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Source : Bulletin SHAP, tome XXXXII (1915)

pp. 68-75.

 

NOTES ET DOCUMENTS LE PÉRIGORD PENDANT LA GUERRE DE CENT ANS d'après les Archives du Vatican.

Au cours des dépouillements qu'il avait entrepris aux Archives du Vatican, le P. Henri Denifle, frappé des importantes ressources que ce riche dépôt offrait pour l'histoire de la France pendant la guerre de Cent Ans, principalement par la collection des Suppliques adressées aux papes durant cette époque troublée, a eu l'heureuse pensée de consigner les résultats de ses recherches dans deux gros volumes que d'autres eussent suivis, si la mort n'était venue interrompre l'œuvre du laborieux savant.

Le premier en date de ces deux volumes est intitulé : La désolation des églises, monastères, hôpitaux en France vers le milieu du XVe siècle, tome I [1]. Le tome I, seul, a paru. Il ne contient que des transcriptions et des analyses de documents, classées par provinces ecclésiastiques.

Deux ans plus tard, l'auteur étudiait dans un autre volume La guerre de Cent Ans et la désolation des églises, monastères et liôpitanx en France, tome I (jusqu'à la mort de Charles V)[2], la situation de la France pendant les années 1340-1380. Ce second ouvrage devait, dans sa pensée, servir d'introduction, une introduction qu'il était dans son intention de terminer, au recueil de textes publié en 1897, et ce dernier eût, à son tour, donné matière à un commentaire historique analogue à celui qui a paru, pour l'époque antérieure, en 1899.

L'œuvre est donc doublement incomplète. Telle qu'elle est, elle demeure infiniment précieuse, car elle met à la portée des travailleurs français, et pour ainsi dire à pied d'oeuvre, des matériaux indispensables, que, à son défaut, ils eussent dû aller chercher dans un dépôt éloigné, inaccessible, par cela même, au plus grand nombre.

Cette considération m'a induit à penser que ce serait rendre service à nos confrères d'extraire de l'ouvrage du P. Denifle et de reproduire dans le Bulletin tous les passages du commentaire (1899), les transcriptions et les analyses du recueil (1897), qui concernent le Périgord, avec les références données pour les uns et pour les autres, bornant mon œuvre personnelle à traduire du latin en français, pour plus de commodité, les analyses des pièces que le P. Denifle n'a pas jugé utile de transcrire. On aura ainsi un ensemble de données intéressantes à un double point de vue. Elles illustreront ce que l'on pourrait appeler, suivant la forte expression d'un éloquent écrivain qui l'employait, il est vrai, dans un tout autre sens, la grande pitié des églises de notre province au XIVe siècle. Et l'on ne saurait, à ce propos, se défendre de remarquer que la prétendue culture allemande a, dans tous les endroits où elle a pu s'exercer, poussé plus loin la désolation que n'avaient fait les routiers d'autrefois. Ce qui ne serait pas un argument à l'appui de la théorie du progrès indéfini ! D'autre part, ces mêmes données, considérées isolément, fourniront quelque contribution à l'histoire des localités qu'elles concernent, histoire pour laquelle les ressources font grandement défaut à l'époque dont il s'agit. Si l'on tire profit de ces extraits, nous nous estimerons suffisamment payé du travail, assez ingrat, que leur compilation nous a coûté.

En vue de suivre l'ordre des temps, qui s'impose ici, nous donnerons tout d'abord les extraits de l'ouvrage intitulé La guerre de Cent-Ans, etc., relatif, avons-nous dit, aux années 1340-1380:

Chapitre I : La guerre de Cent Ans jusqu'à l'an 1355 ….. § 3. La campagne du comte de Derby en Guienne (1345-1346) (p. 24-33) :

Dès le 24 août 1345, Derby était maître de Bergerac[3] et, vers la fin d'octobre, on en reçut la nouvelle à Londres[4]. A Bergerac étaient des Prêcheurs, Mineurs, Carmes et le prieuré bénédictin de Saint-Martin. Ce dernier était depuis le XIVe siècle dans un état déplorable qui durait encore en 1441[5].

Ensuite, Derby allait soumettre successivement Pellegrue, Lalinde, Saint-Louis, Saint-Astier, Montignac et Lisle[6]. Il n'y avait pas d'abbayes le long de cette route excepté celle de Saint-Astier, des chanoines réguliers. Chemin faisant, Derby fit plusieurs tentatives, infructueuses contre Périgueux[7]. Autour de cette ville se trouvaient, à des distances plus ou moins éloignées, les abbayes bénédictines de Tourtoirac, Ligueux, Le Bugue, et celles des chanoines de Chancelade et de Sainte-Marie de Châtres. Ensuite Derby mit le siège devant Auberoche.

Vers le 30 novembre, on reçut à Londres la nouvelle de la victoire que les Anglais avaient remportée à Auberoche[8] le 21 octobre[9]. C'est dans cette bataille que fut tué Louis de Poitiers, comte de Valentinois et Diois, et que fut fait prisonnier le comte de l'Isle. Derby et les Anglais se rendirent, après cette bataille, à Monsac. Là, ils s'emparèrent du marché, emmenèrent tous les chevaux et incendièrent la ville jusque dans ses fondements[10].

En août 1346, les Français levèrent le siège de Nontron[11]. Ce siège réduisit les Dominicaines de St-Pardoux-la-Rivière à une grande pauvreté[12].

Même chapitre. § 9. Autres monastères et églises, désolés avant 1355 (p. 73-84) :

Déjà, en 1345, un grand nombre d'églises, de couvents, de cimetières et autres dépendances ecclésiastiques du diocèse de Périgueux, avaient été violés par suite des guerres ; la présence des ennemis empêchait l'évêque de se rendre sur les lieux pour les réconcilier[13]. L'abbaye bénédictine de Tourtoirac fut presque détruite ; l'abbé et les moines, manquant de tout, sollicitèrent l'union du prieuré de Murello ( ?) (au diocèse de Limoges), dont le couvent était désert et l'église abandonnée[14]. On vit dès lors des clercs se joindre aux hommes d'armes et aux brigands, témoin l'archiprêtre de Vélines[15].

En 1349, Pierre, évêque de Sarlat, se plaint d'être au milieu d'un peuple pervers et de voir les biens et les droits de son église occupés ou amoindris par des usurpateurs et des envahisseurs[16]. En 1352, l'abbaye bénédictine de Terrasson fut presque détruite et appauvrie dans ses revenus[17]. L'évêque d'Albano, Talleyrand de Périgord, raconte en 1358 avoir vu de ses propres yeux la ruine des bâtiments, des biens et des revenus de l'abbaye cistercienne de Cadouin, causée par les guerres dont ces lieux avaient été précédemment le théâtre[18].

Au diocèse de Limoges, l'abbaye cistercienne de Dalon se trouvait, par suite des guerres incessantes, dans un état pitoyable : entièrement appauvrie et endettée. En 1346, l'abbé trouve préférable de faire abattre ou même vendre les forêts désormais sans rapport. Il est d'avis de ne plus cultiver lui-même ses terres, dont les produits ne couvrent pas les frais du travail, mais de les donner à d'autres à bail emphytéotique[19]. Cet état de choses empire pendant douze ans ; plusieurs lieux, possessions et droits de l'abbaye furent occupés par les Français et les Anglais ; alors les moines demandèrent à être exemptés des redevances qu'ils payaient à l'abbé de Citeaux[20].

Chapitre II. Incursion du prince de Galles en Languedoc et dans le centre de la France. Charles le Mauvais. Bataille de Poitiers.... § 4. Chevauchée du prince de Galles dans le centre de la France. Bataille de Poitiers (1356) (p. 112-134).

Périgueux fut pris par le prince de Galles après le 2 février 1356[21].

Pour la chevauchée du prince de Galles depuis Bergerac jusqu'à Poitiers, un itinéraire est conservé dans une chronique universelle, appelée Eulogium, écrite par un moine de Malmesbury[22]. Cet itinéraire se fonde sans doute sur le rapport d'un témoin oculaire, semblable à ceux des expéditions précédentes des Anglais en France....

Le prince quitta Bergerac le 4 août[23]; le 7, il entra dans Périgueux[24], passa le 8 devant le château de Ramefort, et, le 9, se trouvait à Brantôme[25]. Je ne puis constater si l'abbaye bénédictine fut déjà endommagée par les Anglais à cette époque, comme il arriva quarante ans plus tard.

Chapitre III. Les suites du désastre. La France entière envahie par les ennemis.... § 5. Arnaud de Cervole, archiprêtre de Vélines, clerc et brigand. Son invasion en Provence (p. 188-211).

Dans ce §, le P. Denifle définit Arnaud de Cervole un clerc, curé et bandit, et justifie sa définition. Discussion des opinions de Chérest (l’Archiprêtre, épisodes de la guerre de Cent Ans au XIVe siècle, 1879) et de S. Luce (Froissart, V, p. xxiv, note 1, et Du Guesclin, p. 328).

§ 7. Les ravages des Anglais, des Navarrais et des Compagnies. Triste état de la France à la veille de Brétigny. La désolation des églises et monastères (p. 217-316).

Quoiqu'on ne parle pas des compagnies qui ont ravagé le Périgord, les Anglais, néanmoins, étaient presque entièrement maîtres du pays, surtout en deçà de la Dordogne[26]. Et pour les villes, c'était quelquefois un moindre mal, car leur tranquillité était bien autrement troublée lorsqu'elles étaient restées au pouvoir des Français et que les Anglais étaient répandus dans leur voisinage. Ainsi, par exemple, depuis la prise de Bergerac, en 1345[27], cette ville ne voyait que des troupes anglaises, et elle paraît avoir joui d'une paix relative jusqu'en 1360 ; au moins ne peut-on rapporter aucun fait qui l'ait agitée[28]. Bien que la ville de Périgueux[29], tombée au pouvoir des Anglais en 1356[30], ait été reprise en 1357[31] par Roger-Bernard, comte de Périgord, frère du cardinal Talleyrand, la situation générale de la province était la même qu'en Quercy. Elle était assaillie de tous côtés et incessamment dévastée. L'église, le cloître et les édifices du prieuré bénédictin de Saint-Laurent de Mareuil étaient tellement détruits par les Anglais qui occupèrent ce lieu, et si complètement dépourvus de tout ce qui était nécessaire au culte, qu'il était impossible d'y demeurer[32]. Le 26 août 1360, à la prière de Roger-Bernard, comte de Périgord, Innocent VI dut permettre aux Clarisses de Périgueux de recevoir des diocèses de Périgueux et de Sarlat des dîmes jusqu'à la somme de deux cents livres tournois, à cause de la pauvreté où la guerre les avait réduites[33]. Les mêmes guerres empêchaient souvent les recteurs des églises de prendre possession de leur paroisse, comme il arriva à Gérard Jauberti au sujet de l'église paroissiale de Villac[34]. Toujours par suite des invasions qui eurent lieu avant la paix de Brétigny, les deux églises paroissiales de Preyssac et de Châteaul'Evêque, unies ensemble, étaient, en 1364, presque totalement détruites et dépourvues de tout ce qui est nécessaire à la célébration de l'office divin[35]. C'est à coup sûr à cette époque que le prieuré bénédictin du Fleix fut désolé et détruit[36].

R. V.

(A suivre).

pp. 135-142.

NOTES ET DOCUMENTS : LE PÉRIGORD PENDANT LA GUERRE DE CENT ANS d'après les Archives du Vatican. (Suite).

Chapitre V. La France envahie par les grandes compagnies. La défaite et l'expulsion des Anglais. Les églises et monastères            § 7. Le comte d'Armagnac fait appel du prince de Galles au roi de France comme souverain de la Guienne. Défection des provinces méridionales de la principauté d'Aquitaine (p. 529-548).

Le comte de Périgord Archambaud V, quoiqu'il partageât l'avis du comte d'Armagnac, ne donna son adhésion à l'appel que le 13 avril 1369 ; ensuite il créa quatre commissaires pour le représenter à l'assemblée qui devait se tenir à Paris au mois de mai. Il est à croire que son frère, Talleyrand de Périgord, adhéra en même temps[37], tandis que la ville de Périgueux ne le fit pas avant le mois d'août, quoique, dès le mois de juin, les lettres du roi Charles V l'eussent signifié aux habitants[38]. Avant que les commissaires royaux n'arrivassent à décider les habitants à suivre l'exemple du comte, ceux-ci avaient eu beaucoup à souffrir du fait des Anglais. Le prince de Galles, irrité de la défection d'Archambaud, avait envoyé dans cette province les comtes de Cambridge et de Pembroke avec leurs troupes, qui dévastaient les environs de Périgueux. Nous sommes, sur ce point, bien informés par une lettre d'Urbain V, du 7 juin 1370. Le maire, les consuls et la commune de Périgueux écrivent au pape[39] qu'au temps où, après la paix de Brétigny, la ville fut occupée par les Anglais, elle était presque inhabitée, mais qu'au moment présent, elle est tout à fait dépeuplée ; que ses murs et ses fortifications seuls restent debout. Ils disent qu'un peu avant, les Anglais et les principaux ennemis de cette commune s'y étaient réunis, avaient dévasté le pays à quatre lieues à la ronde, y causant toute sorte de maux, même dans les lieux sacrés. Après leur départ, ils menaçaient continuellement la ville et la commune. Ensuite, des commissaires du roi Charles V, venus pour exposer à la commune quelques détails du traité de Brétigny, avaient pris, de leur propre chef, sans aucun consentement des autorités de l'endroit, le vin, le blé et d'autres biens de l'évêque, d'un chanoine et de certains ecclésiastiques. En outre, des inconnus avaient brûlé et détruit en partie l'habitation de l'évêque (que le prince de Galles et son fils avaient coutume de prendre pour leur demeure quand ils venaient dans cette ville), ainsi que plusieurs maisons appartenant à des ecclésiastiques, pour que le prince et ses gens, qui avaient l'intention d'exterminer la ville, ne s'y puissent plus réunir. Les sollicitants auprès du pape disent que l'évêque a, pour ces raisons, mis l'interdit sur la ville, et que, malgré les réclamations du. clergé séculier et régulier, et malgré la promesse faite par le capitaine de la ville, Arnauld d'Espagne, d'obtenir une indemnité du roi Charles V, l'évêque refuse de lever l'interdit, parce qu'il a .promis au prince de Galles de ne pas le faire. La commune se plaint de ce que cent cinquante ecclésiastiques et plus de douze mille habitants sont, de la sorte, privés des sacrements depuis plus de six mois et de ce que les vivants et les morts subissent les conséquences de l'interdit.

D'après cela, nous voyons que l'irritation contre les Anglais, du parti desquels s'étaient mis l'évêque de Périgueux, un Italien, nommé Pierre Pin, et quelques autres ecclésiastiques, était arrivé à un tel point que les royaux détruisirent les habitations de ces partisans, surtout celle de l'évêque, dans laquelle le prince de Galles résidait souvent[40]. Nous apprenons à cette occasion le nombre approximatif des habitants de la ville, qui, à ce moment, s'élevait à plus de 12.000. Périgueux étant alors désigné comme dépeuplé, ce qui est confirmé ailleurs[41], il faut en conclure que, quand cette ville était dans une situation normale, sa population était très remarquable.

Les troupes des comtes de Cambridge et de Pembroke s'emparèrent aussi, après trois mois de siège, de Bourdeille, puis du château de Roussille, et menacèrent Auberoche et Montignac[42]. Le prince déclarait encore le comté de Périgord confisqué, et le donnait à Renaud de Pons[43]. Mais cela servait peu. Le prince de Galles ne pouvait plus arrêter le courant. Durant l'hiver de 1369 à 1370, Anglais et Français n'avaient pas cessé de se faire la guerre en Périgord. Saint-Astier et plusieurs autres localités furent réduites sous l'obéissance du roi de France[44].

Même chapitre. — § 8. Expulsion des Anglais hors du royaume de France (p. 548-591).

La chevauchée du duc d'Anjou et de Du Guesclin commença en Quercy. Moissac se rendit le 23 juillet 1370, Aiguillon et Monpazier se rendirent ensuite[45]. Ils passèrent, au moins d'après Froissart, devant Bergerac, qu'ils assiégèrent dès les premiers jours de juin[46]. La ville était sûrement au pouvoir des Français le 12 mars 1376, comme le prouve une lettre de Du Guesclin à ses « chiers et amez lé governor et cosols de Bergerac », écrite, sous la même date, à Mouleydier[47] ; mais la place retomba au pouvoir des Anglais, et ce n'est qu'en 1377 qu'elle fut reprise par les Français. La ville de Sarlat, dont l'évêque Austence, un Franciscain, avait, dans un concile d'évêques tenu à Périgueux quelques années auparavant, comparé le prince de Galles, alors présent, au Fils de Dieu[48], ayant fait sa soumission pleine et entière en juillet 1370, le duc d'Anjou, en compagnie de Du Guesclin et de plusieurs autres capitaines, en prit possession après le 8 août[49].

Du Guesclin, prévoyant que le prince de Galles se disposait à marcher contre les troupes du duc d'Anjou, mit Périgueux en état de résister à toutes les attaques ; puis, lui et ses lieutenants assiégèrent Saint-Yrieix, Brantôme et Montpon, chacune de ces villes étant la clef des trois routes qui mettent Périgueux en communication avec Limoges, Angoulême et Bordeaux. Son but était d'empêcher la jonction de l'armée du duc de Lancastre partant de Bordeaux à travers le Libournais et le Limousin avec l'armée du prince de Galles, partie de Cognac ou d'Angoulême à travers le Nontronnais et le Limousin.

En février 1371, le duc de Lancastre assiégeait Montpon en Périgord[50]. A cette nouvelle, Sylvestre Budes, cousin de Du Guesclin, qui, avec Jean de Malestroit, commandait pour le duc d'Anjou la forteresse de Sainte-Bazeille[51], parvînt à se jeter dans Montpon[52]. Du Guesclin même accourut au secours des assiégés, mais il apprit en route que la forteresse avait succombé ……..

§ 10. La désolation des églises et monastères de la partie méridionale de la France depuis le traité de Brétigny (p. 611-688).

L'évêque et le chapitre de Sarlat ne purent empêcher la ruine de l'église cathédrale, parce qu'à cause des guerres, ils étaient dans une trop grande détresse[53], et cet état de choses se prolongea jusque dans le milieu du XVe siècle[54]. Le prieuré de Saint-Cyprien, de l'ordre de Saint-Augustin, reçut la bulle Ad reprimendas le 19 septembre 1381[55].

Dans le diocèse de Périgueux, on se plaint, en 1362, de ce que les églises paroissiales de Saint-Laurent-des-Hommes et de Bénévent ont été incendiées par le fait des guerres[56]. Alors on craignait les voisins qui pouvaient faire une invasion et détruire les lieux[57]. Les habitants de Bergerac, prévoyant une attaque, proposaient de détruire le monastère des Frères Prêcheurs hors les murs, et ceux-ci cherchaient une nouvelle habitation dans l'enceinte[58]. L'église paroissiale de Saint-Jacques, dans la même ville, s'écroula pendant la messe et écrasa les assistants ; on n'avait pas, à cause des guerres, les ressources nécessaires pour la reconstruire[59]. De même, l'église collégiale de Saint-Astier s'était écroulée, et les guerres, la mortalité, les pillages des bandes ne laissaient pas les moyens de la rebâtir. Clément VII remit au chapitre 100 francs d'or, dus à la chambre apostolique[60]. La situation de cette église et du pays empira tellement: qu'avant le milieu du XVe siècle, le culte divin fut totalement interrompu, et.que ce lieu ne comprenait plus que cinq feux[61]. Les Chartreux de Vauclaire racontent en 1375 qu'ils avaient transporté leurs biens à Montpon ; mais ce lieu fut assiégé par les Anglais, qui s'emparèrent de la place et la détruisirent avec tout ce qu'ils y trouvèrent ; les Chartreux perdirent presque tout[62]. Les deux prieurés de Cubas et de Fontaine, de l’ordre de Fontevrault, furent entièrement dévorés par les flammes[63]. L'église paroissiale de Vergt était si dévastée par, les guerres qu'elle ne pouvait être réparée[64]; celle de Bars avait déjà été entourée par les ennemis, détruite et dépouillée de tous ses biens en 1350, et elle était encore au même point en 1380[65]. Les routes étaient alors tellement infestées qu'on ne pouvait guère se rendre aux églises paroissiales, quand elles étaient éloignées des places fortes qui offraient un refuge[66].

Dans le diocèse de Limoges, l'abbaye cistercienne de Dalon se plaint en 1365 auprès d'Urbain V de ce qu'elle est, depuis vingt ans, si malheureuse à cause des guerres, qu'il ne lui reste plus que dix religieux au lieu de quatre-vingts, et que ces dix ont à peine de quoi subsister[67].

R. V.

pp. 197-211.

NOTES ET DOCUMENTS : LE PÉRIGORD PENDANT LA GUERRE DE CENT ANS

d'après les Archives du Vatican. (Suite et fin).

Le recueil de transcriptions et d'analyses publié en 1897 et intitulé La désolation des églises etc., nous transporte à une époque assez sensiblement postérieure à celle que visaient les extraits que nous avons reproduits. Quarante ans ou plus sont passés depuis la mort de Charles V. La France a subi le règne désastreux de Charles VI. Charles VII a succédé à son père, mais son gouvernement ne se présente pas pour elle sous de meilleurs auspices. Le pays, incessamment foulé par les chevauchées des éternels adversaires, le Français et l'Anglais, mis à feu et à sang, ne montrait que désolation et ruines. . Les actes qui suivent ne sont qu'un long gémissement poussé vers la papauté par les églises et les monastères, qui, n'ayant plus de quoi subsister, attendent une parole secourable, promesse d'aumônes ou d'indulgences, octroi de l'union d'une autre maison religieuse.

Le numéro précédant chaque transcription ou analyse est celui sous lequel elles figurent dans le recueil du P. Denifle. Il est indispensable de le citer, si l'on s'y réfère.

diocèse de péRIgueux

394. — « Les églises de la ville et du diocèse de Périgueux, souillées et transformées en forteresses, semblent des cavernes de brigands; prêtres et religieux sont captifs. »

B[ene] P[laceat]. Exponitur S. V. pro parte devote creature vestre Helye[68], episcopi Petragoricensis, quod tam ob non residenciam diuturnam suorum predecessorum, quam etiam propter guerrarum turbines, mortalitatum pestes, aliosque multiplices sinistros eventus, quibus partes ille a quinquaginta annis citra continue (proch dolor) satis notorie afflicte fuerunt, prout in dics affliguntur, in civitate et diocesi Petragoricen. adeo malorum inolevit consuetudo, quod quasi tota lex divina perit, divinus cultus despicitur, polluuntur et incastellantur ecclesie, fiunt incarcerationes in eisdem, que quasi ad modum speluncarum latronum redacte sunt, furta, sacrilegia ac varia et quamplura alia inhonestissima committuntur, multi sacerdotes et religiosi per laicos et dominos temporales capiuntur, arrestantur, captivantur et detinentur, quodque deterius est, plures in nemoribus perempti inveniuntur, ac innumerabilia excessus et crimina tam per ecclesiasticas quam seculares personas ibidem committuntur, et quasi tota jurisdictio ordinaria derelicta et spreta existit, in tantum quod omnes fere persone tam canonici cathedralium et collegiatarum ecclesiarum, alii benefici[at]i et clerici (sic) aliqui pretextu pretensorum privilegiorum Universitatum studiorum collegiorum et communitatum, alii pretextu cappellanatus honoris vel subcollectorie seu aliorum sedis apostolice officiorum obtentu se exeraptos esse pretendentes, quam etiam laici diutina et longeva consuetudine ymmo venus corruptela se tuentes jurisdictionem ipsius episcopi contempnunt, ejus mandata et precepta negligunt, possessiones et jura ecclesie et episcopatus predictorum detinent, usurpant et occupant, ac ipsum episcopum omni inhumanitate et irreverencia pertractant in animarum suarum periculum et tocius ecclesie et episcopatus eorum jurisdictionis et divini cultus enervationem ac cultus et episcopi hujusmodi detrimentum. Propter que ad Sanctitatis Vestre pedes recurrens idem episcopus E. S. supplicat humiliter et devote, quatenus intuitu injusticie in praemissis oportune providentes eidem Helie episcopo et successoribus imperpetuum auctoritate apostolica concedere et indulgere dignemini ut non obstantibus quibuscunque indultis privilegiis et concessionibus etiam per quoscunque summos pontifices quibuscunque Universitatibus, studiis, collegiis, communitatibus.... prefatus H. necnon successores sui Petragoricenses episcopi in contra quascunque personas tam ecclesiasticas quam seculares.... sentencias et penas ferre et promulgare... possint et valeant.... Concessum quoad exemptos pretextu studii, dummodo tamen actu in studio presentes non sint..., C. Ariminen. Dat. Florencie, viij. Kal., decembris anno duodecimo.      1442, novemb. 24.

Suppl. Eug. IV. n° 380, fol. 172.

395. — « Les revenus de l'église cathédrale Saint-Etienne de Périgueux sont descendus de 6.000 à 300 florins : beaucoup de choses y ont été détruites. »

B P. Cum ecclesia Petragoricen., propter mortalitatum concussiones et guerrarum, que (proch dolor) in ducatu Aquitanie et presertim in ipsa diocesi inter dominos Francie et Anglie reges a tanto tempore quod fere hominum memoria in contrarium non existit vigentium, sit in suis edificiis, vestimentis, calicibus et aliis ornamentis destructa, ad quorum reparationem et emendationem fructus et redditus ipsius ecclesie, qui summam sex millium floren. annuatim valere solebant, et ob causam guerrarum et mortalitatum hujusmodi summam trecent. libr. turon. parv. annuatim de presenti non excedunt, sitque antiqua et notabilis ecclesia in qua solemnes reliquie, et presertim caput beati Frontonis confessoris reperiuntur, pro cujus solemnitate in dicta ecclesia officium unius apostoli ex indulto apostolico celebratur. [De indulgentiis et eleemosynis.] Fiat in forma. O. Dat. Gebenne, X kal. augusti anno primo.

1418, julii 23.

Suppl. Mart. V, n° 111, fol. 54. « Le 24 novembre 1442, Hélie de Bourdeille, évêque de Périgueux, écrit que les revenus de la mense épiscopale n'excèdent pas une valeur annuelle de 250 livres. » (Suppl. Eugen. IV, n° 380, fol. 175.)

396.  — « Le revenu de chacune des prébendes de l'église collégiale Saint-Front de Périgueux descend de 200 à 15 livres. »

B. P. Cum propter guerras dudum (proch dolor) inter Francie et Anglie reges in ducatu Aquitanie, maximo in diocesi Petragoricen., exortas, et mortalitates postmodum subsecutas, monasterium [O. S. Aug.]sancti Frontonis, Christi discipuli, predicte diocesis (de quo sancto in eadem diocesi, apostolica sede concedente, ut de apostolo dicitur officium, et in eodem monasterio una cum beati Memorii[69] corpus dignissime tumulatur) adeo in suis redditibus et edificiis collapsum et diminutum existat, quod ejusdem singule prebende, que ducentas libr. turon. parv. illo tunc summam excedebant, nunc quindecim non ascendunt, ex quibus ejus fabrica, nisi dominus aliter provideret, attenta edificiorum ponderositate in esse suo minime posset conservari, sed potius ruine cum ejus jocalibus subici, nisi per S. V., cui pro canone seu censu annuo pro temporali dominio duo marbotini aurei singulis annis redduntur, provisum fuerit... Cum autem, P. S., populus partium illarum propter miracula, que inibi per eosdem sanctos precipue per beatum Memorium cotidie fiunt, maxime super furiosis, mente captis, dolorem capitis patientibus, incarceratis, ab inimicis captis et quamplurimis aliis infirmitatibus et malis, singularem gerat devotionem.... [De indulgentiis cum eleemosynis]. Dat. Rome apud Sanctos Apostolos, V kal. julii anno decimo.       1427, junii 27.

Suppl. Mart. V, n° 206, fol. 216. « La même année, à la date du 9 septembre, Bertrand[70], évêque de Périgueux, fait entendre la même plainte. Il dit qu'il y a 24 canonicats et prébendes dans l'église susdite et demande que l'église paroissiale de Rouffignac y soit réunie (ibidem, n° 208. fol. 622). En 1430 et 1437, les revenus; avaient été de 24 livres tourn. ; les chanoines demandent la réunion de l'église de Saint-Georges de Boulazac, près Périgueux (Suppl. Eugen. IV, n° 312, fol. 166, et n° 336, fol. 98b). En 1444, les revenus de la mense capitulaire étaient de 300 livres ; autrefois, ils avaient atteint 7 et même 8.000 livres (Reg. Lat., n° 407, fol. 189). »

397. « L'église collégiale de Saint-Front tombe en ruines. Il est question de la translation du corps de saint Front. »

B. P. Exponitur S. V. pro parte devotorum et humilium oratorum capituli et canonicorum ecclesie collegiate[71] Sancti Frontonis Petragoricen... quod, cum be. me. Petrus[72], olim Petragoricen. episcopus, ut corpus sancti Frontonis, Domini nostri Jesu Christi precipui discipuli et confessoris, necnon Petragoricensis prothopresulis et tocius Aquitanie fidei primi doctoris et predicatoris (quod corpus una cum nonnullis aliis notabilibus et dignissimis reliquiis solemniter et honorifice conservatur et cujus meritis et intercessionibus gratiarum Largitor immensa et innumerabilia miracula inibi hactenus notorie demonstrare dignatus est et in dies experientia testante demonstrat et operatur) honorabilius et devotius conservaretur et coleretur ac peramplius exaltaretur, quamdam thecam argenteam seu vas honorabile, animo et intencione prefatum corpus et reliquias [inibi] reponendi et de loco ipsorum corporis et reliquiarum, considerata sanctitate, satis vili, in quo nunc esse noscuntur, transferendi et mutandi, notabiliter et sumptuose confici et laborari fecerit, et ipsam thecam seu vas argenteum ad hoc, ut predicta exaltatio adimpleretur, dimiserit et reliquerit, ac festivitatem translationis seu exaltationis hujusmodi ultima die mensis aprilis solemniter celebrari ordinaverit, ipso tamen P[etro] olim episcopo ante translationem seu exaltationem hujusmodi, sicut Domino placuit, de medio sublato, prefati capitulum et canonici cupientes voluntatem et ordinationem ipsius episcopi adimplere, corpus et reliquias hujusmodi in eamdem thecam seu vas argenteum solemniter et devote transferre et exaltare desiderent. Ut igitur, P. B., translatio et exaltatio hujusmodi tanto honorabilius et commodius ac cum ingenti populi et christifidelium devocione celebretur et pariter veneratione congrua colatur, ac ad ipsas exaltationem seu translationem necnon prefatam ecclesiam, que, causantibus guerris, mortalitatum pestibus diversisque aliis sinistris eventibus regnum Francie et presertim illas partes per multos annos (proch dolor) graviter affligentibus, in suis structuris, tectis et edificiis, quamplurimum ruinam minatur ac reparationibus indiget non modicis, sitque etiam libris, paramentis, calicibus aliisque jocalibus et ornamentis ad cultum divinum necessariis destituta et desolata, ad que ipsius facultates, que etiam, causantibus premissis infortunis, multipliciter diminute et attenuate sunt, minime suppetunt, eorumdem fidelium ferventior accrescat devocio, quanto se pabulo celesti conspexerint inibi esse refectos : supplicant igitur S. V. devotissimi V. S. et sancte Rome eccl. filii Carolus, Francorum rex, et Ludovicus, delphinus Viennen., ejus primogenitus, necnon illustres et magnifici viri Johannes, comes Petragoricen. et vicecomes Lemovicen, necnon major, consules et universitas Civitatis et Ville Petragoricen., qui ad ipsam ecclesiam, ob reverentiam prefati corporis et reliquiarum et ob crebra que inibi Deus, ut prefertur, demonstrare dignatur miracula, singularem gerunt devocionem, et pro quo E. S. V. affectuose scribunt, cum Civitas et Villa hujusmodi semper eidem regi fidelissime insteterit, quatenus prefatum capitulum in suo laudabili proposito confoventes, eis, ut hujusmodi corpus et reliquias juxta ordinationem et voluntatem dicti quondam episcopi transferri seu transferre facere et in prefatam thecam argenteam reponere et conservare possint et valeant, licentiam et facultatem auctoritate apostolica concedere.... dignemini, et [de eleemosynis et indulgentiis]. Concessum de indulgentia septem annorum etc. In presentia etc. C. Ariminen. Dat. Florencie, decimo septimo kal. januarii, anno undeccimo. 1441, decembr. 16.

Suppl. Eugen. IV, n° 371, fol. 222b. « Jusqu’ici on ne connaissait que les lettres d'Eugène IV du même jour (dans P. Dupuy, H, p. 138 ; Acta SS., Octob., XI, p. 404b, où, il est vrai, on passe, comme à dessein, sous silence, ce qui est écrit dans la supplique, à savoir que Front fut disciple de J. C, premier évêque de Périgueux, etc. ; le souverain pontife y dit seulement : Front qui, en cette région, fut le principal défenseur et intercesseur des chrétiens. »

398. — « L'hospice de Charroux[73], près la Cité de Périgueux, à cause des désastres et des mortalités des guerres, voit sa maison et ses biens réduits presque à la ruine, au point que l'on n'y trouve plus ni lits ni autres choses nécessaires pour le service des pauvres qui y arrivent de jour en jour. Demande d'indulgences et d'aumônes. 1419, 24 mai. »

Suppl. Mart. V. n° 121, fol. 292. « Encore en l'année 1438, à la date du 3 janvier, on se plaint de la désolation de la chapelle (où sont les reliques du bienheureux Glodoaldus)[74] et de l'hospice de Charroux où l'on a donné de tout temps l'hospitalité aux pauvres pèlerins et autres voyageurs (Suppl. Eugen. IV, n° 336. fol. 211). »

393. — « Le monastère de Brantôme, de l'ordre de Saint-Benoît, occupé par les Anglais pendant les XIVe et XVe siècles, après la fuite de ses moines et la mort de l'abbé en 1405, fut, peut-on lire, détruit. Ce n'est que postérieurement à 1405 qu'une église fut édifiée dans une partie restaurée et qu'un cloître fut construit. »

P. Dupuy, l’estat de l'église du Périgord, II, p. 129 ; Gall. Christ., II, col. 1493 et suiv.

400. — « Le prieuré de Saint-Martin de Bergerac, au diocèse de Périgueux, gouverné par un prieur de l'ordre de Saint-Benoît, richement construit et doté par Roland, neveu de Charlemagne, empereur des Romains et roi de France, est désolé par les troubles de guerres et autres événements sinistres, ruiné et amoindri dans ses revenus, à tel point que le prieur avec quatre religieux n'y peuvent vivre. [Demande d'indulgences avec aumônes et union.] 1441, 9, 28 septembre. »

Suppl. Eugen. IV, n° 369, fol. 36b, 263b.

401. — «Le prieuré de Sourzac, de l'ordre de Cluny, au diocèse de Périgueux, suffisamment doté depuis son antique fondation, est tellement dépourvu de moyens par suite des épidémies et des troubles de guerres que, de ses fruits et émoluments, le prieur ne peut entretenir sa vie ni suffire aux charges de son prieuré. [Demande tendante à la réunion du prieuré de Saint-Thomas de Montignac du même ordre, diocèse de Périgueux, dépendant de l'église de Sarlat.] 1434, 27 janvier. »

Suppl. Eugen. IV, n° 285, fol. 218.

402.  — « Le monastère de N.-D. de Châtres, de l'ordre de Saint-Augustin, est complètement ruiné et presque inhabitable. »

B. P. Exponitur S. V. pro parte dev. orat. S. V. fratris Nicolai Realitatis[75], canonici monasterii B. Marie de Castris, Ord. S. Aug., Petragoricen. dioc. quod olim hujusmodi monasterio per obitum quondam Joannis Lavada, ipsius monasterii ultimi abbatis extra Rom. curiam defuncti, vacanti, prefatus exponens monasterium ipsum (cum causantibus guerris et aliis calamitatibus,... desolatum, ruinosum et servitio divino et aliis totaliter destitutum existeret) per decem annos et ultra, ac illius regimen et administrationem nemine contradicente, rexit et gubernavit, prout regit et gubernat etiam de presenti. Cum autem, P. B., monasterium hujusmodi concurrentibus premissis in fructibus adeo tenue et exile sit, quod summam decem libr. tur. ….. annuatim non excedunt, quodque fere inhabitabile sit, nec, ut creditur, esset illius memoria a dicto tempore usque nunc, nisi exponens cum magnis laboribus illud sustinuisset et rexisset... [Supplicat ut cum monasterio prioratum de Peyrignhaco, cujus fructus sunt 6. libr., retinere possit.] Concessum ut petitur et de alio in commendam ….. C. Ariminen. Dat. Floren.. XIV kal. februarii anno quinto. 1436, januar. 19.

Suppl. Eugen. IV, n° 311, fol. 114b. « Au n° 318, fol. 69. à la date du 17 juillet, il est question de cette même affaire. »

403. — « Le prieuré de Saint-Jean-de-Côle, de l’ordre de Saint-Augustin, est détruit. »

B. P. Cum prioratus conventualis Sancti Johannis de Cola, Ord. S. Aug., Petragoricen. Dioc., propter guerras, que (proch dolor) partes illas nimium afflixerunt, in suis structuris et edificiis quasi penitus destructus, necnon volte et tecta ecclesie ejusdem prioratus funditus collapsa existant in tantum quod, nisi celeri remedio provideatur, totalem patiatur ruinam ; quem quidem prioratum dev. orat. vester Petrus Caselli, prior dicti prioratus, pro posse restaurari et reparari facere intendit, prout jam incepit. [De indulgentiis et eleemosynis.]

Concessum   C. Ariminen. Dat. Bononie, non. julii anno sexto.

1436, julii 7.

Suppl. Eugen. IV, n° 317, fol. 287 et encore à la date du 7 décembre 1437 (n° 335, fol. 35).

404. — « L'abbaye séculière de Saint-Astier, au diocèse de Périgueux, est, en partie dépouillée, en partie démolie ; les chanoines sont dispersés ; la population du voisinage très clairsemée. »

B. P. Postquam abbatia secularis et collegiate ecclesie S. Asterii, Petragoricen. dioc, ob guerrarum turbines et mortalitatum pestes ac diversos alios sinistros eventus, procurante pacis inimico, partibus in illis diutius (proch dolor) vigentes, et presertim propter diversitatem obedientiarum regnorum Francie et Anglie, a triginta annis citra fuit gentibus armorum rapacibus exposita, ac partim fuit demolita, habitatoribusque et incolis caruit et caret ad presens, quatuor vel quinque focis duntaxat exceptis, propterea ipsa abbatia, que sufficienter dotata exstiterat et reliquiis ac jocalibus aliis condecenter ornata, in se et membris suis ad nihilum pene redacta existit, cultusque divinus in eadem ab ipso tempore citra vel circa saltem quoad horas canonicas penitus cessavit, ex eo maxime quoniam abbas et canonici ejusdem protunc existentes ex ipsis fructibus vitam congrue minime supportare valebant, quinimmo hinc inde dispersi quasi ad opus rurale se divertentes vitam inopem querere sunt coacti, modernus abbas et ejus canonici ad similia coguntur peragenda. [Ad reparationem predictorum ac cultus divini augmentum supplicant Jaubertus de Pardis abbas et canonici predicti, de indulgentiis cum eleemosynis.] Concessum. Dat. Rome apud S. Petrum, II kal. Februarii anno quarto decimo.   1445, januar. 21.

Suppl. Eugen. IV, n° 395, fol. 254.

405. « La maison de Vauclaire, de l'ordre des Chartreux, au diocèse de Périgueux, à cause des troubles de guerres et autres calamités, est tellement diminuée dans ses revenus que les frères ont peine à percevoir les choses nécessaires pour vivre suivant les règles de l'ordre. [« Demande tendante à la réunion du prieuré de Saint-Martin hors les murs de Bordeaux, de l'ordre de Saint-Benoit.] 1431, 18 octobre.»

Suppl. Eugen. IV, n° 204, fol. 265\

406. — « Le prieuré de Saint-Pierre de Moncaret, au diocèse de Périgueux, a son toit gravement endommagé, à ce point que la plus grande partie en est écroulée et que le pinacle de l’église ou prieuré est totalement détruit ; à cause des hasards des guerres et des épidémies le prieur ni les paroissiens ne peuvent le restaurer. [Demande d'indulgences avec aumônes.] 1427, 6 janvier. »

Suppl. Mart. V, n° 198, fol. 178.

407. — « L'hospice de Thiviers, au diocèse de Périgueux, menace ruine. »

B. P. Cum hospitale et ejus capella B. Marie loci de Thiveriis, Petragoricen. dioc. in quo multi pauperes confluere consueverunt, ad tantam debilitatem propter guerras continuas, mortalitatum pestes et alias calamitates, devenerunt.... quod pauperes ad eum, tenue dotatum, confluentes, sustentari, ipsis lectos, linteamina et alia necessaria ministrari, reparationes fieri minime possunt. Capella etiam libris, ornamentis et aliis ad divinum officium celebrandum quam plurimum indiget. Nisi de christifidelibus elemosinis eisdem succurratur, vix cultus divinus exerceri potest, ymo extra illum sibi querere victum propter inopiam compelluntur ; hospitale quoque et ipsius edificia disrupta quamplurimum ad miserabilem funditus tendunt ruinam. [De christifidelium suffragiis.] Fiat. Dat. Rome apud Sanctos Apostolos, quarto kal. novembris, anno tertio decimo.    1430, octob. 28.

Suppl. Mart. F, n° 257, fol. 281b.

diocèse de sarlat

463. — « Les revenus de l'église de Sarlat, du fait des guerres qui ont lieu depuis longtemps dans la région entre les rois de France et d'Angleterre, sont descendus de 2.000 livres pet. tourn. à 200-300, à tel point que l'évêque ne peut ni tenir son état, ni réparer l'église, ni fortifier les châteaux, ni assurer le nécessaire aux religieux bénédictins et aux serviteurs de l'église. Le roi Charles VII supplie que l'évêque Bertrand, son conseiller, puisse recevoir en commende un plus grand nombre de bénéfices.                                   1435, 24 avril. »

Suppl. Eugen. IV, n° 313, fol. 25b. « A la date du 4 décembre 1444, les revenus annuels ne dépassaient pas 500 1. pet. tourn. et l'évêque Bertrand demande la réunion du prieuré bénédictin de Saint-Sardos, au diocèse de Montauban (ibidem, n° 394, fol. 225) ; en 1448, Pierre Bonald, successeur à l'évêché, régent en droit de l'université de Toulouse, se plaint de nouveau, et de même en 1452 et 1453, alors que les revenus étaient de 300 à 400 livres, et, comme son prédécesseur, il demande des bénéfices (Suppl. Nicol. V, n° 415, fol. 241 ; 453, fol. 267b ; 459, fol. 29). »

464. — « Le monastère bénédictin de Terrasson, au diocèse de Sarlat, est complètement détruit par suite des troubles de guerres, et ses revenus annuels ne dépassent pas la somme de 60 florins d'or. Après la mort de l'abbé Pierre Dumas[76], le monastère resta sans abbé pendant deux ans, parce que, à cause de sa ruine irréparable, nul ne désira cette dignité. L'évêque de Sarlat en revêtit Louis Foucauld, de l'église de Tulle. [L'évêque demande la confirmation de cette nomination.] 1420,13 mars. »

Suppl. Mart. V, n° 134, fol. 179. « Ibidem, n° 141, fol. 125b, à la date du 29 novembre, même année, il est exposé que, dans ce monastère de Terrasson, c'est à peine si un seul religieux peut être entretenu avec ces revenus, et il est formulé une supplique tendante à la réunion de l'église paroissiale de Saint-Pierre de Grosas (?). Ibidem, fol. 125, il est écrit que le pape Alexandre III mit le monastère avec ses dépendances, qui sont énumérées, sous la protection du Saint-Siège le 27 mai 1165, comme il apparaît par ses lettres (non mentionnées par Jaffé-Ewald, Reg. pontif. Rom., II, p. 192). »

464 bis. — Le monastère de Saint-Amand [-de-Coly], au diocèse de Sarlat, par suite des guerres et autres calamités, est voué à la ruine dans ses constructions et, d'ailleurs, complètement inhabité ; il est pour cela dépourvu de tout culte divin. 1449, 12 juillet. »

Reg. Vat. Nicol. V, n° 410, fol. 39. « Presque tous les centres monastiques de cette région furent détruits par les Anglais. Voy. Gall. Christ., II, col. 1536. »

465. — « Le monastère cistercien de Cadouin, au diocèse de Sarlat, est tellement amoindri dans ses revenus qu'il ne peut dignement conserver le saint Suaire, transporté à Toulouse. »

B. P. Cum inter alia, que Redemptor noster Jesus Christus apud christifideles, in sue sanctissime passionis memoriam, reliquit in terris insignia et jocalia, Syndo sive Sudarium, in quo ipsius Redemptoris corpus in sacro sepulcro per tres dies involutum exstitit, ab olim citra sunt quinquaginta anni et ultra, de monasterio Caduini, ord. Cisterc. Sarlaten. dioc., ex certis tunc emergentibus legitimis causis, magna cum devocione ad civitatem Tholosanam translatum[77] ac inibi in quodam insigni jam constituto loco sive capella per abbatem dicti tunc monasterii repositum existat, quodque ex hujusmodi sancti Sudarii, ad quod continue utriusque sexus fidelium magna confluit populi multitudo, devocione, Redemptor ipse diversa ac grandia miracula in christifideles hujusmodi operetur dietim, ipsiusque loci sive capelle ac tanti preciosi jocalis sanctissimi Sudarii onera, reparaciones ac alia requisita concurrencia, abbas et monachi pro tempore existentes dicti monasterii, qui gubernacionem, custodiam et administracionem eorundem obtinent, exilitate ac diminucione fructuum, reddituum et proventuum ac aliarum facultatum ipsius monasterii, guerris, calamitatibus ac sinistris aliis eventibus, que partes illas diu (proch dolor) afflixerunt, attentis, supportare nequeant[78], nec ornamenta opportuna et condecentia obtinere, nec in divinis inibi deserviri facere, ut deceret, pariter valeant. [Supplicat Carolus, rex Francorum, propter hoc, ut capelle predicte perpetuis futuris temporibus plura beneficia usque ad summam 1000 scut. Auri antiquorum incorporentur, abbasque possessionem eorum apprehendere possit.] Concessum ut petitur de duobus non conventualibus dicti ord., vel etiam S. Benedicti ejusdem Sarlaten. dioc. Dat. Senis, septimo kal. aprilis, anno XIII.   1443, martii 26.

Suppl. Eugen. IV, n0 382, fol 31. « Ibid., fol. 30b le roi Charles VII adresse une supplique pour des indulgences en faveur des âmes charitables qui secourraient la chapelle de Toulouse, où se trouve le Suaire (même date). »

466. — « L'église paroissiale de Grèzes, au diocèse de Sarlat, du fait des guerres et autres calamités sévissant dans la région, manque totalement de paroissiens et, pour cela, a été, par l'évêque et le chapitre de Sarlat, réduite en un bénéfice perpétuel, dont les revenus annuels n'excèdent pas 40 livres tourn. Jean de Roffignac, chanoine de Reims, issu de famille noble, à qui le bénéfice a été conféré, demande à pouvoir le cumuler avec n'importe quel autre bénéfice ecclésiastique, quoique, si l'église en question retrouve des paroissiens, il ne puisse la desservir personnellement, car il est dans sa seizième année et il n'a pas reçu encore la prêtrise. Accordé, comme il est demandé, aussi longtemps que les paroissiens manqueront.                                                                                      1445, 13 novembre. »

Suppl. Eugen. IV, n° 401, fol. 182.

diocèse de limoges

661. — « Le monastère cistercien de Dalon, au diocèse de Limoges, a ses terres et biens détruits. »

B. P. Nuper monasterio de Dallone, Cistercien, ord. Lemovicen. dioc. per obitum quondam Stephani illius abbatis extra Romanam curiam defuncti vacante, devoti vestri conventus ejusd.... pro electione futuri abbatis die ad eligendum prefixa, ut moris est, convenientes in unum devotum vestrum Frenotum Helie, priorem prioratus S. Martini de Montepetroso, o. S. B., Ledoven. Dioc. in... abbatem concorditer postularunt[79]. Cum autem, P. S., dictum monasterium, quod retroactis temporibus in ejus fructibus etc. plurimum abundare eonsuevit, causantibus guerris, que partes illas in confinibus Anglicorum sitas plurimum afflixerunt, prout dietim affligunt, per maxime.... attenuatum, illiusque terre possessiones et bona destructa et alienata existant.... [Supplicat Karolus, Francorum rex, ut Frenotus, qui de magno et nobili genere existit, et cujus progenitores dictum monasterium fundarunt, et cujus frater consanguineus necnon affines eidem regi diversimode et fideliter dietim serviunt, cum predicto monasterio, cujus fructus 100 lib. turon. parv., prioratum predictum a monasterio S. Guillelmi de Desertis dicti o. S. B., Ledoven. dioc. dependentem, cujus fructus 60 libr. turon., retinere possit.] Concessum. Dat. Senis, tertio idus julii, anno XIII.          1443, julii 13.

Suppl. Eugen. IV, n° 384, fol. 242.

R. V.

Pour faciliter l'utilisation des extraits reproduits, nous avons dressé et nous donnons ci-dessous un index des noms de lieux cités, avec renvoi au numéro des pages du Bulletin où ils sont mentionnés.

Auberoche (com. Le Change), 70, 71,138.

Bars, Eglise, 141.

Bénévent (com. Saint-Laurent-des-Hommes), Eglise, 140.

Bergerac, Carmes, 70.

Bergerac, Eglise Saint-Jacques, 140.

Bergerac, Frères Mineurs, 70.

Bergerac, Frères Prêcheurs, 70, 140.

Bergerac, Prieuré de Saint-Martin, 70 et n° 3, 208.

Bergerac, Ville, 70, 73, 74, 138, 139, 140.

Boulazac, Eglise, 200.

Bourdeille, 138.

Brantôme, Ville et Abbaye, 73, 139, 203.

Cadouin, Abbaye, 72 et n° 3, 207, 208.

Chancelade, Abbaye, 70.

Charroux (com. Coulounieix), Léproserie, 202, 203.

Château-l’Evêque, Eglise, 75.

Châtres, Abbaye, 70, 203, 204.

Cubas (com. Cherveix-Cubas), Prieuré, 141.

Dalon (com. Sainte-Trie), Abbaye, 72, 142, 208, 209.

Fontaine (com. Champagne-Fontaine), Prieuré, 141.

Grèzes, Eglise, 208.

Lalinde, Ville, 70.

Le Bugue, Abbaye, 70.

Le Fleix, Prieuré, 75.

Ligueux, Abbaye, 70.

Lisle, 70.

Mareuil, Ville et Prieuré de Saint-Laurent, 74 et n° 7.

Moncaret, Prieuré, 205.

Monpazier, 138.

Monsac, 71.

Montignac (com. Menestérols-M.), 70.

Montignac-sur-Vézère, 138.

Montignac-sur-Vézère, Prieuré, 203.

Montpon, Ville, 139, 141.

Mouleydier, 139.

Nontron, Ville, 71.

Pellegrue (Gironde), 70.

Périgueux, Cathédrale de Saint-Etienne, 199.

Périgueux, Clarisses, 75.

Périgueux, Collégiale de Saint-Front, 199, 200, 201, 202.

Périgueux, Diocèse 71, 197, 198, 199.

Périgueux, Ville, 70, 73, 74, 135, 136, 137, 138, 139, 197, 198, 199.

Peyrignac, Prieuré, 204.

Preyssac [d'Agonac] (com. Château-l'Evêque), Eglise, 75.

Ramefort (com. Valeuil), Château, 73.

Roufignac, Eglise, 200.

Roussille, Château (com. Douville), 138.

Saint-Amand-de-Coly, Abbaye, 207.

Saint-Astier, Ville et Abbaye, 70, 138, 140, 141, 204, 205.

Saint-Cyprien, Prieuré, 140.

Saint-Jean-de-Côle, Prieuré, 204.

Saint-Laurent-des-Hommes, Eglise, 140.

Saint-Louis, 70.

Saint-Pardoux-la-Rivière, Dominicaines, 71.

Sarlat, Eglise, 72, 140, 206.

Sarlat, Ville, 139.

Sourzac, Prieuré, 203.

Terrasson, Abbaye, 72 et n° 2, 206, 207.

Thiviers, Hospice et Chapelle, 205, 206.

Tourtoirac; Abbaye, 70, 71.

Trémolat, Prévoté, 140 n° 5.

Vauclaire (com. Menestérols-Montignac), Chartreux, 141, 205.

Vergt, Eglise, 141.

Villac, Paroisse, 75.



[1] Par le P. Henri Denifle, O. P. (Mâcon, Protat, in-8°, 1897).

[2] Par le P. Henri Denifle, O. P. (Paris, Picard et fils, in-8° 1899).

[3] Petite chronique de Guyenne, éd. G. Lefèvre-Pontalis dans la Bibl. de l'Ecole des Chartes, t. XLVII, p. 6l et 69. Le comte y trouvait beaucoup de richesses, d'après Murimulh, Contin. Chron., éd. Thompson, p. 189, et Kaighton, I.eycestren. Chron., éd. Lumby, II, p. 132. Les noms des prisonniers dans l’Appendix ad Murimuth, p. 249.

[4] Murimuth, op. cit., p. 189.

[5] « Edificia... sunt propter eorum vetustatem in parte destructa, collapsa et quamplurimum ruinosa ». Beg. Vat. Urb. V, n° 253, fol. 111°, ad. an. 1364, jul. 12. On lit, d'autre part, dans les Suppl. Eugen IV, n° 369, fol. 36k, 2<j3b : « Monasterium S. Martini de Brageraco, per priorem O. S. B. gubernatum, Petragoricen. Diœc. a Rolando Karoli Magni Romanorum imperatoris et Francie regis nepote opulenter constructum et dotatum, propter guerrarum turbines aliosque sinistros eventus desolatum et ruinosum et in fructibus dominatum, ita ut prior cum quatuor religiosis vivere non possit » (1441, sept. 9 et 28). Cité dans Denifle, La Désolation..., I, n° 400. V. pl. loin sous ce n° quelques autres détails. Cf. Les jurades de la ville de Bergerac, I, p. 64 et suiv.

[6] Rob. de Avesbury, De gestis mirabil. reg. Edwardi, éd. Thompson,, p. 356; Bertrandy, Etude sur les chroniques de Froissart, Guerre de Guienne, p. 56, 63, 67 ; S. Luce clans Froissart, III, p. xiv.

[7] Bertrandy, op. cit., p. 69, 72.

[8] Murimuth, op. cit., p. 190. Voy. Avesbury, op. cit., p. 356; Villani dans Muratori, Scriptores, etc., XIII, p. 297. Ils nomment les plus renommés prisonniers. Voy. Hist. gén. de Languedoc, IX, p. 577, note (de A. Molinier).

[9] Petite chronique de Guyenne, 1. c., et Froissart, 1. c., p. XVI, note 3.

[10] Murimuth, 1. c.

[11] Murimuth, op. cit., p. 217.

[12] Les sœurs sont « propter guerras, que noviter circa castrum Nontronii, quod proximum est eorum monasterio, et locis circumvicinis [ingruerunt], notabiliter depauperate  » (Suppl. Clem. VI, n° 13, fol. 71, ad. an. 1347, jun. 30.)

[13] Suppl. Clem. VI, n° 6, fol. 76, ad an. 1345, mart. 9.

[14] Suppl. Innocent. VI, n° 23, fol. 93', ad an. 1353, mart. 10: «...Guerre abbatiam illam quasi destruxerunt, adeo quod abbas et conventus dicti monasterii non habent de quo valeant sustentari.

[15] Sur l'Archiprêtré de Vélines, v. dans le même ouvrage, chap. 111, parag. 5 : Arnaud de Cervole, archiprêtre de Vélines, clerc et brigand ; son invasion en Provence, ou l'auteur discute certaines opinions de Chérest (L'Archiprêtre, épisodes de la guerre de Cent Ans au XIVe siècle, 1879)et de Siméon Luce (Froissart, V, pp. xxiv, note 1, et Du Guesclin, p. 328).

[16] Suppl. Clem. VI, n° 19, fol. 52, ad an. 1349, jun. 21.

[17] Ibidem, n° 22, fol. 144b, ad an. 1352, octob. 7 : «... Dictum monasterium propter guerras, que ibidem diutius viguerunt et adhuc vigent, est quasi destructum... ».

[18] « Supplicat S. V. T. episcopus Albanen., quatenus monasterio Caduini, Ord. Cist., quod lapso tempore hujusmodi guerre turbine, edificiis, bonis et, redditibus, exstitit quanplurimum devastatum, ut michi constat oculata fide..., in quo Sudarium, cum quo corpus Christi, cum pro nostra redemptione mortem pertulit, fuit involutum, ut pie creditur, honoritico reservatur. [De indulgentiis.] [Suppl. Innocent. VI, n° 29, fol. 292b, ad an. 1358, septemb. 30.)

[19] Suppl. Clem. VI, n° 12, fol. 34, ad an. 1346, septemb. 15: «... Abbas et conventus... lamentabilem predicti monasterii dampnificationem ex variis infortunis guerrarum in suis membris illatis causatam necnon et debita quibus ipsum monasterium est in Rom. curia et alibi obligatum, humiliter ostendendo.... ; si nemora... que propter antiquitatem quasi nullius valoris existunt, scindantur et vendantur, seu aliter in utililatem dicti monasterii convertantur, de emolumento lignorum..., et sinon in toto, saltem in parte, poterit subveniri, eademque nemora erunt in brevi ..... in melius renovata... ; emolumentum terrarum, que ad manum ipsorum sunt, in earumdem terrarum cultura quasi expenditur... ; major utilitas sine comparatione provenit monasterio de terris... in dictis grangiis et locis infeodatis, quam de illis que ad manum monasterii, licet majoris quantitatis sint, remanserunt... ».

[20] Suppl. Innocent. VI,. 29, fol. 210, ad an. 1358, jul. 12 : « Nonnulla loca, possessiones et jura capta, occupata et dissipata existunt per nonnullos Gallicos et Anglicos. Abbas et monasterium graviter sunt ite pauperati propter dictam guerram... ».

[21] Avesbury, op. cit., p. 456 : « Post festum Purificationis Virginis gloriose.» Voy. encore Le Prince Noir, Poème du héraut Chandos, éd Michel, v. 690 et suiv., et S. Luce dans Froissart, V, p. II, note 2. [Il s'agit en réalité de la Cité (voy. mon Histoire de la ville de Périgueux; etc., p. 165), dont la prise peut être ainsi datée avec une certaine précision, R. V.]

[22] Eulogium, Chron. ab orbe condito ad an. 1366 a monacho quodam Malmesburiensi exaratum, éd. Heydon, III (London, 1863). p. 215-222.

[23] « Movente se domino principe versus torram Galliarum de Brigerake die jovis, hoc est quarto die mensis augusti, super terram Francie equitando .. », etc.

[24] «Ad villam que fuit episcopi de Petragor... sedes ibi fuit cathedralis...

[25] Kervyn de Lettonhove, dans son édition de Froissart (V, p. 524 et 544) et S. Luce, dans la sienne (V, p. II et suiv.), donnent par erreur Brantôme comme première étape du Prince.

[26] V. Dessalles, Périgueux et les deux derniers comtes de Périgord, (1847), p. 47, et Lacoste, Histoire générale de la province de Quercy, III, p. 163.

[27] V. ci-dessus, p. 70.

[28] Cf. E. Labroue, Bergerac sous les Anglais (Bordeaux, 1893), p. 64, 65.

[29] Entendez la Cité (R. V.).

[30] V. ci-dessus, p. 73.

[31] D'après Dessalles, ouv. cité, p. 50 et suiv. [La Cité dut être reprise, non en 1357, mais à  la fin de 1356. V. mon Histoire de la ville de Périgueux, p. 107. R. V.]

[32] Suppl. Innocent. VI, n° 129, fol. 199, ad an. 1358, jun. 23 : « Significat S. V... frater Guillelmus Estornell, prior prioratus de Marolio, O. S. B., Petragoricen. dioc., quod ecclesia ac claustrum et edificia dicti prioratus, qui in honorem S. Laurentii fundatus existit, tam occasione guerrarum et Anglicorum, qui dictum prioratum tenuerunt occupatum, quam alias, destructa et diruta adeo existunt, ac reliquiis, caticibus, libris et ornamentis sacerdotalibus et aliis spoliata, quod prior... et alie necessarie persone de gentes ibidem, necnon parrochiani et alii confluentes ad ecclesiam et prioratum predictum pro missis et aliis divinis officiis audiendis sacramentisque ecclesie recipiendis, commode et tute ibidem esse non possunt. [De indulgentiis cum eleemosynis.] Fiat. Dat. apud Villamnovam Avenion. dioc., IX kal. julii an. VI. »

[33] Reg. Aven. Innocent. VI, n° 24, fol. 546b.

[34] Suppl. Innocent. VI, n° 29, fol. 221, ad an. 1358, jul. 17.

[35] Suppl. Urb. V, n° 39, fol. 34b : « Occasione guerrarum que in illis partibus per inimicos pacis temporibus preteiitis invaluerunt ».

[36] Ibid., fol. 205, ad an. 1364, januar. 10.

[37] Sur les détails, voy. Dessalles, Périgueux et les deux derniers comtes du Périgord, p. 87 et suiv., 89 et suiv, 92 et suiv.

[38] Ibidem, p. 93 et suiv.

[39] Reg., Aven. Urbani V, n° 22, fol. 356b : « Urbanus episcopus servus servorum Dei dil. fil. Johanni tit. Sancti Marci presb. Avinione commoranti, .salutem, etc. Exhibita nobis pro parte majoris, consulum et Communis Civitatis et Ville Petragoricen. nobis nuper petitio continebat quod, dudum dicta Civilate diuturnis temporibus, saltem a tempore quo fuerat per Anglicos, guerris ultimis inter reges Francie et Anglie qui tunc erant vigentibus proxime finitis, hostiliter occupata, Civitas ipsa fere exstitit extunc inhabitata, et nunc est prorsus depopulata, muris et fortaliciis ejusdem protunc integris remanentibus, inibique Anglici et capitales inimici prefatorum Ville et Communis nuperrime congregantes et recipientes exinde totam illam patriam quasi per quatuor leucas circunquaque devastarunt, incendia, strages in et extra sacra loca et alibi nefarie ponentes et committentes atque innumerabilia mala et scelera perpetrantes ibidem ; ipsi vero inimici expost recedentes abinde, quamplures feroces et mortales minas eisdam Ville et Communi occasione fortalicii predicte Civitatis inferre publice et palam se jactarunt, prout incessanter dictas minas nituntur effectui mancipare. Postmodum vero venientibus ad dictas Civitatem et Villam nonnullis gentibus, de car. in Christo filii nostri Caroli regis Francorum yllustris mandato, pro faciendo ex parte ipsius regis quasdam requestas seu petitiones Communi predicto ac expunendo certa pacta per ipsos reges in tractatu sue pacis juramento firmata, ipse gentes sic in dicta Villa degentes causa superioritatis ad dictum Francorum regem in Villa eadem spectantis, vinum, bladum et quedam alia bona ven. fr. nost. Petri episcopi Petragoricen. ac etiam dil. fil. Arnaldi Ruli canonici Petragoricen. et quarundam aliarum ecclesiasticarum personarum, citra tamen ipsorum Ville et Communis consensum et voluntatem et culpam omnimodam, pro suis victualibus ceperunt, domusque et habitacio episcopalis predicte Civitatis (quam dilecti filii nobiles Edvvardus princeps Vallie et Aymo ejus frater antea consueverant in suis adventibus frequenter inhabitare) et quedam alie domus personarum ecclesiasticarum per nonnullos dictis Villa et Communi ignotos fuerunt combuste et aliqui parietes diruti, ne de cetero prefatus princeps seu ejus gentes (dictam Villam penitus extirpare et populum ipsius Ville immaniter consumere anelantes) possent ibidem recipi neque ullatenus more hostili adunari. Quodque postmodum prefatus episcopus, tam vigore constitucionis, ut dicebat, Ad reprimendas, quam etiam suarum sinodalium constitucionum, nullis citacione aut monicione vel declaracione quibus vis previis, sed juris ordine penitus pretermisso, majorem, consules, Civitatem et Villam ac Commune predictos (super premissis penitus innocentes) de facto supposuit ecclesiastico interdicto ac contra ipsos majorem, consules et Commune excommunicacionis sentencias voluntarias et repentinas, prout sibi placuit, promulgavit et easdem tamdiu tenere et valere voluit et mandavit, quousque de dampnis sibi et ecclesie sue illatis, esset pecuniariter et integre satisfactum. Et quod licet idem episcopus per dil. fil. majorem et Sancti Frontonis et ecclesie Petragoricen. capitula, necnon Predicatorum et Minorum ordinum Petragoricen. fratres, ac nobilem virum Arnaldum de Yspania, militem, capitaneum dicte Ville (qui quidem miles dicta dampna per prefatum Carolum regem Francorum debite et cum effectu obtulit facere resarciri) fuerit sepissime requisitus ut dietum interdictum suspendere vellet, hujusmodi interdictum suspendere recusavit, sed illud se non remoturum promisisse dicitur principi memorato, ut amplius dicti Villa et Commune pregravarentur. Quapropter prefati major, consules ac Commune, necnon centum et quinquaginta persone ecclesiastice Deo servientes et alie persone seculares utriusque sexus, que ultra duodecim milia existunt, a divinis officiis et sacramontis ecclesiasticis per dimidium annum et ultra sunt distracti ac multi decedentes ibidem in campis silvestribus atque terris more bestiarum sepulti, in fidei catholico immensam perniciem, dictorum majoris, Consulum et Communis prejudicium et scandalum plurimorum. Propter que, pro parte dictorum majoris, consulum et Communis.... ad sedem apost. exstitit appellatum ….. [Mandat cardinali ut duas partes ad composicionem et concordiam inducat.] Dat. apud Montemflasconem non. Maii anno octavo. » Ibid., fol. 415,1a même bulle « Ad futuram rei memoriam », et sous la même date.

[40] C'est à tort que le P. Dupuy, L'Estat de l'église du Périgord (Périgueux, 1629), II, p. 119, et ensuite le Gall. christ., II, col. 1479, prétendent que la maison épiscopale fut brûlée et démolie seulement en 1377. L'interdit fut suspendu pendant six mois par Grégoire XI, le 24 janvier 1371 (Reg. Vat., n° 282, fol. 120). On est revenu plusieurs fois sur cette affaire, et, le 17 août 1375, le même Pape dit que, d'après la relation da l'évêque, « major et consules quandam domum sitam in Civitate prefata ad mansam episcopalem pertirnentem diruerunt «, et, à cause de la peste, il suspend une autre fois l'interdit (ibid., n' 286, fol. 149b).

[41] Cf. Dessalles, op. cit., p. 112. [Le chiffre ainsi donné pour la population de Périgueux en 1370 nous paraît avoir été fort exagéré, sans doute pour les bosoins de la cause. R. V.]

[42] Ibid., p. 89 et suiv. Cf. S. Luce, Froissart, VII, p. lxix et suiv.

[43] Cf. Dessalles, op. cit. p. 91.

[44] Cf. S. Luce, Froissart, VII, p. CII note.

[45] Froissart, éd. S. Luce, VII, p. C, note 3.

[46] Ibid., p. CI, note 2.

[47] Voy. la lettre dans les Jurades de la ville de Bergerac (Bergerac, 1892), p. 34 et suiv. Cf. encore Labroue, Bergerac sous les Anglais (Bordeaux, 1893), p. 84 et suiv. La lettre devait servir de sauf-conduit aux consuls de Bergerac, pour porter des vivres à Du Guesclin, alors devant Mouleydier, pendant les trêves. Cetle lettre est du « mercredy XIJe jour de mars mccclxxv » (a. st.).

[48] Aymeric de Peyrac, Vit. Urb. V, dans Actes et documents concernant Urbain V, rec. Albanès, I, p. 64.

[49] Froissart, éd. S. Luce, VII, p. CIX, note 2.

[50] G. Lefèvre-Pontalis dans Bibl. de l’Ecole des Chartes, t. XLVII, p. 74 ; L. Mirot, Sylvestre Budes, p. 7, note 2 ; Terrier de Loray, Jean de Vienne, p. 54, note 3, identifient à tort « Montpaon » avec Montpaon-en-Rouergue (Aveyron, arr. de Saint-Affrique).

[51] Lot-et-Garonne, arr. et cant. de Marmande.

[52] Froissart, éd. S. Luce, VIII, p. 13, et Mirot, loc. cit.

[53] Suppl. Urban. V, n° 41, fol. 130, ad an. 1365, jun. 22: « Supplicant S. V. episcopus et capitulum Sarlaten. ut, cum ecclesia vestra Sarlaten., O. S. Ben., propter vetustatem disposita sit ad ruinam, nisi celeriter occurratur, ipsique reparacioni juxta eorum possibilitatem affectent dare operam et intendant, et ad id propter guerras et malitiam temporis, que in illis partibus longo terapore viguerunt, dicti episcopi, capituli et ecclesie non suppetunt facultates ..... [Petunt licentiam applicandi operi fabrice pred. reparacionis fructus nonnullorum beneficiorum secularium et regularium.] Habeant fructus beneficiorum vacancium in civitate et dioc. usque ad quatuor annos in illis, dumtaxat in quibus sedes apostolica non recipit primos fructus. — Item petunt indulgencias cum eleemosynis, ut hujusmodi fabrica... facilius valeat consummari. Fiat de anno et XL in forma.— Dat. Avinione X kal julii an. III. »

[54] Denifle, La désolation des églises, I, n° 463. V. pl. loin sous ce n°.

[55] Reg. Aven. Clément. VII, n° 22, fol. 299.

[56] Reg. Aven. Innocent. VI, n° 28, fol. 379 : « S. Laurentii mart., de Pradors et de Benavent ».

[57] Supp. Urban. V, n° 39, fol. 174, ad an. 1364, januari 23: « Prepositatui de Themolaco (Trémolat), O. S. Ben., propter vicinorum malitiam destructionis periculum imminet. »

[58] Reg. Aven. Gregor. XI, n° 1, fol. 459, ad an. 1371, jun. 1.

[59] Ibidem, 13, fol. 286b, ad an. 1372, jun. 26.

[60] Arch. Vat., Collector, n° 37, fol. 8, ad an. 1382, martii 24.

[61] Denifle, La désolation des églises, I, n° 404. V. pl. loin sous ce n°.

[62] Reg. Aven. Gregor. XI, n° 25, pl. 196, ad an. 1375, jul. 6: « Dil. Filio priori et conventui domus Vallisclare, Cartusien. ord., Petragoricen. Dioc. salutem, etc ….. Sincere devotionis.... Sane dudum pro parte vestra nobis exposito quod vos et domus vestra Vallisclare, propter guerrarum discrimina, que in partibus illis diutius viguerunt et adhuc vigebant, et presertim ex eo quod locus Montispavonis, Petragoricen. Dioc. in quo magnam partem bonorum vestrorum, pro ipsorum tuitione, reposueratis, obsessus at demum destructus exstiterat, ac omnia bona ipsa necnon redditus et proventus ad vos et domum ipsam pertinentes, paucis exceptis, perdita exstiterant, aceo depauperati eratis quod non habebatis unde possetis congrue sustentari.... [Cum pontifex, ad eorum preces, parrochialem ecclesiam de Roqueta, dictae diocesis, ad praesentationem praepositi monasterii de Paunato, O. S. B., praefatae diocesis pertinentem, ipsis et domui suae ad certum tempus nondum lapsum jam antea univerit, et unionem hujusmodi, non obstante generali revocatione talium unionum, confirmaverit, ipsamet unio valeat et effectum secim sequatur.] Dat. apud Villamnovam, Avinionen. dioc, II non. julii anno V. »

[63] Voy. Edouard, Fontevrault (1893), I, p. 301 ; II, p. 347.

[64] Reg. Aven. Clément. VII, n' 18, fol. 557b, ad an. 1380, jun. 14.

[65] Reg. Aven. Clément VII, n° 20, fol. 327, ad an. 1380, maii 5 : « Universis Christi fidelibus, etc. Licet is etc. Cum itaque.... parrochialis ecclesia loci de Bartz, Petragoricen. Dioc. in honorem Sanctorum Petri et Quiterie dedicata, in qua, suorum precaminum interventu, Deus multa miracula cotidie, prout asseritur, dignatus est fieri manifeste, Anglicorum inimicorum regni Francie incursibus exposita, a triginta annis citra vel circiter per inimicos eosdem fuerit circumdata et destructa ac multis suis bonis et jocalibus spoliata. [De indulgentiis cum eleemosynis.] Dat. Avinione III non. maii an. II. »

[66] Reg. Aven. Gregor. XI, n° 13, fol. 217, ad an. 1372, januar. 11.

[67] Reg. Vat. Urban. V, n° 254, fol. 48, ad an. 1365, febr. 7 : « Ad futuram rei mem. Apostolice sedis, etc. Sane peticio pro parte Bernardi abbatis et conventus monasterii Dalonis, Cist. ord., I.emovicen dioc., nobis nuper exhibita, continebat quod dictum monasterium et ipsius grangie, propter guerras que a XX annis citra et ultra in illas partibus viguerunt, adeo depauperata et in suis facultatibus destituta existant, quod in ipso monasterio, in quo octoginta religiosi... esse eonsueverunt, decem religiosi qui, dicto abbate computato, inibi ad presens dumtaxat existunt ..... vix possunt sustentari, hospitalitatem tenere et alia onera.... supportare. [Ad ipsorum preces remittit eisdem medietatem summae 420 libr. turon. parv. per eos debitam pro XIV annis Camerae apost. ratione tricesimae reddituum eccles. per Clementem VI impositae personis ecclesiasticis regni Franciae, eosdemque ad triennium a solutione alterius medietatis dictarum 420 librarum liberat] Dat. Avinione VII idus februarii an. III. » Quant au XVe siècle, voy. Denifle, La désolation des églises, I, n° 661 (infra, sous ce n°).

[68] « Hélie de Bourdeille, de l'ordre des Frères Mineurs, bachelier en théologie, appelé à l'évêché de Périgueux le 17 novembre 1437, reçoit une dispense d'âge de trois ans (Arch. Vat. Oblig. n° 66, fol. 33b), est transféré le 13 mai 1468 au siège archiépiscopal de Tours (Oblig. N° 83, fol. 10), revêtu de la pourpre cardinalice le 15 novembre 1483 (S. Luciae in Silice, arm. XXX, n° 52, fol. 67b). Les assertions à cet égard de Dupuy, L'estat de l'église du Périgord (1029), II, p. 136, 140, 236, du Gallia Christiana, II, col. 1480, sont erronées (et de même celles de Gams, Ser. episc, p. 598) : en effet, elles assignent comme date de la nomination d'Hélie de Bourdeille à l'évéché de Périgueux l'année 1417 (ainsi dans les Acta sanctorum, Octob., XI, p. 404), et, de 1437 à 1447, mentionnent quatre autres évêques, Hélie Serven, Pierre de Durfort, Raymond, Geoffroy. Ces quatre évêques doivent être tous écartés et Hélie de Bourdeille, seul, retenu.

[69] « Sur saint Front, voy. Acta Sanctorum, Octob., XI, p. 392 et suiv. ; sur saint Mémoire, ibidem, Maii, VI, p. 370, et dans notre Bulletin, Contribution à l'hagiographie périgourdine : les Miracles de saint Mémoire, t. XXVI (1899), p. 488-490. Duchesne, Fastes épiscopaux, I, p. 23, écrit justement au sujet de saint Front que la date en est indéterminée, et trouve la première mention du siège épiscopal de Périgueux en 301 (ibidem p. 30). Cette opinion n'était pas celle des Bollandistes eu 1870, mais elle paraît l'être aujourd'hui. »

[70] « Bertrand d'Arpajon, prévôt de Beaumont, au diocèse de Vabres, fut évêque de Périgueux à partir du 14 mars 1414 (Reg. Lat. Joh. XXIll, n° 170, fol. 295). Dupuy, L'estat de l'église du Périgord, II, p. 130 et 236, et le Gall. Christ., II, col. 1480, placent son pontificat seulement en 1431. »

[71] « Cette église était appelée abbaye et la dignité principale, c'est-à-dire la dignité abbatiale, était unie à la mense épiscopale de Périgueux; la seconde dignité, la chantrerie, à cause de la diminution des revenus, vaquait depuis un temps immémorial (Reg. Lat. Joh. XXIII, n° 379, fol. 437, ad ap. 1442). »

[72] » Pierre de Saint-Astier, entré dans l'ordre des Frères Prêcheurs après son abdication de l'épiscopat, eut, en 1261, l'intention de transférer le corps du saint. Voy. Gall. Christ., II, col. 1471 ; Act. SS., I. c., p. 403. Mais 1a translation ne fut effectuée qu'en 1463. Voy. Dupuy, 1. c., p. 150 et suiv. »

[73] Charroux, canton de Coulounieix. Ancienne léproserie, sur la rive gauche de l'Isle, au bas d'Ecornebeuf (De Gourgues, Dict. top., où la forme donnée par l'acte analysé (de Carroleis) manque d'ailleurs). Classée comme monument historique, elle appartient aujourd'hui à notre confrère, M. Didon.

[74] « Ce saint n'est pas indiqué par le P. Dupuy, ouv. cité, II, p. 234, parmi les saints du Périgord. La forme usuelle du nom est Clodoaldus (Cloud). Cloud est un saint du pays de Paris, »

[75] « Ce personnage et son prédécesseur, Jean Lavada, mort avant 1426, manquent dans le Gall. Christ., II, col. 1504, parmi les abbés. »

[76] « Cet abbé, aussi bien que le suivant, Louis, manquent dans le Gall, Christ., II, col. 1534 ».

[77] « L'abbé Bertrand de Molinis, à la fin du xive siècle, dans la crainte que le Suaire ne fût ravi au temps de la guerre et du schisme, le transporta à Toulouse; il fut replacé à Cadouin seulement sous Louis XI. Voy. la bibliographie de la question dans U. Chevalier, Répertoire des sources histor., Topo-Bibliographie, p. 539. »

[78] « L'abbaye de Cadouin obtint l'union du monastère cistercien de N.-D. des Feuillants (c" La Bastide-Clermont, Haute-Garonne), au diocèse de Rieux. »

[79] Cet abbé manque dans les listes du Gall. Christ., II, col. 628.

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