<< Retour

 

Commentaire d’André Gaillard[1]

_________________________

 

 

Curieux[2] !

 

Acte de remontrance au requis de :

-         Jean Charles maître charron à Joubertias.

-         au nom de sa mère Marie Simounet femme caduque (vieux, cassé, qui a perdu ses forces – Quillet), infirme, hors d’état d’agir elle-même

o       fille de feu Sicaire Simounet qui était héritier testamentaire de Jean Mayen, ancien curé de St Méard.

o       héritère elle-même de son père

o       le testament de référence est daté du 21 mai 1690 chez Delabonne (réf. 3 E 823)

o       il y est dit que Simounet et ses héritiers devront payer à perpétuité 10 boisseaux de blé aux pauvres de St Méard

o       Jean Charles précise que cette clause a été respectée de 1690 à 1769 – mais que depuis il n’a plus reçu de « mandats » à livrer ce blé, délivrés par le curé de St Méard. Cette négligence fait qu’il doit maintenant 4 années, soit 40 boisseaux de blé, prestation qui pour lui « assez peu fortuné » « l’écraseroit et absorberoit la majeure partie de son bien ».

o       il prie et requiert le curé actuel de St Méard de donner des billets ou mandats aux pauvres de sa paroisse à concurrence de 40 boisseaux.

o       en cas de refus du curé (mais pourquoi refuserait-il ?) il considérera que ce blé demeurera dans son grenier « aux risques, périls et fortunes dudit curé »

o       cette remontrance a été présentée à Jean Lafon Ducheylard, le lendemain

o       le curé a répondu « n’être tenu en rien ni pour rien » et que même il y a un sindic nommé dans la paroisse pour les pauvres et que le dit Charles n’a qu’à s’adresser à lui s’il le juge à propos.

 

Autrement dit, il refile la balle au sindic – curieux qu’il abandonne ainsi la faculté de faire le généreux et de s’attirer la reconnaissance des pauvres avec du blé qui n’est pas le sien[3] !

 

<< Retour



[1] La présentation retenue ici correspond à celle de ses notes

[2] Commentaire souligné par A. G. lui-même.

[3] Cette remontrance va coûter cher à son auteur à brève échéance. Il aurait mieux fait de s’abstenir et il suffit pour s’en convaincre de voir ce qu’il va advenir à Jean Charles (et à sa mère) le 17 août de la même année !!!