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Source: Bulletin SHAP, tome XIV (1887) pp. 104-109, 194-225 & 288-317.

Note préliminaire : Nous recommandons au lecteur la lecture du livre de Y. Laborie et J. Roux Le livre de vie (1379-1382) – Bergerac au cœur de la Guerre de Cent Ans. (Federop, 2003)

 

LE LIVRE DE VIE DE LA VILLE DE BERGERAC.

LO LIBRE DE VITA

INTRODUCTION.

Il a été beaucoup parlé du Livre de Vie généralement peu connu et dont quelques rares extraits, seulement, ont été publiés.

Ce livre, qui nous paraît offrir un grand intérêt historique, à cause de la nature des documents qu'il contient, appartient aux archives de Bergerac et fut découvert en 1871 par M. Dupuy, archiviste de cette ville.

Le Livre de Vie n'est pas isolé, mais fait suite au recueil des jurades de l'année 1381 et forme avec lui un volume de 121 feuillets qui, au moment de sa découverte, était plié en deux, dans un sac rempli d'autres vieux documents. Il était en pitoyable état et fut aussitôt relié par les soins de M. Dupuy, au zèle éclairé duquel la science est redevable de la conservation de ce précieux document, ainsi décrit à l'inventaire de 1788 :

Bte D. N° 4. — « Un grand livre de bazane blanche fort usé, contenant les jurades et autres choses qui se passèrent en l'année 1381 ; — dans lequel est fait mention de tous les émoluments de la présente communauté, au long spécifié. ».

Aujourd'hui ce volume, dont la cote à l'inventaire a été conservée, est cartonné et recouvert d'une toile vert foncé.

Le Livre de Vie, dont la première page est cotée 114, dans le volume ci-dessus, et dont le format (haut. 0.40, — larg. 0.30), se rapproche du carré in-folio, est composé de huit feuillets[1], en gros papier filigrane de petits filets équidistants espacés de trois millimètres. — Il est rédigé en langue romane ou dialecte périgourdin et fut écrit en belle cursive, dont nous donnons un fac-similé représentant le préambule du livre, par Jehan Thoyr, secrétaire du consulat.

L'intérêt historique offert par le Livre de Vie est, ainsi que nous l'avons dit, très grand. Ce livre, en effet, convie à une étude vraiment séduisante qui reporte le lecteur en plein XIVe siècle, ce siècle de souffrances et de misères sociales qui vit la France si près de son irrémédiable ruine.

Aussi croyons-nous faire œuvre utile en le publiant, in extenso, avec sa traduction. Les quelques lignes qui suivent diront quels douloureux motifs engagèrent les consuls de Bergerac à tenir un pareil livre ; — quelques notes que nous avons ajoutées sont destinées à suppléer aux obscurités du texte et à en faciliter l'intelligence.

La paix de Brétigny (8 mai 1360) ne fit que confirmer à Edouard III la possession de Bergerac déjà sous la domination anglaise[2] depuis plusieurs années. Ce ne fut qu'en 1377, après la venue en Guyenne de Louis, duc d'Anjou, frère de Charles V, avec Bertrand Duguesclin, commandant une puissante armée, que la ville, après un siège de douze jours (du 22 août au 2 septembre 1377), se soumit à son obéissance.

Sa reddition lui valut, de la part du duc qui usait de l'autorité royale, ainsi que le constatent ses lettres patentes[3], la confirmation de ses privilèges, la promesse de 4,000 fr.[4] à employer aux fortifications de la ville et la réunion à la commune des paroisses de la châtellenie.

Bergerac en sa possession, le duc d'Anjou partit à la conquête d'autres villes ; il vint devant Sainte-Foy, dont il s'empara ; il prit Castillon, Saint-Emilion, Libourne, Condat, Rauzan, Sauveterre, Duras, etc., puis se retira à Toulouse.

Dès que le duc d'Anjou eût abandonné le pays et retiré ses troupes de Bergerac, cette ville, qui tenait à rester française[5], fut accablée par un fléau bien autrement calamiteux que l'occupation anglaise.

Les nombreux seigneurs du voisinage que leurs intérêts personnels ou leurs passions faisaient tantôt Anglais, tantôt Français, — de préférence Anglais, — à cause des avantages que leur procuraient les expéditions qu'ils trouvaient alors tout naturel de faire sur terre française, — infestèrent les chemins ; et, aidés d'hommes d'armes, débris des grandes compagnies, auxquels se joignit tout ce que le pays comptait de « mauvais garçons », ils se ruèrent sur les bourgs et terres de la châtellenie qu'ils rançonnèrent sans merci.

Tous les crimes furent commis par ces bandits, dont les chevauchées continuelles désolèrent le pays[6].

Bergerac répara à la hâte ses fortifications[7], et, malgré de vives alarmes[8], se garantit ainsi de leurs attaques directes ; mais les campagnes, qui ne purent être défendues, devinrent leur proie et furent en butte aux plus audacieuses pilleries.

 

La communauté se ressentit bientôt de cet état de choses qui, finalement, eut pour elle les plus funestes conséquences.

Les bourgeois, en effet, ne purent cultiver leurs terres, récolter leurs moissons, transporter leurs marchandises sans être exposés aux attaques incessantes de ces pillards, auxquels la ville dut acheter à chers deniers des trêves et paix que ceux-ci, le plus souvent, ne tenaient pas ou rompaient, sans autre raison que la perspective d'accroître leurs extorsions[9].

Ces exigences de chaque jour, longtemps répétées, jetèrent un trouble profond dans les finances de la communauté[10]. Aussi les consuls, à bout de ressources, et ne pouvant s'opposer par la force aux violences dont ils étaient l'objet, résolurent de consigner sur un registre spécial, qu'ils appelèrent « Lo Libre de Vita », et que nous considérons comme le cahier de leurs doléances, tous les méfaits commis au préjudice de la ville de Bergerac et de la châtellenie ; cela, dit le préambule de ce précieux livre,

a Afin que dans les temps futurs, quand le lieu et l'heure » seront venus, ces malfaiteurs puissent être punis par bonne » justice. »

On est douloureusement ému en lisant la série des nombreux méfaits (117) dont fut victime, en un si court intervalle (1378-1382)[11], la communauté de Bergerac; — on est indigné d'un pareil brigandage des grands; — on s'explique par quelles transes affreuses passèrent les malheureuses populations qui le subirent ; et, en présence de tant de maux, on comprend quels désirs de vengeance les anima et aussi avec quelle ardente passion elles durent aspirer à cette «bonne justice» qu'elles ne connurent pas, — les temps n'étaient pas encore venus ; — mais qu'elles pressentirent, et en laquelle elles mirent leur suprême espérance.

Ch. Durand.

pp 194-225.

Livre_Vie2

 

Jès lo Libre de Vita, lo qual es remembranssa dels grans mais e dampnatges que sou estatz fachs e donatz als habitans de la vila de Bragayrac e de la castelania per las personas e malfaytors deius escriutz; e los jorns e los ans que los dilz dampnatges son estatz fachs, donatz e perpetratz i li quals son estatz los dampnatges. E son estatz ayssi escriutz per remembranssa, afti que per temps a venir quan loc e temps sera, los ditz malfaytors puscan esser punitz per bona justicia, e per sp que no porten aquels pecatz en infern, e que a totz autres que dampnatges nos volrian far, sia en eyshample.

 

Livre_Vie3

 

« Ceci est le Livre de Vie, lequel est la remembrance des grands maux et dommages faits et causés par les personnes et les malfaiteurs ci-dessous nommés, aux habitants de la ville et châtellenie de Bergerac. Il indique quels jours et ans ont été faits, causés et perpétrés ces dommages et aussi quelle a été leur nature.

Ils ont été inscrits ici pour mémoire afin que dans les temps futurs, quand le lieu et l'heure seront venus, ces malfaiteurs puissent être punis par bonne justice ; aussi, pour qu'ils n'emportent pas ces péchés en enfer, et que cela serve d'exemple à tous ceux qui voudraient nous faire éprouver semblables dommages. »

 

DAMPNATGES DONATZ A LA VILA.

 

Prmmarémen lo xx jorn de feurier l'an de nostre Senhor mil ccclxxviii, dos pilhartz qui demoravan a Montferran, en Peregorc, los quals an nom l'aun Antoni e l'autre Johani, am d'autres lors companhos de Montferran, en fora, rauberen el poder de Bragayrac ij rossis de bast e una egua. — E l'aun rossi era de Ramon del Pont que valia, si cum lo dit Ramon affermet per son sagramen, x franx, e l'autre rossi era de Steve Petit, valia si cum el affermet per son sagramen, x franx; e la egua era de Bertran Dartigas ; valia. si cum lo dit Bertran affermet per son sagramen, viij franx. E aquestas bestias los ditz raubadors meneren a Montferran e anc neguna restitutio no fo facha, aumque mossenhor lo governador e los senhors cossols ne tribalhessan grandament e plusors letras quen tramezeren a Montferran e en d'autras partz. — E grans despens e costalges quen foren fachs per seguir e espiar ont eran estatz menatz ; que se montet iiij franx e plus.

DOMMAGES CAUSÉS A LA VILLE.

Montferrand

Premièrement[12] [13], le 20e jour de février, l'an de notre Seigneur 1378, deux pillards habitant Montferrand[14], en Périgord, et nommés l'un Antoni et l'autre Johani, avec d'autres compagnons de Montferrand, en dehors, volèrent dans le ressort de Bergerac deux chevaux de bât et une jument.

L'un des chevaux appartenait à Raymond Dupont et valait 10 francs[15], l'autre était à Etienne Petit et valait 10 francs; la jument appartenait à Bertrand Dartigues et valait 8 francs, ainsi que l'affirmèrent par serment lesdits propriétaires. Ces bêtes furent, par lesdits pillards, menées à Montferrand, et aucune restitution ne fut faite, quoique monseigneur le gouverneur et les seigneurs consuls se soient activement entremis et aient écrit plusieurs lettres à Montferrand et ailleurs.

Il fut fait de grandes dépenses s'élevant à 4 francs et plus pour suivre lesdits pillards et épier en quel lieu ils avaient conduit leur capture.

Puyguilem

Item, a xv jorns de mars l'an dessus mccclxxviii, aquels de Puyguillem cavalgueren a Bragayrac e prezen iij buos d'arada que eran de Helias Pons ; e una sauma que era de Arnaut Vaquier e meneren aquela preza a Puyguillem ; e aviam pati de mossenhor Guillem Lescrop, cappne de Fronssac.

Puyguilem. Item, a xxij d'abril l'an mil ccclxxix, cavalgueren aquels de Puyguillem otra l'aygua e prezen xxij caps de cabras e d'ovelhas que eran de Miquel Sabatier e de Boneta, la hostaliera.

Mont-Ferran Item, a xx de may l'an dessus mil ccclxxix, aquels de Montferran cavalgueren a Bragayrac otra l'aygua e prezen ij azes. Lu era de Johan de Rocamador e l'autre de Boneta, la hostaliera. Valian, si cum affermeren per lor sagramen, vij franx.

Puy-de-Chalus e Puyguilem

Item, a v de jun l'an mil ccclxxix, aquels del Puy de de-Chalus e de Puyguillem cavalgueren a Bragayrac e prezen Puyguilem. ijas eguas e un rossi de bast; de las quals eguas la una era de mossenhor lo governador, e l'autra egua era de la dona de Combas, e lo rossi era de Ramon del Pont.

 

Puyguilhem. Item le 15e jour de mars l'an dessus 1378, nonobstant le pati[16] [17] de monseigneur Guillaume Lescrop, capitaine de Fronsac[18], ceux de Puyguilhem[19] chevauchèrent à Bergerac, prirent trois bœufs de labour appartenant à Hélias Pons, plus une ânesse à Arnaud Vaquier, et menèrent cette prise à Puyguilhem.

Puyguilhem. Item, le 22e d'avril l'an 1379[20], ceux de Puyguilhem chevauchèrent à Bergerac, de l'autre côté de l'eau[21], et prirent vingt-deux têtes de chèvres et de brebis appartenant à Michel Sabatier et à Boneta, l'hôtelière.

Montferrand Item, le 20e de mai l'an dessus 1379, ceux de Montferrand chevauchèrent à Bergerac, de l'autre côté de l'eau, et s'emparèrent de deux ânes, appartenant, l'un à Jean de Rocamadour et l'autre à Boneta, l'hôtelière. Ils valaient 7 francs, ainsi que les dits Jean de Rocamadour et Boneta l'affirmèrent par serment.

Puy-de-Chalus et Puyguilhem.

Item, le 5e de juin l'an 1379, ceux du Puy-de-Chalus[22] et de Puyguilhem chevauchèrent à Bergerac et prirent deux juments, plus un cheval de bât. L'une des deux juments appartenait au gouverneur, l'autre à la dame de Combes et le cheval à Raymond Dupont.

 

Gayac.

Item, a vi de jun l'an dessus, los de Gayac prezen j rossi de bast que era den Miquel Sabatier, e l'en meneren a Gayac. Valia, si cum lo dich Miquel affermet per son sagramen, vij franx.

Paholhac.

Item, a xv de jun l'an dessus mil ccclxxix, aquels de Paholhac soes assaber Domengo de Fis am xv autres homes d'armas cavalgueren a Bragayrac de Paholhac, en fora, e prezen ij parelhs de buos, e j rossi e ij azes. E l'aun parelh de buos era de Helias Pons, e l'autre parelh era de Johan de Bayvila, e lo rossi era de Johan Gayrel; e plus prezen j rossi de bast de Arnaud del Temple, e tota aquesta preza meneren a Banas.

Puy-de-Chalus.

Item, a xviij de jun l'an dessus, lo bort de Borromas e Merigo, e Perrot de Marmanda , am d'autres companhos, — qn'ezen v homes de Pregon-Rio, e los meneren près al Puy-de-Chalus, e rauberen tota la drapa e tôt lo bestial menut delasditas paubras gens, e ho meneren tôt al Puch-de-Ghalus, e feren finar los homes am de grans cops.

Mont-Ferran.

Item, a iiij de julhet l'an dessus mccclxxix, j pilhart, qui a nom Antoni, am d'autres companhos de Montferran, en fora, rauberen el poder de Bragayrac una sauma que era de Beguo Aymar.

Puy-de-Chalus.

Item, lo dissapte en la festa de San-Marssal, l'an dessus, Merigo e Jaque, am d'autres companhos del Puy-de-Chalus, en fora, prezen vij homes del poder de Maurenx, e plus prezen una femna de la Vayschiera, e la forceren sul cami en presenssa dels ditz homes, e lan meneren al Puy-de-Chalus, ont la tengueren tota la nuchs, e lendema l'an envieren. E feren finar los ditz homes am de grans cops.

Gageac.     Item, le 6e de juin l'an dessus, ceux de Gageac[23] s'emparèrent d'un cheval de bât appartenant à Michel Sabatier et le menèrent en ce lieu. Il valait 7 francs, ainsi que ledit Michel l'affirma par serment.

Pauliac.      Item, le 15e de juin l'an dessus 1379, ceux de Pauliac en dehors[24], à savoir : Domengo de Fis et quinze autres hommes d'armes chevauchèrent à Bergerac et prirent deux paires de bœufs, un cheval et deux ânes. L'une des paires de bœufs appartenait à Helias Pons, l'autre à Jean de Bayvila et le cheval à Jean Cayrel. Ils prirent de plus un cheval de bât appartenant à Arnaud du Temple et menèrent toute cette prise à Banes[25].

Puy-de-Chalus.

Item, le 18e de juin l'an dessus, le bâtard de Borromas, Merigo et Pierre de Marmande, avec d'autres compagnons, s'emparèrent de cinq hommes de Prigonrieux[26], qu'ils menèrent prisonniers au Puy-de-Chalus. Ils volèrent tout le linge et le bétail menu de ces pauvres gens et menèrent le tout au Puy-de-Chalus, où ils firent financer les hommes en les frappant à grands coups.

Montferrand Item, le 4e de Juillet l’an dessus 1379, un pillard nommé Antoni et d'autres compagnons de Montferrand, en dehors[27], volèrent dans le ressort de Bergerac une ânesse appartenant à Beguo Aymar.

Puy-de-Chalus.

Item, le samedi fête de Saint-Martial, l'an dessus, Merigot et Jacques, avec d'autres compagnons du Puy-de-Chalus, en dehors, prirent sept hommes du ressort de Maurens et de plus une femme de Laveyssière[28] qu'ils forcèrent sur le chemin, en présence desdits hommes. Ils l'emmenèrent ensuite au Puy-de-Chalus, où ils la tinrent toute la nuit. Le lendemain, ils la renvoyèrent et firent financer les hommes en les frappant à grands coups.

 

Puyguillem.

Item, a vij de julhet l'an dessus mccclxxix, iij pilhartz de Puyguillem prezen iij azes el poder de Bragayrac, dels quals l'aun era de Guiraut de Bel-Rio, e l'autre de mestre Helias, lo molinier, e l'autre de Bernat de la Balma.

Masduran. Item, lo xv jorn de julhet l'an dessus mccclxxix, Guillem Arnaut de Manhmont, aladonc conestable de Masduran, am d'autres companhos de Masduran, en fora, rauberen en la parroquia de Sancta-Maria d'Ayraut. la qual parroquia es en la castelania de Bragayrac, doas vacas arans e ijas cotardias de guales, e una quantitat de blat de l'ostal de Guilhoto de Mazieras e de Steve de Rious, e aquesta preza porteren e meneren al dit loc de Masduran.

Masduran. Item, a xviij del dit mes de julhet l'an dessus mccclxxix, Augerot de la Grava, apelat Rito, e Jaque Perdis, e Thoma, am d'autres companhos de Masduran, en fora, cavalgueren a Bragayrac e prezen Guillem de Biguorra e lo filh de Johan de Cussac, e plus, una egua del dit Johan de Gussac ; e aquesta preza meneren a Masduran ont los feren finar.

Badaffol. Item, lo dit jorn, Berni de Liurat e Johanicot, am ij autres lors companhos de Badaffol, rauberen iij buos d'arada en la parroquia de Pregon-Rio, que es el poder e en la castelania de Bragayrac, e los meneren a Badaffol.

 

Puyguilhem. Item, le 7e de juillet l'an dessus, trois pillards de Puyguilhem prirent dans le ressort de Bergerac trois ânes appartenant l'un à Géraud de Belrieux, l'autre à maître Helias, le meunier, et le troisième à Bernard de la Baume.

Masduran. Item, le 15e jour de juillet l'an dessus 1379, Guillaume Arnaud de Manhmont, alors connétable de Masduran[29], avec d'autres compagnons de Masduran, en dehors, vola dans la paroisse de Sainte-Marie d'Eyraud[30], châtellenie de Bergerac, deux vaches de labour, deux cottes de gala (?)[31] et une quantité de blé en la maison de Guilhoto de Mazières et en celle d'Etienne de Rious. Il porta et mena ensuite toute sa prise audit lieu de Masduran.

Masduran. Item, le 18° dudit mois de juillet l'an dessus 1379, Augerot de la Grave, surnommé Rito, Jacques Perdis, Thomas, avec d'autres compagnons de Masduran, chevauchèrent à Bergerac, et prirent Guillaume de Bigorre, le fils de Jean de Cussac, et, de plus, une jument appartenant à ce dernier. Ils menèrent cette prise à Masduran, où ils firent financer les hommes.

Badefol-de-Cadouin.

Item, ledit jour, Berni de Liorac[32] et Johanicot, avec deux autres leurs compagnons, de Badefol[33], volèrent dans la paroisse de Prigonrieux, du ressort et en la châtellenie de Bergerac, trois bœufs de labour, qu'ils menèrent à Badefol.

 

Muyssida. Item, a ij d'ahost l'an dessus mil ccclxxix, j pilhart qui s'apela Johanicot de Montanhac, del poder de Muyssida, ara d'autres companhos, raubet el poder de Bragayrac v bestias de bast ; soes assaber : j rossi de Helias del Mas, e una egua de la dona Vaquiera, e un aze de Johan Gros, e j autre aze de Pico Moral, e una sauma de Guiraut Grel ; valian aquestas v bestias si cum aquels de cuy eran affermeren per lor sagramen.xxij franx e iij quartz.

Clarenx. Item, lo iiij jorn del dit mes d'ahost l'an dessus mccclxxix, Blancha Barba, am d'autres sos companhos de Clarenx, en fora, cavalgueren a Bragayrac e prezen ij buos d'arada de deius lo jo, que eran de Geraut Golfier. Valian, si cum lo dit Geraut affermet per son sagramen, xvj franx.

Masduran. Item, a xxij del dit mes d'ahost l'an dessus mccclxxix, los vayletz del dit Blancha Barba, am d'autres companhos de Masduran, en fora, rauberen el poder de Bragayrac, ij buos d'arada que eran de Geraut Grel, e los meneren a Masduran , e l'un buo mingeren tantost, e l'autre costet de remsso xlvj sols vj deniers. Monta am lo dit buo que aucizeren ix franx xxj sols vj deniers.

Masduran. Item, a xxiij d'ahost l'an dessus mil ccclxxix, Guillem Arnaut de Manhmont, aladonc conestable de Masduran, pres lo vaylet de P. Noalhos, el poder de Bragayrac, e plus doas destrals e doas botas de cur, que lo dit vaylet portava ; e menet l'en pres a Masduran e aqui lo detenc près viij jorns, e lo fetz finar ccl claus ferrados que valian vj sols iij deniers, e las doas destrals valian xx sols, e las ijas botas valian vj sols, e los viij jornals del vaylet valian viij sols. Montan los dampnatges que P. Noalhos ne pres xl sols iij deniers.

 

Mussidan. Item, le 2e d'août l'an dessus 1379, un pillard qui s'appelle Johanicot, de Montagnac[34], du ressort de Mussidan[35], avec d'autres compagnons, vola dans le ressort de Bergerac cinq bêtes de bât, savoir : un cheval appartenant à Helias Dumas, une jument à dame Vaquière, un âne à Jean Gros, un autre âne à Pico Moral et enfin une ânesse à Géraud Grel. Ces cinq bêtes valaient, ainsi que l'affirmèrent par serment ceux à qui elles appartenaient, 22 francs 3 quarts.

Clérans Item, le 4e jour du dit mois d'août l'an dessus 1379, Blanche-Barbe, avec d'autres, ses compagnons de Clérans[36], en dehors, chevaucha à Bergerac et prit sous le joug deux bœufs de labour appartenant à Géraud Gollier. Ils valaient 16 francs, ainsi que l'affirma par serment ledit Géraud.

Masduran. Item, le 22e dudit mois d'août l'an dessus 1379, les valets dudit Blanche-Barbe, avec d'autres compagnons de Masduran, en dehors, volèrent dans le ressort de Bergerac deux bœufs de labour appartenant à Géraud Grel. Ils les menèrent à Masduran et aussitôt mangèrent un bœuf ; l'autre coûta de rançon 46 sols 6 deniers. La perte s'élève, y compris le bœuf tué, à 9 francs 21 sols 6 deniers.

Masduran. Item, le 23e d'août l'an dessus 1379, Guillaume Arnaud de Manhmoni, alors connétable de Masduran, prit dans le ressort de Bergerac le valet de Pierre Noalhos, plus deux haches et deux bottes de cuir qu'il portait. Il le mena prisonnier à Masduran, où il le retint huit jours et lui fit donner pour sa rançon 250 clous à ferrer, valant 6 sols 3 deniers. Les deux haches valaient 20 sols, les deux bottes de cuir 6 sols et les huit journées du valet 8 sols. Les dommages supportés par Pierre Noalhos s'élèvent ensemble à 40 sols 3 deniers.

 

Masduran.

Item, lo meys jorn, lo dicti Guillem Arnaut, am sos companhos, prezen P. Doara e Guilhonet de la Dauna, los quals meneren a Masduran, e aqui los tengueren pres viij jorns.

Item, lo xxvj jorn d'ahost l’an dessus mccclxxix, foren raubatz e pres el poder de Bragayrac v azes, dels quals era lu de Me P. Guanhier, e l'autre de Johan Vidal, et l'autre de Guiro lo former, e l'autre del foguassier.

Masduran. Item, lo xxix jorn del dit mes d'ahost l'an dessus mil ccclxxix, Johan de Mont-Leydier e Johani lo Breto, de Masduran, en fora, rauberen el poder de Bragayrac una egua de Helias de la Daurada e l'an meneren a Masduran.

Muyssida. Item, lo vj° jorn de setembre l'an dessus mccclxxix, Jaque Perdis, e Dincon, e Blacborna, e lo pilhart de hun vuypru, am d'autres, cavalgueren a Bragayrac, e prezeren Guiraut Golfier e Coli Ardit, tondedor de Bragayrac, e dos buos e una vaqua d'arada del dit Geraut, e iij buos d'arada de Johan de Gussac, e la cotardia e lo capayro del boyer qui menava los ditz buos. E meneren aquesta preza a Muyssida ; e feren finar lo dit Coli Ardit x franx e una jaqueta que valia iij francs et mech, e una camisa, e unas braguas valian mech franc, e lo dich Guiraut Golfier finet x franx, e valian los seos ij buos e la vaqua, si cum el affermet per son sagramen, xvij franx e mech, e los iij buos de Johan de Cussac valian xx franx e iij quartz, si cum lo dich Johan affermet per son sagramen.

 

Masduran.     Item, le même jour, ledit Guillaume Arnaud et ses compagnons, s'emparèrent de Pierre Doara et Guilbonet de la Dauna, qu'ils menèrent à Masduran et retinrent prisonniers huit jours.

Item, le 26e jour d'août l'an dessus 1379, cinq ânes furent volés dans le ressort de Bergerac. Ils appartenaient à Me Pierre Guanhier, à Jean Vidal, à Guiro le fournier et au pâtissier.

Masduran. Item, le 29e jour dudit mois d'août l'an dessus 1379, Jean de Mouleydier et Jean le Breton, de Masduran en dehors, volèrent dans le ressort de Bergerac et menèrent à Masduran une jument appartenant à Helias de la Daurade.

Mussidan. Item le 6e jour de septembre l'an dessus 1379, Jacques Perdis, Dincon, Blackborn et le pillard de... (?), avec d'autres, chevauchèrent à Bergerac et prirent Géraud Golfier, Coli Ardit, tondeur à Bergerac, deux bœufs et une vache de labour appartenant audit Géraud et trois bœufs de labour appartenant à Jean de Cussac. Ils prirent de plus au bouvier qui conduisait les bœufs sa cotte et son chaperon[37]. Ils menèrent ensuite leur capture à Mussidan, où ils rançonnèrent Coli Ardit, qui donna 10 francs, une jaquette valant 3 francs et demi, une chemise et des braies[38] valant demi-franc. Géraud Golfier finança 10 francs; et, ainsi que par serment il l'affirma, ses deux bœufs et sa vache valaient 17 francs et demi. Les trois bœufs de Jean de Cussac valaient 20 francs et 3 quarts, ainsi qu'il l'affirma par serment.

 

Masduran. Item, lo jorn de Nostra-Dona de setembre, l'an dessus mccclxxix, Bernusso de Chambalin, am ij autres companhos de Masduran, en fora, raulieren j aze a Bertran de Mont-Reyal, habitant de Bragayrac, soes assaber el poder de Bragayrac, ont l'encontreren, e lo meneren a Masduran. Valia, si cum lo dit Bertran affermet per son sagramen, iiij franx.

Masduran. Item, lo xe jorn de setembre l'an dessus mccclxxix, los pilhartz de Masduran prezen Steve Cabos, de Maurenx, qui es de la castelania de Bragayrac, e lo meneren pres a Masduran, ont lo feren finar.

Clarenx. Item, lo xvie jorn de setembre l'an dessus, los pilhartz qui demoran am Cap de Bearn de Clarenx, en fora, prezen ij massips el poder de Bragayrac, e lu estava am Perroti de la Moyschiera e l'autre am Migonet de la Moyschiera, e plus, prezen una paubra femna de Bragayrac. E ho meneren tot pres a Clarenx.

Muyssida. Item, a xix de setembre l'an dessus mccclxxix, Vidalot qui demora a Muyssida, am ij autres companhos, prezen el poder de Bragayrac ij massips, e l'aun es filh de Nino Affre e l'autre es filh de Gunpo, e los meneren pres a Muyssida, ont los feren finar.

Muyssida e Curton.

Item, lo dilaus a xxij de setembre l'an dessus mccclxxix,  mossenhor Amanio de Muyssida e lo senhor de Curton, am grans gens d'armas, se enbosqueren els borcs de Bragayrac e prezen Johan Rampnels, e Helias Marti e plusors autres dampnatges que doneren.

Masduran. Item, a xxiiij de setembre l'an dessus, Thomas Cot, am d'autres companhos, rauberen j aze el poder de Bragayrac, al vaylet de Bertran Dartigas, e lo meneren a Masduran.

 

Masduran. Item, le jour de Notre-Dame de septembre, l'an dessus 1379, Bernusso de Chambalin et deux autres compagnons de Masduran, en dehors, volèrent un âne à Bertrand de Montréal, habitant Bergerac, qu'ils rencontrèrent dans le ressort de Bergerac. — Cet âne, qu'ils menèrent à Masduran, valait 4 francs, ainsi que l'affirma par serment ledit Bertrand.

Masduran. Item, le 10e jour de septembre l’an dessus 1379, les pillards de Masduran s'emparèrent d'Etienne Cabos, de Maurens, en la châtellenie de Bergerac, et le menèrent prisonnier à Masduran, où ils le firent financer.

Clérans. Item, le 16e jour de septembre l'an dessus, des pillards qui, avec Cap de Béarn, demeurent à Clérans, en dehors, prirent deux jeunes garçons dans le ressort de Bergerac. L'un était avec Perroti, de la Moissière[39], l'autre avec Migonet, également de la Moissière; de plus, ils prirent une pauvre femme de Bergerac, et menèrent le tout prisonnier à Clérans.

Mussidan. Item, le 19e de septembre l'an dessus 1379, Vidalot, qui demeure à Mussidan, et deux autres compagnons, prirent deux jeunes garçons dans le ressort de Bergerac. L'un était le fils de Nino Affre, l'autre celui de Gunpo. Ils les menèrent prisonniers à Mussidan, où ils les firent financer.

Mussidan.    Item, le jeudi 22e de septembre l'an dessus 1379, monseigneur Amanieux et           de Mussidan et le seigneur de Curton s'embusquèrent dans les faubourgs de Bergerac avec un grand nombre de gens d'armes, prirent Jean Rampnels, Helias Marti et causèrent plusieurs autres dommages.

Masduran. Item, le 24e de septembre l'an dessus, Thomas Cot et d'autres compagnons volèrent au valet de Bertrand Dartigues, dans le ressort de Bergerac, un âne, qu'ils menèrent à Masduran.

 

Banas. Item, lo dimecres avant la festa de San-Miquel, l'an dessus mccclxxix, Naudonet Dauseranh, am d'autres companhos de Banas, en fora, cavalgueren a Bragayrac e prezen ij azes e una sauma, dels quals azes lu era de Johan Marcelh , valia iij franx, si cum el affermet per son sagramen, e l'autre era de Bernat de Bruia, valia ij franx e un quart, e la sauma era de la dona del Peyruih, valia iiij franx, si cum els affer-meren per lor sagramen; e meneren aquesta preza a Banas.

Faholhac. Item, lo prumer jorn d'octombre, aquels de Paholhac cavalgueren a Bragayrac, otra l'aygua, e prezen un parelh de buos de Helias Pons, e los meneren a Paholhac. Costeren de remsso vj franx.

Clarenx.

Item, lo ij jorn d'octombre, los pilhartz de Clarenx, qui demoravan am lo senhor de Curton, prezen el poder de Bragayrac ij azes e ijas saumas, e los meneren a Clarenx, e l'un aze era de Bertran de la Balma, valia iij franx, e l'autre era de Steve Borzes, e la una sauma era de Me Johan Andrio e l'autra de Pey de San-Clar. Mas enqueras no sabem los noms dels pilhartz.

Item, Johan Lavesque e son vaylet, venian de Lymotges e portavan bilheta e salconduchs de mossenhor Guillem Lescrop, capne de Fronssac, qui nos avia, aquel an, donat lo pati; e foren raubatz per alcus pilhartz dels quals no sabem enqueras los noms, e lor rauberen un rossi e totas las dinadas que portavan e una cargua de veyres. Valia tot lxxvij franx, ayschi cum lo dit Johan affermet per son sagramen.

Bertranet de Laubareda.

Item, lo dilaus en la vespra de Nostra-Dona de setembre, Bertranet de Laubareda, vaylet de Pico de Pelagrua, am d'autres sos companhos de Mont-Reyal, en fora, prezen Pey de la Baylia, qui es de la castelania de Bragayrac, soes assaber, de la parroquia de Campsegret, e plus, prezen j aze qui era del dit home ; e los meneren a Mont-Reyal, ont feren finar l'orne iij franx. E valia l'aze, si cum lo dit Pey affermet per son sagramen, autres iij franx. Monta tot, vj franx.

 

Banes.       Item, le mercredi avant la fête de Saint-Michel, l'an dessus 1379, Naudonet Dauseranh et d'autres compagnons de Banes, en dehors, chevauchèrent à Bergerac et prirent deux ânes et une ânesse. L'un des ânes appartenait à Jean Marcelh, et valait 3 francs, ainsi qu'il l'affirma par serment ; l'autre appartenait à Bernard de Bruia et valait 2 francs et quart ; l'ânesse appartenait à la dame du Peyrou et valait 4 francs, ainsi que lesdits propriétaires l'affirmèrent par leur serment. Cette prise fut menée à Banes.

Pauliac. Item, le 1er jour d'octobre, ceux de Pauliac chevauchèrent à Bergerac, de l'autre côté de l'eau, et prirent à Helias Pons une paire de bœufs qu'ils menèrent à Pauliac. Leur rançon couta 6 francs.

Clérans. Item, le 2e jour d'octobre, les pillards de Clérans qui habitaient avec le seigneur de Curton, et dont nous ne connaissons pas encore les noms, prirent dans le ressort de Bergerac et menèrent à Clérans deux ânes et deux ânesses. L'un des ânes appartenait à Bertrand de la Baume et valait 3 francs ; l'autre à Etienne Borzes. L'une des ânesses appartenait à Jean Andrieux, l'autre à Pierre de Saint Clar.

Item, Jean Lévèque et son valet, venant de Limoges et porteurs de sauf-conduits délivrés par monseigneur Guillaume Lescrop, capitaine de Fronsac, qui cette année nous avait accordé pati, furent arrêtés par quelques pillards, dont nous ne connaissons pas encore les noms, lesquels leur volèrent un cheval et toutes les denrées qu'ils portaient, plus une charge de verres. Le tout valait 77 francs, ainsi que ledit Jean l'affirma par serment.

 

Bertrand de Laubarède.

Item, le jeudi soir de Notre-Dame de septembre, Bertrand de Laubarède, valet de Picot de Pellegrue, accompagné d'autres pillards de Montréal, en dehors, prit Pierre de la Baylia, de la paroisse de Campsegret[40], en la châtellenie de Bergerac, et un âne qui lui appartenait. Il mena la prise à Montréal, où il fit financer 3 francs à l'homme. L'âne valait autres 3 francs, ainsi que ledit Pierre l'affirma par serment. Le tout se monte à 6 francs.

Mont-Reyal. Item, aquels de Mont-Reyal, dels quals no sabem enqueras los noms, prezen lo prumer dimenge de setembre l'an dessus mil ccclxxix, Pey Malhol de Cayschac, qui es de la castelania de Bragayrac, e lo meneren pres a Mont-Reyal, ont lo feren finar ij franx e ij parelhs de sabatos e iiij liuras de cera.

Pico de Pelagrua.

Item, lo iij jorn après Nostra-Dona d'ahost, l'an dessus de Pelagrua. mccclxxix, Pico de Pelagrua fetz prendre a sos vayletz viij punhieras de mestura a Postal de Johan Teyschendier de Cayschac, qui es de la castelania de Bragayrac ; e las gens de mossenhor Amanio de Muyssida, prezen li viij liuras de cera.

Moss. Amanio.

Item, el dit mes de setembre l'an dessus, las gens de mossenhor Amanio de Muyssida prezen el poder de Cayshac, qui es de la castelania de Bragayrac, j polhi e ij saumitos e ijas cabras, qui eran de Pey Gros.

Puyguillem. Item, l’an dessus, aquels de Puyguillem cavalgueren a Bragayrac, otra l'aygua, e un qui s'apela lo Gasquart plaguet Arnaut Rampnols en la graviera e lo cuget aver mort.

Masduran. Item, l’an dessus, aquels de Masduran, dels quals no sabem enqueras los noms, prezen una pipa de blat, que Guillem de la Roqua avia en la parroquia d'Ayraut, en l’ostal del filh de Girota.

 

Montréal. Item, ceux de Montréal[41], dont nous ne connaissons pas encore les noms, prirent le premier dimanche de septembre l'an dessus 1379, Pierre Malhol, de Queyssac, en la chàtellenie de Bergerac, et le menèrent prisonnier à Montréal, où ils lui firent financer deux francs, deux paires de souliers et quatre livres de cire.

Pico de Pellegrue.

Item, le troisième jour après Notre-Dame d'Août l'an dessus 1379, Pico de Pellegrue[42] fit prendre par ses valets, dans la maison de Jean Teyssendier, de Queyssac[43], en la châtellenie de Bergerac, huit poignères[44] de méteil[45]. Les gens de monseigneur Amanieux de Mussidan y prirent aussi huit livres de cire.

Monseigneur Amanieux.

Item, ledit mois de septembre l'an dessus, les gens de monseigneur Amanieux de Mussidan prirent dans le ressort de Queyssac, en la châtellenie de Bergerac, un poulain, deux petits ânes et deux chèvres appartenant à Pierre Gros.

Puyguilhem. Item, l'an dessus, ceux de Puyguilhem chevauchèrent à Bergerac, de l'autre côté de l'eau, et l'un d'eux, nommé Gasquart, blessa Arnaud Rampnols sur la gravière et le laissa pour mort.

Masduran. Item, l'an dessus, ceux de Masduran, dont nous ne connaissons pas encore les noms, prirent en la paroisse d'Eyraud[46] une pipe[47] de blé que Guillaume de la Roque avait dans la maison du fils de Girota.

 

San-Melio. Item, lo xij jorn de setembre l'an dessus, alcus companhos de San-Melio, en fora, dels quals no sabem enquera los noms, cavalgueren a Bragayrac, e prezen una egua e j polhi que era del governador, valian viij franx ; e una egua de Nicolo Faure, valia vij franx, e un aze de Pey de Glanhac, valia v franx, ayssi cum affermeren per lor sagramen; aviam pati de mossenhor Guillem Lescrop.

Gayac.       Item, lo dilus a xvij d'octombre l'an dessus mccclxxix, dos pilhars de Guayac, dels quals lu a nom Guanelo e l'autre lo Duc, rauberen a Pey Girart, el poder de Bragayrac, un mantel e ijas destrals, valia lo mantel un franc et mech e las ijas destrals mech franc, si cum lo dit Pey Girart affermet per son sagramen.

Gayac.       Item, lo dich jorn, los ditz pilhartz Ganelo e lo Duc rauberen e despolheren la gonela al massip de Rauli Malhart, que troberen el poder de Bragayrac. Valia, si cum lo dit vaylet affermet per son sagramen, j franc e mech.

Masduran. Item, a xx d'octombre l'an dessus mccclxxix, aquels de Masduran cavalgueren a Bragayrac, e prezen un buo d'arada de Johan de Cussac, loqual leveren de deius lo jo, e lo mingeren a Masduran. Valia, si cum lo dich Johan affermet per son sagramen, viij franx e mech.

Moss. Amanio.

Item, lo dimecres a xvj de novembre l'an dessus MIL CCCLXXIX, mossenhor Amanio de Muyssida, de Clarenx, en fora, am gran gens d'armas, cavalguet a Bragayrac e près xxxta homes de labor e xl caps de bestial gros e gran colp de bestial menut, e aviam pati de mossenhor Guillem Lescrop, capne de Fronssac; la qual preza nos fetz finar cxij franx e j tonel de vi conduch a Clarenx.

St-Emilion. Item, le 12e jour de septembre l'an dessus, malgré le pati que nous avions de monseigneur Guillaume Lescrop, quelques compagnons de Saint-Emilion[48], en dehors, dont nous ne connaissons pas encore les noms, chevauchèrent à Bergerac et prirent une jument et un poulain appartenant au gouverneur et valant 8 francs. Ils prirent de plus à Nicolo Faure une jument valant 7 francs et à Pierre de Glanhac un âue valant 5 francs, ainsi que l'affirmèrent par serment lesdits propriétaires.

Gageac. Item, le lundi 17e d'octobre l'an dessus 1379, deux pillards de Gageac, nommés l'un Ganelo et l'autre le Duc, volèrent à Pierre Girard, dans le ressort de Bergerac, un manteau et deux haches. Le manteau valait un franc et demi et les deux haches demi-franc, ainsi que ledit Girard l'affirma par serment.

Gageac. Item, le même jour, les dits pillards Ganelo et le Duc volèrent et dépouillèrent de sa gonelle[49] le garçon de Rauli Malhart, qu'ils trouvèrent dans le ressort de Bergerac. Cette gonelle valait un franc et demi, ainsi que ledit valet l'affirma par serment.

Masduran. Item, le 20e d'octobre l'an dessus 1379, ceux de Masduran chevauchèrent à Bergerac et prirent à Jean de Cussac un bœuf de labour qui était sous le joug. Ils le mangèrent à Masduran, et ainsi que l'affirma par serment Jean de Cussac, ledit bœuf valait 8 francs et demi.

Monseigneur Amanieux.

Item, le mercredi 16 novembre l'an dessus 1379, monseigneur Amanieux de Mussidan chevaucha à Bergerac, de Clérans, en dehors, avec une suite nombreuse de gens d'armes, et prit 30 hommes de labour, 40 tôles de gros bétail et un grand nombre de menu. Il exigea pour la rançon de sa capture, et nonobstant le pati que nous avions de monseigneur Guillaume Lescrop, capitaine de Fronsac, une somme de 112 francs, plus un tonneau de vin qui lui fut conduit à Clérans.

Johan de Signal.

Item, lo dimars a xij jorns de mars l'an mil ccclxxx, Johan de Signal, capne de Banas, trames una letra de menassas a mossenhor lo governador e als senhors cossols, de la qual la tenor se ensec en aquesta maneyra :

« Cars senhors e bos amix, mandi vos que tantost vistas las presens, vos venhatz apatiar a Banas, quar vos etz plus près de Bridoyra, e d'Aysiiac, e de Banas que de nulh autre loc angles ; o autramen, guardatz-vos de nos, quar nos, en cas que non venhatz, hom vos l'ara totz los dampnatges que poyrem. E d'aysso fazetz nos resposta. Dios sia guarda de vos ».

Johan de Signal.

Masduran. Item, lo dilaus a xj d'octombre l'an mil ccclxxx, Bernusso de Chambalin, aladonc cappne de Masduran, pres iij azes el poder de Bragayrac; e los ij azes eran de Berno Costans, e l'autre aze era de Giraut Ramon, fornier, e los menet a Masduran per merqua que demandava per Pey de Bonatran; e covenc que los paubres homes finessan per los ditz azes.

Coza.         Item, lo divendres a xij d'octombre l'an dessus Mccciiijxx, las gens de Johan de la Sala, cappne de Coza, prezen ij homes de Bragayrac, el cami public, entre la gleya de Crayscha e Montleydier, soes assaber : Hicqua e Helias Mandarel, sartre, e un saumier carguat de vi del dit Hicqua, e los meneren pres a Coza, ont los feren finar.

Johan de Signal.

Item, le mardi 12e jour de mars 1380, Jean de Signal, capitaine de Banes, adressa aux gouverneur et consuls une lettre de menaces dont la teneur suit :

 « Chers seigneurs et bons amis, je vous mande qu'aussitôt les présentes reçues, vous veniez traiter de la paix à Banes, car vous êtes plus près de Bridoire[50], Issigeac[51] et Banes que de nul autre lieu anglais ; autrement, gardez-vous de nous, car, dans le cas où vous ne viendriez pas, nous vous ferons tout le mal que nous pourrons. Et à ceci faites réponse !... Que Dieu soit votre garde. »

Jean de Signal.

Masduran. Item, le jeudi 118 d'octobre l'an 1380, Bernusso de Chambalin, alors capitaine de Masduran, prit pour marque[52] demandée par Pierre de Bonatran, trois ânes dans le ressort de Bergerac. Deux appartenaient à Berno Costans et le troisième à Giraud Ramond, fournier. La prise fut, par Bernusso, menée à Masduran, et les pauvres hommes eurent à financer pour recouvrer leurs bêtes.

Couse.        Item, le vendredi 12e d'octobre l'an dessus 1380, les gens de Jean de la Salle, capitaine de Couse[53], prirent deux hommes de Bergerac sur le chemin public, entre l'église de Creysse[54] et Mouleydier[55], savoir : Hicqua et Helias Mandarel, tailleur. De plus, ils prirent un âne chargé de vin appartenant à Hicqua et menèrent leur capture à Couse, où ils firent financer les hommes.

 

Puy-de-Chalus.

Item, lo divendres a xij d'octombre l'an dessus Mccciiijxx, Berno Guanela de Guayac, e Merigo, am d'autres pilhars del Puy-de-Chalus, prezen Jauffreo lo manescalc e plus iij autres homes de Bragayrac, e los meneren pres al Puy-de-Chalus, ont los feren finar.

Lymulh.

Item, lo dich jorn, Barradeco e Payret, son companho, e Guillem Arramon, sartre de Lymulh, am d'autres companhos de Lymulh, en fora, cavalgueren a Bragayrac, e rauberen vj buos d'arada e un aze, e los meneren el poder de Lymulh, près de la Pontaria ; e d'aqui, en fora, Niolo del Forn e mossenhor Steve, capela de Albos, qui solia estar am Rulhos la Rocha, meneren lo dich bestial en un bosc a Merchans de Montpazier ; e lo capela del cos... .

Masduran.

Item, lo dimars avans la festa de San-Luc, a xvj d'octombre l'an dessus mil ccciiijxx, Bernusso de Cbambalin e Bertrus de Lestatga, de Masduran, en fora, rauberen el poder de Bragayrac los buos de la arada de Johan de Cussac e los giteren deius lo jo, e los ne meneren a Masduran, e ne porteren plus una sacada de setgle que lo boyer del dit Johan volia samenar.

Puy-de-Chalus.

Item, lo dimecres en la vespra de San-Luc, l'an dessus mccclxxx, Meriguo e Berdot, am d'autres companhos del Puy-de-Chalus, en fora, e prezen xj buos d'arada e ij azes, e ho meneren al Puy-de-Chalus ; e aviam pati de mossenhor Guillem Lescrop.

Puy-de-Chalus.

Item, lo dissapte après la San-Luc, a xx d'octombre l'an dessus mil ccclxxx, Bernado Guanela, am d'autres companhos del Puy-de-Chalus, en fora, prezen Helias de Puch, ermenier de Genestet, e lo meneren pres al Puy-de-Chalus.

 

Puy-de-Chalus.

Item, le vendredi 12e d'octobre l'an dessus 1380, Berno Guanela, de Gageac et Merigo, avec d'autres pillards du Puy-de-Chalus, prirent Jauffreo, le maréchal, plus trois hommes de Bergerac, qu'ils menèrent prisonniers au Puy-de-Chalus, où ils les firent financer.

Limeuil.

Item, le dit jour, Barradeco, Peyret, son compagnon, et Guillaume Arramon, tailleur de Limeuil[56], avec d'autres pillards de Limeuil, en dehors, chevauchèrent à Bergerac et volèrent six bœufs de labour, plus un âne, qu'ils menèrent près de la Pontarie, dans le ressort de Limeuil. De là, Nioto Dufour et monseigneur Etienne, chapelain de Albos (?), qui devait être avec Rulhos la Roche, menèrent ledit bétail dans un bois appartenant à Merchans de Montpazier[57]; et le chapelain du Cos(?)…

Masduran.

Item, le mardi avant la fête de Saint-Luc, 16e d'octobre l'an dessus 1380, Bernusso de Chambalin et Bertrus de Lestatga, de Masduran, en dehors, volèrent dans le ressort de Bergerac les bœufs de la terre de Jean de Cussac. Ils les prirent sous le joug, les menèrent à Masduran, et de plus, emportèrent un sac de seigle, que le bouvier dudit Jean voulait semer.

Puy-de-Chalus.

Item, le mercredi soir de la fête de Saint-Luc, l'an dessus 1380, Merigo et Berdot, avec d'autres compagnons du Puy-de-Chalus, prirent onze bœufs de labour et deux ânes, qu'ils menèrent au Puy-de-Chalus, nonobstant le pati de monseigneur Guillaume Lescrop.

Puy-de-Chalus.

Item, le samedi après la fête de Saint-Luc, le 20e d'octobre l'an dessus 1380, Bernado Guanela, avec d'autres compagnons du Puy-de-Chalus, prit Helias de Piich, forgeron (?) de Geneslet[58], et le mena prisonnier au Puy-de-Chalus.

 

Badaffol.   Item, lo dimars a xxiij d'octombre l'an dessus mccclxxx, las fustas per far lo pont de Dordonha amberen davant Badaffol, e mossenhor Tuto, senhor de Badaffol, arrestet la una partida de las fustas, e ac ne de finanssa e de remsso, per so que las laysches anar, una jaqueta e un jupo e un parelh de caussas. Valia tot....

Aymet.       Item, lo xv jorn del mes de novembre l'an dessus mil ccclxxx, lo lilh del captal de Puch-Agut, qui es Frances, e esta am lo senhor de Aymet; de Bridoyra, en fora, am d'autras gens d'armas del senhor d'Aymet, cavalgueren a Bonhaguas, qui es el poder de Bragayrac, e combateren la gleysa, e aucizeren una femna que era prenhs e arderen dos hostals; e los feren finar una pipa de vi per so que no los ardessan lo plus.

Mauzac. Item, lo dilus avans Sancta-Katherina, a xix jorns de novembre l'an dessus mil ccclxxx, lo cappne de Ralhac, am d'autres companhos de Mauzac, en fora, cavalgueren a Bragayrac, e prezen x caps de buos arans e xiij azes e viijxx caps de bestial menut, e aquesta preza meneren a Mauzac ; valia tot ijc franx e plus.

Aymet    Item, en la meischa semmana, las gens del senhor d'Aymet, de Bridoyra, en fora, cavalgueren al Sigoles, qui es de la hobedienssa de nostre sire lo Rey de Franssa e del sagramen, e prezen viij caps d'azes e de saumas.

 

Badefol. ... Item, le mardi 23e d'octobre l'an dessus 1380, les bois nécessaires à la construction du pont de Dordogne arrivèrent devant Badefol, où monseigneur Tuto, seigneur du lieu, en arrêta une partie pour le laisser-passer de laquelle il exigea de rançon une jaquette, une jupe et une paire de chausses[59]. Le tout valait ….

Eymet. Item, le 15° jour du mois de novembre l'an dessus 1380, le fils du capitaine de Puy-Agut (?), qui est Français et habite avec le seigneur d'Eymet[60], chevaucha avec d'autres gens d'armes dudit seigneur de Bridoire, en dehors, à Bouniagues[61], dans le ressort de Bergerac, où ces pillards s'emparèrent par force de l'église, tuèrent une femme qu'ils avaient prise et brûlèrent deux maisons. De plus, ils exigèrent des habi­tants, pour quïls n'en brûlassent pas davantage, une pipe de vin.

Mauzac. Item, le lundi avant Sainte-Catherine, le 19 e jour de novembre l'an dessus 1380, le capitaine de Reillac[62], avec d'autres compagnons de Mauzac[63], en dehors, chevaucha à Bergerac et prit dix têtes de bœufs de labour, treize ânes et cent soixante têtes de menu bétail qu'il mena à Mauzac. Le tout valait 200 francs et plus.

Eymet. Item, en la même semaine, les gens du seigneur d'Eymet chevauchèrent de Bridoire, en dehors, au Sigoulès[64], placé sous l'obéissance de notre sire le Roi de France et du serment, et s'emparèrent de huit têtes d'ânes et d'ânesses.

 

Coza.         Item, lo divendres avans Sancta-Katherina, l'an dessus Mccciiijxx, las gens del cappne de Coza rauberen el poder de Bragayrac un buo d'arada, qui era de Berno de Puch Magre e viij cabras, qui eran de la femna de Guiraut de Salas, e ho meneren tot a Coza.

Masduran. Item, lo dimecres a v de decembre l'an dessus Mccciiijxx, las gens de Masduran rauberen de la sal den Miquel Sabatier.

Masduran. Item, lo dilus en après, a vj del dit mes de decembre, las gens de Masduran feren finar un guabarrier, qui a nom Cornut, una eymina de sal.

 

Bos de Jaure Item, lo dilus avans San-Antoni, a xiij de jenier l'an dessus Mccciiijxx, Bos de Jaure, am d'autres companhos, cavalgueren a Bragayrac, e prezen una vaqua e iij azes ; lo senhor de Mont Reyal fetz redre los azes, e volia emendar la vaqua, quar otra sa voluntat, era estada facha aquela cavalguada.

Coza.          Item, lo xvj de jenier, los pilhartz de Johan de la Sala, cappne de Coza, prezeren ij homes de Bragayrac, soes assaber : Niot de San-Julia e …. , los quals meneren pres a Coza e los feren finar xj franx.

Coza.         Item, lo divendres d'avant San-Guiraut, a xiiij jorn d'octombre l'an dessus mccclxxx, los pilhartz de Johan de la Sala, cappne de Coza. prezeren Richart Benech, apelat Hicca, e sa bestia carguada de vi, e Helias Mandarel, lo sartre, e ij autres homes de la vila de Bragayrac, los quals meneren pres a Coza, e en presenssa del dit cappne de son comandamen, los feren finar, cum si lo dit cappne sos companhos fossan Angles.

 

Couse.      Item, le vendredi avant Sainte-Catherine, l'an dessus 1380, les gens du capitaine de Couse volèrent dans le ressort de Bergerac un bœuf de labour appartenant à Berno de Puch Magre (?), plus huit chèvres appartenant à la femme de Géraud de Salles. Ils menèrent le tout à Couse.

Masduran. Item, le mercredi 5e décembre l'an dessus 1380, les gens de Masduran volèrent du sel à Michel Sabatier.

Masduran. Item, le jeudi suivant, 6e dudit mois de décembre, les gens de Masduran forcèrent un batelier, nommé Cornut, à leur donner une hémine de sel[65].

Bos de Jaure

Item, le lundi avant Saint-Antoine, 13e de janvier l'an dessus 1380, Bos de Jaure[66], avec d'autres compagnons, chevaucha vers Bergerac et s'empara d'une vache et de trois ânes. Le seigneur de Montréal fit rendre les ânes et voulait dédommager de la perte de la vache, car cette chevauchée avait été faite contre sa volonté.

Couse.

Item, le 16e de janvier, les pillards de Jean de la Salle[67], capitaine de Couse, prirent deux hommes de Bergerac, savoir : Niot de Saint-Julien et ….. qu'ils menèrent prisonniers à Couse, et auxquels ils firent financer 11 francs.

Item, le vendredi avant Saint-Géraud, 14e d'octobre l'an dessus 1380, les pillards de Jean de la Salle, capitaine de Couse, prirent Richard Benech, surnommé Hicca, ainsi que sa bête chargée de vin, Helias Mandarel, tailleur, et deux autres hommes de la ville de Bergerac, qu'ils menèrent prisonniers à Couse et firent financer en présence dudit capitaine, et par son commandement, tout comme si ledit capitaine et ses compagnons eussent été Anglais.

 

Clarenx.

Item, lo dimars de nuchs, apres la festa d'an nuo, l'an desus mccclxxx, Miguode la Porada e Guinet, son frayre, e Perroti lo teyshendeyrat, e Petruc, qui demoran a Clarenx, paneren de nuchs del cayrier de Helias Lando iiij cuers de malha.

Gayac.

Item, la vespra de la Piphania, l'an dessus mccclxxx, los pilhartz de Gayac prezen Johan lo Gros, e Perroti de la Cheza, e lo gendre de Tenona, e los meneren pres a Gayac, ont los feren finar.

Gorsson.

Item, lo dissapte apres la Converssio de san Paul, l'an dessus mccclxxx, los de Gorsson prezen Johan lo Sort, e un home del Mercadil, e los meneren pres a Gorsson, ont los feren finar.

Puy-de-Chalus.

Item, la vespra de la Candelor, l'an dessus mccclxxx, Merigo e un autre pilhart del Puy-de-Chalus, en fora, prezen Pico, lo carretier, lo qual fo recors per las gens de Bragayrac.

Coza.

Item, lo dimecres d'avant la festa de San-Antoni, a xvj jorns de jenier l'an dessus Mccciiijxx, Johan de la Sala, cappne de Coza, mandet a mossenhor lo governador e als senhors cossols, que la vila se remssones a luy e a sos companhos, o autramen el e sos companhos farian tota la guerra que poyrian a la vila ; e monta se be so que demandava a la vila xxxv franx e plus, am la qual soma el volia donar sufferta a la vila entro a la festa de Paschas propdanamen venent.

Limulh

Item, lo ters jorn de feurier l'an dessus mccclxxx, Barradeco, am d'autres de Lymulh, en fora, cavalgueren a la Forssa, e al retorn, passeren a Preguon-Rio, qui es el poder e en la castelania de Bragayrac, e aqui, prezeren un parelh de buos d'arada e una sauma, e ho meneren a Lymulh, losquals buos eran de Helias Buada.

Clérans.

Item, le mardi de nuit après la fête du nouvel an, l'an dessus 1380, Miguo de la Porada, Guinet son frère, Perroti le tisserand, et Petruc, qui demeurent à Clérans, volèrent de nuit quatre cuirs de massue dans l'entrepôt de Helias Lando.

Gageac.

Item, le soir de l'Epiphanie, l'an dessus 1380, des pillards de Gageac prirent Jean le Gros, Perroti de la Cheza (?) et le gendre de Tenona, qu'ils menèrent prisonniers à Gageac, où ils les rançonnèrent.

Gurçon.

Item, le samedi après la Conversion de saint Paul, l'an dessus 1380, ceux de Gurçon[68] prirent Jean le Sourd et un homme du Mercadil[69] qu'ils menèrent prisonniers à Gurçon, où ils les rançonnèrent.

Puy-de-Chalus.

Item, le soir de la Chandeleur, l'an dessus 1380, Merigo et un autre pillard du Puy-de-Chalus prirent Pico, le charretier, lequel fut secouru par les gens de Bergerac.

Couse.

Item, le mercredi avant la fête de Saint-Antoine, 16e jour de janvier l'an dessus 1380, Jean de la Salle, capitaine de Couse, manda à monseigneur le gouverneur et aux seigneurs consuls de venir se mettre à rançon; autrement, lui et ses compagnons feraient à la ville toute la guerre qu'ils pourraient. Ce qu'il demandait s'élevait à la somme de 35 francs et plus, moyennant laquelle il voulait donner à la ville une trêve jusqu'à la fête de Pâques prochaine.

Limeuil.

Item, le tiers jour de février l'an dessus 1380, Barradeco, avec d'autres pillards de Limeuil, en dehors, chevaucha à Laforce, et au retour, passa à Prigonrieux, dans le ressort et en la châtellenie de Bergerac, où il prit une paire de bœufs de labour et une ânesse, qu'il mena à Limeuil. Lesdits bœufs appartenaient à Helias Buada.

(A suivre.)                                        Ch. Durand.

pp. 288-317.

 

Puy-de-Chalus.

Item, lo xxe jorn de décembre l’an dessus mccclxxx, lo bastart de Borromas e Perret de Marmanda, am d'autres pilhartz del Puy-de-Chalus, en fora, prezen iiij homes del poder de Bragayrac, e los meneren pres al Puy-de-Chalus, ont los feren finar xxvj franx; e aviam pati de mossenhor Guillem Lescrop.

Masduran. Item, lo dissapte a ix de feurier l'an dessus mil ccclxxx, los companhos de Masduran, en fora, soes assaber : Monicat, e Guilhot de Vinhas, e Thomas, e un autre pilhart e una paya de Masduran, en fora, rauberen Marot Segui que venia de Santa-Fe, per aygua, e li hosteren e li rauberen una pessa de drap d'irange e vj grans fromatges d'Anglatera, e sa espaza que era de la Peyriera de Bordeu, e un capel de feutre. E ho porteren tot a Masduran.

Puy-de-Chalus.

Item, lo dijaus en la festa de San-Valenti, a xiiij jorns de feurier l'an dessus mccclxxx, Berdet, loctenen del cappne del Puy-de-Chalus, am d'autres pilhartz del Puy-de-Chalus, en fora, cavalgueren a Bragayrac e prezen ij parelhs de buos d'arada e iij azes e un rossi, e aucizeren un home de Bragayrac que avia nom Pey del Mostier. Dios lo perdo ! e meneren aquela preza al Puy-de-Chalus; e aviam pati de mossenhor Guillem Lescrop.

Puy-de-Chalus.

Item, lo divendres a j de mars l'an dessus mccclxxx, Perro de-Chalus, de Marmanda, am d'autres pilhartz del Puy-de-Chalus, en fora, prezen Naudet del Camps e iij autres homes pescadors de Bragayrac, e lo filat e la guabarra, que eran de Piconet lo mazelier.

 

Puy-de-Chalus.

Item, le 20e jour de décembre l’an dessus 1380, le bâtard de Borromas de-Chalus, et Perret de Marmande, avec d'autres pillards du Puy-de-Chalus, s'em­parèrent de quatre hommes appartenant au ressort de Bergerac, nonobstant le pati que nous avions de monseigneur Guillaume Lescrop, et les menèrent prisonniers au Puy-de-Chalus, où ils leur firent financer 26 francs.

Masduran. Item, le samedi 9e de février, l'an dessus 1380, les compagnons de Masduran en dehors, savoir : Monicat, Guillaume des Vignes, Thomas, un autre pillard et une païenne de Masduran, arrêtèrent Marot Seguy, qui venait de Sainte-Foy, par eau, et lui volèrent une pièce de drap orange, six grands fromages d'Angleterre, son épée, qui était de Lapevrière (?) de Bordeaux et un chapeau de feutre. Ils portèrent le tout à Masduran.

Puy-de-Chalus.

Item, le jeudi fête de Saint-Valentin, 14e jour de février l'an dessus 1380, -Chalus, Berdet, lieutenant du capitaine du Puy-de-Chalus, avec d'autres pillards du même lieu, en dehors, chevaucha à Bergerac, malgré le pati de Monseigneur Guillaume Lescrop, et prit deux paires de bœufs de labour, trois ânes et un cheval qu'il mena au Puy-de-Chalus. Ces pillards, de plus, tuèrent un homme de Bergerac nommé Pierre du Moustier. - Que Dieu lui accorde pardon !...

Puy-de-Chalus.

Item, le vendredi premier de mars l'an dessus 1380, Pierre de Marmande, avec d'autres pillards du Puy-de-Chalus, en dehors, prit Naudet des Champs et trois autres hommes pêcheurs de Bergerac. De plus, il prit un filet et une gabarre appartenant à Piconet le boucher.

 

Puyguillem e Gayac.

Item, lo segon jorn de mars l'an dessus mil ccclxxx, lo filh de Bertran de Baynila, de Puyguillem, e Oilla Corsser, e Icca Felip, e Thomas Ros, e Robyn Mescrop, de Puyguillem, e lo gendre de Blanquina, de Gayac, am d'autres pillartz, cavalgueren a Bragayrac, otra l'aygua, e prezen un parelh de buos de Helies Pons e Naudo de Boyshet.

Puy-de-Chalus.

Item, lo dissapte a xvj de mars l'an dessus mccclxxx, Perro de Marmanda, am d'autres pilhartz del Puy-de-Chalus, rauberen Raynaut Buada, que venia de Lyborna, per aygua, e prezen xiij homes gabarries de Bragayrac, que menavan los corals en que venia lo dit Raynaut; losquals homes meneren totz pres al Puy-de-Chalus, ont los feren finar. E la vila avia pati de mossenhor Guillem Lescrop, cappne de Fronssac.

Puy-de-Chalus.

Item, lo dimecres de cer après la Anunciatio de Nostra-Dona de mars, a xxvij de mars l'an mccclxxxi, Perro de Marmanda, am d'autres pilhartz del Puy-de-Chalus, prezen a Pont-Bono xix homes laboradors, losquals eran anatz laborar sus reffianssa del pati de mossenhor Guillem Lescrop, cappne de Fronssac, e los meneren totz pres al Puy-de-Chalus, ont los feren finar.

Masduran. Item, lo dimecres avant Ramps, a iij d'abril l'an dessus mccclxxxi, las gens de Masduran, soes assaber : Miguonet del Bosc e Thoma, am d'autres pilhartz de Masduran, en fora, prezen lo coral de la dona de Sayra, d'avant Masduran, que venia carguat de sal, e volian levar ij sols per liura de la sal que portava, e deffonseren un tonel de sal de que rauberen viij quartiers e plus, e mays feren finar lo dich coral xx sols.

 

Puyguillem et Gageac.

Item, le second jour de mars l’an dessus 1380, le fils de Bertrand de Baynila de Puyguilhem, Oilla Corrser, Icca Philippe, Thomas Ros, Robin Nescrop de Puyguilhem, et le gendre de Blanquina, de Gageac, avec d’autres pillards chevauchèrent à Bergerac, de l’autre côté de l’eau, et s’emparèrent d’une paire de bœufs appartenant à Hélias Pons et à Naudo de Boyshet.

Puy-de-Chalus.

Item, le samedi 16e de de mars de l’an dessus 1380, Pierre de Marmande et d’autres pillards du Puy-de-Chalus prirent Raynaud Buada, qui venait de Libourne par eau et, avec lui, treize bateliers qui conduisaient les bateaux dans lesquels venait ledit Raynaud. Ces hommes furent tous menés prisonniers au Puy-de-Chalus, où on les rançonna, nobostant le pati de monseigneur Guillaume Lescrop, capitaine de Fronsac.

Puy-de-Chalus.

Item, le mercredi soir après la fête de l’Annonciation de Notre-Dame de mars, le 27e de mars de l’an 1381, Pierre de Marmande et d’autres pillards du Puy-de-Chalus s’emparèrent à Ponbonne de dix-neuf personnes de labour, qui, confiants en le pati de Guillaume Lescrop, allaient travailler aux champs, et les menèrent prisonniers au Puy-de-Chalus, où ils les rançonnèrent.

Masduran. Item, le mercredi avant Rameaux, le troisième d’avril l’an dessus 1381, les gens de Masduran, savoir : Miguonet Dubois, Thomas avec d’autres pillards de Masduran, en dehors, arrêtèrent devant ce lieu un bâteau chargé de sel, appartenant à la dame de Sayra. Ils voulaient le rançonner à deux sols par livre de sel ; mais ils défoncèrent un tonneau, d’où ils volèrent huit quartières[70] et plus. Ils exigèrent en outre, pour ledit bâteau, une rançon de vingt sols.

 

Janethon. Item, lo divendres d'avant la festa de Ramps, a v jorns del mes d'abril l’an dessus mil ccclxxxi, Janethon, am d'autres companhos de Montrevel, qui demoran am mossenhor Arnols de Marla, cappne de Santa-Fe, eran en la vila e volian passar l'aygua per correr el poder de Monquc, e a Banas, e els autres locx de mossenhor Bertruquat de Lebret. E mossenhor lo Governador e los senhors cossols, enformatz d'aquesta cavalguada, aneren sen tantost al dit Janethon e a las autras gens d'armas, sos companhos, e disheren lor que els avian entendut que els volian anar correr sobre la terra de mossenhor Bertruquat de Lebret, e que lo loc de Monquc era bo e leyal frances, e lo loc de Banas, e lo loc d'Eyssijac e de Paolhac, e totz autres locx e totas las gens del dit mossenhor Bertruquat eran en bona amistansa am la vila, e que d'aquels locx, en fora, ni per nulh dels companhos de mossenhor Bertruquat, nulh dampnatge no era estat fach a la vila; per que certanamen lo dich Janethon ne sos companhos, ni nulhs autres per quant que fossan poyshantz de Bragayrac, en fora, no faran nulh dampnatge, ne nulha cavalguada el poder de Monquc, ne a Banas, ne a Issijac, ne a Paolhac, ne a nulhs autres locx que mossenhor Bertruquat agues; ne las gens de mossenhor Alan de Beumont, ni de mossenhor lo Senescalc, ni nulhas autras gens d'establida de Olivier del Pont, ni de Guillem de la Hossaya que avian estat a Bragayrac, no avian facha nulha guerra, ni nulha cavalguada els ditz locx e poder de mossenhor Bertruquat, quar aquels locx la vila volia guardar coma si meisha. Sobre lasquals cosas aguet grans debatz e grans paraulas maliciozas entre lor. E aqui meys, lo dit Janethon e las autras gens d'armas, sos companhos, totz corrossatz salhiren de la vila devers la porta de San-Johan, e prezen iiij buos d'arada e una vaqua, los quals buos aravan, e aysso feren per despech de la vila, per so quar hom no los layshava passar otra l'aygua per correr sobre la terra del dit mossenhor Bertruquat. Lo qual bestial covenc que la vila reemes de lor e costet de remsso iiij franx, e mays totz los despens que els avian fachs a la hostalaria, dont sen eran anatz totz corrossatz, ses paguar denier.

 

Janethon. Item, le vendredi avant la fête des Rameaux, 5e jour d'avril l'an dessus 1381, Janethon et d'autres compagnons de Lamothe-Montravel[71], qui habitent avec Monseigneur Arnols de Marle, capitaine de Sainte-Foy[72], étaient en la ville et voulaient passer l'eau pour courir dans les ressorts de Montcuq, Banes et autres lieux appartenant à Monseigneur Perducat d'Albret. — Monseigneur le gouverneur et les consuls, informés de cette chevauchée, allèrent trouver ledit Janethon et les autres gens d'armes ses compagnons et leur dirent qu'ils avaient eu connaissance de l'entreprise qu'ils méditaient ; mais que les lieux de Moncuq, Banes, Issigeac, Pauliac et autres lieux du dit monseigneur Perducat d'Albret étant loyalement Français et en bonne amitié avec la ville ; — de plus, aucun dommage n'ayant été causé à la communauté ni par ces lieux ni par aucun des compagnons de Monseigneur Perducat, ils espéraient qu'en cette considération, ledit Janethon et ses compagnons ni nuls autres ne causeraient aucun dommage aux terres susdites, ni autres lieux dudit seigneur.

Ils dirent encore que ni les gens de Monseigneur Alain de Beaumont, ni ceux de Monseigneur le Sénéchal, pas plus que les garnisons d'Olivier Dupont et de Guillaume de La Houssaye, qui avaient habité Bergerac, n'avaient fait aucune guerre auxdits lieux de Monseigneur Perducat, la ville tenant à les défendre comme elle-même.

Il y eut entre eux, à ce sujet, grands débats et échange de paroles malicieuses, à la suite desquelles Janethon et ses compagnons, tout courroucés, sortirent de la ville par la porte Saint-Jean et prirent quatre bœufs et une vache qui labouraient. Ils firent cela pour se venger de la communauté, qui ne voulait point les laisser passer de l'autre côté de l'eau et les empêchait de chevaucher sur les terres du seigneur d'Albret. La ville, pour recouvrer ces bêtes, eut à financer quatre francs et de plus paya les dépens que lesdits gens d'armes avaient faits à l'hôtellerie, d'où, tout courroucés, ils étaient partis sans payer un denier.

 

Banas.    Item, lo dimars a xiiij de may l'an dessus mccclxxxi, Gautonet de Siorac, e Guillemes, e Sartro, vayletz de Johan de Signal, cappne de Banas, cavalgueren a Bragayrac, otra l'aygua, e prezen Ramon Truc e Ramon Salmo, e doas bestias e una egua del rector de la Magdalena; e ho meneren tot a Banas, ont los feren finar vj franx, que lo dich Gautonet demandava que la dona de Gombas avia de luy en comanda.

 

Masduran. Item, lo dimenge apres la festa de San-Johan-Bautista, l'an dessus mil ccclxxxi, Brossa e un autre pilhart, qui demoran a Masduran, prezen el poder de Bragayrac un rossi de pel negre, que era de Bertran Dartiguas, e l'enmeneren a Masduran.

Puyguillem. Item, lo dilus a viij de julhet l'an dessus mccclxxxi, Henric Grine, Angles, qui demora a Puyguillem, per so que nos mandava merquar ac per forssa per nom de Johana Destot, sa femna, autramen apelada la Clergona, iij aunas de drap de gris e un cobde d'irange dels prezicadors de Bragayrac per la finanssa que la dita Johana demandava per fray Itier de Plasmont.

Masduran. Item, lo dimars après las octavas de San-Peyre e de San-Paul, a ix jorns de julhet l'an dessus mccclxxxi, Johani lo Frances, qui demora a Masduran, pres el poder de Bragayrac un aze de Guiraut lo fornier, e ostet un rossi al vaylet de Arnaut Vayssiera, senhor de laVayssiera, e menet lasdichas bestias a Masduran.

Puyguillem. Item, lo dimenge avant la Magdalena, a xxj jorn del mes de julhet l'an dessus mil ccclxxxi, Robi Mescrop, am d'autres companhos de Puyguillem, prezen Guiraut Noyrit, Guillem Alba e Helias Johan, e un aze e una sauma de la parroquia de Pregon-Rio, qui es el poder e en la castelania de Bragayrac, e ho meneren tot pres a Puyguillem; e aviam pati de mossenhor Guillem Lescrop, cappne de Fronssac.

Banes.        Item, le mardi 14e de mai l'an dessus 1381, Gautonet de Siorac, Guillaume et Sartro, valets de Jean de Signal, capilaine de Banes, chevauchèrent à Bergerac, de l'autre côté de l'eau, et prirent Raymond Truc, Raymond Salmo, deux bêtes et une jument appartenant au recteur de la Magdeleine. — Ils menèrent le tout à Banes, où ils firent financer 6 francs aux hommes, ainsi que l'avait ordonné, audit Gautonet, la dame de Combes.

Masduran. Item, le dimanche après la fête de saint Jean-Baptiste l'an dessus 1381, Brousse et un autre pillard prirent dans le ressort de Bergerac et menèrent à Masduran un cheval noir appartenant à Bertrand Dartigues.

Puyguilhem. Item, le lundi 8e de juillet l'an dessus 1381, Henric Grine, Anglais, demeurant à Puyguilhem, au nom de sa femme, nommée Jeanne Destot, autrement appelée la Clergona, prit une marque sur les prédicateurs de Bergerac et exigea pour la rançon demandée par ladite Jeanne, pour frère Itier de Plasmont, trois aunes de drap gris et une coudée de drap orange.

Masduran. Item, le mardi après l'octave de saint Pierre et saint Paul, le 9e jour de juillet l'an dessus 1381, Jean le Français, demeurant à Masduran, prit dans le ressort de Bergerac un âne appartenant à Géraud le fournier. — Il prit aussi un âne au valet de Arnaut Veyssière, seigneur de Laveyssière, et mena lesdites bêtes à Masduran.

Puyguilhem. Item, le dimanche avant la Madeleine, 21e jour de juillet l'an dessus 1381, Robi Mescrop et d'autres compagnons de Puyguilhem prirent Géraud Noirit, Guillaume Alba, Hélias Jean, un âne et une ânesse en la paroisse de Prigonrieux, du ressort et en la châtellenie de Bergerac, et menèrent le tout prisonnier à Puyguilhem, nonobstant le pati de Monseigneur Guillaume Lescrop, capitaine de Fronsac.

 

Coza.         Item, lo dimenge apres la festa de San-Jacme, a xxviij jorns de julhet l'an dessus mccclxxxi, Peyrot lo Fort, e Vidalot e Petit Perret, am d'autres companhos de Coza, en fora, cavalgueren a Puch-Norman, qui es del senhor de Lebret, e rauberen el dich poder de Puch-Norman v buos e un aze, e ho meneren tot a Coza. E mossenhor lo Senescalc de Peregort, qui era a Bragayrac, ac ne complantha de las gens de Puch-Norman, loqual mossenhor lo Senescalc ne escrius tantost a Johan de la Sala, cappnne de Coza, e als ditz pilhartz que lo dich bestial avian raubat. Mas anc per preguarias ni per comendamen del dit mossenhor lo Senescalc, no volgren redre lo dit bestial, de la qual cauza lo dich mossenhor lo Senescalc fo grandamen corrossat.

Coza.         Item, lo ve jorn d'ahost l'an dessus mccclxxxi, Johan de la Sala, cappne de Coza, mandet a mossenhor lo Governador e als senhors cossols que la vila li dones alcuna remsso, e se anessan remssonar am luy e am sos companhos, o autramen els farian tota la guerra e totz los dampnatges que poyrian a la vila. La qual cauza mossenhor lo Governador e los senhors cossols mostreren a mossenhor lo Senescalc, qui era a Bragayrac, lo qual mossenhor lo Senescalc ne escrives tantost al dit cappne, e li mandava que vengues parlar am luy, e que no volgues donar dampnatge a la vila. Lo qual cappne no volc venir al mandamen de mossenhor lo Senescalc, ni neguna bona resposta nol fetz.

Gayac.       Item, lo dimecres avant la festa de San-Miquel del mes de setembre, lo Clergo de Gayac e los dos Ganelas de Gayac, prezen, el poder de Bragayrac, un rossi de Guillem de la Vayschiera e lo vaylet qui lo toquava, e las sirventas del dit Guillem de la Vayschiera ; e ho meneren tot pres a Gayac, e costet lo rossi de remsso ij franx. E la vila avia pati de mossenhor Guillem Lescrop, cappne deFronssac e de Liborna e de San-Melio.

Couse.      Item, le dimanche après la fête de saint Jacques, 28e jour de juillet l’an dessus 1381, Peyrot le Fort, Vidalot et Petit Perret, avec d'autres compagnons de Couse, en dehors, chevauchèrent à Puynormand[73], terre du seigneur d'Albret, et y volèrent cinq bœufs et un âne, qu'ils menèrent à Couse. — Monseigneur le Sénéchal du Périgord, alors présent à Bergerac, sensible aux plaintes des gens de Puynormand, écrivit aussitôt à Jean de La Salle, capitaine de Couse, et auxdits pillards, leur mandant de faire restituer par lesdits pillards le bétail qu'ils avaient volé ; mais ni les prières ni les ordres dudit monseigneur le Sénéchal ne furent assez puissants pour faire rendre ce bétail, qui resta entre leurs mains. — De ce refus, monseigneur le Sénéchal fut grandement courroucé.

Couse.      Item, le 5e jour d'août l’an dessus 1381, Jean de La Salle, capitaine de Couse, ordonna à monseigneur le Gouverneur et aux seigneurs consuls de venir se mettre à rançon, autrement lui et ses compagnons feraient à la ville toute la guerre et causeraient tous les dommages qu'ils pourraient. — Laquelle cause monseigneur le Gouverneur et les seigneurs consuls montrèrent à monseigneur le Sénéchal, qui était à Bergerac et qui aussitôt écrivit audit capitaine, lui mandant de venir lui parler et de vouloir ne plus causer de dommage à la ville. — Mais ce capitaine ne voulut pas venir au commandement de monseigneur le Sénéchal, ni ne lui fit aucune bonne réponse.

 

Gageac.     Item, le mercredi avant la fête de saint Michel du mois de septembre, le Clergo et les deux Ganelas de Gageac, nonobstant le pati de Guillaume Lescrop, capitaine de Fronsac, Libourne et Saint-Emilion, prirent dans le ressort de Bergerac un cheval de Guillaume de Laveyssière, le valet qui le conduisait et les servantes dudit Guillaume de Laveyssière. Ils menèrent le tout prisonnier à Gageac et exigèrent deux francs pour la rançon du cheval.

 

[ ????]

Item, lo dissapte en la festa de San-Mathio, apostol, l'an dessus mil ccclxxxi, vj pilhartz, dels quals no sabem enqueras los nomps ni ont demoran, rauberen otra l'aygua, iij azes que carreiavan lo vi e la vendempnha de maestro Johan Andrio.

Toquanh. Item, lo divendres d'avant San-Miquel de setembre l'an dessus mil ccclxxxi, un ribaut pilhart, qui se fa apela Toquanh, e lo clerc de la Roqueta, am d'autres ribautz pilhartz, lors companhos, de Falgayrolas, en fora, prezen en la parroquia de Preguon-Rio, qui es el poder e en la castelania de Bragayrac, Johan lo Frances e un buo d'arada qui era de Helias Johan et de Bernat Arnaut, de la dita parroquia, e ho meneren a Falgayrolas, ont aucizeren e mingeren lo buo, e feren finar l'ome am de grans colps qu'en doneren. E aviam pati de mossenhor Guillem Lescrop.

Toquanh. Item, lo dit jorn, los ditz ribautz, Toquanh e lo clerc de la Roqueta, am los ditz lors companhos, prezen pres de Bragayrac Richart Renech, apelat Icqua, e son saumier, qui venia del bosc, e lo feren finar xxx sols. E aviam pati de mossenhor Guillem Lescrop.

Toquanh. Item, lo dit Toquanh e lo clerc de la Roqueta, am d'autres ribautz lors companhos, lo xxvj jorn de setembre l'an dessus mil ccclxxxi, prezen lo faure de Cayschac e iij autres homes de Cayschac, qui son de la castelania e del poder de Bragayrac; e la vila e la castelania avia pati de mossenhor Guillem Lescrop, cappne de Fronssac ; e los meneren près à Falgayrolas, ont los feren finar.

Coza.         Item, lo dilus après la festa de San-Miquel, que fo lo darrier jorn de setembre l'an dessus mccclxxxi, aquels de Coza, soes assaber : lo bort de Magnion, e Johan de Sirac, e Peyrot lo Fort, e Petit Perrot, e Heliot Prebost, e Jaque Bonhome,e Arnauton l'Espanhol, e Guilhamot, e Pey de Mortiers, de Coza, en fora, cavalgueren a Bragayrac, otra l'aygua, e prezen Naudo del Vinhal e iij autres homes de Bragayrac, e aucizen Peyre de Galas, sartre, qui demorava a Bragayrac. Soes Jaque Bonhome li donet lo cop de la mort.

 

[ ????]

Item, le samedi fête de saint Mathieu, apôtre, l'an dessus 1381, six pillards, dont nous ne connaissons pas encore les noms ni la demeure, volèrent, de l'autre côté de l'eau, trois ânes qui transportaient la vendange et le vin de maître Jean Andrieux.

Toquanh. Item, le vendredi avant la saint Michel de septembre l'an dessus 1381, un ribaud pillard, qui a nom Toquanh, et le clerc de La Rouquette[74], avec d'autres ribauds pillards, prirent, nonobstant le pati de monseigneur Guillaume Lescrop, dans la paroisse de Prigonrieux, en la châtellenie et ressort de Bergerac, Jean le Français et un bœuf de labour apparlenant à Hélias Jean et à Bernard Arnaud, habitants de ladite paroisse. — Ils menèrent leur prise à Fougueyrolles[75], où ils tuèrent et mangèrent le bœuf. — Ils firent ensuite financer l'homme en le frappant à grands coups.

Toquanh. Item, ledit jour, les mêmes ribauds, Toquanh et le clerc de La Rouquette, avec leurs mêmes compagnons, prirent dans le ressort de Bergerac, nonobstant le pati de monseigneur Guillaume Lescrop, Richard Benech, surnommé Icqua, revenant de la forêt avec son âne. — Ils exigèrent 30 sols pour sa rançon.

Toquanh. Item, ledit Toquanh et le clerc de la Rouquette, avec d'autres ribauds leurs compagnons, prirent, le 26e jour de septembre l'an dessus 1381, nonobstant le pati de monseigneur Guillaume Lescrop, capilaine de Fronsac, le forgeron et trois autres hommes de Queyssac, de la châtellenie et ressort de Bergerac. — Ils les menèrent prisonniers à Fougueyrolles, où ils les firent financer.

Couse.        Item, le lundi après la fête de saint Michel, qui fut le dernier jour de septembre l'an dessus 1381, ceux de Couse, savoir : le bâtard de Magnion, Jean de Sirac, Peyrot le Fort, Peut Perrot, Héliot Prébost, Jacques Bonhomme, Arnauton l'Espagnol, Guilhamot et Pierre de  Mortiers, chevauchèrent de Couse, en dehors, à Bergerac, de l'autre côté de l'eau, prirent Naudo du Vinhal, trois autres hommes de Bergerac et tuèrent Pierre de Galas, tailleur, habitant de Bergerac. — Ce fut Jacques Bonhomme qui lui donna le coup de la mort!...

 

Coza.         Item, lo dimars a viij jorns d'octombre l'an dessus mccclxxxi, Johan de la Sala, cappne de Coza, mandet als senhors cossols que sa remssonessan a luy e li tramezessan a Coza, ij tonels de fromen, e ij tonels de vi, e un tonel de sal, e ij marcx d'argen, e ijas balestas e iijc cayrels, o autramen el faria tota la guerra que poyria a Bragayrac.

Coza.         Item, lo dimecres a ij d'octombre l'an dessus mccclxxxi, aquels de Coza, soes assaber : Vidalot e Peyrot lo Fort, am ij autres ribautz lors companhos, prezen el poder de Bragueyrac Migo de la Moyschiera e Guillem Molinier, son filhastre, e Perroti de la Moyschiera, habitadors de Bragayrac, los quals meneren pres a Coza e lor prezen iij apchas e un faucet e un jupo que era de Johan Bastari, lo qual lor escapet a la preza, e an fach finar los ditz homes en presenssa de Johan de la Sala, cappne del dit loc, soes assaber : Migo de la Moyschiera, iiij aunas de bon drap e un cobde de bon drap per lo connetable del dit loc e un franc per lo dit cappne, e plus al dich Vidalot, per los despens que avia fach en sa cambra, un parelh de bonas caussas, e plus v sols al portier e v sols al clerc per lo salconduch, e an romput lo bras am bona barra al dich Perroti de la Moyschiera e lo tenen pres en bos fers e entrassas, per so quar no avia de que pogues finar.

 

Couse.      Item, le mardi 8e jour d'octobre l'an dessus 1381, Jean de La Salle, capitaine de Couse, manda aux consuls qu'ils vinssent à rançon et lui envoyassent à Couse deux tonneaux de froment, deux tonneaux de vin, un tonneau de sel, deux marcs d'argent[76], deux arbalètes, et trois cents carreaux[77] ; autrement, il ferait à la ville[78]  toute la guerre qu'il pourrait.

Couse.       Item, le mercredi 2e d'octobre l'an dessus 1381, ceux-de Couse, savoir : Vidalot et Peyrot le Fort, avec deux autres ribauds leurs compagnons, prirent dans le ressort de Bergerac Migo de la Moissière, Guillaume Molinier, son beau-fils, et Perroti de la Moissière, habitants de Bergerac, qu'ils menèrent prisonniers à Couze. — Ils leur prirent trois haches et une serpe, plus une jupe appartenant à Jean Baslari, lequel échappa au moment de la capture. — A Couse, on rançonna les prisonniers en présence du capitaine Jean de La Salle, et on leur fit donner, savoir : à Migo de la Moissière, quatre aunes de bon drap, plus une coudée de drap pour le connétable dudit lieu et un franc pour le capitaine. Vidalot finança pour les dépens qu'il avait faits en sa chambre, une paire de bonnes chausses, cinq sols au portier, et au clerc pour le sauf-conduit, cinq sols. Perroti de la Moissière n'ayant pu financer, lesdits pillards, avec une bonne barre, lui ont rompu un bras et le retiennent prisonnier avec de bons fers et entraves.

 

Coza.         Remembranssa sia; que lo dijaus a iij d'octombre l'an dessus mil ccclxxxi, mossenhor lo governador e los senhors cossols tramezen a Coza Pey del Cauze, apelat lo goiat de Misso, per parlar am Johan de la Sala, cappne de Coza , e saber sa voluntat cum el qui es Frances fa tal guerra, ni tal dampnatge a la vila de Bragayrac. Lo qual Johan de la Sala li respos que el faria tota la guerra e tot lo dampnatge que el poyria a la vila de Bragayrac, el cas que la vila no se remssonaria am luy, e la remsso que el demanda a la vila es aquesta : vj tonels de blat, e vj tonels de vi, e doas pessas de bon drap, e viij saumadas de sal, e ijas balestas, e ijm cayrels, e per sagelar la sufferta, ij marcx d'argen; la qual sufferta el volia donar a la vila am aquesta remsso, a durar tant que a la festa de Paschas propdanamen venent, o autramen se guarde hom de luy e de sos companhos.

Coza.         Remembranssa sia, que lo dimars apres la festa de Sancta-Fe, a viij jorns d'octombre l'an dessus mil ccclxxxi, Peyrot lo Fort, e Vidalot, e Petit Perrot, e Jaque Bonhome, e Guilho dessus molis de Coza, en fora, cavalgueren a Bragayrac, d'essa l'aygua, e prezen Migo Privât e un home de San-Marcel, qui demorava a Bragayrac, e ij enfans de la vila, e la egua de Piconet e iiij azes, e meneren tota la preza a Coza. E feren finar lo dit Migo Privat en presenssa de Johan de la Sala, cappne del dit loc, am de grans cops, iiij aunas de bon drap e iij franx per los drech al dit cappne e una cela de rossi garnida, que costet … E l'un dels effantz feren finar vj parelhs de gualinas e un parelh de botinas.

Coza.         Remembranssa sia, que lo dimars en la vespra de San-Luc, a xvij jorns d'octombre l'an dessus mil ccclxxxi, un ribaut pilhart qui demora a Coza, lo qual a nom Johani lo Breto, pres en las vinhas de Bragayrac, Niot Ardao, laborador, e l'enmenet a Coza, ont lo fetz finar am de mais cops, dos parelhs de botinas, e una onssa de pebre e iij golssas de gingebre blanc.

 

Couse.        Mémoire soit que le jeudi 3e d'octobre l'an dessus 1381, monseigneur le gouverneur et les seigneurs consuls envoyèrent à Couse Pierre de Cauze, surnommé le garçon de Misso, conférer avec Jean de La Salle, capitaine de ce lieu, afin de savoir pourquoi, étant Français, il faisait semblable guerre et causait tels dommages à la ville de Bergerac. Celui-ci répondit qu'au cas où la ville ne voudrait venir à rançon, il lui ferait toute la guerre et lui causerait tous les dommages qu'il pourrait. La rançon qu'il demande est la suivante : six tonneaux de blé, six tonneaux de vin, deux pièces de bon drap, huit charges de sel, deux arbalètes et 2,000 carreaux ; plus, au clerc pour sceller la trêve, 2 marcs d'argent. — A ces conditions seulement, il accorderait pati jusqu'à la fête de Pâques prochaine; autrement, qu'on se gardât bien de lui et de ses compagnons.

 

Mémoire soit que le mardi après la tète de la sainte Foi, le 8e jour d'octobre l'an dessus 1381, Pierre le Fort, Vidalot, Petit Perrot, Jacques Bonhomme et Guillot, de Couse, chevauchèrent à Bergerac, de ce côté de l'eau[79] et prirent Migo Privat, un homme de Saint-Marcel[80], qui habitait Bergerac, deux enfants de la ville, la jument de Piconet et quatre ânes. — Ils menèrent toute leur capture à Couse, où ils rançonnèrent Migo Privat, en présence de Jean de La Salle, leur capitaine, et lui firent donner, en le frappant à grands coups, quatre aunes de bon drap, 3 francs pour les droits du capitaine et une selle de cheval garnie, qui coûta ….. De plus, ils se firent donner par l'un des enfants six paires de poules et une paire de bottines.

Couse.        Mémoire soit que le mardi soir de la fête de saint Luc, 17e jour d'octobre de l'an dessus 1381, un ribaud pillard de Couse, nommé Jean le Breton, prit dans les vignes du ressort de Bergerac Niot Ardao, laboureur, qu'il mena prisonnier à Couse, où il le rançonna et, avec de mauvais coups, lui fit donner deux paires de bottines, une once de poivre, et trois gousses de gingembre blanc.

 

Coza.         Remembranssa sia, que lo dijaus en la vespra de San-Front, a xxiiij d'octombre l'an dessus mccclxxxi, Johan de Sirac, e lo bort de Magnion, e Guilho dessus molis, e Peyrot lo Fort, e Petit Perrot, Heliot Prebost, Jaque Bonhome, e Arnauton l'Espanhol, de Coza, en fora, cavalgueren entre a las portas dels bores de Bragayrac, d'essa l'aygua, e prezen una egua de Pey del Cauze e doas eguas de Guiraut Golfier, e las meneren a Coza; las quals bestias no foren poynt recobradas.

Coza.         Remembranssa sia, que lo dissapte apres la festa de San-Front, a xxvj jorns d'octombre l'an dessus mccclxxxi, Johan lo Lop, escudier de mossenhor lo Senescalc, e Pey del Cauze, a las preguarias de mossenhor lo Governador e dels senhors cossols, aneren a Coza per parlar am Johan de la Sala, cappne de Coza, e am sos companhos, per saber cum ni per que els fazian tala guerra mortal a la vila de Bragayrac, qui es propria vila del rey de Franssa, nostre senhor. Lo qual Johan de la Sala e sos companhos feren resposta al dit escudier de mossenhor lo Senescalc, que certanamen els farian tota la guerra que poyrian a Bragayrac que hom se remssones a lor, e la remsso que demandavan ses res rebatre, es aquesta : ij tonels de fromen. e ij tonels de bon vi, e un tonel de sal, e ij marcx d'argen, e ijas balestas, e iijc cayrels, e am aquesta remsso els doneren sufferta a la dita vila tant que a Paschas, e sobre aysso doneren sufferta tant que a dimars propdanamen venent, dins lo qual terme lor aia hom facha resposta si auran aquela remsso hoc o no.

Theobo. Remembranssa sia, que lo dimecres d'avant la festa de Totz-Santz, a xxx jorns d'octombre l'an dessus mil ccclxxxi, un pilhart qui s'apela l'Aragones, am vj autres pilhartz de Theobo, en fora, cavalgueren a Bonhaguas, qui es de la castelania de Bragayrac, e prezen un home de Bonhaguas, qui a nom Bertran Vigier, e ij rossis am que arava, e mays nagueren pres si mays n'aguessan trobat deffora. Lo qual home e bestias meneren pres a Theobo. Aladonc Theobo e aquels ribautz eran Frances.

 

Couse.        Mémoire soit que le jeudi soir de la fête de saint Front, 24e d'octobre l'an dessus 1381, Jean de Sirac, le bâtard de Magnion, Guilho de dessus les moulins, Perrot le Fort, Petit Perrot, Héliot Prébost, Jacques Bonhomme et Arnauton l'Espagnol, de Couse, chevauchèrent aux portes des faubourgs de Bergerac, de ce côté de l'eau, et prirent trois juments qu'ils menèrent à Couse. — Ces trois bêtes, qui jamais ne furent restituées, appartenaient l'une à Pierre del Cauze et les deux autres à Géraud Golfier.

Couse.        Mémoire soit que le samedi après la fête de saint Front, le 26e jour d'octobre l'an dessus 1381, Jean le Loup, écuyer de monseigneur le Sénéchal, et Pierre de Cauze, à la prière du Gouverneur et des seigneurs consuls, allèrent à Couse conférer avec Jean de La Salle, capitaine de ce lieu, afin de savoir pourquoi, avec ses compagnons, il faisait à Bergerac, ville appartenant en propre au roi de France noire sire, une guerre aussi mortelle. — Jean de La Salle et ses compagnons répondirent à l'écuyer du Sénéchal que certainement ils continueraient à faire toute la guerre qu'ils pourraient à la ville de Bergerac, si celle-ci ne voulait venir à composition avec eux. — Il fit connaître quelle était la rançon qu'il exigeait et qui sans rien en rabattre, était la suivante : deux tonneaux de froment, deux tonneaux de bon vin, un tonneau de sel, deux marcs d'argent, deux arbalètes et trois cents carreaux. — Il ajouta qu'à ces conditions il donnerait pati à la ville jusqu'à la fête de Pâques prochaine, et sur ce, accorda une trêve jusqu'au mardi suivant, afin que jusqu'à cette époque, la ville eût à lui faire connaître si, oui ou non, elle voulait accepter ses propositions.

 

Théobon. Mémoire soit que le mercredi avant la fête de Toussaint, 30e jour d'octobre l'an dessus 1381, un pillard nommé l'Aragonais et six autres pillards de Théobon [81], en dehors, chevauchèrent à Bouniagues, en la châtellenie de Bergerac, et prirent un homme de Bouniagues appelé Bertrand Vigier et deux chevaux avec lesquels il labourait. Ils en auraient pris davantage, si davantage ils en avaient trouvé dehors. — Ils menèrent ledit homme et les bêtes prisonniers à Théobon. Théobon et lesdits ribauds étaient alors Français.

 

Coza.        Remembranssa sia, que lo dijaus après la festa de San-Marti l’an dessus mil ccclxxxi, a xiiij jorns de novembre, Peyrot lo Fort, e Petit Perrot, e Vidalot, e Ramonet, Heliot Prebost, e Jaque Bonhome, qui demoran a Coza, en fora, cavalgueren en la ribiera, près de Bragayrac, e prezen Guillem Canaut et Arnaut de la Jaunha, guabarries, e plus prezen la guabarra que menavan, e feren finar la guabarra vj parelhs de caussas d'irange, quar rompre la volian, e meneren los homes près a Coza, ont los feren finar vj parelhs de botinas, e plus lor prezen una apcha que valia un franc, e una corda de la guabarra que valia x sols e plus, e agran los fach finar mager finanssa, mas seguistanssa avian del cappne de Coza.

 

Coza.         Remembranssa sia, que lo dilus en la festa de Sancta-Katherina, l’an dessus mccclxxxi, lo Clergo e … qui demoran a Coza, prezen a la porta de la Lynda Colinet lo tondedor, qui demora a Bragayrac, e li una forsses que portava, el meneren pres dins lo loc de la Lynda, e lo feren finar ij parelhs de camizas e ij parelhs de braguas de fina tela.

Masduran. Remembranssa sia, que lo ve jorn de décembre l’an mccclxxxi, los pilhartz qui demoran a Masduran, deffonsseren iij tonels de sal den Miquel Sabatier e ne prezeren iij punhieras.

Masduran.  Remembranssa sia, que lo dilus a xvj de decembre l'an dessus mccclxxxi, Thomas, e Guillo de Vinhas, e Bernat lo carier e un autre qui a nom … qui demoran a Masduran, rauberen lo prior dels Prezicadors de Bragayrac, qui venia de Sancta-Fe, e li prezen drap que portava e ij parelhs de caussas que eran den Miquel Sabatier.

 

Couse.        Mémoire soit que le jeudi après la fêle de saint Martin l'an dessus 1381, le 14e jour de novembre, Pierre le Fort, Petit Perrot, Vidalot, Ramonet, Héliot Prébost et Jacques Bonhomme, qui habitent Couse, en dehors, firent une excursion sur la rivière, près de Bergerac, et s'emparèrent de Guillaume Canaut et Arnaut de La Jaunha, bateliers. — Ils prirent, de plus, le bateau qu'ils menaient, pour la restitution duquel ils firent donner six paires de chausses couleur orange, car ils voulaient le rompre. Ils menèrent ensuite leurs prisonniers à Couse, où ils les rançonnèrent et leur firent donner six paires de bottines. — Ils leur prirent de plus une hache valant un franc et une corde du bateau valant dix sols et plus. Ils les eussent bien fait financer davantage, mais ils avaient un sauf-conduit du capitaine de Couse.

Couse.        Mémoire soit que le lundi fête de sainte Catherine l'an dessus 1381, le Clergo et …… de Couse, prirent à la porte de Lalinde Colinet le tondeur, habitant de Bergerac, et une paire de ciseaux qu'il portait. Ils le menèrent prisonnier à Lalinde, où ils le rançonnèrent et lui firent donner deux paires de chemises et deux paires de braies en fine toile.

Masduran. Mémoire soit que le 5e jour de décembre l'an 1381, les pillards qui demeurent à Masduran défoncèrent trois tonneaux de sel appartenant à Michel Sabalier et en prirent trois poignères[82].

Mémoire soit que le lundi 16e de décembre l'an dessus 1381, Thomas, Guillo des Vignes, Bernard le carrier el un autre pillard nommé ….. qui demeurent à Masduran, arrêtèrent le prieur des Frères prêcheurs de Bergerac, qui venait de Sainte-Foy, el lui volèrent du drap qu'il portait, plus deux paires de chausses appartenant à Michel Sabatier.

 

Coza.         Remembranssa sia, que lo dimars a xvij jorns de décembre l'an dessus mccclxxxi, lo bastart de Mechmon, e Vidalot, e Peyrot lo Fort, am d'autres companhos de Coza, cavalgueren a Bragayrac, otra l'aygua, e prezen un paubre home de Bragayrac, qui a nom Johan lo Fort, e lo meneren près a Coza e lo foren finar am de grans cops ij franx, e agran mays pres dels homes si mays n'aguessan trobatz.

Lyborna. Remembranssa sia, que cum fray Pey Massuc, del coven dels FrayresMenors de Bragayrac, agues comprat a Lyborna iiij pessas de drap e xij parelhs de caussas fachas, las quals iiij pessas de drap e xij parelhs de caussas lo dich fray Pey agues comandat a Lyborna en l'obrador de Berengier Sabatier, soes assaber a un vaylet del dit Berengier, qui a nom Perrin. - Et cum lo dich fray Peyre agues loguat un saumier a Muyssida per anar querre los ditz draps e caussas e per far portar e condure a Bragayrac, as assaber que lo dich Berengier Sabatier a pres et retengutz los ditz draps e las ditas caussas per iniquitat e per malvolenssa que lo dich Berengier porta a la vila de Bragayrac, per causa de Bertran Combas, e sobre aysso lo dich Berengier n'a escriut una letra al dit fray Pey Massuc, de la qual letra la tenor se ensec de mot a mot en aquesta maniera :

« A mon car e bon amic a fray Pey Massue

Car senhor e bon amic, be ay vista vostra letra, e be entendut so que mandatz cum bayle al portador los draps que vos avetz layshatz a Perrin. Sapchatz que hom m'a enformat que aquest draps son d'ome de Bragayrac, e per so io los vulh arretener, qnar etz me tolen lo men, dont tenes en scert que totz los dampnatges e destardis que los poyran far ne far far que io lo farey, e diguatz al Governador e als cossols que aysso non es sino comenssamen. Lo San-Esperit sie am vos !..

Escrich a Lyborna, lo xxxe jorn de dezembre.

Berengier Sabatier, »

 

Couse.      Mémoire soit que le mardi 17e jour de décembre l'an dessus 1381, le bâtard de Mechmon, Vidalot et Pierre Lefort, avec d'autres compagnons de Couse, chevauchèrent à Bergerac, de l'autre côté de l'eau, et prirent un pauvre homme de la ville nommé Jean Lefort, qu'ils menèrent prisonnier à Couse, où, en le frappant à grands coups, ils lui firent financer 2 francs. Ils auraient fait davantage de prisonniers s'ils l'avaient pu.

Libourne. Mémoire soit que le frère Pierre Massuc, du couvent des Frères Mineurs de Bergerac, avait acheté à Libourne[83] quatre pièces de drap et douze paires de chausses commandées par lui en l'atelier de Bérengier Sabatier, et à un de ses valets nommé Perrin.

Lorsque plus tard le frère Massuc, après avoir loué un âne à Mussidan, voulut faire prendre à Libourne et conduire à Bergerac les marchandises qu'il avait achetées, le dit Bérengier, par iniquité et en haine qu'il a pour la ville de Bergerac, à cause de Bertrand Combes, les retint à Libourne et écrivit à ce sujet au frère Massuc une lettre conçue en ces termes :

 

« A mon cher et bon ami, au frère Pierre Massuc.

Cher seigneur et bon ami, j'ai bien vu votre lettre et ai parfaitement compris l'ordre que vous me donnez de remettre au porteur les draps que vous avez laissés à Perrin. Sachez qu'il m'a été assuré que ces draps appartiennent à un homme de Bergerac. C'est précisément pour cette raison que je les retiens, car ils m'en ont pris pour le moins autant. Aussi, soyez persuadé que je leur causerai ou ferai causer tous dommages et leur ferai toutes tracasseries qu'il sera en mon pouvoir, et dites aux Gouverneur et consuls que cela n'est que le commencement. Le Saint-Esprit soit avec vous !...

Ecrit à Libourne, le 30e jour de décembre.

BÉRENGIER SABATIER.

 

Masduran. Remembranssa sia, que lo dissapte d'avant la festa de Piphania, a iiij jorns de feurier l'an dessus mccclxxxi, Blancha-Barba e Antoni, am d'autres pilhartz del Puy-de-Chalus, en fora, cavalgueren a Bragayrac, otra l'aygua, e passeren l'aygua al venir et al retornar a Masduran ; de la qual cavalguada aquels de Masduran son estatz cauza, per amor del passatge que lor an an donat.

Coza.         Item, lo dich jorn, aquels de Coza prezen un home del poder de Muyssida, qui a nom Arnaut de Puypernisso, lo qual home portava bilheta de mossenhor lo Senescalc, e es de son pati.

Masduran. Remembranssa sia, que l'an dessus escriut mccclxxxi, apres vendempnhas, Ramon del Pont avia doas pipas de vi sobre lo port de La Monzia, las quals li avia liuradas la dona de Roffinhac per xij franx, e Bernat lo carier am d'autres companhos de Masduran ne porteren la una pipa en barrils et l'autra pipa fazian rullar al port per condure a Masduran, laqual lor escapet en l'aygua e se deffonsset.

Masduran. Remembranssa sia, que lo prumier dissapte de Carême, que fo lo prumier jorn de mars l'an dessus mccclxxxi, Augerot de la Grava e Bernusso de Chambalin, am v autres lors companhos de Masduran, en fora, sa enbosqueren a Pont-Bono e rauberen las gens del poder de Montclar e del poder de Maurenx, que venian al mercat, en la vila de Bragayrac, e lor rauberen tot lo blat que portavan, entro a la soma de xiiij punhieras, si cum las dichas gens afferineren per lors sagramentz.

 

Masduran. Mémoire soit que le samedi avant la fête de l'Epiphanie, 4e jour de février l'an dessus 1381, Blanche-Barbe et Antoine, avec d'autres pillards du Puy-de-Chalus, en dehors, chevauchèrent à Bergerac, de l'autre côté de l'eau, et à l'aller et au retour passèrent la Dordogne à Masduran. Les gens de ce lieu sont cause de cette chevauchée, à cause du passage qu'ils ont donné auxdits pillards.

Couse.        Item, ledit jour ceux de Couse prirent un homme du ressort de Mussidan, lequel a nom Arnaud de Puypernisso, quoiqu'il portât un billet de monseigneur le Sénéchal et fût de son pati.

Masduran. Mémoire soit que l'an ci-dessus écrit 1381, après vendanges, Raymond Dupont avait sur le port de Lamonzie[84] deux pipes de vin qui lui avaient été livrées par la dame de Rouffignac[85] au prix de 12 francs.— Survinrent Bernard le carrier et d'autres compagnons de Masduran, qui emportèrent le vin contenu dans une pipe, après l'avoir transvasé dans des barils. Ils faisaient rouler l'autre pipe vers la rivière pour la conduire à Masduran; mais celle-ci leur échappa dans l'eau et se défonça.

Masduran. Mémoire soit que le premier samedi de Carême, qui fut le premier jour de mars l'an dessus 1381, Augerot de La Grave et Bernusso de Chambalin, avec cinq autres leurs compagnons de Masduran, en dehors, s'embusquèrent à Ponbonne[86] et volèrent aux gens des ressorts de Montclar et Maurens, qui venaient au marché en la ville de Bergerac, tout le blé qu'ils portaient, soit une quantité de 14 poignères[87], ainsi que lesdites gens l'affirmèrent par serment.

 

Puy-de-Chalus

Item, lo dich jorn, aquels del Puy-de-Chalus prezen lo filh de Johan de Cussac e Guillem de Biguorra, son cunhat, e vj autres homes de Bragayrac, los quals eran anatz laborar jus reffianssa del pati que lo senhor de Muyssida avia donat a la vila, e am bilhetas que portavan del dit senhor, e plus prezen una egua de Johan de Cussac, e tota aquesta preza meneren al Puy-de-Chalus, ont los feren finar, que costet la finanssa que se montet vixx franx e plus.

Masduran. Item, lo dimars après la octava de Paschas, a xv jorns d'abril l'an mccclxxxii, Bernusso de Chambalin, e Guillem Arnaut de Mangmont, e lo Clergo vaylet d'Augerot de la Grava, de Masduran, en fora, cavalgueren a Bragayrac, e prezen viij caps de buos arans, los quals ne menavan envers Masduran; mas las gens d'armas de mossenhor lo Senescalc, que eran a Bragayrac, los seguiren après, e lor hosteren la preza; mas un escudier de mossenhor lo Senescalc fo plaguat de cop de glavi.

Masduran. Remembranssa sia, que lo dissapte a xix del mes d'abril l'an dessus mil ccclxxxii, Ponti e lo Clergo, vayletz d'Augerot de la Grava, e Ganelo de Gayac, de Masduran, en fora, rauberen el poder de Bragayrac, un rossi de bast de Johan Lavesque, lo qual meneren a Salsinhac e lo venderen a Guilho, lo clerc de Salsinhac, per lo pretz de iij franx.

Coturas. Remembranssa sia, que lo xxviije jorn del mes d'abril l'an dessus mil ccclxxxii, un escudier de mossenhor Arnols de Maria, cappne de Sancta-Fe, qui a nom Coturas, arrestet à La Mota-Sent-Payschens un coral cargat de sal de Miquel Sabatier, per alcuna finanssa que demandava a la vila, lo qual coral tenc arrestat, de part de la, vj semmanas e plus, de que la vila paguet de tinanssa, al dich Coturas, xvj franx en dabans que volgues relaxar lo dich coral.

 

Puy-de-Chalus.

Item, ledit jour, ceux du Puy-de-Chalus prirent le fils de Jean de Cussac, Guillaume de Biguorra son beau-frère et six autres hommes de Bergerac qui, porteurs de sauf-conduits délivrés par le seigneur de Mussidan, étaient allé labourer, confiants en le pati que ce seigneur avait donné à la ville. - Ils prirent de plus une jument appartenant à Jean de Cussac et menèrent toute leur capture au Puy-de-Chalus, où ils firent financer aux hommes une somme qui s'éleva à 120 francs et plus.

Masduran. Item, le mardi après l'octave de Pâques, le 15e jour d'avril l'an 1382, Bernusso de Chambalin, Guillaume Arnaut de Mangmont et le Clergo, valet d'Augerot de La Grave, de Masduran, en dehors, chevauchèrent à Bergerac et prirent huit têtes de bœufs de labour, qu'on conduisait vers Masduran. Mais les gens d'armes de monseigneur le Sénéchal, en ce moment à Bergerac, les poursuivirent et les forcèrent à abandonner leur prise. Toutefois, un écuyer de monseigueur le Sénéchal fut blessé d'un coup de glaive.

Masduran. Mémoire soit que le samedi 19e du mois d'avril l'an dessus 1382, Ponti et le Clergo, valets d'Augerot de La Grave, avec Ganelo de Gageac, chevauchèrent de Masduran, en dehors, dans le ressort de Bergerac, et prirent à Jean Lavesque un cheval de bât qu'ils menèrent à Saussignac[88] et vendirent à Guilho, clerc de ce lieu, pour la somme de 3 francs.

Coturas. Mémoire soit que le 28e jour du mois d'avril l'an dessus 1382, un écuyer de monseigneur Arnols de Marie, capitaine de Sainte-Foy, nommé Coturas, arrêta à Lamothe-Montravel un bateau chargé de sel, appartenant à Michel Sabatier, sous le prétexte que la ville lui devait quelque somme d'argent. Ce bateau resta en sa possession six semaines et plus, et la ville, avant que ledit Coturas eût voulu le relaxer, fut obligée de lui payer 16 francs.

 

Toquanh. Remembranssa sia, que lo dilus en la festa de San-Sacerdos: a v jorns del mes de may l'an dessus mil ccclxxxii, un pilhart que apelan Toquanh, e un autre pilhart que apelan Giradi, e un autre pilhart que apelan Espanhol, que demoran a Muyssida, prezen sus lo puch de Pont-Bono lo vaylet de maestre Johan Andrio, e Boygua, e un home que apelan Setiere Tando de la Levria, laboradors de Bragayrac, per merqua de ij franx que …..  s'apela Guilhamo, que demora a Muyssida, demandava a Guillem. — E ne meneren pres a Muyssida lo vaylet de Me Johan Andrio e Boygua, los quals feren finar per la merqua iij franx, otra los ij franx que lo dit Guilhamo demandava, los quals covenc que agues quar adabans no podiam recobrar…..

Masduran. Remembranssa sia, que lo jorn en la festa de la Revelatio de San-Miquel, a vij jorns del mes de may l'an dessus mccclxxxii, un pilhart que apelan Brossa, qui demora a Masduran, e Penisso de Chambalin, frayre de Bernusso de Chambalin, am d'autres pilhartz de Masduran, en fora, se enbosqueren a Pont-Bono, e aqui rauberen las gens de Montclar e de Maurenx, que venian al mercat a Bragayrac, que lor hosteren totz los fromages e huos que las ditas gens portavan vendre ; e ho porteren tot a Masduran.

Masduran. Remembranssa sia, que lo divendres après la Revelatio de San-Miquel, a ix jorns del mes de may l'an dessus mil ccclxxxii, Seguino de la Forssa pres doas eyminas de sal d'un coral den Miquel Sabatier, la qual sal fetz portar a Masduran.

Coza.         Remembranssa sia, que lo dissapte a x de may l'an dessus mccclxxxii, Johani lo Breto, e Raynaut Forti e ij autres pilhartz qui demoran a Coza, encontreren el poder de Bragayrac un vaylet de Arnaut de la Vayschiera, qui a nom ……, que sen anava del mercat de Bragayrac, en fora, a la Vayschiera ; e Johani lo Breto plaguet lo dit vaylet a mort de v plaguas mortals, e eniava aver mort.

 

Toquanh. Mémoire soit que le lundi fête de Saint-Sacerdos, 5e jour du mois de mai l'an dessus 1382, Toquanh, Giradi et l'Espagnol, pillards qui demeurent à Mussidan, prirent sur le coteau de Ponbonne le valet de maître Andrieux, Boygue Selier et Tando de La Leyria, laboureurs de Bergerac, pour marque de 2 francs que ….. nommé Guilhamo, qui demeure à Mussidan, demandait à Guillaume. Les pillards menèrent leurs prisonniers à Mussidan, où ils leur firent financer 3 francs pour la marque, outre les 2 francs que Guilhamo demandait, lesquels il convint de lui donner, car avant nous ne pouvions recouvrer…..

Masduran. Mémoire soit que le jour de la Révélation de saint Michel, 7e jour du mois de mai l'an dessus 1382, Brousse et Penisso de Chambalin, frère de Beruusso de Chambalin, qui demeure à Masduran, avec d'autres pillards de Masduran, en dehors, s'embusquèrent à Ponbonne et là arrêtèrent des gens de Montclar et de Maurens qui venaient à Bergerac. Ils leur volèrent tous les fromages et les œufs qu'ils pensaient vendre et portèrent le tout à Masduran.

Masduran. Mémoire soit que le vendredi après la Révélation de saint Michel, 9e jour du mois de mai l'an dessus 1382, Seguino de La Force prit 2 hémines[89] de sel dans un bateau appartenant à Michel Sabatier et les fit porter à Masduran.

Couse.      Mémoire soit que le samedi 10e de mai l'an dessus 1382, Jean le Breton, Raynaud Forti et deux autres pillards qui demeurent à Couse rencontrèrent dans le ressort de Bergerac un valet de Arnaud de Laveyssière, nommé ..… qui, après le marché de Bergerac, s'en retournait à Laveyssière, en dehors. Jean le Breton le blessa de cinq plaies mortelles et nia l'avoir tué.

 

Masduran. Remembranssa sia; que lo …… a xvj de may l'an dessus, aquels de Masduran prezen vij quartiers de sal d'un coralat den Miquel Sabatier, e porteren la sal a Masduran.

Toquanh. Remembranssa sia, que un ribaut pilhart qui apelan Toquanh, am d'autres pilhartz de Muyssida, en fora, cavalgueren a Bragayrac la vespra de Sancta-Quiteria, a xxi jorns del mes de may l'an dessus mccclxxxii, e prezen vi homes e vi bestias que carreiavan del bosc, del Lardaho al hostal del prior de San-Marti, los quals homes e bestias meneren pres a Muyssida per marqua de xvj franx que Pico de Tonditt e un que apelan Latgo demandan a la vila; los quals xvj franx la vila paguet endabans que poguessam recobrar los homes ni las bestias.

Piquet.       Remembranssa sia, que lo dissapte de cer de nuchs, que fo lo darrier jorn de may l'an dessus mccclxxxii, los pilhartz que demoran a Piquet rauberen e pilheren la gleya de Gortz, e ne meneren vij azes e tota la drapa de las bonas gens de Gortz, e ho meneren e ho porteren tot a Piquet ; entre los quals raubadors eran ij pilhartz, dels quals lu a nom Robbert qui a molher a Montflanqui, et l'autre a nom Guilhot.

Remembranssa sia, que lo dimecres en la vespra del Cors de Dio, a iiij, jorns del mes de jun l'an dessus mccclxxxii, lo senhor de ….. pres lo castel de la Roholfia, près de Peregueux.

Remembranssa sia, que lo xve jorn del mes de jun l'an dessus mccclxxxii, lo loc de Castilhones se fetz Angles e se redet a las gens de mossenhor..............

 

Masduran. Mémoire soit que le 16e de mai l'an dessus, ceux de Masduran prirent dans un bateau appartenant à Michel Sabatier huit quartières[90] de sel, qu'ils portèrent à Masduran.

Toquanh. Mémoire soit qu'un ribaud pillard nommé Toquanh et d'autres pillards de Mussidan, en dehors, chevauchèrent à Bergerac le soir de la fête de sainte Quiterie, le 21e jour du mois de mai l'an dessus 1382, et prirent six hommes et six bêtes qui, de Lardeau[91], transportaient du bois à la maison du prieur de Saint-Martin. Ils menèrent leur prise à Mussidan pour marque de 16 francs que Pico de Tonditt et un autre nommé Latgo demandaient à la ville. Celle-ci fut obligée de payer lesdits 16 francs avant de pouvoir recouvrer lesdits hommes et bêtes.

Piquet.      Mémoire soit que le samedi soir, dernier jour de mai l'an dessus 1382, les pillards qui demeurent à Piquet (?) volèrent et pillèrent l'église de Cours[92], emmenèrent sept ânes et prirent tout le linge des bonnes gens de Cours, qu'ils portèrent à Piquet. — Parmi les voleurs se trouvaient deux pillards, dont l'un se nomme Robert et a femme à Monflanquin, et l'autre Guilhot.

Mémoire soit que le mercredi soir de la Fête-Dieu, 4e jour du mois de juin l'an 1382, le seigneur de …. s'empara du château des Rolphies, près de Périgueux[93].

Mémoire soit que le 15e jour du mois de juin l'an dessus 1382, le lieu de Castillonnez se fit Anglais et se rendit aux gens de monseigneur …..

 

Johannes Thoyr, Sic est.

Ch. Durand.



[1] Quelques feuillets paraissent manquer à la fin du Livre de vie mais on ne saurait en préciser le nombre, ni dire à quelle cause doit être attribuée leur disparition.

[2] Cette locution, consacrée par l'usage, n'est pas l'expression exacte de la vérité. On n’ignore point, en effet, qu'il n'y eut pas, en réalité, de domination anglaise eu Aquitaine; le duc d'Aquitaine, de la maison royale d'Angleterre, relevant, ainsi que les autres ducs, du roi de France.

[3] Datées de Bergerac le 2 septembre 1377 et scellées de cire verte sur lacs de soie verts et rouges. Archives de Bergerac, layette 2, liasse 13, n° 3.

[4] Il nous paraît bon d'ajouter que ces 4,000 francs ne furent jamais payés et donnèrent lieu, de la part de la communauté, à de nombreuses réclamations.

[5] C'est ce qui résulte de l'extrait suivant d'une jurade, relatif à l'avis que le seigneur de Mussidan donne à la communauté de sa capture en compagnie du sénéchal de Guyenne :

« VII julii MCCCLXXIX.

Lo qual jorn lo senhor de Moyshida trames una letra al gobernador, als cossols e a las bonas gens de la vila contenen en substanssa que el era estat pres en la companhia del senescal de Guiayna e que a fer li era conregut a esser Frances, o autramen li convenia a suffrir mort.

Fo ordenat que li fos rescriut que nos aviam estat bos e leyals Angles tant cum forem en la hobedienssa del rey d'Anglaterra e que nos eram vengutz a la hobedienssa de nostre senhor lo rey de Franssa, per forssa e no per falletat neguna , mas per fauta de secors e daiuda del senescal de Guiayna e dels autres senhors angles, e que nos avem fach sagraroen de fialtat al rey de Franssa, nostre senhor, e aquel tendriam e guardariam a tot nostre leyal poder.

E que la resposta que hom li fara sia mostrada al loctenen de nostre capitani e a las autres gens d'armas ».

« 7 juillet 1373.

Lequel jour, le seigneur de Mussidan envoya une lettre au gouverneur, aux consuls et aux bonnes gens de la ville, contenant qu'il avait été pris en compagnie du sénéchal de Guyenne et qu'il était contraint d'être Français, sous peine de mort.

Il fut ordonné de lui répondre que nous avions été bons et loyaux Anglais aussi longtemps que nous fûmes sous l'obéissance du roi d'Angleterre, et que si nous étions venus sous l'obéissance de notre sire le roi de France, ce n'était point par faiblesse, mais par force, et seulement par manque de secours et d'aide du sénéchal de Guyenne et des autres seigneurs anglais; qu'en conséquence, ayant fait serment de fidélité au roi de France, notre sire, nous tiendrions et garderions ledit serment de tout notre loyal pouvoir.

Et la jurade ajouta : La réponse qui sera faite audit seigneur sera montrée au lieutenant de notre capitaine et aux antres gens d'armes. »

[6] Cet état d'anarchie fut alors commun en Guyenne. Les fameux démêlés de Périgueux avec les comtes de Périgord datent de cette époque. Voir Dessalles, Périgueux et les deux derniers comtes de Périgord, Archambaud V et Archambaud VI.

[7] Parmi un grand nombre d'ordonnances publiées par les consuls, en vue de la conservation des fortifications, ordonnances qui, par la rare sévérité des peines édictées, démontrent combien était grande la frayeur que ces bandits inspiraient à la communauté; nous distinguons la suivante extraite du livre des jurades de l'année 1381. (10 février.) :

« De las partz de nostre sire lo rey de Franssa, crida hom e deffent hom a tota maniera de gens, homes e femnas, petitz e grans, de qualque estat e condicio se sian, que nulh no sia si auzart de rompre, ni de deffar, ni hostar en nulha maniera, nulhas barrieras, ni nulhas sarraduras, ni albres talhatz, ni nulhs empachiers que sian estatz fachs entorn del Caudahos, ni en nulha autra part per la fortifficacio de la vila, en pena de LX sols de gatge e de perdre lo punh ».

« De la part de notre sire le roi de France, il est crié et défendu à toute sorte de gens, hommes et femmes, petits et grands, de quelque état et condition qu'ils soient, que nul ne soit si osé de rompre, défaire ou ôter, en aucune manière, barrières, fermetures, arbres taillés ou autres empêchements faits sur le Caudeau ou en n'importe quel autre lieu pour la fortification de la ville, sous peine de 60 sols d'amende et de la perte du poing ».

Pareille peine était réservée à celui qui, ayant vu commettre le délit, n'aurait pas dénoncé le coupable.

[8] Ordonnance extraite du lire des jurades de l’année 1381. (28 décembre).

« De las partz de nostre sire lo rey de Franssa, crida hom e comanda hom a lot senhor dostal e per certanas novelas que avem agudas dels enemix, que cascus porte tôt jorn o espaza, o g'.avi, o apcha, o autre arnes deffensable per carrieras, à la fi que si nulh bruch o tocassenh, o autre crit se levava, cascus fos plus prest per la deffenssa de la vila e aysso lor comanda hom en pena de X sols de gatge que hom ne levara ses tota merce per tantas vetz cum farian lo contrari, per metre e convertir a la reparacio de la vila ».

« De la part de notre sire le roi de France et considérant les nouvelles certaines que nous avons eues de nos ennemis, il est enjoint à tout chef de maison de porter constamment dans les rues une épée, un glaive, une hache ou toute autre arme défensive, afin que si quelque bruit, tocsin ou autre cri se faisait entendre, chacun fût aussitôt prêt pour la défense de la ville et ce , sous peine de 10 sols d'amende à employer aux fortifications de la ville, lesquels seront levés sans merci aussi souvent qu'il sera contrevenu à la présente ordonnance ».

[9] Parmi les pillards qui, dans ces tristes expéditions, acquirent le plus de célébrité, nous citerons Arnaud de Manhmont, connétable de Masduran; Monseigneur Amanieux de Mussidan ; Jean de Signal, connétable de Banes ; Jean de la Salle, capitaine de Couse ; les seigneurs et les hommes d'armes de Montferrand, Eymet, Bridoire, Issigeac, etc.

On ne saurait trop clouer ces noms au pilori de l'histoire.

[10] A tel point qu'à plusieurs demandes d'aides en vivres présentées par Mérigot d'Aire, connétable de Cahuzac, et Michel d'Albret, capitaine de Lamothe-Montravel, la jurade ordonna :

« Que atendut la gran paubretat que es en la vila, que hom lor fassa resposta, la plus gracioza que far se poyra, que de nos no poden aver nulha aiuda de blat, ni de vy ».

« Attendu la grande pauvreté qui se trouve en la ville, de répondre auxdits seigneurs, le plus gracieusement que faire se pourra, qu'ils ne peuvent avoir de nous aucune aide ni en blé, ni en vin ».

Ou encore, plus spécialement à Mérigot d'Aire que la ville, d'aucune façon, ne pouvait l'aider, car personne n'avait plus rien. — E quenulh no naya re.

[11] Des méfaits de pareille nature furent causés à la ville de Bergerac jusqu'à l'expulsion définitive des Anglais (1453). Nous en trouvons la preuve dans les livres de jurades, dont de nombreux extraits pourraient continuer le Livre de vie.

[12] Le Livre de vie pourrait débuter par la relation de la chevauchée suivante, que nous extrayons du livre des jurades de 1378 :

Remembranssa sia que lo dissapte davant la festa de la purificatio de Nostra Dona a xxix jorns del mes de janier lan mccclxxviii, lo cappne de Fronssac e de Liborna e de San-Melio, am tot l'effors dels Angles, en ostres enemix, cavalgueren sus la vila de Bragayrac et aucizeren ij homes e ne prezeren plusiors e grans dampnatges que doneren a la vila. Quor. dict. requiescant in pace. Amen.

Mémoire soit que le samedi avant la fête de la purification de Notre-Dame, le 29 janvier 1378, le capitaine de Fronsac, Libourne et Saint-Emilion, avec toutes les forces des Anglais, nos ennemis , chevaucha sur la ville de Bergerac, tua deux hommes, en prit plusieurs autres et causa à la ville de grands dommages. — Que les âmes de ceux dont il vient d'être parlé reposent en paix. — Ainsi soit-il !

[13] L’inclusion pour le moins étonnante de la note précédente, avec son conditionnel « pourrait », témoigne des motivations nationalistes classiques d’un auteur du XIXème siècle. (Commentaire C.R.)

[14] Commune, canton de Beaumont, arrondissement de Bergerac.

[15] Le franc valait 35 sols (1 livre 5 sols).

[16] Pati.Convention en vertu de laquelle un ou plusieurs seigneurs, moyennant finances, s'engageaient à leurs risques et périls à défendre la ville et les habitants de la châtellenie contre les agressions des Anglais ou des malfaiteurs.

[17] Ce pati, qui est la conséquence de la chevauchée ci-dessus relatée et qui, ainsi que la suite des méfaits l'apprendra, paraît avoir été si mal tenu par ce capitaine, coûta pourtant à la ville, jusqu'à la Noël suivante : 400 francs, 10 marcs d'argent et un drap de soie. (Jurade du 12 février 1378.)

[18] Fronsac, arrondissement de Libourne (Gironde).

[19] Commune, canton de Sigoulès, arrondissement de Bergerac.

[20] En rapprochant de celle date la date du méfait précédent, on pourrait être surpris de voir le méfait du 15 mars commis en 1378 et celui du 22 avril commis en 1379. Nous ferons remarquer à ce sujet que l'année, à celle époque, commençait à Pâques et non le 1er janvier. Ce ne fut que plus tard, en 1563, que Charles ix, par un édit publié à Bergerac en janvier 1565, ordonna qu'à l'avenir l'année commencerait le premier de ce mois.

[21] Rive gauche de la Dordogne.

[22] Pic isolé, commune et canton de Montpont, arrondissement de Ribérac.

[23] Commune, canton de Sigoulès, arrondissement de Bergerac.

[24] Hameau, commune et canton de Domme, arrondissement de Sarlat.

[25] Hameau, commune et canton de Beaumont, arrondissement de Bergerac.

[26] Une des paroisses de la châtellenie de Bergerac. — Aujourd'hui, Prigonrieux est une commune du canton de Laforce, arrondissement de Bergerac.

[27] Hors la châtellenie de Bergerac.

[28] Maurens et Laveyssière, communes du canton de Villamblard, arrondissement de Bergerac.

[29] Hameau, commune de Saint-Pierre d'Eyraud, canton de Laforce, arrondissement de Bergerac.

[30] Aujourd'hui Eglise-Neuve d'Eyraud, canton de Villamblard, arrondissement de Bergerac

[31] Cotte, — cotte hardie, — tunique à manches, — vêtement posé immédiatement sur la chemise. — Au xive siècle, la cotte portée par les paysans était exactement lu blouse de notre temps, fermée sur le devant au moyen de deux ou trois boutons. — La cotte des gentilshommes était courte, sans plis, ajustée à la taille, sur la poitrine et les hanches. Elle était fermée par devant au moyen de boutons.

[32] Commune, canton de Lalinde, arrondissement de Bergerac.

[33] Commune, canton de Cadouin, arrondissement de Bergerac.

[34] Montagnac-Ia-Crempse, commune, canton de Villamblard, arrondissement de Bergerac.

[35] Commune et chef-lieu de canton de l'arrondissement de Ribérac.

[36] Ancienne paroisse réunie à Cause, canton de Lalinde, arrondissement de Bergerac.

[37] chaperon. — Petite cape, aumusse, qui, par suite de transformations, de capuchon devint un des bonnets les plus singuliers qu'on ait pu imaginer, et fut porté pendant les xiii, xiv et xve siècles. Ce fut sous Louis XI que cette coiffure cessa d'être portée, à l'exception toutefois des gens de robe qui, quelque temps encore seulement, s'en parèrent.

[38] Braies. — Antérieurement au xiie siècle, ce sont des caleçons larges el courts portés avec des chausses ou longs sans chausses. A dater du xiie siècle, jusqu'au xvie, les braies des hommes nobles sont collantes ; mais pendant le xiiie siècle, elles sont encore larges aux hanches chez les gens du peuple et collantes seulement du genou à la cheville.

[39] Métairie, commune de Saint-Sauveur, canton et arrondissement de Bergerac.

[40] commune, canton de Villamblard, arrondissement de Bergerac.

[41] Commune d'Issac, canton de Villamblard, arrondissement de Bergerac.

[42] Arrondissement de la Réole (Gironde).

[43] Commune du canton de Bergerac.

[44] Deux hectolitres.

[45] Méteil. — Mélange de blé et de seigle.

[46] Commune de Saint-Pierre d’Eyraud, canton de Laforce, arrondissement de Bergerac.

[47] La pipe valait deux barriques.

[48] Arrondissement de Libourne (Gironde).

[49] Gonelle. — Habillement de dessus porté par les deux sexes. — Sorte de cape, sans manches, couvrant le cou, munie habituellement d'un capuchon, ouverte par devant.

[50] Commune de Rouffignac, canton de Sigoulès, arrondissement de Bergerac.

[51] Commune et chef-lieu de canton de l'arrondissement de Bergerac.

[52] Lorsque, et cela se présentait quelquefois, il arrivait à la ville de faillir aux engagements qui lui étaient imposés, les pillards dont les exigences n'avaient pu être satisfaites, s'empressaient de prendre alors ce qu'ils appelaient «  la merqua sobre la vila », la marque sur la ville; c'est-à-dire prenaient prétexte de l'impuissance de celle-ci à leur fournir ce qu'ils demandaient, pour accroître leurs pilleries et causer ainsi à la communauté la plus grande somme possible de dommages.

[53] Couse et St-Front, commune, canton de Lalinde, arrondissement de Bergerac.

[54] commune, canton et arrondissement de Bergerac.

[55] Commune du canton de Bergerac.

[56] Commune, canton de Sainte-Alvère, arrondissement de Bergerac.

[57] Commune et chef-lieu de canton de l'arrondissement de Bergerac

[58] commune, canton de Laforce, arrondissement de Bergerac.

[59] Chausses. — Les chausses étaient ce qu'aujourd'hui nous appelons des bas, c'est-à-dire le vêtement des jambes et des pieds. A la fin du xie siècle, les gens du peuple portaient des chausses basses en grosse laine et feutrées ne montant qu'au-dessous du mollet. Au xve siècle seulement, les chausses longues, en façon de pantalons à pieds, se confondant avec les braies de la dernière époque du moyen-âge, furent portées par toutes les classes.

[60] Commune et chef-lieu de canton de l'arrondissement de Bergerac.

[61] Commune, canton d'Issigeac, arrondissement de Bergerac.

[62] Hameau, commune d'Ales, canton de Cadouin, arrondissement de Bergerac.

[63] Commune, canton de Lalinde, arrondissement de Bergerac.

[64] Commune et chef-lieu de canton de l'arrondissement de Bergerac.

[65] Mesure de poids valant 60 livres.

[66] Hameau, commune de Lembras, canton et arrondissement de Bergerac.

[67] Jean de la Salle était capitaine du seigneur de Limeuil et tenait pour lui le lieu de Couse (preuves, jurade du mardi après la fête de Saint-François, 1381).

[68] Hameau, commune et canton de Villefranche-de-Longchapt, arrondissement de Bergerac.

[69] Faubourg de Bergerac, sur la rive droite de la Dordogne.

[70] La quartière valait 31 livres ½, soit au total, 252 livres.

[71] Commune de Lamothe-Montravel, canton de Vélines, arrondissement de Bergerac.

[72] Chef-lieu de canton de Sainte-Foy-la-Grande, arrondissement de Libourne (Gironde).

[73] Arrondissement de Libourne (Gironde).

[74] Commune de La Rouquette, canton d'Eymet, arrondissement de Bergerac.

[75] commune du canton de Vélines, arrondissement de Bergerac.

[76] Le marc d'argent valait 6 francs de 25 sols.

[77] Le carreau était le trait que lançait l'arbalète, différant de la flèche en ce qu'il était plus court, possédait un fer plus fort et pesant et n'était empenné que de deux pennes, au lieu de trois.

[78] La ville voulait bien, ainsi qu'il résulte d'une jurade tenue le 25 novembre 1381, avoir pati de Jean de La Salle, mais rerusait de lui donner les carreaux demandés; cela, dit la jurade, parce que ce capitaiue faisait la guerre aux gens placés sous l'obéissance du roi de France.

« ..... Exceptat los coyrels que demanda, los quals no li sian poynt balhatz, per so quar els fan guerra a las gens de la hobedienssa de nostre sire lo Rey de Franssa. »

[79] Rive droite de la Dordogne.

[80] Commune du canton de Lilinde, arrondissement de Bergerac.

[81] Commune de Puyguilhem, arrondissement de Bergerac.

[82] 75 litres.

[83] Gironde.

[84] Commune de Lamonzie-Saint-Martin, canton de Sigoulès, arrondissement de Bergerac.

[85] commune de Rouffignac, canton de Sigoulès, arrondissement de Bergerac.

[86] Village de la commune de Lembras, canton et arrondissement de Bergerac.

[87] 350 litres.

[88] Commune du canton de Sigoulès, arrondissement de Bergerac.

[89] 120 livres.

[90] 255 livres.

[91] Commune de Cours-de-Pile, canton et arrondissement de Bergerac.

[92] Ibid.

[93] Voir périgueux et les deux derniers comtes de Périgord, de M. Dessalles, chap. IV, pages 112 et suivantes, et preuves page 2.

 

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