle de la ville de Mareuil. »

Suivent six signatures du commandant, d'officiers et de simples gardes.

 

La Révolution fut d'ailleurs relativement modérée à Saint-Pardoux, et les principaux meneurs se contentèrent de s'enrichir, en acquérant à vil prix les immeubles du monastère, dont leurs descendants n'ont guère su profiter... Mais passons à un autre canton.

R. de Laugardière.

(A suivre.)



[1] Ecus. — Les premières monnaies d'or furent frappées sous Louis IX (1226-1270) et prirent les noms de Chaise ; Royal; Reines ; Agnel ; Franc et Ecu d'or. Vinrent ensuite: les Gros royaux, sous Phillippe le Bel (1285-1314) ; le floyal ou Franc à pied de Jean 1er (1316) ; le Florin, le Royal et le Demi-Royal de Charles IV (1321-1327); les Couronnes, Parisis, Ecus, Angelots, Lions, Pavillons et Florins-Georges de Philippe VI (1327-1350); les Ecus-Fleurs-de-Lis de Jean II (1350-1364) ; les Ecus-Heaume et à la Couronne. Moutons Chaise, Salut, de Charles VI (1380-1422). Enfin, les Ecus au Soleil, ou Ecus-sol, sous Louis XI (1461-1483), continués sous Charles IX (1560-1574).

Il y a eu aussi quelques écus d'or au porc-épic sous Louis XII et à la Salamandre sous François Ier. - Dans le principe et sous Philippe-le-Hardi, les écus valaient 14 fr. 22 c. de notre monnaie actuelle ; sous Charles VI elle était encore de 11 fr. 93 c. et, sous Louis XIV, il ne valait plus, en 1665, que six livres de l'époque, il y avait des demi-écus en or, des tiers et des quarts d'écu en argent.

Feston. Monnaie d'argent frappée pour la première fois sous Louis XII (1497-1514). Elle fut appelée feston parce que la tête du roi y était représentée. Il valut d'abord dix sous deux deniers et s'éleva successivement jusqu'à douze sous six deniers jusqu'au moment où il fut mis hors de cours par Henri III et où il ne fut plus employé que comme monnaie de compte.

Franc. Monnaie d'argent frappée sous Henri III (1574) et valant vingt sous.

Pistole. Monnaie étrangère valant dix francs et employée comme monnaie de compte.

Real. Monnaie de compte étrangère valant de cinquante à cinquante-quatre centimes; celui de cuivre, 27 centimes.

[2] Nous avons dit que la partie de la seigneurie de Saint-Pardoux appartenant à la famille Vigier de Saint-Mathieu avait été décrétée et vendue en 1612. Quelques années plus tard, le prix en fut distribué, ainsi qu'il résulte d'un arrêt du Grand Conseil dont nous extrayons ce qui suit : «Entre maistre Michel Bourdier, sieur de Beaumont et Daisse, juge de la baronnie de Saint-Pardoux-la-Rivière, au nom et comme subrogé au lieu et place de feu maistre Anthoyne Dusolier, quand vivoit advocat en nostre dicte cour, et maistre Jehan Cholet, docteur en médecine, demandeurs es criées et interposition des décrets d'une part. Et messire Charles de Saint-Mathieu, viscompte du dict lieu, et Jehan de Saint-Mathieu, escuyer, sieur Dallonis, deffendeurs, Claude de Campniar, escuyer, sieur de Romaing et de Beaumont, messire Louis Estouard de Caussade, chevalier de nostre ordre, sieur et viscompte de Saint-Megrin, et dame d'Escars son espouse, contesse de Lavauguyon, Charles de Saint-Mathieu et Ysabeau Douyneau, sa femme, Anne Dolnis, damoiselle, veufve de feu Arnaud de Jehan, quand vivoit bourgeois et citoyen de Bourdeaux, maistre Léonard, notayre, et lieutenant de La Coussière. Hellies, procureur d'office du dict lieu et Jacques Gourgousse... Le dit Bourdier et Pierre Cainain sieur du Verdoyer, demandeurs a lenterinement de certains lettres royaux en forme de requeste, et lesd. Bourdier et Cholel, défendeurs auxd. lettres, et Françoys de La Garde, escuyer, sieur de Mirabel, et le dict Bourdier, enchérisseurs daultre... . Dans l'énumération des poursuites et du point de fait, nous relevons ce qui suit: « Sur les poursuites du sieur Dusolier comme subrogé à la créance du sieur de Saint-Pol contre Charles Vigier de Saint-Mathieu, sieur Dallonis, contre lequel il obtint deux arrêts du Grand Conseil du 13 de décembre 1604 et ( ?) juillet 1605 et deux exécutoires des 20 décembre 1606 et 6e d'apvril 1607, à l'exécution desquels s'opposa Charles de Saint-Mathieu, seigneur baron de Saint-Pardoux, et Yzabeau Doyneau, sa femme, disant que feue Anne d'Exandrieu, damoiselle, mère dud. sieur de Saint-Mathieu, avoit esté mariée avec led. Charles de Saint-Mathieu, pere de l'opposant, et luy porta en dot dix mille livres par contract du 3may 1572, duquel mariage led. opposant estoit issu et succéda à sa mère aussi par le contract de mariage dudict opposant du 2e de décembre 1595. Feu Joseph Doyneau, chevalier de nostre ordre, et Loyse de Clermontd'Amboize, pere et mere de la dite Doyneau, avoient constitué en dot a l'exposante quarante mille livres que led. sieur de Saint-Mathieu pere reçeu et assigna sur le repayre de chateaurocher, six cens escus de rente ; lequel repayre led. exposant disoit estre de la valleur de quinze mille livres en fonds et que les aultres biens étoient subjets et obliges et que, ou les biens saisis seraient adjuges que ce fust à la charge de bailher lad. somme d. dix mille livres. (Suivent les prétentions des autres créanciers. Despuis ledit sieur Dusolier cedda tous ses droits et actions à Jehan de Saint-Mathieu, faisant pour le viconiple de Saint-Mathieu, moyennant quatre mille deux cens cinquante livres soubs la caution de maistre Michel Bourdier, sieur de Beaumont, par contract du 15 de mars 1613, reçu Dexport, notayre, suyvant lequel led. Bourdier acquitta lad. dette, ensemble dix mille livres au seigneur de Chateaurocher, avec subrogation. Puys et le 11 décembre 1613, Anne Vigier, damoiselle, Pierre et Claude de Campniat seigneur de Bomaing et de Beaumont, par leur requeste, disoyent que Jehan-Geoffroy de Saint-Mathieu, en son vivant escuyer et seigneur de Bellussières, leur devoit quatre mille deux cens livres par contract du 29 juillet 1595, reçu par Petit, notayre. Aussy led. sieur de Bellussière, par son testament, auroit fait certain léguat auxd. Vigier et de Campniat; par translation du 17 mars 1598 icelle Vigier tant pour elle que pour lesdict de Campniac auroit transige pour lesd. droits et léguat à six mille livres, pour laquelle somme auroit cédé lesd. Droicts aux dicts Charles et Jehan de Saint-Mathieu sieur Dallonis, frères dud. feu de Bellussières, laquelle somme led. Dallonis assigna sur la terre et soigneurie de Javerlhiat. De toutes lesquelles sommes les opposants demandoient estre payés par préférence à tous créanciers... . Un autre feuillet du présent arrêt nous donne l'indication des immeubles saisis ainsi qu'il suit : « Les terres et seigneuries de Saint-Pardoux-la-Rivière et de Saint-Angel, leurs appartenances et dépendances, ensemble les cens, rentes, lods et ventes, tailhes guarennes, fuyes, four a ban, moulin et aultres droicts et debvoirs seigneuriaux deubs et appartenant aud. de Saint-Mathieu et confrontant de toutes parts avec les terres et seigneuries de Nontron, Saint-Martial-de-Valette, Saint-Front-la-Rivière, Milhac et Romain. Les terres et juridictions de Javerlhiat et Haultefaye, confrontant de toutes parts avec les terres et seigneuries de Varaignes, La Chapelle-St-Robert, Fontroubade, Bondazeau, Saint-Martin et Teijat... Led. Bourdier, sieur de Beaumont, enchérit la terre et seigneurie de Saint-Pardoux .et la tierce partie de Javerlhiat et autres choses pour vingt-troys mille livres... . Et led. Françoys de Lagarde, escuyer, sieur du lieu de Lage et de Mirabel, enchérit la justice, cens et rentes et aultres debvoirs seigneuriaux, deubs en la paroisse de Saint-Angel au sieur de Saint Mathieu, sieur Dillonis, pour la .somme de neuf mille livres, du consentement dud. Bourdier, dont le prix fut ainsi réduit à quatorze mille livres...  Nous avons dit d'autre part, qu'après l'adjudication du 2 avril 1612, cette partie de la seigneurie de Saint-Pardoux-la-Rivière fut elle-même démembrée et passa aux mains des familles d'Abzac et de La Marthonie ; c'est ce qui résulte des documents suivants :

Du 20 juin 1717, par exploit de Pierre Mathieu, sergent royal à Saint-Pardoux-la-Rivière, assignation a la requête de danie Françoyse de Boisaeul, dame prieure du monastère royal dud Saint-Pardoux et de messire Jean-Gaston de La Marthonie, chevalier, seigneur dud. lieu de Saint-Jean-de-Cole et en partie de Saint-Pardoux et autres places, demeurant en son chasteau de Saint-Jean-de-Cole, donnée à messire Claude Dalony, chevalier, seigneur du Puy Saint-Astier et autres places et à dame Renée D'Abzac, son espouse, demeurant en son chusteau de Villars, paroisse dud. Saint-Pardoux, aux fins de la requête par eux présentée le 11 du même mois à Mgr de Lamoignon, tendant à faire condamner les assignes à leur remettre les droicts dechange qui les concernent sous loffre den rembourser le prix comme conseigneur de Saint-Pardoux-la-Rivière, lesquels droicts furent acquis par entier par le sieur d'Abzac, seigneur de Mézières, père de ladicte dame Dallony, et ce en conformité de la déclaration rendue par le Roy Louis XIV, de glorieuse mémoire, le 16  de février 1715, permettant aux seigneurs justiciers et fonciers de retirer des acquéreurs les échanges des biens par eux acquis en remboursant aux acquéreurs le principal, frais et loyaux coûts et les deux sols par livre …

La rétrocession faite aud. d'Abzac, seigneur du Petit-Villars, était, d'ailleurs, antérieure à cette assignation, d'après la quittance ci-après :

«  Reçu de M. Pierre Bourdier, seigneur de Beaumont, conseiller du Roy au siège royal de la présente ville de Périgueux, la somme de trois cens soixante-douze livres quatre sols six deniers, faisant les deux tiers de celle de cinq cens cinquante huit livres six sols huict deniers, à quoy revient à quatre carolus par livre la moytié des ventes de six mille sept cens livres, pour laquelle le feu sieur Bourdier son père avoyt acquis sa coste part de la terre de Saint-Pardoux-la-Rivyere, laultre moytié et le surplus desd. ventes est toute dîmes tant par le frère dud. Bourdier que par le sieur du Villars, le tout conformément au contract passé cejourd'hui entre led. seigneur de Beaumont et maistre Jehan de Ribeyrol, advocat en la cour et commis à la recherche et poursuite des payements desdicts droicts pardevant Labrousse, notayre royal. De laquelle somme de trois cens soixante-douze livres quatre sols six deniers je tiens quitte led. sieur de Beaumont et promets acquitter envers et contre tous.

Faict à Périgueux, le quinziesme de novembre mil six cens et vingt-deux.

Signé : Martin. »

Nota. Carolus. - Ancienne monnaie de billon de France valant dix deniers. Frappée sous Charles VIII, elle n'eut de cours que pendant son règne et ne fut désignée, plus tard, que comme monnaie de compte. Livre. - Il y eut deux principales espèces de livres : La Livre Tournois (frappée à Tours.) et la Livre Parisis (frappée à Paris). Toutes les deux se divisaient par vingt sous et chaque sou en quatre liards ou en douze deniers; mais la Livre Parisis était plus forte que la Livre Tournoise et valait 95 sous tournois. Elle fut supprimée par Louis XIV et depuis 1667, la Livre Tournois eut seule cours. Cette dernière est un peu plus faible que le franc actuel. Sa valeur, fixée par la loi du 25 germinal an IV, est de 0 fr.98c. 76. Quatre-vingt-une livres-tournois font quatre-vingts francs.

 

Voici maintenant, à l'appui de ce qui précède et de ce qui va suivre, extraits ou copies de divers documents relatifs à diverses contestations judiciaires élevées dans le cours du XVIIIe siècle entre les héritiers du dit sgr d'Abzac et le monastère de Saint-Pardoux, relativement à l'exercice de la justice et de divers autres droits seigneuriaux. Le premier de ces documents est une assignation donnée à la prieure de ce monastère par dame nenée d'Abzac, veuve d'Allony, disant :

« Etre fille et héritière de messire d'Abzac de Ladouze, seigneur de Villars, quen cette qualité elle est dame de la seigneurie de Villars, cens et rentes, dont son père est mort vestu et saisy et que la dame abbesse de Saint-Pardoux sestant prévalue de sa pupillarité et minorité, auroit faict exercer la justice et police par ses officiers dans la moitié du bourg et paroisse de Saint-Pardoux, dont la justice appartient à lad. dame Dalony, comme héritière de son père, qui en est mort vestu et saisy et en conséquence a assigné lad. dame de Saint-Pardoux pour voir clarer lad. dame Dalony, dame de la seigneurie de Villars et de la justice tant de la dicte seigneurie et biens en despendans que de la moitié du bourg et paroisse  de Saint-Pardoux et pour se voir inhyber de faire exercer la justice dans la moitié du bourg et paroisse de Saint-Pardoux. »

Eu réponse à cette assignation, la dame abbesse exposa que :

« Mal à propos employé la dame Dalony un bornage et dénombrement fourny  au Roy par son auteur en 1653, parce que Saint-Pardoux relevé de Mgr l'evesque d'Angoulesme suivant les hommages de 1619,1672 et du 6 août 1717 rendus par lad. prieure de Saint-Pardoux aud. seigneur evesque, pour raison dud. couvent, preclostures et justice basse... Il est vrai que la dame prieure ignorant bon droit a acquis à titre d'engagement du seigneur de Lamarlhouie la moitié de la haute justice de Saint-Pardoux. Il ne peut pas être conteste que lad. justice n'eut bien appartenu à damoiselle Marguerite, fille du duc de Bourgogne, monsieur Gerard de Maumont, son exécuteur testamentaire, puisque la fondation de l'année 1291, fait estat que lad. justice appartenoit à lad. duchesse de Bourgogne...La dame Dalony dit que messire Charles de Saint-Mathieu étoit originairement propriétaire du bourg, paroisse et justice de Saint-Pardoux, décrétées sur sa teste par arrest du 2 avril 1612 au profit de Michel Bourdier, comme dernier enchérisseur. lequel auroit associe aud. décret messire d'Abzac, seigneur de Villars, pour une moitié de la justice desd. bourg et paroisse, et qu'il fut rendu un arrest en 1618 par lequel il fut ordonne que le susdit arrest de décret seroit exécute tant en faveur dud. Bourdier que dud. sgr d'Abzac son associe... La dame Dalony dit que l'autre moitié de justice acquise aud. Bourdier par le mesme arrest fut aliénée en faveur des seigneurs de Bourdeille, transportée ensuite par le seigneur de Jumilhac, acquéreur de M. de Bourdeille au seigneur de La Marthonie, duquel la dame prieure vient d'achepter la mesme moitié de justice provenant du sieur Bourdier, pour la somme de quatre mille huit cens livres par contrat du 7 septembre 1720, dou résulte que les prétendus titres de la dame prieure sont insuffisants pour établir que la propriété de la haute et basse justice fut acquise lors de leur date... Par lesquelles raisons sil plaît à la présente cour, veu le descret de 1612, autre du 7 septembre 1718, portant que led. descret sera exécute en faveur du sieur Bourdier et de messire Jehan d'Abzac son associe, proces-verbal de prise de possession du 1er novembre 1618, hommage rendu au Roy en 1677, dénombrement de 1679, contrat de vente de la moitié de la justice du bourg de Saint-Pardoux et paroisse provenant du sieur Bourdier, vendue par le sieur de La Marthonie à la d. prieure le 7 septembre 1720, la dame Dalony sera maintenue dans les droits de la justice haute, moyenne, basse, mère et mixte et dans les honneurs...

Dans un mémoire adressé à M. de Rochat, avocat au Parlement de Bordeaux, M- la supérieure du monastère expose ce qui suit:

«  Le 31 mai 1728, la dame Dalony a répondu a la requeste signifiée le 29 avril 1727 et elle a employé trois ressources qui ne peuvent lui être daucun secours. Que ladite dame prieure nest point en droit de jouir de toute la justice du bourg de St-Pardoux et de ses appartenances, paraissant par lettres patentes du Roy Philippe, qu'il estoit excepté de la fondation le fort qui estoit alors basty dans ledit bourg, mais que ladite fondation navoit donné Ja justice ouaucun droit que celuy quavait le nommé Chabrol, sa conséquence estant que ne paraissant que toute la justice eut appartenu à Chahrol, par conséquent celle que luy auroit attribué son décret avoit bien pu navoir pas appartenu à Chabrol. Mais pour détruire cette .imagination, la dame prieure rapporte un acte du 3 des Kalendes de juin, de lannée 1267, antérieur en date à la fondation de 23 années. Cet acte est passé entre damoiseau Gérar Chabrol, seigneur de St-Pardoux, et damoiseau Seguin, vigier dudit bourg de St-Pardoux. La lecture de cet acte fait qu'on ne peut douter nullement que Gérar Chabrol ne fui bien seigneur du bourg de St-Pardoux et de ses dépendances ; et comme la vicomtesse de Limoges, fondatrice, avoit accordé ou transporté audit monastère treize livres de taille et cent sols de comestion annuellement, les guerres et les violences auroient esté cause que le monastère nauroit pu être payé de ces droits par les habitants de St-Pardoux. Le 21 août 1452, le monastère auroit présenté son placet à Charles, Roy de France, lequel auroit reconnu que toute la jurisdiction et seigneurie de St-Pardoux avec ses appartenances dépendoit dudit monastère, et il ordonna que ledit monastère jouiroit des droits de treize livres de taille et cent sols de comestion, nonobstant toute prescription, mandant au seneschal de Périgueux de contraindre les contrevenants. Il semble que voila suffisamment pour justifier que la justice du bourg de St-Pardoux et de ses dépendances appartient de plein droit à la dame prieure, sans compter que de tout temps les prisons de cette paroisse ont appartenu audit monastère, consistant en une tour carrée fort exhaussée, placée à demy lieu du bourg, à la teste de la forest dudit monastère, avec un logement pour le concierge, sans que laditedame Dalony put justifier quil en aye jamais eu d'autre prison dans la paroisse... »

Ainsi, chacun des co-seigneurs de St-Pardoux prétendait à l'exercice de la justice entière de la paroisse ; mais, soit par arrêt, soit par transaction, cette justice resta divisée et fut définitivement attribuée en partie à chacun d'eux avec pouvoir d'avoir un juge particulier, ainsi que nous le verrons plus loin par l'énumération des noms de ceux que nous aurons pu recueillir.

Le monastère eut d'ailleurs à soutenir contre les habitants de St-Pardoux d'autres contestations judiciaires que nous croyons utile de rappeler au point de vue des institutions et des usages de l'époque. Ainsi par exemple :

Quant a la dîme : Du 27 juillet 1657, arrêt du Parlement de Bordeaux rendu : « Entre le scindicq des dames prieure et religieuses du couvent de St-Pardoux-la-Rivière, ordre des frères prescheurs, demandeur, dune part, et Jean de La Peyronnie dit Petit, Antoine Fourichon, Jean Versaveau et Geraud Foncaud, scindics du bourg et paroisse dudit St-Pardoux, deffendeurs, daultre part. Veu le procès, requeste dudit scindic et exploits dassignation des vingt-sixiesme dapvril et vingtiesme de septembre mil six cens cinquante six... deux inventaires... une requeste… et bulle du Pape pour faire voir que la dixme en question est annexée audit prieure. Dict a esté que la Cour,faisant droict aux parties, a condamné eteondamne lesdits Jean de La Peyronnie, Antoine Fourichon, Jean Versaveau et Gérard Foucaud en qualité de scindicqs du bourg de St-Pardoux-la-Rivière, de payer audit scindicq la dixme du vin en question, à raison dunze baste une, comme lesdits scindicqs ont accoustume de payer le bled à raison dunze gerbes une, et avant faire droit des conclusions dudit scindicq concernant la dixme des menus bleds, aigneaux, coûtions, laine et chanvre, ladicte Cour ordonne que dans la huictaine, les parties plus amplement produiront et contrediront ce que bon leur semblera... Dict aux parties à Bourdeaux ez parlement le vingt septiesme de juillet mil six cens cinquante sept.

Cet arrêt et les contestations postérieures furent suivis d'une transaction à la date du 18 septembre 1670 et conçue en ces termes :

«  Nous soubsignés habitants du bourg et paroisse de St-Pardoux-la-Rivière, promettons a dame Gasparde Pot de Rhodes, dame et prieure du monastère dudit St-Pardoux, de luy passer contract aux conditions soubnommées, savoir que nous  promettons de luy payer la disme de la vendange par elle prinse dans la vigne,  à raison de quinze tinons ung, et pour le surplus de la conteste faitte entrelle et nous soubsignés, pour raison de la disme du légumage, nous promettons d'en passer par advis du Conseil lhors du passement du contrat en la forme et teneur susdicte par advis du conseil commun entre nous... Comme anssy les soussignés promettent à ladite dame pour lannée dernière de luy payer la disme à raison de vingt une barriques une, scavoir la barrique sur le pied de neuf livres. En foy de quoy la dite dame a signé avecq nous le dixhuitiesme de septembre mil six cens septante ». Suivent les signatures : « La Belodie, Darpes, Bonnamour, Campost, Beaumont, Cholet, Mathieu, Jean Quilhac, Couderfery, A. Itignier, Jean de Larrest, B. Deville, Chabrol, Eymery, Lapeyronnia, J. Pourtenc, Montet, Crousetière, Pucelle, Fourichon, Desport, Desport et Frouard. »

Estang de vin. — Il en a été parlé précédemment et voici, relativement à son exercice et à la date de 1689, une sommation relatant les sentences judiciaires dont il avait été antérieurement l'objet :

« L'an mil six cens octante neuf et le neufviesme du jour du moy dapvril, certiffie je sergent royal soubsigne, résidant du bourg de St-Pardoux-la-Rivière, séneschaussée de Périgueux, ou je suis immatriculé, que il la requête de révérend frère Thoumas Guadet, scindicq religieux et confesseur des dames religieusesdu monastère de St-Pardoux, et y habitant, men suis allé pardevant et au domicile (suivent les noms de neuf débitants) hostes et hostesses dudit bourg de St-Pardoux et y habitant, et leur aye bien et duhement signiffié les lettres patentes du septiesme de décembre mil quatre cens et quarante et requeste du troisiesme du mois de may et appointement en datte du vingt neuviesme de mars dernier... le tout cy attache et leur aye faict inhibitions et deffenses y contenues, leur déclarant que le R. P. Guadet, scindic audit nom, fera tenir cave ouverte dans ledit bourg pendant ung mois, qui commencera au dixiesme du présent mois et Unira au dixiesme may prochain, le tout conformément aux dites lettres, requeste et appointement, afin que lesdits hostes et hostesses nen ignorent, leur ai laissé copie... »

signé: Frouard.

Controllé à St-Pardoux-la-Rivière, le l6 avril 1689.

Signé : Desport, qui a reçu une livre six sols.

[3] Nous croyons devoir reproduire ici, comme modèle du genre, l'acte de donation faite à ladite dame lors de sa réception :

« Lesixiesme jour de janvier mil-six-cens et vingt-neuf avant midy, au Férat du monastère de St-Pardoux-la-Rivière, par devant Me Jehan Cbollet, notaire royal, Marguerite de La Martonnye, damoyselle, fille naturelle et légitime de messire Jacques de La Martonnye, seigneur du dict lieu de Bruzac, Puyberol et autres places, chevalier de lordre du Roy, et d'Isabeau de Montagrier, dame dudict de La Martonnye, conjoincs, habitante au dict monastère, adressant ses paroles au dict seigneur de La Martonnye pere et parlant aicelluy, ici presant et acceptant, en présence de dévotes et religieuses personnes dame Catherine Pot, dame supérieure du dict monastère ; dame Françoise Pot, co-adjutrice... (et treize autres religieuses dont les noms ont été reproduits ci-dessus)... a dict et déclare avoir eu depuis longtemps lintention désire religieuse aud. monastère, a requis audict seigneur de La Martonnye son pere faire ausmone audict monastère pour laugmenn-tation dicelluy... Lequel dict seig. de Lamartonnye, de son bon gre et libérale volonté, a promis et promet par ces présentes, anx uns que dessus, bailler audict monastère, par aulmone et augmentation dicelloy, la somme de douze cens livres ; et comme de faict il baille et paye présentement à ladicte dame supérieure et aud. syndic la somme de six cens livres en pistolles, escuts d'or, quarts descuts et aultre bonne monnoye de cours, et en onltre a promis ledict seignenr luy meubler une chambre selon sa qualité dans ledict monastère et a promis de payer la sommode six cens livres de pension annuellement assignée sur sa mestayrie de La Bierge, paroisse de Milhac, etc. »

[4] Nomination de dame Françoise de Boisseuil, prieure :

« Aujourd'hui, premier du mois d'apvril mil six cens quatre-vingt-quatre, le Roy estant à Versailles bien informe des bonnes mœurs, pieté, dévotion, suffisance et aultres louables qualités qui se rencontrent en la personne de sœur Françoise de Boisseuil, religieuse de l'ordre de Saint-Dominique ; désirant en cette considération de la traiter favorablement, Sa Majesté luy accorde et faict don du priore de St-Pardoux-la-Rivière dudict ordre de Saint-Dominique au dioceze de Périgueux, vacant par le décès de Marie Gasparde Pot de Rhodes, dernière prieure dudict prioré, m'ayant Sa Majesté commande de luy en expédier toutes lettres et despesches nécessaires en cour de Romme et ailleurs, en vertu du présent brevet quelle a signé de sa main et faict contresigner par moy, son conseiller en tous ses conseils, secrétaire d'Etat de ses commandements et finances. Ainsy signé Louis et plus bas Phelipaux.

[5] A monsieur le séneschail, juge royal, civil et criminel de la ville et prevoste de Thiviers.

« Supplie humblement Angélique de Boisseuil, dame prieure du monastère royal de St-Pardoux-la-Rivière en Périgord, ordre de Saint-Dominique, et frère Jean Alran, prestre et religieux dominicain, docteur en théologie, scindic dudict monastère, seigneurs hauts justiciers et féodaux du bourg et paroisse de st-Pardoux. Disant que le sieur Chaulet de La Brousse, lieutenant de la Jurisdiction de St-Front-la-Rivière.qui est dans la partie dont la dame Dalony est dame justicière, et François Reytier, sieur de Labassetie, habitants au bourgt de St-Pardoux-la-Rivière, affectent d'aller pescher journellement dans la rivière de Dronne, qui est dans l'estendue de la seigneurie de St-Pardoux, avec fillets de toutes espesses et en dernier lieu et le vingt-huit du moys de may dernier. Dequoy les remonstrants auroient porté leurs plaintes devant messieurs les officiers de la maitrize particulière des eaux et forests de Guyenne, qui, attendu leur distance, leur auroient permis dinformer des faicts contenus en leur plainte par devant vous en qualité de plus proche juge royal des lieux. Ils vous requièrent qua la veue de lapointement portant vostre commission du premier du courant, eu acceptant icelle. leur permettre de faire assigner par devant vous les tesmoins qu'ils entendent faire ouir et ferez bien... » Suivent les signatures de la prieure, du syndic et de Rougier, leur procureur, puis l'ordonnance du juge, signée Gaillard, juge royal. Et Puyrajoux, greffier.

La prieure du monastère n'avait d'ailleurs pas seulement le droit de pêche sur le cours de la Dronne dans l'étendue de sa juridiction, mais encore le droit exclusif d'y construire ou laisser construire des moulins ou autres usines. C'est ce qui ressort d'un acte passé par Me Desport, notaire royal, le 19 novembre 1710, entre frère Jean flarbot, syndic, et Jeanne Pastoureau, veuve Bonnamour, à l'occasion de la prise de possession du moulin de Séguinie et dépendances, et dans lequel il est dit que:

 

«  La dame prieure ayant la seigneurie de St-Pardoux a elle appartenant, avec la justice moyenne et basse, avec toutes leurs autres prérogatives, comme droit de construire des monlins et droit d'accorder la construction djceux avec tout droit de pesche, en conséquence de la fondation faite dudict monastère par la dame Marguerite, vicomtesse de Limoges, en lan 1295, et en conséquence de ce que ledict monastère a cy devant donné permission a Emeric Bonnamour de construire ledit moulin joignant le présent bourg sur le fleuve de Dronne... sous les conditions que ledict moulin est dans la fondante et directité dudict monastère et que la moitié de lutile est seulement accordée audict Emeric Bonnamour, l'autre moitié restant en propre andlct monastère de St-Pardoux-la-Riviere... »

[6] Le monastère avait encore sur les paroisses suivantes des rentes que nous n'indiquerons que par la date de l'année, pour ne pas faire double emploi. Antonne, 1347, 1351, 1310, 1362, 1368, 1375, 1512. Brassac, 1480 -Bonneval. 1480,1481. La Chapelle-Pommier, 1603. - Champagnac. 1324, 1344. - Chancelade, 1521. St-Etienne-le-Droux. 1444. St-Front-de-Champniers, l511.  St-Martial-de-Valette, 1458. Villars, 1459, 1479. Augignac, 1498, 1525, 1550, 1614, 1825, 1692. Nontron, 1351, 1416, 1444, 1445, 1449, 1479, 1531, 1557.  Périgueux, 1464, 1494, 1530 et 1536.

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