Source :
Bulletin SHAP, tome XIX (1892)
pp. 103-111.
ESSAIS
TOPOGRAPHIQUES, HISTORIQUES
ET BIOGRAPHIQUES SUR L'ARRONDISSEMENT DE NONTRON
(Suite.)
V.
— Canton de Bussière-Badil[1].
Du canton de
Saint-Pardoux-la-Rivière et de la paroisse de Firbeix, après avoir franchi une
bande étroite de terrain appartenant à la Haute-Vienne, nous rencontrons le
canton de Bussière-Badil, qui coupe en pointe l'extrémité. Nord de
l'arrondissement. Ce .canton est, d'ailleurs, limité, dans ses autres parties,
par le département de la Charente, au Nord-Ouest, et par le canton de Nontron
au Sud et à l'Est.
Il est subdivisé
en neuf paroisses ou communes, qui sont, en partant du Nord au Sud et de
l'Ouest à l'Est : 1° Busserolles; 2° Reilhac ; 3° Champniers, ces deux
dernières aujourd'hui réunies ; 4°Bussière-Badil ; 5° Piégut-Pluviers ; 6°
Saint-Barthélemy ; 7° Soudat ; 8° Etouars ; 9° Varaignes. Les huit premières
sont situées sur le terrain granitique et schisteux du Limousin, et la
dernière, Varaignes, sur le calcaire secondaire sous-crétacé.
Parmi ses cours
d'eau et-réservoirs, on remarque les suivants : 1° Le Trieux, provenant des
étangs du Limousin et qui coule de l'Est à l'Ouest, après avoir traversé les
communes de Saint-Barthélemy, Champniers, Reillac, Busserolles et Bussière, où
il se jette dans la Tardoire, limitant cette commune d'avec la Charente.
D'après l'Annuaire
de la Dordogne de
1807, le parcours du Trieux est de 22,000 mètres et il faisait mouvoir dix
moulins et plusieurs forges; 2° le Nozon, qui passe à Reilhac, où il se jette
dans le Trieux ; 3° le ruisseau de Varaignes ou de la Manougrie, qui descend de
Pluviers et va se jeter dans le Bandiat, qui sépare le canton de Bussière de
celui de Nontron, au-dessus de Varaignes ; 3° et
une multitude de petits cours d'eau, formés par les étangs de la contrée,
lesquels sont au nombre de trente-neuf, d'après l'Annuaire et la carte de
Cassini, et, parmi lesquels celui d'Etouars couvre une superficie de …..;
l'étang Groulier, celle de 83 arpents, d'après cet Annuaire, et de vingt-six
hectares six ares soixante-dix centiares, d'après les cadastres, sur les
communes de Busserolles, Champniers, et Pluviers ; un autre, sur la commune de
Champniers, de 34 arpents, et un quatrième, sur celle de
Saint-Barthélemy, de 18 arpents.
Routes et voies
de communication : parmi lesquelles l'ancienne voie
romaine, couverte aujourd'hui par l'étang Groulier, ainsi qu'on a pu le
constater dans les basses eaux et à l'époque des pèches annuelles. Cette voie
paraît se diriger du Sud au Nord, vers Maisonnais, et ses traces disparaissent
à quelque distance, après l'ancien bourg de Reilhac. Voici, d'autre part, ce
qu'écrit M. Allou dans son ouvrage sur la Haute-Vienne, à propos des voies
romaines : « Une autre voie, dont nous n'avons pas encore parlé, se rencontre
aux environs de Busserolles et de Champniers (Dordogne) et dans les landes de
Maisonnais ; on la retrouve même dans l'étang Grolhier. Cette route, qui paraît
se diriger vers la Pérusse, dans le département de la Charente, était
probablement celle qui conduisait de Nontron à Poitiers, en passant par les
Salles-de-la-Vauguyon et Confolens. » — Une partie de ce tracé est enfin
indiqué par la carte de l'état-major sous le nom de voie romaine, sur le
territoire de l'ancienne commune de Reilhac, à l'Est et non loin de ce bourg.
Elle devait se diriger, au Sud, sur l'étang Groulier, Piégut, le Bourdeix et
Nontron, d'où elle
allait rejoindre, près de là, l'autre voie romaine ou Grande-Pouge conduisant à
Bordeaux, à Bayonne et en Espagne. Il y avait, en outre, plusieurs grands
chemins, relatés dans les anciens actes, et dont nous reparlerons. Pour ce qui
est des voies modernes, le territoire de ce canton est aujourd'hui sillonné,
dans tous les sens, par de nombreux chemins de grande communication, de moyenne
et de petite vicinalité, par la route départementale n° 21 de Nontron à
Saint-Mathieu, qui le traverse du Sud au Nord. Enfin le chemin de fer de
Nontron à Angoulême passe à l'Ouest et non loin de Varaignes, où se trouve une
gare de ce nom.
Industrie. —Consistait
autrefois dans l'établissement de nombreux moulins et de plusieurs forges,
parmi lesquelles : les forges et fonderies de la Vallade, sur la Tardoire; la
forge du Chalard ou de Chez-Bigot ; celle de Lamendeau et les forge et fonderie
de Busserolles, sur le Trieux, dans la commune de ce nom ; la Chabroulie,
commune de Champniers, sur l'étang de ce nom et le ruisseau du Nozonla forge de
Champniers, sur l'étang et dans la commune de ce nom ; la forge de la
Salomonie, sur l'étang et dans la commune de Saint-Barthélemy ; les forge et
fonderie d'Étouars, sur l'étang et dans la commune de ce nom ; et, enfin, la
forge de la Plaine, dans celle de Bussière et sur le Trieux. Mais, toutes ces
forges ont successivement disparu, depuis le libre-échange, et deux ou trois
ont été converties en filatures et papeteries, de telle sorte que l'industrie
de cette contrée ne consiste plus que dans les produits de l'agriculture et la
vente du bétail.
Divisions
territoriales. —
Au point de vue religieux, le territoire de ce canton était divisé en neuf
paroisses, dénommées ci-dessus, et dépendantes de l'archiprêtré de Nontron, au
diocèse de Limoges; 2° administrativement, ce territoire fut anciennement
compris dans la Centaine de Nontron, plus tard de la généralité de Guienne et
de la province de Périgord. Au moyen âge, ces paroisses dépendirent de la vicomté de
Limoges et de la baronnie de Nontron, dont elles furent détachées vers la fin
du XVIe siècle et le commencement du XVIIe; pour former
des châtellenies et des seigneuries séparées. C'est ainsi que les paroisses de
Bussière-Badil, Busserolles, Soudat, Etouars et Varaignes, formèrent la
châtellenie de Varaignes; que celles de Pluviers, de Saint-Barthélémy, avec la
justice de Champniers, furent comprises dans la châtellenie de Piégut.
Administration
judiciaire. —
Ce territoire fut, autrefois, soumis à deux juridictions principales, celle de
la châtellenie de Varaignes, d'où ressortissait celle du prieuré de
Bussière-Badil, et celle de la châtellenie de Piégut, d'où ressortirent celles
de Reilhac et Champniers, ainsi qu'il suit :
1° Juridiction
de Varaignes, qui s'étendait sur les paroisses de Varaignes, Bussière-Badil,
Busserolles, Soudat, et sur celles de Souffraignac, Eymoutier-Ferrier et les
enclaves de Montbron, ces dernières détachées de la baronnie de Nontron et
attribuées aujourd'hui au département de la Charente. Elle connaissait de
toutes affaires, tant au criminel qu'au civil, à l'exception de la basse
justice de la paroisse de Bussière, réservée au prieur, en exécution d'une
transaction intervenue en 1541 entre messire Jean-Hélie de Colonges, alors
prieur de Bussière-Badil, Buxerii-Badili, tant pour lui
que pour Martial de Colonges, co-seigneur du dit prieuré, et des Cars de
Lavauguyon, seigneur de Varaignes, qui attribuait au dit prieur la basse
justice et la viguerie dans le bourg, jusqu'à concurrence de soixante sols et
un denier ; le.dit seigneur se réservant d'y tenir ses assises pour l'exercice
de la haute et moyenne justice, mère, mixte et impère. (…).
pp.
178-200
V. — Canton de Bussière-Badil. (Suite.)
Ces
préliminaires ainsi établis, passons à la description de chacune des anciennes
paroisses formant aujourd'hui le canton de Bussière-Badil :
I.
— Reillac
Cette paroisse
est bornée, au nord, parcelle de Maisonnais, dont elle est séparée par le
ruisseau de Nazon ; au sud-est, par celle de Champniers, et, au sud-ouest, par
celle de Busserolles, le Trieux entr'elles deux. On y trouve les bourg et lieux
ci-après : Reillac, Bélair.
Au point de vue
religieux, Reillac était une commanderie, d'après des titres de 1407, 1456, et
une préceptorerie en 1479. Les chevaliers de la milice du Temple y nommaient,
en 1224 ; l'évêque de Limoges y nomma en 1556 ; le commandeur du Mas-Dieu, en
1624, 1741, et le grand prieur d'Auvergne en 1556, 1573, 1624, 1741, 1746 et
1767. Elle avait pour patron saint Paul. (…)
Dans son ouvrage
sur La
vicomte de Limoges (1873), M. Clément-Simon dit ceci : « Au
XIVe siècle, il y avait une maison du Temple à Reillac Le sieur de
Magnac lui payait des redevances. »
Cependant,
et au XVe siècle, cette paroisse dépendait de la vicomte de Limoges
et de la baronnie de Nontron, puisque par acte du 8 mai 1502, reçu Pierre de
Charlange, notaire au bailliage de Limoges,
« JEHAN, roy de Navarre, comte de Foix et de
Bigorre, vicomte de Limoges, baron et seigneur de Nontron... vendit à noble
Daulphin Pastoureau, seigneur de Javerlhac et du Breuilh, esleu pour le roy en
l'élection et seneschaussée de Périgort..., les lieux, bourgs et paroisses de
Sainct-Angel, Sainct-Front de Champniers, Nontronneau, Bondazeau, Folhade et
Relhac..., tant en fond de fiefs, jurisdiction, et justice haulte, basse et
moyenne, mère et mixte impère, cens, rentes, honneurs, hommages, droits de
guet, bois, forest, foraistages, molins, rivières, cours des eaux, estangs,
pescheries, et tous aultres droicts féodaux et seigneuriaux, sans aucune chause
excepter ni retenir, sinon seulement l'hommaige lige de feaulté et le ressort,
desquels ledict seigneur vendeur ses réservé et retenu pour luy.... Laquelle
vendition a esté et est faicte pour le prix et somme de deux mille livres
tournois.... En mandant aussy et commettant par les mesmes lettres aux
capitaines et maistres Marcial Rousseau et Gerault Pastoureau, procureurs
dudict seigneur dans ladicte seigneurie de Nontron et à chascun d'eulx, de
mestre et induyre en réelle et actuelle possession desdictes chouses vendues
cy-dessus déclarées, ycelluy achapteur et de l'en faire jouyr plainement et
paisiblement.... (Suivent les
clauses de garantie et d'exécution) par
les foy et serment de leurs corps faicts et bailhés corporellement, sçavoir :
ledict seigneur à foy de Roy et ledict Daulphin sur les saincts Esvangiles de
nostre Seigneur touché le livre ….. En présence de nobles et puissans seigneurs
messires Giles de La Basme, chevalier, seigneur de Tolouse et seneschal
d'Albret, Jehan de Duras, chevalier, seigneur dudict lieu, Jehan d'Aulty, aussy
chevalier, et maistre Paul Gay, licencié en décrets et bachelier en loix,
tesmoings … ». (Extrait
des Archives des Basses-Pyrénées.)
Parmi
les anciens juges et autres officiers de Reillac, nous avons trouvé, en 1656,
Lassudrie, juge ; Rougier, greffier; 1622. Laurent Marcillaud, juge.
Dauphin Pastoureau étant décédé en juin
1505, il fut procédé au partage de sa succession, le 16 septembre suivant, et
la seigneurie de Reillac fut attribuée à Marie Pastoureau, sa fille, épouse de
….. de Marcillac.
Mais
Henri, roi de Navarre, obtint plus tard, et le 22 janvier 1518, du roi François
1er, l'autorisation de poursuivre devant le Parlement de Bordeaux
les divers acquéreurs et notamment les héritiers de Dauphin Pastoureau, pour
les contraindre à délaisser les seigneuries aliénées, à charge tacite de
rachat. Vers 1357, enquêtes devant le sénéchal de Périgord, à l'effet de
prouver l'assistance de cette clause de rachat, qui dut être effectuée plus
tard, puisque nous retrouvons, dans la famille Vigier de Saint-Mathieu, la
seigneurie de Reillac, laquelle figure dans un partage de 1419, et est
attribuée à Antoine et Charles de Saint-Mathieu. Sur les poursuites des
créanciers de ces derniers, ladite seigneurie fut saisie, décrétée et adjugée,
en 1627, à Denis de Montargis, dont le fils Léonard de Montargis, marchand,
bourgeois de la ville d'Angoulême, la vendit en 1638 et pour 5,500 livres, à
messire « Jehan Roux, escuyer, seigneur de La Salle de Luçon, en Périgord, y
demeurant, » et dont les descendants la possèdent encore.
Quant
à la famille Roux, dont nous avons déjà désigné quelques-uns des membres, aux
chapitres des communes de Romain et de Saint-Front-la-Rivière, canton de
Saint-Pardoux-la-Rivière, nous croyons utile, sans entreprendre ici sa
généalogie suivie, d'en parler en passant et de signaler, parmi ses titres,
quelques pièces d'un véritable intérêt historique.
Le
premier de ces titres est un acte d'anoblissement du mercredi d'après la fête
de l'Ascension 1264, selon la traduction qui en fut faite sur l'original en
latin par J. Fieux, curé et archiprêtre de Goutz, le 6 novembre 1666, qui
atteste avoir remis cet original à noble Charles Roux, chevalier, seigneur de
La Mothe, et dont la teneur suit :
Audat de Fayol,
chevalier, seneschal pour Philippe, roy de France, dans le Périgord, Limousin
et Quercy, et official de la cour de Périgueux à tous ceux qui ces présentes
lettres verront et ouyront, salut en nostre Seigneur, et qu'ils ayent à
adjouter foy à ces présentes lettres, à sçavoir, que nous avons veu, leu et
diligemment regardé certaines lettres non rasées, non effacées, ny gaffées en
aucune part d'icelles, scellées du sceau d'heureuse mesmoire de Pierre, évesque
de Périgueux, du sceau d'Ythier de Villebois le jeune et du sceau de Guy de
Latourblanche, deffuncts, de mot à mot en la forme que s'en suit : Guy,
seigneur de La Tourblanche, et Bertrand et Pierre, ses frères, donzels, salut
et paix, à ses bons et fidèles Pierre, Ythier et Guilhaume Roux, frères, de La
Chapelle-Montabourlet. Par la teneur des présentes, qu'il soit cogneu à un
chacun que moy, dict Guy, considérant l'affection de dévotion que vous audict
lieu par cy-devant envers moy et les miens et les grandes despenses que vous
avez faicts pour moy dont nécessités et les grands travaux qu'avez soufferts
lorsque estoient en ma compaignie, et autour de moy messire Ythier de Sauzet et
messire Pierre et messire Guilhaume Espirat, chevaliers, et Henry et Guilhaume,
son frère, Raymond de Jauvelle et Guilhaume de Jauvelle, donzels, et plusieurs
autres gens de bien à la présente et compaignie de monseigneur et oncle noble
Ythier de Villebois le jeune, Je vous annoblis et affranchis à perpétuité,
vous, vos héritiers et successeurs, tant en mon nom que de mes frères,
Guilhaume, Bertrand et Pierre, et vous donne et concède à perpétuité à toute
sorte de liberté et franchize, voulant et accordant, à vous et vos héritiers et
successeurs, que soyez libres, immunes et francs, vous et les vostres, à
perpétuité et jamais, de toutes questes, tailhes, collectes, servitudes et
exploits, et aussy des beans et courvées de la rendition et prestations,
desquels j'exempte à perpétuité, vous et vos héritiers et successeurs, et en
vous le remettant, je vous en absoubs et quitte absolument sauf et réserve à
moy et les miens les oublies, cens et rentes des terres que vous me devez aux
terriers constitués, et aussy à moy réservé que chascun de vous et de vos
descendant seront obligés de me donner dix sols et aux miens, tant seulement
chasque année, à sçavoir, cinq sols le Jeudy-Sainct et aultres cinq sols à la
feste de la Nativité de Nostre-Dame et aultres cinq sols aux quatre cas qui
suivent, à sçavoir : lorsque moy ou mes successeurs légitimes tenant mon lieu
marieront nos filles légitimes, ou mon fils légitime ou de mes successeurs
passera pour nouveau chevalier, ou sy moy ou mes successeurs légitimes seront
prins par nos ennemis et racheptés de nostre propre argent, ou si, Dieu le
permettant, il arrivoyt que moi ou mes héritiers et successeurs voulions
visiter la terre en pèlerinage au-delà des mers. Et aussy je me réserve que
quand j'iray à la guerre, vous me suiviez avec armes comme les aultres hommes
de La Chapelle-Montabourlet. Et si par avanture, vous venez à faire quelque
crime, je pourrai exercer sur vous ma justice, suivant la quantité et qualité
du délict, comme la raison voudra qu'on l'exerce. Et aussy je me reserve que
vous et vos successeurs et héritiers soyez mes dépendans et ne faciez autre
seigneur sans ma licence, s'il n'arrive que moy ou les miens facions quelques
excès et ne tenions toutes les choses susdites, car en ce cas je vous permets
de prendre quel seigneur que vous voudrez pour repousser l'injure ou
violance-et l'appeler à votre défiance ou garde. Et après, à mon nom et de mes
frères, je vous remets absolument et quitte toutes actions, pétitions, injures
et querelles réelles et personnelles et tous droycts qui me peuvent competer et
appartenir contre vous en aucune façon, vous promettant par une solennelle
stipulation et m'obligeant de procurer et faire que mes dicts frères ratifiant
les choses susdites, les gardent ponctuellement et n'y contreviennent en aucune
façon, obligeant néantmoins moy et les miens à aymer,
garder, guarantir et deffendre de toute sorte de violences et injures vous et les
vostres. Je jure en outre, ayant touché les saincts Evangilles, que je garderay
à la bonne foy les choses susdictes et n'y contreviendray jamais, renonçant à
tout droyct et ayde de faict, à tout
us, coustume et statut, par lesquels, moy ou les miens, pourrions contrevenir
aux choses susdites. Et nous, Bertrand et Pierre de La Tour, donzels,
approuvons et ratifions toutes les choses susdictes faictes par Guy, nostre
dict frère, tant à son nom qu'au nostre, et promettons et jurons aussy, les
saincts Evangilles touchés, que nous observerons à la bonne foy toutes les
choses susdictes et n'y contreviendrons jamais, renonçant à la
minorité d'aage, au dol, mal et à toutes autres aydes de droyct et de faict,
par le moyen de quoy nous pourrions attenter quelque chose contre les choses
susdictes. En tesmoignage de quoy, nous dicts Guy, Bertrand et Pierre de La
Tour frères, donzels, nous donnons et concédons ces présentes lettres scellées
à nos prières des sceaux de révérend père et seigneur Pierre, évesque de Périgueux,
et de noble homme mon dict seigneur et oncle Ythier de Villebois le jeune, avec
le sceau de moy dict Guy, lequel j'ay faict mettre aux présentes lettres,
Imposant nous et nos héritiers et successeurs et nostre terre et tous nos biens
à la jurisdiction et compulsion dudict seigneur évesque de Périgueux et de ses
successeurs, à ce que successivement nous ayant premièrement advertis, ils nous
contraignent et nos héritiers et successeurs, par l'excommunication de nos
personnes, quand le cas y écherra, à observer toutes les choses susdictes. Et
nous Pierre, évesque de Périgueux, et Ythier de Villebois le jeune, chevalier,
commandons les choses susdictes estre observées ; à la prière desdicts Guy,
Bertrand et Pierre de La Tour frères, avons faict apposer nos sceaux aux
présentes lettres, en tesmoignage de ce que dessus.
Faict le mercredi après la feste de l'Ascension,
l'an mil deux cens soixante-quatre.
En tesmoignage de ce que j'ay releu et regardé les susdictes
lettres, nous, seneschal susdict et aussy officiai, avons faict mettre aux
présentes lettres nostre dict sceau et de nostre oflîcialité de Périgueux.
Faict au mois de novembre l'an mil deux cent
septante-cinq.
Je soubsigné, curé et archiprétre de Goutz, certifie
à tons qu'il appartiendra avoir traduict mot à mot, sans avoir adjouté ny
diminué quant à la substance ny aux mots, le tiltre d'annoblissement et
d'affranchissement de toutes tailhes, subsides, beans, courvées et autres
charges y spécifiées, faicts à Pierre, Ythier et Guilhaume Roux par messire Guy
de La Tourblanche et ses frères, neveux d'Ythier, seigneur de Villebois.
Laquelle traduction a esté prinse sur une coppie en latin, extraicte par moy
sur un vieux original à moy représenté par noble Charles Roux, chevalier,
seigneur de La Mothe, lequel il a à l'instant retiré par devers soy.
En
foy de quoy, j'ay signé à Goutz, le 6 novembre 1666.
Signé
: J. Fieux
, curé et archiprétre de
Goutz.
Le
second de ces titres est un acte du 20 juillet 1284, trouvé dans les papiers de
Gonan et déposé par nous aux Archives de la Dordogne. Il est relatif au partage
de la seigneurie de Gonnezac, en Nontronnais, entre Agnan Roux, frère Arnaud
Roux et Valérie Roux, fille de ce dernier et femme de Jourdain de Maumont. Cet
acte débute ainsi :
« Universis presentes litteras inspecturis... Jordan
de Malomonte, domicellus, filius Helie de Malomonte, salutem in Domino...
Hereditate que quondam fuit Arnaudi Ruphi, militis defuncti, et Agnonis de Agia
militis, fratris sui, et Valerie, filie unice et heredis dicti Arnaudi Ruphi
uxoris mee... in duas partes dividendo... »
Dans le lot de
la dame de Beaumont figure, en outre d'une foule de rentes dans la ville et
châtellenie de Nontron et les paroisses limitrophes, la maison de Connezac et
ses dépendances, avec la justice haute et basse de ce bourg et de celui
d'Hautefaye : « Domum
et virgamentum apud Conozacum Petragorenci diocesi, cum juribus, pertinentiis
suis, et columbarii... et juridictionem altam et bassam... Item juridictione
alta et bassa in burgo et parochie de Alta Faya. »
Le
troisième titre, faisant partie des papiers de la famille Roux, est un acte du
21 avril 1464 portant mainlevée de saisie consentie par Alain d'Albret en
faveur d'Aymar Roux et Peironne de La Vergne, sa femme, à la suite l'hommage
par lui fait à cause, est-il dit : « De son hostel noble de Montcheuil, assis
dedans notre chastel de Nontron , de son repaire noble de Montcheuil, assis en
la paroisse de Saint-Martial-de-Valette, de son hostel noble appelé de La
Salle, assis au bourg de Saint-Front-la-Rivière, et aussi de son hostel noble
appelé Daubignac et repaire d'icelluy … »
Du 10 septembre
1475, aveu et dénombrement des terres qu'Adhémar Roux, donzel, tient, à
Montabourlet, de François de Bourdeille, seigneur de Brantôme. Suit la
description de l'hommage simple ou plain (planum)
dû par le vassal, qui le prêtait, sans capuchon ni ceinture, à genoux, les
mains jointes, au seigneur, qui le reçut en lui donnant sur la bouche un
baiser.
Du
15 juin 1583, à Thiviers, acte de foi et hommage rendu par Léonard Roux,
écuyer, seigneur du repaire noble de Lusson et du repaire noble de La
Salle-Maumont, pour lesdits repaires sis en la paroisse de St-Front-la-Rivière,
aux mains de Armand de Gontaud de Biron. Cet hommage avait été déjà rendu au
roi de Navarre, en 1549, par Pierre Roux.
Du
20 août 1610, à Thiviers, et par devant Jacques Lemusnier, hommage lige des
repaires de Lusson et de La Salle-Maumont, par Guichard Roux, écuyer, seigneur
de La Mothe, fils de feu Léonard Roux, faisant pour et au nom de Marguerite
d'Abzat, damoiselle, au nom et comme légitime « administratresse de Jean Roux,
escuyer, fils de feu Guy. »
(...).
D'autre part, et d'après divers contrats
de mariage qui nous ont été communiqués, les divers membres de la famille se
sont successivement alliés à celle de Maulmont avant 1284. D'après Nadaud,
Sybille Ruffi, fille d'Itier,
damoiseau, épousa, en 1267, Raymond d'Estivanhas, damoiseau de Gorre, et,
devenue veuve en 1303, elle se remarie avec Audoin d'Estivanhas, chevalier de
la paroisse de Dournazac La famille s'allie encore avec celles de Brun, en
1415; de Rancogne, en 1451; de La Vergne, en 1464; Dulau d'Allemans, en 1479 ;
de Lastour, en 1531 ; de Puychardie, en 1536; d'Abzat, en 1571; de Lambertie,
en 1608; (…).
Voici
enfin ce que M. de Lespine, dans son vol. 62, p. 30, dit encore au sujet de
cette famille :
« De Roux, en latin Ruffi ou
Ruphi, est très ancienne, en Périgord. On trouve dans le Cartulaire d'Uzerche,
f° 741, une charte par laquelle Arnaud de Roux, de la ville de Nontron, fit
donation à cette abbaye, l'an 1096, de l'église de Saint-Michel, avec le fief
presbytéral et les dîmes qu'il possédait par droit héréditaire, pour la
fondation d'un obit ou anniversaire pour son père et sa mère. Arnaud de Roux
avait pour femme Pétronille de Mallemort, qui le rendit père d'un autre Arnaud.
La maison de Roux a formé les branches de Campagnac, de Leyterie, de
Montcheuil, de Lusson, de Vignéras, et s'est alliée aux maisons d'Abzac, d'Aubusson, de Chapt de Rastignac, de
Chaunac, de Montrol, d'Hautefort, de Lambertie, de Larmendie, du Lion, de
Belcastel, de Losse, de Lubersac, de Maumont de Pressac, de Laroche-Aymond, de
Roffignac, de Talleyrand, de Vassal, etc. »
(…).
II. — Commune de
Champniers.
Dans laquelle se
trouvent les bourg, villages, hameaux et lieux habités ci-après :
Les Simonies, la
Chabroulie, la forge de ce nom, Chanteloube, les Prades. la Chabane, Puyfaud, le
Bost, bourg de Champniers, la Maison-Seule, le Puy, la Coudenie, la Trimoulie,
les Métairies, Chez-Gouneau, les Juries, la Chapaudie, la Francherie, les
Fougères, Forge de Champniers, Moulin de ce nom, Laubergie, Gué-de-Bost,
Chèvremorte, les Maisonnettes, Marsillac, les Brousses, la Parentie,
Chez-Tandeau, le Grand-Bost.
Ce territoire,
dont l'altitude des collines varie de 239 à 364 mètres au-dessus de la mer, est
limité : au nord, par la commune de Maisonnais (Haute-Vienne) ; à l'ouest, par
celle de Busserolles ; au sud, par la commune de Piégut-Pluviers ; à l'est, par
celle de Saint-Barthélemy et par celle de Millaguet (Haute-Vienne).
La
population était : en 1365, de 168 âmes pour 28 feux, à raison de six par feu,
en moyenne; de 768, au XVIIe siècle; de 814, en 1807; de 1,116, en
1852, après sa réunion avec Reillac; de 1,136, en 1834; de 1,085, en 1861; de
1,140, en 1866; 1,026, en 1877; de 1,136, en 1876 et en 1881.
La paroisse de
Champniers était autrefois une seigneurie importante. Voici ce que nous avons
pu recueillir à son sujet :
« Chaniers, Champniers-aux-Boux, Campus niger de. Brollio, cure de mille communiants ; patron, saint Paxentius.
L'évêque de Limoges y faisait les nominations, dès 1482; vicairie fondée par
Philippe de Grasignac, veuve de Léonard Gandois, pour le prêtre le plus proche
parent ; spiritualisée, le 4
janvier 1513. Chapelle
au cimetière, dédiée à sainte Marguerite, 1700 ; en ruines, 1729. » (Nadaud,
Lecler).
« La seigneurie de Champniers formait une seigneurie
appartenant au sieur de Champniers (en 1472, Jean de Laporte). Le vicomte de
Limoges y possédait très peu de chose. Ses officiers avaient contesté le droit
de haute justice au sieur de Champniers ; mais la cour de Nontron avait, en
1409, reconnu et consacré les prérogatives du vassal. » (Clément-Simon).
« La paroisse de Champniers, Campus niger, avait le titre de baronnie ; son château subsiste
encore en partie ; M. de La Ramière l'avait acquis de MM. Dulau-Dallemans. » (Histoire d'Aquitaine, par M. de Verneilh-Puiraseau.)
« Champniers, Campnerium, 1365,
(Lesp. Châtell.) — Ancien repaire noble, relevant au XIVe siècle de
la châtellenie de Nontron; depuis, ayant haute justice sur Champniers, Pluviers
et Augignac, 1760 (Alm. de Guy). » (De Gourgues, Dictionnaire topographique de la Dordogne.)
Telles sont les indications sommaires
que nous allons compléter à l'aide du fonds de Doat, de l'Inventaire des
archives de Pau, par
M. Raymond, du Nobiliaire
de
Nadaud, de l’Inventaire
des titres, de
M. de La Ramière, dernier baron de Nontron, dressé par Grolhier, notaire, le
……. , et au moyen d'autres anciens papiers et contrats mis à notre disposition.
Donc, en suivant l'ordre chronologique, nous trouvons, en ce qui concerne les
seigneurs :
1°.
— La famille Bruni,
Brun,
que Nadaud fait descendre des comtes de la Marche, et dont un membre, Aimeri,
donna, en 1119, à des religieuses de Fontevrault, le lieu de Boubon, paroisse
de l'archiprêtré de Nontron, et un autre du même nom qui, vers 1179, bâtit le
monastère de Haultevaux, paroisse de Dournazac, même archiprêtré. D'après le
même auteur, la filiation suivie commence à un troisième Aimeric Bruni, chevalier,
seigneur en partie de Noblac (St-Léonard), en 1217, et de Montbrun, en 1269.
C'est ce même Aimeric, que nous retrouvons dans un acte de vente d'immeubles
consenti par Hellias
de La Branda, domicellus de Montebruni à Eymerico Bruni,
militi, du
10 novembre 1216, et, dans un autre acte de vente, consenti par Eymerico Bruni,
milite, domino pro parte de Montebruni et Nobiliaci, à Johanni de
Chabineau, domicello.
En
1304, Guy Bruni
se
maria avec Resplendine de Chaumières qui, devenue veuve en 1309, se remaria, de
1311 à 1314, avec Guy Flamen, chevalier, seigneur de Brusac, et eut, de son
premier mariage, trois fils, Guy, Eimeric et Pierre, (Nadaud). C'est ce même
Guy qui resta seigneur de Montbrun, d'après un acte de vente fait en sa faveur
et, en 1314, le dixième de mars, par Eymerico de Via sive Pellegrini a nobili viro
domino Guidone Flamenc, milite, domino castri et castellanie de Brusaco, tam
nomine suo quam nomine nobilis mulieris, domine Resplendine de Chaumeriis,
uxoris sue, et Guidonis Bruni, donzelli, domini castri et castellanie de
Montisbruni, filii impuberis quondam domini Guidonis Bruni, militis defuncti. En 1334 et le 10
juin, ce même Guido
Bruni, domicellus, dominus Montebruni accorda un droit de garenne à Guillermo de
Via, alias dicto Pellegrini, clerico de Montebruni. (Papiers de
Conan, aux Archives de la Dordogne, où nous les avons déposés).
D'après
Nadaud, Aymeric Bruni était, on ne sait à quel titre, devenu seigneur de
Champniers-aux-Boux, en 1302, et il l'était encore en 1317. Robert, son fils,
est qualifié de seigneur de Champniers, en 1338, et eut autre Aymeric,
damoiseau de Champniers, en 1321, marié à .., dont il eut : 1° Philippe ; 2°
Comptérie ou Dompérie, mariée à Jean ou Hélie de Maumont. Philippe Bruni,
damoiseau, seigneur de Champniers-aux-Boux, diocèse de Limoges, châtellenie de
Nontron, en 1390 et 1415, épousa Agnès Ruffy de Maraval, qui
lui donna deux filles : 1° Agnès; 2° Marguerite, mariée à Jean Pleydran, et
dame de Champniers en 1446, d'après une baillette du 23 mars de cette année.
A
l'appui de ces dernières indications, nous avons retrouvé : 1° dans les Archives
de Pau, le testament d'Itier de Magnac, du 30 septembre 1352, par lequel il
institue pour l'un de ses exécuteurs Aymeric Brun, seigneur de Champniers, nobilem virum
Aymericum Bruni, dominum de Chamerio; 2° et dans l'inventaire La Ramière : de
l'an 1390, partage entre Philippe Brun, seigneur de Champniers ; Jean de
Maumont et demoiselle Henriette de Lambertie, sa femme, portant délaissement du
fief de Milhaguet, en Poitou ; du7 juillet 1454, accense en faveur de
Marguerite Brun, dame de Champniers.
2°
— De
La Porte, sur laquelle
le Nobiliaire
de
Nadaud donne les renseignements suivants, en ce qui concerne la seigneurie de
Champniers : François de La Porte, co-seigneur de Champniers-aux-Boux, 1470 ;
Jean de La Porte, damoiseau ; François, prêtre; Bertrand, chevalier, dans un
acte de 1487, sont dits frères et co-seigneurs de Champniers-aux-Boux ; Jean de
La Porte, fils de Tristan de La Porte, chevalier, seigneur de Champniers, et de
Roberte de Sainte-More, écuyer, seigneur de Champniers-aux-Boux, en 1502 et 1521.
Germain de La Porte, écuyer, seigneur de Champniers-aux-Boux, se maria, en
1540, avec Marie Beaupoil de Saint-Aulaire et n'eut pas d'enfants mâles.
Voici,
d'autre part, ce que nous avons trouvé dans les papiers de Conan et dans
l'inventaire de La Ramière :
Du
11 février 1457, baillette en faveur de nobili viro Alano de La Porta, domino de
Champnerio, Lemovicensi diocesi. — Du 31 mai 1467, baillette à Franciscus,
Johannis et Tristanii de La Porta, domicelli, fratres germani, domini de
Champnerio. —
1472, 1er avril, hommage au roi de Navarre, vicomte de Limoges, par
noble Jean de La Porte, seigneur des château et châtellenie de Saniers, au
ressort de Nontron. — Le 17 janvier 1481, acte de mariage de Guillaume de Conan
avec Jeanne Vigier,
par
l'avis de Jean et de François de La Porte, parents et amis du marié. — Le 22
décembre 1502, hommage de la seigneurie de Milhaguet, en Poitou, au vicomte de
Rochechouart, par Jean de La Porte, seigneur de Champniers.-— Le 20 juillet
1526, hommage de la seigneurie de Champniers, par le dit Jean de La Porte. —
1545, terrier de François de La Porte, seigneur de Champniers. — Le 26 juin
1548, sentence aux Requêtes du palais de Paris, entre ledit François de La
Porte, la dame Isabeau de Monfrébœuf, veuve de Maumont, et le vicomte de
Rochechouart, par laquelle ladite dame est condamnée à faire la foi et hommage
de la seigneurie de Milhaguet au dit de La Porte, comme seigneur de Champniers.
(Pau).
Là,
s'arrêtent nos renseignements; mais avant de passer à la famille des Dulau, devenus
seigneurs de Champniers, nous devons relever une confusion du Nobiliaire de Nadaud, en ce
sens qu'il paraît faire descendre îa branche des La Porte de Champniers des La
Perte, seigneurs de Lignères, paroisse de Rouilhac, élection d'Angoulème,
portant : D'azur fascé d'or et de gueules à 6 pièces, à 2 renards d'or passant
l'un en chef, l'autre en pointe; support : deux sauvages ; tandis que les
seigneurs de Champniers provenaient des La Porte aux Loups, dont les armoiries,
aux clefs de voûte de l'église, sont : D'azur à la fasce componée d'or et de
gueules de six pièces, accompagnée de deux loups passant d'or, l'un en chef et
l'autre en pointe (Froidefond). La substitution des renards aux loups
serait-elle due à une brisure de branche ou à une erreur d'appréciation ou de
copie? Quoiqu'il en soit, passons à la famille Dulau.
3°
— Des Laporte, la seigneurie de Champniers passa à la famille de Pons de
Mirambeau, par le mariage, en 1379, 7 août, de Marie de La Porte, fille de
Germain de La Porte, chevalier, seigneur de Champniers-aux-Boux, et de Marie de
Saint-Aulaire, avec Jacques de Pons, chevalier, gentilhomme ordinaire de la
chambre du roi, seigneur de Mirambeau.
4° — Dulaux ou
du Laux, que Nadaud nous donne comme seigneur de Champniers, dès les premières
années du xviie siècle, (…).
Parmi
les droits inhérents à la seigneurie de Champniers, nous retrouvons dans
l'inventaire de La Ramière, les indications ci-après :
1°
Justice.
— Sentences
arbitrales et autres actes de procédure entre les vicomtes de Limoges, leurs
officiers de Nontron et les seigneurs de Champniers, concernant la justice
dudit lieu, avec titres et un ancien arpentement depuis 1416 jusqu'à 1472, les
dits actes servant à fixer les limites de la terre de Champniers du côté de
Reilhac. — Parmi les officiers de justice, nous avons recueilli les noms de :
Rertrand de La Chassaigne, juge ; Laroche, greffier, en 1487 ; Jean Fourien,
juge, en 1585 ; (…)
3° Terriers et
baillettes, relatives
aux cens, rentes et autres droits seigneuriaux, des années 1321, 1445, 1454,
1457, 1469, 1470, 1499, 1520, 1521, 1545, 1620 et 1630, reçues Foureau,
Rousseau et de Marcillaud, notaires.
4° Droit de guet. — D'après
plusieurs anciens titres, dont un sur le tènement de la Grisole, avec
transaction entre le seigneur de Champniers et ses juridiques, par laquelle ces
derniers s'obligent à donner cinq sols pour chaque feu et pour droit de guet,
auquel ils sont tenus, le tout de l'année 1467.
5° Banalité. — (…).
6°
Foires.
—
Lettres patentes portant établissement des foires et marchés de Champniers de
l'année 1520, et lettres patentes confirmatives, du mois de février 1619. (…).
La
halle seigneuriale existe encore au bourg de Champniers et non loin du château,
près duquel se trouve l'église et se sont groupées les maisons particulières.
Il ne reste d'ailleurs de ce château-fort, autrefois entouré de fossés, qu'une
partie du corps de logis et une grosse tour carrée démolie en partie et réduite
au tiers environ de sa hauteur. Cet édifice doit remonter à l'époque féodale
ou, tout au moins, au XIVe siècle, puisque dans l'hommage du 1er avril 1472, Jean de La Porte est
qualifié de seigneur des château et châtellenie de Champniers. Il dut être,
d'ailleurs, restauré, de la fin du XVIe siècle aux premières années
du XVIIe, par les du Lau,
dont on voit encore les armes à la partie supérieure d'une croisée, aujourd'hui
murée. L'écu ovale, surmonté d'un casque de chevalier, est : Parti, au premier,
d'or au laurier arraché de sinople, au lion léopardé de gueules, brochant sur
le fût de l'arbre, à la bordure d'azur, chargée de quinze besans d'argent, pour
du Lau ; au deuxième, de... chargé en chef de cinq fasces de... et en pointe de
trois fleurs de lys de... , 2, 1, ou épieu péri en barre, qui est de... . Ce
château était encore debout en 1737, époque à laquelle il était habité par
messire du Lau, chevalier, seigneur d'Allemans, Montardy, Champniers, etc.
(…)
L'église était,
primitivement, en croix de Malte, dont on a fait, plus tard, une croix latine
en prolongeant la nef. On remarque, à la clef des voûtes à demi-cintre des deux
chapelles latérales, les armes des La Porte aux Loups, relatées précédemment.
La porte à plein-cintre est en granit et l'arcature repose sur deux tètes
grossièrement sculptées; enfin le tour carrée du clocher paraît avoir été
fortifiée et construite dans un but de défense.
(…)
Quant aux
arrière-fiefs de la paroisse de Champniers nous n'avons retrouvé que celui de
la Chabroulie, don l'hommage fut rendu de 1530 à 1535, à Alain d'Albret, par de
Montfrebœuf (Pau). (…).
Le chef-lieu de
la commune est à 12 kilomètres de Bussière, 20 de Nontron et 68 de Périgueux.
Il s'y tient quatre foires par an, le 17 janvier, le jeudi des Rameaux; le 22
mai et le 16 août.
III. — Busserolles.
Cette
commune est limitée : au nord, par celle de Maisonnais (Haute-Vienne); à l'est,
par celles de Reillac, Champniers et Pluviers ; au sud, par la commune
d'Étouars ; à l'ouest, par celle de Bussière-Badil et par les communes d'Écuras
et de Roussine (Charente), dont elle est séparée par la Tardoire.
D'après
la carte de Belleyme et celle de l'état-major, on y trouvait et on y trouve en
fait de lieux habités, et en descendant toujours du nord au sud et en allant de
l'ouest à l'est :
Les Goubeaux,
Ludiéras, Moulins-de-Ludiéras, Chez-Levraud, Forge, la Forge-Neuve, Forge de la
Bicoque, Forge de la Vallade, sur la Tardoire; la Garenne, Bospertu, le Roc,
Moulin du Roc, sur le Trieux; Villautrange, Villeneuve, Langlade, Grangerie, la
Châtaignolle, le Grand-Villotte, Garrot, l'Yle, le Verger, Forge de Busserolles,
sur le Trieux ; Chez-Gauchou, Varachaud, Leymeronie, moulin de ce nom sur le
Trieux; bourg de Busserolles, Chez-le-Jonc, le Fraisse, le Terrier, Paugniat,
Forge de Lamendeau, sur le Trieux ; la Barrière, Mirambeau, Chez-Gabarier,
Moulin de Nadaud, sur l'étang de ce nom, le Villars, Forge du Chalard ou
deLamendeau, sur le Trieux ; le Chalard, Fargeas, Moulin de Couéroux, sur
l'étang de ce nom ; Forge de Chez-Bigot, sur le Trieux; Trépein, Couéroux,
Clusance, Moulin Groulhier, sur l'étang de ce nom ; le Chêne-Blanc, la Ribière,
Chez la Lyre, Nanleuil, le Ménieux, Clargourd, le Chareiroux, Chez-Peynaud, le
Buisson, la Forest,Malègue, Lacouts ou Lascaud-Beautison.
L'altitude de
cette contrée varie entre 202 et 308 mètres au-dessus de la mer.
La
population, à diverses époques, se chiffre ainsi qu'il suit : en 1365, de 114
âmes pour 19 feux ; 1,281 âmes, au XVIIe siècle;
de 1,621, en 1807; 2,207, en 1852; 2,117, en 1856; 1,950, en 1861 ; 2,022, en
1866; 1,874, en 1872; 1,937, en 1876, et de 1,946, en 1881.
En ce qui
concerne l'ancien état de la paroisse de Busserolles, nous avons recueilli ce
qui suit :
« Buxerole ou Busseroles cure de 1,700 communiants;
décimes, 233 livres; patron, saint Martial. L'évêque de Limoges y nommait en
1474. » (Nadaud-Lecler).
Nous trouvons encore dans Nadaud : (…).
« Buxerolla, 1283
(titre de l'évêché d'Angoulême, archives de la Charente) ; Buysserola, 1315
(chât. de Nontron, Lespine, 88). Buxerolle,
XVIe siècle
(Pau). Patron : Saint-Martial; coll. l'évêque. Au XVIe siècle, c'était
une dépendance de la châtellenie de Varaigne » (de Gourgues).
« La paroisse de
Busserolles dépendait de la
baronnie de Nontron au xve siècle. Le sieur des Cars, à cause de sa
seigneurie de Varaigne, était le principal seigneur foncier. (Clément-Simon).
« Antoine Gautier de Pérusse des Cars, sénéchal de
Limousin, en 1463, était, en effet, seigneur de Busseroles, en 1476. (Nadaud).
Parmi les fiefs,
nous pouvons signaler :
1°
l’Yle
ou
lsle,
(…).
2° Villautrange, avec château appartenant
à la famille Couradin, dont un membre, Robert Couradin, seigneur de
Villautrange, demeurant à Langlade, paroisse de Busserolles, se maria, le 21
mai 1587, avec Françoise Péry, fille de Claude, écuyer. (Nadaud).
3° La Barrière, (…).
4°
Lascaux-Bostison,
dont
l'hommage fut rendu au roi de Navarre en 1540-41, par F. d'Escars, seigneur de
Varaignes, (Pau), et que Ferrand de Fornel acquit, le 4 juillet 1605, de Diane
des Cars, dame de Lavauguyon et de Varaignes, qui lui permit d'y bâtir un
château avec des guérites, défenses, fossés, pont-levis. Ce contrat fut ratifié
par lettres patentes de 1610. (Nadaud). (…)
5° Le Chareirou. — Parmi les
nombreuses forges de la contrée, plusieurs devaient être dotées de repaires
nobles, habités par les familles nobles de l'époque, d'après les indications
suivantes de Nadaud :
1°
Forge de Busserolles. (…).
2°
Forge du Chalard, à Guillemi Bigot, maître de la forge du Chalard, qui se maria
à Barbe de La Grelière, suivant contrat du 13 juin 1589, signé La Jamme. En
1609, elle appartenait à Laurent Bigot.
3° La
Forge-Neuve (…).
Le bourg de
Busserolles est à cinq kilomètres de Bussière, 22 de Nontron et 70 de
Périgueux. Il s'y tient douze foires par an, le 2 janvier et le 7 des autres
mois.
Busserolles
fut aussi la résidence de notaires, parmi lesquels nous trouvons : en 1599,
Guillaume Rougier, notaire royal; en 1769, Mousnier.
(A suivre)
pp. 297-315
V. — Canton de Bussière-Badil. (Suite.)
IV.
— Bussière-Badil.
Actuellement
chef-lieu du canton de ce nom, cette commune confine : au nord, à celle de
Busserolles; à l'ouest, aux communes d'Ecuras, dont elle est séparée par la
Tardoire, et d'Eymoutier-Ferrier (Charente) ; au sud, à la commune de Soudat et
à celle d'Etouars ; enfin, à l'est, à la commune de Busserolles.
On
y trouve les hameaux, villages et bourg ci-après : Le Trieux, moulin du Trieux,
forge de La Plaine, sur la Tardoire; Le Pinier, Chez-Marot, Etapeau,
Chez-Valette, moulin sur la Tardoire; Donet, La Jarthe, Jean-Faure, Les
Granges, Tartoux, bourg de Bussière-Badil, avec moulin sur l'étang; Le Genêt,
Chez-le-Rat, Montouleix, Chez-Joanny, Sabeyraud, Grand Poueix, Chez-Garenneau,
La Tonnelle, Chez-Lage, les Petits-Bois, Froidefond, Chez-Jammot,
Chez-la-Voisine, Fringalant, Haut-Pinlo, Pellegrenier, les Tuilières,
Bas-Pinlo, Chez-Batard, Grand et Petit-Fonchy, Panivol, Chanediéras, la
Bourgeade.
L'altitude des
collines de la contrée varie entre 211 et 287 mètres au-dessus de la mer.
Sa
population était de 240 âmes en 1365, pour 40 feux; de 1,019 au xviie
siècle; de 1,227 en 1807; de 1,392 en 1852 et 1856; de 1,293 en 1861; de 1,316
en 1866; de 1322 en 1872; de 1,364 en 1876 et de 1,363 en 1881.
Relativement à
ses institutions et au point de vue religieux, M. l'abbé Lecler a bien voulu
nous transmettre les renseignements suivants :
« Bussière-Badil avec
prieuré connu dès 1028, époque à laquelle et le 8 septembre s'y tint une
assemblée composée du prieur de Saint-Michel de Cluse, diocèse de Turin, ordre
de Saint-Benoit, et des bénédictins d'Angoulême et de Brantôme.
Par bulle des ides
d'avril 1216, le pape Innocent III confirme à l'abbé de Cluse le monastère de
Buxeria, avec ses appartenances, dans le diocèse de Limoges. Cette bulle fut
confirmée par une autre du 4 des calendes de mars 1245. (Ughel, Mabillon.)
Ce prieuré était marqué aux décimes pour 772 livres.
Patrons : la Nativité
de la Sainte-Vierge et saint Angel, alias
saint Michel.
Les cures de Saint-Jean
de Juller et de Saint-Michel-de-Fontenilles, diocèses de Poitiers et
d'Angoulême, y étaient annexées en 1570.
Les nominations étaient
faites jadis par l'abbé de Saint-Michel-de-Cluse, 1562. Ce fut ensuite le roi
de France en 1603, 1610.
La paroisse avait pour
patron la même sainte et saint Michel ; 1,280 communiants; marquée aux décimes
pour trente livres; le prieur y faisait les nominations.
Quatre vicairies,
marquées aux décimes pour 37 livres, avaient été fondées par Jean-Hélie de
Colonges, proto-notaire du saint-siège, abbé de Dalon, et par acte du 4
septembre 1530, reçu La Jamme, notaire. Elles étaient appelées les Vicairies
des Quatre-Chapelles et dédiées, la première, à la Sainte-Vierge; la deuxième,
à saint Jean-Baptiste; la troisième, à saint Jacques, et la quatrième, à sainte
Catherine ; (…). »
D'après
Nadaud, Jean-Hélie de Colonges avait été nommé prieur de Bussière-Badil en 1481
; le 25 septembre 1510, le roi de Navarre lui permit de faire bâtir une maison
forte à Foilhade. Il acheta le fief de Belleville dans le même bourg, en 1514 :
par contrat du 4 septembre 1530, reçu Lajamme, il avait fondé quatre vicairies
dans l'église de Bussière-Badil, et demandé à être enterré dans la chapelle de
la Sainte-Vierge, qu'il a « nouvellement fait bâtir dans ladite église »[2], après la mort
dudit Jean, son co-adjuteur et neveu, Martial-Hélie de Colonges, nommé prieur et l'était encore en 1575. Ce
dernier dut également fonder dans cette église une autre chapelle dédiée à
saintMartial, laquelle fut réparée plus tard par François Ferrand de Fornel,
écuyer, seigneur de Lascaux Bostison, en vertu de l'autorisation à lui donnée
en 1607, par Jacques de Stuard, seigneur de Varaignes, qui lui accorda en même
temps le droit d'y avoir tombeaux, ceinture et litres. Le seigneur du fief du
Cousset y avait aussi une chapelle avec sa litre et ses tombeaux.
De
l'ancienne abbaye et du prieuré qui lui a succédé vers la fin du XIIIe
siècle, il ne reste plus aujourd'hui que le nom de cloître donné à la place
qui longe l'église au sud, celui d'abbaye aux terrains qui
lui font suite, et enfin celte église elle-même que, dans son Périgord
illustré, M.
Audierne fait remonter au XIIIe siècle. Mais notre confrère et
savant archéologue Jules de Verneilh en fait remonter la construction au XIIe
dans ses monographies, insérées dans le Bulletin de la Société
historique et archéologique du Périgord, 1879, p. 461, et 1883, p. 364, auquel
nous renvoyons le lecteur. Qu'il nous soit permis, cependant, de nous rangera
l'avis de M. de Verneilh sur la construction au XIIe siècle, non seulement
à cause de son pur roman, de ses voûtes en berceau, de ses arcades en plein
cintre, des énormes piliers et des contreforts primitivement plats qui
caractérisent cette époque, en contraste avec les voûtes d'arêtes sur nervures,
les contreforts à angles saillants et l'élargissement d'une partie des fenêtres
que le prieur Jean-Hélie de Colonges fit édifier vers la fin du XVe
siècle et le commencement du XVIe ; mais encore par des dates tirées
de documents historiques, notamment :
1°
Le rouleau des morts de l'abbaye de Solignac, publié dans le Bulletin de la Société
archéologique et historique du Limousin, t. 26, p. 327, mentionnant que : « le
31 juillet 1240, le Rotliger (religieux voyageur) Hugues, abbé de Solignac,
visite l'église de Bussière-Badil, après sa visite à St-Ausone et aux Frères
mineurs d'Angoulême : « 78. Titulus ecclesie beate Marie de
Buxeria-Badieu... Rotulus iste fuit apud nos vigilia beati Petri ad vincula,
anno ab incarnatione Domini M° CC° XL°; »
2°
Et le testament de Guillaume de Magnac, de Nontron, de 1252, par lequel
celui-ci lègue cinq sols à Sainte-Marie de Bussière : Beate Marie de
Buxeria quinque solidos... die lune post exaltationem sancte crucis, anno
Domini millesimo ducentesimo quinquagesimo secundo. La Sainte-Vierge
y avait eu d'ailleurs un sanctuaire plus ancien, ainsi qu'il résulte des titres
de 1028 et 1216, indiqués précédemment, et de la reproduction faite par
Mabillon (Annales
ordinis sancti Benedicti. p. 270, t. IV) d'une lettre d'Adémar,
moine d'Angoulême et savant écrivain du XIe siècle, par laquelle il nous
apprend qu'étant venu à Bussière-Badil célébrer la fête de la Nativité de la
Vierge, il y trouva ses parents venus de loin dans le même objet. .
M.
J. de Verneilh signale ensuite la fameuse « Pile, grand bassin octogonal,
creusé dans un bloc de granit, qui est, dit-il, à quelques pas de l'église et
servait probablement de fontaine aux moines. Sa dimension fait tout son mérite,
et il est difficile de lui assigner une date. » M. Audierne avait déjà dit : «
Sur la place publique, un grand bassin de granit d'un mètre de profondeur ayant
appartenu à une ancienne fontaine. »
Mais cette
appréciation ne nous paraît pas être suffisamment fondée, et nous pensons que
ce bassin monolithe n'est autre chose qu'un baptistaire et doit dater des
premiers temps de l'abbaye. Nous savons, en effet, que le baptême, dans la
primitive Eglise, avait lieu par immersion, le catéchumène, vêtu d'une robe
blanche, étant plongé tout entier dans le baptistère par le pasteur et
immédiatement relevé par lui, et que cette coutume a été souvent pratiquée dans
l'Eglise catholique jusqu'au XVIe siècle. C'est pour cela que ce
bassin se trouve muni, dans le fond, d'une issue assez large pour faire
échapper l'eau lustrale après chaque cérémonie, ce qui prouverait suffisamment
encore qu'il n'a pas pu servir à recueillir et retenir les eaux découlant d'une
fontaine, sans parler de sa situation plus élevée que les diverses sources du
voisinage. Il est donc à présumer que lors des grandes
réparations faites à l'église vers la fin du XVe siècle ou le
commencement du XVIe, on a profité de la démolition et de la
reconstruction de la façade pour traîner dehors ce meuble devenu inutile et
l'abandonner à quelques pas de là.
M. J. de
Verneilh termine enfin son article en indiquant aux archéologues quelques
vieilles maisons de la fin du xve siècle, et notamment celle qui
s'élève à l'angle nord-ouest de la place de la halle et qui, « grâce à une tour
d'escalier et à une tourelle en encorbellement », a une apparence de castel.
(…)
Des
institutions religieuses, passons à l'ordre judiciaire et au régime civil.
Le
bourg de Bussière doit évidemment son origine à l'abbaye et au prieuré royal
dont nous venons de parler et autour desquels ses diverses maisons se sont
échelonnées en demi-cercle et ne composent qu'une rue. Sa population, écrivait
M. de Verneilh-Puyraseau, « principalement composée d'ouvriers en fer », compte
environ 700 habitants. Ces ouvriers en fer devaient généralement travailler
dans les nombreuses forges voisines, et c'est pour cela sans doute que Bussière
est désigné dans la carte géographique de Martin Zeiller (1655) sous le nom de
Bussière-Poellière, dénomination reproduite dans un acte de mariage de
l'état-civil de la commmune de Nontron, du 6 février 1714, de Léonard de
Maisongrande, sieur des Roches, et demoiselle Marguerite Favard, sur le
certificat, y est-il dit, de M. le curé de Bussière-Poilié, cette qualification
provenant de la grande quantité de poêles à frire fabriquées dans la contrée.
Quoi qu'il en soit, celle de Badil est de beaucoup plus ancienne et
généralement usitée ainsi qu'il résulte de tout ce qui précède et de tout ce
qui suit.
«
Bussière-Badil, dit M. de Gourgues, Buxerium monasterium, 1028,
(Adem-Cabanens.) — Buxeria, 1283 (Archives
de la Charente) — Buxiere Badilh, XVIe siècle,
(chât. Archives de Pau) ».
Or, M. J. de
Verneilh fait dériver ce mot Badilh, ou Badil, de l'existence de l'abbaye, ce
qui nous paraît fondé en raison de Buxeria-Badieu employé en 1240
et en le rapprochant de l'expression patoise de Badein et de Las Badias,
désignant aujourd'hui le village de Badeix, commune de Saint-Estèphe et celui
de Las Badias, ancienne paroisse de la Chapelle Saint-Robert, dans lesquelles
existaient autrefois des abbayes.
D'autre part, M. de
Gourgues termine son article par cette autre indication : « Au XVIe
siècle, repaire noble dépendant » de la châtellenie de Varaigne, ayant depuis
haute justice » sur Bussière, 1760 (almanach de Guyenne). »
Mais
il nous paraît que l'almanach de Guyenne fait ici une erreur quant à la haute
justice, réservée au seigneur de Varaigne par le traité intervenu en 148...
entre lui, Jean-Hélie de Colonges, prieur de Bussière et Martial-Hélie de
Colonges, co-adjuteur dont nous avons déjà parlé, et en vertu duquel ce droit
fut exercé quelques années plus tard, contrairement aux prétentions du vicomte
de Limoges, revendiquant l'exercice de la haute justice en sa qualité de baron
de Nontron. C'est ce qui résulte d'un mémoire sans date, mais contemporain de
l'exercice de prieur dudit Martial et postérieur à 1565, époque à laquelle
Jeanne d'Albret et Antoine de Bourbon devinrent roi et reine de Navarre, ledit
mémoire déposé aux archives de Pau, et duquel nous extrayons ce qui suit
relatif à un fait passé à Bussière même :
« Mémoyres pour les Roy
et Reyne de Navarre pour respect de leur baronnye de Nontron resort dicelle. Et
premièrement est ad nother qu'il y a vingt jurisdictions ayant toutes justices
haulte, mère, miste et impere qui en deppend
qui sont toutes vingtz subjectes au ressort arresté de la dicte baronnye. A
sçavoyr est : Varagne , …..
Bussière-Badet ….. qui de tout temps et ancienneté quant on faict adjourner
quelcung des dictes vingt jurisdictions sans préjudice de leurs déclinatoyres
sont tenus et ont toujours compareus pardevant le juge de la dicte baronnye de
Nontron sauf ….. Item aussy le seigneur de Varagne ne veult obéyr, ains a
prohibé que contre soy les officiers de ne permettre adjourner aulcung au dict
Nontron, et ce despuys deux ou trois ans en ça, combien que ont en faict
adjourner tousjours quelcung pour garder la possession. Item est à nother que
quant ung juge des dites vingt jurisdictions avoyt baillé quelque sentence on
pouvoit rellever pardevant monsieur le juge général à son assize audit Nontron,
toutesfoys.... ne veult faire ledit seigneur de Varagne... Toutesfois pour
garder la dite autorité, y a heu des appellations puys ung an en ça des subjetz
et justiciables du dist Varagne. Item quest ad nother pour raison de ce que le
dict seigneur de Varagne empescha, peult avoyr neuf ou dix ans, le prieur de
Bussière qui avoyt acoustumé de faire tenyr court en toutes mathières dans les
croix du dict Bussière, le procureur pour les dicts seigneur et dame de la
dicte baronnie de Nontron se empara de la dicte justice et dicelle en joist, et
les gens du dict Bussière dans les dictes croix ne playdoyent pardevant aucung
juge ordinayre, si ce nest pardevant le dict juge de la dicte baronnye, de
laquelle justice de Bussière ont joy cinq ou six ans paisiblement … Or est ad nother que despuys trois ans
en ça le seigneur de Varagne a contrainct ceulx du dict Bussière de fere
adjorner devant son juge à Varagne et, que piis est, y a faict
tenir la court par son juge ou lieutenant de Varagne nonobstant la possession
que les dicts seigneur et dame avoyent au dict Bussière et que monsieur de
Planeau, comme maistre des requestes de l'hostel des dicts seigneur et dame, y
ayt tenu l'assize dans Bussière, ensemble la court ordinaire du dict Nontron,
par devant lequel dict seigneur de Planeau le dict prieur de Bussière qui est
maistre Marcial de Collonges fist adjourner son musnyer pardevant le dict
seigneur de Planeau estant au dict bourg de Bussière, expédia la cause. Item
encore a faict le dict seigneur de Varagne de son autorité prendre un nommé...
un autre nommé... dans l'esglise du dict Bussière-Badit et iceulx fist mener et
conduire ez prisons du dict Varagnes, les a faict
condampner à la mort par son juge et despuys a fait exeequter la sentence
confirmée par arrest dans le bourg du dict Bussière ou il fist assembler
envyron cent hommes à chevaulx armés de pistouller et autres armes et environ
deux mille hommes de pied assemblés de toutes ses terres tous armés
d'arbalestes et d'autres armeys.... »
(…).
Le bourg de Bussière
est à 18 kilomètres de Nontron et à 65 de Périgueux. Il est le siège de la
justice de paix et la résidence d'un notaire, d'un huissier, d'un receveur de
l'enregistrement, d'un percepteur. Il y a un bureau de poste et une caserne de
gendarmerie, et il s'y tient enfin douze foires par an, le 14 mai et le 25 de
chacun des autres mois.
V.
— Soudat.
Au
sud-ouest de Bussière, nous trouvons la commune de Soudat, bornée : à l'est,
par celle d'Etouars ; à l'ouest, par la commune de Varaigne et au sud, par celle
de Teyjat. On y trouve : Chez-Tandeau, la Guillaumie, le bourg de Soudat, les
Brousses, les Chaumes, Lenglardie, les Bories, la Grelière et le moulin de la
Grelière. L'altitude la plus élevée est de 226 mètres. Le chef-lieu de la
commune est à 5 kilomètres de Bussière, 16 de Nontron et 64 de Périgueux.
La
population de cette commune a été successivement de 144 âmes pour 24 feux ; de
399 en 1807, de 473 en 1852, de 462 en 1856, de 429 en 1861, de 424 en 1866, de
584 en 1872, de 398 en 1876 et de 417 en 1881.
D'après Nadaud,
« la cure de Soudat comptait 930 communiants et était marquée aux décimes pour
37 livres ; ses patrons étaient saint Julien de Brioude et saint Georges, et le
prieur de Bussière-Badil y faisait les nominations. » (…)
pp. 382-407
V. — Canton de
Bussière-Badil. (Suite.)
VI°.
— Varaignes.
Au sud de la
commune de Soudat, se trouve celle de Varaignes, laquelle confine du même côté,
à celle de Teyjat, au sud, à la commune de La Chapelle-St-Robert; à l'ouest et
au nord, à la Charente.
Les bourg,
villages, hameaux et lieux habités sont les suivants : La Vacherie, Chablat,
Chez-Marot, Fayard, Le Gauty, Chez-Guillou, Chez-Bartonet ou Bretonet,
Chez-Bouret, Chez-Mondy, Chez-Rouyer, Le Mainegay, La Côte, Les Virades,
Chez-Durand, Quillac, Beauséjour, Chez-Raby, bourg de Varaignes; moulin de
Crochet, sur le ruisseau de Marcorive; Les Faures, Chez-Chabre, Les Loges ,
Puycort, Le Cousset, enfin, et sur le Bandiat, le moulin dit de Varaignes ou
Grand-Moulin, où se trouve la gare de Varaignes, sur le chemin de fer de
Nontron à Angoulême. L'attitude la plus élevée de cette contrée est de 181
mètres.
Sa
population était de 234 âmes pour 39 feux, en 1365; de 915, au XVIIe
siècle; de 892, en 1807; de 1,085, en 1852; de 1,065, en 1856 ; de 1,041, en
1861 ; de 1,009, en 1866 ; de 937, en 1872 ; de 958, en 1876 ; de 1,000, en
1881.
Le chef-lieu de
la commune est à 9 kilomètres de Bussière, 14 de Nontron et 62 de Périgueux. Il
y a une étude de notaire, et il s'y tient, le 11 novembre de chaque année, une
foire renommée où se fait un commerce considérable de dindons, et des marchés
les premier et deuxième vendredi de chaque mois.
Le
bourg de Varaignes était autrefois le chef-lieu d'une châtellenie dépendant de
la baronnie de Nontron et comprenant, dans le principe et au XVe
siècle, les communes de Varaignes, Soudat, Bussière, Busserolles et La
Chapelle-St-Robert, plus, dans la Charente, celles de Souffreignac,
Eymoutiers-Ferrier, Ecuras, Roussines et les enclaves de Montbron.
Au XVe
siècle, la baronnie de Nontron fut démembrée et une partie des paroisses et des
châtellenies fut vendue par les vicomtes de Limoges; elle ne se composait plus
que des paroisses de Varaignes, Bussière-Badilh, Soffrinhac, Buxerolles,
Sousdac, Esmotier et La Chapelle-Saint-Rabier. (Lespine, vol. 57, f 82.)
C'est ainsi que
cette seigneurie était passée, avant 1451, aux mains des seigneurs de Montbron,
puisque Nadaud nous apprend, dans son Nobiliaire, que Gautier de
Pérusse, chevalier, seigneur des Cars, de La Coussière Saint-Saud, de Lavauguyon,
de Roussines, etc., se maria, le 17 octobre 1451, avec Andrée de Montberon,
dame de Varaignes, dont il n'eut pas d'enfants. Mais cette dernière laissa la
seigneurie de Varaignes à sa nièce Marie de Montberon, qui se maria, le 15
octobre 1478, avec le neveu du mari de sa tante, Gautier de Pérusse des Cars,
damoiseau, seigneur de La Vauguyon, La Coussière, Roussines et autres places,
chambellan de Charles VIII, sénéchal de Périgord, etc. De ce mariage, provint
François, qui fut seigneur de Varaignes et se maria, le 22 février 1516, avec
Isabeau de Bourbon, princesse de Carency, dont il eut Jean, prince de Carency,
comte de Lavauguyon et seigneur de Varaignes .Ce dernier épousa, le 1er octobre 1561,
Anne de Clermont-Tonnerre, dont il eut, entr'autres enfants, Diane des Cars,
qui devint, après la mort de ses deux frères, princesse de Carency, comtesse de
Lavauguyon et dame de Varaignes, laquelle mourut, le 4 juillet 1611, au château
de Varaignes, et sans laisser d'enfants de son mariage contracté, le 24 novembre
1579, avec Louis d'Estuer de Caussade, comte de Saint-Mégrin. (…)
A
ces renseignements, fournis par Nadaud, nous devons ajouter les suivants, tirés
d'anciens titres mis à notre disposition :
Du
14 mai 1452, au château des Cars, vente de la manse de Rosiers, dans la
paroisse de Saint-Auvent, par Jean de Maisonnais, à Gautier de Péruce, seigneur
des Cars, Varaignes et Lavauguyon : « Nobili et potenli Gallerio de Perucio,
militi, domino castri de Quadris, Varagnia et de Valleguionii.. », pour le prix de
45 livres, dix septiers de froment et quarante septiers de seigle, mesure de
Rochechouart … Fontarii
recepit.
Du 9 septembre 1476, reconnaissance de
rente par Pierre Besson, du lieu de Tramers, paroisse de Maisonnais, à Antoine
de Péruce, damoiseau, seigneur de Saint-Bonnet, de Busserolles, fondé de
pouvoir de Gautier de Péruce, seigneur des Cars, de Juillac, de Varaignes, de
Lavauguyon, etc. : « Nobili et polenti viro Anthonio de
Perucia, domicello, domino Sancti-Boneti, de Sancto-Eparchio de Buxerole, ut
procuralor et nomine ... nobilis et potentis domini Galterii de Perucia,
militis, domini de Quadris, de Julhaco, de Roffia, de Varanea, de Rossinis, de
Valleguionii, de Turre, de Bar et de Turribus in parte... » Signé : Leymarie, clericus.
Du
28 février 1528, vente, à dame Isabeau de Bourbo, dame de Lavauguyon, tant pour
elle que pour messire François Descars, son époux, seigneur de Lavauguyon, Varaignes,
etc., de la cinquième partie contenant vingt sesterées d'un bois châtaignier,
appelé les bois de Chars, tenant d'une part à la forêt deslits seigneur et
dame, aux villages de Domphon et de Puymaud, paroisse de Maisonnais..., pour le
prix de huit livres, pour chaque sesterée... relevant du château de Montbrun .. Signé : Chasaud et Gandallin.
Du 14 décembre
1541, hommage de Varaignes, par noble François d'Escars (Doat).
Du 29 décembre
1606, vente des rentes directes et seigneuriales, sur le fief du Cousset, par
Diane Descars, dame de Lavauguyon et de Varaignes.
(…)
Arrivant
aux arrière-fiefs de la paroisse de Varaignes, nous trouvons :
1° Arnaudenc. — Disparu et
relevé ainsi dans l'inventaire de Pau : « 1299, hommage à Itier de Magnac, par
Loquesie, veuve de Pierre de Moustiers, chevalier, pour le domaine d'Arnaudenc,
près de Varaignes » ;
2° Le
Mainegay. —
En 1589, Jean de Saint-Laurent est qualifié de seigneur de Mainegay ;
3° La Vacherie. — (…)
4° Le Cousset. — (…).
L'abbé Nadaud s'exprime ainsi à ce sujet
:
« Couslet, ou Coussel,
fief dans les paroisses de Teijat et de Varaignes, en Périgord, diocèse de
Limoges, et dans celle de Bussière-Badil, même diocèse, généralité de Limoges
et élection d'Angoulême. Le seigneur en porte le nom. Il a sa chapelle avec sa
litre et ses tombeaux dans l'église de Bussière-Badil. »
Le
fief du Cousset appartenait, à partir au moins du XV ou XVIe siècle, à la
famille de Marendat, d'après un inventaire dressé à la requête de Jacques de
Marendat, seigneur du Cousset, le 15 février 1684, par Me Jalanihat,
notaire à Javerlhac, après le décès d'Etienne de Marendat, et dans lequel il
est fait mention de la reconnaissance du repaire noble du Cousset du 6 août
1548 et d'un dénombrement de 1480. Cette reconnaissance dut être faite par le
père de Martin de Marendat, avocat au Parlement de Bordeaux, d'après le même
inventaire qui relate encore le contrat d'acquisition faite par feu Martin de
Marendat père, des rentes directes et seigneuriales du Cousset de Diane
Descars, dame comtesse de Lavauguyon et de Varaignes, du 29 décembre 1606 ;
plus du dénombrement qui fut fait après son décès, du fief noble du Cousset à
la dame de Lavauguyon et de Varaignes en 1636.
1592. — Lettres
de bachelier en droit civil, données le 10 décembre de l'an 1592, par René
Fabre, de l'ordre des Frères prêcheurs, régent de théologie et vice-chancelier
de l'utiiversité de Bordeaux, à honorable et discret homme Me Martin de
Marendat, natif du lieu de Varaignes, au diocèse du Périgord.
Ces lettres en
latin, signées Faber et plus bas Bernage, bedeau de ladite université.
Robin
de Marendat servait en 1590 à Pons sous les ordres de Nicolas de Bonnefoy,
gouverneur de Pons et pays circonvoisins.
Du 12 novembre
1594, gratification accordée au sieur de Marendat pour services de guerre, et
dont la teneur suit :
1594. — HENRY, par la grâce de Dieu roy de France et
de Navarre,
A nos amez et féaulx
conseillers les trésoriers de notre épargne, présents et advenir, salut.
Nous voulions et vous mandons
que des deniers, tant ordinaires qu'extraordinaires de vos charges, vous payez,
baillez et délivrez contant à nos chers et bien aimés les sieurs de Marandat et
du Tillet, gentilshommes à la suitte de notre très cher cousin le maréchal de
Biron, la somme de deux mil escuz sol qui est à chacun, mil escuz, de laquelle,
en considération de leurs services, mesmes à la deffaicte du convoy que nos
ennemis faisoient en leur armée lorsque nous estions au siège devant Laon, où
ils furent tous deux fort blessés, Nous leur avons faicts, faisons don, sans
que sur icelle somme il leur soit aucune chose desduit ny rabattu pour le
cinquiesme denier destiné à l'ordre et milice du Saint-Esprit dont nous les
avons rellevés et dispensés, rellevons et dispensons par les présentes,
rapportant lesquelles par celuy qui payé les aura avec quitance desdits de
Marandat et du Tillet sur ce suffisant seulement. Nous voulions ladite somme de
ii
mc estre
passé et alloué à vos comptes par nos amez et féaulx les gens de nos comptes auxquels
mandons le faire sans difficulté. Car tel est notre plaisir.
Donné à Paris le 12e jour de septembre l'an de grâce 1594 et de nostre
reigne le sixième.
Signé HENRY.
Par
le Roy : Signé Suze.
(…).
VII°
— Etouars.
Cette commune, distante
de sept kilomètres de Bussière-Badil, onze de Nontron, et cinquante-neuf de
Périgueux, renferme les bourg, villages et hameaux ci après : les Champs, les
Petits-Champs, Chez-Tintin , Ribiéras, les tuileries de Ribiéras, la Vergne, la
Crayte ou la Crête, à 277m d'altitude, le bourg d'Etouars et les
forges d'Etouars sur l'étang de ce nom. Le tout est borné au nord-ouest par la
commune de Soudat; au nord-est, par celle de Piégut-Pluviers; au sud-ouest, par
celle de Teyjat; au sud, par celle du Bourdeix, et au sud-est, par la commune
de St-Estèphe.
La population de
cette commune était de 120 habitants pour vingt feux en 1365 ; de 383, au XVIIe
siècle; de 335, en 1807 ; de 500; en 1852 ; de 481, en 1856 ; de
475, en 1861 ; de 480, en 1866; de 431, en 1872 ; de 441, en 1876, et de 464,
en 1881.
L'ancienne
cure et paroisse avaient pour patrons saint Saturnin de Toulouse et saint
Cloud. Les communiants étaient de 380 et les décimes de 30 livres. L'évêque de
Limoges y nomma, en 1459 et 1623; le prieur de Bussière-Badil. en 1571, 1601,
1669 et 1725.
D'après la
tradition, sur le plateau, entre le bourg d'Etouars et le village de la Crête,
point culminant de la contrée, une petite ville fut saccagée au XIIe siècle par
Richard Cœur-de-Lion et entièrement détruite postérieurement pour servir à la
construction du bourg d'Etouars et des hameaux voisins. Que peut-il y avoir de
vrai dans cette tradition? Nous l'ignorons, à défaut de documents suffisants.
Toujours est-il qu'une personne de la contrée et digne de foi, M. Maury Plazer,
nous a communiqué deux poids romains et plusieurs monnaies romaines en cuivre
trouvés sur ce plateau, à 200 mètres environ du bourg d'Etouars, à gauche de la
route actuelle conduisant à Bussière, en nous affirmant que sur ce plateau on
découvrait autrefois, en labourant, des fondations d'antiques constructions,
des tuiles romaines, des débris de marbre, des pierres sculptées et même des
fragments de meules en pierre ayant servi à des moulins à bras. Il y aurait eu
aussi une route romaine pavée se dirigeant vers Bussière et dont les pierres
ont servi à la routé actuelle, distante de 30 mètres environ de la première.
Cela est d'autant plus probable qu'on retrouve plus loin, et près du village
des Forêts, des tronçons de cette ancienne route pavée, et que c'est dans la
môme direction qu'on a découvert, ainsi que nous l'avons déjà dit, une villa
romaine, près dudit bourg de Bussière-Badil.
Quoi
qu'il en soit, il y eut plus tard le siège d'une seigneurie féodale, au bourg
actuel d'Etouars, où il existe encore un petit castel à tour ronde qui dut être
construit du XVe au XVIe siècle, par un membre de la
famille d'Hélie de Colonges; car Nadaud nous apprend que Guy-Hélie de Colonges,
fils d'Antoine et d'Isabelle de La Goublaye, dont nous reparlerons, fui
seigneur d'Etouars, du Bourdeix et de Teyjat, puis seigneur de Romain et de
Saint-Laurent, par suite de son mariage, en 1543, avec Jeanne Flamenc de
Bruzac, héritière d'Elzéar Flamenc, seigneur de Romain.
C'est
le même que nous avons trouvé qualifié de seigneur d'Etouars dans deux
baillettes de rentes du 20 novembre 1520 et du 5 avril 1523, signées Robin, et
du 13 avril 1551, signée Fonreau.
Un notaire y
résidait, et, en 1697, Me Allafort est qualifié de notaire à
Etouars.
La
seigneurie d'Etouars passa à ses descendants jusqu'en 1610, époque à laquelle
Charles-Hélie de Colonges, n'ayant pas eu d'enfants de son mariage avec
Henriette de Nompar de Caumont de Lauzun, donna tous ses biens à Charlotte de
Fumel, sa mère, qui transmit cette seigneurie à la famille Hélie de Pompadour
par son mariage en secondes noces, et en 1629, avec Jean-Hélie de Pompadour.
(…).
Quant
aux forge et fonderie d'Etouars, elles datent au moins du XVe siècle
et dépendaient de la seigneurie ; car, d'après Nadaud, François Eymery, écuyer,
seigneur de la Sudrie, paroisse de Saint-Estèphe, demeurait à la forge
d'Etouars, et épousa Madeleine de la Rabuterie, qui était veuve en 1590. (…)
pp.
484-509
V. — Canton de Bussière-Badil.
(Suite
et fin.)
VIII°
— Piégut-Pluviers.
Autrefois,
paroisse de Pleuveys (1365) et plus tard Pluviers, commune de Pluviers, enfin,
et depuis une quinzaine d'années, commune de Piégut-Pluviers.
Son territoire
est borné : au nord-ouest, par la commune de Busserolles; au sud-ouest, par
celle de Saint-Estèphe; au sud, par celle d'Augignac, et à l'est, par la
commune de Saint Barthélémy. On y trouve les localités suivantes : Lacau, ou
Maison-Blanche, La Renaudie, Chez-Noyer, Luclas, La Lègue, moulin et étang de
Las Toullas, Cabanier, Lauterie, Villefeis, Le Cluseau. Puygaud, La Maninie,
Pluviers, moulin, La Domaise, Soulanieux, Piégut à 298 mètres d'altitude, Les
Granges, La Folie, La Tricherie, Toutvent à 302 mètres, Prieuraux. Montagu,
Puyrazeau.
Le chef-lieu de
la commune est à 10 kilomètres de Bussière-Badil, 13 de Nontron et 61 de
Périgueux.
Son
centre principal de population est Piégut, où il se tient le mercredi de chaque
semaine un marché fort important. La population entière de la commune a,
d'ailleurs, été successivement de 18 habitants, pour Piégut en 1365, qui
n'avait à cette époque que trois feux, et, pour le reste de la paroisse, de 282
à raison de quarante-sept feux ; de 1,223 au XVIIe siècle ; de 910
en 1807 ; de 1,307 en 1852; de 1,315 en 1856; de 1369, en 1861 ; de 1,545 en
1866 ; de 1,595 en 1872; de 1770 en 1876 et de 1,789 en 1881.
Recherchons
maintenant le passé de cette commune en signalant d'abord ce qui en a été dit
avant nous.
Voici,
d'après les manuscrits de l'abbé Nadaud , les renseignements fournis à ce sujet
par M. l'abbé Lecler :
« Pluviers, Plevieys
en 1364 ; cure de 880 communiants, décimes 76 livres.
Patrons : Invention des reliques de saint Etienne et Nativité de saint Jean.
L'évêque de Limoges y nomma en 1572. Une vicairie y fut fondée le 4 septembre 1530
par acte reçu Lajamme, notaire, par Hélie de Colonges, prieur de
Bussière-Badil, à l'autel de Saint-Jean-Baptiste. Les héritiers ou descendants
du fondateur y nommaient et le prieur de Bussière-Badil conférait; mais, en
1672, ce prieur nomma et conféra, parce que la famille- du fondateur était
éteinte. Une seconde vicairie fut fondée par maître Micheu de La Forge en 1551. (…). »
« Piégut,
Podium
acutum ; chapellenie,
on vicairie, ou prieuré, sous le patronage de la Nativité de la Sainte-Vierge ;
aux décimes 164 livres. Le
seigneur du Bourdeix y faisait les nominations. Une vicairie fut fondée par
acte du 12 février 1047.
dans
la chapelle de Notre-Dame-de-Pitié, par Charlotte de Fumel, veuve de Jean de
Pompadour, chevalier, seigneur de Laurière, baron de Nontron,
Saint-Etienne-le-Droux, le Bourdeix, Piégut, etc., à la charge par le chapelain
d'y célébrer la messe tous les dimanches et les jours de fêtes chômées; de
faire tous les ans un service le jour de la mort de la fondatrice ; d'instruire
aux lettres et à la dévotion et de nourrir trois pauvres orphelins jusqu'à
l'âge de 15 ans, et cet âge
passé, en prendre d'autres, élus par la fondatrice ou ses successeurs ;
d'entretenir enfin la chapelle de toutes les réparations nécessaires.
Léonard-Hélie de Pompadour nomma en 1732, Louis-Henri Dulau d'Allemans,
seigneur de Piégut, en 1763, et Jean-Charles de Lavie, président honoraire au
parlement de Bordeaux, comme seigneur du Bourdeix et de Piégut, en 17 ... »
Dans
sa Statistique
de la vicomté de Limoges, M. Clément-Simon résume ainsi ses
recherches dans les archives des Basses-Pyrénées :
« La paroisse de Pluviers (commune, canton de
Bussière-Badil). Partie du vicomté et de la seigneurie de Magriac, partie de la
châtellenie de Piégut, le repaire noble de Piégut ou Puyagut, sis dans la
paroisse, servait : autrefois dé prison pour la châtellenie de Nontron. Au
commencement du XVe siècle, Thibault de La Gourblaye, capitaine de
la châtellenie, y résidait. Jean de Bretagne, voulant récompenser ses services,
érigea en seigneurie les terres qui dépendaient du château et s'étendaient dans
les paroisses de Pluviers, Saint-Barthélémy et Saint-Etienne-Ledros, et en fit
don à son capitaine. Il parait résulter dos mémoires que Jean de Bretagne
n'avait attaché à la seigneurie que le droit de basse justice et
s'était réservé avec l'hommage toutes les matières privilégiées, telles
qu'appel, pleige, sauvegarde, excès et toutes les causes au-dessus de soixante
sols et un denier. Les héritiers de Thibault de la Gourblaye étendirent leurs
droits, et de son côté, Alain d'Albret, prétendant que la donation était nulle,
revendiqua la pleine possession de la seigneurie. A la fin du XVe siècle, le procès était pendant avec Antoine-Hélie
de Colonges, époux d'Isabeau de La Gourblaye. »
A
l'égard de ce procès, l'issue en fut contraire aux prétentions d'Alain
d'Albret, puisque la seigneurie de Piégut resta jusqu'à la fin, ainsi qu'on
le verra, aux mains desdits héritiers de La Gourblaye, ou représentants. Nous
trouvons, en effet, dans un mémoire judiciaire, imprimé et rédigé par Me
Joseph de Mazerat, plaidant en 1775-76 devant le parlement de Bordeaux pour M.
de La Bamière, dernier seigneur de Piégut, contre la fabrique de
Saint-Barthélemy, au sujet d'une quote-part des dîmes inféodées :
« En 1421, le vicomte de Limoges fit donation de la
terre de Piégut à Thibaud de La Goublaye. La Goublaye la posséda en vertu de la
donation, et sa fille, Isabeau, la porta en dot à Antoine
Hélies, seigneur de Colonges, l'un des auteurs de la famille de Pompadour,
représentée par dame Françoise de Pompadour, marquise de Courcillon … Du 23 mai
1454, hommage rendu par Antoine Hélie, comme mari d'Isabeau de La Goublaye, à Guillaume
de Bretagne, vicomte de Limoges, de la châtellenie de Puyagut. Autre hommage
par le même du 13 mai 1464. »
(…)
La châtellenie
de Piégut s'étendait d'ailleurs jusqu'à Marval et avait pour enclaves les
villages de La Borie et de Loubeyret, situés dans cette dernière paroisse. Si
nous recherchons maintenant le passé du château de Piégut, nous trouvons
d'abord dans la description des Châteaux du moyen âge de M. Drouyn la
monographie suivante :
« Le donjon circulaire
est entouré d'une enceinte de murailles flanquées de tours qui toutes sont sur
la pente du pic ; le donjon seul est au point culminant. Sa hauteur est de
trente mètres environ. Il est composé de trois étages, voûtés en coupole
ogivale et octogone. Les escaliers, pratiqués dans l'épaisseur du mur, sont
interrompus à chaque étage ; il faut une échelle pour atteindre la porte et l'employer
encore pour monter au premier étage ; chaque distance est d'environ quatre
mètres de hauteur. »
Ce fut donc là,
au moyen âge, un véritable château-fort, un castrum, d'après l'inventaire de La Ramière, où
nous trouvons cette indication : Terrier en latin, commençant par : Actum in Castro de Podio acuto, die decima sexta mensis decembris, anno Domini millesimo quingentesimo secundo. — Signé : Masfranco.
Or,
la construction de cette forteresse dut, au moins, avoir lieu au IXe
siècle pour résister aux invasions normandes, si, toutefois, elle ne fut pas
antérieurement une station, commandant l'ancienne voie, romaine qui, ainsi que
nous l'avons dit au chapitre de la commune de Busserolles, se retrouve encore
sous les eaux de la queue de l'étang Groulier et sur le territoire, pour celte
partie, de la commune de Pluviers.
Quoi qu'il en
soit, le château de Piégut a dû être, à plusieurs reprises, reconstruit en tout
ou en partie jusqu'au XVIIIe siècle, époque à laquelle la carte de
Cassini, de 1744, ne le désigne que sous le nom de : Tour de Piégu, qu'elle
représente debout et isolée sur un monticule. C'est cette même tour que la
carte postérieure de Belleyme nous reproduit aussi isolément sous l'aspect
d'une tour crénelée. Ce château fut, en effet, l'objet de plusieurs sièges
pendant les guerres anglaises et à partir de Richard Cœur de Lion, qui, dit
Marvaud dans son Histoire
des vicomtes de Limoges, « menaça avec ses routiers les places de
Nontron... et de Puy-Aigu et qui, après avoir pris le dernier château-fort, fit
démolir une partie du haut donjon. » Ce fait de guerre dut se passer de 1186 à
1199 ; mais il ne fut assurément pas le seul, puisque la châtellenie de Nontron
et de Piégut, castellania
de Nontronio et Podio Acuto, retomba aux mains des Anglais le 18
décembre 1364, d'après les documents français recueillis à la tour de Londres
par M. Jules Delpit. Enfin, et comme Piégut dépendait de la châtellenie de
Nontron, il est à croire que, ainsi que cette dernière ville, il fut réoccupé
par les Anglais en 1426 et par les huguenots en 1569;
(…)
Quoi
qu'il en soit, revenons à l'indication des divers seigneurs de Piégut jusqu'en
1789 et à partir du mariage, avant 1454, d'Antoine Hélie de Colonges avec
Isabelle de La Goublaye, laquelle, dit Nadaud, testa le 4 novembre 1530, et fut
enterrée dans l'église de Pluviers.
Pierre
Hélie de Colonges, qui fut seigneur de Piégut et épousa Loïse de Tustal, sur
les poursuites de laquelle Poncet Hélie de Colonges, seigneur de Saint-Laurent,
fut condamné le 20 janvier 1542, par arrêt du Grand Conseil, à être décapité et
écartelé devant le château de Puyagut, à quatre mille livres d'amende envers le
roi et en douze cents livres envers ladite dame. (Pau.)
Poncet
Hélie de Colonges était seigneur de Piégut et se maria avec Philippe de
Pellegrue, dont il eut une fille, mariée à François, de Lubersac, suivant
contrat passé au château de Piégut le 21 avril 1579, et un fils, Charles, mort
en 1619, et qui eut de son mariage
avec Charlotte de Fumel :
Autre Charles
Hélie de Colonges, qui rendit hommage de la seigneurie de Piégut le 25 février
1583 et qui, n'ayant pas d'enfants de son mariage avec Henriette de
Nompar-Caumont de Lauzun; donna en 1610
tous ses biens à sa mère, Charlotte de Fumel, qui se remaria en 1629 avec Jean
Hélie de Pompadour, - baron de Laurière et du Ris, auquel elle porta les
seigneuries de Piégut, du Bourdeix et de Nontron.
(…)
Au chapitre des
fiefs, nous signalons :
l°
Deux maisons nobles dans le bourg de Pluviers, caractérisées chacune par une
tour ronde et une tourelle à cul de lampe, et dont l'une dut appartenir à la
famille de Fornel, par suite du mariage de Paul de Fornel, maréchal-des-logis
de l'infanterie italienne sous le maréchal de Brissac, gentilhomme ordinaire et
homme d'armes du prince de Salerne, marié, dit Nadaud, le 22 octobre 1570, avec
Marie de Pluvinier, ou de Pluviers. (…).
Aucun
membre de cette famille ne réside aujourd'hui dans la commune de Pluviers; mais
la branche de Limeyrac est encore représentée dans une commune limitrophe,
celle d'Augignac. Les autres branches ont aussi des représentants dans la
Charente.
2° La seconde de ces maisons nobles, située
à l'entrée sud du bourg; est en bon état de conservation et fut restaurée en
1700, date gravée au fronton, de la porte de la tour ronde
où se trouve l'escalier. Elle portait autrefois le nom de La Grelière, et sa
construction remonte au moins au XVe siècle, d'après les documents
suivants :
Dans le Nobiliaire de Nadaud, nous
lisons : Grelière (de La), porte de.... à six coquilles de.... 3, 2 et 1 ; ces
armes sont sur la porte de l'église de Pluviers.
Nous
avons vu récemment cette église et sa porte à demi ogivale ouverte sur le côté
sud de la première nef et au sommet de laquelle se voient deux écussons
détériorés pendant la Révolution. On peut cependant apercevoir encore, sur le
plus grand, les tours des Colonges, mais il est impossible de distinguer quoi
que ce soit sur l'autre. Nadaud commence ensuite sa généalogie par Jean de La
Grelière qui eut Hélie et Pierre, clerc en 1454 ; Hélie, damoiseau en 1444, eut
Hélie. Hélie, damoiseau, seigneur de La Grelière, paroisse de Pluviers, 1480,
qui eut, entre autres enfants, noble Jean de La Grelière, dont Léonard de La
Grelière, écuyer, sieur dudit lieu, 1534-1551, qui ép.ousa N... de Fayolle et,
en secondes noces, Perronnelle Sarrazine, de laquelle il eut Jean, écuyer,
1555-1561, marié le 8 décembre 1556, avec Marie de Massacré, qui ne lui donna
que deux .filles, dont l'aînée, Jeanne, épousa Benoit Saulnier et, en secondes
noces, Charles Jacques. -
Mais
au XVIIe siècle, le fief de La Grelière avait changé de main; car
Nadaud nous apprend encore que Jacques de Fornel se maria le 23 juillet 1643
avec Anne de Villards, et qu'il en eut, entre autres enfants, Marguerite,
mariée à Jean .de Masfrand, sieur de La Grelière, paroisse de Pluviers.
Nous
avons trouvé, d'autre part, dans l'inventaire des titres de. la-baronnie de
Nontron et dans les-archives de Pau: Bail à cens de l'an 1460, consenti par
Hélie de La Grelière, de terres et prés en la paroisse de Pluviers. Du 4 juin
1460, hommage signé Noyalibus et rendu par le seigneur de La Morinie au
seigneur de La Grelière,
Ce
fief est qualifié de repaire noble dans un acte du 9 juin 1475.
En
1492, le seigneur de La Grelière figure dans la monstre des nobles du Périgord,
faite par Alain d'Albret.
Divers
actes de reconnaissances de rentes, au profit des mêmes seigneurs, des années
1501, 1505, 1527 et 1555.
Du
20 mai 1505, testament de Dauphin Pastoureau, de Nontron, qui lègue à nobles
Jean et Bertrand de La Grelière, fils de noble Hélie de La Grelière, les cens
et rentes à lui vendus par ce dernier sur la paroisse de Pluviers.
(…)
3° — La Domaise,
dont les bâtiments sont flanqués d'une tour ronde et d'une tourelle d'angle,
appartenait, dès le XVIe siècle, à la famille de Masfranc, ou Masfrand, sur
laquelle nous avons pu recueillir les renseignements suivants : … Le premier de
cette famille, dont nous avons retrouve le nom, était un notaire qui a signé
Masfranco un acte de reconnaissance du 17 avril 1408, en faveur du seigneur du
Bourdeix, et dans un terrier de la seigneurie de Piégut, du 15 décembre 1502.
Mais, le fief de La Domaise était plus ancien, ainsi qu'il appert d'actes de
1466 concernant, est-il dit dans l'inventaire de La Ramière, les rentes,
hommages et dénombrements dus à la seigneurie de Piégut par le fief de La
Domaise.
Du
15 novembre 1505; devant Le Doux, notaire, accence de certains prés, terres et
bois, en faveur de Jean de Masfrand, devenu probablement possesseur de La
Domaise.
Le 22 novembre
1520, devant Robin, notaire, reconnaissance de La Vidalie, paroisse de Pluviers,
à Hélie de Colonges, par ledit Jean de Masfrand.
(…)
IX° — Saint-Barthélemy.
Sanctus-Barlolomeus
(1365);
Sainct-Bartholmieu (1500); St-Barthélemy-de-Villechalane (1591);
Saint-Barthélemy-de-Pluviers (178 ).
Les
limites de cette commune sont : au nord, celle de Champniers ; à l'ouest, les
communes de Pluviers et d'Augignac ; au sud, celle d'Abjat, et à l'est, celles
de Pensol et de Marval (Haute-Vienne).
On y trouve les
lieux habités ci-après : Villemerçier, Chez-Gouaud, Le Mas, La Motte, Le
Grafeuil, Le Genest, La Courarie, La Salomonie, Le Meynieux, le moulin de
Villechalane, le moulin de La Salomonie, le moulin de Rebeyrat, Le Verger, le
bourg de Saint-Barthélemy, Les Spucheaux, La Farge, Beaulieu, Villechalane, La
Peyre, La Fauyilie, La Borde, La Morinie, Le Repaire.
Les altitudes y
sont de 265, 297, 310 et 328 mètres.
La population élait de : 180 habitants
pour trente feux en 1365 ; de
1,227 en 1807 ; de 856 en 1852; de 842 en 1856; de 766 en 1861 ; de 814 en
1866; de 742 en 1872; de 861 en 1876 et de 836 en 1881.;
Si
l'on consulte le passé de cette commune, on voit que, dans le principe, elle
fut successivement habitée par les druides et tribus gauloises, et, ensuite,
par les Romains; « car, dit M. Audierne, dans son Périgord
illustré, on
trouve à St-Barthélemy une pierre druidique que l'on croit-être un menhir et
que les habitants
nomment simplement la Pierre, et quelques fragments de briques
gallo-romaines. »
Nous
avons déjà vu que la voie romaine, conduisant de Nontron à Poitiers,
traversait, les communes limitrophes de St-Barthélemy, et l'on y signalé, en
outre, plusieurs tumuli aux lieux du Verger
et
de Villechalane, semblables à ceux qui abondent dans le canton voisin, celui de
Saint-Mathieu, d'après M. Allou. Quant aux monuments druidiques, on y trouve
non seulement rénorme pierre de granit, dont parle M. Audierne, et qui a donné son nom au village de.la
Peyre, mais encore un roc-branlant près du village de la Farge.
Ce rocher de-granit,
supporté par d'autres de même nature et situé dans un vallon agreste, a 3m80c
de hauteur, 3m de largeur sur 4m de lonsueur, et sa forme
irrégulière se rapproche de l'ovoïde. On prétend qu'autrefois il suffisait de
le heurter du doigt pour le mettre en mouvement, mais aujourd'hui, il faut le
pousser fortement du bras; l'oscillation se produit d'ailleurs de l'ouest à
l'est. Ce roc n'est que le commencement d'une autre série de rocs branlants
situés dans les communes voisines et dont nous avons parlé au chapitre du
canton de Nontron.
On
trouve aussi dans cette commune, nous écrivait, en avril 1877, M. Dubois, alors
instituteur ;
« Des vestiges de quelques villas et des murailles de
construction romaine.
L'église est une des
plus jolies de l'arrondissement. La boiserie du chœur est couverte de belles
ciselures, ouvrage d'un moine qui n'eut, dit-on, à sa disposition, d'autres
outils qu'un couteau;
Le presbytère fut
d'abord la demeure de prieurs de l'ordre des Bénédictins, Ce prieuré fut fondé en
1041 par un évêque de Limoges et par ses neveux, Armand et Itier, seigneurs de
Cognac (en Limousin).
On a en grande
vénération une fontaine dont les eaux passent pour guérir les fièvres. On
raconte qu'elle jaillit, pour la première fois, sous le bâton de saint Mélise,
pieux berger, de la contrée. Auprès de cette source existait autrefois une
chapelle...
On voit
au lieu appelé la Morinie, un château du XVe siècle, avec tour ronde
à mâchicoulis, le tout fort délabré et inhabité.
Au lieu appelé Gorie,
sur une pierre granitique, on montre une empreinte appelée le Pas de la Mule. La tradition du pays rapporte qu'un jour saint
Etienne partit de Saint-Barthélemy pour aller visiter saint Maurice. Il le
rencontra sur sa route et, aussitôt, la mule de saint Maurice s'arrêta, se mit
à genoux devant saint Etienne et laissa l'empreinte de son sabot sur la pierre.
Sur le lieu appelé le
Château-Manqué est situé un vaste plateau très élevé, à pic sur la vallée, et
au sommet duquel on ne peut arriver que par un sentier très étroit et
difficile. Ce plateau a été, aux époques primitives, le siège d'un camp romain.
Dans l'enceinte on trouve de nombreux vestiges de la présence de l'homme, des
monnaies, etc... Au village de Beaulieu existait une petite-chapelle consacrée
à la Sainte-Vierge. Il y eut d'abord une maladrerie et plus tard, cette
chapelle fut en grand vénération; »
Vient
ensuite l'indication des tumuli et des rochers druidiques dont nous avons
parlé.
Dans son Dictionnaire
topographique de la, Dordogne, M. de Gourgues dit sur le Château-Manqué
: « Emplacement
d'une ancienne fortification sur la butte de la Morinie, commune de
Saint-Barthélemy. »
M. de Gourgues
ne dit point que cette fortification fut ou non d'origine romaine, ou seulement
du moyen âge. Toujours est-il qu'elle dut servir pendant les guerres anglaises
; car, il y a une vingtaine d'années, on trouva, au pied même de la butte une
monnaie en or de Charles VI, roi de France, qui nous fut donnée et dont voici
la description :
Elle a d'un côté un
écusson chargé de trois (leurs de lis, avec un point en abîme, comme brisure.
Cet écusson est surmonté d'une couronne ouverte de trois fleurons alternés avec
trois perles en forme de trèfle. Le reste du champ de cette monnaie n'a aucun
ornement. On lit autour: + KAROLVS : DEI : GRACIA : FRANCORVM : REX.
Le revers représente
une croix richement fleuronnée, enfermée dans un quatre-feuilles cantonné de
quatre couronnes. L'inscription est : + XPC
VINCIT XPC REGNAT .. XPC
IMPERAT. Elle a trois centimètres de diamètre.
Cet écu à la couronne a
été frappé sous le règne de Charles VI, dit le Bien-Aimé, par les partisans du
Dauphin (Charles VII, dit le Victorieux). Ce dernier monta sur le trône en
1422. Celte pièce est très exactement reproduite, avec ces indications, dans l'Histoire de France, par M. Charton.
Une monnaie semblable a
été trouvée dans les ruines du château de Montbrun ; elle est conservée dans le
médaillier de M. de Labonne, membre de la Société archéologique. Une autre
semblable trouvée à la Chapelle appartient à M.
Léonard.
En ce qui
concerne la situation religieuse, voici ce que nous en a dit M. l'abbé Lecler :
«
St-Barthélemy de Villechalane : Prieuré-cure de 800 communiants, marquée aux
décimes pour 112 livres ; patron, saint Barthélémy, jadis saint Priest. Le
prieur des Salles y nomma en 1513,1567, 1572, 1578, 1581 ; l'évêque de Limoges
y nomma en 1623 ; mais le prieur des Salles reprit son droit en 1670, 1691,
etc. Chapelle au cimetière, 1632, et autre chapelle à la Morinie, 1639 ; l'une
et l'autre ruinées en 1770. »
(…)
Relativement à
la situation territoriale de l'ancienne paroisse de Saint-Barthélemy, dom
Villevielle nous apprend que, par sentence arbitrale du vendredi avant Lectare 1258, entre Guy,
vicomte de Limoges, et Aimery, vicomte de Rochechouart, « les bourgs de
Saint-Barthélemy et de la Chapelle-Montbrandeix seraient au vicomte de Limoges,
sauf les hommages que le comte de Rochechouart y avoit. »
Nous
avons déjà vu que le vicomte de Limoges fit, en 1421, donation de la paroisse de
Saint-Barthélemy à Thibaud de La Goublaye, dont la fille la porta en dot dans
la famille Hélie de Colonges, d'où elle passa, en 1610, dans celle d'Hélie de
Pompadour, et qu'enfin, cette paroisse fut vendue en 1735, par Mme de
Courcillon, à M. Dulau d'Allemans, dont le fils la
revendit en 1769 à M. de La Ramière, dernier détenteur.
Toutefois,
et avant la vente de 1735, ladite dame de Courcillon (Françoise Hélie de
Pompadour) avait, par autre acte du 28 octobre 1734, reçu Delavallade, notaire
royal, vendu à Martial Limousin, seigneur deMasléon, la moyenne et basse
justice sur toute l'étendue de la paroisse de St-Barthélemy, de cens et rentes,
d'un pré et du domaine ou métairie de Piégut, sous la réserve de la foi et
hommage d'une paire de gants blancs à la seigneurie du Bourdeix.
Il
existait d'ailleurs dans cette paroisse divers fiefs et arrière-fiefs détenus
par des seigneurs particuliers, notamment ceux de :
1°
La Salomonie. — Qui, d'après le.Nobiliaire de Laine,
appartenait à la famille du Reclus, dont il donne la filiation suivie à partir
de Guilhem du Reclus, écuyer, seigneur de Salemnieu et de la Forge, mentionné
dans un acte du 2 avril 1166, devant Masfran, notaire ; dans une reconnaissance
de renie devant de Lestrade, notaire, du 17 janvier.1476, et qui le 4 mai 1478,
fournit le dénombrement de son fief de Salemnieu au seigneur baron de La
Grelière. De son mariage avec Anne de La Brousse, il eut Pierre du Reclus,
écuyer, seigneur, de Salemnieu, qui épousa, le 18 avril 1482, Anne de Saunier,
Leurs descendants, que nous aurons l'occasion de mentionner plus tard,
paraissent avoir conservé ce fief jusque vers 1600.
D'autre part,
Nadaud qualifie de seigneur de la Salomonie,
paroisse de St-Barthélemy, Gabriel de Lambertie, marié le 6 juin 1615 à
Charlotte de Vigier, dont il n'eut pas d'enfants.
(…).
2° La Morinie.
— Dont il fut rendu hommage en 1.306 au seigneur de Piégut et dont les premiers
seigneurs portaient le nom. Parmi ces derniers, le testament d’Itier de Magnac;
du 30 septembre 1352, désigne parmi les exécuteurs testamentaires : Petrum de la
Maurinie, domicellum... Un autre Pierre de la Morinie figure
dans la montre des nobles du Périgord par Alain d'Albret, en 1492. (Pau.)
Nadaud
nous apprend qu'Antoine Auctier, seigneur de la Bastide, Corbessie et du moulin
Auctier, damoiseau, de la paroisse de Gossac, déclare, dans un acte reçu Jean
Régis, clerc juré de la vicomté de Limoges, du 28 janvier 1495, avoir marié
Jeanne, sa fille légitime, à noble Antoine de la Morinie, paroisse de.
Saint-Barthélemy.
François
de la Morinie fit partie de l'arrière ban de 1501. (Pau.).
Le
22 avril 1534, hommage rendu à Claude de Rochechouart, par noble homme François
de la Morinie, écuyer, seigneur dudit lieu, paroisse de Saint-Barthélemy, au
devoir d'un esparvier vif, pour le fief noble de Mortemart, dans la châtellenie
de Marval, suivant contrat reçu de Matibut, notaire royal, en présence de
nobles maîtres Jean de la Morinie, licencié en droit, curé de Pensol, et de
Geoffroy de Maulmont, écuyers. (Archives de la Haute-Vienne.)
En 1391, Charles
de la Mourinie, écuyer, sieur du Repaire, paroisse de St Barthélémy, épousa
Jeanne de Montfrebœuf. (Nadaud.)
(…).
3° Beaulieu. — Franc-alleu, d'après M. de
Verneilh-Puyrazeau, et dont les seigneurs portaient le nom, car un Jean de
Beaulieu figure dans la monstre des nobles de Périgord, faite par Alain
d'Albret en 1492. (Pau.)
Dans
un acte du 28 janvier 1495, reçu Régis, clerc de la vicomté de Limoges, Antoine
Auctier, damoiseau, seigneur de la Bastide, déclare avoir marié Jeanne, sa
fille légitime, à noble Antoine de la Mourinie, paroisse de St-Barthélemy.
(Nadaud.)
Suivant contrat
du 11 septembre 1506, reçu Filhou, notaire, un autre Jean de Beaulieu,
damoiseau, se maria avec Hélide de.la Grelière, veuve de Jean de la Salomonie.
(Nadaud.)
En
1540, Antoine de Beaulieu en rendit hommage au roi de Navarre devant le
sénéchal de Périgueux. (Pau.)
Parmi les
francs-alleux, M. de Verneilh signale encore :
4° La Barde, 5° Le Repaire , 6° Lafarge , sur lesquels nous n'avons trouvé aucun
autre renseignement.
7° La Peyre.
— Vendu le 18 septembre 1569 par Bardin et Jacques de Campniac à Jean Bruny,
écuyer, seigneur de la Vallade, qui le revendit par retrait lignager à Jean de
Campniac, leur frère, écuyer, seigneur de la Bossarie et de Bouis, ainsi qu'il
résulte d'actes reçus par P. de Puyardy, notaire, et passés au château de la
Vallade et à celui de Romain, paroisse de ce nom, c'est à savoir : « Le village
de la Peyre, en la paroisse de Saint-Bartolmieu, confronte au village de la
Farge, au grand chemin que l'on vat de Marval à Puygut... au chemin que l'on
vat de Pluviers à la Peyre et de la Peyre à Saint-Bartolmieu.... droits et
devoirs seigneuriaux... et ledit Bruny a confessé en avoir reçu le sol
principal qu'est la somme de douze vingt dix livres, ensemble les loyaux
coûts.... en présence de Michel de Signac et Jean de la Grelière, tesmoins....
»
(…).
Là se termine la
description de la partie nord de l'arrondissement de Nontron située, ainsi que
nous l'avons vu, pour les trois quarts environ sur le terrain primitif et, pour
le reste, sur les terrains calcaires de première formation. Nous allons
maintenant passer au terrain secondaire crétacé et, successivement, aux cantons
de Mareuil-sur-Belle et de Champagnac-de-Belair.
R. de Laugardière.
[1] Nous publierons, en 1892, les notes qui
nous restent de notre regretté confrère M. de Laugardière et que la mort l'a
empêché de terminer. Elles concernent, comme on le voit, le canton de
Bussière-Badil, après lequel il voulait entreprendre la monographie des cantons
de Mareuil-sur-Belle et de Champagnac-de-Belair, pour achever l'histoire de
tout son arrondissement. Nous souhaitons que l'un de nos confrères veuille bien
se charger de l'exécution de ce dessein.
[2]
Voici à ce
sujet, et au point
de
vue des mœurs de l'époque, de larges extraits du testament du 4 septembre 1530:
Au nom de la Sainte Trinité, le Père, et le Fils, et
le Saint-Esprit. Amen.
Comme soit ainsy que fragellité humaine aucune fois
empesche et trouble par la cogitation de la mort qu'on ne puisse duement
pourvoir aux choses qui sont et que l'on doit faire pour ce, le souverain
remède est que chascun ordonne et dispose de ses biens et choses quand le
jugement de raison on lui a vigueur. Et pour ce, je, Jean-Élie de Collonge,
prêtre prothonotaire audit siège apostolique, abbé commandataire des vénérables
abbeyes de Dalon, ordre des Citeaux, diocèze de Limoges, de Tortoirac, ordre de
Saint-Benoît, diocèze de Périgueux, prieur des prêtres conventuels de
Bussière-Badilh, dudit ordre de Saint-Benoit, diocèze dudit Limoges, de
Saint-Maurice de Montbron, ordre de Clugny, duché et diocèze d'Angoulmois, et
chanoine prébandé ès église dudit Angoulême et Limoges, sein et en bon propos,
par la grâce de Dieu, de corps et de pensée, et en ma bonne santé et ferme
mémoire, étant, pensant, et entendant n'être choze plus certaine que la mort et
choze plus incertaine que l'heure d'icelle, et pour cet effet, voulant et
connaissant où le bon plaisir de notre Sauveur et Rédempteur Jésus-Christ les
loix d'icelle mort inévitable par disposition testamentaire prévenir es dites
chozes en droits que Dieu m'a donné, disposer et ordonner à cette fin ….. je
fais, ordonne et dispose mon testament dernier nuncupatif et ma dernière
volonté en la forme et manière que s'ensuit ; et premièrement, muny du signe
vénérable de la Sainte-Croix, signé en disant : Au nom du Père, du Fils et du
Saint-Esprit. Amen. Et comme ainsy soit que l'âme soit à préférer au corps,
pauvre ma ditte âme recommande à notre souverain Créateur Rédompteur notre
Seigneur Jésus-Christ et à la très précieuze et glorieuze Vierge Marie, à
monseigneur saint Michel Arcange, à
mes seigneurs saint
Jean-Baptiste, saint Pierre, saint Paul, saint Jacques et à tous les saints et
saintes de la gloire éternelle du Paradis; après tout corps catholique doit
être donné sépulture éclésiastique, et pour ce à mon corps quand plaira à mon
Dieu que j'aille de ce monde en l'autre, et mon âme de mondit corps sera
séparée, élis sépulture et veux qu'il soit inhumé en l'église dudit lieu de
Bussière-Dadilh, par devant l'autel de Notre-Dame, et ce, en la sépulture que
nouvellement j'ay commencé à faire faire.
Item, je veux, commande
et ordonne que le jour de la sépulture et enterrement de mondit corps soit
appelle, convoqué et assemblé le nombre de cinq cents prêtres chantant messes,
au nom et révérence des cinq principales playes que notre Seigneur et Rédempteur
souffrit quand fut crucifié et prit mort et passion, lesquels prêtres ayant à
prier Dieu pour le salut et remède de mon âme, et de mes parents, amis et biens
faiteurs trespassés; et que à un chascuns desdits prêtres soyent donnés et
payés trois sols tournois.
Item, je veux et ordonne que le jour de
l'enterrement. ... soit donné et distribué pour Dieu en aumône aux pauvres de
Dieu telle affluence de pain de vingt septiers de bled, et aussy à chascun
desdits aisistants soit donné vingt liards jusque à la somme de trente livres
tournois, en honneur des trente deniers que nôtre Sauveur et Rédempteur fut
vendu; et vingt deniers à chascun pauvre là où sera plus besoin, et mètre en
honneur des cinq principalles playes mortelles que nostre Sauveur et Rédempteur
souffrit en l'arbre de la vraye croix, et jusques a la somme de dix livres
tournois.
Item, je veux et ordonne que le jour de la quinzaine
ou quarantaine après que mondit corps sera en sépulture en ladite église de
Bussière-Badilh , soyent convoqués sept cents prêtres en l'honneur et révérence
des sept joyes que la glorieuze vierge Marie eue quand elle eut conçeu notre
Rédempteur Jésus , son cher enfan, et que audit jour soit donné et distribué
pour Dieu en aumône aux pauvres de Dieu autant de bled et d'argent comme ledit
jour de mondit enterrement aux assistants ledit jour au service qui se fera en
ladite église de Bussière-Badilh, et à chascun desdits prêtres trois sols.
Item, plus je veux et ordonne que a la fin et chef
de l'an après que mondit corps aura été rendu à sépulture, soient appelés et
convoqués treize cents prêtres en nom et révérence des benoits saints treize
apôtres de nôtre Seigneur et à un chascun desdits prêtres soit donné et payé la
somme de trois sols tournois ; et aussy soit distribué pour Dieu une aumône aux
pauvres de Dieu et autres affluants et assistants au service de l'église,
pareille quantité de bled et somme d'argent comme j'ay ordonné qu'il soit donn
é et distribué le jour de l'enterrement... sçavoir : est le pain de vingt
septiers de bled ; un liard jusqu'à la somme de trente livres, et en-petit
blanc dix livres tournois, qui est la somme de quarante livres tournois,
chascun desdits trois services.
Item,
je veux et ordonne que à chascun desdits jours soient
faites treize torches de cire et aussy vestis treize pauvres de drap de deuil,
auxquels soyent baillées lesdites torches pour icelles tenir tout comme le
service de l'église durera, et veux que à chascune desdites torches soit
attaché l'écu peint des armes que je dois porter; et vingt livres de cire
ouvrée en chandelles à chascuns desdits trois services.
Item, aussy j'ai
ordonné que sur la tombe de ma sépulture soit mis un paly de drap de velours
noir, avec une croix de damas blanc et un bénitier de métail, lequel paly je
veux qu'il demeure un an entier sur madite tombe et sépulture ; et ledit an
finy et achevé, soit converti ledit drap dudit paly et ouvré en chape ou
chazuble pour le service de l'église dudit Bussière et le bénitier soit et
demeuré perpétuel sur la sépulture de mondit corps.
Item, je veux, ordonne et commande que tous les
jours, durant le cours d'un an entier après que mondit corps sera enterré dans
l'église de Bussière-Badilh, pour le salut et la rédemption de mon âme et de
mes feus parents, amis et biensfaiteurs trespassés, soient célébrés trois
messes par trois prêtres en l'honneur et révérence de la Sainte Trinité, avec. (Suit le détail de diverses cérémonies)... Et ordonne que auxdits prêtres soit donné et payé la
somme de 100 lt tournois une foy payée... Sçavoir, est le premier jour dudit
an, cinquante livres, et les autres cinquante livres au milieu de ladite
année.... et aussy veux et ordonne que tous les jours dudit an soient donnés
pour Dieu, en l'honneur de la Très-Sainte-Trinité, trois livres et en outre soient
donnés tous les jours de vendredy dudit an aux pauvres trente deniers tournois
en l'honneur des trente deniers que notre Seigneur fut vendu, et tous les jours
des fêtes de Nôtre-Dame sept deniers en l'honneur des sept joyes que la Vierge
Marie eut quand elle eut conçeu son cher enfant, et tous les jours des fêtes
des treize apôtres de nôtre Seigneur, et en l'honneur d'iceux, treize deniers,
en ce non compris les trois liards susdits....
Item, veux et ordonne
que, aux louanges de Dieu et de sa benoîte et glorieuze mère la Vierge Marie,
tous les jours de l'an dessusdit..., soit sonné la grosse cloche dudit Bussière
par temps compétant. et après ce qu'elle cessera de sonner, soit dit et chanté
par les religieux ou prêtres dudit Bussière, devant l'image de Notre-Dame, Salve regina, jusque à la-fin.... et qu'il soit donné et payé de
mesdits biens à celuy qui fera sonner et sonnera ladite cloche par un chascun
desdits samedits, un liard valant trois deniers, et à chacun prestres qui
chantera audit Salve deux deniers tournois, et qu'il soit donné et
distribué aux pauvres pour chascun desdits samedits, en l'honneur et louange
d'icelle Vierge Marie et de son chapellet que l'on dit pour et à l'honneur
d'elle, trente deniers tournois … à
perpétuité ….
Item, je veux et ordonne que après mondit déceds et
trépas, si le cas étoit que je ne l'aye fait ma vie durant, que à perpétuité
soient fondées cinq chapelles et viquairies perpétuelles, par les viquaires
desquelles soient dites et célébrées toutes les semmaines ès autels esquelles
lesdites vicairies seront fondées et ordonnées, pour le salut de mon âme, et de
mes parents, amis et biensfaiteurs trespassés, chascun doux messes; desquelles
chapelles et vicairies perpétuelles je veux que les quatre d'icelles soient fondées
en l'église dudit Bussière; sçavoir est, l'une en l'autel de Notre-Dame, la
seconde en l'autel de monseigneur saint Jean-Baptiste, la tierce en l'autel de
monseigneur saint Jacques et la quatrième en l'autel de madame sainte
Catherine, et pour la fondation desquelles je veux que soit assigné de mesdits
biens à un chascun desdits vicaires d'ycelle dix septiers de bled froment,
mesure de Bussière, trois livres tournois en argent et trois gelines de
annuelle et perpétuelle renthe ; et la cinquième chapelle, je veux que soit en
l'église de Pluviers, diocèze de Limoges, et en l'autel par devant lequel est
enterrée madame ma feue mère, madame Izabeau de La Groublée, dame de Puiagut et
du Sourdeix, et pour la fondation de laquelle je donne au vicaire qui la servira
deux pièces de pré que j'ay aquizes du feu sieur de Lagrellière, l'une
desquelles pièces est assize sous la fontaine dudit Pluviers, l'autre au-dessus
de ladite fontaine, et certain recloux, pescherie et bois chastaigniers, tenant
et joignant à certains bois appartenant au curé dudit Pluviers, et
pins trente sols de renthe perpétuelle que j'ay acquis du feu sieur de Beaulieu
sur les tenanciers du village de la Roulererie, et plus trois septiers de bled,
sept sols six deniers tournois et deux gelines, le tout de renthe annuelle et
perpétuelle que j'ay acquise sur le village de Lacourarie.... le tout ainsi
qu'il est contenu par les lettres faites et ressues par Me Thibaud
Le Reclus, notaire, et plus deux septiers de bled froment et vingt sols
tournois de renthe perpétuelle sur les renthes que Hannette femme Felipe
Viroullaud, a acquise de M. de La Chaufie, en la paroisse de Pluviers, et prie
ladite Viroullaud qu'elle y consente. Et veux et ordonne que toulesfois et
quantes que lesdites chapelles vaqueront et défaudront de vicaire que la
présentation d'icelles vienne et appartienne à mon
héritier universel et aux siens dessendants de mon nom et de mes armes, et
l'institution au prieur de Bussière-Badilh.
Item, plus veux et ordonne,
en manière de légat, que soit donné de mesdits biens à l'église
de Bussière-Badilh trois garnitures de vêtements et chapelle de soye, l'une
desquelles chapelle et vêtement sont de coulleur noire, l'autre blanche et
l'autre rouge, chascune d'icelles garnies de chazubles, chapes et courtibaux,
et mon calice d'argent doré et mes canetes d'argent, mon missel de parchemin,
ensemble une robe de soye pour l'image de Nôtre-Dame dudit Bussière, de drap de
soye, l'une de fleur drap d'or ou d'argent; et le tout, je veus que soit fait
et accomply par avant que je sois décédé.
Item, donne et par manière de légat délaisse au curé
ou vicaire perpétuel de l'église dudit Bussière, cinq sols tournois de renthe
perpétuelle que du présent je assigne être pris et levé de ce que j'ai acquis
des Petiots, de Limoges, sur certains héritages situés au bourg de Bussière, et
ce pour et afin que ledit curé ou vicaire soit tenu à perpétuitté faire
commémoration pour le salut de mon âme et de mes feus parents, tous les
dimanches perpétuellement, et la remontrance générale accoutumée être faite en
l'église de Bussière-Badilh.
Item, je donne et par
manière de légat et veus que soit donné et payé au couvent des Frères mineurs
de Montignac-le-Comte, afin que les Frères dudit couvent soient tenus prier
Dieu pour le salut de mon âme et de mes frères, parents, amis et bienfaiteurs
trespassés, la somme de cinquante livres tournois, une foy payée.
Item, aux Frères
mineurs du couvent de Nontron, la somme décent sols, une foy payée.
Item, aussy au couvent des Frères Jacobins de
Saint-Junien, des Augustins de Vilebois et des Carmes de La Rochefoucaud ; à
chascun desdits couvents, la somme de cinquante sols tournois, une foy payée.
Item, au couvent de
l'église de Dalon, cinquante livres tournois, une foy payées, afin que les
religieux soient tenus tous les jours d'un an après mon décès de dire une messe
en note avec un Libera à la
fin de ladite messe pour le salut de mon âme et de mes feus parents, amis et
biens faiteurs trespassez.
Item, aussy aux religieux de l'abbaye de Tourtoirac,
la somme de cinquante livres tournois, une foy payée, afin que lesdits
religieux soient tenus de dire et célébrer une messe tous les jours d'un an
après mondit décès, en note, avec un Libera
à la fin pour le salut
de mon âme, de mes feus parents et amis trépassés.
Item, je donne et lègue
aux curés ou vicaires perpétuels des églises de Saint-Maurice de Montbron,
d'Ecuras, de Feuillade et de Téjac, afin qu'ils soient tenus à perpétuitté de
faire tous les dimanches, à l'heure des prières généralles, accoutumées être
faites esdites esglizes, commémoration pour le salut de mon âme et de mesdits
feus parents et amis trespassez et dire une absolution, à chascun d'iceux trois
sols tournois de renthe perpétuelle, et aussy donne une chazuble de soye à une
chascune desdites églizes, une foy payée, si je ne l'ay fait avant mon décès.
Item, je donne, etc.,.,
aux pauvres filles à marier et expressément desdites paroisses de Bussière,
Feuillade et de Téjac, et à celles que mes amés exécuteurs ci-dessous nommés
mieux en charité verront et sera connu que doit être donné et distribué la
somme de cent livres tournois, une foy payée.
Item, je veus et
ordonne que soit donné et distribué par mesdits exécuteurs, aux pauvres ladres,
la somme de cent sols, une foy payée.
Après les divers legs
qui précèdent, le testateur distribue ses biens meubles et immeubles ainsi
qu'il suit :
A Andrée, Jeanne et aux
hoirs d'autre Jeanne-Hélies de Colonges, ses soeurs et neveux, cont livres
tournois, à chacune des deux premières et 300 livres pour les derniers, à
partager également ;
A M. Goulfler-Hélie de Colongc, son frère, 100
livres tournois;
A noble homme Guy-Hé!ie de colongc, seigneur
d'Étouard, chargé de femme, d'enfants
et de « plusieurs grands affaires », 800 livres tournois qu'il doit au
testateur, prêtées par celui-ci pour marier les sœurs de la femme de son frère,
et assignées par celui-ci sur les villages de Chauffour, de Boisbernard et des
Champs, en la seigneurie du Bourrteix, plus 200 écuts envoyés par M. Audoyer,
sieur de Montcheuil ; 300 livres tournois que le testateur lui envoya,
lorsqu'il maria sa fille avec M de
Bruzac, et plus tout l'argent payé et fourny pour le mariage de leurs sœurs ; et,
en outre, la somme de 100 livres tournois. Tout ce que dessus donné pour tous
droits héréditaires et sous peine de retrait, au cas de contestation de la part
des légataires.
Le testateur lègue ensuite, à titre d'institutions
particulières :
A feu Antoine de
Saint-Gelais, seigneur de Maumont, chevalier, son neveu, 500 livres tournois,
qu'il lui avait prêtées en son vivant, et ce outre sa part comme héritier de
Jeanne-Hélite de Colonge, sa mère, dans son legs ci-dessus;
A François de Colonge,
fils bastard d'Antoine de Colonge, chevaillier, frère du testateur, en son
vivant seigneur de Chabraignac, «50 livres tournois, durant sa vie, pour le
nourir aux écolles et jusqu'à ce qu'il soit pourvu d'un bénéfice de ladite
valeur et plus grande ; »
Aux enfants mâles de
Margueritte de Colonge, fille de Filippe viroulaud et femme épouse de Pierre du
Mas, enquetteur pour le roy, en Périgord, « tout ce qu'ils me doivent; »
A Françoise de colonge,
fille de ladite Philippe Viroulaud et femme épouse de M. Guillaume Le Comte,
procureur général en la Cour du parlement de Bordeaux, « tout ce qu'ils me
pourraient devoir tant à cause d'argent prêté pour avoir l'office de procureur
général que autrement; »
A Louize de Colonge, fille de ladite Viroullaud et
femme de noble homme Jean Eymeric, seigneur du Deffent, la somme de cent livres
tournois ….. « et ce pour avoir une chaîne d'or jusques à cinq livres tournois,
et une autre jusques à cinq écuts... et le reste desdites cent livres sera pour
aider à faire faire le colombier du Deffent ; »
A Margot de Colonge,
fille de ladite Viroulaud, « pour la nourriture de ladite Margot et pour icelle
marier la somme de mille écuts une fois payée, et une chaîne d'or jusque à la
somme de 50 livres tournois et une autre chaîne jusque à la somme de cinq
écuts, et icelle habiller, comme ont été les autres ses sœurs quand se
mariera..., à lever, prendre et percevoir sur la seigneurie de Montegrolles ou
sur la grange de Ruffec; »
A Léonarde, ditte Narde
Boyère, pauvre femme veuve, « pour ses agréables services..., tous et
chascuns les acquêts acquis en la paroisse de Bussière et d'Ecuras, sauf et
réservé les renlhes des Petiots de Limoges..., données à l'église de
Bussière-Badilh, et outre ….. chacun an pour sa nourriture et entretien tant
qu'elle demeurera avec ladite Viroullaud, sa fille, vingt septiers de bled
froment et moitié seigle, et dix livres tournois en argent...; »
A Philippe Viroullaud, « à chascun an durant sa vie
la somme et quantité de 100 septiers
de bled moitié froment et moitié seigle, et 25 livres tournois en argent
assignés dès a présent sur la terre et seigneurie de Mezonneix par ci-devant
acquise de François de Rochechouart et de feue demoiselle Jacquetle de La
Rochefoucauld, et deux tonneaux de vin à prendre sur les dîmes de Prézac,
acquises de M. de Villard, ou bien sur les dîmes de Saint-Robert, acquises de
M. de Saint-Bonnet, pour se nourrir, alimenter, entretenir, prier Dieu et se
bien gouverner, et ce pour les agréables services qu'elle m'a faits, avec
approbation et confirmation des contrats de transactions et autres faits entre
ladite Viroullaud et moi à cause de la maison noble de Belleville, en la
paroisse de Feuillade, que aussy des renthes acquises par cy-devant en la chastellenie
de Marlhon et paroisse de Feuillade, que autres contrats entr'elle et moy. »
Et « par manière de légat, » le testateur veut qu'il
soit donné et distribué « aux églizes et bénéfices qu'il a, possède et tient,
pour faire et convertir eu chapelles, chazubles et autres vêtements et
ornements d'églize et au service de Dieu le créateur et de la benoite et
glorieuse vierge Marie, sa très douce et précieuse mère, et de tous les benoîts
saints et saintes du Paradis, toutes et chascunes mes robes et vêtements de
soye... et aussy les chapelles et drap de soye qui sont dans mes coffres... »
En outre, il lègue a «
Martial, François, Jean et Louis de Colonge frères, sçavoir : « audit Martial,
cent livres tournois de renthe annuelle et perpétuelle et, en événement que
ledit Martial eut procès au temps avenir au prieuré de Bussière-Badilh...,
autre cent livres tournois chascun an poursuivre ledit procès...; audit
François, cent livres tournois de renthe perpétuelle ; audit Jean, cinq cents
livres tournois de renthe perpétuelle ou bien l'acquêt de Puigraffier, en
Périgord ; et audit Louis, autres cent livres tournois de renthe perpétuelle,
jusque à ce qu'il soit pourvu d'un bénéfice de cent écuts... » le tout avec substitution au cas de décès...
Item, à Jean de Colonge, fils de ladite Viroullaud,
il lègue la « maison noble de Fretets, acquise du seigneur de
Saint-Bonnet, avec cens, renthes et revenus d'icelle... dîmes de Saint-Robert,
aussi les dîmes tant bled que vin ou renthes acquises de messire Jean du Buisson,
seigneur de Villac, en la paroisse de Perpezac-le-Blanc et ailleurs, aussy la
maison noble de Puigouffier, assise en la paroisse de Saint-Crespin-sur-Manoire
et autres biens acquis de Roux du Bois... à la
charge de payer A Pierre et Rémond Dumas, enfans de Me Pierre Dumas, enquesteur
en Périgord, pour les entretenir aux écolles, la somme de 50 livres tournois
chascun an..., jusque à ce que lesdits Pierre et Rémond Dumas, ou l'un d'eux,
soit bénéficier d'un bénéfice valant d'un revenu de 100 livres tournois. »
Le testateur institue pour son héritier universel
messire Pierre-Hêlie de Colonge, son frère, chevalier, seigneur de Colonge et
de Puiagut, à la charge de tous les legs ci-dessus.
Il nomme, enfin, pour
exécuteurs testamentaires : noble et puissant seigneur François Desquarts,
seigneur de Varaigne et de La Vauguyon ; Rémond de Bar seigneur de Puymarais,
de Cornil et de Bar ; M. l'abbé do Saint-Chemans, doyen de Careynac; Jean de
Livenne, seigneur du Deffent ; honnorable homme et sage Me Guillaume Le Comte, procureur
général pour le roy en la cour du Parlement de Bordeaux; Pierre Dumas,
enquesteur pour le roy, à Périgueux; messire André Lavoix, prestre, et messire
Jean de Bar fils, prèvost de Saint-Robert, à défaut de noble Rémond de Bar, son
père.
Ce testament fut reçu par Me Léonard Lajamme,
notaire à Bussière; témoins : noble, vénérable et discrette personne Pierre des
A sodiere, prieur de Bars ; Guillaume Vigier, écuyer, sieur de Lamouthe, près
Feuillade; Jean Perrier, écuyer, sieur de La Bastarie; messieurs Martial
Filhon, André Bourbon, curé de Juillac ; Pierre Dumas, curé de Bussière-Badilh,
et Jean Camiol, prêtre; Me François de La Brousse, notaire et praticien de
Nontron, et Jean Sarlande, clerc au bourg de Bussière-Badilh.
Le 4e jour du mois de septembre l'an 1530.
Signé
: Lajamme.
Du 9e jour de juin
1651, au greffe de la sénéehaussée d'Angoumois, délivrance de la copie vidimée
et collationnée sur la grosse dudit testament représentée par messire Claude de
Blanpignon, prieur de Bussière, plaidant audit siège contre Antoine de Giboust,
écuyer, seigneur de Moulincourt.
Signé : Dumergue, greffier.