Source: Bulletin SHAP, tome VIII (1881), pp.
521-523
LETTRES D'HENRI IV ET D'HENRI III
A M. DE BEAUFORT.
LETTRE D'HENRI IV.
Monsr de Beaufort, nous ne sommes pas seullement naiz pour
nous, mais pour servir sur toute (sic) la patrie ; et tant plus nous nous apercevons que les
nouveautez s'y engendrent, tant plus devons nous vueiller à sa conservation.
Vous avez jusques icy marché sincèrement en toutes voz actions, continuez, je
vous prie, et asseurez ung chascung que je ne hay rien tant que les changerons,
contre lesquelz je tourneray toujours mes moiens et mes forces ; et au
contraire, je les enploieray pour la conservation des bons, du nombre desquels
je vous tiens, et comme je vous prie faire estat de ma bonne vollonté, comme de
Vostre byen bon et asseuré amy.
Henry.
A Chaut, ce XXIe
mars 1589.
La subscription est simplement :
A Monsr de
Beaufort.
Hauteur
du papier 11 pouces.
Largeur 7 1/2 pouces.
Le sceau est entièrement deffait,
ainsi que le papier du fermoir.
La formule : Vostre byen bon et asseuré amy, est de la main du roi. Visé Montozon.
Le dernier chiffre de la date a été altéré. Je crois
cependant que c'est un 9, sans pouvoir l'affirmer.
LETTRE D'HENRl III.
Monsr de Beaufort, le sieur conte (sic) d'Escars
m'a tesmoigné la bonne volonté que vous avez à mon service, et la preuve que vous
en avez rendu par le soing et diligence dont vous avez usé pour maintenir ma
ville de Périgueux en mon obéissance, ce que j'ay esté bien aise d'entendre,
comme j'ay à plaisir de congnoistre (sic)
ceulx qui me sont bons et
affectionnez serviteurs, du nombre desquelz ayant si bonne occasion de vous
tenir, je vous av bien voulu asseurer par la présente du gré que je vous en
sçay, et vous exhorter de continuer ceste dévotion à mondit service, croiant que vous ferez chose qui me
sera très agréable et dont j'auray bonne souvenance pour la recongnoistre en ce
qui sera pour vostre bien et avancement, priant Dieu, monsr de Beaufort, qu'il vous ait en sa saincte garde.
Escript à Tours, ce XVIIe jour d'avril 1589.
Henry.
La subscription est : A Monsr de Beaufort conseiller en mon conseil d'Estat, et cappitaine de
cinquante hommes d'armes de mes ordonnances.
Hauteur du papier 1 pied.
Largeur 7 pouces 8 lignes.
Traces du sceau dont il ne reste
rien, pas plus que du fermoir.
Visé Montozon commissaire (pour la recherche de la noblesse).
Le dernier chiffre a été altéré. Je
crois qu'au lieu du 9 il faut y reconnaître un 8.
Ces deux lettres communiquées en originaux par M.
Henri de Jay, comte de Beaufort, le 20 janvier 1842, ont été transcrites et
collationnées avec le plus grand soin par nous Joseph de Mourcin, conseiller de
préfecture, membre de plusieurs sociétés savantes françaises et étrangères,
correspondant du ministère pour les recherches historiques.
Périgueux, le 20 dudit mois
de janvier 1842.
De Mourcin.
Deux planches accompagnent celle livraison. — La 1re, représente un Chapiteau
roman de
l’église de Saint-Jean-de-Côle (XIe siècle); — la 2e, le
Château de Bruzac (XVe siècle).
Vu : Le
Secrétaire-Général, Ferd. VILLEPELET.
Le gérant responsable : A.
DELFOUR.