Titres et documents

concernant

le Limousin et le Quercy

du temps des papes d’Avignon, d’après les archives du Vatican

par M. l’abbé Albe, chanoine.

 

Extrait du bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze. 1905 (t. 27)

 

 

 

I. L’héritière de Castelnau-Montratier et le pape Clément VI (1346-1348)

PIECES JUSTIFICATIVES

1. Lettre à Catherine de Penne

2. Lettre à Boniface de Durfort

3. Lettre à Raymond-Bernard de Durfort

4. Lettre de Clément VI au duc de Normandie

5. Lettre au chancelier de France, Jean de Marigny

6. Lettre au conseiller du roi, Louis de Vaucernon

7. Lettre au sénéchal de Beaucaire

8. Lettre au comte de l’Ile

9. Lettre au roi de France

 

II. Les religieuses de Coyroux, près d’Obasine (1345-1355)

PIECES JUSTIFICATIVES

1. On demande l’union de Cressensac à Obasine pour les besoins de Coyroux

2. Le procès au sujet de l’union de l’église de Cornac

 

III. Lettres du pape Clément VI en faveur de Limousins

1. Lettres de recommandation pour Bertrand de Cosnac, trésorier du pape.

2. Dilectis filiis univ. nobilibus Castellanie Turenne Lemov. dio.

3.

4.

5. Lettre de recommandation en faveur d’Hugues de Cros, chevalier limousin.

 

IV. Clément VI et la châtellenie de Caylus donnée au vicomte de Turenne (1350-1353)

PIECES JUSTIFICATIVES

1. Lettre au sénéchal Arnaud d’Espagne pour recommander les envoyés du vicomte de Turenne.

2. Recommandation adressée à Raoul de l’Isle, trésorier du roi en toulousain. Lettre un peu générale

3. Nouvelle recommandation au sénéchal à l’occasion du départ de Raoul de l’Isle.

4. Lettre à Raoul de l’Isle pour lui recommander de nouveau l’affaire et qu’il ait pleine confiance en ce que lui dira Charles Jorri, sergent d’armes.

5.

6. Aux nobles de Caylus.

7. Lettre au nouveau sénéchal, Gui Sénéchal, afin qu’il fasse livrer le château de Caylus à Guillaume de la Roque, procureur du vicomte de Turenne.

7 bis.

7 ter.

8. Lettre au vicomte de Caraman lui annonçant la cause du retard, qui est la maladie de Guillaume-Roger et lui recommandant les envoyés.

9. Nouvelle recommandation auprès de Raoul de l’Isle en faveur des nouveaux envoyés à Caylus, Aymar d’Aigrefeuille et Charles Jorri.

10. Lettres du 16 novembre 1351

11. Lettre au châtelain de Caylus pour qu’il livre la place aux envoyés du vicomte de Turenne.

12. Lettre aux consuls de Caylus pour les engager à bien recevoir les envoyés du vicomte. Leurs franchises seront conservées et on leur donnera d’autres privilèges.

13. Lettre à Gui Sénéchal pour lui recommander Adhémar d’Aigrefeuille, Guillaume de Chaunac et Charles Jorri.

13 bis. Lettre à Bertrand de Carit lui recommandant Gisbert de Vayrac qui se rend à Caylus.

14. Lettre au prieur de Saint-Antonin.

15. Aux consuls et habitants de Caylus pour les remercier de l’accueil fait aux gens du vicomte, leur promettre récompenses, les mettre en garde contre certaines gens qui les exploitent et voudraient les faire révolter, leur recommander Hugues de Cosnac, envoyé comme gouverneur.

16. Lettre à Pierre Revel, juge de la châtellenie, pour le remercier de ce qu’il a fait pour le vicomte et lui recommander Hugues de Cosnac et Charles Jorri.

17. Souillac et la vicomté de Turenne.

18. Aux consuls de Caylus pour leur dire que leurs demandes ne pourront être examinées qu’au retour du vicomte de Turenne qui est en France, mais qui va revenir bientôt car les ennemis ont occupé Souillac et menacent les environs. De même ils ont occupé La Française, que les habitants de Caylus veillent pour n’être pas surpris eux aussi.

19. Lettre d’Innocent VI aux consuls de Caylus pour les engager à la concorde avec le vicomte de Turenne.

20. Lettre d’Innocent VI au chancelier de France pour qu’il agisse auprès du roi afin que celui-ci ne révoque pas le don qu’il avait fait de Caylus au vicomte de Turenne.

 

V. Le pape Grégoire XI et les remparts de Montvalent

PIECES JUSTIFICATIVES

Première partie

1. Quittance de Jean Chaumet

2. La procuration de Jean Chaumet

a) Lettre du vicomte de Turenne

b) Lettre du trésorier du Pape

c) Lettres de Barban et Lacoste se déchargeant sur Jean Chaumet

Deuxième Partie

1. Quittance des deputés de Montvalent

2. Procuration des députés de Montvalent

 

VI. Le Pape Grégoire XI et le doyen de Souillac

PIECES JUSTIFICATIVES

1. Lettre de Grégoire XI à l'abbé de Souillac pour qu'il chasse ses parents du château, qui ravagent les terres de la vicomté.

2. Nouvelle injonction faite au doyen de Souillac

 

VII. Les papes d'Avignon et l'acquisition de Gramat par la maison d'AigrefeuilIe (1366-1373)

PIECES JUSTIFICATIVES

1. Le pape Clément VI fait solder le legs de Pierre de Castelnau, évêque de Rodez, en faveur de sa soeur et de ses nièces de Gramat

2. Lettre de Grégoire XI à Pierre de Sortenac et à Jean Rolland

3-4-5. — Lettres de recommandation d'Urbain V en faveur de Jean d'Aigrefeuille, à Gramat

3. Lettre au Prince Noir

4. Au sénéchal du Quercy

5. Au chancelier du Prince Noir

6 à 11. — Lettres d'Urbain V au sujet de la baronnie de Gramat disputée par la dame de Luzech

6. A Bertrand de Terride

7. A Jean de Castelnau-Bretenoux

8. A l'évêque de Cahors,  Begon de Castelnau-Bretenoux

9. Au cardinal Raymond de Canillac

10. Au prince de Galles

11. Au chancelier du Prince Noir, Jean de Harewel

12. Nouvelles recommandations d'Urbain V au prince de Galles en faveur de Jean d'Aigrefeuille

13. Mêmes recommandations au chancelier du prince de Galles

14. Payement fait à Jean d'Aigrefeuille qui sert pour le pape dans la brigade de Raymond de Turenne

15. Grégoire XI écrit aux chefs de bandes d'épargner Gramat

16.

 

 

 

I

L’héritière de Castelnau-Montratier et le pape

Clément VI (1346-1348)

 

Dans son excellente Histoire de la baronnie de Castelnau-Montratier, M. Limayrac nous dit que « Jean Ratier IV étant décédé en 1344 des suites d’une blessure qu’il avait reçue en Guienne, Ratier V et sa sœur Hélène furent placés sous la tutelle de leur mère et qu’Hélène fut enlevée à l’âge de six ans par Jean d’Arpajon, vicomte de Lautrec, pour être épousée à l’insu de sa famille ... Sur la plainte de la famille Ratier, « le Roi », dit le P. Anselme, donna ordre le 13 février 1347, de rechercher Hélène et de la retirer d’auprès de Jean d’Arpajon. Ce seigneur ... porta ses plaintes au Parlement en 1349 de ce que Géraud de la Barre (sic) l’avait assiégé avec Hélène sa femme dans son château de La Brosse [Brousse] ». Le P. Anselme ajoute, ce que ne dit pas M. Limayrac, que la mère d’Hélène, Catherine de Penne, avait épousé Hugues, père de Jean d’Arpajon (1).

Les registres de Clément VI nous donnent quelques détails explicatifs, très intéressants, sur cette affaire, où se trouve mêlée quelque temps une famille apparentée au pape limousin, et où lui-même joue un rôle important.

Il faut savoir que par la mort prématurée de son frère Ratier V la jeune Hélène de Castelnau se trouvait l’héritière de la plus grande seigneurie du Quercy. La baronnie de Castelnau, outre les domaines propres du seigneur, comprenait quatre-vingt arrière-fiefs nobles, ce qui prouve son importance. A cette date, la guerre n’avait pas encore ravagé ces contrées, ou d’ailleurs ses effets, quoique terribles, devaient être un peu moins désastreux que dans le reste du pays. La jeune Hélène était donc une riche héritière, et l’on comprend sans peine que beaucoup de convoitises fussent éveillées.

Hugues de la Roche, neveu du pape Clément VI par son mariage avec Delphine Roger, fille du frère de Clément VI Guillaume-Roger de Beaufort et de Guérine de Canillac, maréchal de la cour pontificale, gouverneur du Comtat-Venaissin, voulut faire entrer dans sa famille cette fortune si importante. Peut-être certaines parentés, inconnues de nous, car on sait bien peu de chose des familles de cette époque; autorisaient-elles ses prétentions. Il demanda au pape son oncle de l’appuyer dans son dessein et de favoriser de sa puissante autorité le mariage de la petite Hélène de Castelnau avec son tout jeune fils Imbert. Il avait de puissantes relations en Limousin et en Quercy, et pouvait croire que ses projets ne soulèveraient pas dans le pays de trop grosses difficultés (2).

Hugues de Rupe est très souvent nommé dans les livres des Suppliques (300 fois au moins), comme demandant des faveurs pour des amis ou des parents, mais sauf sa parenté avec le pape je n’ai pu rien trouver sur sa famille. Un Limousin qui parcourrait méthodiquement les registres des archives vaticanes serait certainement plus heureux que moi. On le voit en 1342 demander changement de monastère pour Rigaud de Cosnac, moine du Mont-Cassin, en 1347 l’église de Sainte-Spérie-lès-Saint-Séré pour Bernard de Teyssieu (Suppl. 3, f. 97 – 14, f, 39).

Clément VI, qui semble avoit été, comme tous les vieillards, un peu faible pour sa famille, voulut bien s’occuper de l’affaire, et envoya Me Bernard d’Hébrard (3), chanoine d’Orléans, camérier de son neveu le cardinal Guillaume de la Jugie, pour préparer les voies à ceux qui régleraient les conditions du contrat. (Lettres du 22 juillet 1346 à la veuve de Ratier de Castelnau, à Raymond-Bernard de Durfort, seigneur de Lacapelle, au diocèse de Cahors et à Boniface de Durfort, prieur de la Daurade de Toulouse) (4).

Quelques jours plus tard (30 juillet), les choses offrant des difficultés, le pape écrivit au duc de Normandie, « noble Jean, fils aîné de notre très cher fils Philippe ... », qui était alors au siège d’Aiguillon, pour lui recommander l’affaire. Il le priait d’user de son pouvoir pour faire ratifier les conventions déjà conclues et en faciliter l’exécution. Cette affaire lui tenait au cœur « insideat cordi nostro »; aussi la recommandait-il encore au chancelier de France, l’évêque de Beauvais, Jean de Marigny, à Louis de Vaucernon, chanoine de Chartres, conseiller du roi, au sénéchal de Beaucaire, noble homme Guillaume de Roland (5).

Les difficultés provenaient d’un autre prétendant à la main de la jeune héritière.

Noble Géraud de La Barthe, vicomte d’Aure, de cette puissante maison d’Aure, sortie de Comminges, dont une branche devait faire la célèbre maison de Grammont, convoitait lui aussi la magnifique dot d’Hélène de Castelnau. Quels liens pouvaient l’unir à la famille d’Hélène et justifier ses prétentions? C’est ce que je n’ai pas pu trouver (6). Y a-t-il quelque relation entre Labarthe de Neste, sa seigneurie, et Labarthe de Névèges, près Castelnau? Ce que je sais seulement, c’est que deux ou trois ans plus tard, il était en guerre avec Géraud des Prez, chevalier, seigneur de Montpezat, neveu du cardinal Pierre des Prez, au sujet, paraît-il, de la succession d’un frère ou d’un neveu de Géraud  (sans doute Raymond des Prez, petit-neveu du cardinal qui avait des bénéfices dans le diocèse de Comminges). Clément VI écrivait le 25 janvier 1349 à l’évêque de Lectoure, Arnaud de Labarthe. frère dudit Géraud, pour lui demander d’user de son influence en faveur de la paix, et à Géraud lui-même pour l’engager à cesser de troubler le seigneur de Montpezat (7).

Le vicomte d’Aure n’insista pas d’ailleurs dans ses projets. Il cessa de susciter des entraves à ceux d’Hugues de la Roche quand il sut que le pape tenait à la réussite de ce mariage.

C’est ce que nous apprend une nouvelle lettre du pape (n° 8; adressée, celle-ci, le 8 décembre 1346, à Bertrand, comte de l’Ile-Jourdain, qui à son tour avait convoité pour un de ses fils la baronnie de Castelnau. Il lui raconte ce qui s’est passé et le prie de faire comme Géraud de la Barthe et de se désister de ses prétentions, car les conventions entre les tuteurs d’Hélène de Castelnau et son neveu ont été poussées si loin que ce serait une grosse humiliation pour Hugues de la Roche et pour toute la famille du pape, si le mariage venait a se manquer par suite de difficultés nouvelles.

Le mariage pourtant ne se fit pas. sans doute par suite de la mort prématurée du jeune Imbert. Seule, en effet, cette mort peut expliquer, après la précédente lettre du pape que Géraud de la Barthe ait repris ses projets en faveur de son fils Jean, avec l’approbation de Clément VI. Mais ce second mariage ne devait pas se faire plus que le premier, et la chose tourne ici quelque peu au comique.

Pendant qu’on s’occupait autour d’elle du mariage de sa fille, Catherine de Penne, jeune encore, et peut être opposée aux projets des tuteurs, du moins semble-t-il pour ce qui est du second prétendant, prenait une grave résolution. Elle enlevait son enfant, l’emmenait dans le Rouergue et la fiançait à Jean d’Arpajon (8), dont elle épousait le père, Hugues, seigneur de Calmont et de Brousse, veuf d’Hélène de Lautrec. C’est ainsi que la parenté en grand émoi put accuser Jean d’Arpajon d’avoir enlevé la jeune Hélène de Castelnau.

Ces événements sont racontés dans une lettre de Clément VI au roi de France en janvier 1348 (n° 9). Le pape lui fait observer que la veuve de Ratier IV (déjà devenue veuve de son second mari, Hugues d’Arpajon) avait emmené sa fille sans le consentement et contre la volonté de tous les parents, et malgré les arrangements conclus avec Géraud de la Barthe, bien plus, malgré les défenses du roi, protecteur-né de la fille de son vassal. En vain l’ordre avait-il été donné de la mettre sous la main royale, Jean d’Arpajon, appuyé par la mère de sa petite fiancée, retenait-elle celle-ci prisonnière, oubliant que le mariage doit être librement consenti, etc.

Géraud de la Barthe (9) entreprit de se faire justice par les armes. Il savait bien que le roi ne pouvait rien, au milieu des difficultés toujours grandissantes de la guerre avec les Anglais. Il s’en vint faire le siège du château de Brousse. D’après une plainte de Jean d’Arpajon au Parlement (1349), citée par le P. Anselme, qui n’a pas su les raisons de cette lutte, le château aurait été incendié et la baronnie d’Arpajon ravagée par le chevalier déçu. Mais Jean d’Arpajon garda sa femme.

Hélène était veuve, toute jeune encore, en 1358. Elle se remaria avec Arnaud de Roquefeuil, seigneur de Combret (Vabre), qui devint ainsi seigneur de Castelnau. Ils n’eurent que des filles: l’une d’elles, Catherine, épousa son parent (10) Antoine de Roquefeuil de Blanquefort (Agen), qui fut institué par Hélène héritier universel et qui devint le chef de la nouvelle maison de Castelnau.

 

(1) Léopold Limayrac, Etudes sur le moyen-àge. Histoire d’une commune et d’une baronnie en Quercy, Cahors, Girma, 1885, p. 203. – Il faut remarquer que d’après cet auteur, qui a eu une distraction à la page 197, Ratier IV n’était pas encore mort en avril 1346. Il est sûr qu’au moins en juillet de cette année 1346 Ratier IV et Ratier V étaient morts tous les deux. – Cf. le livre de comptes des Frères Bonis publié par E. Forestié, tome I, p. 188.

(2) Le nom de Laroche ou Laroque (de Rupe, quelquefois de Rocha ou Roqua) est si commun qu’il est bien difficile, avec les faibles éléments dont je dispose, de faire autre chose que des conjectures. Le neveu de Clément VI était-il de Laroche-Canillac, au diocèse de Tulle? On pourrait le croire. Etait-il de Laroque, près Montvalent? Il y aurait des arguments en faveur de cette hypothèse. Les relations d’Hugues de Laroche avec la famille de Roger, avec des familles du Bas-Limousin et de la partie du Haut-Quercy qui se rattachait à la vicomté de Turenne, s’expliquent avec les deux conjectures. Etait-il de Laroque-Montamel? Le voisinage de Gourdon et de Montame! peut autoriser à croire à une parenté avec la famille de Gourdon qui expliquerait les prétentions d’Hugues sur les biens de l’héritière des Gourdon de Castelnau.

D’autres de Rupe, qui sont dits nettement du diocèse de Cahors, sont pourtant en relation de parenté avec des familles limousines. Guillaume de Rupe, homme lige et familier du vicomte de Turenne, Guillaume de Roger, demande en 1351 un bénéfice pour son frère Arnaud de Rupe (Suppl. 21, f. 52). Or Arnaud est le fils d’une cousine germaine de Bernard Stephani, notaire apostolique. Bernard Stephani appartient à la famille des Stephani (ou Estèphe) de Valon, seigneurs de Gigouzac et de la Raymondie (Suppl. 14, f. 38t). La Raymondie était un hôtel dans la ville même de Martel, dont les Stephani hommageaient aux vicomtes de Turenne. Deux Stephani de Valon sont dits vers 1395 cousins du cardinal Hugues de Saint-Martial. Les Stephani étaient parents des Engolêmes de Gourdon (Suppl. 19, f. 78). Or Raymond d’Engolême, fils d’un cousin germain de l’évêque de Carpentras, est dit neveu de Raoul de Rupe, familier de Bernard Stephani (Suppl. 17, f. 268t). Ce Raoul est exécuteur d’une bulle qui donne en 1334 à un neveu de l’évêque Arnaud de Clermont le prieuré de Laroche, au diocèse de Tulle (Reg. Vat., 107, ep. 152). La parenté de ces de Rupe avec les Stephani, les Engolêmes, les Vassals, les Saint-Clairs, les Verneuils de Payrac, me les a fait supposer de Laroque-Montamel. Mais ce n’est qu’une conjecture. Un Pierre de Rupe, prêtre du diocèse de Cahors, est en relations avec les Duèses: en 1342 Marguerite de l’Ile, femme d’Arnaud Duèse, vicomte de Caraman, demandait pour ce prêtre une faveur à Clément VI (Suppl. 1, f. 231). L’on connait les liens qui unissaient la famille de l’Ile-Jourdain et les familles de Comminges et de Beaufort. J’ai cité ailleurs, à propos de Montvalent, la déposition de Guillaume Roqua (Laroque, de la Roque), archidiacre de Cahors, né à Rignac, près Martel, dont le père était vers 1373 gouverneur de la vicomté de Turenne (Cf. Denifle, Désolation, etc., II, p. 822). En 1415, Nicolas, seigneur de la Roque, hommageait au vicomte de Turenne pour le château et la ville de la Roque et pour ce qu’il avait dans les paroisses de la Roque, Saint-Perdoux, Saint-Baudile et Saint-Martial (Arch. nat., Q, reg. 146, f. 15).

(3) Il est difficile de dire si Bernard appartenait à une branche des Hébrard de Saint-Sulpice. Il y avait des Hébrards dans les environs de Montpezat. (Voir Bulletin, Sociélé des Etudes du Lot, 2e fascicule de 1905. Les Hébrards, art. 2, § 2).

(4) Lacapelle (plus tard Lachapelle-Lauzières), paroisse de Saint-Paul-d’Espis, canton de Moissac. – Le pape écrit aux Durfort, sans doute parce qu’ils étaient les parents de son neveu par alliance Astorg de Durfort, chevalier du diocèse de Limoges (à cause de son mariage), gouverneur de la Romagne sous Clément VI. Celte parenté d’Astorg avec le pape est démontrée par de nombreuses pièces des Suppliques ou des autres registres.

(5) Guillaume de Rolland avait épousé Marquise de Castelnau, cousine germaine d’Hélène, d’après M. Limayrac, qui la dit fille de Raymond, frère de Ratier IV. Ce mariage nous est révélé par une bulle d’absolution in articulo mortis adressée aux deux époux en 1351 (Reg. Vat. 201, ep. 1395). Il avait valu à Guillaume la seigneurie de Monfaucon-les-Vaux, près de Castelnau, ce qui le fait appeler quelquefois chevalier du diocèse de Cahors (Reg. Vat. 198, f. 154). Ce personnage remplaça comme maréchal de curie Hugues de la Roche sous Innocent VI. Il est dit aussi chevalier du diocèse de Rodez, et même du diocèse de Saint-Flour. Les Rollands possédaient les terres de Valon et de la Villecomtal et des parties des seigneuries de Capdenac et de Balaguier en Rouergue. En 1347 Guillaume faisait entrer au Poujoulat comme religieuse hospitalière sa parente Guillemette Barrave de Capdenac (Suppl. 10, f. 1811). On trouve signalés dans sa parenté Aymeric de Conrots, moine d’Aurillac (Suppl. 30, f. 79), Guillaume de Cardaillac-Varaire, moine de Moissac (Suppl. 29, f. 72), Guillaume de Beauclair, du diocèse de Clermont, son cousin germain (Suppl. 16, f. 39), Rigaud de Floiras, du diocèse de Cahors (Suppl. 12, f. 39). Il était mort en 1360., comme on le voit par une supplique de sa veuve en faveur d’un neveu Ratier de Lafont, fils de sa sœur Elips de Castelnau et de Guillaume de Lafont, seigneur de Durfort en Albigeois (Suppl. 31, f. 182; Limayrac, op. cit., p. 179). Il avait eu un frère, Gui Rolland, protonotaire apostolique, archiprêtre de Bélaye en 1384, Gui mourut avant lui (règlement au sujet de sa succession; Armario 35, t. 23, f. 88). Je ne veux pas citer ici dans cette note déjà disproportionnée d’autres membres de cette famille, que M. de Barrau croit originaire de Capdenac, si ce n’est le nom d’Aymevic Rolland, chevalier, seigneur de Vallon en Rouergue, dit quelquefois chevalier du diocèse de Limoges, d’autres fois chevalier du diocèse de Saint-Flour. et qui fut, avant Astorg de Durfort, maréchal des troupes pontificales en Romagne, dès la sixième année de Jean XII, gouverneur de la Romagne sous Clément VII (Reg. Vat. 111, f. 151t) – (maréchal) Vat., 141, ep. 979 (en 1347 remplacé comme gouverneur). Je me contente de citer cette référence entre un grand nombre. C’était peut-être le frère de Guillaume. Un Bertrand Rolland était en 1330 connétable des troupes du pape en Lombardie (schedae de Garampi).

(6) La parenté des Comminges avec la famille de l’Ile-Jourdain, leurs relations avec les Roger pourraient expliquer peut être que Géraud de Labarthe et Bertrand de l’Ile aient songé à ce mariage. En 1283 Brunissende de la Barthe avait porté tous les biens de la famille à Bertrand de Fumel, fils puisné du baron de Fumel, en Quercy (sic), lequel devint chef d’une nouvelle branche, les Labarthe Fumel, et qui fut le grand-père de Géraud et d’Arnaud Guillem, l’évêque de Lectoure. (De la Chesnaye – Dict. de la noblesse, t. II, pp. 4 et 5).

(7) Reg. Vat. 142, ep. 666-7.

(8) Voir Barrau, Documents sur le Rouergue, pour la généalogie de cette famille, I, p. 367. – D’après M. de Courcelles, Jean d’Arpajon était déjà veuf de Jeanne de Morlhon-Sanvensa. Un neveu de Jean, Guillaume d’Arpajon, fut évéque de Cahors de 1404 à 1430.

(9) Le P. Anselme l’appelle de la Barre.

(10) Dispense de consanguinité au 4e degré ad invicem (Reg. Av. 222, f. 541).

 

 

PIECES JUSTIFICATIVES

 

1. Lettre à Catherine de Penne

 

22 juillet 1346

Dilecte in Christo filie nobili mulieri Caterine de Penna, domine de Castro novo de Vallibus.

Super contrahendo matrimonio inter dilectum filium nobilem puerum, Imbertum. natum dilecti filii nobilis vivi Hugonis de Rupe, militis, nepotis nostri, curie romane marescalli, en parte una, et dilectam in Christo filiam puellam nobilem Helenam, natam quondam Raterii de Castro novo de Vallibus, Caturcensis diocesis, viri tui, ex altera, inter amicos utriusque partes tractatus habiti, sicut intelleximus, extiterunt. Cum autem hujusmodi negotii tractatores, pro tractatu predicto ad effectum. prout potest his temporibus fieri, actore Domino, [conducendo], debeant ut asseritur convenire, te rogamus attente quatenus super predictis, et, ut tractatus hujusmodi felici et votivo mancipentur effectui. partes tue sollicitudinis efficaciter interponas, dilecto filio mag. Bernardo Ebraldi, canonico Aurelianen., capellano nostro, dilecti filii nostri Guillelmi. S. Marie in Cosmedin diaconi cardinalis, camerario, qui propter hoc specialiter mittitur, in hac parte, nichilonimus sicut honeste fieri precipit, sic effectualiter adherendo quod tua sincera devotio possit et debeat circa hoc merito commendari.

Datum Avenione, XI kal. augusti, anno 5° (Reg. Vat, 140, ep. 274).

 

 

2. Lettre à Boniface de Durfort

 

Item in eumdem modum dilecto filio Bonifacio de Duroforti, priovatus B. M. Deaurate, O. Clu., Tolosane diocesis, priori (Ibid. ep. 272) (1).

 

(1) Les trois bulles se ressemblent sauf les changements et suppressions nécessaires. – La bulle 272 et la bulle 274 sont données en entier, mais je n’ai pas cru nécessaire de publier la première qui ne diffère que par deux ou trois mots de l’autre.

 

 

3. Lettre à Raymond-Bernard de Durfort

 

Item in eumdem modum nobili viro Ramundo Bernardi de Duroforti, domino castri de Capella, Caturcensis diocesis (ep. 273).

 

 

4. Lettre de Clément VI au duc de Normandie

 

30 août 1346

Dilecto filio nobili vivo Johanni, primogenito carissimi in Christo filii nostri Philippi regis francie illustris, duci Normannie.

Licet, ut intellexerimus super contrahendo matrimonio inter dilectum filium nobilem puerum Imbertum, natum dilecti filii nobilis viri Hugonis de Rupe militis, nepotis nostri, curie romane marescalli, ex parte una, et dilectam in Christo filiam puellam, nobilem Helenam. natam quondam Ratherii de Castronovo de Vallibus, Caturcen. diocesis, ex altera, inter amicos utriusque partis tractato habitu, et super custodia puelle predicte ac administratione bonorum ipsius certe fuerint conventiones inite, tamen noviter, ut fertur, quidam alii procurare nituntur quatenus, disruptis seu omissis tractatibus et conventionibus hujusmodi, de dicte puelle matrimonio et aliis predictis aliter et cum aliis ordinetur, et ad hoc personas certas, quas negotium tangit hujusmodi, fecisse dicuntur ad tuam presentiam evocari. Cum itaque hujusmodi negotium propter ea que tractata fuerint, ut premittitur, insideat cordi nostro, nobilitatem tuam rogamus attente quatenus predictos tractatus et conventiones, quominus ad suum effectum, prout rationis equitas suaserit deducantur, infringi per suggestiones quorumcumque subdolas, tua circumspectio non permittat, sed potius partes induci faciat antedictas ut ad perficiendum et complendum quod tractatum et conventum super hiis, ut predicitur, extitit, redeant, ut tenentur; manum tuam, si forsan ad instantiam aliquorum super eadem puella posita fuerit, nichilominus ne premissa impediri propter hoc valeant, amovendo.

Datum Avenione, 3° kalendas augusti, anno 5°. (Reg Vat. 140, ep. 300).

 

 

5. Lettre au chancelier de France, Jean de Marigny

 

Venerabili fratri Johanni, episcopo Belvacensi.

C’est mot à mot la lettre précédente, sauf les changements nécessaires: au lieu de « ad presentiam tuam evocari », il y a « ad dilecti filii nob. viri Johannis, primogendi ... presentiam evocari »; « manum suam » au lieu de « manum tuam » et ainsi de suite, et à la fin « ideoque fraternitatem tuam rogamus attente quatenus circa premissa velis efficaciter interponere partes tuas ». (Reg. Vat. 140. ep. 301).

 

 

6. Lettre au conseiller du roi, Louis de Vaucernon

 

In eumdem modum dilecto filio Ludovico de Vaucernon, canonico Carnotensi. carissimi ... regis Franciae illustris consiliario.

Comme la précédente: sauf à la fin « te rogamus » au lieu de « fraternitatem tuam ». (Ibidem ep. 302).

 

 

7. Lettre au sénéchal de Beaucaire

 

Item dilecto filio nobili viro Guillelmo Rolandi, militi, senescallo regio Bellicadri. (Ibid. ep. 303).

 

 

8. Lettre au comte de l’Ile

 

8 décembre 1346

Dilecto filio nobili viro Bertrando, comiti Insule.

Sicut nobilitatem tuam credimus audivisse super matrimonio contrahendo inter dilectum filium ..., tractatus habiti et quasi ad finem deducti fuerunt, et licet dilectus filius nobilit vir Geraldus de Barta, vicecomes Aure, pro quodam filio suo, ad matrimonium dicte puelle, sicut intelleximus. aspirasset, et propterea predictos aliqualiter impedivisset, sicut fertur, tractatus, tamen deinde, percepto quod per nepotem nostrum predictum tractatus hujusmodi contingebant ..., ab eisdem impedimentis omnino destitit et cessavit, verum, cum sicut intellexerimus aliqui te inducere moliantur ut, te tractatibus supradictis opponens, procures dicte puelle matrimonium nato tuo, nobilitatem rogamus eamdem quatenus diligenter attendens quod tractatus predicti diutius cum nepote nostro processerunt predicto, et, sicut premissum est, quasi perfecti fuerunt, amicis utriusque partis consentientibus hinc et inde, quodque si forsan impedimentum apponeretur, quod absit, in dicti nepotis nostri et aliorum nostrorum confusionem aliquam redundaret, ab impemendito si forte pro parte tua, quod vix credere possimus, sit appositum in premissis, velis penitus abstinere.

Datum Avinione, 6 id. decembris, anno 5. (Reg. Vat. 140, ep. 791).

 

 

9. Lettre au roi de France

 

22 janvier 1348

Carissimo in Christo filio Philippo, regi Francie illustri.

Habet multorum fide digna relatio quod dudum quondam Raterio, domino loci de Castro novo, Caturcensis diocesis, rebus humanis exempto. de contrahendo matrimonio inter dilectum filium nobilem virum Johannem, natum dilecti filii Geraldi de la Barta, dominum de Aura, et dilectam in Christo filiam, nobilem mulierem Elenam, filiam et heredem dicti Raterii, domicellam, annores (sic pour iuniores) septennio, Convenarum et dicte Caturcen. diocesis, inter eumdem Geraldum ex parte una, necnon tutores et comanguimos et amicos ipsius Elene, tam ex parte dicte patris, cui in hereditate succedit, quam et ex parte matris ipsius Elene, ex altera, tractatus fuit habitus, et firmatus inter positis juramentis, quodque deinde in Xpo filia Caterina de Penna, relicta Raterii ac mater Helena (sic) predictorum, ad vota cupiens convolare sccunda. et ut virum, cui se ipsa quoque matrimonio jungeret, faucilius reperiret, predictam Helenam, post et contra per (sic) tuam prohibitionem, adducens eam, absque dictorum consanguineorum amicorum ac tutorum ipsius Helene consilio et assensu, dilecto filio nobili viro Johanni de Arpaione, nato quondam Hugonis de Arpajone domicello Ruth. diocesis. quamvis de facto matrimonialiter se asserit copulasse, ipsa que Caterina nihilominus eumdem Hug. tunc viventem suscepit in virum, el quod licet tu, hiis ad tuam notitiam introductis, eamdem puellam que, ex deffectu etatis, cum esset, ut predicitur, minor septennio, consentire vel dissentire non poterat matrimonio, ad manum tuam poni, et cum voluntate amicorum et consanguineorum dicte Helene predictorum, nuberet, precipisses, adhuc tamen, contra mandatum tuum ac amicorum et tutorum predictorum voluntatem, indebite detinetur. Cum autem. fili carissimi, ipsius puelle, contra tuam prohibitionem et mandatum, hujusmodi detentio honori tuo deroget et bonis moribus contradicat, serenitatem tuam attentius rogamus quatenus, premissa in examen debite considerationis adducens, et attendeus quod matrimonii copula debet esse libera non coacta, de illo super hoc remedio, tui honoris intuitu et nostre interventionis obtentu. studeas providere per quod dicta puella, restituta debite libertati, nubat debite cui debet. Ceterumque precibus nostris addicimus ut prefatum Geraldum, qui serenitati prefate fideliter ac laudabiliter dicetur servisse, supra premissis et aliis, contemplatione inri et hujusmodi servitiorum intuitu. suscipias commendatum,

Datum Avinione, XI kal. februarii, anno 6°. [Reg. Vat. 141, ep. 1307).

 

 

II

Les religieuses de Coyroux, près d’Obasine

(1345-1355)

 

Diverses suppliques, l’une de 1345, les autres de 1354 et 1355, nous montrent la pauvreté de ce monastère de religieuses cisterciennes à cette date.

Par la première Béatrix de Besse et Marguerite de la Jugie, toutes deux nièces de Clément VI, et religieuses de Coyroux, demandent que le pape veuille bien, pour subvenir à leurs besoins, unir à la mense d’Obasine, dont l’abbé ferait aux religieuses l’application des revenus, l’église de Cressensac, au diocèse de Cahors, réserve faite de la pension nécessaire pour le vicaire chargé du soin des âmes.

Une note marginale semble indiquer que, malgré la parenté des suppliantes avec le pape, cette union n’eut pas lieu. D’ailleurs il n’y a pas à la fin la conclusion ordinaire des suppliques enregistrées. « Fiat ».

Un peu plus tard, elles demandèrent l’union de l’église de Cornac, avec son annexe Saint-Martin des Bois (1), union consentie par l’abbé de Figeac, à qui l’évêque de Cahors avait cédé ce prieuré en 1318, par un acte d’accord que Clément VI confirma en 1345. (Reg. Av. 85, f. 54). Mais elles éprouvèrent de graves difficultés de la part de Hugues de Guiscard. sans doute des Guiscards de Cavagnac, qui prétendait avoir des droits sur cette église et qui en touchait les fruits. La chose fut portée devant la cour du Palais apostolique où un long procès commença, je ne sais au juste vers quelle époque (2). Ce qui est sûr. c’est que le 21 juin 1354, Innocent VI, pour que la cause avançât plus vite, donnait l’autorisation de s’en occuper, nonobstantibus feriis, ainsi que le dit la note d’une supplique, malheureusement trop résumée et trop peu explicite pour que l’on puisse se rendre compte de la nature des difficultés soulevées par Hugues de Guiscard (3).

Une autre supplique, dont je donne le texte, met du moins au courant des variations de la procédure; pour différentes raisons: appels, intervention de tiers, maladie ou absence des personnages chargés de cette cause, l’affaire des pauvres religieuses de Coyroux fut successivement confiée à cinq auditeurs du palais apostolique: Jean Alberti ou Aubert, parent du pape Innocent, Symon de Subuca (?), Guillaume de Gimel, Pierre d’Ylhan (?), Oldrad (Edouard?) de Maynières. A bout de ressources, incapables de suivre jusqu’au bout les arguties dilatoires du procureur d’Hugues de Guiscard, intéressé à prolonger le débat pour que son client jouît plus longtemps des fruits de l’église de Cornac, les religieuses demandent que la cause soit mise, pour être terminée sans aucun appel, entre les mains d’un cardinal, qui jugerait l’affaire à fond et de manière péremptoire.

Le pape la confie à un cardinal qu’on ne pouvait pas soupçonner de partialité, puisque c’était un étranger: le romain Nicolas Capocci, du titre de S. Vital, créé par Clément VI et surnommé le cardinal d’Urgel (167le 1355).

Il est probable que ce personnage régla en effet la chose d’une manière définitive el mit les religieuses du Coyroux en possession de la paroisse de Cornac, car désormais dans tous les pouillés elle est indiquée comme dépendant de leur monastère (4). Cependant la Gallia (II - col. 612) dit que le prieuré de Cosnac fut donné à Coyroux par l’abbé de la Règle. Il y a là sans doute une erreur dont je n’ai pas pu vérifier la cause.

 

(1) Cornac, commune de Saint-Martin-des-Bois, paroisse de la commune de Prudhomat, canton de Bretenoux.

(2) En tout cas l’on voit que ce n’est pas Clément VII, en 1387, mais Clément VI qui unit Cornac au monastère, et qu’il y a une erreur certaine dans l’abbé de Foulhiac et les historiens qui l’ont suivi. – Cf. Lacoste, III, p. 200. J’ai trouvé une erreur semblable au sujet de Leyme pour l’union de l’église de Bio.

(3) Suppl. XXV, f. 146. – Je n’ai pris que le résumé de cette supplique, qui porte en marge l’indication: « Extra commissio, non obstantibus feriis. »

(4) Le pouillé Longnon, n° 395, met « monastère de la Couronne, diocèse de Limoges ».

 

 

PIECES JUSTIFICATIVES

 

 

1. On demande l’union de Cressensac à Obasine pour les besoins de Coyroux

 

8 août 1345

Supplicant S. V. humiles et devote oratrices vestre, sorores Beatrix de Bessia et Margarita de Judicia. moniales prioratus seu loci de Coyros, ordinis cisterciensis, Lemovicensis diocesis a monasterio Obasine, dictorum ordinis et diocesis, immediate dependentis, quatenus sibi graciam specialem facientes eidem monasterio Obasine parochialem ecclesiam de Creyssensaco, Caturcensis diocesis, pro augmentatione provisionum prebendarum seu porcionum sororum monialium dicti prioratus seu loci de Coyros. valde pauperum et indigentium, uberius faciendarum, de begnitate apostolica unire, annexare et perpetuo applicare dignemini, cum ipsius ecclesie juribus et pertinenciis universis, assignata certa porcione vicario perpetuo qui in ipsis ecclesiis valeat et debeat servire in divinis et jura episcopalia et alia onera (1) supportare, de redditibus et proventibus ecclesiarum ipsarum (sic) et concedere, de speciali dono gracie V. S., quod abbas et conventus monasterii predicti Obazine, cum per cessum vel decessum superslitis rectoris ipsius ecclesie, qui nunc est, vel alio quovismodo ipsam ecclesiam vacare contigerit, per et vel alium seu alios possit authoritate propria corporalem possessionem dicte eclesie adipisci et retinere fructusque redditus et proventus universis ejusdem sibi applicare in perpetuum per augmentationem dictarum porcionum seu prebendarum, reservacionibus generalibus vel specialibus de dictis ecclesiis factis sub quocumque forma vcrborum, non obstantibus quibuscumque cum aliis omnibus non obstantibus et clausulis oportunis, execucione eciam sibi data.

Datum ut supra (6 id. uug. an. quarto). (Arch. Vat., Suppliche IX, fol. 145)

 

(1) En marge il y a « non debuit registrari. »

 

 

2. Le procès au sujet de l’union de l’église de Cornac

 

16 septembre 1355

Pater S., Diu est quod S. V. causam et causas que vertebantur, seu verti sperabantur, inter priorissam, moniales et conventum monasterii de Coyros, Lemovicensis diocesis, ex una parte, et Hugonem de Guiscardo et omnes alios qui sua dicerent interesse, ab alia, super ecclesia de Cornaco, Caturcensis diocesis, et ejus occasione, commisit domino Johanni Alberti, vestri sacri palacii auditori, coram quo per dictas partes fuit ad nonnullos actus processum usque ad litis contestacionem exclusive, set procurator ejusdem Hugonis, propter quedam conficta gravamina. quasdam appellaciones ab eodem auditore interposuit, que domino Symoni de Subuca, dicti palacii auditori, commisse fuerunt, et coram eo super eis processum ad nonnullos actus, aquo pars monialium propter quedam gravamina sibi illata appellavit et causa hujusmodi appellacionis fuit domino Guillelmo de Gimello, auditori dicti palacii, commissa et coram eo processum usque ad audiendum voluntatem suam exclusive; pendentibus autem, Pater sancte, hujusmodi appellacionibus procurator abbatis et conventus monasterii Figiaci, Cluniacensis ordinis, dicte cause principali, pro suo interesse, ut asserebat, se opposuit, et coram supradicto domino Johanne Alberti libellos contra ipsum Hugonem de Guiscardo et contra procuratorem monialium predictarum dedit, et processit usque ad litis contestationem exclusive, a quoquidem auditore procurator dicti Hugonis adversarii appellavit et causa fuit commissa domino Petro de Ylhano, dicti palacii auditori. Nunc autem, Pater sancte, causa appellacionis que inter ipsum Hugonem adversarium et moniales coram domino Guillelmo de Gimello vertebatur, ad instanciam ipsius Hugonis de Guiscardo adversarii, fuit commissa eidem domino Petro, ac eciam ad instanciam procuratoris monialium omnes alie cause appellationum et causa negocii principalis eidem domino Petro fuerunt commisse audiende et decidende, sed procurator ipsius Hugonis adversarii qui, cum videat dominum suum ecclesiam detinere et fructus inde recipere, differri querit negocium, quod cum erit (?) a dicto domino Petro, propter quamdam interlocutoriam per eum rite et legitime latam, noviter appellavit, et causa hujusmodi appelacionis fuit commissa supradicto domino Guillelmo de Gimello auditori, coram quo fuit processum usque ad audiendum voluntatem suam exclusive, deinde, Pater sancte, quia idem dominus Guillelmus de Gimello se a curia absentavit, causa appellationis hujusmodi, que coram ipso domino Guillelmo devertebatur, fuit commissa ad instanciam procuratoris dictarum dominarum monialium et eciam dicti abbatis Figiacii domino Oldrado de Mayneriis, dicti vestri sacri palacii auditori, et coram eo ad aliquos actus processum. Cum autem propter ista pars ipsius Hugonis diffugia et appellationes diversa, licet frivolas, causa jam fere per decem et octo menses steterit, quod in eo nondum lis fuerit contestata, et dubitetur verissimiliter propter predictas involuciones diucius prorogari, sintque dicte moniales a Deo pauperes quod non possent diu negocium prosequi, nec calumpnias et malicias adversarii detentoris evitare, supplicant sanctitatem vestram procuratores tam ipsarum monialium quam eciam abbatis Figiacii, quod obmissis subterfugiis adversarii detentoris ipsi cause et questioni finem imponi cupiunt, quatenus intuitu pietatis mandare dignemini et eciam committere alicui de Reverendissimis patribus dominis cardinalibus quod, obmissis excepcionibus dilatoriis et frustratoriis quibuscumque, summarie simpliciter et de plano, causam ipsam principalem inter dictas partes, et alios qui se opponere valuerint, audiat, decidat et determinet, cum emergentibus dependentibus et connexis, non obstantibus quibuscumque appellationibus interpositis, et non obstante quod status causarum appellacionum vel negocii principalis hic non fuerit insertus, quem et quos dignetur S. V. hic haberi pro expressis et insertis, et non obstantibus per S. V. jam indictis et eciam indicendis.

Audiat tam de appellacione quam de principali cardinalis Urgellensis, ut petitur, et justiciam faciat. G.

Datum apud Villam novam, Avin. diocesis. XVI kal. octobris, anno tercio (Innocentii VI) – (Arch. Vat., Suppliche XXVI, fol. CCX).

 

 

III

Lettres du pape Clément VI en faveur de Limousins

 

Je n’ai pas a présenter à des lecteurs du Bulletin de la Société d’archéologie et d’histoire de Brive des personnages aussi connus que Bertrand de Cosnac (cardinal en 1371) ou le chevalier Hugues de Cros, parent de Clément VI, dont la famille compta au moins trois cardinaux au XIVe siècle: Pierre (1350-1361); Jean (1376-1383); Pierre (1378-1388). Bien que les lettres ci-dessous ne soient que des lettres de recommandation, elles ont un intérêt spécial, celles qui se rapportent à Bertrand de Cosnac en nous le montrant chargé d’une mission en la vicomté de Turenne de la part du pape; la dernière, en nous faisant connaître ou en nous confirmant un détail de l’histoire limousine relatif aux querelles locales pendant la guerre de cent ans.

 

 

1. Lettres de recommandation pour Bertrand de Cosnac, trésorier du pape.

 

3 août 1350

Dilecto filio Galhardo de Podio canonico Rothomagens., legum doctori, et Petro de Campanhaco, Lemov. dioc. clericis, familiaribus nostris.

Venerabili fratri Bertrando (de Cosnac) episcopo Lomberien., thesaurario nostro, quem ad partes ipsas pro certis negotiis providimus destinandum, aliqua referenda nobis duximus imponenda. Ideoque discretioni vestre, per apostolica scripta ..., mandamus quatenus eum pro parte vestra relatibus fidem indubiam adhibere curetis.

III non augusti an 9.

 

 

  1. Dilectis filiis univ. nobilibus castellanie Turenne Lemov. dio.

 

2 août 1350

Venerabili fratri Bertrando episcopo Lomberiensi thesaurario nostro quem ad partes ipsas pro certis negotiis per nos sibi commissis presentialiter destinamus certa commisimus per eum nobis supei eisd, negotiis explicanda; ideoque universitatem vestram attente rogamus quatenus ea que prefatus episcopus vobis pro parte nostra retulerit credatis indubie illa que ad effectum prosecutionis debite adducatis.

Dat. Av. IIII non aug. an 9 (2 août).

 

 

3.

 

In e. m. dil. fil. nob. Castellanie de St-Sereno Cat. dioc.

In e. m. dil. fil. nob. Castellanie de Cerverie Tutell. dioc.

In e. m. dil. fil. consulibus Brive Lemov. dioc.

In e. m. dil. fil. consulibus Martelli Cat. dioc.

In e. m. dil. fil. consulibus Belli Loci Lemov. dioc.

 

 

4.

 

Dilecto filio Hugoni de Cosnaco militi Lemov.

Cum ... Bertrando episcopo Lombarien [ ... ] latori presentium aliqua referenda tibi duxerimus imponenda, nobilitatem tuam attente rogamus quatenus ea que prefatus episcopus tibi pro parte nostra retulerit credas indubie et illa sicut de tua devotione confidimus ad effectum debite prosecutionis adducat.

In e. m. dil. fil. nob. viro Raymundo de Veyraco (1) militi Caturcen.

In e. m. dil. fil. Oliverio de Borno militi Lemov., consanguineo nostro (2).

In e. m. dil. fil. nob. viro Bernardo de Sarasaco, domicello Catur.

In e. m. dil. fil. nob. viro Gmo Raymundo domicello Lemov.

(Reg. Vat. 144, f. 72 et 72t).

 

(1) Cf. Bulletin de la Société des Etudes du Lot, 2e fascicule de 1905 – où parmi plusieurs familles étudiées se trouve celle des Vayrac.

(2) Il y avait à la cour de Jean XXII, parmi les chevaliers du pape, François de Born ou Bort (Int. et Ex., passim). Remarquer la parenté signalée.

 

 

5. Lettre de recommandation en faveur d’Hugues de Cros, chevalier limousin.

 

15 mars 1351

Dilecto filio nobili viro Arnaldo de Ispania domino de Aspanhano militi, senescallo Petragoricensi et Caturcensi pro carissimo in Christo filio nostro, Johanne Rege Francie illustri, salutem, etc.

Cum carissimus in Christo filius noster Johannes Rex Francie illustris, cum dilecto filio nobili viro Hugoni de Croso, milite, consanguineo nostro, agens nostro intuitu, gratiose omnem penam, si quam occasione guerre inter dilectos filios nobiles viros ... de Cortina et de Mirabello dominos, pacis emulo procurante, suborte poterat incurrisse, dnxerit remictendam, nobilitatem tuam attente rogamus, quatinus eundem militem habens pro nostra et apostolice sedis reverentia propense ac efficaciter commendatum non patiaris contra remissionem huius molestari.

Datum Avenione idus marcy anno nono. – Reg. Vat. 144, f. 260.

 

 

IV

Clément VI et la châtellenie de Caylus donnée au vicomte de Turenne (1350-1353) (1)

 

 

Une page d’histoire, inconnue jusqu’ici, je crois, de nos auteurs locaux intéressant à la fois Caylus (non Carlux) en Quercy et la vicomte de Turenne, nous est fournie par les registres de Clément VI et d’Innocent VI (2). Je donne toute la série des documents qui démontrent que Guillaume-Roger de Beaufort fut pendant deux ou trois ans le maître, contesté d’ailleurs, de cette petite ville située sur les confins du Quercy et du Rouergue.

On sait que vers l’an 1350, le vicomte de Turenne était bien en cour, auprès de Jean le Bon, successeur de Philippe VI. Il lui avait fait hommage de sa terre, et, en retour, par charte du 10 novembre, le roi Jean avait confirmé tous les privilèges de la vicomté et s’était désisté en faveur de Guillaume-Roger de tous ses droits de suzerain sur la baronnie de Gramat. Il fit plus. Il lui donna, pour être agréable à Clément VI. une somme de 1000 livres de revenu assignées sur le château et la châtellenie de Caylus, dans la sénéchaussée de Périgord et Quercy. Le sénéchal, Arnaud d’Espagne, et le trésorier royal de Toulouse, Raoul de l’Isle, étaient chargés de faire cette assignation et de faire livrer au vicomte non seulement la ville de Caylus, mais encore les localités voisines nécessaires. C’était une chose grave: Philippe le Bel en 1303, Philippe VI en 1342 avaient pris l’engagement de ne pas séparer Caylus de la couronne. De vives protestations s’élevèrent et la chose fut portée en parlement, si bien qu’après la mort de Clément VI la donation fut révoquée (3).

La correspondance du pape permet de suivre tous les détails. Clément VI (4), que cette affaire tenait fort à coeur, « insidet ad modum cordi nostro » écrivit le 10 mars 1351 au sénéchal et au trésorier afin de leur recommander ceux que le vicomte et lui envoyaient à Caylus pour les représenter, le chevalier Aymar d’Aigrefeuille, cousin de Clément VI, et Guillaume de Chaunac, damoiseau, tous deux limousins (doc. n° 2 et 3). Comme Raoul de l’Isle devait, paraît-il, se rendre en France bientôt, c’est-à-dire auprès du roi. le pape, qui desirait que l’affaire fût réglée avant son départ, écrivait le même jour deux autres lettres; portées, celles-ci, par un de ses sergents d’armes, Charles Jorri, en qui l’on devait avoir confiance comme dans les autres envoyés, (doc. n° 3 et 4).

En même temps Clément VI cherchait à intéresser diverses personnes influentes en ces régions et leur demandait d’aider de tout leur pouvoir la réalisation de cette affaire. Deux lettres, adressées aux consuls et aux vassaux de la châtellenie, les assurent qu’ils n’auront qu’à se louer de leur nouveau suzerain. Le pape s’en porte garant (doc. n° 5 et 6).

Je ne trouve pas d’autres lettres à ce sujet avant le 23 octobre; le sénéchal, Arnaud d’Espagne, avait été remplacé par Gui Sénéchal, sans qu’il eût terminé l’affaire. Le pape crut bon d’écrire à ce dernier pour qu’il s’y intéressât comme son prédécesseur. Il ne parle plus ici de mille livres de rente, mais purement et simplement de la châtellenie accordée en don gracieux au vicomte de Turenne. Il recommande au sénéchal Guillaume de Laroque, damoiseau du diocèse de Cahors, qu’il lui envoie chargé de ses instructions (doc. n° 7). Il recommandait en même temps sergent Jorri, le sergent d’armes, au trésorier Raoul de l’Isle et à Raymond de Berrelis, citoyen de Toulouse, (doc. 7 bis et 7 ter).

Ce qui avait occasionné les retards, c’était, paraît-il, une maladie du vicomte de Turenne ainsi que nous l’apprend une lettre du 16 novembre au vicomte de Caraman, Arnaud Duèse; peut-être aussi ces retards s’expliquent-ils par la protestation produite en parlement. Cependant on avait fixé jour pour tout arranger et choisi la fête de Saint-André, apôtre (30 novembre) (doc. n° 8). A la place ou à la suite de Guillaume de La Roque, avec Charles Jorri, l’on envoyait de nouveau Aymar d’Aigrefeuille et le cadurcien Bernard de Rodes, chanoine de Beauvais.

Des lettres de recommandation en leur faveur sont adressées le même jour à de nombreux personnages: Raoul de l’Isle, bien entendu (doc. n° 9), les chevaliers Gui de Comminges, Philippe de Jean, Hugues de Cardaillac-Bioule, Bertrand de Cardaillac-Varaire, Bertrand de Cardaillac-Lacapelle, Raymond de La Roque, qui est en même docteur ès-lois, Jean et Pierre de Probolène. citoyens de Cahors, les chanoines Amalvin de Caraygues et Galhard Alquier, le juge Arnaud Bertrand, et Pierre de Cazeton, chevalier et docteur comme Raymond de La Roque, et enfin les nobles et les vassaux, les consuls et la communauté de Caylus reçoivent des lettres analogues (doc, n° 10). On voit par l’étendue de cette correspondance que le pape sentait de l’opposition à la réalisation de son projet.

Quatre jours après, nouvelles lettres pressantes (20 novembre). Le pape avait cru nécessaire d’envoyer aussi Guillaume Chaunac; Charles Jorri, qui l’accompagne, est dit damoiseau comme lui; ces lettres sont adressées à Gui, sénéchal, aux consuls et au châtelain de Caylus, à celui-ci pour opérer la remise du castrum entre les mains des envoyés du vicomte, à ceux-là pour leur promettre non seulement le respect de leurs franchises et coutumes, mais encore l’octroi de nouveaux privilèges. (Doc. n° 11, 12, 13).

Les difficultés, croissant par les protestations violentes de certaines gens, intéressées à n’avoir d’autre suzerain que le roi, obligèrent d’envoyer à Caylus le chevalier Gisbert de Vayrac, seigneur de Paulhan (Béziers), d’une famille quercynoise, alliée aux Roger et aux Aigrefeuille, qui commandait la vicomté de Turenne en l’absence du vicomte. Ce voyage est pour Clément VI l’occasion de nouvelles lettres (18 mars 1352) à Bertrand de Carit, de Puy-Laroque, prieur de Saint-Martin des Petits-Champs (Paris) (doc. n° 13 bis), au sénéchal du Périgord et du Quercy, qui est de nouveau Arnaud d’Espagne, au sénéchal de Rodez, au prieur de Saint-Antonin, de qui dépendait l’église de Caylux (doc. n° 14), aux consuls de Saint-Antonin, au juge mage, au procureur du roi, aux consuls, aux nobles et aux vassaux de la châtellenie.

Une telle correspondance montre l’intérêt que le pape portait à cette affaire. Aussi n’est-il pas étonnant que Grimal de Caraygues. parent du chanoine Amalvin, auquel Clément VI écrit deux fois (doc. n° 5 et 10), se dise « chevalier de votre château de Caylus (5) ». Sans doute la pensée qu’ils étaient les vassaux du pape faisait patienter les habitants. Cela n’empêche pas certaines gens d’agir. Une lettre du 26 juin 1352, très curieuse par certaines expressions qu’emploie le pape, montre bien qu’il y avait toujours « du tirage ». Clément VI écrit aux consuls et habitants de la petite ville. Il les remercie du bon accueil qu’ils ont fait aux gens du vicomte; avec la grâce de Dieu il saura les en récompenser. Mais il les met en garde contre ceux qui, au mépris de la foi jurée au vicomte, cherchent à les arracher à sa suzeraineté et agissent dans ce sens auprès du Parlement. Ce sont des gens qui vivent de votre sueur, leur dit-il, et c’est à vos dépens qu’ils cherchent leurs intérêts; n’écoutez pas leurs excitations perfides, vous ne pourriez qu’y perdre; votre loyalisme au contraire vous sera tout avantageux. En attendant il leur demande de bien accueillir le chevalier Hugues de Cosnac, envoyé comme gouverneur, et le sergent d’armes Charles Jorri, chargé d’instructions orales plus complètes (doc. n° 15).

Le même jour une autre lettre était adressée à Pierre Revel, juge de la châtellenie pour lui recommander ces deux personnages et le remercier de ses bons offices (doc. n° 16).

En attendant, malgré la trêve, les Anglais ou les seigneurs de leur parti commettaient encore beaucoup de ravages, et s’emparaient de plusieurs places. Dans le courant de l’année 1352, ils occupèrent Souillac dans le Haut-Quercy et Lafrançaise dans le Bas, d’où ils faisaient mainte incursion sur les territoires voisins. Guillaume-Roger était absent; il se trouvait non pas à Avignon où il faisait sa résidence habituelle, mais en France, sans doute auprès du roi. Heureusement le pape son oncle veillait.

Le 22 novembre il envoyait, pour engager à la résistance et demander l’obéissance absolue à Gisbert de Vayrac, chevalier-lieutenant du vicomte de Turenne, une série de lettres aux principaux seigneurs et communes de la vicomté; aux seigneurs de Gramat, de Luzech (6), d’Escoralhe, père et fils, de Salanhac, aux nobles et vassaux des châtellenies de Montvalent et de Saint-Séré, aux habitants de Martel et de Beaulieu (doc. n° 17) (7).

Deux jours plus tard Clément VI écrivait aussi aux consuls de Caylus. Ceux-ci lui avaient adressé toute une série de demandes, peut-être un peu indiscrètes. Le pape répond qu’il les a accueillies avec faveur, mais qu’il ne peut rien faire en l’absence de son neveu qui est leur seigneur. Le vicomte de Turenne ne tardera pas d’ailleurs à revenir quand il aura appris l’occupation de Souillac et de Lafrançaise. La prise de cette dernière ville, si peu éloignée de Caylus, fait un devoir aux consuls et aux habitants de se tenir sur leurs gardes afin de ne pas se laisser surprendre. Quant à leurs demandes, on les examinera au retour du comte de concert avec le lieutenant et le juge de la châtellenie et les députés que les consuls de Caylus enverront dans ce but (doc. n° 18).

Mais Clément VI ne devait plus s’occuper de Caylus. La mort le frappait le 6 décembre 1352. Cette mort fut sans doute le signal du soulèvement contre la domination du vicomte de Turenne, Innocent VI ne perdit pas de temps pour tâcher de rétablir la concorde, et un moment (18 janvier 1353) il sembla que tout allait s’arranger (doc. n° 19); mais les ennemis de Guillaume-Roger poussaient vivement l’affaire devant le Parlement. Le roi finit par être influencé et pensa à révoquer sa donation: une lettre d’Innocent VI au chancelier de France, Pierre de La Forêt, archevêque de Rouen, montre que Jean le Bon avait déjà donné l’ordre de mettre le séquestre sur le château de Caylus. Le pape écrit au chancelier d’user de toute son influence pour empêcher que le roi ne reprenne ce qu’il avait donné (doc. n° 20); mais ce fut sans doute inutile puisqu’il n’est plus question de rien, et que l’histoire locale n’a pas gardé trace de cette occupation de Caylus pendant près de deux années par le vicomte de Turenne, neveu de Clément VI.

 

(1) Diocèse de Cahors (archiprêtré de Cajarc), aujourd hui département du Tarn-et-Garonne.

(2) Cette ignorance est assez curieuse, car il y a de nombreuses chartes à ce sujet, comme pour d’autres donations de Jean le Bon en faveur de Guillaume Roger, dans les registres du Trésor des Chartes. (JJ. 80, f, 3721 et f. 463 – 81, f. 802). Il y a au registre JJ. 80. f. 416, la donation de certains droits de justice sur Brive la Galharde, etc., etc.

(3) La même chose arriva plus tard. Louis XI dut révoquer aussi la donation faite de cette châtellenie à deux de ses familiers. (V. Moulenq, Doc. sur le Tarn-et-Garonne, LL, pp- 332-333).

(4) On trouve aux Archives nationales [K. 1167] un cahier renfermant une bonne partie de l’enquête qui fut faite à Caylus à ce sujet sur la valeur de la seigneurie. Il y a en tête les lettres du roi. Ce document d’intérêt purement quercynois sera publié par la Société des Etudes du Lot.

(5) Reg. Suppl, Clem, VI. 22, f. 56.

(6) Guillaume Amalvin, qui avait épousé Galharde, sœur de Guérin de Castelnau de Gramat.

(7) Deux lettres d’Innocent VI du 6 février et du 27 juillet 1353 se rapportent aussi à cette occupation de Souillac, (Vat. 235, ff. 22, 140).

 

 

PIECES JUSTIFICATIVES

 

1. Lettre au sénéchal Arnaud d’Espagne pour recommander les envoyés du vicomte de Turenne.

 

10 mars 1351

Dilecto filio nobili viro Arnaldo de Ispania, militi, domino de Aspanhano, senescallo Petragoricensi et Caturcensi, pro carissimo in Christo filio nostro, Johanne rege Francie illustri, salutem etc.

Carissimus in Christo filius noster, Johannes, Rex Francie illustris, prosequens dilectum filium nobilem virum Guillelmum-Rogerii, vicecomitem Turenne, nepotem nostrum, consideratione nostra precipue, gratiose ipsi vicecomiti mille libras parvorum Turonensium, annui et perpetui redditus, assignandas sibi super castro et castellania Caslucii, de senescallia tua, secundum consuetudinem illius patrie, in bonis et competentibus locis. gratiose donavit, te ac dilecto filio Radulfo de Insula, thesaurario regio Tholosano, ad assignationem eidem nepoti nostro faciendam hujusmodi per literas regius deputatis. Cum autem prefatus vicecomes, ad prosequendum et expediendum huius assignationis negotium, dilectos filios nobiles viros Ademarum de Agrifolio, militem, consanguineum et Guillelmum de Chaunaco, domicellum, familiares nostros, exhibitores presentium, procuratores suos ordinaverit et ad te ac eundem thesaurarium de mandato nostro transmittat ad presens, nos cupientes negotium favorabiliter ipsum expediri, et gerentes de nobilitate tua in hiis et aliis fiduciam specialem, nobilitatem eandem attente et affectuose rogamus quatinus ea, que dicti Ademarius et Guillelmus vel alter eorum tibi super hiis pro parte nostra retulerit, credas indubie, illaque pro nostra et apostolice sedis reverentia votiva et favorabili velis prosecutione complere, nobis tanto in hoc amplius placiturus. quanto huiusmodi negotium est potius nobis cordi.

Datum Avenione VI, idus marcii anno nono. – (Etat de la question) Reg. Vat. 144, f. 257t, v. 207t).

 

 

2. Recommandation adressée à Raoul de l’Isle, trésorier du roi en toulousain.

Lettre un peu générale

 

10 mars 1351

Dilecto filio Radulpho de Insula, thesaurario Tholosano pro carissimo in Christo filio nostro, Johanne rege Francie illustri salutem etc.

Pro consumatione etc.

Cum autem negotium assignationis huius, quod ex causis pluribus insidet ad modum cordi nostro, expediri celeriter ac favorabiliter affectemus, discretionem tuam, de qua plenam in Domino fiduciam gerimus, attente ac efficaciter deprecamur quatinus ad ea celeriter et favorabiliter ac utiliter faciendum, una cum prefato senescallo, cui super hoc similiter scribimus, vel alio deputando per ipsum, sic pro nostra et apostolice sedis reverentia des opem et operam, cum omni solicitudine, efficaces quod nos devotionem tuam dignas gratiarum actionibus et gratas rependiis prosequamur. Ceterum precibus nostris edicimus ut ea que dicti miles et domicellus vel alter eorum super hiis pro parte nostra duxerint exponenda credas indubie, et efficaci sicut speramus velis prosecutione complere.

Datum Avenione VI idus marcii anno nono. – Vat. 144. f. 259t.

 

 

3. Nouvelle recommandation au sénéchal à l’occasion du départ de Raoul de l’Isle.

 

10 mars 1351

Dilecto filio nobili viro, Arnaldo de Ispana, domino de Aspanhano, senescallo Petragoricensi et Caturcensi pro in Christo filio nostro Johanne rege Francie illustri salutem etc.

Pro consumatione votiva et complemento negocii assignationis faciende dilecto filio nobili viro Guillelmo Rogerii vicecomiti Turenne, nepoti nostro, de mille libris parvorum Turonensium annuorum reddituum, quas carissimus in Christo filius noster Johannes Rex Francie illustris eidem nepoti nostro super castro et castellania, Caslucii et propinquioribus locis si castrum et castellania ipsa ad id non sufficeret forsitan, gratiose donavit, dilectos filios nobiles viros Ademarum de Agrifolio, militem consanguineum, et Guillelmum de Chaunaco, domicellum, familiares nostros, procuratores dicti vicecomitis, latores presentium ad te providimus destinandos. Cum autem negocium huius ex eo maxime accelerationem requirat quod dilectus filius Radulphus de Insula, thesaurarius Tholosanus, datus commissarius per literas Regias ad assignationem faciendam huiusmodi, una tecum, in Franciam celeriter ut asseritur est iturus, nobilitatem tuam attente ac affectuose precamur quatinus ad expeditionem negocii assignationis huiusmodi, personaliter, quod gratum et placidum admotum nobis erit, alioquin, si aliis occupatus negociis ad id forsitam personaliter vacare non posses, per aliquem locum tenentem, tuum vel alium, pro nostra et apostolice sedis reverentia des favorabiliter utiliter et celeriter operam efficacem, dictorum militis et domicelli vel alterius eorum super hiis pro parte nostra relatibus, cum grate ac sperate satisfactionis effectu, adhibens plenam fidem. In quo tanto nobis amplius complacebis quanto negotium ipsum quod summe cordi gerimus, impedimentum ex dilatione recipere forte posset.

Datum Avenione VI idus marcii anno nono. – Vat. 144, f. 259t.

 

 

4. Lettre à Raoul de l’Isle pour lui recommander de nouveau l’affaire

et qu’il ait pleine confiance en ce que lui dira Charles Jorri, sergent d’armes.

 

10 mars 1351

Dilecto filio, Radulpho de Insula, thesaurario Tholosano pro carissimo in Christo filio nostro, Johanne rege Francie illustri, salutem etc.

Negotium assignationis de mille libris parvorum Turonensium annui et perpetui redditus dilecto filio nobili viro, Guillelmo Rogerii, vicecomiti Turenne, nepoti nostro, super castro et castellania Caslucii faciende. juxta formam regiarum eidem nepoti nostro concessarum super hoc literarum, sine dilationis tedio favorabiliter expediri tibique more spacia brevitate summopere cupientes. ut expeditus celeriter possis in Franciam, sicut disposueras te conferre, dilectos nostros viros Ademarum de Agrifolio militem, consanguineum et Guillelmum de Chaunaco, domicellum, familiares nostros, ad dilectum filium nobilem virum ... senescallum Petragoricensem et Caturcensem, qui super huius negocio commissarius datus est una tecum, et te providimus destinandos, qui jam arripuerunt hinc iter suum, sicut dilecti filii Caroli Jorii, serventis nostris armorum, clarius relatione cognosces. Quocirca dilectionem tuam attente rogamus quatinus ipsius Caroli super hiis pro parte nostra relatibus cum grate ac sperate satisfactionis effectu adhibeas plenam fidem.

Datum Avenione VI idus marcii anno nono. – Reg, Vat. 144, f. 260t.

 

 

5.

 

10 mars 1351

Suivent plusieurs lettres toutes semblables pour recommander l’affaire avec instance; à tous il dit: « Quod summo insidet cordi nobis ... illa votiva et favorabili velis pro nostra et apostolicae sedis reverentia prose actione complere (ou adjuvare) ». – Vat. 144, f. 258 à 259.

 

In eumdem modum Arnaldo Bertrandi (1), legum doctori, judici majori in senescallia Caturcensi.

In eumdem modum (2) ... priori S. Martini de Campellis O.S.B. Parisiensis dioscesis.

In eumdem modum judici ordinario Montisalban, pro ... rege Franciae.

In eumdem modum Amalvino de Carayguis (3), legum doctori, canonico ecclesiae Caturcensis.

In eumdem modum Petro de Casetone (4), legum doctori ...

In eumdem modum ... preposito ecclesiae Tolosane.

In eumdem modum Raymundo de Pinibus notario regio senescallia Petragoricensi et Caturcensi.

In eumdem modum Guillelmo Adhemari, notario regio ...

 

(1) Il succède en 1361 comme doyen de la collégiale du Tescou (Montauban) à Raymond de Concots. (Reg. 8, suppl. 32, f. 157t).

(2) C’était Bertrand Carit. frère du collecteur Bernard Carit, de Puy-Laroque; Bernard devait être évêque d’Evreux.

(3) D’une famille de Caylus, dont le nom revient souvent dans les registres.

(4) Seigneur de Mechmont, plus tard co-seigneur de Gourdon. (Voir Lacoste, III, p. 253). – Un de ses fils fut évêque de Bazas.

 

 

6. Aux nobles de Caylus.

 

Dilectis filiis nobilibus et vassalis castri et castellanie de Castrolucii, Caturcensis diocesis.

La lettre commence comme les autres et conclut ainsi: « Sic velitis gratanter placideque recipere quod nos devotionem vestram gratiarum actionibus et sicut proponimus. auctore Deo, gratis rependiis prosequamur; tenentes indubie quod nos et idem nepos qui a nostris in nullo mandatis et beneplacitis discrepabit, sic in Domino et alias intendimus dulciter, favorabiliter et amabiliter vos tractare quod delectabit vos et gaudebitis ipsius nepotis nostri dominium suscepisse, super quo dictorum militis et domicelli vel alterius eorum pro parte relatibus, cum grate satisfactionis effectu, velitis indubie dare fidem.

Datum ut supra (Avenione VI idus marcii anno nono). – Ibid. f. 259.

 

In eumdem modum consulibus Castri Caslucii Caturcensis diocesis. – Ibidem.

 

 

7. Lettre au nouveau sénéchal, Gui Sénéchal, afin qu’il fasse livrer le château de Caylus

à Guillaume de la Roque, procureur du vicomte de Turenne.

 

23 octobre 1351

Dilecto filio nobili viro, Guidoni Senescalli, militi, senescallo Petragoricensi et Caturcensi pro carissimo in Christo filio nostro, Johanne rege Francie illustri salutem etc.

Credimus ad tuam jam devenisse noticiam qualiter carissimus

in Christo filius noster Johannes rex Francie illustris prosequeris dilectum filium, nobilem virum, Guillelmum Rogerii, vicecomitem Turenne, nepotem nostrum, nostro presertim intuitu, gratiose castrum et castellaam de Caslucio, Caturcensis diocesis. eidem vicecomiti de regia liberalitate donavit. te ad traditionem et assignationem de castro et castellania predictis eidem vicecomiti faciendas commissario per eumdem regem specialiter deputato. Cum autem pro huiusmodi negocio donationis ipsius quod summe cordi gerimus dilectum filium nobilem virum Guillelmum de Rupe (1), domicellum dicte diocesis, ad te presentialiter destinemus, nobilitatem tuam attente ac affectuose rogamus quatinus dicti Guillelmi super hoc pro parte nostra relatibus adhibens plenam fidem, sic super eis nostris beneplacitis sicut speramus et credimus condescendas quod negotium ipsum optatum et celerem consequatur effectum, et nos nobilitatem eandem uberibus gratiis et favorabilibus rependiis, sicut disponimus, dante Domino, prosequamur.

Datum apud Villam novam, Avenionensis diocesis, X. kal. novembris, anno decimo. – Reg. Vat. 145, f. 103t.

 

(1) Guillaume de La Roque, peut-être de La Roque près Montvalent, (voir le document n° 1 – le mariage d’Hélène de Castelnau) peut-être de Rignac, peut-être de Laroque-Montamel. (Voir document sur les remparts de Monvalent).

 

 

7 bis.

 

Le même jour il écrivait à Raoul de l’Isle, le trésorier du roi en Toulousain, pour lui recommander d’ajouter foi aux paroles que doit lui rapporter sur ce sujet, Charles Jorri, son sergent d’armes.

 

 

7 ter.

 

Même lettre à Bernard de Berrelis, citoyen de Toulouse.

 

 

8. Lettre au vicomte de Caraman lui annonçant la cause du retard,

qui est la maladie de Guillaume-Roger et lui recommandant les envoyés.

 

16 novembre 1351

Dilecto filio nobili viro Arnaldo vicecomiti Caramagni salutem etc.

Carissimus in Xpo filius noster Johannes rex illustris concessit dilecto filio nobili viro Guillelmo Rogerii vicecomiti Turenne nepoti nostro et tuo super negotio donationis facte ipsi nepoti nostro per eundem regem de castro et castellania Caslutii Caturcensis diocesis sicut nosti quasdam litteras regias a quarum executione propter infirmitatem quam idem vicecomes passus est desistimus usque modo. Nuper autem cum idem vicecomes Dei gratia in convalescentia bona esset prout est, misimus ad dilectum filium ... senescallum Petragoricensem et Caturcensem qui est una cum certis aliis commisarius in hujusmodi negotio deputatus et ipse gentibus vestris ad executionem litterarum hujusmodi faciendam, diem beati Andree futurum proximo assignavit. Cum autem dilectos filios nobiles viros Ademarum de Agrifolio militem, consanguineum, et Guillermum de Chaunaco, ac Carolum Jorii domicellos familiares nostros, ad partes ipsas providerimus pro hujusmodi negocio destinandos, nobilitatem tuam attente et affectuose rogamus quatenus circa effectum et consumationem optatam ejusdem negocii continuans laboris solicitudinis tue partes velis illuc pro nostra et apostolice sedis reverentia personaliter te conferre. Ita quod in festo ipso possis inibi interesse finalem expeditionem et consumationem dicti negocii quam speramus tuo precipue studio mediante pertingere promoturus. Ceterum ea que dicti miles et domicelli vel alii aut alius eorum tibi super hoc pro parte nostra retulerint credas indubie et ea efficaci et solita velis instantia perducere ad effectum. Datum ut supra [Avinione XII kal. decembris anno decimo]. Postquam presentes littere facte fuerunt dilectum filium Bernardum de Ruthena (1), canonicum Belvacensem ad partes ipsas pro hujusmodi negociis providimus accessurum cui pro parte nostra in premissis dari petimus plenam fidem. – Reg. Vat. 145, f. 129t.

In eumdem modum dilecto filio nobili viro Guidoni de Convenis militi.

 

 (1) Bernard de Rodes sera plus tard archevêque de Naples. Il fonda à Cahors le collège dit de Rodez,

 

 

9. Nouvelle recommandation auprès de Raoul de l’Isle

en faveur des nouveaux envoyés à Caylus, Aymar d’Aigrefeuille et Charles Jorri.

 

16 novembre 1351

Dilecto filio, Radulpho de Insula, thesaurario in senescallia Tholosano pro carissimo in Christo filio nostro, Johanne rege Francie illustri salutem etc.

Quantum nobis cordi sit negocium donationis facte sicut nosti per carissimum in Christo filium nostrum Johannem regem Francie illustrem de castro castellania Caslucii Caturcensis diocesis dilecto filio nobili viro, Guillelmo Rogerii, vicecomiti Turenne, nepotis nostro, et frequentibus literis nostris et verbo etiam perpendisti. Cum autem pro consummatione dicti negocii pro qua tot subiisti labores, dilectos filios nobiles viros Ademarum de Agrifolio, militem consanguineum, et Carolum Jorii, servientem armorum, et familiares nostros, ad partes ipsas presencialiter destinemus, discretionem tuam attente rogamus quatinus eorum vel alterius super hoc pro parte nostra relatibus cum sperate ac solute prosecutionis effectu adhibeas plenam fidem.

Datum Avenione, XVI kal. decembris anno decimo. – Reg. Vat. 145, f. 128t.

 

 

10. Lettres du 16 novembre 1351 (1)

 

In eumdem modum (lettre 9).

Dilecto filio nobilo viro Raymundo de Salis, militi, vicario pro rege in oppido Figiaci.

In eumdem modum dilecto filio Guidoni de Convenis, militi ... (2).

In eumdem modum dilecto filio Johanni de Perbolena, civi Caturcensi (3).

In eumdem modum dilecto filio nobili viro Philippo Johannis (4), militi, domino de Salviaco.

In eumdem modum dilecto filio Hugoni de Cardalhaco (5), militi, domino de Biola (Caturcens. dioc).

In eumdem modum dilecto filio Bertrando de Cardalhaco, militi, domino de Varaire.

In eumdem modum dilecto filio Bertrando de Cardalhaco, militi, domino de Capella Merlivaliis ...

In eumdem modum dilecto filio Raymundo de Rupe, militi, legum doctori.

In eumdem modum venerabili Galhardo Alquerii (6), canonico Caturcensis ecclesie.

In eumdem modum venerabili Amalvino de Carayguis (7), canonico Caturcensis ecclesie.

In eumdem modum venerabili priori St Martini de Campellis, Parisiensis dioecesis (8).

In eumdem modum dilecto filio Raimundo de Marcilhaco, judici senescallie Petragoricensis et Caturcensis.

In eumdem modum dilecto filio Arnaldo Bertrandi, judici majori ...

In eumdem modum dilecto filio nobili viro Petro de Cazetone militi, legum doctori ...

In eumdem modum dilecto filio Petro de Perbolena, civi Caturcensi.

 

(1) Tous les personnages ci-dessous nommés avaient des intérêts divers dans la seigneurie de Caylus, ou comme personnages officiels, tels Arnaud Bertrand ou Pierre de Cazeton, etc., pouvaient avoir une grande influence.

(2) Une branche des Comminges avait en partie la vicomté de Bruniquel, dans le voisinage de Caylus.

(3) Les Perbolène, de Cahors (appelés aussi Probolène), à cause des services rendus par eux comme trésoriers du roi en Quercy, avaient reçu des rentes sur des terres de la seigneurie de Caylus. Ils avaient même été anoblis, en la personne de Jean en 1329. Pierre, nommé à la fin, était fils de celui-ci et trésorier du Quercy, comme son père et comme son grand-père Arnaud (diverses lettres des registres du Trésor des chartes).

(4) Les Cardaillac de toutes les branches avaient des terres dans les limites de la châtellenie de Caylus, et même Bertrand de Cardalhac, seigneur de la Capelle, venait d’en recevoir depuis peu d’années (1340, Ibidem).

(5) Philippe de Jean, personnage important du Quercy, appartenait à la châtellenie de Caylus par sa terre de Saint-Sever, près Lalbenque, et aussi par Galessie, qui faisait partie, à ce qu’il paraît, de la même châtellenie, quoique tout près de Cahors. Une branche des de Jean était depuis longtemps déjà établie à Saint Projet près Caylus.

(6) Les Alquier, famille bourgeoise de Caylus.

(7) Les Caraygues, famille noble de Caylus. Un Caraygue, chevalier, hommage en 1260 au comte de Toulouse, Alphonse de Poitiers.

(8) Je l’ai déjà nommé: B. de Garit, de Puylaroque.

 

 

11. Lettre au châtelain de Caylus pour qu’il livre la place aux envoyés du vicomte de Turenne.

 

30 novembre 1351

Dilecto filio castellano castri Caslucii, Caturcensis diocesis, pro carissimo in Christo filio nostro Johanne, rege Francie illustri, salutem etc.

Sicut scire te credimus. et per literas regias, que mittentur tibi super hoc, poteris intueri, carissimus in Christo filius noster Johannes rex Francie illustris, castrum et castellaniam Caslucii Caturcensis diocesis dilecto filio nobili viro Guillelmo Rogerii, vicecomiti Turenne, nepoti nostro, liberaliter et gratiose donavit, tibique per literas ipsas mandat ut idem castrum dicto vicecomiti seu procuratoribus et nunciis suis tradas. Quo circa discretionem tuam attente ac affectuose rogamus quatinus castrum ipsum dilectis filiis nobilibus viris Ademaro de Agrifolio, militi consanguineo, et Guillelmo de Chaunaco ac Caroli Jorii, domicellis et familiaribus nostris, procuratoribus et nunciis ad hoc vicecomitis antefati, aut eorum alteri, libere assignare procures, que ipsi vel ipsorum alter tibi super hoc pro parte nostra retulerit indubie crediturus.

Datum Avenione, XII kal. decembris, anno decimo. – Reg. Vat. 145, f. 132.

 

 

12. Lettre aux consuls de Caylus pour les engager à bien recevoir les envoyés du vicomte.

Leurs franchises seront conservées et on leur donnera d’autres privilèges.

 

20 novembre 1351

Dilectis filiis consulibus castri Caslucii, Caturcensis diocesis, salutem etc.

Pro finali consumatione et complemento negocii donationis facte, ut nostis, per carissimum in Christo filium nostrum Johannem, regem Francie illustrem, dilecto filio nobili viro Guillelmo Rogerii, vicecomiti Turenne, nepoti nostro, de castro et castellania Caslucii, Caturcensis diocesis, quod summe insidet cordi nobis, mittimus ad parles ipsas dilectos filios, nobiles viros, Ademarum de Agrifolio, militem consanguineum, et Guillelmum de Chaunaco ac Carolum Jorii domicellos familiares nostros presentium portatores. Quo circa discretionem vestram attente rogamus, quatinus Ademari, et Caroli predictorum aut alterius eorum, pro parte nostra, super hoc relatibus fidem plenariam adhibentes, in eis votis nostris, sicut de vestra devotione plene confidimus, satisfacere studeatis, tenentes indubie franchisias, libertates et consuetudines vestras bonas servari et ampliari facere nobis, Deo juvante, proponimus, et privilegia magna et pulcra, tam apostolica auctoritate, concedere liberaliter quam auctoritate regia etiam procurare sicut satis cito effectu operis. vita comite, cognoscetis.

Datum Avenione XII kal. decembris, anno decimo. – Reg. Vat. 145, f. 132.

In eumd. mod. universis nobilibus et vassalis castri et castellaniae Caslucii, Caturcensis diocesis.

 

 

13. Lettre à Gui Sénéchal pour lui recommander Adhémar d’Aigrefeuille,

Guillaume de Chaunac et Charles Jorri (1)

 

20 novembre 1351

Dilecto filio nobili viro Guidoni Senescallo (2) Petragoricensi et Caturcensi pro carissimo in Christo filio nostro Johanne rege Francie illustri salutem etc.

Literas tuas quas nobis super negocio castri et castellanie Caslucii quod sicut jam per literas et nuncios nostros perpendere potuisti summe insidet cordi, nobis benigne recipimus et de affectiona bona quam ad negocium ipsum velut proprie proprium, insinuatione literarum tuarum et nunciorum nostrarum predictorum relatione, te habere cognovimus, nobilitati tue tanto uberiores gracias agimus quanto speramus indubie desideratum nobis finem pertingere te mediante negocii memorati. Et ideo sub huius spe atque fiducia dilectos filios nobiles viros Ademarum de Agrifolio militem consanguineum et Guillelmum de Chaunaco et Carolum Jorii domicellos familiares nostros latores presentium ad partes ipsas pro ipsius negocii consumatione votiva presentialiter destinantes nobilitatem tuam attente ac affectuose rogamus quatinus, dictorum Ademari Guillelmi et Caroli ac eorum cuiuslibet adhibens pro parte nostra plenam fidem relatibus, in premissis sic ac huiusmodi negocii expeditionem votivam realem expeditam et celerem des opem et operam efficaces quod fertili spei nostre fertilior succedat effectus, et nos labores tuos favorabilibus graciis atque rependiis, et satis cito cognosces effectuu operis dante domino compensemus.

Datum Avenione XII kal. decembris, anno decimo. – Reg. Vat. 145, f. 129.

 

(1) Il lui écrivait aussi une lettre semblable le 16 novembre (Ibid., f. 128), ajoutant en post-scriptum qu’il envoyait Bernard de Ruthena, qui fut plus tard archevêque de Naples.

(2) Appelé par les auteurs Gui Seneschal; il était seigneur de Mortemer, en Poitou.

 

 

13 bis. Lettre à Bertrand de Carit lui recommandant Gisbert de Vayrac qui se rend à Caylus.

 

18 mars 1352

Dilecto filio Bertrando de ... (1) priori prioratus Sancti Martini de Campis Parisiensis, ordinis Cluniacensis, salutem etc.

Quantum nobis cordi sit negocium pro quo dilectum filium nobilem virum Gisbertum de Veyraco, militem, dominum de Paolhano, Ruthenensis (sic) diocesis, ad partes ipsas de tuo precipue favore confisi presentialiter destinamus, tam verbo quam litteris nostris plenius perpendisti. Propter quod omissa pluralitate verborum discretionem tuam attente ac affectuose precamur quatenus ipsius militis adhibita pro parte nostra relatibus plena fide sic ad promotionem et perfectionem hujusmodi negocii pro nostra et apostolice sedis reverentia opem et operam studiosus impendas, quod ipsius negocii diu et desiderabiliter concupitum felicem exitum te promovente consequi valeamus.

Datum Avenione XV kal. aprilis, anno decimo. – Reg. Vat. 145, f. 203-203t.

In e. m. dilecto filio nobili viro Arnaldo de Ispania domino de Aspanhano, militi, senescallo Petragoricensi et Caturcensi pro carissimo in Xpo filio nostro Johanne rege Francie illustri.

 

(1) Carito (de Puylaroque) – famille de Carit, dont deux membres furent nonces-collecteurs; un, le frère de Bertrand, évêque d’Evreux.

 

 

14. Lettre au prieur de Saint-Antonin (1)

 

18 mars 1352

Dilecto filio priori prioratus Sancti Antonini ordinis Sancti Augustini Ruthenensis dioecesis.

Latori presentium, quem ad partes ipsas pro certis negociis que multum insident cordi nobis presentialiter mittimus, certa referenda tibi duxerimus imponenda, discretionem tuam attente ac affectuose rogamus quatinus ea que prefatus miles pro parte nostra tibi retulerit credas indubie ac ad promotionem eorum pro nostra et apostolice sedis reverencia opem et operam efficacis et utilis prosecutionis impendas.

Datum Avenione XV kal. aprilis, anno decimo (2). – Reg. Vat. 145, f. 403t.

 

(1) A cette date, le prieur de Saint-Antonin s’appelait Hugues Conac (Moulenq, Documents sur le Tarn-et-Garonne, I, p, 421). Comme il fut nommé par Clément VI, il est probable que c’est un Limousin et qu’il est l’oncle ou le frère du chevalier de Cosnac, gouverneur de Caylus pour le vicomte de Turenne (doc. n° 15 et 16).

(2) Les autres lettres indiquées dans le texte ont pour but de recommander Gisbert de Vayrac (Reg. Vat. 145, f. 203-204).

 

 

15. Aux consuls et habitants de Caylus pour les remercier de l’accueil fait aux gens du vicomte,

leur promettre récompenses, les mettre en garde contre certaines gens qui les exploitent

et voudraient les faire révolter, leur recommander Hugues de Cosnac, envoyé comme gouverneur.

 

20 juin 1352

Dilectis filiis consulibus et habitatoribus ville Caslucii, Caturcensis diocesis salutem etc.

Quod dilectum filium nobilem virum Guillelmum Rogerii, vicecomitem Turenne, nepotem nostrum, seu gentes ipsius vicecomitis nomine suo, ad dominum vestrum, juxta mandatum regium, recepistis, summe gratum et placitum nobis fuit, intendentes devotionem vestram sic gratiosis favoribus prosequi, sic favorabilibus gratiis compensare, quod affectionem et dilectionem, quam ad vos gerimus, effectu operum dante domino suo tempore cognoscetis. Et quia sicut displicenter audivimus, quidam qui de sudore vestro vivunt, et in dispendiis vestris propria lucra venantur, contra juramentum per eos prestitum temere venientes, que acta sunt per exquisitas malicias, quod molestum admodum gerimus, conantur in curia Francie irritare devotionem vestram, attente rogamus quatinus persuasionibus set suggestionibus talium aures nullalenus prebeatis. Ita quod devotionis et constancie vestre robur, preter honorem qui vobis resultat ex illis, nos et dictum nepotem nostrum ad vestra promovenda commoda et honores quodam quasi debito obliget et invitet. Ceterum de statu et quiete vestra soliciti dilectum filium nobilem virum Hugonem de Cosnaco militem, ut regimini et gubernationi vestre vacet solicite, ad vos providimus destinandum precibus vestris adicientes huiusmodi ut ipsius et dilecti filii Caroli Jorii, servientis armorum et familiaris nostri, aut alterius eorum, pro parte nostra relatibus cum grate satisfactionis effectu velitis indubie dare fidem.

Datum Avenione, VI kal. julii, anno undecimo. – Reg, Vat, 146, f. 24v.

 

 

16. Lettre à Pierre Revel, juge de la châtellenie, pour le remercier de ce qu’il a fait

pour le vicomte et lui recommander Hugues de Cosnac et Charles Jorri.

 

20 juin 1352

Dilecto filio, Petro Revelli, judici castri, et castellanie Caslucii, Caturcensis diocesis.

Frequenti nunciorum nostrorum grata nobis relatione percepimus quantum tu negocia nostra et dilecti filii nobilis viri Guillermi Rogerii vicecomitis Turenne, nepotis nostri, que utique nostra sunt, fueris favorabiliter et utiliter prosequutus. Super quod discretioni tue grates debitas referentes, et intendentes fidem laboresque tuos gratis rependiis compensare, volumus ut in hiis que honorem utilitatemque tuos respiciunt requiras nos confidencia speciali. Ceterum dilectis filiis nobilibus viris Hugoni de Cosnaco militi et Carolo Jorii serventi armorum et familiaribus nostris quos ad partes ipsas presencialiter destinamus aliqua referenda tibi duximus imponenda. Ideoque devotionem tuam attente rogamus quatinus eorum aut alterius eorum pro parte nostra relatibus cum grate ac sperate salisfactionis effectu adhibeas plenam fidem.

Datum Avenione VI kal. julii, anno undecimo. – Reg. Vat. 146, f. 24.

 

 

17. Souillac et la vicomté de Turenne.

 

20 novembve 1352

Dilectis filiis universis nobilibus et vassallis castellanie Turenne.

Innotuit nobis, fide digna relatione quorumdam, quod nonnulli hostes et emuli carissimi in Christo filii nostri Johannis, regis Francie illustris, locum Soliaci propinquum vicecomitatui Turenne invadentes hostiliter occuparunt. et quod, malitie sue ulterius frena laxantes, eidem vicecomitatui ac habitantibus et incolis ejus nocivas comminantur et continue moliuntur offensas; cum autem dilectus filius nobilis vir Guillelmus Rogerii vicecomes Turenne, nepos noster, absens de partibus ipsis, in Francia moretur ad presens, et proinde oportune custodie vicecomitatus ipsius operam personaliter dare non possit, nos attendentes quod ad hujusmodi custodiam tanto est ad presens sollicitius intendendum, tanto que attentius vigilandum, quanto dicti hostes et emuli, ex hujusmodi absentia prefati vicecomitis oportunitate captata, ad nocendum fortius artes et studia sua parant, universitatem vestram attente requirimus et rogamus quatenus, non solum ad resistendum conatibus hostium et emulorum ipsorum, sed ad eos utiliter elidendum, potenter exurgere studeatis, et cum per dilectum filium nobilem virum Gisbertum de Veyraco militem, locum tenentem dicti vicecomitis, fueritis requisiti, sic ad custodiam dicti vicecomitatus et vestram diligenter et favorabiliter intendatis, eidem locum tenenti omne quod potestis auxilium, consilium et presidium impensuri, quod dicti hostes et emuli in eorum pravis conceptibus et conatibus confundantur, vestraque possit proinde fides et devotio commendari,

Datum Avinione, X kal. decembris, anno IX°. – Reg. Vat. 146, f. 86-87.

 

In eumdem modum dilecto filio universis nobilibus et vassalis castellanie Montis Valentis.

In eumdem modum dilecto filio universis nobilibus et vassallis castellanie Sancti Sereni,

In eumdem modum dilecto filio nobili viro domino de Gramato militi.

In eumdem modum dilecto filio nobili viro domino de Lusegio.

In eumdem modum dilecto filio nobili viro domino de Scorralha, militi.

In eumdem modum dilecto filio nobili viro Raymundo, domino de Scorralho, domicello.

In eumdem modum dilecto filio nobili viro Johanni, domino de Salanhaco.

In eumdem modum dilectis filiis univertatis Martelli.

In eumdem modum dilectis filiis univertatis Belli loci.

In eumdem modum dilectis filiis consulibus castri Casluscii, Cat. dioc.

 

 

18. Aux consuls de Caylus pour leur dire que leurs demandes ne pourront être examinées

qu’au retour du vicomte de Turenne qui est en France,

mais qui va revenir bientôt car les ennemis ont occupé Souillac

et menacent les environs. De même ils ont occupé La Française,

que les habitants de Caylus veillent pour n’être pas surpris eux aussi.

 

24 novembre 1352

Dilectis filiis consulibus castri Caslucii, Caturcensis diocesis salutem etc.

Litteras vestras, et certos articulos seu tractatum interclusos in eis, paterna benegnitate recepimus quorum series diligenter inspecta eo nobis amplius placuit, quo per illos devocionem vestram ad habendam concordiam cum dilecto filio nobili viro, Guillelmo Rogerii, vicecomite Turenne, nepote nostro, perpendimus promptiorem. Verum quia prefatus vicecomes in Francia moratur ad presens, super hujusmodi literis et articulis seu tractatu deliberate rescribere seu respondere aliquid non valemus, sed cum ipse redierit, quod prestante Domino cito erit, nam audito quod hostes et rebelles carissimi in Christo filii nostri Johannis regis Francie illustris, qui locum Soliaci, sicut nostis, vicecomitatui Turenne vicinum, occuparunt, eidem vicecomitatui nocivas continue minantur et moliuntur offensas, mandavimus dicto vicecomiti quod regressum suum pro dicti vicecomitatus custodia accelerare procuret, intendimus cum prefato vicecomite ejusdem consilio procurare ac facere quod vos et universitas vestra poteritis et debebitis merito contentari, quamquam aliqui ex articulis ipsis videantur aliquam difficultatem habere, super qua, in adventu dicti vicecomitis, poterit provideri, et nos tam super hiis quam aliis, quantum cum Deo poterimus, intendimus apostolicis favoribus prosequi vota vestra. Ceterum cum eidem rebelles et hostes locum de Bastida Francesa occupaverint, sicut scitis, et ad occupationem castri et ville de Caslucio conatus suos erigant et intendant, discretionem vestram monemus, requirimus et rogamus attente quatinus sic vigilanter et solicite ad vestram et castri ac ville predictorum custodiam intendatis, quod ipsi concepta spe frustrentur omnino, vosque, ab omnibus noxiis preservati, de fidei et devotionis constancia demandari merito valeatis. Cum autem prefatus vicecomes redierit, quod, ut premictitur, cito erit, significabimus statim locumtenenti et judici castri predicti et castellanie Caslucii atque vobis, ut ipsis et nunciis vestris, sufficientem potestatem habentibus, huc convenientibus, invicem cum eodem ad votivam consumationem huiusmodi negocii procedatur.

Datum Avenione, VIII kal. decembris, anno undecimo – Reg. Vat. 146, f. 86v.

 

 

19. Lettre d’Innocent VI aux consuls de Caylus pour les engager

à la concorde avec le vicomte de Turenne.

 

18 janvier 1353

Dilectis filiis consulibus ville Casluscii, Caturcensis diocesis salutem etc.

Intelleximus quod cum dilecto filio nobili viro, Guillelmo Rogerii vicecomiti Turenne, super hiis de quibus inter ipsum et vos aliquis esse discordia videbatur, saniori utentes consilio proponitis concordare. Quod eo habemus gratius eoque inde amplius contentamur quo vicecomitem ipsum sinceriori dilectione prosequimur et quo illius et vestra per consequens commoda plus amamus. Ideoque vos in huiusmodi grato nobis proposito confortantes, discretionem vestram attente rogamus quatinus cum prefato vicecomite pro utilitate illius et vestra, ac pro nostra et apostolice sedis reverencia, sic ac concordiam veniatis quod nullius discordie remanere invicem possit occasio et nos qui ejusdem vicecomitis negocia libenter apostolico favore prosequimur, et intendimus prosequi, habeamus unde vobis ad grates et gracias assurgamus.

Datum Avenione, XV kal. februarii, anno primo. – Reg. Vat. 235, p. 22.

 

 

20. Lettre d’Innocent VI au chancelier de France pour qu’il agisse auprès du roi

afin que celui-ci ne révoque pas le don qu’il avait fait de Caylus au vicomte de Turenne.

 

23 mars 1353

Venerabili fratri, Petro, archiepiscopo Rothomagensi, cancellario carissimi in Christo filii nostri Johannis Regis Francie illustris salutem etc.

Audivimus quod carissimus in Christo filius noster, Johaunes rex Francie illustris, ex quibusdam falsis informationibus sibi factis, castrum Caslutii Caturcensis diocesis, quod ipse dilecto filio nobili viro Guillermo Rogerii vicecomiti Turenne gratiose donaverat, ad manum suam poni sine qualibet dilatione mandavit. De quo, memores affectionis, quam prefatus rex habuit, prout eum habere credimus, ad pie memorie Clementem papam predecessorem nostrum, cuius idem vicecomes est nepos, et quam eundem quoque predecessorem ad ipsum regem habere cognovimus, adiuvantes et sperantes quod benignitas regia, confutans informationes quascunque non veras, beneficia sua velit sine diminutione manere, ac habentes ad vicecomitem ipsum sincere dilectionis affectum, fraternitatem tuam attente rogamus quatinus tu quoque, erga memoriam predecessoris debitum gratitudinis solvens, apud eundem regem quod huius mandatum revocetur et beneficium suum eidem vicecomiti in ipsius castri donatione sibi facta collatum illibate custodiat, pro nostra et apostolice sedis reverentia et premissorum intuitu des operam efficacem.

Datum Avenione, X kal. aprilis, anno primo. – Reg. Vat, 235, f. 74v.

 

 

V. Le pape Grégoire XI et les remparts de Montvalent

 

Le nouveau document que nous donnons ici est extrait non des Registres du pape, mais des collections de pièces originales se rapportant aux comptes de la Chambre apostolique (1). On était au début du règne de Grégoire XI, notre pays déjà si ravagé par la guerre ne pouvait pas jouir des bienfaits de la triste paix de Brétigny. Les troupes licenciées, reformées sous le nom de Grandes Compagnies, dévastaient pour leur propre compte et la désolation allait s’accentuant partout à un degré dont les guerres modernes les plus atroces ne peuvent nous donner l’idée.

Sur ces entrefaites, les vieux remparts de Montvalent, petite ville située dans la temporalité du vicomte de Turenne, s’écroulèrent. Il fallait promptement remettre en état de résistance une place qui commandait aux plateaux du Causse et à la riche plaine de la Dordogne; il fallait que les murs fussent réparés avant que les sociales accourussent pour faire de cette merveilleuse position un nouveau centre de déprédations et de brigandages. Le vicomte de Turenne, Guillaume-Roger de Beaufort, à qui appartenait Montvalent, ayant quelque difficulté à se procurer l’argent nécessaire, s’adressa à son frère, Pierre Roger, qui venait depuis peu de monter sur le trône pontifical; Grégoire XI ne fut pas sourd à cet appel et chargea le trésorier de la Chambre apostolique de faire remettre aux gens de Montvalent la somme considérable de deux cents francs d’or « pour la réparation ou reconstruction desdits remparts ». L’évêque de Sarlat, Jean de Réveillon, né dans le château de ce nom (2), voisin de Montvalent, servit d’intermédiaire pour faire passer les fonds. Ce sont les pièces se rapportant à la remise de cette somme, les quittances, les diverses procurations des personnages chargés de la donner ou de la recevoir, que nous publions ici:

 

Le document comprend les pièces suivantes:

Première partie. – 1° Jean Chaumet ou Chauvet, prêtre, trésorier du vicomte de Turenne, reconnaît avoir reçu, comme procureur d’Aymeric Barba, viguier de Bernard de Cavanhac (3) (seigneur de Cavagnac et de Couzagès, lieutenant dudit vicomte), et de Me Pierre Lacoste, procureur de Turenne pour le même vicomte, la somme de deux cents deniers d’or, dits francs, en bonne monnaie de bon poids, de la main de Pierre Sorbier (4), clerc, procureur-fondé de messire Jean (de Réveillon), évêque de Sarlat, pour les livrer à Raymond Laubrayrie (5), clerc, Gme cavalier, et Me Gme Mercadier, syndics et procureurs-fondés de la communauté de Montvalent.

La quittance demandée par Pierre de Sorbier, au nom de l’évêque, est faite à Martel le 12 août 1372, en présence des témoins noble Gme Medici (6), seigneur de Saint-Michel, Pons de Tournemire, bourgeois de Martel, discrète personne Jacques Roussel, prieur de Loudour (7), noble Rigal del Port, damoiseau de Gagnac (8), Pre Danroque de Turenne (9).

2° Suivent les pièces qui se rapportent à la procuration de Chaumet.

a) Guillaume de Beaufort, vicomte de Turenne, fait savoir qu’en présence de son clerc et commissaire, à ce délégué, Guérin Lacoste, il a été montré par Aymeric Barba et Me Pierre La Coste, une lettre de Pierre (10), abbé d’Àniane et trésorier du pape Grégoire XI, adressée à son très cher ami, Aymeric Barban, ou, en cas d’absence à Me Pierre La Coste et à Jean Chaumet.

Cette lettre disait que le trésorier avait appris au pape Grégoire XI qu’une partie des remparts de Montvalent s’était écroulée; ce qui constitutait un grand danger pour la vicomté de Turenne, car si cette place restait ouverte, elle serait facilement la proie des ennemis qui pourraient, de là ravager tout le pays. Le pape, plein d’amour pour le vicomte, son frère, avait accordé une somme de deux cents francs d’or pour la réparation et la reconstruction de ces remparts, à la condition qu’on ne les employât qu’à cette œuvre.

Le trésorier écrivait donc à Aymeric que l’évêque de Sarlat lui remettrait à Martel ladite somme et lui demandait de faire dresser acte public de la quittance pour qu’on pût rembourser l’évêque. Les procureurs de la communauté de Montvalent devaient s’engager à remplir les conditions avant qu’on leur délivrât l’argent (14 avril 1372).

b) Aymeric Barban et Pierre Lacoste étant très occupés par leurs fonctions, et redoutant aussi les dangers de la route à cause des ennemis et des pillards, ne peuvent se rendre personnellement a Martel et chargent Jean Chaumet, comme leur procureur-fondé, de faire tout ce qui sera nécessaire (formules comme dans toutes les procurations).

Fait à Turenne le 12 août 1372, en présence de Etienne Codoilyere (?) et Raymond Ganel par devant Guérin Lacoste, garde du sceau de la vicomte.

Deuxième partie. – 1° Les syndics de Montvalent reconnaissent qu’ils ont reçu dudit Jean Chaumet les deux cents francs d’or que celui-ci avait à son tour reçus du procureur de l’évêque de Sarlat, et promettent de les employer pour le mieux à la reconstruction des remparts, engageant leurs biens et se soumettant aux poursuites de la Chambre apostolique, et du vicomte de Turenne, si cette somme n’était pas employée selon les intentions du pape, et assurant qu’ils la rendraient dans ce cas. tout entière ou ce qui resterait, les travaux une fois terminés.

2° Procuration des syndics de Montvalent donnée par la communauté. – Noms des principaux habitants – 7 août 1372 – acte passé avec l’assentiment de Gui de (la) Valette, damoiseau, bayle et capitaine des lieu et château de Montvalent, pour le vicomte de Turenne. Cinq procureurs sont choisis (outre les trois déjà nommés, il y a Gme Icard et Géraud Annan), pour recevoir la somme que le pape a daigné attribuer à la reconstruction des remparts de Montvalent, sur la demande du vicomte de Turenne, seigneur dudit lieu, et pour faire les engagements demandés au sujet du bon emploi des fonds et de leur restitution dans le cas où l’on ne les employerait pas à ladite reconstruction. Formules de droit.

Les témoins sont Géraud La Majorie, recteur de Montvalent, noble Bertrand La Noalhe et Gui de Valette, damoiseaux,

Le notaire qui a passé l’acte est Nicolas Brolh ou Brelh, qui a également rédigé tout le document.

Malheureusement les sociales n’étaient pas loin: ils eurent bientôt appris le mauvais état de la place et s’en emparèrent, peut-être vers la fin de l’année, ou au commencement de 1373. On peut le conclure de ce que disent les collecteurs du temps de Clément VII que les bandes avaient occupé cette place pendant six ans et de ce qu’elle est nommée par Jean d’Armagnac dans le nombre des villes reprises ou rachetées par lui dès 1379 (11). L’Informatio Caturcensis (1395), publiée par le P. Denifle, commence par le témoignage de Guillaume Roque (ou de La Roque), archidiacre de Cahors (26 ans), originaire de Rignac, près Martel, qui dépose se souvenir avoir entendu dire par son père, qui était alors gouverneur de la vicomté de Turenne, que Montvalent fut pris par Bernard Doat, capitaine de quelques Anglais (12).

Le rachat de Montvalent par le comte d’Armagnac ne rendit pas plus confiants les habitants qui s’étaient enfuis, puisque la petite ville est encore dite déserte dans un pouillé de 1405 (13). Déjà vers 1395 Benoît XIII avait uni l’église de Montvalent au prieuré des Fieux, que la guerre avait privé de ses revenus et qui appartenait à l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Les revenus de l’église sont estimés dans la bulle d’union valoir environ quatre-vingts livres par an (14).

 

(1) Arch. Vat., Instrum. miscellanea, Cassette de 1372, parchemin portant le numéro 20.

(2) Commune de Rocamadour.

(3) Je ne suis pas sûr que ce Bertrand, lieutenant du vicomte de Turenne, soit le seigneur de Cavagnac le Fangous, près Vayrac; c’est peut-être, mais je ne le crois pas, le seigneur de Chavagnac, en Périgord: il est dit chevalier du diocèse de Sarlat dans une copie, d’ailleurs défectueuse, d’un acte d’hommage de 1366 (Arch. nat. Q1 1461, f. XIV).

(4) Ce clerc était sans doute de la famille de Bernard de Sorbier, damoiseau du diocèse de Cahors, à qui le pape Urbain V confiait en 1368 la garde d’Orvieto, en Ombrie. Grégoire XI le confirmait dans cette charge le 18 avril 1371. (Reg. Aven. 174, f. 287) (Cf. abbé Albe, Autour de Jean XXII, 3e partie: Les Quercynois en Italie, p. 99). Il y avait une famille de ce nom à Lauzerte (Tarn-et-Garonne), alors diocèse de Cahors). Un Aymeric de Sorbier était chanoine du Vigan (Lot) en 1344. (Reg. Aven. 78, f. 214) (Monographie sur Lauzerte) par M. l’abbé Taillefer.

(5) Une supplique de 1346 nous apprend qu’il était fils de Thomas Laubrayrie et neveu d’Adhémar L..., nonce-collecteur dans les diocèses de Cahors, Tulle, Rodez. (Reg. suppl. Clément VI, t. XI, f. 48 v°). Un Raymond Laubrayrie, damoiseau, hommageait en août 1350 au vicomte de Turenne. (Arch. nat, Q1, 1461, f, 41 v.). Plus tard on voit que cette famille avait fait de belles acquisitions: à la fin du XVe siècle Arnaud de Laubrayrie était seigneur d’Alvignac, près Gramat, et de Laval, près Payrac; il possédait à Montvalent le repaire de la Roque. (Ibidem, Q1, 1462, passim et autres registres). La famille avait encore au XVIIe siècle cette seigneurie de la Roque (ibid.).

(6) Ce Gme Medici (ou Mège) fut chargé en 1378 par le sénéchal de Périgord et Quercy de lever les impositions mises par les consuls de Cahors avec la permission du roi sur le taillable de la ville. (Bib. nat., Doat, 119, f. 235), Comme l’on trouve une importante famille de ce nom, à la même époque (peut-être est-ce la même), plusieurs auteurs croyaient Gme Medici, seigneur de Saint-Michel, près Cours. Mais il s’agit bien de Saint-Michel des Bannières, près Vayrac. En 1317 on trouve à la cour de Jean XXII un Pierre Medici, argentier, de Cahors. Un Gme Medici était en 1336 nonce-collecteur dans la province d Auch, etc.

(7) Paroisse et prieuré aujourd’hui disparus, commune de Creyssac, canton de Martel (Lot).

(8) La châtellenie de Gagnac, canton de Bretenoux (Lot), très importante, faisait partie de la vicomté de Turenne. Le Port est encore aujourd hui un village de Gagnac.

(9) On trouve à la cour d’Avignon, sous Jean XXII et ses successeurs, de nombreux personnages de la famille Danroque.

(10) Appelé Pierre de Vernobs par les auteurs. Il fut, l’année suivante, nommé à l’évêché de Maguelonne.

(11) Collectorie 84, f, 246. Lacoste, Hist. du Quercy, t. III, p. 266.

(12) Denifle. Désolalion des églises de France, t. II, p, 822.

(13) Collectorie, 91, f. 261.

(14) Reg. Aven. 280, f. 314. Ad, perpetuam rei memoriam, 1er juillet 1395. – L’église de Montvalent se composait de deux annexes, Saint-Christophe de Brassac, dans la vallée, et Saints Jean et Neuphary, ou Namphaise (d’autres disent Saint-Hilaire), dans le castrum proprement dit de Montvalent. Depuis longtemps il ne reste à peu près rien à Brassac; l’église du bourg, dès le XVIIe siècle au moins, avait pris pour titulaire le patron de la paroisse primitive, dont elle n’était d’abord qu’une annexe. Aux XVe et XVIe siècles il y avait à Montvalent un hôpital du Saint-Esprit dépendant, ainsi que celui de Martel, de l’hôpital général de Montpellier (Reg. Vat. 906, f. 216t). A cette époque les vicomtes de Turenne faisaient, paraît-il, quelquefois, leur résidence au château de Montvalent où ils reçoivent de nombreux hommages.

 

 

PIECES JUSTIFICATIVES

 

Première partie

1. Quittance de Jean Chaumet

 

In nomine Domini, amen.

Noverint universi et singuli hoc presens publicum instrumentum inspecturi vel audituri quod, anno Domini millesimo trescentesimo septuagesimo secundo, indicione decima, pontificatus sanctissimi in Christo patris et domini nostri domini Gregorii, divina providencia pape XI, anno secundo. In presencia mei notarii publici et testium infrascriptorum, ad hoc vocatorum specialiter et rogatorum, personaliter constitutus discretus vir dominus Johannes Chaumet, presbiter, thesaurarius egregii et potentis viri domini vicecomitis Turenne, ut procurator et nomine procuratoris venerabilium et discretorum virorum Aymerici Barbani, vicegerentis Turenne, pro venerabili et discreto viro domino Bernardo de Cavanhaco, domino de Cozatgio, et locum tenente dicti domini vicecomitis Turenne, et magistri Petri, Lacosta, procuratoris Turenne, pro predicto domino vicecomite, fidem faciens de procuracione sua per quasdam patentes litteras, sigillo dicti domini vicecomitis inpendenti sigillatas insignitas et confectas per magistrum Garinum Lacosta commissarium juratum dicti domini vicecomitis, quarum idem litterarum tenor inferius continetur, ex parte una,

– et discretus vir magister Petrus Sorberii clericus, bacallarius in legibus. ut procurator et nomine procuratorio Reverendi in christo patris et domini Johannis (1) Dei gracia Sarlatensis ex altera parte, et discretus vir Raymundus Laobrayria clericus, et Guillelmus Cavalerii et magister Guillelmus Mercatoris, de Montevalenti, sindici procuratores communitatis et universitatis loci et castri Montisvalentis, fidem facientes de sindicatu et procurationibus suis per quoddam publicum instrumentum inquisitum et confectum per magistrum Nicholaum Brolh, clericum, auctoritate imperiali notarium publicum, et ejus signo signatum, ut primo facie apparebat, cujus quidem instrumenti tenoris inferius continetur ex altera parte

– prefatus magister Petrus, ut procurator et nomine procuratorii domini episcopi Sarlatensis predicti, et de speciali mandato, litteratorie sibi facto per dictum dominum episcopum, tradidit et realiter nominavit, in bonis franchorum aureis, prefato domino Johanni Chaumeti, ut procuratori et nomine procuratorio quo supra, ducentos denariorum aureorum, vocatorum francorum, boni et legalis ponderis, numeracione continua et tradicione perfecta, et ita recepisse realiter, et numerate sibi et nomine procuratorio quo supra fuisse, dominus procurator quo supra nomine, recognovit publice et confessus fuit, et ita habuit realiter, et recepit, in presencia mei notarii publici et testium infrascriptorum, et de dictis ducentis francis aureis dictum dominum episcopum et dictum magistrum Petrum solvit penitus perpetuo, et quitavit, pactum que validum et expressum fecit de ulterius non petendo summam auri predicti, sub omnibus facti et juris renunciacionibus in hoc presenti instrumento necessariis seu eciam opportunis, de et super quibus omnibus dictus magister Petrus, pro se et ut procurator et nomine procuratorio quo supra, petiit sibi fieri publicum instrumentum, seu quot voluerit publica instrumenta, per me notarium publicum infrascuptum etc.

Ego notarius publicus infrascriptus, racione mei publici officii sibi duxi concedendum, et fuerunt hec acta in loco de Martello, Caturcensis diocesis, duodecima die mensis augusti, anno indicione et pontificatu predictis, presentibus nobili Guillelmo Medici, domino sancti Michaelis, Poncio de Tornamira, burgensis de Martello (2), discreto viro domino Jacobo Rosselli, priori de Lodoro (3), nobili Rigaldo de Portu, domicello de Gaenaco (4), et Petro Danrocha de Torena.

 

(1) Jean de Réveillon dont la famille était quercynoise.

(2) Cette famille était alliée à celle des Cavagnac. (Voir Bulletin Societé des Etudes du Lot, 1905, 2e fascicule).

(3) Non loin de Montvalent, aujourd’hui commune de Creysse, canton de Martel.

(4) Gagnac (Cf. le Port de Gagnac), canton de Bretenoux.

 

 

2. La procuration de Jean Chaumet

 

Tenor vero procuracionis dicti domini Johannis Chaumet sequitur et est talis.

 

a) Lettre du vicomte de Turenne

 

Universis et singulis presentes litteras inspecturis Guillelmus ds Belloforti, viscecomes Turenne. salutem et fidem presentes litteras adhibentihus:

Noveritis quod coram dilecto et fideli nostro Garino Lacosta, clerico commissario et jurato nostro, et per nos constituto ad recipiendos quoscumque contractus, licitos tamen et honestos, quorumcumque volencium se et omnia bona sua submittere seu obligare sub sigillo nostro, visces que nostras quantum ad hoc gerentibus et a nobis super hoc deputatis in hac parte personaliter constitutis venerabilibus et discretis viribus Aymerico Barbani, viscegerenti Turenne pro nobili et potenti viro domino Bernardo domino de Cavanhaco, et de Cozatgio, milite, locumtenente nostro, et magistro Petro la Costa, clerico jurisperito procuratori nostro, ex parte una, dicentibus et asserentibus quod ipsi, non est diu, receperunt quasdam papiri litteras clausas, per dominum Petrum Dei gracia Anianie abbatem, patris in Christo et domini reverendi domini nostri pape thesaurarium, eis missas, ejusque domini abbatis, sigillo, in cera rubea sigillatas, ut prima facie apparebat, ibidem in presencia nostri thesaurarii et commissarii et testium infrascriptorum exhibitas et hostensas, formam que sequitur continentem.

 

b) Lettre du trésorier du Pape

 

Amice carissime, ad relacionem portatoris presencium, ob reverenciam domini viscecomitis, significavimus domino nostro pape quod una pars murorum de Montevalenti corruit, adeo quod in magnum cedit periculorum tocius viscecomitatus Turenne, propter incidias inimicorum qui de facili dictum locum possent intrare, et per consequens magnum dampnum patefacere, et idcirco tantum fecimus cum domino nostro papa quod ipse, amore domini viscecomitis Turenne, germani sui, in recuperationem (sic) (1) et novam construccionem dictorum murorum colapsorum, ducentos francos donavit. Ita tamen quod in usibus dictorum murorum et reparacione ipsorum convertantur, et non in alios usus, et ideo quod intelleximus quod vos estis Turenne et in vices gerens vices domini Bertrandi de Cavanhaco, de vobis confidentes, de mandato domini nostri pape vobis scribimus et mandamus quod dictos ducentos francos in murorum construccione dicti loci de Montevalenti convertatis et gentes dicti loci in hoc faciatis obligare ut in dictos muros convertant, et ordinamus sic quod dominus episcopus Sarlatensis per gentes suos, in loco Martelli, dictos ducentos francos vobis, et non alteri, et illi seu illis qui nomine suo vobis tradent de receptis publicum instrumentum faciatis, ut dicto instrumento et litteris vestris visis, dictos ducentos francos domino episcopo Sarlatensi hic assignemus, et volumus quod, illo modo quo illi de Turenna se obligaverint domino viscescomiti, in donacione quam fecit ei dominus noster papa pro reparacione murorum, illo modo universitas et homines dicti loci de Montevalenti domino viscecomiti se obligent, antequam dictos ducentos francos ipsis deliberet et ita prudenter in premissis, et circa gubernacionem terre viscesconntis, vos habeatis quod dominus viscescomes de vobis contentari, vobisque et aliis qui pro ipso in sui absencia laborabunt ad merita teneatur graciarum. In Domino valete feliciter, ut optamus – scriptum Avenione, XIV, aprilis (2) – Petrus abbas Aniani thesaurarius domini nostri pape Amico nostro carissimo Aymerico Barba, gerenti viscecomitis Turenne pro domino Bertrando de Cavanhaco, vel in ejus absencia magistro Petro Lacosta procuratori Turenne et domino Johanni Chaumeti presbitero, thesaurario et receptori Turenne.

 

(1) Pour reparationem.

(2) Subcription de la lettre du trésorier.

 

c) Lettres de Barban et Lacoste se déchargeant sur Jean Chaumet

 

Ex parte altera, prenominati Aymericus Barbani et magister Petrus Lacosta, eorum spontanea voluntate cum essent, nt asseverunt, multis arduis negociis occupati sic quod non poterant, maxime attentis guerrarum periculis et latronum insidiis, multisque innumerabilibus periculis, que in istis partibus vigent multipliciter, et diucius viguerunt, pro complendis tenendis in dictis litteris, ad locum Martelli personaliter interesse, fecerunt constituerunt et eciam ordinaverunt, locoque sui posuerunt, sustituerunt, ipsi et eorum quilibet in solidum, omnimodo via jure etc. quibus melius et efficacius potuerunt, suum verum et indubitatum procuratorem actorem factorem et nuncium suum specialem dictum dominum Johannem Chaumet, thesaurarium Turenne, presentem et hujusmodi mandatum suscipientem, specialiter et expresse ad petendum levandum et recipiendum a reverendo in Christo patre et domino domino Johanne, Dei gracia Sarlatensi episcopo, seu discreto viro magistro Petro Sorberii, bacallario in legibus, procuratore et receptore dicti domini episcopi Sarlatensis, ducentos aureos francos de quibus in dictis litteris habetur mencio, et ad recognoscendum quitandum et liberandum dominum magistrum Petrum et dominum episcopum antedictum, litterasque recognicionis et quitacionis concedendum juramento et renunciacione vallatas, nec non ad tradendam et liberandam dictam francorum auri summam gentibus castri Montivalentis, vel eorum facto mandato, sindicis vel procuratoribus, receptis prius ab ipsis vel eorum mandatis procuratoribus vel sindicis, omnibus et singulis obligacionibus et promissionibus in dictis litteris domini thesaurarii expressatis et contentis, juxta eorum litterarum seriem, continenciam et tenorem, et eciam pro omnibus et singulis antedictis agendis et defendendis, et omnia alia universa et singula faciendis que bonus procurator facit et debet et que ipsimet constituentes facerent et facere possent, si in premissis presentes personaliter essent, ratum gratum firmum et perpetuo habituri totum et quicquid per dictum procuratorem suum actum fuerit quomodolibet, sive gestum, eundem procuratorem suum relevaverint ab omne satis dandi et judicio sisti, et judicatum solvi, cum suis clausulis universis, et pro premissis omnibus et singulis tenendis et observandis dicti constituentes subposuerunt se et omnia bona sua foro, jurisdiccioni compulsacioni et distincioni, eum finem (?) et sigilli nostri apud Turennam positi et statuti, et ad premissa tenenda et observanda faciunt dicti constituentes, de sua voluntate condempnati,

– et nos (1) sigillum nostrum, apud Turennam positum et statutum ad contractus sigillandos, per manus custodis dicti notarii nostri, hiis presentibus litteris duximus apponendum in fidem et testimonium omnium premissorum, premissa laudantes et constituentes ac si eciam coram nobis essent acta et concessa. Salvo in omnibus jure nostro et alieno. Acta enim fuerunt hec apud Turennam, testibus presentibus Stephano Codoelieyra et Raymundo Ganelli vocatis et rogatis die decima mensis augusti anno Domini millesimo CCCLXX° secundo. Ego Garinus la Costa clericus commissarius predictus sic recepi.

 

(1) Fin de la lettre du vicomte de Turenne (a.

 

 

Deuxième Partie

 

1. Quittance des deputés de Montvalent

 

Postque ibidem, die loco anno, indicione et pontifìcatu quibus supra, in presencia mei notarii publici infrascripti et prefati magistri Petri Surberii, et testibus suprascriptis, in instrumento predicto prefatus dominus Johannes Chaumet, thesaurarius domini viscomitis Turenne, predictos ducentos denarios aureos, boni et legali ponderis, realiter et manualiter numeracione et tradicione perfecta eisdem Raymundo Lobrayria, Guillelmo Cavalleri, et magistro Guillelmo Mercatori, ut sindicis et procuratoribus gentium et communitatis castri de Montevalente, tradidit et liberavit, m presencia mei notarii publici et testium subscriptorum, modo et forma et ad fìnem ut in predictis litteris prefati domini thesaurarii domini nostri pape continetur, et ita recepisse et habuisse realiter recognoverunt predicti Raymundus Laobrayira, Guillelmus Cavallerii et magister Guillelmus Mercator ut sindici et procuratores nominibus quibus supra, recognoverunt publice et confessi fuerunt ita habuisse et realiter recepisse, et de dictis ducentis francis aureis dictum dominum Johannem Chaumet, et alios quorum interest, solverunt penitus perpetuo et quitaverunt, pactumque validum

 

 

 

 

et expressum fecerunt de ulterius non petendo summam auri predictam, sub omnibus juribus et facti renunciacionibus et cauthelis in hoc presenti instrumento necessariis seu eciam opportunis promiserunt quod eciam per firmam stipulacionem et pactum validum et expressum fecerunt predicti Raymundus Laobrayria, Guillelmus Cavallerii et magister Guillelmus Mercator, ut sindici et procuratores predicti et ut private et principales persone, predictos ducentos francos aureos in reparationem et novam constructionem murorum dicti loci Montisvalentis convertere, et non in alios usus, bona sua mobilia et immobilia presencia et futura, ut sindici et procuratores universitatis et communitatis loci Montisvalentis predicti, et ut private principales persone, ypothecando et obligando ad examen jurisdictionem et cohercionem camere dicti domini nostri pape, et dicti domini viscecomitis Turenne, et eciam, in casu, quod absit et Deus advertat, dictos ducentos francos aureos in reparacionem et constructionem dictorum murorum non converterent, quam in dicto casu predictam summam auream ex integro reddere et restituere promiserunt mihi. notario publico racione mei publici officii pro dicto domino viscecomite absente stipulante et recipiente, aut ejus serto (sic) mandato, presens instrumentum defferente, seu illud quod positum ad dictam reparacionem non fuerit et restabit, ad ejus omnimodam voluntatem, et premissa omnia universa et singula dicti procuratoris et sindici, nominibus quibus supra, et ut private persone principales, tenere et attendere promiserunt, et non contra facere vel retinere, in parte vel in toto per se vel per alium seu aliam interpositam, jure aliquo, seu aliqua alia racione, prestito super hiis ab ipsis Raymundo Laobrayria, Guillelmo Cavallerii et magistro Guillelmo Mercatori et eorum quolibet ad sancta Dei evangelia corporaliter tacta juramento, sub ypotheca et obligacione bonorum dictorum constituencium et communitatis predicte et super quibus predictus dominus Johannes Chaumet, ut procurator et nomine procuratorio quo supra. et ut thesaurarius domini viscecomitis Turenne predicti, peciit sibi fieri dari et concedi publicum instrumentum, seu quot voluerit publica instrumenta, ad dictamen et ordinacionem cujuslibet sapientis seu sapientum, facti substancia non mutata, per me notarium publicum infrascriptum, quod ego notarius publicus infrascriptus racione nostri publici officii sibi duxi concedendum, et hoc de voluntate et precepto procuratorum predictorum.

 

 

2. Procuration des députés de Montvalent

    

Thenor vero sindicatus et procurationis dictorum Raymundi Laobrayria, Guillelmi Cavallerii et magistri Guillelmi Mercatori sequitur sub hiis verbis.

In nomine Domini amen. Noverint universi et singuli hoc presens instrumentum publicum inspecturi et audituri quod, anno domini millesimo CCC° septuagesimo secundo, die septima mensis augusti, indicione decima, pontificatus sanctissimi in Christo patris et domini nostri domini Gregorii divina providencia pape XI, anno secundo, in presencia mei notarii publici et testium infrascriptorum ad hoc vocatorum et rogatorum personaliter constitutorum, convenientibus et congregatis hominibus loci et castri Montisvalentis videlicet Petrus Dalfaure, Guillelmus Rebol, Stephanus Reginaldi, Petrus Cibilla, Johannes Cavallerii, Bartholomeus Rebol, Johannes Bruni junior, Bertrandus Rebol, Geraldus Picarel, Geraldus de Rofinhaco, Stephanus Cavallerii, Jordanus Bos, Petrus Paus, Stephanus de Mayrinhaco, Guillelmus Danaymaras, Petrus dal Brolh, Tomazius de Orlhaco, Johannes Bruni senior, Arnaldus Grimal, Johannes Delabrossia, Hetias Danaymaras, Petrus Cavallerii et Johannes Basche, pro infrascripto negocio: hinc est quod homines, facientes majorem partem hominum dicti castri, et cum assensu et licentia et voluntate nobilis Guidonis de Valeta, domicelli, bajuli et capitani dicti loci et castri Montisvalentis pro egregio et potente viro domino viscecomite Turenne, ibidem presentes, ipsi omnes et singuli, pro se ipsis et vice ac nomine universitatis dicti communis seu communitatis dicti castri et loci Montisvalentis, nec non ipsorum quilibet, ut privata persona, fecerunt constituerunt et ordinaverunt secundum dictos (?) actores et procuratores suos sertos et nuncios speciales, videlicet discretum virum Raymundum Laobrayria, clericum absentem tanquam presentem, Guillelmum Cavallerii, magistrum Guillelmum Mercatovem, Guillelmum Icardi, et magistrum Geraldum Annam, ibidem presentes et mandatum hujusmodi sponte suscipientes et eorum quemlibet insolidum, ita quod non sit melior condicio occupantis et quod per unum ipsorum inceptum fuerit alter seu alteri mediari (?) prosequi et fine debito terminare valeat, specialiter et expresse ad petendum levandum recipiendum recuperandum et exigendum a prudentibus et venerabilibus viris Aymerico Barbani, de Turenna, et magistro Petro Lacosta, procuratore Turenne, vel altero eorumdem, seu ab eorum seu alterius eorumdem serto mandato seu procuratoris, ducentos francos aureos quos sanctissimus in Christo pater et dominus noster dominus Gregorius digna Dei providencia papa XI, largiri dignatus est dictis habitantibus ad constructionem et reparacionem murorum castri Montisvalentis, ob contemplacionem. domini viscecomitis Turenne, et de habitis levatis et recuperatis quitandum, et litteras quitacionis efc liberacionis concedendum, et ad promitendum et conveniendum quod dictos ducendos francos aureos summam, sine diminucione, ponent et convertent ad dictam reparacionem dictorum murorum et non ad alios usus, et ad promittendum et conveniendum quod, si contingebat quod dicti homines dicti castri dictam pecunie summam ad dictos usus non converterent in solidum vel parte, quod premissam pecuniam, vel quod non ponerent in predictis usibus, ipsi nomine dicte communitatis et quilibet eorum in solidum, ut private persone, redderent et restituerent nobili et potenti viro domino Guillelmo de Belloforti, militi visecomiti Turenne, et suis heredibus et successoribus universis, et ad promittendum quod, si contingebat, quod absit, quod dictus dominus viscecomes, vel sui, racione reparacionis predicte et dicte pecunie, ad alios usus conversionis aliqua dampna expensa vel interesse sustineret quod dicti homines nomine sue communitatis et ipsi quilibet insolidum resarcirent et emendabunt omnia dampna interesse et expensas, et ad renunciandum super premissis beneficio dividendarum actionum, et autentice de duobus reis et omni juri canonico et civili, scripto et non scripto, et omni foro, usui terre, et consuetudini, ac statutis editis et edendis, et privilegio crucis sumpte el sumende, et omni alio privilegio generali et speciali; et demum omnibus aliis juribus et facti racionibus, cavillacionibus et subterfugiis, quibus se possent contra premissa in aliquo se adjuvare, et ad jurandum ad sancta Dei evangelia in animam dictorum constituencium, et quod premissa omnia et singula observabunt, et non venient contra, jure aliquo seu aliqua racione prestito quod (?) super hiis ab ipsis constituentibus et eorum quolibet ad sancta Dei evangelia corporaliter tacta juramento, et ad obligandum et ipothecandum bona dicte communitatis et singulorum hominum constituencium predictorum, pro premissis tenendis et observandis, foro, jurisdictioni, compulcioni cohercioni et discrecioni camere domini nostri pape et domini viscomitis supradicti, et generaliter omnia alia et singula facienda gerenda et exercenda que in premissis et circa premissa et quolibet premissorum, cum dependentibus et conexis, necessaria fuerint et eciam opportuna, et que per veros et legitimos sindicos et procuratores fieri et exerceri possunt, eciam si talia sint que mandatum exigunt speciale, ratum gratum et firmum et firmum habentes et perpetuo habituri dicti constituentes, et quilibet in solidum, quatenus quod per dictos procuratores suos et eorum quemlibet in solidum actum petitum levatum recuperatum solutum quitatum promissum recognitum et obligatum, aut alias quomodolibet procuratum sub ypotheca et obligacione omnium bonorum suorum et dicte communitatis, mobilium et immobilium presencium et futurorum, relevantes dicti constituentes et quilibet ipsorum in solidum dictos sindicos et procuratores et eorum quemlibet in solidum ab omni homine satis dandi, judicio cisti (sic), et judicatum solvi, cum omnibus suis clausulis universis. Et hoc significare voluerunt dicti constituentes et quilibet ipsorum in solidum omnibus illis quorum interest seu intererit in futurum per hoc presens publicum instrumentum, quod fieri voluerunt unum vel plura ad dictamen et ordinacionem cujuslibet sapientis seu sapientum, si fuerit necesse, per me notarium publicum infrascriptum. Et fuerunt hec acta apud Montemvalentem anno, die, loco, indicione, et pontifìcatu quibus supra, testibus presentibus et audientibus discreto viro domino Geraldo Lamajoria, rectori Montisvalentis, nobili Bertrando la Noalha, et Guidone de Valeta, domicellis, testibus ad premissa vocatis et rogatis. Et ego Nicholaus Brolh clericus Caturcencis diocesis auctoritate imperiali notarius publicus premissis omnibus et singulis una cum predictis testibus presens fui et ea recepi scripsi et in hanc formam publicam redigi signo que meo solito signavi in fidem et testimonium premissorum requisitus.

Ego Nicholaus Brolh clericus Caturcencis diocesis auctoritate imperiali notarius publicus premissis omnibus in suprascripto instrumento contentis una cum suprascriptis testibus presens fui et ea recepi scripsi et in hanc formam publicam redegi signo que meo solito signavi in fidem et testimonium omnium premissarum requisitus et rogatus.

Arch. Vat., Instrum. miscellanea, cassette n° 1372, parchemin portant le n° 20.

 

 

VI. Le Pape Grégoire XI et le doyen de Souillac

 

Le vicomte de Turenne était intéressé à ce que la ville de Souillac restât libre; si cette place tombait entre les mains de ses ennemis, de là, comme d'un lieu sûr, ils pouvaient rayonner sur toute la région de Martel et commettre d'immenses ravages. Quand Souillac fut pris en 1352 par la garnison anglaise de Domme, Clément VI en avait été fortement ému, et de nombreuses lettres témoignent de ses craintes. (Voir article sur Caylus).

Or, dans le courant de la deuxième année de son pontificat, Grégoire XI apprit que des parents du doyen de Souillac avaient occupé le castrum de Muilac (?) près Martel, d'où ils faisaient des incursions sur les terres de la vicomté. Le doyen était soupçonné d'intelligence avec eux parce que, disait-on, s'il l'avait bien voulu, on n'aurait pas pu prendre le castrum.

Ce doyen s'appelait Pons de Borme ou Vormes; il était infirmier de Figeac, quand en février 1371, le pape l'avait appelé à remplacer Guillaume de Tournemire, décédé (1). Il appartenait à une famille quercynoise, dont la seigneurie était en partie dans la paroisse de Vayrac, en partie dans celle de Farges (2), elle avait, le voisinage l'explique, beaucoup d'attaches avec des familles limousines. Les registres vaticans nous donnent quelques noms, inconnus de nos annalistes.

Bernard de Borme, chevalier, du diocèse de Cahors, seigneur de Farges, et sa femme Galharde, son fils Jean de Borme, damoiseau, et sa femme Marguerite, reçoivent le 26 juin 1344 une bulle d'indulgence in articulo mortis (3). Arnaud de B., fils de Bernard, remplaçait en 1334 feu Pierre de B. (un frère ou un oncle) dans le prieuré séculier de Vesa (?) au diocèse de Clermont. On le trouve, en 1351, prieur de Mayrinhac-le-Francal, près Rocamadour, recevant un autre prieuré au diocèse de Nîmes (4). En 1334 un Guillaume de Borme était camérier de Tulle (5). Albert de B., frère du doyen Pons, qu'il remplaça comme infirmier de Figeac, est-il le même qu'on trouve, en 1350, moine de Carennac et prieur de Sarmoise (?) au diocèse de Châlon? (6). À la même date Déodat de B. était chanoine de Langres (7). Archambaud de B., neveu du doyen, et dont nous reparlerons, est dit dans un document de 1378 clerc du diocèse de Cahors. cousin et chambellan du cardinal Pierre de Vernhe (8).

Je n'ai jamais trouvé dans mes notes, et l'on ne trouve pas dans les cartes le château de Muilac, près Martel. Une supplique de 1380 parle du château de Pinsac, occupé violemment, malgré le doyen. Ce château, situé sur un rocher dominant la Dordogne, appartenait effectivement au monastère, et l'on a beaucoup de documents datés de là. Il est probable que le scribe qui a transcrit, sur le registre en parchemin des secrètes, les lettres de Grégoire XI au sujet de ce château, aura mal lu: on trouve des fautes de lecture des noms propres beaucoup plus étranges que celle-là (9).

Quoi qu'il en soit, le pape, apprenant l'occupation de ce château dépendant du monastère écrivit coup sur coup deux lettres à Pons pour qu'il fît promptement évacuer ce château, le menaçant des peines les plus graves, et même dans la seconde, lui disant que si, dans un mois à partir de la réception de sa lettre, le château n'est pas évacué par ses parents, il sera ipso facto privé de son monastère, sans préjudice des plus graves peines canoniques dont le pape le menace.  Je donne ces deux lettres, assez curieuses, qui montrent l'intérêt que Grégoire XI portait à tout ce qui se rapportait à la vicomté de Turenne.

La vérité sur cette affaire doit être ceci: Archambaud de Borme, neveu de Pons, se livrait, quoique clerc, à la profession des armes. Le P. Denifle, dans sa Désolation des églises de France (10), a montré comment ce désordre de clercs entrant dans les bandes des grandes compagnies, en devenant les chefs quelquefois, était une conséquence de la terrible misère que la guerre avait portée partout. Chanoine de Cahors, Archambaud avait abandonné la carrière ecclésiastique pour laquelle il était si peu fait, et trouvant la situation de Pinsac excellente, il s'en était emparé par la force des armes, en expulsant son oncle, le doyen du monastère de Souillac. Le château, mal défendu, ne se rendit pas sans quelque résistance. Gamot ou Garnot Fenolh qui était le gardien, fut tué de la main même d'Archambaud, C'est ce que nous apprend une supplique faite longtemps après ces événements, sous le règne de Clément VII, par Guillaume Fabri, clerc du diocèse de Cahors, bachelier ès-droits civils, ancien étudiant de l'Université de Toulouse, qui avait demandé le canonicat dont Archambaud s'était rendu si indigne. On y voit aussi qu'Archambaud avait été dénoncé à la curie pour le fait de Pinsac. Une bulle du 27 novembre 1380 nous apprend qu'on fit droit à la demande de Guillaume Fabri, l'accusation contre Archambaud ayant été démontrée parfaitement vraie. Comme Pons est nommé dans ces pièces encore doyen de Souillac (11), c'est donc que la plainte formulée contre lui s'était trouvée sans fondement. Il ne dut pas tarder soit à mourir, soit à résigner, puisque Lacoste nous donne le nom de Pierre de Silva, doyen de Souillac en 1388.

 

(1) Reg. Av. 174, f. 148t.

(2) La paroisse de Farges, depuis longtemps disparue, était, aux XVIIe siècle, une annexe de Saint-Denys près Martel; elle était au XIVe siècle paroisse indépendante.

(3) Reg. Av. 80, f. 89.

(4) Reg. Vat. 106, ep. 591. — Reg. suppl. 21, f. 29t.

(5) Reg, Vat. 106, ep. 819 9. — Il remplaçait feu Guillaume de Cornac.

(6) Reg. Av. 174, f 61. — Suppl. 18, f. 148t.

(7) Reg. suppl. 20, f. 141t.

(8) Reg. suppl. 46, f. 14. — Il obtient une grâce expectative.

(9) Il suffit de parcourir le pouillé des diocèses de France publié par Alliot, en particulier de celui de Cahors, pour avoir une idée de la façon dont on peut lire certains noms propres. Muilac peut être pour Souillac ou pour Pinsac, le mot castrum pouvant s'appliquer à la citadelle de Souillac comme au château fort de Pinsac.

(10) T. II, p. 609.

(11) Il l'est encore le 5 août 1381 où Clément VII confirme une collation faite par lui à Raymond de Borme, moine de Souillac (un neveu?) du prieuré de Nazareth, qui dépendait de Souillac, ainsi que le prieuré voisin de Turenne (Reg. Vat. 296, f. 145).

 

 

PIECES JUSTIFICATIVES

 

1. Lettre de Grégoire XI à l'abbé de Souillac pour qu'il chasse ses parents du château,

qui ravagent les terres de la vicomté.

 

1er août 1372

Dilecto fìlio, Poncio de Borma, decano monasterii de Solhaco per decanum soliti gubernari, O. S. B.

Nuper fide digna relatione multorum. non sine displicentia gravi, ad nostrum pervenit auditum quod tu, nescimus quo ductus seu potius seductus consilio, in castro tuo Muilac prope Martellum, Caturcensis diocesis, quosdam iniquitatis filios, tibi, ut asseritur. sanguinis proximitate conjunctos, qui gloriantur cum malefecerunt, quique infra comitatum Turene et per circumjacentem patriam hostiliter currunt et discurrunt, homicidia, incendia, rapinas, furta perpetrando, et alia mala quamplurimum committendo, morari permittis, quod in tuum dedecus et vituperium, cum esse debeas vir religiosus timens Deum, ac scandalum et preju-dicium plurimorum noscitur redundare.

Quocirca discretionem tuam hortamur attentius, tibi nichilominus in virtute sancte obedientie, per apostolica scripta, districte precipiendo, mandantes quatenus hec fieri non permittens, sed eis, absque more dispendio, congruum remedium adhibens predictos iniquitatis fìlios, cujuscumque status aut conditionis existant, etiam si tui fratres aut nepotes essent, vel alias tibi attinerent, de dicto castro et aliis quibuslibet fortalitiis tui monasterii, de quibus aliquos damnificarent, exire facias, nec inibi eos ulterius habitare permittas, xiturus quod nisi nostris exhortationibus et mandatis celeriter et humiliter parueris, contra te, etiam per privationem tui beneficii, si nobis videatur, et alias graviores penas, taliter procedemus quod cedet omnibus in exemplum, nec excusatione pretendas quod non potes piemissos ab hujusmodi insolentiis cohercere; nam satis constare dicitur quod ipsi ita tibi sunt subjecti quod ibidem absque tuo beneplacito moram trahere non auderent.

Datum apud Villamnovam, Avenionensis diocesis, kalendis augusti, anno secundo. — Reg. vstt. 268, f. 169t.

 

 

2. Nouvelle injonction faite au doyen de Souillac

 

20 septembre 1312

Dilecto filio Poncio de Borma, [comme dans la lettre précédente].

Dudum etc. permittebas — nos tibi nostris dedimus litteris in mandatis ut hec fieri non permittens sed eis absque more dispendio ... exire faceres, nec inibi habitare permitteres, nec excusatione pretendens ... quia satis constare dicebatur, prout adhuc dicetur, etc. (1).

Cum autem, sicut accepimus, tu hujusmodi mandatis nostris obauditis, contenta in dictis litteris adimplere non curaveris neque cures, nec nobis super hiis quecumque rescripseris, discretionem tuam iterum exhortamur tibi, nichilominus in virtute sancte obedientie, per apostolica scripta districte precipiendo, mandantes quatenus eaque tibi mandavimus, sinon adimplevisti, quacumque excusatione cessante, absque more dispendio, adimpleas. alioquin, nisi ea que alios mandavimus et nunc mandamus, infra unum mensem, a tempere notitie presentium computandum, adimpleveris cum effectu, decanatu tui monasterii de Solhaco sis privatus cofaito, saturus quod si eisdem mandatis nostris non parueris, contra te ad alias graviores penas taliter procedemus quod cedet omnibus in exemplum; quidquid autens in premissis peregeris, sub pena excommumcationis, quam nisi hoc feceris incurras eo ipso, nobis quantocius rescribere non omittas.

Datum apud Villamnovam, Avenionensis diocesis, 12 kalendis octobris, anno secundo. — Reg. Vat. 268, f. 179t.

 

(1) Ce sont à peu près les termes de la lettre précédente.

 

 

VII

Les papes d'Avignon et l'acquisition de Gramat

par la maison d'AigrefeuilIe (1366-1373)

 

On ne savait pas de quelle façon la baronnie de Gramat avait passé à la famille limousine d'Aigrefeuille, qui la garda assez longtemps. Nos historiens locaux constatent seulement que Bertrand de Terride, du diocèse de Montauban, se déclare, dans un acte, seigneur de Gramat, en 1361, et qu’en 1365 (pour 1366), Aymar d'Aigrefeuille rend hommage au vicomte de Turenne pour cette baronnie.

Grâce aux archives vaticanes on peut suivre assez facilement la transition. Je publie ici un certain nombre de documents qui ont le mérite d'intéresser tout à la fois le Limousin et le Quercy et de jeter une grande lumière sur l'histoire de Gramat à cette époque, documents pour la plupart inédits et qu'aucun de nos auteurs ne semble avoir connus. Ils permettent de compléter une étude ébauchée sur ce sujet par le chanoine Albanès, et publiée dans le Bulletin archéologique de Brive, t. XV, pp. 29 à 40, 1893.

Les Castelnau de Gramat étaient de la même famille que les Castelnau de Bretenoux. Au commencement du XIVe siècle les liens de parenté s'étaient resserrés par le mariage de Guérin Ier de Castelnau avec Bairane, fille de Mafre, seigneur de Castelnau-Bretenoux, sa parente au quatrième degré. Guérin avait fait de très mauvaises affaires. Pour se remettre à flot il empruntait de toutes parts, grevant sa terre de grosses hypothèques, et préparant ainsi la ruine de sa famille. Son beau-frère, Pierre de Castelnau, évêque de Rodez, prévoyant le triste état dans lequel Guérin allait laisser sa femme et ses deux filles, leur laissa par testament (1334) une certaine somme qui devrait les aider à vivre et procurer à ses nièces Galharde et Alazie, un mariage sortable. La liquidation de la succession épiscopale fut longue, étant compliquée de celle du prédécesseur, de sorte qu'au début du règne de Clément VI une partie seulement du legs avait été payée. Guérin Ier était mort laissant un tel désordre dans ses affaires que son fils Guérin II (1) ne pouvait se débrouiller, et la veuve et les deux filles avaient à craindre la misère. Elles s'adressèrent à Clément VI, qui, touché de compassion commanda à son collecteur dans les diocèses de Cahors, Rodez, Tulle, etc., Adhémar de Laubrayrie, chanoine de Tournai, originaire de Montvalent (Cahors), de payer sur les fonds qu'il avait en caisse le restant des legs de Pierre de Castelnau. (Voir document n° 1).

Le collecteur paya les sommes voulues, en partie à Cahors, entre les mains de Guérin II de Castelnau. en partie à Rodez, entre les mains d'Hugues de Valon, seigneur de Lavergne, enfin, au château de Lentour (entre Lavergne et Meyrignac) aux légataires elles-mêmes, comme en font foi les registres de comptes qui indiquent même la nature des monnaies (2).

Les filles de Guérin et de Barane purent se marier d'une façon convenable: Alazie, l'aînée, épousa Bertrand de Terride, seigneur de Penneville, au diocèse de Montauban, dont le nom revient souvent dans les documents du temps relatifs à la guerre (3),  Gaillarde, la cadette, épousa Guillaume Amalvin IV, seigneur de Luzech (4). Mais leur frère Guérin II était toujours malheureux dans ses affaires. En vain Clément VI lui fit-il prêter, en 1351, par la Chambre apostolique la grosse somme de 1000 florins d'or, pour essayer de se remettre à flots, cela lui fut impossible (5). Les 5000 florins qu'il reçut du vicomte de Turenne pour reconnaître sa suzeraineté sur la baronnie (6), ne lui servent qu'à payer les dettes les plus criardes, puisque, sous le règne d'Urbain V, il n'avait pas encore remboursé la somme prêtée par la Chambre apostolique, qu'il devait solder en cinq ans.

On ne sait pas au juste quand, ni de quelle façon il mourut, mais il est probable qu'il était mort depuis peu de temps, quand son héritier, Bertrand de Terride, nouveau seigneur de Gramat, renouvelle, par acte de 1361, les privilèges des habitants (7).

Bertrand ne tenait pas à garder la seigneurie de Gramat, déjà désolée par la guerre, grevée de dettes, disputée par sa belle-soeur, trop éloignée de ses autres possessions. Il s'entendit avec Aymar d'Aigrefeuille, chevalier limousin, parent des Roger de Beaufort, seigneur de Lafont et de Tudeil, maréchal de curie pour le pape Urbain V. L'acte de vente fut passé le 13 janvier 1366, à Villeneuve-les-Avignon, et le même jour, au même lieu, Aymar d'Aigrefeuille rendait hommage, comme seigneur de Gramat, a Guillaume-Roger de Beaufort, vicomte de Turenne (8).

Bertrand de Terride ne dut pas toucher d'argent, puisqu il est dit dans de nombreuses lettres d'Urbain V, que la baronnie ainsi vendue servait de dot à Anne, fille de Bertrand, pour son mariage avec Jean, fils émancipé d'Aymar d'Aigrefeuille, (Voir documents 3, 4 et suivants). D'autre part, Aymar faisait donation de la baronnie qu'il venait d'acheter à son fils Jean, par acte passé le même jour, de donation entre vifs (9).

Mais Galharde de Castelnau, dame de Luzech, ne cessait pas de réclamer les droits qu'elle croyait avoir sur la baronnie. Bertrand de Terride s'engageait, afin de laisser bien nette la dot de sa fille, à régler toutes choses, soit à l'amiable, soit par voie de justice, avec sa belle-soeur, à pouisuivre lui-même toutes les difficultés qui pourraient surgir de ce chef ou de quelque autre. De concert avec Aymar et Jean d'Aigrefeuille, il remettait l'affaire entre les mains de Pierre Roger, cardinal de Beaufort, qui devait examiner les droits de Galharde, et régler a l'amiable, si c'était possible, sinon poursuivre devant les tribunaux compétents. C'est l'acte par lequel le cardinal est choisi comme arbitre, qui se trouve aux Archives de la Chambre apostolique au Vatican, La créance qu'elle avait sur Gramat, et que Bertrand de Terride avait reconnue, explique son intérêt en cette affaire. A la suite de cet acte est la procuration donnée par le chevalier de Penneville aux personnages qui doivent le représenter soit auprès de l'arbitre, soit auprès des tribunaux. (Voir document n° 2).

Les témoins sont à peu près les mêmes que pour l'acte d hommage: Jean de Réveillon, doyen de Poitiers, à cette époque scripteur de la chancellerie pontificale, Eblon de Miers, archidiacre de Saint-Séré, clerc de la Chambre apostolique, Gui de Malsec, archidiacre des Corbières (Narbonne), un limousin, Bernard du Puy, archidiacre d'Agen, sans doute des du Puy parents de la famille de Luzech, Berthold Bayle, archidiacre de Cotentin (Coutances), Hélie, seigneur de Floirac, sur la Dordogne, damoiseau du diocèse de Cahors, beau-frère d Aymar d'Aigrefeuille, Bertrand de Vayrac, damoiseau du diocèse de Tulle, neveu d'Aymar.

Des lettres de recommandation envoyées quelques jours après (27 janvier 1366) par Urbain V au prince de Galles, à son chancelier et au sénéchal du Quercy, achèvent de nous renseigner sur toute cette histoire, en même temps qu'elle nous montre en quelle estime singulière ce saint pape tenait la famille d'Aigrefeuille. (Voir documents 3, 4 et 5) (10).

D'autres lettres du même pape nous font connaître les suites de l'affaire.

La dame de Luzech n'avait pas été contente de tous ces arrangements faits en grande partie contre elle; et comme Bertrand de Terride ne s'était pas hâté de s'entendre avec elle, elle pensa profiter de l'absence de Jean d'Aigrefeuille, retenu à la cour d'Avignon par son service auprès du pape. Son cousin germain Jean de Castelnau-Bretenoux lui promit son concours pour l'invasion de la baronnie, et le nouvel évêque de Cahors, Begon de Castelnau, frère de Jean, parut favoriser cette entreprise. Mis au courant par le jeune seigneur de Gramat, Urbain V travailla de son mieux à rétablir la paix.

Le même jour, 20 janvier 1368, il écrivit un certain nombre de lettres dans ce but; à Bertrand de Terride pour lui rappeler son engagement de régler lui-même toutes les difficultés qui surgiraient de la vente de la baronnie, lui reprocher son retard à s'entendre avec Galharde, l'engager vivement à prendre les mesures nécessaires pour que sa fille et son gendre ne souffrissent aucun détriment (doc. n° 6); à Jean de Castelnau pour l'exhorter à ne rien tenter contre la baronnie et à porter l'affaire, si on ne peut s'entendre, devant un tribunal compétent, mais sans bruit et sans solennité (doc. n° 7); à l'évêque de Cahors pour lui commander de s'abstenir de toute intervention, à moins qu'il ne s'occupe de faire faire la paix (doc. n° 8); au cardinal Raymond de Canilhac, oncle des Castelnau (11), pour qu'il interpose son autorité auprès de ses neveux et travaille lui-même à obtenir la paix (doc. n° 9); au prince de Galles pour lui renouveler sa recommandation en faveur des Aigrefeuille, afin qu'il empêche les parents de Galharde, la dame de Luzech, d'envahir et de ravager la terre de Gramat (doc. n° 10); enfin au chancelier du prince de Galles, Jean de Harewell, devenu évêque de Bath, pour lui recommander la pétition envoyée à son maître (doc. n° 11).

Il ne semble pas que la chose fût réglée le 1er juin 1368, quoique le pape n'en parle pas dans la nouvelle lettre qu'il écrit, cette fois de Montefiascone (Italie), pour excuser Jean d'Aigrefeuille de n'avoir pas été rendre ses devoirs de sujet à son souverain le prince de Galles.

D'après plusieurs historiens, Gramat serait tombée l'année suivante entre les mains des grandes compagnies. C'est ainsi que M. Lacabane, de l'Ecole des Chartes, interprète le mot de Gavaches, qui est dans Froissart. Lacoste (III, p. 208) disait Salviac; Dominicy et son « copiste » Cathala-Coture disaient Gagnac; la raison de M. Lacabane contre Salviac est que le seigneur de cette ville était un allié des Anglais. On voit par les lettres d'Urbain V à Edouard que Jean d'Aigrefeuille ne leur était pas hostile. D'ailleurs dans les documents suivants il n'est pas question de la prise de Gramat: les bandes purent y entrer peut-être, mais ne durent pas s'y établir.

Jean d'Aigrefeuille mourut au début de 1373. Il dut succomber sans doute dans quelque combat livré en Provence sous les ordres de Raymond de Turenne, neveu de Grégoire XI, qui commandait l'armée pontificale (12). Pendant son absence il avait confié la défense de la baronnie à de bons capitaines; mais sa mort laissait la terre à un enfant en tutelle: comment ne pas craindre que les grandes compagnies ne profitassent du désarroi causé par la mort prématurée du seigneur? Le 29 mars 1373 Grégoire XI écrivit à Bertucat d'Albret et à Bernard de la Salle pour qu'ils laissassent en paix la propriété du jeune pupille, son parent. Il leur demandait de fournir aux officiers chargés du gouvernement de la baronnie et aux gens de cette terre les saufs-conduits, les suffertes (trêves partielles) et autres choses semblables, de façon à ce que les tuteurs puissent gouverner la baronnie au mieux des intérêts de leur pupille. Ces lettres (voir documents 15 et 16) jettent un jour assez curieux sur l'histoire de Gramat à ce moment.

La mort de Jean d'Aigrefeuille et celle de Bertrand de Terride (les deux morts sont indiquées par le mot quondam dans le document n° 2) durent remettre en question les droits de Galharde, dame de Luzech. Aussi le pape, en vertu des droits que lui avait conférés Bertrand de Terride, quand il était cardinal de Beaufort, chargea, par lettre du 2 avril, de terminer cette affaire, Pierre de Sortenac, de Cahors, doyen de Saint-Félix de Caraman, bientôt évêque de Viviers et cardinal, et Jean de Rolland, archidiacre de Rodez (alias de Béziers), fils de Guillaume (doc. n° 27).

Mais les événements se précipitèrent et le désarroi jeté partout par le grand schisme acheva de donner l'audace de tous les crimes aux chefs des grandes compagnies. Ils ravagèrent systématiquement le Quercy et cette fois Gramat ne fut pas épargné. Mais je n'ai pas à faire ici l'histoire de cette ville. J'ajoute seulement qu'on a confondu Jean, seigneur de Gramat, mort en 1373, comme je viens de le faire voir, et son jeune frère Jean d'Aigrefeuille, seigneur de Lafont en Limousin (13), qui fut sans doute un des tuteurs d'Alzias ou Eléazar d'Aigrefeuille (14), le pupille dont il est parlé dans la lettre de Grégoire XI à Bertucat d'Albret. Cet Alzias, seigneur de Gramat, hérita de son oncle le cardinal Guillaume II, qui, paraît-il, s'était retiré quelque temps auprès de lui.

La branche cadurcienne de la famille limousine garda Gramat jusque vers la fin du XVe siècle. La baronnie passa un moment entre les mains d'un parent, Béraud de Barbazan, seigneur de Faudoas, qui la vendit en 1507 aux Auriole de Cahors, (Voir Archives du Lot, documents ramassés par M. Lacabane, F. 241-242-295).

 

(1) Les historiens du pays ont confondu les deux Guérin, et pensé, comme Lacoste, III, p. 192, note 1, que Guérin II était de Bretenoux.

(2) Collectorie 73, ff. 50, 50t, 51. C'est de ce volume qu'est extrait le document n° 1.

(3) Sur la seigneurie de Terride, voir Moulencq, Documents sur le Tarn-et-Garonne, IV. p. 196. Je fais ici une hypothèse en disant qu'Alazie était femme de Bertrand, car je n'ai pas trouvé ce détail dans mes documents, mais comme ce seigneur est dit héritier de Guérin, dans le registre où est inscrite la créance de la Chambre apostolique, comme il a des difficultés avec Galharde, dame de Luzech, qui prétend avoir des droits sur la baronnie, j'ai cru pouvoir en conclure légitimement qu'il était l'héritier de Guérin pour avoir épousé sa sœur Alazie. D'ailleurs Jean de Castelnau, cousin de Galharde, est dit affinis de Jean d'Aigrefeuille qui a épousé la fille de Bertrand, (Doc. n° 7).

(4) Sur la famille de Luzech, voir la monographie de M. Bussières dans le 1er volume du Bulletin de la Société des Etudes du Lot, Guillaume Amalvin IV succéda vers la fin de 1346 à son père Guillaume Amalvin III, et vécut jusqu'en 1389 (page 26).

(5) Arch. Vat., armario XXXV, t. XXIII, f. 25. En marge de l'obligation souscrite, on lit ces mots: « Pro istis obligarit se dominus de Landorra, Ruthenensis diocesis, et abbas secularis S. Pauli Narbonensis, qui est tutor liberorum domini Bertrandi de Terrida, quondam heredis dicti domini de Gramato ».

(6) Le vicomte de Turenne ayant fait hommage de la vicomté au roi Jean, celui-ci se désista en sa faveur des droits qu'il avait sur Gramat. Guérin II ne voulait pas reconnaître le transport d'hommage, mais vaincu par la nécessité, il céda devant l'offre des 5.000 florins. L'acte d'accord est du 10 mars 1351 (non 1350 comme dit Lacoste, III, pp. 126-7). Il se trouve, ainsi que la lettre du roi et l'hommage qui suivit, relaté dans l'acte d'hommage du 7 janvier 1366 par le nouveau seigneur Aymar d'Aigrefeuille. (Arch. nat., Q1, 1461, f. 1 et suiv.). Les témoins étaient Guillaume de La Garde, archevêque de Braga, Bertrand de Cosnac, évêque de Lombez (plus tard cardinal), Eblon de Miers, clerc de la Chambre apostolique, plus tard évêque de Vaison, Adhémar (Aymar) d'Aigrefeuille, qui devait bientôt acheter Gramat, Jean de Cavagnac, nonce-collecteur.

(7) C'est seulement le 3 février 1363 (1364) qu'il avait rendu l'hommage au vicomte de Turenne, à Avignon, en présence d'Hugues, seigneur de Cosnac et de Raymond de Souillac (Arch. nat. Q1, 1461, f, 6),

(8) Les témoins nommés dans le registre-copie qui se trouve aux Archives nationales, série Q1,, n° 1461, et où l'on a mis à la suiie les divers actes d'hommage se rapportant pour cette époque à la baronnie de Gramat sont Bérenger de Lendorre, abbé de Saint-Paul de Narbonne. Jean de Réveillon. doyen de Poitiers, bientôt évêque de Sarlat, Eblon de Miers, Hélie de Podio, dit chantre, mais je suppose qu'il y a erreur de copie et qu'il faut lire Bernard de Podio et Hélie de Floirac. (Ibidem, f. 4t).

(9) Il est appelé Jean d'Aigrefeuille senior dans la mutation de son acte d'hommage (ibid. f. 14). La parenté des Aigrefeuille et des Beaufort est plusieurs fois indiquée, par exemple dans une bulle du registre 144, série vaticane, adressée à Pierre d'Aigrefeuille, évêque de Clermont, fils d Aymar, dit cousin de Clément VI; dans une autre du registre 215 de la série Avignon, f. 419, où le cardinal Guillaume d'Aigrefeuille junior est dit cousin au troisième degré de Jean de Beaufort, prieur de Castelsarrazin. Grégoire XI, écrivant à Bertucat d'Albret lui dit que le seigneur de Gramat est « de genere nostro ». (Doc. 16).

La parenté avec les Vayrac et les Merle est démontrée par une masse de documents. Pour ne pas être long, je cite seulement celui-ci: « Le 15 novembre 1378, le cardinal Guillaume d'Aigrefeuille demandait des bénéfices pour ses cousins germains Raymond de Vayrac et Jean de Merle, tous deux moines de la Crasse, au diocèse de Carcassonne (monastère dont son oncle avait été abbé). Jean et Béraud de Merle sont aussi nommés. (Suppl. 46, f. 118). Sur la famille de Vayrac, voir Bulletin Société des Etudes du Lol} 1905, 2e fascicule. Aymar d'Aigrefeuille avait épousé (sans doute en deuxièmes noces) Aipline de Montal, qui demande en 1363 le prieuré de Peyrusse pour son cousin Guibert du Bouyssou, prieur d'Anglars (Cahors). (Suppl. 37, f. 299t) (Cf. arch du Lot, f. 295).

On a vu dans l'acte de 1366 le nom d'Hélie de Floirac, seigneur de Floirac; il obtient en 1371, avec sa femme, Marie d'Aigrefeuille, probablement sœur d'Aymar, une bulle d'absolution in articulo mortis. (Reg. Av. 173, f. 325). On trouve en 1391 Douce d'Aigrefeuille, veuve de Béraud de Faudoas. (Reg. Av. 265, f. 189) (Cf. Arch. du Lot, f. 242).

Aymeric de Lavergne, archidiacre de Montpezat, prieur ou commandeur de l'hôpital Saint-Jean de Rocamadour, était cousin du cardinal Guillaume d'Aigrefeuille. Il servait vers cette époque de vicaire général à Faydit, l'évêque de Rodez. (Suppl. 34, f. 238t). Peut-être était-il de Lavergne près Gramat, et par conséquent de la famille de Valon. On a vu Hugues de Valon, seigneur de Lavergne, servir d'intermédiaire pour le payement de legs fait aux filles du seigneur de Gramat.

(10) Indépendamment de son office auprès du pape, tout cela nous montre qu'Aymar d'Aigrefeuille était un gros personnage. Voici qui achève la démonstration. C'était un cousin de Clément VI; un de ses frères, Raymond, avait été évêque de Rodez de 1349 à 1361; un autre, Guillaume, après avoir occupé le siège métropolitain de Sarragosse, avait été fait cardinal en 1350: il avait le titre presbytéral de Sainte-Marie in Translevere, et allait être en 1368 fait évêque de la Sabine. Trois des fils d'Aymar faisaient aussi sa gloire dans l'Eglise: Pierre, pour le moment, évêque d'Uzès; il avait l'humeur un peu vagabonde, et l'on compte qu'il occupa successivement six évêchés; Guillaume était actuellement doyen de l'église de Clermont et notaire apostolique, il allait recevoir le 12 mai 1367 le chapeau de cardinal avec le titre de Saint-Etienne in Celio; Faydit était évêque de Rodez. Il devait succéder à son frère Pierre comme évêque d'Avignon en 1371 et devenir cardinal, du titre de Saint-Martin, en 1383.

Je n'ai pas l'intention, ni les moyens de faire la généalogie de cette famille d'Aigrefeuille, dont les relations de parenté et beaucoup de membres importants ont échappé aux historiens locaux. Je cite seulement quelques documents pour établir leur parenté avec diverses familles limousines ou quercynoises. Voir la note 2 de la page 370.

(11) Parent aussi des Thémines et des Roger de Beaufort.

(12) Voir le document n° 14, qui prouve que le 27 septembre 1372 Jean d'Aigrefeuille servait avec trois lances et un archer dans la brigade de Raymond de Turenne.

(13) Celui-là reçoit en 1386, avec sa femme Marquèse, divers indults pieux (Reg. Av. 247, f. 14). On a vu plus haut que le seigneur de Gramat était appelé Jean d'Aigrefeuille senior.

(14) Elzéar rendit le 13 janvier 1387 (1388) l'hommage à Raymond Roger, vicomte de Turenne, dans la ville d'Avignon, Témoins de l'acte: Nicolas de Roger, frère de Grégoire XI, seigneur de Limeuil; Bernard de Vayrac, seigneur de Merle; Guillaume de Roques (sic) (La Roque?), chevalier; Guillaume de Merle, seigneur dudit lieu, Déodat de Léobard, etc. (Arch. nat., Q1, 1361, f. 11t et 13, d'après deux vidimus.

 

 

PIECES JUSTIFICATIVES

 

1. Le pape Clément VI fait solder le legs de Pierre de Castelnau,

évêque de Rodez, en faveur de sa soeur et de ses nièces de Gramat

 

24 juin 1342

Clemens episcopus servus servorum Dei, dilecto filio Ademario Laubrayria (1), canonico Tornacensi, salutem et apostolicam benedictionem. Peticio dilectarum in Xpo filiarum nobilium mulierum Bairane (2), relicte condam Garini de Castronovo (3) domini de Gramato, vidue Caturcensis dyocesis, et Gualharde ac Alazie natarum Garini et Bairane predictorum, coram nobis exhibita, continebat quod olim bone memorie Petrus de Castronovo episcopus (4) Ruthen., in sui dispositione ultima, quam fecisse dicitur, etiam de licentia sibi super hoc ab apostolica sede concessa, tam pro alimentis dicte Bairane germane quam predictarum Gualharde et Alazie neptum suarum subcidio (sic) maritandi M. nongentas (1900) libras turonensium parvorum, monete tunc currentis legavit (5); Cum autem ex eo quod fe. re. Benedictus papa XII, predecessor noster, bona mobilia dicti episcopi, nec non fructus, redditus et proventus decenter episcopus Rhuth., existentes tempore obitus dicti episcopi, et qui tempore vacationis Ruthen., ecclesie per dictum obitum provenerunt, quorum quidem bonorum, fructuum, reddituum et proventuum dispositio fuerat Camere apostolice sedi reservata. per venerabilem fratrem nostrum Rahimundum (6) episcopum Reatinum, tunc Ambianensis et dilectum fìlium Poncium de Peyreto (7), Caturcensis, ecclesiarum canonicos, collectores super hoc deputatos, sub manu dicte Camere mandavit per suas litteras colligi et levari; exequtores dicte dispositionis nequiverunt ad perceptionem dicti leguati procedere quo quomodo, nec eisdem vidue ac puellis, nisi dumtaxat de VC libris turonen., de mandato predecessoris prefati, exinde fuerit satisfactum, fecerunt nobis humiliter supplicari ut eisdem Gualharde et Alazie, jam adultis, ne propter retardationem solutionis dicti leguati, et debitorum onera, quibus gravata est et adhuc gravatur non parum, ut habet dicta petitio series (sic), (8) earum paterna hereditas, habentibus unde tradi possint conjugiis (sic) secundum exigentiam status sui ... (9) benigno compatientes affectu, eis providere super hiis de benignitate sedis apostolice dignaremur. Nos igitur eisdem puellis nobibilibus volentes, ex gratia plusquam ex debito, cum secusam (sic) nostra Camera ad hoc teneatur ... subvenire, discretioni tue per apostolica [scripta committimus et mandamus quatenus tu qui prelibatis episcopo et canonicis super dicta collectione subrogatus fuisti, ea que de dicto legato restare solvenda repereris supradictis puellis, vel earum certo procuratori, de bonis, fructibus, redditibus et proventibus supradictis, per te collectis seu colligendis, quantum ad hoc sufficiunt, de dieta pecunia, de speciali gratia nostra, persolvere non postponas. Inde recognitionis et quitationis cauthelis receptis ut de hiis et aliis tibi pro parte Camere supradicte comissis fidèles et legitimas reddere valeas rationes.

Datum Avinione, XIII kalendas decembris, pontificatus nostri anno primo.

Vitalis, Guisbertus.

 

(1) (Voir l'article sur Grégoire XI et les remparts de Montvalent),

(2) Alias Barrave, seu Barrane.

(3) Lacoste l'a confondu avec son fils Guérin., mort vers 1361.

(4) Le testament a été publié par M, l'abbé Calmet, chapelain de Saint-Louis des Français, dans les Annales de Saint-Louis, 3e année, pp. 103-199).

(5) Le testament portait « 400 livres pour la mère, 1000 livres pour la fille aînée, 500 pour la cadette ».

(6) Raymond de Chameyrac, évêque de Rieti, puis d'Orvieto.

(7) Pons de Péret, qui remplaça Raymond comme évêque d'Orvieto (cf. abbé Albe, Les quercynois en Italie, 1904).

(8) Pour petitionum series, cette copie prise non sur le registre d'Avignon, mais sur le volume du collecteur, est quelquefois fautive.

(9) Il y a ici une lacune, facile à suppléer, dans le texte du registre (IL MANQUE LA SUITE).

 

 

2. Lettre de Grégoire XI à Pierre de Sortenac et à Jean Rolland

 

7 janvier 1366 et 4 avril 1373

Dilectis filiis magistro Petro de Sortenaco, decano sancti Felicis de Caramanno, Tholosane, et Johanni Rollandi, archidiacono Rutenensis ecclesiarum, legum doctoribus, salutem etc. Cum dudum quondam Bertrandus de Terrida, dominus de Pennevilla. Montisalbani diocesis. vendidisset, ac titulo pure et perfecte vendicionis concessisset dilecto filio nobili viro Ademaro de Agrifolio, domino de Fonte et de Tudello, Lemovicensis diocesis, totam baroniam et terram de Gramato, Caturcensis diocesis, cum castellaniis, castris, villis et rebus aliis, in instrumento publico super hoc confecto designatis, certo precio et sub certis pactis et convencionibus et deinde prefatus Ademarus baroniam et terram predictos, cum castellaniis, castris, villis et rebus hujusmodi sibi venditis in quondam Johannem de Agrifolio, ejus filium emancipatum, transtulisset, titulo donacionis perpetue et irrevocabilis inter vivos, sub certis eciam pactis et convencionibus habitis et initis inter eos, actum fuit inter partes quod nos, qui tunc minori fungebamur officio, de pluribus baroniam terram ac vendicionem hujusmodi concernentibus, per nos vel alium cognoscere valeremur. prout in instrumenta publico super hoc confecto. cujus tenorem de verbo ad verbum presentibus inseri fecerimus, plenius continetur. Cum autem ad contenta in eodem instrumento, aliis variis negociis nobis et Romane ecclesie incumbentibus prepediti, nullatenus intendere valeamus, nos de circumspectione vestra, in arduis sepius comprobata, plurimum in Domino confidentes, vobis et cuilibet vestrum super omnibus et singulis in dicto instrumento contentis plenarie committimus vices nostras; tenor autem dicti instrumenti talis est.

In nomine Domini amen. Anno incarnacionis ejusdem millesimo IIImo sexagesimo quinto, et die septima mensis januarii, illustrissimo principe domino Carolo Dei gracia rege Francorum regnante. Novenrint universi quod cum nobilis vir dominus Bertrandus de Terrida, miles, dictus de Pennevilla, Montis Albani diocesis, vendiderit, et, titulo pure et perfecte vendicionis, concesserit nobili viro domino Ademaro de Agrifolio, militi, domino de Fonte ac de Tudello, Lemovicensis diocesis, totam baroniam et terram de Gramato, Caturcensis diocesis, cum castellaniis, castris, villis et rebus aliis, in instrumenta vendicionis hujusmodi per nos notarios infrascriptos, hodie inde constitutos, designatis. certo precio et sub certis pactis et convencionibus, in eodem instrumento expressis, et deinde prefatus dominus Ademarus baroniam et terram predictam, cum castellaniis, castris villis et aliis rebus hujusmodi sibi venditis, ut prefertur, in nobilem Johannem de Agrifolio filium suum emancipatum, transtulerit titulo donacionis perpetue et irrevocabilis inter vivos, sub certis eciam pactis et convencionibus habitis et initis inter eos, prout in instrumento donacionis hujusmodi per nos eosdem notarios, hodie subsequentis (?) confecto seu recepto, plenius continetur, hinc est quod, ultra pactum et convenciones in instrumento vendicionis predicto contenta, ipsisque ratis manentibus. fuit actum specialiter et conventum et in pactum expressum valide et solemni stipulacione vallatum, deductis inter dictos dominum Bertrandum de Terrida, ex una parte, et Johannem de Agrifolio ac eciam dominum Ademarum, quatenus infrascripta tangunt eumdem seu tangere possunt, aut poterunt quomodolibet in futurum, ex altera, quod videlicet super debito seu dubio quod in baronia de Gramato predicta pretendit se habere domina de Luzegio, pendente termino antedicte solucionis faciende dicto domino Bertrando de Terrida, de precio convento predicto, idem dominus Bertrandus, venditor, super omni jure, quod habet seu habere potest eadem domina de Luzegio, componat et transigat, sive alias finet cum eodem, vel cum alio seu aliis causam habentibus ab eo, taliter ut ipsa et ipse vel ipsi dictam vendicionem dicte baronie factam approbent et ratificent, et omne jus, sibi competens in eo, remittant et quitent perpetuo dicto Johanni de Agrifolio vel alii causam ob eo habenti vel si predicta domina premissa facere noluerit, quod idem dominus Bertrandus termino predicto pendente faciat totum posse suum quod per viam judiciariam jus dicte domine de Luzegio declaretur, et quod dictus dominus Bertrandus illam concordiam vel declaraciones in forma debita exhibeat atque tradat reverendissimo in Christo patri ac domino domino P[etro] cardinali Bellifortis infra dictum terminum; si factum in causa quod dicta concordia vel declaracio infra predictum terminum facta non esset, quod tunc, et ea causa, dictus dominus Bertrandus jus predicte domine de Luzegio et suum estendat atque tradat integraliter, prout melius facere poterit, prefato domino P. cardinali Bellifortis qui, visis juribus utriusque partis, sibi ut dictum est tradendis, et aliis de quibus poterit informari, dicat et jubeat, dicere et jubere possit et valeat, ut pro jure domine de Luzegio quod sibi posset competere, viguore composicionis seu declaracionis aut racione testamentorum, instrumentorum, munimentorum et aliarum predictorum, retineatur per emptorem totum residuum precii quod restabat ad solvendum, vel certa sive quota pars illius et quod, prout ipse dicet; ita fiat absque quacumque contradicione cujuscumque, certis obligacionibus ac fìrmitatibus super evictione et aliis per eumdem dominum Bertrandum tunc factis, et prestitis, ipsi emptori, in sua firmitate et robore duraturis, acto inter partes, ut prefatus dominus cardinalis per se et eciam per alium premissa facere possit. et quod si infra dictum terminum contigerit dictam dominam de Luzegio vel dominum Bertrandum aut Johannem predictos, aut illum qui cognoscere de hujusmodi negocio habebit, ut est dictum, ab esse vel nolle curam predictam intendere, vel forsan ab hac luce fuisse substractum, voluerunt partes ipse quod prefatus dominus P. cardinalis Bellifortis, vel ille cui per ipsum tunc esset commissum, eciam si ante hujusmodi absenciam, voluntatem, subtraccionem. per deputatum ab ipso in aliquo non fuisset processum, sed adhuc res integra existeret, possit predictam audire et decidere, modo et forma superius contentis. ac si presentes existerent et in dicto negocio procedere vellent; omnes et singuli superius nominati voluerunt eciam contra habentes predicti quod potestas dicti domini cardinalis, seu deputandi per eum ad eorum, heredes ac eciam successores extendatur, nec per ipsorum vel alterius eorum obitum extingatur. Et premissa attendere juravit prefatus dominus Bertrandus, et eciam quod causam in se suscipiet cum procuratore dicti Johannis, vel illius qui causam ab eo habebit, et ducet eam usque ad finem, ipsius domini Bertrandi periculo, sumptibus et expensis. et quod facta declaracione per dominum cardinalem supradictum, vel alium prout supra, de parte restante que ad dominam de Luzegio juxta declaracionem retencionis vel non retencionis premissam non poterit non pertinere nec debebit, eodem domino Bertrando absque omni contradiccione salisfiat, et solvatur terminis assignandis, ceteris evictionibus et caucionibus per dictum dominum Bertrandum promissis, in suo robore duraturis; fuit eciam concordatum espresse ut prefatus dominus cardinalis Bellifortis possit, quandocumque voluerit, committere premissa alteri de quo sibi placebit, quod ille cui erit commissum habeat potestatem cognoscendi et determinandi premissa modo supradicto, in vita dicti domini cardinalis et eciam post transitum seu obitum, si forsan, quod absit, ante decisionem dicti articuli eveniret. Premissa autem omnia et singula, prout superius sunt expressa, promisit dictus dominus Bertrandus prose et suis, per stipulacionem validam et solemnem, prefatis domino Ademaro et Johanni, quatenus quemlibet tangit, pro se et suis solemniter stipulantibus, inviolabiliter observare ac efficaciter attendere et complere, nec non reficere ac restituere plenarie ipsis domino Ademaro et Johanni ac suis omnia et singula dampna, interesse et expensas, si qua vel si quas forsitan, culpa seu defectu dicti domini Bertrando vel suorum. eosdem dictum Ademarum et Johannem, aut suos, pro premissis vel eorum occasione, in judicio vel extra facere contigerit quodlibet. sive pati, super quibus idem promisit, soli et simplici verbo eorumdem domini Ademari et Johannis, vel suorum, absque testibus. juramento vel alia probacione vel cognicione seu judiciali taxacione quacumque; pro quibus omnibus et singulis supradictis sic tenendis provandis et efficaciter adimplendis, et nunquam contra faciendo vel veniendo de jure vel de facto, idem dominus Bertrandus stipulavit, et sponte obligavit, supposuit et summisit se ipsum ejusque heredes et successores ac bona omnia, mobilia et immobilia, presencia et futura, foro et jurisdictioni et cohercioni et expectacioni reali et personali curiarum et sigillorum regiorum Montispessullani et Montisdome ac Villenove, Avinionensis diocesis, custodumque et judicum servientum ceterorum officialium quorumque curiarum supradictarum, nec non curie camere apostolice ac domini camerarii, auditoris, vice auditoris, locumtenentis, et commissarii ipsius et cujuslibet curiarum et offìcialium predictorum, per quos quidem officiales et eorum quemlibet idem dominus Bertrandus cogi et compelli voluit, per honorum suorum mobilium et immobilium quorumcumque distraccionem vendicionem et alienacionem ac persone sue captionem, arrestum et detencionem, et alias juxta vires sciliscet, usum et consuetudinem curiarum et sigillorum predictorum, ad observanciam plenariam premissorum, et quod ad illam vel illas de predictis curiis de qua vel quibus idem dominus Ademarus et Johannes et quilibet eorum ac sui heredes (?) possint, quotiens eis videbitur, pro premissis habere recursum et de una ad aliam vel alias eorumdem redire ac processum in altera ipsarum inchoattum in alia seu aliis prosequi et finire, eciam si in illa vel aliis jam lis constata fuerit, vel in causa conclusum, juribus et constitucionibus seu consuetudinibus et statutis contrariis non obstantibus quibuscumque. renunciones ... (1).

Et ibidem incontinenti prefatus dominus Bertrandus ex certa sciencia irrevocabiliter fecit, constituit et ordinavit, omni modo et forma quibus melius potuit, suos certos legittimos et irrevocabiles procuratores actores et nuncios speciales venerabiles Petrum Bernerii de Bellacassanha archipresbiterum de Sudibus, Rutenensis diocesis. Petrum Vassalli, subdecanum Pictaviensis, et Gibertum de Luc canonicum Urgellensis, ecclesiarum, magistros Johannem Juliani Claromontensis diocesis, Bernardum de Ruguero et Albertum de Mediolano, in Romana curia procuratores necnon decanum sancti Agricoli, et sacristam majoris Avinion. ecclesiarum, ac quatuor camere apostolice et duos sacri collegii dominorum sancte Romane Ecclesie cardinalium clericos, qui sunt et pro tempore fuerint, et quomodolibet eorum in solidum, ita quod non sit melior condicio occupantis sed quod unus eorum inceperit alius seu alii prosequi valeant ... (2).

Promittens idem constituens nobis notariis infrascriptis, ut perponis presentibus stipulantibus et recipientibus vice ac nomine omnium ìllorum quorum interest et intererit, se ratum gratum et firmum perpetuo habiturum quicquid per dictos procuratores suos et eorum quemlibet actum fuerit in premissis et quolibet eorumdem, sub premissa sui et suorum omnium ypoteca et obligacione bonorum, et ita premissa omnia et singula sicut superius sunt expressa prefatus dominus Bertrandus, pro se et suis eisdem domino Ademaro et Johanni, ut supra solemniter stipulantibus. attendere osservare efficaciter et complere, dictosque procuratores suos aut eorum aliquem ( ... vel expresse) nullatenus revocare nec alias contra premissa vel aliquod eorumdem per se vel alium seu alios de jure vel de facto aliquatenus facere vel venire directe vel indirecte publice vel occulte, per validam et solemnem stipulacionem, sub eadem obligacione promisit, et juravit ad sancta Dei evangelia ab eo corporaliter et manualiter sponte tacta de quibus omnibus suprascriptis prefatus dominus Bertrandus voluit et concessit, dictique dominus Ademarus et Johannes petierunt et requisierunt sibi et eorum cuilibet fieri publicum instrumentum et publica instrumenta per nos notarios infrascriptos et quemlibet vestrum semel vel separatim prout melius et utilius dici dictari et fieri poterit, ad sensum cujuslibet sapientis, facti sustancia non mutata.

Acta fuerunt hec apud Villam Novam, Avinionensis diocesis in aula majori domus habitacionis incliti principis domini Ludovici ducis Andegavensis fratris et locumtenentis dicti domini nostri regis, presentibus venerabilibus ac nobilibus viris dominis Johanne de Revelhone, decano Pictaviensis, Eblone de Mederio. sancti Sereni, Caturcensis, Guidone de Malosico. Corberien. Narbonensis, Bernardo de Podio. Agennensis, Bertoldo Basuli, de Constantino, Constanciensis archidiaconi, ecclesiarum, Helia, domino de Floyraco, Bertrando de Veyraco, domicellis, Caturcensis et Tutellensis diocesis, et pluribus aliis testibus ad premissa vocatis specialiter et rogatis. Et me Ludovico Andree habitatore Avinionense. publico auttoritate domini nostri Francorum regis notario, qui una cum magistro Bernardo de Trasivonis, notario publico regio, premissa omnia in notam recepi et publicavi et inde hoc publicum instrumentum, de nota mea per me ad plenum dictata, per alium scribi feci fideliter et grossavi. et facta diligenti collacione, hic me subscripsi et signo meo quo utor auttoritate predicta signavi in fidem et testimonium premissorum.

Nulli ergo etc. nostre commissionis infringere etc.

Datum Avinione. II nonas aprilis, anno tercio. — Reg. Vat. 280, f. 3 v. — Reg. Av. 190, f. 17 v.

 

(1) et (2) Suivent des formules de droit.

 

 

3-4-5. — Lettres de recommandation d'Urbain V en faveur de Jean d'Aigrefeuille, à Gramat

 

3. Lettre au Prince Noir

 

27 janvier 1366

Dilecto filio nobili viro Eduardo, Aquitani et Gallie principi.

Sicut per alias nostras litteras, et precipue quasdam propria manu scriptas, percipere potuisti, nos dilectum filium nobilem virum Ademarum de Agrifolio, Romane curie marescallum, ejusque domum et progeniem, suis ac suorum exigentibus meritis, cordiali dilectione prosequimur antiquitus radicata.

Cum igitur dilectus filius nobilis vir Joh. de Agrifolio, domicellus, dicti Ademari filius emancipatus, dominusque terre de Gramato Caturcensis diocesis. familiaris et specialis servitor noster, ratione terre predicte, infra limites tui principatus Aquitanie consistentis, que ad ipsum Johannem, intuitu matrimonii inter eum et dilectam in Christo fìliam, nobilem mulierem Annam, natam dilecti filii, nobilis viri, Bertrandi de Tarrida militis contrahendi, jam jurati. pervenit, et alias tua indigeat benevolentia et favore, nobilitatem eamdem intimis affectibus deprecamur quatenus premissorum, nec non dilecti fìlii nostri Guillelmi (d'Aigrefeuille) Sae Mariae in Transtiberim presbyteri cardinalis, cujus idem Joh. nepos existit, quique in tuis ac tuorum negotiis promendis apud nos, oportunis loco et tempore, interposuit solerter et fideliter solicitudinis sue partes, contemplatione, prefatum Johannem et suos suscipias favorabiliter commendatos, eosque oportunis presidiis et benevolis affectibus prosequaris, sic quod exinde nobilitatem tuam aberius prosequi valeamus actionibus gratiarum, et ad complacendum tibi ac tuis, in quibus cum Deo poterimus, propensius inducamur.

Datum Avenione 6 kal. februarii, an 4°. — Reg. Vat., 248, f. 37t.

 

 

4. Au sénéchal du Quercy

 

27 janvier 1366

Dilecto filio nobili viro Thome de Walkefare, militi senescallo Caturcensi.

Cum nos dilectum filium nobilem virum Johannem de Agrifolio, domicellum, dilecti filii nobilis viri Adhemari ... sincere dilectionis prosequimur affectu, nobilitatem tuam rogamus attente quatenus ipsum Johannem et suos habens, pro nostra et apostolice sedis reverentia, propensius commendatos, eos in hiis que, ratione terre predicte, que ad eumdem Johannem, intuitu matrimonii inter eum et dilectam in Christo fìliam nobilem mulierem Annam, dilecti filii nobilis viri Bertrandi de Terrida natam, contrahendi jurati, pervenit, coram te habuerint, expedire gratiosis favoribus prosequaris, si quod exinde sinceritatem tuam dignis prosequi valeamus actionibus gratiarum etc.

Datum Avenione, ut supra. (Ibidem, f. 38t).

 

 

5. Au chancelier du Prince Noir

 

27 janvier 1366

Dilecto filio Johanni de Harewell, archidiacono Wigornien., dilecti filii ... Edwardi, Aquitanie et Wallie principis, cancellario.

Cum nos dilecto filio ... Edwardo ... affectuose scribamus, ut ... Johannem de Agrifolio ... in hiis que apud principem ratione terre de Gramato habuerit expedire gratiosis favoribus exsequatur, apud quem etiam favor tuus eidem Johanni esse dignoscitur plurimum oportunus, discretionem tuam rogamus attente quatenus ipsum J. et suos ... habens ... commendatus, apud eumdem principem et alios, prout expeditus eis fuerit, sic assistas eisdem presidiis et auxiliis oportunis quod exinde nostram et sancte sedis benivolentiam ... uberius valeas promereri.

Datum, ut supra. — (Reg. Vat. 248, f. 37t à 39t ou Vat. 244f, ep. 244. 5-6).

 

 

6 à 11. — Lettres d'Urbain V au sujet de la baronnie de Gramat disputée par la dame de Luzech

 

6. A Bertrand de Terride

 

20 janvier 1368

Dilecto filio nobili viro Bertrando de Terrida, militi, domino de Pennevilla et de Borello, montis albani diocesis, salutem ...

(Voir Bulletin archéologique de Brive, t. XV, p. 35, 1893),

 

 

7. A Jean de Castelnau-Bretenoux

 

20 janvier 1368

Dilecto filio nobili viro Johanni, de Castronovo, militi Caturcensis diocesis, salutem et apostolicam benedictionem.

(Voir Bulletin archéologique de Brive, t. XV, p. 36, 1893).

 

 

8. A l'évêque de Cahors,  Begon de Castelnau-Bretenoux

 

20 janvier 1368

Venerabili fratri Begoni episcopo Caturcensi.

(Voir Bulletin archéologique de Brive, t. XV, p. 37, 1893)

 

 

9. Au cardinal Raymond de Canillac

 

20 janvier 1368

Venerabili fratri Raymundo, episcopo Penestrinensi.

(Voir Bulletin archéologique de Brive, t. XV, p. 37, 1893).

 

 

10. Au prince de Galles

 

20 janvier 1368

Dilecto fìlio nobili viro Edwardo Aquitanie et Wallie principi,

(Voir Bulletin archéologique de Brive, t. XV, p. 38, 1893).

 

 

11. Au chancelier du Prince Noir, Jean de Harewel

 

20 janvier 1368

Venerabili fratri nostro Johanni, episcopo Bathoniensi, dilecti ... Edwardi ... cancellario.

(Voir Bulletin archéologique de Brive, t. XV. p. 39, 1893).

 

 

12. Nouvelles recommandations d'Urbain V au prince de Galles en faveur de Jean d'Aigrefeuille

 

1er juin 1368

Dilecto filio nobili viro Edwardo, Aquitanie et Wallie principi.

Habentes ad domum de Agrifolio, Lemovicensis diocesis, benivolentie specialis affectum, nobilitatem tuam affectuose rogamus quatenus dilecti filii nobilis viri Johannis, domini de Gramato, Caturcensis diocesis, domicelli nostri et subditi tui, obsequiis nostris apud nos continue insistentis, diuturnam a partibus illis absentiam, propter quam obsequia tibi debita exibere non potuit, velis habere, nostri intuitu, excusatam, ac terras et negotia dicti Johannis efficaciter commendata, prout habuisti hactenus, de quo eidem nobilitati referimus multas grates, taliter in predictis et aliis, honorem et utilitatem dicti Johannis tangentibus ..., quam benevolentiam tuam nostri intuitu efficaciter sibi sentiat, ac etiam fructuosam, prout de te fiduciam gerimus pleniorem.

Datum apud Montemfiasconem, Balneoregien. diocesis, kal. junii an 6.

 

 

13. Mêmes recommandations au chancelier du prince de Galles

 

Venerabili fratri Johanni (de Harewel) episcopo Bathoniensi.

Il lui recommande la lettre écrite à son maître, « partes tuas apud prefatum principem efficaciter interponas ... ».

Datum ut supra. (Reg. Vat. 249, f. 115).

 

 

14. Payement fait à Jean d'Aigrefeuille qui sert pour le pape dans la brigade de Raymond de Turenne

 

27 septembre 1312

Die vigesima septima predicti mensis soluti fuerunt domino Johanni de Agrifolio, domino de Gramato, qui de presenti, videlicet pro 3 mensibus [qui] die XXII hujus mensis incepti sunt, mostram de III lanceis et uno archerio. qui valet 1/2 lanceam, cum quibus debet servire in predicta guerra, sub brigata Raymundi de Turenna (neveu de Grégoire XI), dando in quolibet mense cuiliber lancee 18 florinos; item media lancea computatur duabus vivis, de quibus fuit solutum die IX presentis mensis septembris, ad jam dictam rationem, 216 floren. quos ipse dominus de Gramato recepit, scilicet dictos 216 florenos de Florentia.

Die eodem fuerunt soluti domino de Gramato pro uno archerio recepto per eum. 9 floren. in quolibet mense, 27 floreni. — (Introitus et Exitus 336, f. 154t).

 

 

15. Grégoire XI écrit aux chefs de bandes d'épargner Gramat

 

29 mars 1313

Dilecto filio nobili viro Bertucato de Lebreto militi salutem.

Ad illa, te, fili, libenter inducimus ac precibus exhortamur que honestatem sapiunt te que in conspectu regis Eterni reddere valeant gratiosum.

Cum itaque dilecto filio nobili viro domino de Gramato, Caturcensis diocesis, ejusque officiariis in regimine et gubernatione terre de Gramato favor tuus sit plurimum opportunus, nobilitatem tuam rogamus et hortamur attente, eam attendus deprecantes quatenus, pro nostra et apostolice sedis reverentia, et etiam pietatis et tui honoris intuitu, dictum dominum de Gramato qui in etate pupillari constitutus et de genere nostro existit, ejusque officiaros sic habeas favorabiliter commendatos, eis et dicte terre de salvoconductu, sufferentia, et aliis in talibus consuetis, providendo, quod iidem officiarii, ejusdem nobilitatis tue fulti presidio, dictam terram ad ejusdem pupilli utilitatem feliciter gubernare valeant, nos que pro inde devotionis tue promptitudinem non immerito commendare possimus.

Datum Avenione, 4 kal. aprilis, an 3°.

 

 

16.

 

Eodem modo, dilecto filio nobili viro, Bernardo de Salis (1).

Vat. (Secrètes) 269, f. 147.

 

(1) Ecrit de Sala dans une lettre où il le remercie d'avoir restitué le château de Merle (f. 172).

 

 

Abbé ALBE.