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Source : Bulletin SHAP, tome XXII (1895), pp. 119-129.

LETTRES CLOSES DES ROIS CHARLES VIII ET LOUIS XII AUX HABITANTS, AUX MAIRE ET CONSULS DE PERIGUEUX.

 

Parmi les nombreuses copies de pièces faites, au siècle dernier, à l'occasion du procès des francs-fiefs que soutenait la ville de Périgueux contre l'administration du Domaine, se trouvent des lettres closes des rois Charles VIII et Louis XII, qui n'ont jamais été publiées que je sache. Elles ne figurent pas, en effet, dans le Recueil des titres justificatifs composé à l'appui du Mémoire sur la constitution politique de la ville de Périgueux de l'historiographe Moreau, et elles n'ont été insérées jusqu'à présent dans aucune revue périgourdine.

Comme on le voit promptement, le déchiffreur n'a pas toujours respecté l'orthographe de l'époque ; il a, au contraire, visé souvent à la rajeunir.

La plupart des lettres de Louis XII concernent l'élection à l'évêché de Périgueux de Geoffroy II de Pompadour. archidiacre de Sarlat, à laquelle le roi tenait beaucoup, en raison de l'amitié qui l'unissait à l'oncle, Geoffroy Ier de Pompadour, évêque du Puy, compromis autrefois dans la ligue des princes contre Anne de Beaujeu et condamné, en 1487, avec Georges d'Amboise, évêque de Montauban, pour fait de conspiration.

Je me disposais à envoyer au Comité des Travaux historiques une série de huit lettres relatives à ce sujet, lorsque je me suis aperçu à temps que quatre d'entre elles avaient été publiées là où je n'avais pas songé à les chercher, dans les notes de l'abbé Audierne accompagnant la réimpression de l’Estat de l’Eglise du Périgord, du P. Dupuy (1842, tome II, pages XX et suiv.) et je les ai retirées aussitôt de mon envoi où j'ai laissé seulement les quatre lettres inédites.

Geoffroy de Pompadour dont il s'agit ici était fils d'autre Geoffroy de Pompadour, de la maison de Château-Bouchet[1], et de Marguerite de Lasteyrie. Quelques auteurs ont cru[2], à cause de l'identité du nom, qu'il était le même qui avait occupé le siège épiscopal de Périgueux de 1470 à 1486.

Dans les lettres ci-dessous, Louis XII insiste beaucoup auprès des maire et consuls de Périgueux pour qu'ils favorisent cette élection dans la mesure de leurs moyens. M. l'abbé Audierne nous dit[3] que Geoffroy fut nommé le 20 juillet 1500 par le pape Alexandre VI, mais que sa nomination fut contestée parce que le chapitre avait élu, sur ces entrefaites, Jean de Bourdeille, de Montagrier. La nomination fut pourtant maintenue : Jean de Bourdeille se désista en sa faveur, et Geoffroy II de Pompadour put faire son entrée solennelle dans la ville de Périgueux le 12 novembre 1503[4].

Quant aux deux lettres de Charles VIII, elles sont relatives aux mesures à prendre pour empêcher la ville d'être surprise soit par les confédérés du midi, soit par le sire d'Albret, au cas où ils y passeraient pour se rendre en Bretagne, porter secours à la coalition des princes de 1486 et 1487, dont je parlais tout à l'heure.

Ferd. Villepelet.

 

Lettre du roi Charles adressée aux gens d'Eglise, nobles, bourgeois, manans et habitans de Périgueux, par laquelle il les prie et leur recommande de tenir la ville en bonne ulreté et défense[5].

28 mai [1486].

De par le Roy,

Chers et bien amés, il est venu a nostre congnoissance que aucuns de leur volonté indue font de grandes assemblées de gens de guerre et s'efforcent faire certaines entreprises , pour entrer en aucuns lieux de nostre royaume, en intention de grandement le grever et endommager, sans ce qu'ils ayent cause, ne matière de ce faire ; A quoi, à l'aide de Dieu nostre créateur, et de nos bons et loyaux subjects et serviteurs, sommes bien délibérés de résister, et pour la defence d'icelui nostre royaume donner si bonne (sic) ordre et provision, qu'il demeurera en bonne sûreté, et pour ce que, s'il avenoit que ses dessus dits gens de guerre ou autres, en mectant leur mauvais vouloir à execution faisoient quelques... sur aucunes villes de nostre dit royaume, que Dieu ne vueille, plusieurs grands maux, pertes et dommages, en pourroient avenir à nous et à la chose publique de nostre dit royaume ; par quoi soit besoing et de nécessité tenir nos dites villes en bonne et sure garde. A cette cause, nous vous prions et néanmoins mandons sur tant que désirés nous obéir et complaire, en en suivant la bonne loyauté que avés toujours eue envers nous et nos predecesseurs, vous veuilles tenir nostre dite ville en bonne sûreté, et ne souffres ne laissés entrer dedans icelle aucunes gens de guerre ne autres qui puissent y porter dommage, quels qu'ils soient, sans avoir expiés commandement de nous, par lettres scellées de nostre grand scel, et signées de nostre main et de l'un de nos secrétaires ; et vous en donnés si bien garde que aucun inconvénient n'en puisse avenir, ainsi que par cy devant avés fait et que en vous avons parfaicte fiance ; et en ce faisant, serons toujours plus enclins de mieulx en mieulx vous tracter et entretenir, ce que avons bien intention de faire, et aurons vous et ses affaires de nostre dite ville en très singulière recommandation. Donné à Troyes le vingt-huitième jour de may.

Signé : CHARLES. Et plus bas : Primaudaye.

Au dos est écrit :- A nos chers et bien aimés les gens d'Église, nobles, bourgeois, manans et habitans de la ville de Périgueux.

Lettre du roi Charles aux gens d'Eglise, nobles, bourgeois, habitans et manans de Périgueux, par laquelle il les prie de faire bonne garde pour la défense de la ville [6].

15 mai [1487]

De par le Roy,

Chers et bien amés, nous avons su que le sire d'Albret[7] est parti en intention de venir, s'il peut, avec ses gens d'armes en Bretagne, et pour ce que en passant par pays, il pourroit faire quelques surprises sur aucunes de nos villes et places, et memement sur nostre ville de Périgueux, nous vous prions et mandons très expressément que de nostre dite ville, nous faites si bonne et si sure garde pour nous qu'elle ne puisse être surprise. Semblablement, nous en escripvons à nos amés et féaux conseillers, l'évêque de Périgueux[8], au sieur de La Douze[9], qu'ils s'y employent et fassent avecque vous en manière que aucun inconvénient n'en advienne, et s'aucune chose y survient de nouveau, nous en advertissés en diligence et vous nous ferés un grand service.

Donné à Laval, le quinzième jour de may.

Signé : CHARLES.

Et plus bas : Parent, avec paraphe.

Au dos est écrit : A nos chers et bien amés les gens d'Eglise, nobles, bourgeois, manans et habitans de nostre ville de Périgueux.

I

Lettre du roi Louis aux gens d'Eglise, nobles, bourgeois et habitans de Périgueux, par laquelle il leur notifie la mort du roi et son avènement à la Couronne [10].

Avril [1498].

De par le Roy,

Chers et bien amés, il a plu à Dieu de prendre le Roi et nous laisser la Couronne, et pour ce que de tout tems, vous êtes montres bons et loyaux serviteurs et sujets du royaume, vous en avons bien voulu avertir, et Dieu aidant, nous trouvères bon protecteur et garde de vos libertés et franchises.

Donné à Blois, ce     jour d'avril[11].

Signé : LOYS. Et plus bas : Vernoet.

Et au dos est écrit : A nos chers et bien amés les gens d'Eglise, bourgeois, manans et habitans de nostre bonne ville et cité de Périgueux .

 

II

Lettre du roi Louis XII aux maire et consuls en faveur de Geoffroy de Pompadour pour qu'ils le fassent nommer évêque de Périgueux [12].

 

 

15 juillet [1500].

De par le Roy,

Chers et bien amez, incontinent que avons sceu le trespas de feu Gabriel Dumas, en son vivant evesque de Périgueux[13], Nous désirans que nostre amé et féal conseiller et grand aumosnier, maistre Geoffroy de Pompadour, prothonotaire du saint siège apostolique en soit pourveu, nous avons escript a cette fin a nostre sainct Père le Pape [14]et prié que son plaisir feust le pourveoir dudit evesché en lui déclairant que nostre entière resolucion est que lui et non autre laïc[15], ce que sommes asseurés que voulentiers il fera, et semblablement en avons escript aux chanoines et chapitre de laditte église et prié qu'ils le voulsissent eslire en leur futur evesque et pasteur et encores présentement leur escrivons, car vous congnoissés le personnage, lequel est rempli de grands vertus et bonnes meurs, et qu'il nous a par ci-devant et dès longtems fait plusieurs bons, grands, recommandables et continuels services, et fait chacun jour, et d'autre part, il est de bonne et ancienne noblesse, et si ont plusieurs de ses prédécesseurs de la maison de Pompadour estes pourveus en ladite église, A ceste cause, nous vous prions et néantmoins mandons que vous veuillez transporter par devers lesdits chanoines et chapitre de laditte église et leur remontrés bien au long le vouloir, désir et affection que avons en ceste matière et vous y employés tellement et en manière qu'ils ensuivent et accomplissent nostre vouloir, désir et intencion, et en ce faisant les advertissés bien, comme ce sera l'un des grans biens qu'ils sceussent faire pour eulx et leur église et pour la mectre hors de tous broillis et procès : aussi vous entendez bien qu'il est très requis y estre pourveu de personnage à nous agréable, seur et féable : ainsi que le tout vous dira plus au long nostre cher et bien amé Alabre de Saulles[16], nostre huissier d'armes et premier huissier de nostre chambre, lequel envoyons par de la expressément pour ceste matière, si le croyés et adjoutés foy à ce qu'il vous en dira de par nous comme à nous mesmes. Donné à, Lyon, le quinzième jour de juillet.

Signé: LOYS.

Et plus bas : Turin.

Au dos est écrit : A nos chers et bien amés les maire et consuls, bourgeois, manans et habitans de nostre ville et cité de Périgueux.

Au dos est encore écrit : Receus par les mains de Calabre de Saulles dedans escript, premier huissier d'armes de la chambre es présence de messire Jehan Taleyrant[17], seigneur de Grandholx, Laire et Bade, et plusieurs bourgeois de la ville de Périgueux en l'auditoire du consulat, le vingtième jour de juillet l'an mil cinq cens.

Et au-dessous est écrit : Le vingtunième jour dudict mois, avons faict la supplication et remonstrance à Messieurs les chanoines en chapitre assemblés selon la teneur des lettres et de créance à nos déclarée, es présence dudit Alabre, Grinhoulx et plusieurs bourgeois et habitans de la ville.

Autre lettre de sollicitation de la part du roi Louis XII aux maire et consuls [18].

23 juillet [1500].

De par le Roy,

Chers et bien amés, nous vous avons plusieurs fois escript et fait savoir que nostre désir et entention est que nostre amé et féal conseiller et grant ausmonier Maistre Geoffroy de Pompadour soict esleu evesque de Périgueux, encore vous escrivons de présent vous priant que vous tirés devers les dits chanoines et chapitre de Périgueux, en leur remontrant que plus grant desplaisir ne nous pourroient faire que d'aller au contraire de nostre voulloir et entencion : mais en y obtempérant nous feront si très grant plaisir que plus ne pourroient ; vous priant que de vostre part vous y veuilliés employer en adhérant a ce que fera et dira nostre amé et féal conseiller l'evesque du Puy[19] de par nous en telle façon et manière que de tout vostre pouvoir nostre entencion y sorte son plain et entier effet, ainsi que plus à plain avons donné charge a nostre dict conseiller evesque du Puy vous dire et remonstrer sy ny veuilliés faire faulte sur tant que désirés nous obeyr et complaire, et en ce faisant selon nos désir et entencion vous nous ferés plaisir et service si très agréable que plus ne pourries, que recougnoistrons envers vous et les affaires de vostre ville quand nous en requeriés.

Donné à Saint-Sephorien[20], le vingt troisième jour de juillet.

Signé : LOYS. Et plus bas : de Sansay.

Au dos est écrit: A nos chers et bien amez les maire, consuls, bourgeois, manans et habitans de nostre ville de Périgueux.

Au dos est encoie écrit : Receues le premier jour du moys d'aoust par les mains de révérend père en Dieu messire Geoffroy de Pompadour, evesque du Puy, dedans escript ès présence de plusieurs bourgeois, manans et habitans de Périgueux, l'an mil cinq cens.

Et au-dessous est écrit : Le dit jour empres vespres par Messieurs les maire et consuls fut faite la remonstrance a Messieurs A.

Lesquels ont respondu qu'ils n'estoient pas tous ensemble et que leur sauroient faire respondre, mais les ont remerciés de leur loyal dessein, et ce ès présence de...

 

IV

 

Lettre du roi Louis XII aux maire et consuls au sujet de l’évêque de Périgueux qu'il leur recommande[21].

 

5 octobre [1500].

De par le Roy,

Chers et bien amés, vous savés comme par cy devant par plusieurs fois vous avons escript en faveur de nostre amé et féal conseiller et grant aumosnier l'evesque de Périgueux, a ce que en tous ses affaires lui voulsissiez estre aydans, et pour ce que de plus en plus desirons que par tous les moyens qu'il vous seront possibles, veuillez continuer comme avez faict jusques ici dont vous savons grant gré. Nous vous prions tant à certes que fere povons à présent que nostre dict grant aumosnier s'en va faire son entrée en son église[22] de nostre bon vouloir et congié, vous vueillés pour amour de nous lui faire honneur, tout ayde, faveur et secours que faire pourrés en manière qu'il soit honnorablement receu comme il appartient ; et ce faisant vous nous ferés plaisir et service bien agréable et en aurons vos affaires en plus singulière recommandation.

Donné à Mascon, le cinquième jour d'octobre.

Signé : LOYS.

Plus bas : Cotereau.

Au dos est écrit : A nos chers et bien aymés les mère, consuls, bourgoys, manans et habitans de nostre ville de Périgueux.

 

LETTRES INÉDITES DU ROI LOUIS XII A JEAN D'HAUTEFORT.

 

Les lettres suivantes, qu'a bien voulu nous envoyer Mme la marquise de Cumont, se rattachent par leur sujet à l'article précédent.

I

Adresse : A nostre amé et féal conseiller et chambellan le seigneur d'Hautefort[23].

 

De par le Roy,

Nostre amé et féal, désirant de singulière affection la plus ample provision en sainte Eglise de nostre amé et féal conseiller et grant aumosnier maistre Geoffroy de Pompadour et icelluy eslever en grants biens et honneurs, tant pour les vertus et mérites de sa personne que par considération des bons, grans et agréables services qu'il nous a fors fait, continue chacun jour au plus près de nostre personne en nos plus grans affaires, et autrement et semblablement aucuns de ses prochains parens nous servent nostre amé et féal conseiller l'evesque du Puy, son oncle ; avons, si tost que fusmes advertys du trespas du feu devant evesque de Périgueux, escript à nostre saint père le pappe pour la provision du dit évesché en la personne de nostre dit grant aumosnier aussi escript et encores faisons de présent à ceulx du chappitre de l'Eglise du dit Périgueux, leur priant bien acceter que en faveur de nous ils élisent en leur futeur evesque nostre dit grant aumosnier. Et pour ce que avons ceste nomination si très à cueur que plus ne pourrions. Vous prions bien acceter et néantmoins mandons et ne sera tant que desirez nous obesyr que en toute dilligence vous transportiez par devers le dit chappitre et iceulx incites de tant nous complaire que de eslire nostre dit grant ausmonier leur remonstrant comme ce faisant sera le bien et pacification de leur dite église et obvier à la ruyne à laquelle elle pourroit venir faisant le contraire et tellement vous y employer que ayons cause de recognoistre et que avons en vous entière confidence et ainsi que plus amplement vous sera dit et déclairé par nostre commissere d'armes et premier huissier de notre chambre Alabre Desoules, auquel vous prions donner foy.

Donné à Lyon , le xiiiie jour de juillet.

Signé : LOYS.

Et plus bas : Cotereau.

II

A nostre cher et bien amé le seigneur de Aultefort.

De par le Roi,

Cher et bien amé, pour ce que nous désirons singulièrement que nostre amé et féal conseiller et aumosnier ordinaire Me Foucaud de Bonneval, cousin de nostre très chère et très amée compaigne la Royne, soit esleu evesque de Limoges et que nous avons été advertis que vous pouvez beaucoup en cette matière. A ceste cause, nous vous prions que vous vueillez trouver audit Limoges au jour que la dite élection se fera. Auquel lieu nous envoyons expressément pour ceste dite matière nostre amé et féal cousin, conseiller et chambellan ordinaire le seigneur de la Trémoille. Si vous prions de [resche-]( ?) que le vueillez accompaigner et luy aider à conduire ceste dite matière par façon qu'elle sorte son effect selon nostre vouloir et intencion. Et au demourant, vous emploiez ensemble vos amis, en sorte que cognoissons que vous y avez mis la main. Et n'y faictes faulte et vous nous ferez plaisir très agréable en ce faisant.

Donné à Bloys, le 14e novembre.

Signé : LOYS.

Et plus bas : Noblet.

Foucaud de Bonneval, chanoine de Narbonne, protonotaire du siège apostolique, conseiller, aumônier ordinaire du roi et prieur de Leirac, fut élu évêque de Limoges par une partie du chapitre, ensuite de Soissons en 1514, abbé de Bénévent, ordre de Saint-Augustin en 1522, ensuite évêque de Bazas en 1529 et enfin de Périgueux en 1532. Il testa le 17 juillet 1540 et mourut la même année.

Il était, en effet, proche parent de la reine : Marguerite de Foix, mère de Foucaud de Bonneval, était cousine-germaine de Gaston de Foix, dont la petite-fille, appelée aussi Marguerite de Foix, devint duchesse de Bretagne et fut mère de la reine Anne.

Ajoutons pour mémoire que Gilbert, seigneur d'Hautefort, petit-fils de Jean d'Hautefort, auquel cette lettre est adressée, épousa Louise de Bonneval, nièce de l'évoque.

 

III

 

A Monsieur Dauteffort.

Monsieur Dauttefort, j'ay fait depescher, par l'advis des gens de mon grant conseil, une provision adreçant au sieur de Bonneval[24], mon gouverneur et séneschal de Limousin, contre les habitants de Sainct-Yrieix, affin de faire mettre à exécution, par main forte et armes si besoing est, certains arrêts et sentences qui ont esté donnés contre eulx touchant le quart du sel, à quoy ils n'ont voulu jamais obéyr, mais on fait de grans excès , résistances et violences à mes officiers et archers exécuteurs d'iceulx, en mesprisant mon auctorité et justice qui sont toutes choses de très mauvaise conséquence, dont pour riens ne vouldroys permettre ne souffrir qu'ils demourassent impugnis. Et pour ce que je vueils et entends que la dite provision soit mise à exécution, j'envoye tout exprès par delà ledit sieur de Bonneval pour contraindre les dits de Sainct-Yrieix à y obéir par tous les moyens qu'il pourra, en en suivant le contenu de la dite provision. Lequel pourra avoir afaire de vous et autres ; je luy ai chargé vous mander affin que vous et vos gens en plus grant nombre que faire se pourra l'assister et acompaigner. Et vous prie et ordonne très expressément que quant il vous mandera que vous faictes ce qu'il vous ordonnera pour ceste matière et luy donnez tout le port, faveur, secours et ayde que pourrez, en voua y employant par façon que la dite provision soit exécutée selon sa teneur. Et gardez qu'il n'y ait faulte.

Escript à Blois, le 9me jour de décembre.

Signé : LOYS.

Et plus bas : Jacrret.

Pour copie conforme : D. Mise DE CIBIONT.



[1] Commune d'Angoisse, canton de Lanouaille (Dordogne).

[2] M. de Mas-Latrie, dans son Trésor de Chronologie, col. 1464, dit avec un point de doute, il est vrai : restitutus iterum ?

[3] Notice des évêques de Périgueux dans le Calendrier de la Dordogne de 1836, p. 225.

[4] Voir le Livre Jaune de l'hôtel-de-ville, folio 78, et le Recueil des titres justificatifs, précité, p. 408 et 409. M. de Gourgues place à tort cette entrée solennelle au 7 janvier 1503. Voir la relation qu'il en a publiée dans les Annales agricoles et littéraires de la Dordogne, année 1840, tome I, pages 243-250.

[5] Archives municipales de Périgueux, FF. 185/20,

[6] Archives municipales de Périgueux, FF. 185/18.

[7] Alain, l'un des nombreux prétendants à la main de la jeune duchesse Anne de Bretagne.

[8] Gabriel Dumas, 1485-1500.

[9] Jean Ier d'Abzac de La Douze.

[10] Archives municipales, FF. 185/21.

[11] Cette année, Pâques tombait le 15 avril : la date serait de 1497 si la lettre a été écrite entre le 7, jour de la mort de Charles VIII, et le 15, jour de Pâques.

[12] Archives municipales de Périgueux, FF. 186/1.

[13] De 1485 à 1500.

[14] Alexandre VI, 1492-1502.

[15] Un membre de phrase paraît manquer ici.

[16] Les ouvrages généalogiques que j'ai sous la main ne me fournissent aucun renseignement sur ce personnage.

[17] Jean Ier de Talleyrand, seigneur de Grignols, premier maitre d'hôtel et chevalier d'honneur de la reine Anne de Bretagne, gouverneur de La Réole, capitaine de Bordeaux, etc.

[18] Archives municipales de Périgueux, FF. 186/3.

[19] Geoffroy Ier de Pompadour, ancien évèque de Périgueux, de 1481 à 1485, et oncle de Geoffroy II, dont le roi désire l'élection.

[20] Probablement St-Symphorien-sur-Coise (Rhône), arrondissement de Lyon.

[21] Archives municipales de Pe'rigueux, FF. 186/0.

[22] Par suite des circonstances indiquées plus haut, il ne put faire son entrée solennelle que le 12 novembre 1503.

[23] Jean d'Hautefort, IIe du nom, fils d'Arnaud, seigneur d'Hautefort, et de Catherine de Royère, était aussi gouverneur du Périgord et du Limousin pour le roi de Navarre.

[24] Antoine de Bonneval, père de l'évêque.

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