Source : Bulletin
SHAP, tome XXXI (1904)
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Occupation du château de Neuvic (1588)
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Notes sur le pont de Terrasson (extrait)
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Quelques notes sur le bourg de Celles (extrait)
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Droit sur le poids des marchandises à Bergerac (1590)
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Dépense d’une exécution criminelle (1555)
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Donation faite par Charles V à Bertrucat d’Albret (1370)
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Notes sur la forteresse de Puyguilhem au XIVème siècle
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Date de la construction de l’ancienne halle de Vergt
pp. 67-69.
OCCUPATION
DU CHATEAU DE NEUVIC (1588) (extrait).
Peu de
châteaux ont plus attiré l'attention des archéologues, des historiens et des
touristes que celui de Neuvic-sur-l'Isle, considéré avec raison comme la plus
importante construction de la Renaissance en Périgord[1].
Il a joué dans les guerres de
religion un rôle qu'il est inutile de retracer ici, bien que le document inédit
que nous publions ci-après se rapporte à cette période troublée de notre
histoire. Rappelons seulement que les seigneurs de Neuvic adhérèrent pour un
temps au protestantisme. Dès le 18 avril 1572, on trouve Jehan de Fayolle de
Mellet, sr de Neufvic et Saint-Pardoux, réclamant pour lui aux
officiers royaux de la sénéchaussée de Périgueux le droit octroyé par le
dernier édit de paix de « faire prescher et tout autre exercisse de la
relligion en son chasteau et lieu de Neufvic où il réside ordinairement ».
On connaît les exploits militaires
de Magdelon et de Bertrand de Fayolle de Mellet, tués l'un à Coutras, en 1587,
l'autre à Villebois en 1589. Ce dernier avait à sa solde un régiment protestant
appelé Régiment de Neufvic.
La possession de
leur château fut un instant chaudement disputée. Quelques jours après la
bataille de Coutras, le vicomte de Turenne, venant de Sainte-Foy, s'en empara
ainsi que de celui de Grignols, et rançonna Saint-Astier.
Ce fut sans
doute alors que le vicomte d'Aubeterre, gouverneur du Périgord, chargea
Bertrand de La Porte, seigneur de Puyferrat, dans la paroisse de Saint-Astier,
habile lieutenant du maréchal de Biron, d'aller occuper le château de Neuvic
avec cinquante hommes d'armes pour en faire un centre de résistance contre les
Calvinistes.
Voici le texte de la commission qui lui lut donnée à cet
effet par le sénéchal:
Le seigneur vicomte d'Aubeterre et autres places, chevalher de l'ordre du Roy, cappne de cinqte hommes d'armes de ses
ordonnances, coner en son Conseil privé et d'Estat, senal, gouverneur et lieutenant pour sa Magesté au
pays de Périgord,
Au sieur de Puyferrat, salut. Considérant que pour le bien du service du
Roy, repos de ses subjets, et afin d'empescher les courses, ravages et
saccagemens que ses ennemis font journellement sur les pauvres peubles, la maison et
chasteau de Neufvic, sitz sur la rivière de Lisle.est propre pour y tenir des
hommes de guerre par la fre contre lesd. ennemis et accellerer les
deniers tant ordinaires qu'extraordinaires des tailhes, sur la confiance
qu'avons de votre intégrité, vaillance et expériance au faict des armes et fidellité
au service de Sa Magesté Nous vous avons donné et donnons par ces pntes
la charge et conduite de vingt hommes armés et montés à la légière et trente
arquebuziers à cheval tous les meilheurs plus aguerris et expérimentés qu'il se
pourra, catholiques, apostoliques et romains ; pour avecq eux tenir lad. maison
seurement soubz l'authorité et obeyssance de sad. Magté et nous en respondre.
De quoy vous en chargeons très expressément, ensemble à courir suz et fre
la guerre tant auxd. ennemis que autres infracteurs de ses edits et
perturbateurs du repos public et accellerer lesdts. deniers desd. tailhes ou
elles se trouveront estre deues ; lesquels vingt hommes et trente arquebuziers
en dessus, et vous aussy, seres payés et
souldouyés des deniers restant à payer et ordonnés d'estre levés pour
l'entretenement des gens de guerre destinés à la conservation dud. pays par les contribuables
auxd. tailhes en icelui estant en et au dedans
les terres, juridictions et parroisses de Montréal, La Force, La Linde, Beauregard
et Saint-Alvère et le ressort de Bragerac ès années passées d'où vous sera bailhés, extraits et
contraintes par le recepveur des dites tailhes, et ce à raison et par moys,
scavoir; pour vre entretenement vingt escus et
pour chascuns desd. vingt hommes ordonnés sept escus et pour chascuns desd. trente arquebuziers quatre escus
et demy par Monsr le trésorier gal extraordinaire des guerres
ou les commis à faire le payement desd. gens de guerre après que lesd. deniers
seront mys en mains desd. recepveurs suyvant les ordonnances qui a ces fins leur en seront par nous expédiées ;
pareillement vous chargeons de remettre lad. maison entre nos mains et non
dautres, quand il nous plaira de ce faire, donnons pouvoir, mandons et
enjoignons à tous quil apartiendra qu'à vous en l'exécution de ce que dessus
soit obéi et donné main forte et assistance. Faict à Périgueux, le sixiesme
d'aoust 1538. Ainsin signé : Aubeterre, et plus bas : par mond. seigneur d'Aubeterre ;
Gayaud, conseiller et secrétaire dud. seigneur.
Cette
ordonnance du sénéchal fut enregistrée, à la requête du sr de Puyferrat au greffe de la sénéchaussée de
Périgord le même jour.
[…]
A. Dujarric-Descombes.
pp. 118-140
NOTES SUR LE PONT DE TERRASSON (extrait)
(...) Les guerres anglaises qui, au
cours des XIIIe et XIVe siècles — jusqu'à la
bataille de Castillon — désolèrent nos contrées et les couvrirent de ruines,
portèrent le premier coup au pont de Terrasson dont les deux premières arches
de la rive droite furent, à ce qu'il nous a semblé, alors abattues. L'abbaye,
l'église, le château abbatial furent pillés, détruits, le moulin rasé[2] et avec eux, sans doute, le bourg
; au point que dans un mémoire relatif au procès d'Alain d'Albret contre la
dame de Montrésor[3] touchant la succession de
Guillaume de Bretagne, comte de Périgord, mémoire rédigé vers l'an 1502, il est
notamment exposé :
Que la comté de Périgord est
un pays pauvre et maigre et que les gens y sont merveilleusement pauvres, s'il y en a en France...
Et encore :
Pendant les grans guerres et
hostilités qui, par ci-devant, ont eu cours dans ce royaume et mesmement au
pays de Guienne, Lymosin et Périgord, a esté destruit et fait quasi
inhabitable; terriers, lettres, instrumens, documens, cens, rentes, droits et
devoirs d'un chacun (un mot illisible) et perdus.
Puis suivent les
estimations de chaque châtellenie. Il est dit en celle de Terrasson :
Y est le château de
Terrasson, détruit et tombé et n'y a nulle habitation. Le dit chatel est de
grande renommée et de petite valeur, assis en la paroisse de Terrasson ou est
assise l'abbaye de Terrasson qui est belle et notable de la valeur de mil à
xijc lt de rente et a justice par tous ses fiefs, lieux et villages en toute
ladite paroisse de Terrasson, et en toute la justice de Larche[4].
Un peu plus tard, dans un mémoire
écrit vers 1530 contre Odet d'Aydie[5], nous lisons : « Le château de
Terrasson (abbatial) est ruiné depuis cent ans, sans fossés, portes ni
fenêtres... »[6].
Ces
ruines qui, après un demi-siècle, n'étaient pas encore, relevées, montrent sans
plus insister en quel état d'appauvrissement et de gêne était tombé le pays.
Cependant les moines, l'orage
passé, étaient revenus se loger, comme ils l'avaient pu, dans les ruines de
leur monastère, et l'abbé de Terrasson, Bertrand de Roffignac, dès la fin du XVe
siècle, avait relevé l'église, le monastère, et très vraisemblablement restauré
le pont, en substituant aux arches primitives les deux voûtes en arc de cercle
surbaissé, que nous voyons aujourd'hui.
C'est ce qui
nous parait pouvoir être déduit de la mention suivante :
XII. — N. de Rofiniaco basilicam et
alia aedificia, aut a novo erexit, aut restauravit [7].
Et quelques années après, à la
sollicitation de Hugues de Roffignac, abbé de Terrasson, François Ier, à qui il avait été représenté que « l'abbaye était
ancienne, de fondation royale, assise en lieu fertile.... », par ses lettres de
mars 1514 créa à Terrasson un marché et 4
foires dans l'année[8].
Terrasson,
ainsi, peu à peu se relevait de ses ruines ; mais bientôt les guerres
religieuses — les pires de toutes — portèrent
leurs fureurs en Périgord. Si l'abbaye et le bourg en subirent les désastreux
effets, le pont, au moins, ne parait en avoir éprouvé aucun dommage.
A cette époque, deux voies
importantes — grands chemins royaux — faisaient
communiquer Limoges et le « Païs de France », avec Toulouse et les provinces du
sud. L'une, par Brive et Cahors ; l'autre, par Montignac, Sarlat et Cahors.
Terrasson se trouvait entre les deux, sensiblement à égale distance de
Montignac et de Brive, sur la voie transversale qui, de Lyon, conduisait à
Bordeaux par Tulle, Brive, la Forêt-Barade et Bergerac.
Les
communications, directes entre Terrasson et Cahors pouvaient bien, sans doute,
s'effectuer par Sarlat, mais en utilisant des chemins montueux, difficiles et
le plus souvent inabordables, auxquels était préféré l'itinéraire par Montignac.
Cet état de choses subsista jusqu'à
l'époque où le pont de Montignac ayant été brûlé et rompu par le capitaine de
Vivans, en mars 1580[9] ; seul, le pont de Terrasson
permit la traversée, commode et sûre, d'une rivière à allure torrentielle,
sujette à de fréquents débordements.
Seul aussi il
permit, mais non « sans se dévoyer grandement du chemin accoutumé » les
communications avec Sarlat et les au-delà ; ce qui valut à l'abbaye de devenir,
à cause de sa forte situation, un centre de résistance recherché. Il est
superflu d'ajouter que Terrasson - bourgade ouverte ne retira que ruines et
désolations de cette préférence imposée.
Après la défaite de Moncontour (1369), les princes de
Navarre et de Condé, avec les débris de leur armée, passèrent à Terrasson, se
rendant en Quercy. Leur itinéraire en Périgord est ainsi défini dans le Journal de François de Syreuilh, chanoine de
Saint-André de Bordeaux[10].
Incontinant après la dicte bataille et deffaicte (de Moncontour) les princes de Navarre et de Condé et
l'admiral de Chastillon, avec le reste de leur armée de gens de cheval que pouvoint estre de V à VI mil homes à
cheval, se retirans vers Montauban, prindrent leur chemin pour le pays de
Périgort, passarent à Branthôme[11], aux Veries (?) et
Chasteau-l'EveSque[12] et de là à
Montignac-le-Comte[13], cuydans passer la rivière
sur le pont. Mais ceulx qui estoint pour le Roy en la ville et chasteau de Montignac, des quels le sieur du Barry estoit chef, les repoulsarent et saluèrent si bien, qu'ilz furent contrainctz aller
passer la rivière ailleurs et non sans perte de leurs gens. De là, allarent à Tarrasson [14], à Salignac[15], Souilhac[16], Martel[17] et Beaulieu[18] en Lymosin, Argentat[19] et enfin se rendirent en
Quercy....
Un peu plus tard, en 1575, l'abbaye
est occupée par les troupes royales, - en raison du passage qui, si besoin est
peut leur procurer une retraite assurée, — ainsi qu'en témoigne la lettre
suivante adressée par le sénéchal de Bourdeille au Roi[20].
Sire,
J'envoie devers vos MM. le
présent porteur pour vous faire scavoir comment Langoyran, Monguyon, Vivans et
Oros, sont assemblés avec le plus de forces qu'ils ont pu et ont passé la
rivière de Dordoigne et leur rendez-vous est aujourd'huy à Soligniac, là où se
doivent trouver plusieurs gentilshommes du Limousin et autres pays et de bien
grands, comme vous scavez ; et font estat d'estre tous ensemble 4.000 hommes, tant
de cheval que de pied dont il y en aura de 5 à 6 (cents)? bons chevaulx,
et font bruict d'aller combattre le comte Martinengue qui a 7 à 800
harquebuziers et sont à deux lieues l'un de l'aultre. Tellement qu'il a esté
contrainct de se retirer à l’abbaye de Terrasson qui a un passage sur la Vezère,
en mon gouvernement. Incontinent j'ai envoyé un gentilhomme par devers luy pour
lui offrir tous mes moyens.
De Périgueux, ce XXI mars
1575.
Enfin, en 1583,
au début de la Ligue et en conséquence de l'Edit de janvier, par lequel il
était enjoint aux religionnaires de se remettre en la religion catholique ou de
« vuider » la France, l'une des trois armées destinées à assurer l'exécution de
cet édit, dirigée en Guienne sous la conduite du duc de Mayenne,
Quitte Périgueux, arrive sur les bords de la Vézère, la passe sur le pont de Terrasson, et marche vers
la Dordogne...[21].
Nous ne
relaterons, que pour mémoire, le différend qui survint, à la fin du XVIe
siècle, entre les maisons de Losse et de Montmège, au sujet de l'abbaye de
Terrasson. Celle-ci avait été donnée à Jean de Losse, capitaine de ses gardes,
par Charles IX, en 1568[22] ; puis, à Jean de Souillac, de
Montmège, par Henri IV, en 1591. Le fils du premier — celui-ci était mort en
1579 — ne voulant rien entendre, ne tenant aucun compte pas plus d'un accord
intervenu en 1591, que d'un arrêt du Grand Conseil, du 1er avril
1597, qui lui était défavorable, voulut avoir de force l'abbaye.
Il vint l'attaquer avec du
canon, qu'il fit conduire parla Vézère, avec lequel il ruina les bâtiments,
etc.. et y mit le feu ; « sans compter » qu'il se saisit de bien des papiers
qu'il trouva ou à l'abbaye ou aux environs.
Cette façon cavalière de régler le
différend ne convint aucunement au Grand Conseil qui, par nouvel arrêt du 27
septembre 1597, maintint celui du 1er avril et enjoignit
Aux gouverneurs, baillifs,
sénéchaux,lieutenants du Roy en la province du Périgord, de tenir et prêter la
main forte pour ladite exécution, mesmement mener le canon si besoin était, et
de faire en sorte que la force restât au Roy, et la justice fut obeye.
Ce qui
fut fait :
Lesquelles troupes étant
amassées, les dits seigneurs de Losse (père et fils) craignant d'être forcés,
quittèrent l'abbaye[23].
L'affaire
se termina à l'avantage de la maison de Montmège; mais la remise des papiers
enlevés ne fut effectuée, et incomplètement encore, qu'en 1614.
Il ne
paraît pas qu'au cours de ces longs démêlés, le pont de Terrasson ait eu à
souffrir des violences des seigneurs de Losse.
Nous ne
retrouvons mention du pont de Terrasson, qu'à l'époque de la Fronde. Le 22 mai
1650, l'armée de la princesse de Condé[24] partie ce jour de Turenne, campa
entre Monfort et Sarlat
Pour observer la marche des
Spernonistes qui, sous les ordres du chevalier de la Vallette[25], estaient postez et retranchez au pont de Terrasson, d'où ils se vantaient
d'attaquer forts ou foibles, la Princesse, le Duc son fils, et de prendre l'un
ou l'autre morts ou vifs, suivant l'ordre qu'ils en avoient reçeu du cardinal
Mazarin et du duc d'Epernon.
On connaît le
beau succès de la Valette dont les troupes, culbutées à Lamonzie-Montastruc[26] perdirent tout leur bagage et
équipage et
Se sauvèrent à toute bride et
en confusion dans Bergerac, et avec un tel effroy qu'elles n'osèrent pas
s'arrester dans la ville, mais s'allèrent poster au faux-bourg de la Magdalène,
qui est au-delà du pont[27].
Un peu plus
tard, en 1652, la Guienne et le Limousin sont soulevés par le prince de Condé
qui occupait Bordeaux. Des troupes royales sont envoyées pour s'emparer du
prince et soumettre les provinces révoltées.
Dès février, le
comte d'Harcourt, se dirigeant sur Sarlat, passe la Vézère au pont de Terrasson.
En 1653, le 9 janvier, une petite
escarmouche a lieu « proche la maison quy est au bout du pont de Terrasson »[28].
A ce moment, les
troupes du Prince, outre Bergerac et Sarlat, occupaient un front jalonné par
Périgueux, Thenon, Condat et Terrasson ; celles du Roi présentaient une ligne
opposée, unissant Nontron, Thiviers, Excideuil, Juillac, Allassac, Donzenac et
Brive.
Au mois de février, les troupes du
Prince, qui avaient laissé à Terrasson « deux cents hirlandois » pour garder le
passage, se rapprochent de Badefols; mais, rejointes par les troupes royales
commandées par M. de Pompadour, elles sont battues et poursuivies jusqu'à
Marqueyssac[29].
A la
suite de cette rencontre heureuse, les troupes royales se dirigent sur
Terrasson, occupé, ainsi que nous l'avons dit, par M. le Prince, et pour
empêcher l'entrée des troupes dispersées, rompent le pont.
.... Quelques jours après, Monseigneur de Castelnovel[30], accompagné des communes de
la terre d'Ayen, sont esté rompre la grande arcade du pon de Térasson.
Averties du danger, les
trouppes de Monsieur le Prince sont revenues à Térasson, deux jours après, et ont remis le pon avec
de grands arbres, et M. de Pompadour ayant derechef assemblé les trouppes du
Roy voysines, et fait grand employ, et iceux assemblés le samedy premier de
mars et le lundy troisième, auroyent passé la Vézère à las Eycuras[31], à gay, et les piestons avec
des batteaux qu'il avoit fait presparer et voyant, ceux de Térasson, qu'ils ne
pouvoyent résister, auroit rompu ce qu'ils avoyent remis du pon et pris la fuitte.
Ledit seigneur de Pompadour fist acheuver de rompre le pon, le jeudy 6 du mois
de mars[32].
Ce fait
de guerre, dont la claire narration permet de suivre les péripéties d'une
opération, qui eut pour le pont de Terrasson de si graves conséquences, nous a
paru présenter le plus vif intérêt.
La rupture de la
grande arcade du pont, c'est-à-dire la 4e à partir de la rive gauche
ne fut pas la seule ruine qu'eut alors à déplorer Terrasson. Lorsque, en effet,
François de Vins, prêtre, prévôt de la cathédrale de Sarlat, prit, le 1er juin
1657, possession de l'abbaye, au nom de messire Jean de Reilhac de Montmège[33],
L'abbatiale était ruinée de
fond en comble et réduite en mazure, et l'église dans un misérable état, la nef
sans voûte, et presque sans charpente et sans couverture[34].
Très
vraisemblablement le bourg n'était pas mieux partagé.
C'est sous l'administration de cet
abbé que fut réparée l'abbaye, que le bourg fut relevé de ses ruines et que le
pont fut restauré.
Cette dernière restauration, qui
comprend une arche se rapprochant du plein cintre, se distingue très aisément,
aux reprises, des constructions antérieures. Elle fut faite sans grands soins
et avec des matériaux de qualité inférieure. Aussi, présente-t-elle,
aujourd'hui, un état regrettable de délabrement.
Les troubles de
la Fronde clôturèrent, en France, l'ère des guerres intérieures et bientôt,
sous le règne de Louis XIV, l'administration jusqu'alors chaotique se
ressaisit. Peu à peu, bien qu'encore très imparfaites dans leurs moyens, des
méthodes d'ordre se perçurent.
(…)
Ch. Durand.
APPENDICE
CONTRAT D'AFFERME, EN 1537, DU
MOULIN DE TERRASSON.
Saichent tous qui ces présentes verront, liront et orront, que
aujourdhuy, XIIe jour du moys de mars mil cinq cens trente sept,
régnant très excellant prince Françoys par la grâce de Dieu, roy de France ; en
présence de moy, notaire et tesmoings sy dessoubz nommés, au lieu de Terrasson
et monastaire d'icelluy, seneschaucée de Périgord et diocèze de Sarlat, ont
esté personnellement establis révérant père Me Bertrand de La Faye,
prothonotaire du St-Siège apostolique, abbé comandataire et seigneur dudit
lieu, vénérables et religieux personnes frères Jehan de Lembertarie, aumosnier
; Jehan de Belossac, infermier ; Jehan Berlin, secrétain ; Pierre Vezac,
camarier: Jehan de Pichary, selarier ; Anthoine Brigoux ; Pierre Plaziac ;
Pierre Chabut, religieux dudit Terrasson, ordre de St-Benoist, ils assemblés au
son de campane, tenant leur chapitre pour les affaires de la dite abbaye et
chapitre, d'une part ; et Pierre et François Beaunes, père et filz, habitans du
village des Escuras, paroysse dudit Terrasson. Scavoir est icelluy Françoys, de
licence de son dit père, faysant les choses soubz escriptes ; et le dit père,
la dite licence à luy donnée, d'autre part; le dit abbé et chapitre, de leur
bon gré et libérale volonté, ont arrenté et, de nouveau, par assence et arrentement,
bailhé pour eux et les leurs à perpétuité, auxdits Beaunes père et filz,
présents et acceptans pour eux et les leurs, scavoir : le lieu et place
vacquant de ancienneté souloit avoir moullins à bled, assix près le lieu de
Terrasson et au lieu nommé le Mal pas, assis sur le fleuve de Vézère, confronte
avec le chemin par lequel l'un va de Terrasson à Brive, d'une part.et avecques
le pré dudit seigneur et chapitre, nommé laVergne, d'aultre part; et avec ses
autres confrontations mouvant de la fondalité et seigneurie des dits seigneur
et chapitre, à la charge que iceux Beaunes seront tenus de reffaire iceux
mollins à leurs despens, et la moitié
des bledz et modures, poysson qui se prendra audit mollin et autres esmolumens
bailhés audit sieur ou aux siens.et en rendre bon compte et prester le reliqua
audit seigneur; et des bledz que les religieux porteront audit mollin, mouldre
pour leur provizion, ne prendront aulcune moldure ; lesquels Beaunes ont promis
estre bons et loyaux emphiteotes et thenanciers et ne advouer ny recongnoistre
iceulx mollins d'aultre seigneur, ny en iceulx mettre aultre rente à aultre
seigneur, ni iceulx mettre en mains parquoy ledit seigneur et chapitre en
fussent intéressés ; et aussy iceulx seigneur et chapitre ont promis susdits
Beaunes leur tenir guarand iceux mollin et les faire jouir de droit de
moldures, privilèges et libertés ausdits seigneurs et chapitre en iceulx
mollins apartenans, sans y rien retenir ny réserver, sinon deux quartons de
bled froment, mesure de Terrasson, six chapons de rente annuelle et perpétuelle
payable par iceux Beaunes et ses hoirs pour le temps advenir audit seigneur et
ses successeurs : scavoir est, ledit bled à chascune feste de la Saint-Michel
archange, et lesdits chapons à chascune feste de Noël, portés en sa dite abbaye de Terrasson et aussy se
sont réservés iceux Beaunes, du consentement d'iceux seigneur et chapitre, le
droit du passage par le pré dudit seigneur pour le servitut dudit mollin et
pouvoir de prendre des branches d'arbres pour fermer l'escluze dudit mollin,
quand en aura bezoing. Et, pour ce faire, respectivement icelles partyes et
chascune d'icelles ont obligé tous et chacuns leurs biens quelconques,
renonçant à toutes renonciations de faict
et de droict, par lesquelles pourroit venircontre la teneur des présentes et en
vouloir estre contrainctz et compelles et entretenues choses par les courtz de
Messieurs les séneschaux de Périgord et official de Sarlat et par toutes autres
courtz, tant seculiares que ecclésiastiques, l'une pour l'aultre ne cessant et
ainsy l'ont juré sur les sainctz Dieu évangilles, le livre touché. De quoy ont
demandé instrument que leur a esté concédé audit lieu de Terrasson, lesdits
jour et an, en prézence de honnorable homme Me Jehan Blanchier,
prebtre, curé de Montaignac, habitant de la ville de Sarlat, et saige homme Me
Raymond Javel; nothaire dudit lieu de Terrasson par moi congneuz et appelletz
en tesmoingts.
(…)
pp. 354-
QUELQUES NOTES SUR LE BOURG DE CELLES
(extrait)
En attendant qu'il me soit donné de
pouvoir rédiger une monographie complète de ma commune d'origine, je réunis ici
sur son chef-lieu quelques notes extraites de mon dossier.
Ce bourg du
canton de Montagrier et de l'arrondissement de Ribérac porte son origine dans
son nom même. C'est aux moines qu'il doit son existence. Dès une haute
antiquité, ils avaient créé, dans le vallon qu'arrose le ruisseau de la
Tourne-Valude, une exploitation rurale, vraie métairie dépendant d'un monastère
éloigné plus important. Les fermes de ce genre, lorsqu'elles appartenaient aux
Bénédictins, étaient appelées Cellae.
La Celle dont
nous nous occupons naquit ainsi à l'ombre d'un cloitre hospitalier et à l'abri
du gouvernement paternel des moines. Des habitations se groupèrent peu à peu
autour des religieux qui avaient assaini, défriché et cultivé la contrée, et,
bientôt, l'amour de Dieu eut fait une bourgade autour d'un simple
prieuré, comme plus tard la crainte des hommes en fit élever d'autres aux pieds
des donjons féodaux.
Sur le bord du ruisseau avait été
construite une modeste chapelle, dédiée à saint Pierre On a dit que le rôle de saint
Pierre dans le dogme chrétien donnait raison à cette remarque que les églises
dédiées au chef des apôtres, soit urbaines, soit rurales, étaient généralement
riveraines d'une rivière ou d'un cours d'eau quelconque.
Cette chapelle ne devint église
paroissiale que dans le cours du XIVe siècle. Les deux premiers
pouillés connus, donnant la répartition des paroisses du diocèse de Périgueux,
ne la mentionnent pas. Le chapelain de Celles (capellanus de Cela) apparaît pour la première fois dans
le pouillé de 1382, comme compris dans l'archiprêtré de Goûts. C'est
vraisemblablement vers cette époque que la chapelle s'augmenta d'un
avant-corps, qui en doubla les proportions.
Au point de vue civil, le prieuré
de Celles suivit les vicissitudes du comté de Périgord, dont son territoire
faisait partie, jusqu'au jour où, devenu paroisse, il fut aliéné en faveur de
la maison de Bourdeille.
Le 12 juillet
1484, Alain d'Albret, autorisé par lettres patentes de Charles VIII, tant en
son nom personnel que comme administrateur de Jean d'Albret, son fils, roi de
Navarre, héritier de Françoise de Bretagne, sa mère, vendit à François de
Bourdeille les terres de Celles et de Bertric, sous réserve d'hommage.
Désormais ces deux paroisses ont partagé le même sort et ont eu successivement
comme seigneurs, jusqu'à la Révolution, après la famille de Bourdeille, celles
de Beaupoil de Sainte-Aulaire et du Lau d'Allemans.
Une pièce de procédure du XVIe siècle, conservée
aux Archives de la Dordogne, nous a transmis l'intéressant « pourtraict »
de l'ancien bourg de Celles. En voici quelques extraits :
« Le bourg de Celle est beau, grand, espacieulx, garny de grand quantité
de maisons et habitans tant au bourg que parroisse, laquelle est grande et
garnye de grands villages et un des beaux bourgs et paroisses de Périgord, beau
et grand passage de tout le bas pays de Périgord devers la ville d'Aubeterre,
pour aller en la ville de Périgueux et des autres parroisses circonvoisines
comme les bourgs de Saint-Pol Lizonne, Luginhac, Bertryc, Verteilhac,
Bouteilhe, Saint Marcial de Viveyrol et aultres bourgs circonvoisins, pour
aller ez villes de Lysle à Périgueux, et aussi revenir des lieux de Périgueux,
Lysle, Chansallade, La Chappelle Agounaguet, Bersac et aultres paroisses circonvoisines
pour aller aux villes d'Aubeterre, Angoulesme et en aultre pays, et passans et
repassans par led. bourg de Celle en merchandizes,trafficques, bestailh et pour
tous aultres usages connus.
Aud. bourg de Celle, de tout temps et ancienneté y a heu et a de belles
et grandes asamblées et confreyries des saincts Pierre d'aoust, la feste Dieu,
Sainct Nicoulas et autres belles asamblées, ung chacun an, aussi belle et
grande court et si très notable et populeuse que de parroisse de Périgort, qui
s'y tient ordinairement de trois en trois semaines ou plus souvent aulcunes de
fois.
« Dans led. bourg, de tout
temps et ancienneté y a heu et a une belle place publique estant au devant
l'esglize dud. lieu et y confronte une muraille et cimetière entre eulx deux et
aux maisons que souloit tenir Léonard Duprat et a présent tient Arnauld
Varailhon, et le chemyn que on va dicelle à Latourblanche, et aussi dud. Celle
à Bersac...; lequel lieu de tout temps et ancienneté a esté et est belle et
espacieuze place publicque vide, sans empêchement aulcun, abellissant tout led.
lieu et bourg et le plus beau et délectable lieu dud. bourg, et par led. lieu y
passe le grand chemin royal et publicque pour aller et venir respectivement
desd. bourg et paroisse que. dessus ; aussi aud. lieu de tout temps et ancienneté
a esté coustume de y tenir les cours ordinaires dud. lieu et y assambler les
gens et y fere les ballades desd. confrayries, les marchans y desplier leurs
marchandises, comme merciers, les potiers leurs potz, les pancousters leurs
pains, sabots et aultres trafflcques, et c'est le vray lieu de foires et marché
que le seigneur ou dame dud. lieu y prétandent obtenir du prince...
La muraille publicque du cimetière dud. lieu a esté faicte par la
deffense d'esglize dud. lieu, laquelle muraille est percée on plusieurs
endroicts de belles canonières...»
Une
nombreuse bourgeoisie, dont il ne reste aujourd'hui que de très rares
représentants, n'a cessé depuis le XVIe siècle de contribuer à la
prospérité et au bon renom du chef-lieu Cellois.
Il me reste à parler des deux
monuments qui s'y recommandent de préférence à l'attention du visiteur.
L'EGLISE.
C'est l'édifice
le plus ancien du bourg. Le moulin serait peut-être antérieur à sa
construction, puisque, d'après une antique tradition locale, on y aurait broyé les
ciments destinés à sa maçonnerie. L'archéologie semble le contirmer. Sur une
petite porte, derrière le moulin, se trouve gravée, en chiffres arabes[35], la date de 1180. J'ai vu ces
chiffres, qui malheuT reusement, creusés depuis, par le coLteau des
meuniers, ont fini par perdre leur caractère archaïque. Aussi avais-je hâte de
consigner ici une inscription de date de si haute valeur.
Ajoutons qu'à côté de la porte on
remarque encore une longue et très étroite fenêtre semblable à une meurtrière, largement
ébrasée à l'intérieur dont le linteau est taillé dans une seule pierre et qui
offre tous les caractères du XIIe siècle.
L'église de
Celles dépendait du prieuré angoumoisin du Peyrat, de l'ordre de Grandmont. Le
prieur en était le curé primitif et le gros décimateur de la paroisse, tandis
que le prêtre qui la desservait, avec le titre de vicaire perpétuel, était
réduit à la portion congrue et aux novales, situation qui fut la cause de plus
d'un procès.
L'église de
Celles, m'écrit M. le marquis de Fayolle, que je remercie ici de sa collaboration
empressée, est remarquable par l'ampleur des proportions de son vaisseau d'une
sobriété un peu froide. Elle se compose d'une nef unique sans transepts et d'un
chœur à chevet droit ajouré par un triplet de fenêtres en plein cintre qui
rappellent celles de Brantôme. La nef et le chœur sont voûtés en berceau
légèrement aigu que des arcs doubleaux retombant sur des pilastres divisent en
plusieurs travées. Extérieurement la construction présente sur le chœur un
exhaussement considérable, des contreforts plats font saillie sur les murs
remarquablement appareillés et présentent un ensemble imposant. Le chœur
appartient à la construction primitive du XIIe siècle et passe pour
un exemple notable de la façon de bâtir des Grandmontains ; la nef et le
clocher paraissent postérieurs; la porte dont les archivoltes successives
retombent sur des colonnettes est dans le style du XIVe siècle, elle
s'ouvre dans le massif carré du clocher qui s'élève au-devant sur la façade,
formant une sorte de porche recouvert par une large arcade en plein cintre,
dans laquelle on reconnaît le même système qu'à Saint-Amand-de-Coly et à
Cercles. Les clochetons et la triple arcature qui le surmonte sont modernes.
LE CHATEAU
Primitivement, il portait le nom de
Lascoux, en dernier lieu celui de Lacaux. D'anciens titres le désignent sous le nom de Repayrium de Parietibus. Il formait, avec divers domaines,
une petite seigneurie particulière, rendant hommage au seigneur haut justicier
de Celles.
C'est la famille de Montardit qui
paraît avoir habité le château la première. Cette famille, d'ancienne
chevalerie depuis longtemps éteinte, était originaire d'Agonac, où elle
possédait le château bâti par l'évêque Frotaire. Elle avait aussi des droits
indivis sur la châtellenie de Montagrier. On la trouve établie à Celles dès le
commencement du XIVe siècle. On ignore comment la seigneurie de
Lascoux fut démembrée de la terre de Celles en sa faveur.
Le château
actuel n'a guère gardé rue des traces de sa restauration au XVIe siècle.
Le pavillon d'angle représenté dans la photographie jointe à cet article montre
une disposition assez fréquente à cette époque et qui se retrouve à Excideuil.
C'est la jolie tourelle en cul de lampe qui le flanque. Il faut également
remarquer l'élégante fenêtre dont les moulures prismatiques et les consoles
sculptées accompagnent les meneaux en pierre. Une porte dans le même style et
également sculptée, que cache malheureusement une trop luxuriante végétation,
donne entrée dans le pavillon[36].
Ce logis fortifié
eut à cette époque de troubles un rôle à remplir dans l'histoire. En 1593, s'y
réunirent les députés désignés par les partis pour régler les conditions d'une
trêve entre les généraux de la Ligue. Cette conférence ne put aboutir : car,
sur ces entrefaites, Lisle tomba entre les mains de Montpezat. Ce fut dans un
assaut désespéré pour reprendre cette petite ville que le vicomte d'Aubeterre
fut mortellement blessé (26 juillet).
C'est ici le lieu de mentionner le
souvenir du plus illustre des seigneurs de Lascoux, Jean de Montardit, enseigne
de la compagnie de cinquante hommes d'armes du sénéchal André de Bourdeille. Le
rôle prépondérant qu'il joua dans les événements du temps est connu. La part
active qu'il prit dans la reprise de la ville de Périgueux sur les protestants
en 1581 a suffi pour immortaliser son nom.
Catherine de
Montardit, héritière de Lascoux, apporta ce fief dans la famille de Pontbriand
par son mariage avec Hector de Pontbriant, gentilhomme ordinaire de la Chambre
du Roi, seigneur de Montréal et du Chapdeuil. Leur fille Françoise apporta, à
son tour, le château de Lascoux et ses dépendances à son mari Gaston de
Foucauld, seigneur de La Garaudie et de La Bcssc, qu'elle épousa, à Montréal,
en 1611 : elle institua son héritier universel Gaston, son fils aîné, à la
charge de joindre les nom et armes de Pontbriant à ceux de Foucauld.
(…)
A.
Dujarric-Descombes
pp. 182-184.
ETABLISSEMENT D'UN DROIT SUR LE POIDS DES MARCHANDISES A BERGERAC (1590)
Le
caractère arbitraire des taxes prélevées au XVIe siècle, sur le
poids des marchandises portées à Bergerac,avait déterminé de graves abus. A
l'avènement de Henri IV, les consuls de la ville s'adressèrent au Roi pour
qu'il fût remédié à ce fâcheux état de choses. Une ordonnance, du mois d'avril
1590, leur donna satisfaction, en fixant le droit du poids des marchandises à
six deniers pour cent : l'ordonnance constate qu'il y a à Bergerac « grand
commerce et trafic, par le moyen de la rivière de la Dordogne » ; et elle
s'inspire du vif désir du souverain de « maintenir le trafic et négociation
entre nos sujets, qui est l'une des choses qui fait fleurir notre royaume. »
Aux termes de la
jurade du 24 juillet 1590, il fut arrêté «
que le droit du revenu du poids seroit affermé et délivré, aux plus offrants et
derniers enchérisseurs, en quallité que les fermiers seroient tenus de se
fournir de poids, balances et boutiques. »
Le compte de l'exercice 1591-1592
nous apprend que « le droit prélevé sur ceux qui roulent, sur le pont, le vin
ou autres sortes de marchandises, du poids d'une barrique, fut affermé 7 livres
11 sols. »
Suivant un extrait des registres
des baux à ferme de l'hôtel-de-ville de Bergerac, le produit du poids des
marchandises, de 1740 à 1764, s'était élevé, année commune, à 73 livres 9 sous
7 deniers ; mais, à la fin de cette période, le revenu n'était plus que de 35
ou 36 livres ; et l'on prévoyait « qu'il deviendrait à rien. »
Nous reproduisons le texte de l'ordonnance de 1590, qui ne
figure pas dans le recueil de M. Charrier, d'après une copie conservée dans nos
archives et paraissant remonter à 1765 :
Henry, par la grâce de Dieu,
roy de France et de Navarre, à tous présents et à venir, salut ; nous, désirant
pourvoir aux grands abus et exactions qui se commettent ordinairement au poids
des marchandises qui se vendent et débitent, entrent et sortent en notre ville
de Bergerac, en laquelle il y a grand commerce et trafic, par le moyen de la
rivière de Dordogne, qui passe près de ladite ville, par laquelle abondent et
affluent plusieurs marchandises, lequel trafic se pourrait de beaucoup diminuer
et détourner s'il n'était remédié aux dits abus ; Scavoir faisons que Nous,
désirant maintenir le trafic et négociation entre nos sujets, qui est l'une des
choses qui fait fleurir notre royaume et entretient nos sujets en une honnête
occupation ; eu aussy égard à la rrquette et supplication qui nous a été faite
par ies manans et habitants dudit Bergerac, pour établir ledit poids au profit
du corps et communauté de ladite -ville ; pour les susdites considérations,
Nous, de l'avis de notre Conseil et de notre grâce spéciale, pleine puissance
et authorité royalle, avons créé, institué et étably, créons, instituons et
établissons sous notre nom par ces présentes un poids en notre ville de
Bergerac, au lieu et endroit le plus commode qu'il sera avisé par les consuls
d'icelle, auquel voulons et nous plaît que toutes sortes de marchandises sujettes au
poids soient portées et conduites pour y être pezées selon et ainsi qu'il est
accoutumé faire ez autres poids établis en nos autres villes, en payant le
droit dudit poids desdites marchandises six deniers pour cent a Nous et à notre
profit, perpétuellement et à toujours, et avons fait et faisons très expresses
inhibitions et deffenses auxdits habitants dudit Bergerac de tenir poids dans
leur maison, et à eux et à tous autres nos sujets de faire porter et pezer lesdites marchandises,
ains à celuy par nous étably présentement sur certaines et grandes peines à
Nous appliquées ; et néanmoins, voulant gratiffier lesdits sindics, consuls,
manans et habitants de notre ville de Bergerac et leur donner moyen
d'entretenir les murailles, réparations et fortifications de ladite ville, que
nous désirons conserver pour la fidelle obéissance qu'ils nous ont toujours
portée, leur avons donné et octroyé, donnons et octroyons par lesdites
présentes les revenus et émoluments qui proviendront dudit poids, durant le
tems et terme de six ans pour employer auxdites réparations et fortifications,
et non ailleurs, ny à autres effets ; Si donnons en mandement au sénéchal de Périgord ou son lieutenant au siège dudit Bergerac
et autres nos justiciers et officiers qu'il appartiendra que nos présentes
création et établissement et tout le contenu cy-dessus ils fassent enregistrer, entretenir, garder et
observer, et lesdits consuls et habitants jouir et uzer de nos présentes don,
commission, cessans et faisants cesser tous troubles et empêchements au
contraire, et à ce faire et souffrir
contraignent ou fassent contraindre lesdits marchands et autres qu'il appartiendra, et pour ce fairont contraindre par toutes voyes et
manières dues et raisonnables, nonobstant opposition ou appellation quelconques, pour lesquelles et sans
préjudice d'icelles ne voulons être
aucunement différé ; car tel est notre plaisir. Et afin que ce soit chose ferme
et stable à toujours, nous avons fait mettre notre scel à ces dites présentes, — sauf en autres choses — nos
droits et l'autruy en toutes.
Donné au camp de Melun... au mois d'avril, l'an de grâce mil
cinq cent quatre-vingt-dix, et de notre reigne le premier. — Et aux replis :
par le Roy, étant en son Conseil, et à
côté : Visa, Contentor, Maugier.
Elie de BIRAN.
pp.
269
DÉPENSE D'UNE EXÉCUTION CRIMINELLE[37].
Pierre Faure, seigneur de la Mothe, conseiller du Roy, juge et magistrat
criminel en la sénéchaussée de Périgort, et maistre Pierre Ribeyrol, commis à
l'exercice du domaine du Roy en la présente sénéchaussée du Périgort, durant la
suspension de maître Jehan Merles, nous vous mandons que des deniers de votre
commission vous payés, bailhés et délivrés comptant à Pierre Bertrand,
exécuteur de la haute justice[38], la somme de trante six
livres taxées et ordonnées par ces présentes, et oy Me Dominique
Bordes, procureur du Roy en ladite sénéchaussée, pour ses peynes, sallaires et
vacations, d'avoir exécuté à mort, rouhé et rompu sur la roue Jehan Gentil,
Pierre Puylong, Jean de la Marre et Mathurin Mayet, dit Dardame, qui a raison
de sept livres dix sols tournois, pour chacune exécution, de les avoir rompus
sur la roue, vallent trante livres; plus pour avoir tanalié ledit Gentil avant
le mettre sur la roue, est passé par les quantons de la ville de Périgueux, en
ce compris les tanalies, charbon, bassine et tombereau, troys livres dix sols
tournois. Plus pour avoir fait faire amende honnorable audit Gentil et a
Mathurin Mayet, en ce comprins les torches pour chacun vingt-cinq sols, pour ce
cinquante sols. Le tout revenant à ladite somme de trante six livres et en
rapourtant par vous ces présentes avec quittance dudit Pierre Bertrand sur ce suffisantes
; ladite somme vous sera passée et alluée à la despance de vos comptes par tout
ou il apartiendra. Donné à Périgueux le dix-neufviesme jour de septembre 1555.
DE BORDES, procureur du Roy.
Pour extrait : A. de Roumejoux.
pp. 353-354.
DONATION FAITE PAR CHARLES V A
BERTRUCAT D'ALBRET (1370).
Nous publions aujourd'hui la copie d'une charte qui a été
souvent citée, mais qui n'a jamais, croyons-nous, été reproduite in extenso :
Charles, etc. — Savoir faisons que, pour les agréables services que notre
bien amé Bertrucat de Lebret (Albret)[39], chevalier, nous a faits en
ces présentes guerres, et pensons qu'il nous fasse pour le temps avenir, et
afin aussi que le dit Bertrucat ait meilleure volonté de nous servir au bien et
profit du royaume, et pour certaines causes et considérations qui nous meuvent
à ce ; Nous, au dit Bertrucat, avons donné et donnons par ces présentes, de
grâce spéciale, etc., pour luy, ses hoirs et successeurs, et qui d'eux auront
cause et perpétuament, les lieux et villes de Berguerac et Lalinde,
Castillonnès, Biaumont, Villefranque en Sarladais, Cosans, Roquepeygne et
Chalviac, avec les rentes, juridictions et possessions, etc., des dits lieux et
villes, lesquelles choses tiennent et occupent à présent nos ennemis, à tenir,
avoir et posséder par le dit Bertrucat, ses hoirs et successeurs, à une foy et hommage de nous et nos successeurs, roys
de France, sitôt qu'elles seront mises et revenues en notre obéissance, comme
leur propre chose. Lesquelles foy et hommage avec la souveraineté et ressort et
autres droits royaux d'iceux quelconques, nous réservons expressément à nous et
à nos successeurs, roys de France, par ces présentes. — Si donnons en mandement
à nos amés et féaux les gens tenant nos comptes à Paris.aux sénéchaux d'Agen et
de Pierregort, etc. — Donné à Paris, au mois d'août, l'an de grâce 1370, et de
notre règne le septième. — Par le Roy (en parchemin scellé à lacs de soye rouge
et verte)[40].
Pour copie conforme : Elie de BIRAN.
pp. 432-436.
NOTES SUR
LA FORTERESSE DE PUYGUILHEM AU
XIVe SIÈCLE.
Notre
regretté président M. de Roumejoux a laissé quelques notes qu'il avait
recueillies en 1902 aux Archives du Lot, dans le fonds Lacabane, et que nous
nous faisons un pieux devoir de publier :
Série F. 12 — 1340. — Gens d'armes de la sénéchaussée de Périgord qui ont
servi par les retenus et sous le gouvernement de Mre Payen de Mailly, lors sénéchal
du Périgord, capitaine et gouverneur de la dite sénéchaussée, tant pour
assiéger le lieu de Montréal que autrement.
Chevaliers bannerets : Mre Payen de Mailly, chevalier
séneschal de Pierregort : treize escuiers ; — Mre Remon Talleran, 5
chevaliers bacheliers, 29 escuiers ;
Mre Fergau d'Estissac, 6 escuiers, 12 sergents ; Mr
Jean de Gallart, 1 chevalier bachelier, 39 escuiers, 80 sergents ;
Mre Dordé vte
de Calvignac, 1 chevalier bachelier, 18 escuiers, 42 sergents ;
Chevaliers bacheliers : Mre Bérard de Clermont, etc, etc.
Série F. 12. — 1339 — 12
janvier au 14 juillet.
Liste nominative des gens d'armes qui ont servi au siège de Puyguilhem
sous le gouvernement de Pierre de la Palu, sire de Varambon, capitaine en
Languedoc. Tous ces gens d'armes sont Savoisiens on Bourguignons. Le temps de
service des chevaliers et écuyers n'est pas toujours de la même durée ; il
s'étend du 12 au 23 janvier 1338 (v. st) au 27 mai 1339 et de ce dernier jour
au 24 juillet suivant.
Ceux qui cessèrent leur service le 27 mai partirent de Marmande pour
retourner dans leur pays, et ceux qui ne furent licenciés que le 14 juillet
étaient à cette époque à Monségur d'où ils regagnèrent leurs foyers. On voit,
par quelques passages de ce rôle, dressé par le trésorier des guerres, que
l'année commençait le 25 mars ; toutes les dates qui s'étendent du 12 janvier
au 25 mars font partie de l'année 1338 et toutes celles qui sont postérieures à
ce même jour de l'année 1339, à moins, ajoute M. Lacabane, et, ce qu'il est porté à croire, que le
trésorier Barthélémy de Drach n'ait commencé l'année le samedi 28 mars après la
bénédiction du cierge pascal[41].
Du Cange, Glossaire au mot Bombarde, dit: « Barthélémy de Drach, trésorier des guerres, porte sur son
compte de l'année 1338 conservé jadis en original aux archives de la Chambre
des comptes de Paris, une somme d'argent donnée à Henri de Faumechon pour avoir
fourni poudres et autres choses nécessaires aux canons qui étaient devant
Puyguilhem. »
Du Gange aurait dû dire 1338, car à cette époque l'année commençait à
Pâques ; il en résulte, d'après notre manière de compter actuelle et de la
commencer au 1er janvier, que la partie du compte de B. de Drach, où se trouve
comprise la dépense, faite à l'occasion des canons devant Puyguilhem, appartient à l'année commencée
1339 ; nous savons en effet que le siège ne fut mis devant cette place que dans
le mois de janvier 1338 et qu'il continuait encore le 17 avril suivant où l'on
comptait 1339, depuis le 28 mars, jour de Pâques de cette année.
Puyguilhem en Périgord, sur les confins de l'Agenais, fut assiégé par
Pierre de la Palu sr de Varambon, sénéchal de Toulouse et
d'Albigeois et capitaine général en Languedoc ; ce fut l'un des sièges les plus
importants et les plus difficiles qui aient été entrepris à cette époque.
16 mars 1338. — Nous avons une quittance de 10 livres tournois
délivrée à Guillaume de Costa le jeune,
par Raymond Bertrand, bridericus [42], pour certains travaux
nécessaires faits au siège de Puyguilhem. — Datum in tentis ante Podium
Guillermi.
19 mars. — Quittance de 60 sous tournois délivrée à Guillaume de Costa le jeune
par Julien de Foys, pour des dépenses faites tant pour aller vers La Réole avec
des engins que pour aller vers le camp placé devant Puyguilhem avec lesdits
engins (cum ingeniis predictis.)
23 mars 1338. — Pierre de Cléon, damoiseau, déclare avoir reçu de Me
Guillaume de Costa le jeune, clerc, la somme de 10 livres tournois pour
quelques mineurs (minatores.) devant Puyguilhem.
Autre quittance du 31 mars de Pierre de Cléon, de 10 livres tournois,
pour certains ouvrages royaux (regiis operibus) nécessaires devant Puyguilhem.
Donné à Puyguilhem.
4 avril 1339. — Autre quittance de Pierre de Cléon, au même de Costa
le jeune, pour certains ouvrages nécessaires devant Puyguilhem de cent sols
tournois. Donné devant Puyguilhem.
Mars 1339. — Arnaud de Penne reçoit des gages pour les services qu'il a rendus
pendant les guerres de Gascogne et pour la garde d'Eymet, près de Puyguilhem.
Série F. 12. — 30 mars 1339. — Paleat universis quod ego
Arnaldus Guelner, gubernator certarum cadriguarum[43], ante Podium Guillermi
existentium, perognosco habuisse et recepisse a magistro Guillermo de Costa
juniore, clerico, et mandato et per litteras dni senescalli et capitanei, pro
quibusdam negociis, cum dictis cadrigis expediendis ante dictum locum Podii
Guillermi, quindecim libras turonenses de quibus compotum reddere promitto et
dictum magistrum Guillermum quicto per presentes litteras, meo sigillo
sigillatas. — Datum in castris ante Podium Guillermi die xxx marcii, anno
Domini m° ccc° xxxiv°, quam summani delivravit
mihi P. de Aula, scutifier dni senescalli Tolose. Datum ut supra.
Scellé d'un cachet de cire rouge sur queue de parchemin : il porte une
fleur de lys.
Série F. 12. — 4 avril 1339. - Reginaldus de Longacumba,
gubernator cujusdam ingenii ante Podium Guillermi existentis, recognosco
habuisse et recepisse a magistro Guillelmo de Costa juniore, de mandato et per litteras pro expensis manubriorum
ad dictum ingenium operantium, undecim libras quinque solides turon. De quibus
compotum reddere promitto et dictum magistrum Guillelmum quicto per presentes
litteras. ... Datum in castris ante Podium Guillermi die iiiie
aprilis anno Di m° ccc° xxxix°.
13 avril 1339. — Patent universis quod ego Bernardus Veziani,
gubernator quorumdam minatorum boscherm, recognosco habuisse et recepisse a magistro
Guillermo de Costa juniore, clerico, de mandato et per litteras domini
senescalli et capitanei, pro quibusdam instrumentis ferreis jam factis apud Brageriacum
necessariis in operibus regiis ante Podium Guillermi septuaginta sex solides turon.
parvorum de quibus compotum reddere promitto et dictum magistrum Guillermum
acquitto per presentes litteras. Datum apud Aymetum die xiiia
aprilis, anno Domini m° ccc° xxxix°.
13 avril 1339. — Pateat universis quod ego Garnerius de Sussa de
Alamannia, magister ingeniorum, recognosco habuisse et recepisse de magistro
Guillermo de Costa juniore, clerico, de mandato et per litteras dni senescalli
et capitanei, pro quibusdam negociis et operibus regiis faciendis et
expediendis ante Podium Podi Guillermi, sex libras turon. de quibus compotum
promitto et dictum magistrum Guillermum acquitto per presentes litteras meo
sigillo sigillatas. — Datum apud Aymetum die xiiie aprilis, anno
Domini m° ccc° xxx° nono.
17 avril 1339. — Pierre de la Palu ordonne au trésorier des guerres
de payer à Me Guillaume de Costa le jeune la somme indiquée dans ce
rôle annexé à ce manda pour les frais faits par lui devant Puyguilhem du 1er
avril au 13 avril 1339.
Expense facte per magistrum Guillermum de Costa juniore, de mandato nostro,
pro pluribus et diversis expensis factis ante Podium Guillermi, pro operibus
necessariis de instruments dictis operibus necessariis quorum factos fuernnt
implete per magistros Philippum Dargues in senescallia Aginnensi , et Raymundum
Bertrand, in senescallia Petragoricensi, operum regiorum magistros, in die
prima aprilis usque ad xiiiam diem ejusdem mensis.
Primo : Imberto le Bastart de
la Palu, predictis operibus faciendis fuerunt traditi I.XXV sols tournois.
Item, Petro de Aula, predictis
operibus faciendis XI, s.t.
Item, Guillelmo de Trenac................ XX
s.t.
Item, Renaudo de Longe Cumbe.............. LX s.t.
Item, Raimondo de Auriacho............ V
s.t.
Item, Guillermo Dussain................... XL
s.t.
Item, Petro de Nebanto.
Item, BernardoVeziani, magistro minatorum buschen,
pro aliquibus ferramentis ferries in mina necessariis LXXVI s.t.
Item, domino Ademaro de Sto Quintino. . . XI s.t.
Summa XVIII lib. VII solid. VI den. tis.
Pour copie : A. DE ROUMEJOUX.
pp. 436-437.
DATE de la CONSTRUCTION de L'ANCIENNE HALLE
de VERGT
Nous trouvons, dans un livre de comptes de la seigneurie de
Ladouze, de l'année 1608-1609, le marché fait avec Ramonnet Pommier, charpentier,
pour la construction, à Vergt, d'une halle ancienne, qui a été remplacée par la
halle actuelle, vers 1840, pendant l'administration de M. Labat, maire de la
ville. Il est intéressant de savoir qu'avant le monument actuel il y avait, sur
le même emplacement, une vieille halle, dont le prix-fait indique les confrontations. F.
V.
« Pris faict de la halle de
Ver ».
Le dernier jour du moys d'aoust 1608, Ramonet
Poumier, charpantier, a prins a pris faict de faire la halle en la place de
Ver, comme a estée marchée et lymitée par monseignieur, de la longeur de la rue
St-Jehan jusque à la rue Saincte-Catherine, et de plus faire ung parquet,
litelle et ferme, comme a esté aresté, et une chanbre pour le greffier et
mesures, avec le pressoir d'huisle, comme il a esté aresté entre eulx et
Favorelies et Fromentieres. La largeur de lad. hasle ara trante piedz, et la
chanbre, parquet, presoir et mesures de la largeur de vingt-cinq piedz, allant
ansy d'une rue à l'aultre, et soubz mesme fraitz. Laquelle charpante ledict
Ramonet sera tenu ordinerement d'y travailler sans se ocuper à auttres aferes,
en fornysant par ledict seignieur tout boys requis et necessere que ledict
Ramonet sera tenu aller quarer dans les boys et lieux, que lesd. boys seront et
astans cares. Led. seignieur sera tenu de le fere mener et conduire a ses
despans sur la place, et sera tenu led. Ramonet de faire faire toute scye pour
les boys qui sont requis de seyer; sera tenu aussy de latter lesd. halle et
ediffices, en fornysant par ledit seignieur la lactefelie et toute tache, et
led. seignieur sera tenu fornir la despance a faire la lienne : en ce que
ledict seignieur sera tenu comme a promis bailier aud. Ramonet la somme de six
vingtz livres en argent, quatre charges de bled, moytié froment et moytié segle
ou mesture, et cinq potz d'huisle-et en déduction de ce, a receu trante livres du procureur par mandement et sur l'admande de Giron
Maniac de Laberondre, et luy a esté bailhé aussy mandement desd. quatre charges
de bled sur les mestayers des Goursis, et le reste de l'argent luy sera payé
comme il travaillera.
(Livre des comptes de la seigneurie de Ladouze de 1608-1609,
Fonds St-Astier aux Archives de la Dordogne, folio 157.)
[1] Annales
agricoles et littéraires de la Dordogne, 1840,
tome 1er, page375 ; Château de
Neuvic, avec planche, par Lareygne; Ducourneau : La Guienne historique et monumentale, 1812,
tome 1er, p. 163 ; Bulletin de la
Société historique et archéologique du Périgord, 1833, p. p. 230-6 ; Causerie archéologique du baron de Verneilh, avec un beau
dessin : Château de Neuvic; Bulletin officiel
de la Société du Véloce-Club périgourdin et Automobile-Club de la Dordogne,
premier numéro (janvier-mars 1903) : Le Château de
Neuvic, par M. le marquis de Fayolle.
[2] Ce moulin ne fut relevé qu'en
1537, soit près d'un siècle après la fin des guerres anglaises, et le contrat
de l'afferme qui en fut alors faite, possédé par le propriétaire actuel, M.
Lacombe, à l'obligeance duquel nous sommes redevable de sa communication, nous
a paru si plein d'enseignements, que nous croyons devoir le reproduire
in-extenso, on appendice, à la fin de notre étude.
[3] Charlotte de Bretagne, épouse de
Antoine de Villequier, seigneur de Montrésor.
[4] Bibliothèque
nationale. — Fonds Périgord, Leydet et Prunis, v. 9, p. 138 et
suiv.
[5] Auquel Alain d'Albret avait
aliéné la seigneurie de Larche. Bibliothèque
nationale. — Fonds Périgord, Leydet et Prunis. v. 9.
[6] Bibliothèque
nationale. — Fonds Périgord, Leydet et Prunis, v. 9, p. 101,
v°.
[7] Gallia christiana. — T. II, col. 1534.
[8] Bibliothèque
nationale. — Fonds Périgord, Lespine, v. 35.
[9]
Ainsi
qu'il résulte du procès-verbal dressé par François de Gérard, lieutenant
général de la sénéchaussée de Périgord, au lieu de Sarlat, du 13 mai 1581.
Bibliothèque nationale. - Fonds Périgord, Lespine,
v. 15, p. 168, v.
[10] Archives
historiques du département de la Gironde, t. XIII, p.
267-268.
[11] Chef-lieu de canton. — Dordogne.
[12] Commune. — Dordogne.
[13] Chef-lieu de canton. — Dordogne.
[14] Chef-lieu de canton. — Dordogne.
[15] Chef-lieu de canton. — Dordogne.
[16] Chef-lieu de canton. — Lot.
[17] Chef-lieu de canton. — Lot.
[18] Chef-lieu de canton. — Corrèze.
[19] Chef-lieu de canton. — Corrèze.
[20] Œuvres de Brantôme.
— La Haye, 1743, v. XIV.
[21] De Thou, Histoire, livre 85.
[22] Bibliothèque
nationale. —Fonds Périgord, Leydet et Prunis, v. 9.
[23] Bibliothèque
nationale. - Fonds Périgord, Lespine, v. 35.
[24] Claire-Clémence de Maillé-Brezé,
princesse de Condé.
[25] Jean-Louis, dit le Chevalier de
la Valette, frère bâtard du duc Bernard d'Epernon.
[26] Commune, canton de Bergerac.
[27] Lettre d'un gentilhomme du
Périgord, escrite à un sien amy, contenant ce qui s'est passé dans la déroule
du chevalier de la Valette, 1650. (Bibliothèque de M. Lespinas).
[28] Rive droite.
[29] Hameau, commune de St-Pantaly-d'Ans.
[30] Hector d'Aubusson, maréchal de
camp des armées du Roi, seigneur de Castel-Nouvel. (Commune de Varelz,
Corrèze).
[31] Lieu-dit, commune de Terrasson.
[32] Extrait du Livre de raison, de Jean Raffaillac, notaire
royal, juge de Badefols et de Châtre. — Bulletin de la
Société hist. et arch. du Périgord, t. 28, p. 453.
[33] L'abbé Reilhac de Montmège (Jean
de Souillac) recueillit la terre de Montmège, dont il devint seigneur, par la
mort de ses frères. Une sœur devint son héritière et porta cette terre à M. du
Bernard, capitaine de dragons, chevalier de St-Louis et seigneur de Pelevezy.
[34] Bibliothèque
nationale. — Fonds
Périgord, Lespine, v. 35.
[35] M. Maurice Campagne pourrait
ajouter celle date à celles identiques qui lui ont inspiré son mémoire : De l'emploi des chiffres dits arabes au moyen âge.
[36] On remarquait jadis à la façade
de l'antique maison, sise en face de l'église, qui appartenait à la famille
Chabaneix du Chambon, uue autre fenêtre également du XVIe siècle
et d'une ornementation plus riche encore. M. le marquis du Lau d'Allemans l'a
heureusement sauvée en la faisant appliquer à l'une des ailes de son château de
Montardy.
[37] Bibliothèque nationale. — Fonds
français Mss. N° 22422.
[38] Pierre Bertrand était encore
maître des hautes-œuvres en 1557, puisque nous le trouvons recevant six sous
six deniers pour avoir fustigé un condamné. Arch. municipales, C.C. 101
[39] Les sires d'Albret, d'abord très
attachés à l'Angleterre, avaient fini par se rapprocher de la France. L.
Dessalles, Histoire du Périgord, t. 2, p.
273.
[40] Lespine, vol. 48, pages 3 et 4.
[41]Bibl. nat.
fonds des Emigrés. Vol. intitulé : Des gens d'armes
et de pied 1338-1339.
[42] Bridericus, chef des machines.