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Collection Périgord à la BnF

Tome 32

Par l’abbé Lespine

 

 

 

Volume de 290 feuillets, 3 avril 1895.

 

 

Evêques de Périgueux 1500-1815

A r°

Evêques de Périgueux ─ XVIe siècle

1 r°

Geofroy de Pompadour, évêque de Périgueux ─ 1500-1511

2 r°

Guy de Castelnau, évêque de Périgueux ─ 1512-1522

65 r°

Jacques de Castelnau, évêque de Périgueux ─ 1523-1524

76 r°

Jean de Plas, évêque de Périgueux ─ 1524-1532

82 r°

Foucaud de Bonneval, évêque de Périgueux ─ 1532-1540

95 r°

Claude de Longwy, cardinal de Givry, administrateur de l'évêché de Périgueux ─ 1540-1541

106 r°

Augustin de Trivulce, cardinal et évêque de Périgueux ─ 1541-1548

111 r°

Jean de Lustrac, évêque de Périgueux ─ 1548-1550

117 r°

Geofroy de Pompadour, évêque de Périgueux ─ 1550-1552

124 r°

Guy Bouchard d'Aubeterre, évêque de Périgueux ─ 1553-1558

132 r°

Antoine d'Apchon, évêque de Périgueux ─ 1558-1561

141 r°

Pierre Fournier, évêque de Périgueux ─ 1561-1575

144 r°

François de Bourdeille, évêque de Périgueux ─ 1575-1600

152 r°

 

 

Evêques de Périgueux ─ XVIIe siècle

162 r°

Jean Martin, évêque de Périgueux ─ 1600-1612

163 r°

François de La Béraudière, évêque de Périgueux ─ 1612-1646

169 r°

Jean d'Estrades, évêque de Périgueux ─ 1646-1647

183 r°

Philibert de Brandon, évêque de Périgueux ─ 1648-1652

187 r°

Cirus de Villers de La Faye, évêque de Périgueux ─ 1653-1667

191 r°

Guillaume le Boux, évêque de Périgueux ─ 1666-1693

197 r°

Daniel de Francheville, évêque de Périgueux ─ 1693-1702

208 r°

Pierre Clément, évêque de Périgueux ─ 1702-1719

238 r°

Michel-Pierre d'Argouges, évêque de Périgueux ─ 1721-1731

243 r°

 

 

Notes sur les évêques du XVIIIe siècle

250 r°

Jean-Chrétien de Macheco de Prémeaux, évêque de Périgueux

251 r°

Gabriel-Louis de Rougé, évêque de Périgueux

260 r°

Emmanuel-Louis de Grossolles de Flamarens, évêque de Périgueux

261 r°

Dominique La Combe, évêque des trois diocèses réunis d’Angoulême, de Périgueux et de Sarlat

265 r°

Alexandre de Lostanges, évêque de Périgueux

266 r°

 

 

 

 

Fol. A r°

Evêques de Périgueux

1500 - 1815

 

 

Fol. 1 r°

Evêques de Périgueux

XVIe siècle

 

 

Fol. 2 r°

1500-1511

Geofroy de Pompadour, évêque de Périgueux

 

 

Fol. 3 r°

Extrait de différens actes concernant Geofroy de Pompadour, évêque de Périgueux

 

1500. Procédure sur l'élection de l'évêque de Périgueux, litigieuse entre Geoffroy de Pompadour de Château-Bouchet, et Jean de Bourdeille de Montagrier, en 1500. (Archives de l'évêché).

 

Gabriel Dumas étant mort dans sa patrie (au diocèse de Bourges), au mois de juillet 1500, le chapitre de Périgueux en étant instruit, se disposa à une nouvelle élection. Sur ces entrefaites, Geoffroy de Pompadour, muni des lettres de Louis XII, se présenta pour être élu; l'élection fut vivement traversée par l'injonction réitérée des ordres du roy, qui demandoit Pompadour. Les officiers chargés des ordres du roy, jettèrent la consternation dans le chapitre, qui malgré la violence, élut à la pluralité des voix, Jean de Bourdeille, protonotaire apostolique, le 7 novembre 1500. Pompadour continuant de faire valoir ses prétentions, le chapitre de Périgueux, dressa un mémoire fort détaillé de tout ce qui s'étoit passé dans cette affaire, et l'envoya aux vicaires généraux du chapitre de la métropole de Bordeaux, le siège vacant, pour demander la confirmation de l'élection qu'il venoit de faire.

 

31 décembre 1500

Registre de Yasse, notaire, fol. 87

 

Pierre Bruni, secretarius reverendi in Christo patris, domini episcopi Bayonensis, prend possession par procureur, de la cure de Siorac, le 31 décembre 1500.

 

Registre de Yasse, notaire, fol. 88

 

Memoriale est quod in praesentia mei notarii &c., fuit factum inventarium de bonis ecclesiae parrochialis de Siouraco, ad instantias procuratoris domini episcopi Petragoricensis, pro conservatione bonorum ejusdem ecclesiae, ad fines ne bona

 

 

Fol. 3 v°

ejusdem ecclesiae alienentur per decessum quondam domini Petri Robberteti, novissimum possessorem, prout sequitur; tres calices argenti, videlicet unum magnum totum deauratum, ebalii duo parvi, in parte deaurato. Item plus unum missale ex pergameo, duo baptisteria, unum ex pergameo antiquum, alius in papiro et impressura novum. Item plus unum sanctorale, et unum dominicale ex pergameo, unum psalterium et unum evangelistarium ex pergameo. Item plus reliquarium ubi sunt plus reliquiae sanctorum. Item plus duo candelabra super magnum altare Sti Petri apostoli, ad tenendas cereos ex letone femello. Item plus quatuor candelabra magna munita cereis magnis, ex confratriis ejusdem ecclesiae, videlicet unum ante altare Sti Petri, cum una magna theda, aliud ante altare beatae virginis, et alius ante altare beatae Catharinae, alius ante altare sancti Leonardi; item plus unam magnam caysam bene ferratam, ubi sunt plura vestimenta ejusdem ecclesiae; primo, quatuor chape de seda diversis coloribus, aliae quatuor de sargia, et aliae quatuor communes, duae chape processionales, et duo cortalia sive cortibeaux, et plures albae et alia vestimenta ejusdem ecclesiae.

 

Dans le même temps, un prêtre passe contrat devant notaire, avec le procureur de Le Bruni, de gouverner sa cure bene et fideliter, fait serment sur les évangiles de n'en rien aliéner &c. Il n'y est point parlé d'approbation de l'ordinaire.

 

20 avril 1501

Registre de Yasse, notaire, fol. 99

 

Acte dans lequel est nommé Jean Mayeli, receveur de Geofroy de Pompadour, évêque de Périgueux, 20 aprilis, an. 1501, post Pacha.

 

21 avril 1501

Registre de Yasse, notaire, fol. 91 v°

 

Prix fait pour ôter la terre qui est dans le bâtiment neuf de Château l'Evêque, 21 avril 1501

 

 

23 avril 1501

Registre de Yasse, notaire, fol. 91 v°

 

Billet pour 58 l. fait à Pierre Charles,

 

 

Fol. 4 r°

procureur de Geoffroy de Pompadour, Dei et sanctae sedis &c., Petrag. episcopi; fait à Château l'Evêque, infra castrum, 23 avril 1501.

 

1501. Le 8 juin affermae decimarum bladorum castri de Agonaco pro reverendo in Christo patre et Domino, domino Gaufrido de Pompadorio, Dei et sanctae sedis apostolica Petragoricensi episcopo, magno helemosinario domini nostri regis factae et liouratae indone et ad candelam per nobilem virum Joannem de Pompadorio, dominum de Castrobocheto et Petrum Fabri, vicarium generalem in spiritualibus et temporalibus, Domini, domini Petrag. episcopi, die 8 junii 1501. (registre de Yasse, notaire, fol. 91 v° et suiv.).

Louis Ziet, curé de Monbayol fut fermier de celles de Pressac, Biras, Puy de Fourches.

 

1501. Le 18 juillet, Petrus Charles, presbiter, capellanus, sive rector de Arnaco, receptor reverendi in Christo patris et Domini, domini Gaufridi de Pompadorio, Dei et sanctae sedis apostolicae gratia Petrag. episcopi, fait mettre aux enchères, dans la place de Château l'Evêque revastitulum sive Lo Goyoute, &c. le 18 juillet 1501. (registre de Yasse, notaire, fol. 111).

 

1501. 20 décembre. Gaufridus de Pompadorio, Dei ac sanctae sedis apostolicae gratia Petrag. episcopus, notum facimus universis, quod anno Domini 1501, die 20a mensis decembris, in domo nostra episcopali, civitatis Petragor., dilectum nostrum Petrum Lasainhe ... parrochiae de Doza, nostrae diocesis ... tonsuravimus ... Datum Petragoris, sub sigillo nostro &c. (Registre des visa, fol. 147 v°).

 

1501. Nobilis vir dominus Bertrandus de Broilhaco, cappellanus ecclesiae parrochialis Sti Pauli de Lizona, Petrag. dioc., ut procurator ... episcopi Petragoric.

 

1502. 2 juin. Affermae decimarum bladorum et leguminum lini, canapis castellaniae de Agonaco, pro reverendo in Christo patre

 

 

Fol. 4 v°

et Domino, domino Gaufrido de Pompadorio, Dei et sanctae sedis apostolicae gratia Petragoricensi episcopo, magno helemosinario domini nostri regis factae et liourata ind[...] et ad candelam, per dominos et magistros Antonium Parvi, in juribus baccalarium, canonicum venerabilis ecclesiae Sti Frontonis, cancellarium et receptorem generalem praedicti domini episcopi Petrag., magistrum Raymundum Peyrati, procuratorem generalem totius temporalitatis dicti domini episcopi, Petrum ..., capellanum de Agonaco, receptorem loci Castri Episcopi, et Ludovicum Ziet, capellanum de Montbayol, in eadem loco de Agonaco, die 2a junii 1502. (registre de Yasse, notaire, fol. 134 v°).

 

Aux mêmes mois et an, afferme des dixmes des bleds des paroisses de Preyssac, Biras, Puy de Fourche et Eyvirac. Le nombre des charges de bled est exprimé. (registre de Yasse, notaire, fol. 135 r°).

On y dit qu'il y aura 8 boisseaux par charge de froment, 9 boisseaux par charge de seigle, 12 boisseaux par charge de méture (qu'on apelle ailleurs baillarge), et 16 boisseaux par charge d'avoine.

315 charges pour Pressac, Biras et Puy de Fourche, dont 2/3 froment, 1/3 pour les autres bleds. Eyvirac, 60 charges dont 2/3 froment, 1/3 des autres bleds.

Decimae bladorum &c. de Agonaco, 100 charges, dont 2/3 froment &c.

Negrondes, 30 charges de bled, dont 2/3 froment &c. St Sencenaco (Sensenac) 32 charges.

Lin et chanvre d'Agonac, 25 aulnes de toile, 2/3 de toile de chanvre, 1/3 de destopa. Pressac, 16 aulnes, &c. dont 2/3 de toile de chanvre, 1/3 de boyradi.

 

 

Fol. 5 r°

1503. 1er juillet. Louis Ziet, receveur pour Geofroi de Pompadour, évêque de Périgueux, 1 julii 1503. (registre de Yasse, notaire)

 

1503. 26 octobre. Le même Louis Ziet, receveur &c., au même nom, vend la dixme du bled et du vin de la paroisse de Puy de Fourches, pour sexaginta decem libras Turon. et duorum porcorum valoris duorum scutorum auri, à Château l'Evêque, 27 août 1504. Le même, receptor domini Gaufridi de Pompad. Dei et sanctae sedis apostolica gratia, Petrag. episcopi, au fol. ... du même registre, 26 octobre 1503 (en toutes lettres), ante medium registre 3.

 

Na. J'ai fait un article séparé de ce prétendu Jean Auriens, évêque de Périgueux en 1504.

 

1503. Le 2 avril (v. st.), ante Pascha, ce Ludovicus Ziet est appellé receptor reverendi in Christo patris et Domini, domini Petrag. episcopi, qui ut affirmator emolumentorum ejusdem receptionis, affirmavit peagium Castri Episcopi &c. Comme Pompadour n'est pas nommé ici, ce n'est pas une preuve qu'il fut reconnu à Château l'Evêque; en effet ce même Ludovicus Ziet presbyter, datum in loco Castri Episcopi, die 16a mensis maii, anno Domini 1500 (en toutes lettres) est appellé receptor reverendi in Christo patris et Domini, domini Gabrielis Dumas, miseratione divina Petragoricensis episcopi. (3e registre de Yasse, fol. 18 v°).

 

On retrouve ce même Ludovicus Ziet, cappellanus de Montbayol, à Château l'Evêque, le 14 mars 1502 (v. st.). (registre de Yasse, au commencement, fol. 5).

 

3e registre de Yasse, vers le milieu, Louys Ziet, chapelain de Montbayol, est appellé receptor et affirmator loci Castri Episcopi, 13 juin 1504, et dans tous les actes

 

 

Fol. 5 v°

que je trouve de luy. Ce sont toujours des fermes de bleds, légumes, mil, péages, &c. dans les paroisses de Pressac, Puy de Fourches, Biras, &c; ce qui marque que Pompadour, en se tenant à Paris, avoit tout affermé. Aussi hai-je trouvé aucun acte de luy, pas un démissoire, pas une seule indication, où il agisse quant au spirituel, comme évêque de Périgueux. Est-ce qu'il se seroit mis en possession du temporel de l'évêché, sans être reconnu du clergé? C'est une conjecture qu'il faudra vérifier.

 

1504. 27 août. Voy. ci-devant à la page précédente, où il y a une transposition.

 

1504. 5 décembre. Louis Ziet, receptor et affirmator, domini episcopi, afferme le four de Château l'Evêque, 5 decembr. 1504. (registre 3e de Yasse, fol. ... post medium).

 

1505. VIII cal. decembr. Dans le registre 3e de Yasse, vers la fin, fol. ... on trouve un François Vegonis (ou Vigonis ou Ugonis) qui prend possession de la cure de Biras, en vertu de lettres, faites à potente viro legato sanctae sedis apostolicae, sub data VIII kal. decembris, anno 1505.

 

1506. Terrier de Pierre Yasse, VIe registre, commençant au fol. 52 (le commencement déchiré) et le 10 janvier 1506 (v. st.).

 

1507. 27 novembre. Louis Ziet, receveur, au même nom (registre VIe de Yasse, fol. 94 v°) Afferme le péage &c. (fol. 136).

 

1508. 27 novembre. Venerabilis vir dominus Ludovicus Ziet, presbyter, cappellanus Sti Petri de Montbayol, receptor loci Castri Episcopi, pro reverendo in Christo patre et Domino, domino Gaufrido de Pompadorio, Dei et sanctae sedis apostolicae, gratia Petragoricensi episcopo, ac magno helemosinario domini nostri regis, qui gratis et nomine ejusdem domini, liouravit et

 

 

Fol. 6 r°

affirmavit furnum loci Castri Episcopi, &c. Actum et Datum in loco Castri Episcopi, die 27 novembr. 1508 (en toutes lettres). (registre 6 de Yasse, notaire, fol. 134 v°).

 

1508. 16 décembre. Le même, au même nom, avec les mêmes qualités d'évêque de Périgueux, et magni helemosinarii domini nostri regis, afferme les 2 moulins, le moulin vieux et le moulin neuf, loci de Château l'Evêque, pour onze ans, le 16 décembre 1508, pour 32 l. Tournois par an. (registre 6 de Yasse, notaire, fol. 134 v°).

 

1510. Le 28 novembre. Le même, au même nom, donne un reçu de 23 l., à Jean Bourgeuilh, in qua quidem summa dominus Helias Bourgeuilh ejus avunculus tenebatur erge ipsum receptorem (Ludovicum Ziet), nomine heredum quondam Gabrielis Dumas, cum arreragiis &c. Datum in loco Castri Episcopi, 28 novembris 1510 (en toutes lettres). (registre 6 de Yasse, notaire, fol. 218 r°).

 

1510. 7 mars (v. st.). 6e registre de Yasse, notaire (fol. 232), Pompadour évêque, 7 mars 1510 (v. st.).

 

 

Fol. 7 r°

Novembre 1500

Procédure sur l'élection d'un évêque de Périgueux, litigieuse entre

Geofroi de Pompadour de Château-Bouchet, et Jean de Bourdeille de Montagrier

Archives de l'évêché de Périgueux

 

 

Fol. 8 r°

Procédure sur l'élection d'un évêque de Périgueux, litigieuse entre

Geoffroy de Pompadour de Châteauboschet, et Jehan de Bordelhe de Montagrier

 

En marge: note écrite de la main de Mr. l'abbé Leydet.

Le ... du mois de juillet 1770, je trouvais dans les archives de l'évêché de Périgueux, parmi les papiers inutiles un cayer de 30 feuilles d'écriture, et en papier commun, couvert de parchemin, cotté 52, liasse 88888, et pour endossement il est écrit de la main de Geoffroy de Pompadour, évêque de Périgueux en 1551, que je connois d'ailleurs: "Procédure sur l'élection de l'évêché de Périgueux, litigieuse entre Geoffroy de Pompadour de Chateauboschet, et Jehan de Bordelhe de Montagrier".

 

 

Fol. 9 r°

Ad fines quod per vos egregios et scientius dominus vicarius judices ac legatos et commissos per venerabile capitulum ecclesiae metropolitanae Burdigalensis, ad cognoscendum de confirmatione vel informatione electionis in ecclesia cathedrali Petragoricensi de episcopo ejusdem, de persona reverendi patris egregii que ac nobilis edentique prosapia orti domini Johannis de Burdelia per canonicos et capitulum ejusdem ecclesiae novissime celebratae judiciumque et sententiam vestram definitivam praedicta electio tanquam rite et sacri facta confirmetur, laudetur et approbatur. Qua confirmatione facta, praefatus de Burdelia electus per vos in possessione episcopatus Petragoricensis ponatur et instituantur, quibuscumque per partes advesas proponendis minime obstantibus, dicunt ponunt articulant et offerunt probare praestitus dominus de Burdelia electus nec non scindicus praefatae ecclesiae Petragoricensis illius sede vacante, seu domini de quibus infra subjicetur, ipsos eligante totum capitulum et ecclesiam Petragoricensem in hac parte se presentantes, ea omnia et singula infra dicenda et articulunda ad justicientium tamen vestram benignum officium in cunctis implorando damna interessa et expensas contra partes adversas postulando.

 

Et primo praesupponunt praefati domini scindicus elegentes et electus quod ecclesiis cathedrlibus pastore viduatis, tam jure divino, cum dixerit dominus ad moysen, applica mihi populum ut eligar, quam jure canonico c. pro de electione in an, quam jure civili c. quemquam c. de episcopi et elec., quam per sacra nova decreta per decretum sicut in constituende c. de elect., est de praelato et antistite futuro per electionem vel legitimam postulationem proridendum et aliis viis, ecclesiam cathedralem usurpare volens cum non intret per ostium in ovile ovium et [...] et latro; etiam si praetendat et provisionem apostolicam per sacra decreta sinistram et dampnatam.

 

Item praesupponunt secundo quod a die notitie vacationis praelaturae, hii ad quos pertines futuri praelati electio,

 

 

Fol. 9 v°

habent ad eligendum vel postulandum trimestre c. ne pro deffectu de elect. in an quod quidem trimestre tempus est omnino trimestre tempus est omnino utile, et a principio et medio et fine et non currit impeditum vel perturbatum ut probatur nonvile c. quia diversitatem eum ibi non de concess. praevend.; ymo si impedimentum interveniat pendente trimestri sive sit impedimentum metus, sive interdictionis sopiit et dormit dictum trimestre tempus et non currit durante tempore talis impedimenti seu turbae per dictum tempus ne pro defectu ibi cum dicit justo impedimento [...] et dicto c. quia diversitatem et per compost et Henri ut Pavor in c. bone elect.

 

Item praesupponunt tertio quod actus electionis debet este omnino liberatis, in quo debetn cessare terror, metus secularis potentia, minae, et terroras, et plus libertatis requiritur in electione quam in caeteris actibus quia in actu electionis contractatur de matrimonio spirituali c. inter corporalia requiritur et debet intervenire liber consensus ab omni metu, terroribus (en marge: il y a terroris, mais c'est une faute de latinité, qui se trouve en plusieurs endroits) et debet seclusis, ad inter matrimonii corporalis c. cum locum de sponsas, cum aliis pluribus juribus.

 

Item praesupponunt quarto quod quando major pars numero illorum ad quos pertinet, electio vel postulatio, delinquit in actu electionis vel dicunt se nolle eligere vel alias se reddunt alienos ut recipiendo p[déchiré] apostolicum per c. extr. ore; de hiis [...] si apostolic... consens; capituli minor pars ymo unus solus de capitulo potest hunc eligere vel postulare cum tota vis capitularis in eo tunc remanserit, quia jus collegii etiam remanet in uno, nota in ea cul uniet omnino de elect. in an; et [...] ff. quod cujusque unum, et electus vel postulatus etiam ab uno solo tali censetur et reputatur electus vel postulatus a toto capitulo, et debet gaudere privilegiis electi in concordia et unanimiter.

 

 

Fol. 10 r°

Item praesupponunt quanto quod protestationes de metu et impressionibus probant et declarant am protestantium et protestationes tales cum causae suborint, possunt valde fieri ad pacem, maxime cum timetur potentia adversarii, vel alterius comminantis et metum inferentis, nec tunc est necesse protestationem parti notitiari et indinuari, quia idem metus est tunc et imminet in notificatione protestationis qui immineret et imminet circa actum principalem fiendum. Notant doctores in lib. de popul.: "Si quis ipsi pretor; SS. de ope non nunci".

 

Item praemittunt sexto quod inter caeteros actus et terrores possunt assidere alia (en marge: Mr Leydet a mis aussi alicui) sunt nunc et terrores provenientes et quae ingeruntur a principe superiore per ejus mandato; id circo sacra decreta prohibent ne tales metus jubent in virtute sanctae obedientiae, qui tales impressiones et comminationes cessent in decreto sicut in construendum; ad collend. et leves metus excust in electionibus, archidiac. in c. si quis et ne sexta et Henri in c. quiquis de election., et minor metus sufficit in electione ad impediendum ne currat tempus et ad reddendum electionem nullam, quam in matrimonio carnali, quia in electione sufficit levis metus, et excusat ne currat tempus et faciat nullam, et in matrimonio carnali requirit metus cadens in constantem virum (gloss. ed. no. in c. insinuante qui de velvo ostiens) et henri in c. massama de elec., et est ratio quia matrimonium spirituale dignius est carnali, et inter corporalia de transla. praela. ideo major debet esse libertas cum ubi majus est periculum cautius sit agendum, unde in electione, ut non currat tempus et vitietur electio factae per metum sufficit solus timor justius impressionis, licte impressio secuta non fuerit; colligitur ex textu dicti decreti excludens omnes minas et violentias. Font in cap. habere colores; si ss. eo inno. in c. cum nobis de election. de idem in c. secundo ope non nunti. et Bal. in cap. si fuit ss. c. ad Bell. nec refert ut non currat tempus vel si sit nulla electio causantibus metu vel minis sive metus accedat in propria persona partium per inno.

 

 

Fol. 10 v°

moc.in dicto cap. cum locum.

 

Item ymmo etiam non solum minae et terrores illae et eligentes (en marge: corrigés illatae eligentibus) faciunt ne currat tempus et reddat electionem nullam, quin ymmo, etiam solae preces importunae principis per sextum, et cap. ozius de eodem lib. et ratio est quia preces importunae principis ... perantur metus; et tandem non currit tempus tandiu quandiu durat tempus impressiones comminationis vel importunitatis, et metus incussus a potente durat potentia sext. in cap. quam me cau. et Bal. in lib. 3 c. I et in l. de terminis de sacro sane ecclesiae.

 

Item hiis paucissimis injure praesuppositis dicunt praefati dicti domini eligentes seu eorum scindicus et electus quod praefata ecclesia cathedralis Petragoricensi ab anno citra et in mense julii vacavit morte naturali quondam bonae memoriae domini Gabrielis de Manso ejusdem episcopi et pastoris, tempore sui decessus, qui, ut satior in patria Bituricensi dies suos circa praefatum tempus in Domino clausit extremos.

 

Item quod notitia praedictae vacationis pervenit ad aures praeditorum dominorum canonicorum et capituli praefatae ecclesiae Petragoricensis, die decima quarta julii anno Domini millesimo quigentesimo et non ante (en marge: 14 juillet 1500).

 

Item quiquidem canonici omnes tunc bono zelo moti decima quinta praedicti mensis julii decreverunt edita citatoria pro procedendo ad electionem; sed causantibus de quibus infra subjicietur, fuerunt coacti praefati domini canonici assignationes prorogare pluribus vicibus.

 

Item praedicta vacatione ad notitiam praefati magistri Gautfridi de Pompadorio preventa quidem est etiam vivente dicto domino Gabriele ad dictum episcopatum aspirare nisus fuerat pluribus mediis etiam dampnatis, quae alibi dicentur si opus est utendo procuratoris et fecit quod christianissimus dominus noster rex, praefatis canonicis et capitulo Petragoricensi quod non haberent eligere neque postulare aliquem in episcopum praefatae ecclesiae praeter quam praedictum de Pompadorio ut vobis constabit litteris praefatis Ludunii, die decima tertia julii datis; quae quidem litterae fuere praesentatae in capitulo praefato per quemdam executorem et

 

 

Fol. 11 r°

scutiferie domini nostri regis.

 

Item consecutive praefatus de Pompadorio obtinuit a domino nostro rege alias litteras missorias Ludunii, datas XIIIIa praedicti mensis julii portantes credencium de quodam Alabrie de Senles hostiario armorum et etiam hostiario camerae praefati domini nostri regis; quiquidem de Sanles cum praedictis litteris missoriis ad praefatos canonicos et capitulum necnon ad singulares in favorem dicti de Pompadorio de quibus vobis constabit directis edivit praedictum capitulum fecit que ipsum congregari, et habens in societate sua egregios et potentes dominos de Grenolio, majorem Burdigalensem, de Pompadorio advocatum et procuratorem regios in senescallia Petragoricensi officiarios villae Petragoricensis, sicut majorem judicem, procuratorem, consules et servientes praedictae villae habentes et deterente (les Voulges) et alia arma in refectorio ubi fuit praedicta congregatio et capitumum congregatum.

 

Item quiquidem Alabre praesentatis per eum litteris credenciam suam explicando, in praesentia quorum supra dicit explicavit praefatis dominis canonicis et capitulo quod praefatus de Pompadorio petierat regi quod sibi placeret unum tradere de suis hominibus suae domus promittendo Petragoras, et quod tunc dominus noster rex praeceperat dicto Alabre quod ipse accederet et quod notificaret praefatis canonicis et capitulo Petragoricensi quod ipse deliberaverat et proposuerat quod dictus de Pompadorio esset episcopus Petragoricensis et non aliis. Et si nullus esset contradictor, ipse bene vellet ipsum videre duos oculos, utend. pluribus aliis verbas.

 

Item et cum praefati canonici illa die missa sancti Spiritus celebrata vellent ingredi capitulum dictus Alabre praesentavit quoddam breve dampnatum electionis paerturbatum archidiacono praedictae ecclesiae et lecturum fieri nitebatur per quemdam nuncupatum [...]die.

 

Item et praefatus dominus de Gregnolio cui similiter rex scripserat, dixit et explicavit dictis dominis canonicis et capitulo quod haberent eligere praefatum de Pompadorio quoniam rex aliter non permitteret, ut sibi scripserat

 

 

Fol. 11 v°

subjungendo quod si ipso aliter facerent, et alium eligerent vel postularent, ipse nolles esse de ducatu Acquitaniae, actento quod civitas Petragoricensis erat in Acquitania, et quod ipse nollet esse in pelle illorum qui contradicerentur regi, et quod tale essent bien malheureux et quod rex erat Deus in Terris et gubernabat sanctum Spiritum, et quod non curarent de sancto Spiritu, dum tamen facerent quod regi placeret, quoniam rex erat gubernator sancti Spiritus. Dicet ultra quod qui contradiceretur regi in illo, esset illis metius esse bulitos in oleo; et quod si rex mandaret ei quod occidaret uxorem filios et filias suos quod pro parendo regi, statim eos jugularet; id circo bene debebant illi in hoc obedire et minime contradicere et quod bene adverterent quid facerent.

 

Item et officiarii, organo judicis majoris proposuerunt similiter et quod rex tenebat srancquam civitatem Petragoricam, et quod si domini canonici non facerent in hoc placitum regis, rex civitatem servituti et tributis subjiceret, et etiam ipsos et ecclesiam ipsorum.

 

Item officiarii civitatis proposuerunt similiter adjicientes ultra quod rex eis scripserat quod si non eligerent dictum de Pompadorio et quod in hoc eidem non compacerent res publica pateretur et particulares, et quod auferret eis privilegia; quibus causantibus praefati canonici qui eligere debebant, fuerunt mutium turbati et territi, et non sine cause timuerunt valde.

 

Item et praefati canonici et capitulum, organo domini Fabri, archidiaconi magni praefatae ecclesiae, responderunt quod ipsi intendebant agere taliter quod Deus, beatus Stephanus eorum patronus essent contenti et dominis noster rex non haberet causam, seu non deberet habere male contemtament. Quo audito per dictum Alabre, ipse Alabre animo malevolo et furibundo posuit manus supra spatulas dicti magni archidiaconi, clamando et viciferando (vociferando), dicendo in hunc modum, dites que vous ferez que le roy en sera content, par Dieu, vous esterez monsieur l'aumosnier, et ferez ce que le roy voulera, ou il vous

 

 

Fol. 12 r°

en prendra mal.

 

Item et dictus de Pompadorio semper minas et terrores minis et terroribus accumulando, non contentes praefatis adhuc procuravit alias licteras domini nostri regis praefato capitulo directus, data vicesima tertia mensis juli, in Sancto Simphoriano, portante credentiam in personam domini episcopi Anyciensis, per quas litteras rex mandavit praefatus canonicis et capitulo quod si ipsi facerent contra ejus, velle et quod non eligerent dictum de Pompadorio, quod facerent sibi rem quae sibi multum displiceret, et quod ipse accisseret illos pour désobéissans.

 

Item qui quidem episcopus Anyciensis assicuatus de episcopo Tutelensi, fecit congregare capitulum praedictum in capella ubi reponantur vestimenta ecclesiae praedictae, et praesentatis per eum praefatis litteris credentiae de quibus vobis constabat (en marge: loco constabit) fecit quamdam magnam arengam concludentem quod haberent eligere praefatum de Pompadorio nepotem suum (en marge: et quod velle regis erat tale et de nullo alio), et quod si aliter facerent male eis advenisset, et quod rex erat homo austerus, et qui s'en fait croire.

 

Item et dictus de Pompadorio praemissis importunitatibus minis, terroribus et comminationibus non contentus, obtinuit alias litteras missorias a praefato domino nostro rege datas Romanae vicesima octava julii, per quas rex mandabat que son entiere resolution etoit que ledit de Pompadour fut evesque et non autre. Quaequidem litterae continentis credentiam in personam egregii scientifici viri domini et magistri Richard Nepveu consiliarii ordinarii praefati domini nostri regis in suo magno consilio, de quibus vobis etiam apparebit.

 

Item et dictus Nepveu, associatus de dicto Alabre, adivit praefatum capitulum et canonicos, quos congregare fecit et jussit in cappella Beati Michaelis de supra portium, qui praedictis canonicis et capitulo praedictas licteras praesentavit et de eisdem dicit similiter ut praecedentes et quod quicumque contradiceret regi in hoc quod faceret dampnum personarum et ecclesiae praedictae et totius patriae, dicendo ulterius plurima verba comminatoria et metum inferentia.

 

Item advenit quod tali turbidine durante dictus Alabre una dierum existens in ecclesia Beati Frontonis praedictae villae et civitatis Petragoricensis loquendo domino Petro Columberii

 

 

Fol. 12 v°

canonico praefatae ecclesiae in praesentia plurium personarum fide dignarum dicit eidem talia verba, je vous feray menner devers le roy sur une charrete, si vous ne faites ce qu'il voult. Qui quidem dominus Columbarii canonicus, qui est vir senex et timidus tanto terror fuit per territus et metu concussus, quod ipse dimisit praebendam suam et eamdem resignavit, malens praebenda carere quam comminata pati vel libertati ecclesiasticae praejudicare; mala malis accumulando et ambitionem semper manifestando dictus de Pompadorio alias licteras missorias a domino nostro rege obtinuit, datas die vicesima quinta augusti, ad fines similes, per quas dominus noster rex notificabat capitulo, quod jamque acceperat ad sacramenti fidelitatem dictum de Pompadorio, quae quidem licterae fuerunt per dictum Alabre dicto capitulo portatae.

 

Item et dictus de Pompadorio iterato litteras comminatorias missivas, associatus seneschallis Lemovicensi, Petragoricensi, baronibus cum dominis de Mareuil, de Grignolx, de Ribeyraco, de Pompadorio, de Laurière, magistro Mondoto de La Marthonie, praesidente in parlamento Burdigalensi et ejus patre (en marge: il y a pre, c'est à dire l'abréviation de patre, qu'on retrouve infra, p. 16), judice, majore, advocato et procuratore seneschalliae Petragoricensis, majore, consulis (en marge: corr. consulibus) et judice civitatis et villae Petragoricensis, asserens litteras credentiae, tendens a fines dictus de Pompadorio eligeretur dicens et addens quod si aliter fieret, quod justitia non fieret in regno et quod alius electus non reperiret justitiam.

 

Item et dictus dominus de Montfort praesentavit et tradidit domino magistro Bertrando de La Cassaigne praefati domini nostri regis in sua suprema parlamenti Burdigalae (curia) consiliario licteras quasdam missivas comminatorias praefati domini nostri regis datas Romanae XXa septima julii per quas dominus noster rex mandabat eidem de La Cassaigne quod si non eligerit dictum dominum de Pompadorio, qu'il ne se meslast d'exercer sa charge de conseiller. Quae quidem licterae missivae a dicto de La Cassaigne directae pervenere ad notitiam aliorum dominorum canonicorum qui ex hoc valide fuere in metu constituti videntes eis comminari de perditione status

 

 

Fol. 13 r°

eorum.

 

Item et praefati seneschalli similem arengam fuerunt ad idem tendentem, subjiciens gubernator ut seneschallus Lemovicencis et caeteri alii quod si non facerent quod rex mandabat incurrerent ejus indignationem.

 

Item et dictus de Pompadorio praemissis non contentus alias duas sollicitavit et duas licteras obtinuit datas Meldunii prima septembris, ad idem tendentes, portantes credentiam unam in persona Anthonii de La Tour, praepositi hospitii domini nostri regis et alium in personam domini de Pontbriant capitanei Bocarensis; quiquidem praepositus et capitaneus associati pluribus archieriis custodiae corporis domini nostri regis et praefato seneschallo Lemovicensi et episcopo Anyciensi, domino de Pompadorio, et de Graignoulx, officiariis seneschalliae et villae, cum archeriis et servientibus et officiariis armatis et pluribus aliis, adiverunt praedictum capitanis, comminationibus et minis, tendentibus ut dictus de Pompadorio eligeretur et non aliter, et quod rex eis ita mandatus et praecipiebat sub poena indignationis, et quod si aliter facerent, magnum dampnum eveniret eis et patriae et ecclesiae et quod rex aliter non permitteret, et quod non fieret justitia in regno aliam alteri electo et jam dictus de Pompadorio erat receptus ad sacramentum fidelitatis. Item dictus gubernator Lemovicensis dicit quod ipse habebat expresse onus a rege sibi mandandi et portandi et scribi faciendi nomina cognomina contradicentium, pour en faire la punition si très griefve qu'il s'en appartiendra, et plura alia verba maximum metum inferentia.

 

Item dictus dominus de Grignolio facta simili arenga (en marge: en marge est écrit de la main de M. de Pompadour, évêque de Périgueux, en 1551: le sieur de Grignoulx l'un des ambassadeurs ou députés du roi), post mutius diversas et iteratas vices dixit ibidem quod rex sibi iterato scripserat quod velle suum erat quod dictus de Pompadorio remaneret episcopus et non alius, dicendo ulterius animo furibundo, quod si rex habuisset agere cum papa vel cum majore principe mundi, non misisset illis majores ambassatores quam fecit; addendo suae arrenguae quod non credebat quod sanctus spiritus veniret ad capitulum Petragoricense, nec aliquo modo interesset et qu'il etoit allé dehors et

 

 

Fol. 13 v°

qu'il avoit la grosse vérole ou la fièvre quarte (en marge: ces infamies et horribles blasphèmes sont écrits en toute lettre, et ce n'est qu'à la plus grande peine que je les transcris ici, dans la persuasion où je suis que ces mémoires ne tomberont pas dans des mains imprudentes; Leydet) (en marge: encore: Mr. Leydet a écrit ce qui précède en grec), dicendo ulterius et semper comminando praefatis canonicis et capitulo, et n'avez vous point de peur de contredire au roy? Si devez bien avoir car vous avez icy monsieur le premier huissier Alabre qui prend les gens et les lie, monsieur le capitaine de Loches qui les tient en prison, et monsieur le prévost de l'houstel qui les pend et nye (en marge: Ce Mr le 1er huissier, Mr le capitaine de Loches et Mr le présidentde l'hôtel sont le même personnage, le sieur Alabre; Grignols en fait 3 personnes pour épouvanter les chanoines qui ne le connoissoient pas encore; voy. ci-après). Quant on ne fait ce que le roy voult et commande, par quoy obéissez de par le diable au roy, obéissez et n'attendez plus le saint esprit et ne vous souciez de luy, mais que faciez ce que le roy veult et vous mande par de si grans gens de bien.

 

Item officiarii seneschalliae et villae, organo judicis majoris fecerunt similem arrengam dicens quod ipse posuerat jamque temporalitatem episcopatus ad manum regis et quod si non eligerent dictum de Pompadorio ponet etiam ad manum regis temporalitatem capituli et que c'estoit mal fait de faire tant venir de gens et mettre le pays et les gens en trouble et danger des biens et personnes et que ils pouvoient bien penser que faire autrement ne yroit pas bien pour les pauvres gens du pays et que a paines pourroient pacifier le roy plus que feroient c'en qu'il mandoit veu que le fesoient tant attendre.

 

Item et officiarii villae et civitatis, facta eorum propositione concluserunt similiter, et que pour Dieu l'on esleust ledit de Pompadour et que autrement l'on encourroit son indignane, veue son affection et les grands personnages que y avoit envoyé; et erant praefati officiarii villae et civitatis cum armis maxime voulges nudatis.

 

Item dictus praepositus hospitii plurimas comminationes intulit, pluribus praesentibus canonicorum, dicendo quod ipse habebat commissionem de eos projiciendo in aquam cum uno sacco.

 

Item pariter dictus praepositus mala pejoribus addendo praesentia cuivis terrorem maximum infert et timorem associatus pluribus archeriis custodiae regis fecit claudere portam, et cum suos ibidem aplicuisset dominus Johannes de St Astier, canonicus praebendatus praefatae ecclesiae volens ingredi ecclesiam, dicti praepositus et archerii non permiserunt, quin immo et dixerunt [...] verba seu similia, et venes ça n'êtes vous pas celuy qui avez voulu bailler vôtre prébende pour faire fuire le prothonotaire de La Douze? Par Dieu,

 

 

Fol. 14 r°

vous en mentirez. Quod videns dictus de St Astier timens valde et non sine causa adhuc recessit et bonum ei fuit quia eum dampnificassent.

 

Item et praedicto tempore durante, praefati ambassatores et missi a rege surgentes ipsorum plures injurias intulerunt gentibus civitatis Petragoricensis, aliquos eorum verberando et laedendo usque ad effusionem sanguinis, dicendo et blasphemando nomen Dei et sanctorum, quod Chasteaubouschet esset episcopus quicumque en plaist et non autre.

 

Item et dictus praepositus dixit pluries etiam publice quod ipse habebat onus a rege de mectre tous les chanoynes de Périgueux en ung sac en la rivière, s'il ne faisoient ce que le roy vouloit et s'ils ne eslisoient ledit de Pompadour ou qu'ils remissent en sa faveur au pape qui en avoit jà pourveu ledit de Pompadour.

 

Item et quae quidem minae impressiones, comminationes et terrores continuatae fuere per nos quos supra vel majorem partem eorum a primo adventu dicti Alabre usque ad XIam mensis septembris, quibus causantibus praefati canonici ecclesiae Petragoricensis, maxime venerabiles viri domini et magistri Geraldus Serventonis et Helias Vigerii in magno terrore et metu fuere constituti timentes ut erat veresimiliter, ut erat erat eis comminatum, nisi facerent id de quo importunabantur ex parte dicti de Pompadour, incurrere indignationem regis et amissionem statum eorum et cruciationem corporum propriorum et parentum, qua de re praefati domini Serventonis et Vigerii et pluries et saepissime condoluerunt, et in animis eorum protestati sunt de metu et de non libero arbitrio et de faciendo quod deberent captata libertate, et post recessum illorum qui eos importunabant vehementer et qui tot et tantos metus eis, parentibus et amicie inferebant, quare totum est, eis durantibus impressionibus et importunitatibus non cucurrisset tempus concessum ad eligendum, maxime quia apparebat de protestationibus, ut dicetur.

 

Item et interim praedicti ambassatores brigaverunt et discurrerunt huc inde ad canonicos et eorum parentes et amicos erge aliquos utentes comminationibus et minis erga alios promissionibus, bonis et largitionibus dampnatis

 

 

Fol. 14 v°

et reprobatis.

 

Item et praefati Vigerii et Serventonis vidantes praemissa pluries et saepissime protestati fuere et publice et privatim coram notario et testibus de metu, violentia, impressonibus et quod tempus ad eligendum eis non curreret, maxime undecima septembris et capitulariter nona octobris, et aliis pluribus vicibus, sine notario, tamen coram pluribus testibus et personis fide dignis de quibus patebit tempore et loco congruis si haec juri sufficiant.

 

Item et videntes brigatores pro dicto de Pompadorio quod jamque ipse erat provisus dampnati per papam et quod papa non viciaret, procuraverunt, rogaverunt et brigaverunt in tantum quod causantibus praedictis minis terroribus, et symoniacis etiam promissionibus, quod habuerunt promissiones a majori parte canonicorum praefatae ecclesiae quod ipsi remitterent negotium pro illa vice ad papam, et quod eidem supplicarent, quod vellet eis providere si non providerat de dicto de Pompadorio, et manime ambassatores et missi per regem crediderunt se esse certos cum major pars canonicorum illud facerent et remicterent, fecerunt et procuraverunt quod dicti domini canonici fuere congregati XIa septembris in praefato capitulo praedictae ecclesiae, et tunc tota ecclesia erat repleta fere de dictis ambassatoribus, archeriis, armatis sollicitatoribus et brigatoribus pro dicto de Pompadorio, et in ejus favorem, quorum aliqui erant armati in ecclesia, taliter quod non potuisset reperi cor hominis tam sortis neque constantis qui non timuisset.

 

Item et antequam praedicti Serventonis et Vigerii canonici praedicti ingrederentur capitulum praedictum nec ecclesiam, ipsi iterato protestati sunt de metu et violentia et de non cursu temporis et quod quicquid agerent in favorem dicti de Pompadorio sive eligendo sive postulando sive ad summum pontificem remittendo, esset metu et non libere, protestando, cessante metu eligere; volendo protestationem praedictam haberi pro re iterata in singulis per eos agendis quam protestationem libenter notificassent partibus nisi fuisset motus.

 

 

Fol. 15 r°

Item dicunt praefati domini eligentes et electus quod dicta die XIa septembris praetenditur fuisse factam quamdam remissionem negotii ad papam in favorem dicti de Pompadorio absque solemnitate aliqua et non servata aliqua forma, cum protestatione expressa quod pro tunc non intelligebant eligere, quod venit summarie notandum.

 

Item et aliquo sempere post, praefati Serventonis et Vigerii canonici et eligentes fuerunt aliquo modo adversiti quod dominus noster rex non accipiebat ad cor materiam itaret sui nuntii et ambassatores retulerunt, etiam praefati comminantes ambassiatores recesserunt a civitate Petragoraum certa die post remissionem praetensam, et sic incepit quodam modo cessare metus; et etiam audierunt praedicti canonici dicere quod in multis locis post tales importunitates et impressiones talium ambassiatorum canonici seu monachi processerunt ad electiones, et rex non moleste nec furibunde acceperat, sed partes adversas et contendentes remiserat justitiae.

 

Item ea de causa praefati domini Serventonis et Vigerii deliberaverunt, eorum jure utentes, et libertatem ecclesiae conservantes, sacraque decreta in sequendo, procedere ad electionem futuri praelati juxta protestationes per eos factas et pro hoc faciendo, infra tempus debitum constituerunt scindicos et alios officiarios vaccan. die sabbati Xa octobris et decreverunt editum citatorium ad procedendum ad electionem contra vocem et interesse habentes ad septimam mensis novembris.

 

Item qua die septima novembris praefati domini Serventonis et Vigerii canonici postquam confessi fuere et contriti postquam celebraverant et servatis omnibus et quibuscumque in talibus servandos, et concesso defectu contra absentes, unanimiter et concorditer eligerunt pia spiritus sancti praefatum dominum Johannem de Burdelia in sacris ordinibus constitutum aetatos triginta annorum et ultra.

 

 

Fol. 15 v°

Item quam quidem electionem praefato domini eligentes praesentari fecerunt infra tempus juris, praefato domino de Burdelia electo, qui quidem dominus electus praedictam electionem etiam infra tempus juris debit acceptavit.

 

Item ex post scindicus dominorum eligentium et praefatus dominus electus in propria persona eamdem electionem infra tempus juris cum ejus solemni decreto et processu, venerabili capitulo ecclesiae Burdegalensis, sede illius vacante, confirmationem illius petendo praesentaverunt, vicarios postulando.

Item ad quorum supplicationem, vos praefati domini Days Le Piochet (vel Lepiochel) et de Borda fuisti vicarii particulares constituti et creati ad cognoscendum, destiniendum et determinandum de confirmatione vel infirmatione praedictae electionis.

 

Item quam delegationem et commissionem, vos domini mei receptastis, ut edita citatoria contre dictum de Pompadorio et certos alios et specialiter et generaliter contra omnes interesse habere praetendentes decrevistis et de eisdem dominis eligentibus et electo concessistis.

 

Item et in vim quorum edictorum praefatus de Pompadorio et certi canonici nominatim et interesse habere praetendentes fuere coram vobis ad certam diem citati.

 

Item qua die adveniente partibus comparentibus pro parte dictorum dominorum electi et eligentium nartrato (en marge: ou nartrono, mot difficile à lire et probablement corrompu) in effectu quod supra scriptum fut, petierunt procedi ad confirmationem praedictae electionis, et ut res facilius expediatur, tradiderunt inscriptis has praesentes scripturas.

 

Item quibus visis, dicunt petitionem eorum esse justam et conclusiones eorum eis debere adjudicari electionem que esse canonicam sanctam; tunc quia fuit facta de dignitate vacante per mortem, et in partibus (en marge: supple, et non in curia Romana; style de droit canonique), tum quia facta per eos et quos spectabat fieri, quia alii canonici (en marge: praefatae ecclesiae fuerunt privati recipiendo) provisum reddiderunt se alienos, dicentes quod nolebant eligere. Quare merito tota [...] capitularis in eis remansit, juxta praesupposita, tum quia praedicta electio fuit facta infra tempus legitimum

 

 

Fol. 16 r°

attentis impedimentis et aliis praemissis; tum quia fuit facta servatis omnibus solemnitatibus servari mandatis tam per sacra decreta veteraque nove, fuit praesentata acceptate et confirmation petita infra tempus juris.

 

Item et respectu materiae videlicet personae dicti domini Johannis de Burdelia, erat tempore praefatae electionis major triginta annorum.

 

Item erat, prout est, in sacris ordinibus constitutus.

 

Item erat, prout est, vir sanctae eminentis, honestissimae vitae et conversationis, pro talique tenetur et reputetur.

 

Item pariter erat, prout est, de legitimo matrimonio natus, ex antiqua prosapia, ex nobili genere, etiam baronum ortus, dulcis mitis, pacificus, non rixosus, non iracundus, neque cavilosus, elemosinarius et talis qui merito potuit et debuit eligi in episcopum Petragoricensem.

 

Item et habuit praefatus de Burdelia patruum archiepiscopum Turonensem ordinis minorum, virum utique bonae memoriae, qui multus fructus fecit in ecclesia Dei, durante ejus vita, taliter, quod a multis creditur quod vere fertur, et quod in rita et post mortem fulget miraculis. Cum dictus dominus electus ejus nepos patrui sare (en marge: mot difficile à lire et inconnu), Deo duce, nitetur imitari gesta patrui et eidem imitari in bonis moribus et operibus.

 

Item ex quibus apparet praefatos dominos eligentes bono zelo eligere motas fuisse ad praedictam electionem de persona sua, faciendam igitur et visis praemissis de quibus offerunt facere apparere ad sufficientiam persistunt in conclusionibus.

 

In nomine Sanctae et individuae Trinitatis, Patris et Filii et Spiritus sancti amen; noverint universi et singuli, serie praesentis processus seu instrumenti publici, visuri lecturi ac etiam audituri, quod anno

 

 

Fol. 16 v°

Dominicae Incarnationis millesimo quingentesimo, die vero sabbati decima mensis octobris, sanctissimo in Christo patre et Domino, domino Alexandro divina providentia papa sexto, in ecclesia sancta Dei praesulante, et illustrissimo principe Domino, domino Ludovico Dei gratia Francorum rege christianissimo in nostrorum notarium publicorum curiarum dominorum senescalli et officialis Petragoricensium juratorum per infra scriptos notarios, canonicos et capitulum ad infra scripta recipienda expresse electorum, exacto prius per eosdem dominos canonicos infra nominatos a nobis juramento, et per nos praestito, debent et fideliter infra scripta recipiendo et circa ea versando testiumque inferius nominatorum praesentia et audientia personaliter in ecclesia cathedrali Petragoricensi, et in capella Beati Michaelis archangeli de et supra porticum dictae ecclesiae hora octava de mane supradicti dici, seu circa, constituti et existentes venerabiles viri domini Geraldus Serventonis et Helias Vigerii presbyteri canonici praebendati dictae cathedralis ecclesiae, ibidem ad sonum campanae pulsari consuetae pro congregando canonicos et capitulum ipsius ecclesiae per debitum intervallum pulsate, in simul congregati capitulantes capitulumque tenentos. Quiquidem Serventonis et Vigerii canonici praedicti dixerunt proposuerunt et ibidem explicaverunt quod, prout notorium erat, ecclesia praedicta Petragoricensis vacabat, de jure et facto ett erat pastore seu praesule et episcopo viduata, per mortem seu decessum quondam bonae memoriae domini Gabrielis de Manso, ultimi episcopi et possessoris ipsius ecclesiae, qui extra Romanam curiam a paucis diebus cirat et in mense julii ultimo, dies suos clauserat extremos; propter quod opus erat et necessarium ipsi ecclesiae Petragoricensi sic viduatae et vacanti providere per electionem de futuro pastore et cum ex post dictum decessum ipsi praefati Serventonis et Vigerii canonici praedicti ad electionem una cum caeteris aliis canonicis ejusdem ecclesiae de futuro pastore providere voluerunt, post multiplicatus

 

 

Fol. 17 r°

ad eligendum assignationes ordinatas, fuerunt ipsi Serventonis et Vigerii et alii eorum canonici per metum principis seu officiariorum suorum videlicet praepositi domus primique hostiarii et non multorum aliorum, ut ibidem dixerunt eligere impediti, unde cohacta subiit remissio electionis negotii ad dominum nostrum papam veneris undecima mensis septembris lapsi, fueratque tamen ipsa die ante ipsam talem qualem remissionem per ipsos Serventonis et Vigerii canonicos praedictos emissa et facta protestatio; quod omnia ex tunc per eos negotio hujusmodi illa die agenda, gerenda, pariterque facienda, fierent et facerent per metum principis et minas officiariorum ipsius cum non haberent eligendum pro tunc liberam facultatem, et quod tempus trimestre eis non curret, intenti et deliberati, ut ibidem dixerunt, dum libero potirentur arbitrio loco et tempore sibi opportunis et congruis, cum eligere et postulare in pastorem et praelatum, quem Deus et eorum conscientia ecclesiae dictaret necessarium et utilem cleroque et populo, et alium neminem recipere nec admittere protestati fuerunt prout de dicta protestatione atque praetensam remissionem facta et per eos emissa constare dixerunt et fidem vobis notariis subscriptis fecerunt, instrumento recepto per dominum Franciscum Girardi notarium publicum, datae diei undecima mensis septembris anni supra dicti Domini millesimi quingentesimi, tenor cujus, hec causa prolixitatis inseri obmittitur; explicavit que ulterius ibidem veneris nona mensis praedicti octobris in praedicta ecclesia, ipsi Serventonis et Vigerii, coram aliis suis concanonicis ipsius ecclesiae capitulariter hanc et similem protestationem fecerant, sub hujusmodi verbis: frates charissimi, vestra novit fraternitas remissionem electionis nostri futuri episcopi et pastoris, post multas assignationes per metum principis cohacte fore factum, hac de re, nos Geraldus Serventonis et Helias Vigerii canonici praedicti protestamur quod praemissa et singule per nos acta

 

 

Fol. 17 v°

et gesta fecimus, meus favoris (en marge: forte furoris) principis evitandi causa, et propter minus officiariorum domini nostri regis videlicet praepositi domus praefati principis, capitanei castri de Loches, primi hostiarii dicti Alabre de Saules, et plurium aliorum intenti et deliberati loco et tempore nobis congruis eligere vel postulare in pastorem et praelatum quem Deus, nostra conscientia ecclesiae dictabit necessarium et utilem et alium neminem recipere nec admittere alias per nos factae primae protestationi adhaerendo illum per istam et e contra confirmando, pro nobis, nostrisque adhaerentibus, protestando quod tempus trimestre non currat nobis; quia fuimus impediti eligere in dicto trimestri per supradictus minas, oppositiones et violentias; et praemissis sic factis, fuit per dictum Serventonis ibidem demonstratum quod erat necesse constituere et creare scindicum seu scindicos ad prosequendam electionem fiendam de futuro episcopo seu pastore in dicta ecclesia et alias in hujusmodi negotium prosequendum qua remonstratione sic facta praedicti Serventonis et Vigerii canonici, ut dictum est capitulantes et capitulum facientes, fecerunt, constituerunt et ordinaverunt concorditer eorum scindicum dominum Geraldum Girardi presbyterum et ibidem illico acceperunt in testes ad hujusmodi negotium agendum videlicet venerabiles viros dominos Heliam de Longopodio, et Petrum Godofre praesbyteros dictae ecclesiae coristas ibidem praesentes. Postmodum vero remonstraverunt et explicaverunt ipsi Serventonis et Vigerii canonici praedictae ecclesiae quod necessarium erat vocare alios canonicos dictae ecclesiae Petragoricensis tam absentes quam praesentes, igitur si et quatenus opus erat, concesserunt litteras citatorias ad citandum et vocandum omnes et singulos de jure vocandos et citandos ad interessendum in electione praedicta fienda ad certam et compectentem diem per eos assignandam, quas quidem litteras citatorias in forma et act...

 

 

Fol. 18 r°

incumbentia concesserunt et decreverunt et hoc ad diem septimam novembris hora septima de mane cum debita intimatione. De quibus praemissis dictus Girardi scindicus petiit a nobis notariis subscriptis instrumentum et instrumenta, quod et quae concessimus agenda. Acta fuerunt hac die, mense, anno, loco, regnante, supradictis et praesentibus quibus supra sic signatum Hastelli notarius praedictus (en marge: lisés Chastelli) qui una cum magistro Johanne Materni etiam notario recepi &c. J. Materni cum dicto Hastelli recepi (en marge: Chasteau et Mater, notaires).

 

Et adveniente dicta die septima mensis novembris, anno quo supra, assignata ecclesia Petragoricensi, supra nominati Vigerii et Serventonis demane et in aurora diei se volentes praeparare ad electionem supradictam, faciendam prout se praeparaverunt et primitus. Idem Serventonis canonicus praedictus confessus est domino Petro Godofre presbytero; et postmodum ipso se praeparato et confesso missam de beata virgine Maria in magno altari ejusdem ecclesiae dicendo officium salve sancta parens, celebravit et complerit, praesentibus ibidem dominis Francisco Girardi, Helia de Podiolongo, et Petro Godofre testibus; deinde supradictus dominus Helias Vigerii canonicus praedictus similiter dicto Godoffre confessus est in praesentia dominorum Bernardi, Roberti et Heliae de Podiolongo presbyterorum testium; et paulo post et inter sextam et septimam horas demane praedictus Vigerii accessit ad praedictum majus altare induens vestimentis ecclesiasticis et in eo alta voce cum diacono et subdiacono videlicet domino Geraldo Giraldi dyacono, et Helia de Podiolongo in praesentia dominorum Bernardi Peloni, Guillelmi Manhani, Johannis de Petrum cantoris, seu magistri cantus et aliorum servitorum dictae ecclesiae et choristarum dictae ecclesiae in choro existentium, et cantuntium missam de sancto Spiritu incepit et celebravit continuando usque ad finem, dicto Servantoni semper praesente et in choro genibus flexis capite

 

 

Fol. 18 v°

discopterto assistente et missam praedictam audiente. De quibus praemissis omnibus et singulis dictus Girardi petiit instrumentum quod fuit concessum sic signatum, Raymundo Hastelli (en marge: lisés Chastelli), J. Materni.

 

Et finita praedicta missa post illius benedictionem comparuerunt ibidem in choro de ex[...] (F.B. tache d'encre) eadem ecclesia nobili vir Johannes (en marge: la place de ce mot avoit été laissée vide, mais une main postérieure a écrit Johannes; et j'ai reconnu que cette addition avoit été faite par Geofr. de Pompadour, évêque de Périgueux en 1550, parce que son écriture m'est connue par d'autres endroits; Leydet) de Pompadorio dominus de Chasteauboschet et quidam alius habens in manibus suis quasdam litteras ad modum seu similitudinem bullae quas eisdem Serventoni et Vigerii et cuilibet ipsorum ostendere voluit, dicendo et notificando eisdem Serventonis et Vigerii canonicis praedictis quod dominus Gauffridus de Pompadorio fuerat provisus per summum pontificem de episcopatu Petragoricensi, prout dicebat apparere per dictas litteras; dicti vero Serventonis et Vigerii canonici praedicti dixerunt et responderunt quod ipsi erant appellantes tanquam abusu et quathinus opus esset non discedendo a prima eorum appellatione, appellabant tanquam abusu prout de facto ibidem verbo appellabant dicendo quod nunquam consentierant, prout non consentiebant neque consentiant in praetensa provisione per dictum Chasteauboschet allegata semper protestando de praefatum de Pompadorio non admittendo ne recipiendo prout alias latius protestati fuerunt, de quibus praemissis dictus scindicus (en marge: etiam dictus) Serventonis tam pro se quam pro dicto Vigerii petierunt instrumentum, praesentibus dominis Arnaldo Mathei et magistro Guillelmo Louniau, testibus, sic signati Hastelli (en marge: Chastelli) et J. Materni.

 

Quibus sic peractis dicti Serventonis et Vigerii canonici praedicti super pelliceis induti, cum supradictis choristis eorum super pelliceis indutis cruce et cerofereriis praecedentibus ad dictam capellam Beati Michaelis supra porticum ipsius ecclesiae, locum assignatum pro dicta electione fienda accesserunt, et ibi dum fuerunt hora praedicta septima de mane diei praedicti sabbati septimae mensis novembri, ante altare dictae capellae Beati Michaelis,

 

 

Fol. 19 r°

genibus flexis, manibus junctis et capitibus discopertis, hymnum (en marge: Hympnum) veni creator inceperunt et cantando finierunt cum versiculo et oratione et hoc peracto dicti Serventonis et Vigerii sederunt et ibidem sedentibus supra quoddam scamnum et de negotio hujusmodi electionis tractare et ad hoc procedere volentibus, supervenerunt et comparuerunt personaliter in capella praedicta venerabiles viri domini Petrus Fabri archidiaconus major, Jacobus de Pratis, Johannes Tibbaudi, et Petrus Robberti dict de Bouscomouri canonici ejusdem ecclesiae in praesentia quorum, dictus scindicus petiit notorietatem fieri de hora assignata, videlicet septima et si erat tracta. Super quibus fuerunt auditi et interrogati per supradictos Serventonis et Vigerii venerabiles viri domini Helias Captalis praesbyter, qui attestati sunt quod hora septima erat tracta, Helias de Podiolongo et plures alii presbyteri ibidem existentes, qui asseruerunt horam septimam tractam fuisse, et dicta aprisa facta, cum dictis testibus, dicti Serventonis et Vigerii, organo ipsius Serventonis petierunt ipsis Fabri, de Pratis, Thibbaudi et Roberti canonicis praedictis, si acceptabant praedictam horam. Qui praedicti domini canonici dixerunt et responderunt quod ipsi eamdem horam acceptabant, prout acceptaverant; tunc dicti Serventonis et Vigerii, organo jam dicti Serventonis dixerunt citari fecisse ad hujusmodi diem, locum et horam ipsos dominos canonicos praesentes et alios absentes, processuros una cum ipsis ad futuri pastoris seu episcopi electionem, virtute certarum litterarum citatoriarum per ipsos dominos Geraldum Serventonis et Heliam Vigerii, ut supradictum est capitulariter concessarum; quae fuerunt ibidem per supradictum scindicum exhibitae, et ad longum una cum executionibus earumdem in praesentia dictorum Fabri, Thibbaudi et Robberti lecturam et eisdem fieri

 

 

Fol. 19 v°

petentibus et requirentibus per dominum Franciscum Girardi presbyterum lectie et intelligi datae; quarum quidem litterarum citatoriarum tenor sequitur et est talis:

 

Nos Geraldus Serventonis et Helias Vigerii canonici ecclesiae cathedralis Petragoricensis capitulantes et capitulum facientes simul ad sonum campanae congregati, dilecto nostro Francisco Giraldi presbytero dictae ecclesiae choristae salutem in Domino sempertinam cum vacante jam dicta nostra ecclesia cathedrali Petragoricensi per mortem seu decessum quondam bonae memoriae Gabrielis de Manso ejusdem ecclesiae episcopi et possessoris, fuerimus per metum principis seu officiariorum ipsius impediti, nostrae ecclesiae per electionem providere de pastore, ipsaque nostra ecclesia adhuc praesule seu episcopo remaneat desolata, quod dolenter resserimus; quapropter sumus intenti et deliberati cum libero potiamur arbitrio, ne dicta ecclesia solatio pastoris remaneat destituta, ipsi ecclesiae de futuro pastore providere, et quia diuturna vacatione ecclesiarum maxime cathedralium est ipsis ecclesiis dampnosa et periculosa, nos igitur in quantum in nobis est, volentes indemnitati dictae nostrae ecclesiae providere Deo auctore, disposuimus die septima mensis novembris hora in capella Beati Michaelis archangeli de supra porticum praefatae nostrae ecclesiae fundatae, ubi consuetum est, ad electionem postulationem seu quamvis provisionem ea dere tibi praecipimus et mandamus committendo quathinus ad diem septimam mensis novembris in capella Beati Michaelis supra porticum, cites, adjornes, notifices et intimes venerabiles viros dominos Petrum Fabri ipsius ecclesiae archidiaconum, Jacobum de Pratis, Guillermum de Abzaco alias de La Douze, domini nostri papae prothonotarium, et in curia suprema parlamenti Burdegale consiliarium, Johannem Thibbaudi, Petrum

 

 

Fol. 20 r°

Roberti, Bertrandum Aytz, dict de La Cassaigne, in praedicta domini nostri regis parlamenti Burdegalae curia consiliarium et Leonem Columberii in juribus licentiatum canonicos nostros, ut praefatis die, loco, et hora in eadem ecclesia compareant et inter sint processuri una nobis cum ad praedictum electionis postulationis seu provisionis futuri episcopi negotium peremptorie et precise cum instimatione quod nisi compareant aut comparere neglexerint ad dicti futuri pastoris et episcopi electionem postulationem seu provisionem, per nos procedetur, ut juris fuerit et rationis ipsorum absentia in aliquo nonobstante. Actum et datum in capella Beati Michaelis, die decima mensis octobris, dominis Helia de Podiolongo et Petro Godofre presbyteris, testibus, sic signatum de mandato jam dictorum dominorum infrascriptorum.

 

Adversus et contra venerabilem virum dominum Bertrandum de Cassanea presbyterum domini nostri regis in sua supream parlamenti Burdigalae curia consiliarium canonicum ecclesiae cathedralis Petragoricensis per me personaliter apprehensum in castro de La Faye, Xantonensis dioecesi in praesentiae Stephani de Rupe, Johannis de Brigaco, pro ut mihi fieri mandabatur; qui praefatus dominus mihi respondit quod in praefata assignatione pro aliqua re mundi non compareret et etiam erat impeditus quibusdam negotiis dominum nostrum regem et curiam parlamenti tangentibus. Datum in loco praedicto, die quinta mensis novembris, anno Domini millesimo quingentesimo; sic signatum F. Girardi. Executa fuit praesens citatio per me Franciscum Girardi praesbyterum de mandato dictorum dominorum contra dominum Jacobum de Pratis in sua propria domo, praesentibus Guillelmo Beleti et Geraldo Delbetz notario. Datum die quinta mensis novembris, anno Domini millesimo quingentesimo; sic signatum F. Girardi. Executa fuit praesens citatio per me Franciscum Girardi de mandato dominorum infrascriptorum contra venerabilis viros et

 

 

Fol. 20 v°

dominos per me personaliter apprehensos, videlicet Petrum Fabri, archidiaconum majorem praefatae ecclesiae Petragoricensis, Petrum Robberti, dit de Boscomourino et Leonem Colomberii, canonicos ecclesiae cathedralis Petragoricensis, et intimavi illis terminum et diem electionis, prout mihi fieri mandabatur, praesentibus quibus supra, executa fuit praesens citatio per me executorem praedictum, contra venerabilates scientificos viros et dominos Guillermum de Abzaco, alias de La Doze, prothonotarium et in curia suprema parlamenti Burdigalae consiliarium et Johannem Tibbaudi presbyteros canonicos ecclesiae Petragoricensis per me personaliter apprehensos, videlicet praefatum de Doza prope pontem civitatis Petragoricensis et dictum Tibbaudi in ejus propria domo praesentibus quibus supra, die quinta mensis novembris, anno Domini millesimo quingentesimo. Quibus peractis, de praecepto jam dictorum Serventonis et Vigerii, requirente scindico supradicto, fuerunt ipsi domini Guillermus d'Abzaco, Bertrandus Aytz alias de La Cassagne et Leo Colomberii presbyteri et canonici ejusdem ecclesia cum ibidem minime comparerent, per dictum Girardi una vice et alta voce unus post alium, ipso existente supra chorum dicta ecclesiae a parte dextra crucifixi debite, vocati et appellati, tamen nullus ipsorum nec aliquis pro ipsis ibidem comparuit; de qua proclamatione dictus scindicus petiit nobis notariis instrumentum, praesentibus supradictis Godoffre et de Podiolongo, sic signatum Raymundus Hastelli notarius et J. Materni.

 

Et postmodum et incontinenti dictus Girardi una cum dictis testibus et notariis ad dictam cappellam Sancti Michaelis et ad dictos dominos canonicos et capitulum rediit et praefatis Serventonis et Vigerii in praesentia aliorum supradictorum dominorum canonicorum, verbo retulit alios dominos canonicos absentes, videlicet de Abzaco et de Cassanea et Columberii, vocasse, appellasse et intimasse, tamen nullus ipsorum nec aliquis tamen,

 

 

Fol. 21 r°

nullus pro ipsis comparuerat nec se praesentaverat. Praeterea dictus scindicus petiit ipsos de Abzaco, de Cassanea et Leonem Columberii canonicos contumaces reputari cum non comparerent, nec quis pro ipsis, et in eorum contumacia aliorum re supradictorum dominorum Fabri, de Pratis, Thibbaudi et Robberti canonicorum ibidem comparentium praesentia ad electionem episcopi et pastoris futuri procedi et procedendo eidem ecclesie Petragoricensi sicut dictum est, pastore vidantae, ne diutius desolata remaneat, de episcopo et pastore providere. Tunc dicti Serventonis et Helias Vigerii dictos de Doza, Cassanea et Columberii absentes et debite expectatos contumaces reputaverunt, et alios dominos canonicos praesentes interpellaverunt et eisdem petierunt an ipsi volebant una cum ipsis Serventonis et Vigerii ad electionem episcopi et pastoris providere, dicentes eosdem dominos canonicos ad hos diem, locum et horam propter hos citari et intimari fecisse, intenti et deliberati, ut dixerunt dicti Serventonis et Vigerii cum libero potiantur arbitrio, ad electionem episcopi et pastoris providere. Dicti vero Fabri, de Pratis, Tibbaudi et Robberti, organo dicti Fabri, dixerunt et proposuerunt quod dicta ecclesia non vacabat nec viduata erat pastore quin ymo fuerat eidem per summum pontificem, mediante remissione facta de electionis negotio ad eumdem summum pontificem, per ipsos Fabri, de Pratis, Thibbaudi et Robberti, dictosque Serventonis et Vigerii et omnes alios canonicos et capitulum dictae ecclesiae, et de eorum consensu provisum de pastore de persona reverendi domini Gaufridi de Pompadorio, prout de dicta provisione constare dixerunt mediantibus non nullis bullis quas idem Fabri in manibus suis habebat et tenebat, et eas venerabili viro domino Heliae Captalis presbytero notario ibidem praesenti tradidit et de illis lecturam per eum fieri voluit et praecepit, quod tamen ipsi Serventonis et Vigerii minime fieri permiserunt, nec audire voluerunt

 

 

Fol. 21 v°

licet dictae bullae, ut asseruit idem de Pratis nullam continerent censuram, dicensque in super ipse Fabri pro se et pro dictis Thibbaudi et Robberti et aliis suis adhaerentibus quod virtute illarum dictus de Pompadorio de dicta ecclesia et episcopatu Petragoricensi adeptus fuit possessionem de consensu ipsius Fabri, de Pratis et Thibbaudi et Robberti qui dictam provisionem apostolicam eidem de Pompadorio factam ratificaverant et approbaverant prout de praesenti etiam faciebant, etiam ipsi Serventonis et Vigerii facere debebant. Igitur cum dicta ecclesia non vasset, non est locus electionis nec debent ipsi Serventonis et Vigerii ad eandem electionem, obstante dicta provisione apostolica, mediante dicta remissione per ipsos et alios canonicos ejusdem ecclesiae et de eorumdem Serventonis et Vigerii consensu facta procedere, aliter in secus faciendo venirent contra eorum factum, et protestati fuerunt per expressum, contra ipsos Serventonis et Vigerii, et in eventum quod vellent ad dictum electionem procedere, dixerunt quod ipsi non consentiebant quovis modo, ymo tam pro se quam pro suis adhaerentibus et adhaerere volentibus provocabant et appellabant, prout de facto provocaverunt et appellaverunt ad summum pontificem, auditorem Burdegalensem, ad dominum nostrum regem ad curiam supremam parlamento, et ad illum seu ad illos ad quem seu quos cognitio hujusmodi negotii recidere pertinebit; et alias fecerunt et dixerunt ipsi Fabri, de Pratis, Tibbaudi et Robberti, prout in quodam folio papiri per ipsum ibidem dicto Captalis tradito, salvo de corrigendo et augendo vel minuendo continebatur. Et dictus de Pratis et procurator et nomine procuratorio ac vicarius generalis ut asseruit, dicti de Pompadorio, dixit quod ipse non consentiebat in dicta electione fienda, prout non consentiit, ymo ibidem appellavit ad papam, ad regem et ad illum seu illos ad quem seu quos pertinebet, et de

 

 

Fol. 22 r°

praemissis petierunt ipsi de Pratis, Thibbaudi et Robberti, et ipse de Pratis nomine procuratorio quo supra, dicto Captalis instrumentum praefati, in quam Serventonis et Vigerii dixerunt quod ipsi nullam unquam fecerant remissionem, nec in praetensa remissione per dictos Fabri, Thibbaudi, de Pratis et Robberti allegata, consentiebant et quathinus tangit praetensam provisionem quam praetendunt dicto de Pompadorio fore factam, dixerunt quod quam citius ad eorumdem Serventonis et Vigerii notitiam devenit, ipsi appellaverant tanquam abusu, non intendentes eundem de Pompadorio quovismodo admittere, nec recipere, nec assensum seu consensum illi dare, prout non admittant, approbant nec recipiant imo non discedendo a prima eorum appellatione tanquam abusu appellabant et provocabant, petendo nobis notariis subscriptis instrumentum; et etiam dictis Fabri, de Pratis, Thibbaudi et Robberti canonicis praedictis, si volebant aliquid dicere et an volebant eligere, in dicta electione interesse. Qui quidem Fabri, de Pratis, Tibbaudi et Robberti responderunt quod ipsi fecerant quod in ipsis erat, et non intendebant aliud facere protestando, ut supra, contra dictos Serventonis et Vigerii. Tunc dicti Serventonis et Vigerii canonici praedicti eisdem dominis canonicis dixerunt quod postquam ipsi nolebant eligere, non debebant interesse in praedicta electione, imo ab inde recedere; quibus ita dictis peractis, dicti Serventonis et Vigerii volentes ad electionem procedere monuerunt, organo dicti Serventonis, omnes et singulos excommunicatos inter dictos vel suspensos, si qui essent, in dicta capella, ut ab hujusmodi loco electionis exirent, sub hujusmodi verbis monitionem proferendo: “monemus omnes et singulos excommunicatos inter dictos vel suspensos, si quis sunt, a jure vel ab homine aut alias vocem non habentes ut exeant ab hujusmodi loco sine actu electionis, sub poena excommunicationis, protestando quod volentibus et nomine hujusmodi facta et prolata”, ut dictum est in praesentia supradictorum Fabri, de Pratis, Thibbaudi

 

 

Fol. 22 v°

et Robberti, qui dixerunt quod non consentibant sed provocabant et appellabant ut supra. Dicti Serventonis et Vigerii sine intervallo alter ipsorum alteri et converso genibus flexis et capite discoperto, videlicet dictus Vigerii primo et idem de dictus Serventonis confessi fuerunt et confessionem generalem dicentes confiteor Domino Deo, usque ad finem, et dicto per quemlibet ipsorum misereatur tui et responso etiam per amen, unus ipsorum per alterum eorumdem, et e contra absolutionem protulerunt in hunc modum, et ego auctoritate apostolorum Petri et Pauli et auctoritate mihi concessa in hac parte te absolvo ab omni sententia excommunicationis, suspensionis et interdicti a jure vel ab homine latis in quantum possum et valeo pro hac vice duntaxat quoad hujusmodi actum consumando. Quibus quidem confessionibus et absolutionibus, ut dictum est, factis per ipsos Serventonis et Vigerii in praesentia aliorum supradictorum dominorum canonicorum ibidem in dicta cappella Beati Michaelis et capitulo existentium, dicentium quod non consentiebant ut supra ipsi supranominati Serventonis et Vigerii sine intermissione verborum ad juramentum in talibus fieri consuetum genibus flexis, capite discoperto, ambasus manibus librum apertum tangendo, fecerunt et praestiterunt videlicet dictus Serventonis primo tanquam praesidens, et antiquior in manibus ipsius Vigerii concanonici (en marge: il y a sui canonici) praedictum librum tenentis, et supra quoddam scamnum in loco praedicto electionis existens, sedentis, prout in verbis in quodam parvo folio papiri descriptis continetur, hujusmodi tenoris:

 

Ego Geraldus Serventonis hujus ecclesiae cathedralis Petragoricensi canonicus praebendatus juro et promitto omnipotenti Deo, beatae virgini Mariae, et protomartyri Stephano patrono meo, eum eligere quem credam futurum ecclesiae in spiritualibus et temporalibus utiliorem, nec illi vocem dare quem scivero verisimiliter promissione aut datione alicujus rei temporalis seu prece, aut per se aut per alium interpositis aut alios qualiter eumque

 

 

Fol. 23 r°

directe vel indirecte pro se electionem procurare similiter fecit idem Vigerii in praesentia dictorum Fabri, de Pratis, Tibbaudi et Robberti canonicorum, qui dixerunt quod non consentiebant ymo appellabant ut supra, coram quibus supradictis Fabri, de Pratis et Robberti canonicis in praesentia que nostri testiumque infra nominatorum, ad supra acta et infrascripta per agenda vocatorum et rogatorum dictus Serventonis tanquam antiquior et praesidens, alteri suo concanonico videlicet Vigerii sedenti supradictum scamnum explicavit, exposuit et dixit quod in episcopis seu pastoribus eligendis per alteram trium viarum in jure descriptarum consuetum est ad electionem ipsorum episcoporum seu pastorum procedere videlicet, per viam spiritus sancti vel per viam compromisi, vel per viam scructinii, et cum ut dictum est, ipsi Serventonis et Vigerii ibidem velint et intendant Deo disponente et spiritu sancto confirmante, dictae eorum cathedrali ecclesiae viduatae pro hac vide de pastore et episcopo providere, et ad electionem illius procedere, ne diuturna vacatio sit illi dampnosa, sint que et existant ipsi Serventonis et Vigerii eligere volentes pauci numero, saltem per viam scrutinii omnino procedere et ipsam viam omnino observare valeant, petiit idem Serventonis per supradictum Vigerii suum concanonium ad electionem pastoris et episcopi, episcopumque et pastorem dictae ecclesiae necessarium et utiliorem eligere; qui respondit ipse Vigeri et dixit eidem Serventonis quod ipse Serventonis erat antiquior ipso et debebat eligere primus; quod primo per ipsum fieri petiit. Mox dictus Serventonis supradictum scamnum et loco electionis existens, capite discoperto, supradictis Fabri, de Pratis, Thibbaudi et Robberti canonicis tunc ab inde recedentibus et minime consentire dicentibus, sed ut supra provocantibus et appellantibus, ipse Serventonis episcopum et pastorem dictae ecclesiae Petragoricensis elegit et eligendo verba sequentia protulit: “Ego Geraldus Serventonis presbyter canonicus praebendatus ecclesiae Petragoricensis, in nomine sanctae et individuae

 

 

Fol. 23 v°

Trinitatis et prothomartyris Stephani patroni nostri, eligo venerabilem virum dominum et magistrum Johannem de Burdelia sedis apostolicae prothonotarium aetatis legitimae, de legitimo matrimonio procreatum, litteratura et bonis moribus imbutum, et sacris ordinibus constitutum, in episcopum et pastorem hujus ecclesiae civitatis et dioecesis Petragoricensis et pariter dictus Vigerii concanonicus eumdem de Burdelia in pastorum et episcopum dictae ecclesiae Petragoricensis elegit, et eligendo, verba sequentia protulit: ego Helias Vigerii presbyter canonicus praebendatus praesentis ecclesiae Petragoricensis pariter ipsum Johannem de Burdelia in episcopum et pastorem hujusmodi ecclesiae, civitatis et dioecesis Petragoricensis eligo et in ipsum Johannem consentio”.

 

Et his peractis dictus Serventonis de consensu, voluntate et mandato dicti Vigerii ibidem praesentis, sine diversione ad alios actus ad electionem communem processit, ut sequitur.

 

Ego Geraldus Serventonis presbyter canonicus praebendatus hujus ecclesiae Petragoricensis vie mea et socii mei domini Heliae Vigerii presbyteri praesentis ecclesiae etiam canonico praebendati, capitulum Petragoricensis ecclesiae in hac parte represententes, eligo honorabilem virum dominum magistrum Johannem de Burdelia sedis apostolicae, prothonotarium, aetatis legitimae, de legitimo matrimonio procreatum, litteratura et bonis moribus imbutum et in sacris ordinibus constitutum, in episcopum et pastorem hujus ecclesiae, civitatis et dioecesis Petragoricensis, in nomine patris et filii et spiritu sancti, amen.

 

Qua quidem electione sic per dictos Serventonis et Vigerii facta, ipsi praefati Serventonis et Vigerii una cum choristis et servitoribus jam dictae ecclesiae in magno numero existentibus, pulsatione campanarum gratias universas Deo reddendo, ibidem in dicta capella et capitulo inceperunt alta voce canticum laetitiae

 

 

Fol. 24 r°

Te Deum laudamus et illud cantando ad majus altare dictae ecclesiae cathedralis redierunt et accesserunt et ibidem genibus flexis Deum laudando dictum canticum cum versiculo et oratione finierunt. Quo finito, immediate, et requirente supra dicto domino Francisco Girardi scindico praedicto etiam mandantibus jam dictis Serventonis et Vigerii ibidem praesentibus, praesens electio de dicto de Burdelia, sicut dictum est, facta fuit per supradictum dominum Franciscum Girardi presbyterum in loco patenti et manifesto in eadem ecclesia cathedrali, clero et populo verbis vulgaribus et gallicis notificata, et ad longum publicata. De quibus praemissis omnibus et singulis dictus scindicus petiit sibi et omnibus quibus interavit actum, processum, seu instrumentum unum et plura per dictos notarios infrascriptos, quae fuere concessa, praesentibus et audientibus in praemissis et quolibet praemissorum dominis Helia de Podiolongo, et Petro Godoffre presbyteris dictae ecclesiae Petragoricensis choristis, testibus ad praemissa rogatis. Acta enim et concessa fuerunt haec diebus, mensibus, horis et locis, ac praesentibus quibus supra, anno supradicto Domini millesimo quingentesimo. Sic signatum Raymundus Hastelli et J. Materni notariis praedictis.

 

Eadem die sabbati septima mensis novembris, anno quo supra Domini millesimo quingentesimo, in loco de Monteagrerio et in castro ejusdem loci, dioecesis et senescalliae Petragoricensium, in nostrorum notariorum praedictorum et testium subscriptorum praesentia, hora quinta post meridiem seu circa fuit praesens et personaliter constitutus supradictus dominus Franciscus Girardi presbyter qui ut scindicus procurator et eo nomine procuratorio quo supra per dictos Serventonis et Vigerii canonicos praebendatos dictae ecclesiae Petragoricensis capitulum facientes debite constitutus supra dicto venerabili viro domino et magistro Johanni de Burdelia electo ibidem praesenti narratis et exposuit electionem praedecto ratam per dictos

 

 

Fol. 24 v°

Serventonis et Vigerii canonicos de persona ipsius de Burdelia in episcopum Petragoricensem factam, illamque electionem et processuram super ipsa electione per eosdem dominos canonicos pariter factam et per nos notarios subscriptos receptam ostendit, et praesentavit supplicando et requirendo eidem de Burdelia quathinus ipsam electionem acceptare et in eadem consentire dignaretur. Qui quidem venerabilis vir dominus Johannes de Burdelia, auditis praemissis, capite nudo, altissimo creatori ejusque genitrici virgini matri protomartyri Stephano totique collegio civium supernorum laudes et gratias innumerabiles effudit, eidemque Girardi scindico et procuratori praefato dixit et respondit quod ipse videret dictam electionem et processuram super illa factam, et deinde faceret et faciet congruam et debitam eidem procuratori seu scindico ac praefatis dominis canonicis ipsum eligentibus responsionem, et eandem electionem acceptando vel repudiendo termino competenti et congruo. Ad quam quidem responsionem faciendam fuit ibidem terminus seu dies assignatus et praefixus per ipsos de Burdelia et Girardi videlicet ad diem martis tunc immediate sequentis in villa Petragoricensi et de praemissis petierunt ipsi de Burdelia et Girardi a nobis notariis infrascriptis quoddam instrumentum, quod fuit concessum, die, mense, loco et hora praedictis; praesentibus dominis Guillermo Chappelli et Johanne Puychars, presbyteris, testibus ad praemissa vocatis; sic signatum Raymundus Hastelli et J. Materni.

 

Die pro martis supra praefixa decima mensis novembris anno Domini millesimo quingentesimo, circa horam septimam de mane in ecclesia parrochiali Sancti Martini de Petragoris in praesentia nostrorum notariorum et testium infra scriptorum fuerunt praesentes et personaliter supradicti venerabiles domini Geraldus Serventonis

 

 

Fol. 25 r°

et Helias Vigerii canonice praebendati dictae ecclesiae Petragoricensis et Franciscus Girardi procurator seu scindicus per ipsos canonicos capitulantes constitutus, qui per organum dicti Serventonis dixerunt et exposuerunt verbo, memorato venerabili et scientifico viro domino Johanni de Burdelia supra electo ibidem praesenti, vacationem episcopatus Petragoricensis, electionemque per ipsos Serventonis et Vigerii canonicos dictae ecclesiae capitulum facientes de persona ipsius de Burdelia et de ipso in episcopum ipsius ecclesiae Petragoricensis factam nec non publicationem ipsius electionis ac praesentationem et requisitionem de illam electionem acceptando eidem de Burdelia factam; ut taliis supra in praecedenti actu memoratum et declaratum est; et quod eidem honorabili et scientifico viro domino Johanni de Burdelia praedicto, sicut dictum est, electo, placuit diem dare et assignare ad faciendum per ipsum responsionem congruam super acceptatione per eum fienda de dicta electione ad diem hujusmodi; supplicaverunt et requisierunt iterum et de novo ipsi praefati domini canonici praenominati ac etiam dictus eorum procurator et scindicus eidem domino electo quathinus ipsam electionem tanquam rite, sancte et canonice factam acceptare dignaretur. Tunc vero memoratus venerabilis et scientificus dominus Johannes de Burdelia, ut supra dictum est in episcopum Petragoricensem electus, dixit et respondit se vidisse dictam electionem et processuram per ipsos dominos canonicos super eumdem factam, et gratias debitas de praemissis omnibus, Deo, virgini gloriosae, beatis Stephano protomartyri, Frontoni apostolo, ac omnibus sanctis dictisque dominis canonicis ac toti collegio dictae cathedralis ecclesiae Petragoricensis, humiliter et quantum cum honore et reverentia debitis pro tunc reddidit et donavit, et ibidem ore suo proprio dixit quod eandem electionem de eo et persona ipsius

 

 

Fol. 25 v°

in episcopum dictae ecclesiae Petragoricensis per dictos dominos canonicos capitulantes factam acceptabat et in ea consentiebat acceptabatque, et de facto in ea consentiit confisus de divino auxilio sibi in omnibus per eum per agendum praestando; praefati vero domini canonici et scindicus eidem domino reverendo episcopo electo de dicta acceptatione et consensu gratias et laudes debitas reddiderunt. De quibus praemissis omnibus et singulis dicti de Burdelia electus canonici et scindicus praedictus et quilibet ipsorum petierunt instrumentum processu et litteras in forma sibi dari, quas eisdem et cuilibet ipsorum concessimus agendas. Acta enim et concessa fuerunt haec sub sigillis supradictis, anno et mense, loco et hora praedictis; praesentibus ibidem et audientibus dominis Helia de Montouzo, rectore Sancti Vicentii (en marge: il y a Vencentii) de Dupla, Johanne de Petra, magistro comtus, Johanne Linardi presbyteris, Johanne Tortelli dit Brantholme et Jacobo de La Roche testibus ad praemissa vocatis, sic signati, Raymundus Hastelli et J. Materni notarii praedicti.

 

Venerabili capitulo, sede vacante, ecclesiae metropolitanae Burdigalensi seu ejus in spiritualibus vicariis Geraldus Serventonis et Helias Vigerii presbyteri canonici praebendati ecclesiae cathedralis Petragoricensis capitulantes et capitulum facientes dictae ecclesiae, sui humiles devoti obedientes filii et oratores cum omni humilitate reverentiam et obedientiam debitam, cum propter vacationem diuturnam ecclesiae pastoris solatio destitutae gravia in spiritualibus et temporalibus dispendia paliatur, conditores canonum deliberatione provida censuerunt ut ultra tres menses vacare non debeant ecclesiae cathedrales, defuncto igitur anno praesenti millesimo quingentesimo, et in mense julii quondam bonae memoriae Gabriele de Manso, miseratione divina episcopo Petragoricensi et ipsius ecclesiae pacifico possessore, ne ipsa ecclesia viduata multa incommoda deploraret

 

 

Fol. 26 r°

fuimus nos dicti Serventonis et Vigerii canonici praedicti praebendati una cum canonicis nostrae praedictae ecclesiae simul ad sonum campanae seape congregati de futuri pastoris electione tractantes intenti et deliberati eum eligere in episcopum et pastorem quem necessarium et utilem ecclesiae nobis visum esset; sed cum certo tempore eligere impediti fuerimus, impedimento in processu electionis factae inserto, causante, et dum nobis libera sau[...] eligendi data extitit, ad electionem futuri pastoris processimus, prius tamen citatis et convocatis concanonicis nostris tam absentibus quam praesentibus, probe et debite intimatis die vero septima mensis novembris anni praesentis ad capitulum et locum capitularem praedictis omnibus et singulis qui debuerant voluerant et potuerant commode interesse, missa de sancto spiritu celebrata, nobisque sacramentaliter contritis et confessis et sacramentis eucharistiae reverenter sumpto et hymno de sancto spiritu veni creator de cantato, praestito juramento, caeterisque juris sacri Basiliensis concilii solemnitatibus adhibitis et observatis, prout per processum de super factum latius apparere potest.

 

Tandem deliberatione habita cum pauci essemus numero, et per formam scrutinii in totum procedere non possemus modo et forma contentis in praelibato processu, accessimus et nos in loco ad eligendum super porticum capitulantes et capitulum facientes, vota nostra in venerabilem, nobilemque discretum virum dominum Johannem de Burdelia sanctae sedis apostolicae prothonotarium direximus, virum siquidem providum et discretum litterarum scientiae, vita et moribus merito commendandum, in aetate legitima constitutum, et de legitimo matrimonio nobilibus devotis et potentibus parentibus procreatum, in spiritualibus et temporalibus quam plurimum circumspectum; quem praedictum de Burdelio, ego praedictus Geraldus (Serventonis) presbyter ecclesiae praedictae

 

 

Fol. 26 v°

Petragoricensis canonicus praebendatus de mandato dicti Vigerii presbyteri etiam dictae ecclesiae canonici praebendati eligentes, et nobis praesentibus in loco et capitulo seu capitulari praedicto, nomine meo et dicti Vigerii socii mei capitulum facientes solemniter nullo alio actu extraneo praeter mitto, elegi in hunc qui sequitur modum:

 

Ego Geraldus Serventonis presbyter canonicus praebendatus hujus ecclesiae Petragoricensis vice mea et socii mei domini Heliae Vigerii presbyteri praesentis ecclesiae etiam canonici praebendati, capitulum Petragoricensis ecclesiae in hac parte representantes, eligo venerabilem virum dominum et magistrum Johannem de Burdelia sedis apostolicae prothonotarium, aetatis legitime, de legitimo matrimonio procreatum, litteratura et bonis moribus imbutum, et in sacris ordinibus constitutum, in episcopum et pastorem hujus ecclesiae, civitatis et dioecesis Petragoricensis, in nomine patris et filii et spiritus sancti, amen.

 

Dictam vero electionem sic solemniter de dicto de Burdelia celebratam in dicto capitulo, nos praedicti eligentes, qui in dicto de Burdelia nostra direximus vota, approbamus, ratamque et gratam habemus, pariter et acceptam. Ac deinde te Deum laudamus, solemniter decantaturi ad majus altare praedictae ecclesiae accedentes, confessim ipsam electionem clero et populo ad dictum ecclesiam constituti per dominum Franciscum Girardi presbyterum ad hoc per nos specialiter deputatum, publicari fecimus et per eumdem Girardi, dictam electionem sic de dicto de Burdelia factam ad castrum Montis Agrerii eadem die missum praesentari eidem electo fecimus, et ab eodem cum instantia petito, ut suum eidem praeberet assensum, volens ipse electus super hoc matura cum deliberatione procedere, diem martis immediate sequentis ad faciendam suam Petragoris responsionem captavit. Tandem ipsa die martis adveniente, nolens divinae resistere voluntati, votis nostris annuit in ecclesia Sancti Martini, praedictae electioni de se factae consentiens. Ea propter, venerabilem capitulum, ac vestris super hoc

 

 

Fol. 27 r°

constitutis vicariis humiliter instanterque et manuum voto supplicamus quathinus electionem ipsam de dicto de Burdelia sic solemniter et canonice celebratam dignemini confirmare, seu id fieri facere, ut Deo auctore nobis et tota dioecesi velut pastor idoneus esse valeat viriliter et prodesse, nosque ac alii ejus subditi sub ejus regimen possimus coram Deo salubriter militare. Caeterum vestra reverentia noscat evidentius votum nostrum et consensum in dicta electione dicti domini Johannis de Burdelia et aliis praeambulis ipsius et per quae ad ipsam deventum est, omnibus et singulis consensisse et concordasse ad in petitione hujusmodi unanimes existere pariter et concordes, praesens nostrae electionis decretum eidem vestrae reverentiae seu vestris vicariis praedictis transmittimus, nostris quidem juxta canonica statuta propriis manibus roboratum et subscriptum, quod ad majorem cauthelam per notarios infrascriptos in hanc publicam formam redigi fecimus et sigillorum nostrorum appensione muniri. Actum et datum in modum praedictum (die vicesima quinta mensis decembris, anno Domini millesimo quingentesimo). Praesentibus ibidem et audientibus dominis Petro Godoffre et Helia de Podiolongo, presbyteris dictae ecclesiae servitoribus et choristis testibus notis, ad praemissa vocatis et rogatis. Ego Geraldus Serventonis presbyter et canonicus praebendatus ecclesiae Petragoricensis praemissis inter sui et in dictum dominum Johannem de Burdelia consentii, ipsumque elegi et huic decreto manu mea propria me subscripsit ad majorem praemissorum firmitatem. Sic signatus G. Serventonis et pariter dictus Vigerii de mandato supradictorum dominorum canonicorum [...] mundus Hastelli, notarius, et J. Materni notarius praedicti, ac sigillum cum duobus sigillis et cera viridi simplici causa impendentibus.

 

 

Fol. 27 v°

Noverint universi et singuli praesentes pariter et futuri has praesentes litteras seu hoc praesens publicum instrumentum visuri, lecturi seu etiam audituri, quod die hodierna veneris undecima mensis septembris, hora sexta de mane, vel circa, anno Domini millesimo quingentesimo, in civitate Petragoricensi, in domo et habitatione venerabilis et discreti viri domini Johannis Manhani presbyteri, rectoris ecclesiae parochialis Sti Stephani dictae civitatis in mei notarii et testium infrascriptorum praesentia et audientia existentes et personaliter constituti venerabiles et scientifici viri domino Geraldus Serventonis et Helias Vigerii presbyteri canonici praebendati ecclesiae cathedralis Petragoricensis qui et eorum quilibet dixerunt, narraverunt et exposuerunt videlicet quod cu dicatur notoriumque sit et manifestum quod eorum ecclesia cathedralis Petragoricensis viduata sit careatique pastore per mortem seu decessum quondam bonae memoriae Gabrielis de Manso ipsius ultimi episcopi et possessoris pacifici, qui extra Romanam curiam et in partibus Bituricensibus in mense julii ultimo praeteriti, dies suos in Domino clausit extremos et pluries ipsi praefati canonici Serventonis et Vigerii cum aliis eorum canonicis dictae eorum ecclesiae fuerint insimul congregati pro scilicet eorum futuro favore seu episcopo eligendo vel postulando, non voluerunt tamen nec potuerunt, obstantibus assiduis continuatis precibus seu requestis, etiam cum minis et comminationibus, et ea propter quasi coacti, non liberi, indignationis tamen principis evitandi causa, et ne pena eis adveniret ad locum assignatum pro futuro episcopo eligendo seu postulando accedebant; quare protestati fuerunt et eamdem protestationem voluerunt, ut

 

 

Fol. 28 r°

dixerunt, haberi pro repetita. De quibus praemissis praefati canonici petierunt instrumentum, quod fuit eisdem concessum, die et anno praedictis; sic signatus Fr. Girardi, notarius praedictus.

 

Notum sit omnibus et singulis praesentes litteras visuri et audituri quod die hodierna veneris nona mensis octobris, hora nona de mane, anno Domini millesimo quingentesimo, in ecclesia cathedrali Petragoricensi, existentibus et personaliter constitutis venerabilibus viris dominis Petro Fabri, Jacobo de Pratis, Geraldo Serventonis, Johanne Tibbaudi, Petro Robberti alias de Boscmauri, et Helia Vigier, canonicis dictae ecclesiae ibidem insimul congregatis ad sonum campanae, ut mos est, pro negotiis ipsius ecclesiae tractantibus, capitulantibus et capitulum facientibus; ibidem ipsi Serventonis et Vigerii dixerunt et exposuerunt aliis praefatis domini coram ipsi domini bene sciebant et non ignorabant quod post decessum quondam reverendi domini Gabrielis de Manso ultimi episcopi ecclesiae Petragoricensis, ipsi domini canonici ejusdem ecclesiae pro procedendo ad electionem futuri pastoris et episcopi ipsius ecclesiae, pluries in simul congregati, sed tamen non voluerunt procedere ad aliquam electionem obstante impedimento facto et eis dato per non nullas gentes et officiarios domini nostri regisquin ymo per metum ac minas eis factas per gentes et officiarios aliquos ipsius domini, reservant negotium summo pontifici. Igitur ipsi Serventonis et Vigerii ibidem dicebant et declarabant, dixerunt et declararunt quod ipsi fecerunt dictam remissionem [...] et violentia contra eorum velle ac propter metum, igitur non persistebant in eadem remissione, nec persisterant, prout etiam per ante ipsam remissionem ipsi, ut dixerunt protestati fuerunt coram notario et testibus de non tenendo nec approbando illa; et ex tunc in die dictae remissionis fecerent

 

 

Fol. 28 v°

in ipso negotio, dicentes et lecturantes insuper quod ipsi intendebant procedere loco et tempore congruis, ad electionem futuri pastoris, quathinus in eis esset secundum Deum et conscientiam, et quod no intendebant recipere in pastorem seu episcopum aliquem praeter per eos eligendum; et de hoc expresse protestati facerant pro se et suis adhaerentibus non discedendum ab aliis protestationibus per eos factis, et alias dixerunt et fecerunt, prout latis continebatur et continetur in quadam papiri cedula scripta, mihi notario infrascripto per ipsos Serventonis et Vigier tradita hujus tenoris:

 

Carissimi fratres, vestra novit fraternitas, remissionem electionis nostri futuri pastoris post multas assignationes ad eligendum per metum principis coacte fore factam; hac de re, nos Geraldus Serventonis et Helias Vigerii protestamur quod praemissa et singula per nos acta et gesta fecimus, metus et furoris principis evitandi causa, et propter minas officiariorum praefati regis, videlicet domini praepositi suae domus capitanei castri de Loches, primi praeconis sui, sive hostiarii dicti Alabre de Saules, et plurium aliorum, intenti et declarati loco et tempore nobis congruis eligere vel postulare in pastorem et praelatum quem Deus et conscientia nostra ecclesiae dictabit necessarium et utilem, et alium neminem admittere et recipere, alias per nos facte prius protestationi adhaerendo, hanc per illam et e contra confirmando, pro nobis nostrisque adhaerentibus, et protestando, ut tempus trimestre non currat nobis, quia fuimus impediti eligere, in dicto trimestri per supradictas oppressiones, minas et violentias; praefati vero Fabri, de Pratis, Tibbaudi et Robberti (en marge: ces 4 noms sont soulignés dans le ms. de l'évêché, de la main de M. Geofroi de Pompadour, évêque de Périgueux en 1551. Et il a mis en marge les mots suivans: IIII chanoynes de Périgueux qui tenoyent pour feu monsieur de Périgueux, mon oncle esleu évesque en ladicte esglise) dixerunt et responderunt quod ipsi quathinus in eis erat, non admittebant nec approbabant dictus protestationes nec alia per dictos Serventonis et Vigier dicta et proposita quin ymo illas reprobant, et persistebant in remissione facta

 

 

Fol. 29 r°

summo pontifici, et sanctae sedis apostolicae per eos ac dictos Serventonis et Vigier ac alios concanonicos ecclesiae hujusmodi Petragoricensis unanimiter in capitulo ipsius existentes, in eorum libero arbitrio, sine vi, violentia, aut oppressione et sine metu aliquorum, quicquid velint ipsi Serventonis et Vigier dicere de domino nostro rege et suis gentibus et officiariis, qui, inquam, dominus de sua benigna gratia per omnes suas litteras ipsis canonicis destinatas, usus est verbis dulcibus et precibus benignis. Igitur ipsi dicti Serventonis et Vigier non possint nec debent procedere ad aliquam electionem seu postulationem pro hac vice, ac tenta remissione per ipsos et alios canonicos ac totum capitulum, ut dictum est facta, et si facerent in contrarium, venirent contrafactum suum proprium; protestantes ipsi Fabri, de Pratis, Tibbaudi et Robberti, pro toto capitulo contradictos Serventonis et Vigier de dampnis et interesse de poenis juris, si quid eos contingat facere contra dictam remissionem, et si exinde aliquod inconveniens eis aut dictae ecclesiae accideret, quod absit, praefati Serventonis et Vigerii pro se et suis adhaerentibus dixerunt et protestati fuerunt ut supra petentes a me notario infrascripto instrumentum seu instrumenta informa, de praemissis per eos dictis et protestatis. Tunc ibidem praefatus de Pratis ut procurator domini Gauffridi de Pompadorio, eleemosinarii domini nostri regis dixit eisdem Serventonis et Vigerii, quod ipse de Pompadorio fuerat provisus de episcopatu Petragoricensi per summum pontificem et habuerat bullas sub plumbo, quas ipse intimaverat et insinuerat eidem Serventonis et aliis pluribus dominis canonicis hujus ecclesiae capitulariter eisdem Serventonis et Vigier iterum intimavit et insinuavit illas in manibus suis tenendo, et lecturam per me notarium de illis fieri faciendo, necnon pariter eidem Vigier ostendit et tradidit unum breve apostolicum et directum sub annulo pescatoris dicens

 

 

Fol. 29 v°

se etiam aliud tradidisse dicto Serventonis; et etiam die hodierna, dicto Vigier dictas bullas insinuisse et intimasse ac breve praedictum, ostendisse et tradere realiter obtulisse, quare protestatus fuit contra ipsos et quemlibet ipsorum de dictis poenis et censuris in illis bullis et brevi contentis, et eos, in quantum poterat, inhibuit et monuit sub excommunicationis poena, vigore ipsarum litterarum, de non acceptando nec aliquid faciendo in contrarium. Dicti vero Serventonis et Vigier dixerunt quod non curabant de praemissis, quoniam ipsi erant appellantes et appellaverunt coram notario et testibus, ac etiam ibidem de novo, non discedendo ab aliis appellationibus per eos factis, appellabant et verbo appellaverant tanquam abusu, petentes instrumentum et litteras sibi fieri in forma. Ipse vero de Pratis insinuavit, intimavit,, inhibuit, monuit et protestatus fuit ut supra, petendo pariter instrumentum et litteras sibi dari de praemissis; ac etiam petiit instrumentum, de hoc quod ipse Vigier noluit recipere dictum breve sed illus refutavit et in terram cadere dimisit. De quibus praemissis omnibus ego notarius infrascriptus eisdem supranominatis et cuilibet ipsorum instrumentum seu litteras informa concessi. Acta enim et concessa fuerunt haec die, mense, loco et hora praedictis; praesentibus et audientibus dominis Guillermo Manhani et Petro Godoffre, presbyteris et choristis dictae ecclesiae Petragoricensis, testibus ad praemissa vocatis. Sic signatum H. Captalis.

 

Inventorium jurium titulorum et documentorum quae ponunt et tradunt apud vos egregios et scientificos viros dominos et magistro Balduin Dages, decanum Stephanum Lepiochel, sacristam, et Jacobum de Borda, omnes canonicos insignis ecclesiae metropolitanae Burdigalensis, judices delegatos et vicarios in hac parte commissos per venerabile capitulum ejusdem ecclesiae, illiud sede vacante, ad cognoscendum de confirmatione vel

 

 

Fol. 30 r°

infirmatione electionis factae de persona egregii viri domini Johannis de Burdelia, scindicus praefatae ecclesiae Petragoricensis, illius sede vacante, seu domini eligentes totum capitulum in hac parte facientes et representantes nec non praefatus dominus de Burdelia electus, actores et confirmationem praedictae electionis petentes et requirentes contra dominum Gauffridum de Pompadorio et quam eumque alia partem legitimam coram vobis comparantem ex alia.

 

Imprimis praesupponunt, causa brevitatis processum coram vobis incohatum pendentem et agitatum ad causam confirmationis vel infirmationis praedictae electionis cognoscendam, de qua vos praefati domini et duo ex vobis in absentia aliorum usque ad definitivam sententiam exclusive fuistis commissi delegati et vicarii constituti; pro quo docendo et fundenda jurisdictione vestra producunt praefati domini eligentes et electus tria acta capitularia in capitulo praefatae ecclesiae Burdegalensis facta, per quorum ultimum, datum die jovis septima januarii ultimo preteriti constat de vestra potestate et delegatione et quod estis judices competentes ad cognoscendum definiendum et determinandum de praedicta causa, quae tria acta seu memorialia in duobus foliis papiri descripta et per symonem grassarium recepta et signata, cotantur littera A.

 

Item pro ulteriori fundamento vestrae jurisdictionis et etiam ad ostendendum per dictos dominos eligentes et electum de edictis et litteris citatoriis per vos eisdem concessis, cotatur in dorso per B.

 

Item ad ostendendum de electione quae confirmari petitur et demonstrandum quod est et fuit rite et legitime celebrata, et ob hoc per vos dominos judices debet confirmari causis contentis in eorum scripturis, pro ducunt eorum scripturus cothatas per litteram C.

 

Item ad ostendendum de contentis in eisdem scripturis et petitione, et maxime de processu praefatae electionis

 

 

Fol. 30 v°

per quem de ejus sanctitate vobis apparere potest, producunt eorum processum electionis, cotatur in dorso per litteram D.

 

Item ad ostendendam de decreto praefate electionis venerabili capitulo ecclesiae metropolitanae praefatae, illius sede vacante, directo, quod decretum eidem capitulo fuit infra tempus debitum cum processu electionis legitime praesentatum, producunt et ponunt apud vos praefati domini eligentes et electus praedictum decretum, quod quidem decretum cotatur littera E.

 

Item ad semper ostendendum de contentis in praedictis scripturis et petitione et maxime de protestationibus per praefatos dominos eligentes ob justissimas causas factis de eligendo, cum libertate essent, et minae et terrores cessarent etiam de non procedendo de eorum consensu et libero arbitrio quidquid facturi essent, producunt instrumentum continens praedictas protestationes et causas aliquod terrores et metus, receptum per magistrum Franciscum Girardi, quod cotatur littera F.

 

Item ad eosdem fines seu similes, et ad semper ostendendum de terroribus et metu ex legitimis causis ortis, et de alia protestatione, producunt praefati domini eligentes et electus aliud instrumentum in pergameo scriptum et per discretum virum magistrum Heliam Captalis sumptum grossatum et subscriptum, per quod apparet quod praefati duo domini eligentes eorum protestationes continuantes in eisdemque semper perseverantes, die veneris nona octobris hora nona de mane hujus praesentis anni, quod quidem cotatur littera G.

 

Item ad fundendum de personis eligentibus videlicet de procuratorio seu scindicatu dictorum dominorum eligentium quoddam aliud instrumentum per Materni receptum, quod quidem instrumentum scindicatus seu procuratoris, cotatur littera H.

 

Item ad ostendendum quod venerabilis vir dominus

 

 

Fol. 31 r°

Franciscus Girardi presbyter scindicus praefati capituli ecclesiae Petragoricensis, sede vacante, qui praesentavit electionem praefato domino electo et eumdem requisivit de ipsam acceptando, erat verus scindicus et procurator ad illum actum specialiter constitutum producunt aliud instrumentum per praefatos Chastelli et Materni receptum, cotatur littera J.

 

Item ut vobis appareat de capacitate praefati domini electi, et quod tempore praefatae electionis ipse habebat personam habilem ad eligendum passive, quoniam erat in sacris ordinibus constitutus, ut sancta decreta voluerunt, producunt litteras suae promotionis ad ordines acolitatus et alios minores, de data diei dominicae infra octavas Ascensionis Domini millesimo quadringentesimo octogesimo tertio, quibus alligantur aliae litterae continentes promotionem ad sacrum ordinem subdiaconatus de data diei sabbati in jejuniis quatuor temporum post festum Penthecostes eodem anno octagesimo tertio, in pergameo scriptae per dominum archiepiscopum Turonensem concessas, sigillo ejus sigillatas, et per magistrum N. Codonaudi ejus secretarium signatus in dorso unius illarum cotatas littera K.

 

Item protestantur praefati domini eligentes et electus actores latius producere, et de bono eorum jure ostendere eam per litteras concessas eis quam compulsorio contra eos detinentes maxime litteras regias missorias et acta capitularia necnon 9 testes et eorum inquestas, si opus sit. Item producunt hoc praesens inventorium, littera L.

 

Item implicant acta processus et processurae coram nobis agitatae.

 

In dicta causa petitae confirmationis venerabilis viri magistri Johannis de Burdelia sanctae sedis apostolicae prothonotarii electi in episcopum ecclesiae Petragoricensis et discreti viri magistri Francisci Girardi scindici dominorum canonicorum, eumdem de Burdelia eligentium contra venerabiles viros magistros Gaufridum de Pompadorio provisum dictae ecclesiae, Petrum Fabri, archidiaconum majorem, Jacobum de Pratis, archidiaconum

 

 

Fol. 31 v°

de Dupla, Johannem Tibbaudi archidiaconum Brageraci et Petrum Robberti in juribus licentiatos comparuerunt coram nobis Jacobo de Borda canonico ecclesiae metropolitanae judice in hac parte deputato una cum venerabili et egregio viro magistro Stephano Le Piochel utriusque juris doctore sacrista et canonico dictae ecclesiae, sedentibus pro tribunali, videlicet dicti electus et scindicus personaliter pro se ipsis una cum egregiis et discretis viris magistris Johanne Juliani utriusque juris doctore advocato, et Bernardo de Langono procuratore suis, ex una, et nomine dictorum citatorum una cum venerabili viro magistro Raymundo de Abbatia in decretis licentiato, ejus advocato parte ex alia; quibus comparitionibus sic factis, causam hujusmodi in eodem statu in quo nunc est hinc ad diem jovis proxime venientem de consensu dictarum partium seu earumdem procuratoris, continuamus et prorogamus. Datum Budegalae ante fores ecclesiae dictae metropolitanae die prima mensis martii, anno Domini millesimo quingentesimo.

 

In supra dicta causa confirmationis electionis venerabilis viri magistri Johannis de Burdelia electi in episcopum ecclesiae Petragoricensis, et scindici dominorum canonicorum eumdem de Burdelia eligentium contra venerabiles viros dominos et magistro Gaufridum de Pompadorio provisum dictae ecclesiae, Petrum Fabri, archidiaconum de Dupla, Johannem Tibbaudi archidiaconum Brageyraci, et Petrum Robberti in juribus licentiatum comparentibus coram nobis Jacobo de Borda judice in hac parte deputato una cum certis aliis nostris metropolitanae Burdegalensis, videlicet magistro Bertrando de Langone, procuratore, et eo nomine dicti electi et dicto scindico personaliter pro se ipso ex una, et magistro Matthaeo Areti (vel Cireti) procuratore et eo nomine dictorum citatorum una cum magistro Stephano de Verdogiis ejus advocato partibus ex alia

 

 

Fol. 32 r°

quibus comparitionibus sic factis, cum in causa hujusmodi cederet ad deliberandum per dictum Areti super petitione ex adverso producentem et Langono et scindicus peterent et requirerent fieri et compleri, prout in eorum petitione et ejus conclusione continebatur et continetur. Areti, organo de Verdogiis ejus advocati dicit quod fueramus et collegae nostri judices deputati ad cognscendum de hujusmodi causa per capitulum dictae ecclesiae metropolitanae, tunc sede archiepiscopali vacante; et quia amplius sedes non vacabat et habemus archiepiscopum qui spectat cognitio causae hujusmodi, quare non intendebat nec tenebatur coram nobis processum facere, petentes relaxari expensis. Langono et scindicus praedicti dixerunt quod fueramus judicem deputatum una cum certis aliis ad cognoscendum et definiendum de hujusmodi negotio, per venerabilem virum dominum et magistrum Balduni Dages decanum dictae ecclesiae metropolitanae ac vicarium generalem in spiritualibus et temporalibus reverendissimi in Christo patris et Domini, domini Burdegalensis archiepiscopi, petentes et requirentes dilationem hinc ad diem octavam et in termin. totiens quo ad docendum et fidem faciendum de potestate nostra sibi dari et concedi quam quidem dilationem eisdem de Langono et scindico ad docendum de praedicta nostra potestate praefiximus et assignavimus. Datum Burdegalae ante fores dictae ecclesiae metropolitanae, hora vesperarum seu circa, die sabbati quae fuit intitulata decima tertia mensis martii, anno Domini millesimo quingentesimo.

 

In causa supradicta confirmationis electionis venerabilis viri magistri Johannis de Burdelia electi in episcopum ecclesiae Petragoricensis et magistri Francisci Girardi scindici canonicorum eundem de Burdelia eligentium, contra venerabiles viros dominos et magistros Gauffridum de Pompadorio provisum, Petrum Fabri, Jacobum de Pratis, Johannem Thibbaudi, et Petrum Robberti in juribus licentiatum

 

 

Fol. 32 v°

canonicos dictae ecclesiae Petragoricensis citatos, comparuerunt coram nobis Johanne de Landa et Jacobo de Borda canonicis dictae ecclesiae metropolitanae Burdegalensis, judicibus in hac parte deputatis una cum venerabili et egregio viro magistro Stephano Lepiochel utriusque juris doctore, sacrista et canonico dictae ecclesiae absente, cum illa clausula, quod si duo nostrum &c. Sedentes pro tribunali videlicet magister Bartholomaeus Tortati, procuratorio nomine dicti electi et dictus scindicus personaliter pro se ipso ex una et magister Mathaeus Arti (en marge: mieux Cireti) dictorum dominorum provisi et canonicorum ecclesiae Petragoricensis citatorum procurator, una cum magistro Stephano de Verdogiis ejus advocato partibus ex alia; quibus comparitionibus sic factis, cum in causa hujusmodi cederet ad docendum de potestate nostra per dictum electum et scindicum et Cireti peteret relaxari cum expensis; Tortati et scindicus praedictorum vicariorum venerabilis viri magistri Baldi Dages decani dictae ecclesiae metropolitanae in manibus magistri Raymundi Dandronycis secretarii reverendissimi domini Burdegalensis archiepiscopi existentis, et subdelegationem dicti domini Dages tenore cujus constat de potestate nostra et qualiter dictus dominus Dages vicarius ante dictus nos subdelegavit ad cognoscendum de hujusmodi causa, una cum dicto Lepiochel, coram nobis exhibuerunt et produxerunt petentes et requirentes conclusiones in suis scripturis assumptas sibi adjudicari cum expensis; praefatus vero Cireti, organo quo supra, copiam seu visionem dictorum vicariatus et potestatis nostrae sibi per nos dari et decerni, nec non dilationem congruam ad deliberandum super eisdem vicariatu et potestate praefigi et assignari petierunt et requisierunt; et tunc nos judices praedicti dicto Cireti copiam seu visionem dictorum vicariatus et potestatis nostrae dari et concedi decernimus, eidemque terminum octo dierum proxime venientium ad deliberandum super dictorum vicariatu et potestate precise, et pro omni praefiximus et assignavimus, et tenore acti praesentis

 

 

Fol. 33 r°

praefigimus et assignamus; actum Burdegalae ante fores dictae ecclesiae metropolitanae, hora vesperarum seu circa, die lunae quae fuit intitulata decima quinta mensis martii, anno Domini millesimo quingentesimo.

 

In praedicta causa confirmationis electionis venerabilis viri magistri Johannis de Burdelia electi in episcopum ecclesiae Petragoricensis et magistri Francisci Girardi scindici canonicorum eumdem de Burdelia eligentium, contra venerabiles viros dominos et magistros Gauffridum de Pompadorio provisum, Petrum Fabri, Jacobum de Pratis, Johannem Thibbaudi, et Petrum Robberti, in juribus licentiatum, canonicos dictae ecclesiae Petragoricensis citatos, comparentes coram nobis Johanne de Landa, et Jacobo de Borda, canonicus dictae ecclesiae metropolitanae Burdegalensis, judicibus in hac parte deputatis una cum venerabili et egregio viro magistro Stephano Lepiochel utriusque juris doctore, sacrista et canonico dictae ecclesiae, absente, cum illa clausula et duo nostrum &c. Sedentibus pro tribunali ante fores dictae ecclesiae metropolitanae Burdegalensis, videlicet magistro Bertrando de Langono procuratore et eo nomine dicti electi et dicto scindico personaliter pro se ipso, una cum egregio viro et magistro Johanne Juliani utriusque juris doctore eorum advocato ex una, et magistro Mathaeo Cireti procuratore et eo nomine dictorum citatorum una, cum venerabili viro magistro Raymundo de Abbatia, in decretis licentiato ejus advocato, partibus ex alia; quibus comparitionibus sic factis, cum in causa hujusmodi cederet, ad deliberandum per Cireti super vicariatu et potestate nostra praecise et pro omni et praefato Langono et scindicus, organo dicti Juliani ejus advocati.

 

Note de Mr. Leydet: Ici finit le manuscrit de l'évêché, au milieu d'une feuille, dont le reste est en blanc, ainsi que plusieurs

 

 

Fol. 33 v°

autres feuilles du même cayer qui suivent celle-ci, aussi en blanc.

La dernière phrase, quibus comparitionibus &c, est restée incomplète, ce qui monte que la procédure étoit encore beaucoup plus longue.

Ce manuscrit n'est point précisément l'original des procédures, mais une copie faite sans doute dans le tems même du procès, ou peu de tems après, à en juger par l'écriture, qui est du commencement du 16e siècle.

 

Mr. Leydet ajoute:

Ce manuscrit m'a été prêté par Mgr l'évêque de Périgueux, le 27 d'octobre 1770; je l'ai transcript fidèlement. La copie à été faite le 18 novembre 1770, et ay remis le manuscrit à Mgr l'évêque de Périgueux, le 28 novembre 1770, avec une copie que j'en avois faite.

A Chancelade ce 28 novembre 1770. Signé Leydet, chanoine régulier.

 

La copie ci-dessus a été faite sur celle de Mr. Leydet, par Mr. Arminot, employé dans les bureaux de la guerre, section des vivres, qui s'est prêté obligeamment à me rendre ce service.

 

 

Fol. 34 r°

20 juillet 1500

Archives du Vatican, reg. cot. Alex. pp. VI, an. IX, t. 29, fol. 132

 

Alexander &c. Dilecto filio Gauffrido, electo Petragoricen. salutem &c. Quamquam &c. Dudum siquidem bone memorie Gabriele episcopo Petragoricen. regimini ecclesie Petragor. presidente, nos cupien. eidem ecclesie cum vacaret, per apostolice sedis providentiam, utilem necnon idoneam presidere personam provisionem ejusdem ecclesie ordinationi et dispositioni nostre duximus hac vice specialiter reservandam. Decernentes ex tunc irritum et inane &c. Postmodum vero prefata ecclesia, per obitum ejusdem Gabrielis, qui extra Romanam curiam debitum nature persolvit, pastoris solatio destituta. Nos vacatione hujusmodi fidedignis relatibus intellecta, de provisione ejusdem ecclesie &c. de qua nullus preter nos &c. Post deliberationem quam de preficiendo eidem ecclesie personam utilem et etiam studiosam cum fratribus nostris habuimus diligentem. Demum ad te, archidiaconum Sarlaten. in dicta ecclesia, notarium nostrum in sacerdotio constitutum, ac carissimi in Christo filii nostri Ludovici Francorum regis consiliarium et magnum elemosinarium, cui apud nos de litterarum scientia, vite mundita, honestate morum, spiritualium providentia et temporalium circumspectione aliisque multiplicium virtutum donis fidedigna testimonia perhibentur, direximus oculos nostre mentis. Quibus omnibus debita meditatione pensatis, de persona tua, nobis et eisdem fratribus, ob tuorum exigentiam meritorum, accepta, eidem ecclesie, de fratrum nostrorum consilio, eidem ecclesie providemus, teque illi preficimus in episcopum et pastorem, &c. Datum Rome, apud Stum Petrum, anno Inc. Dominice, millesimo quingentesimo, tercio decimo kal. augusti, anno octavo.

 

Simili modo, dil. filiis capitulo &c.

Simili modo, populo civitatis &c.

 

 

Fol. 35 r°

20 juillet 1500

Archives du Vatican, reg. cot. Alex. pp. VI, an. IX, t. 29, fol. 135

 

Alexander &c. Dilecto filio magistro Gauffrido de Pompadorio, archidiacono Sarlaten. in ecclesia Petragoricen. notario nostro, salutem, apostolice sedis consueta clementia, &c. Cum itaque hodie ecclesie Petragoricen., ad presens pastoris regimine destituta, de persona tua, nobis et fratribus nostris, ob tuorum exigentiam meritorum accepta, de fratrum nostrorum, apostoca auctoritate providere, teque illi in episcopum et pastorem preficere intendimus. Nos ne provisio et prefectio predicte, si forsan ab aliquibus sententiis et censuris ecclesiasticis ligatus sis, valeant teque te a quibusvis excommunis, suspensionis et interdicti aliisque ecclesiasticis sententiis, censuris et penis, a jure vel ab homine, quavis occasione vel causa latis, siquibus quomodolibet innudatus existis, ad hoc duntaxat ut provisio et prefectio predicte, ac singule desuper conficiende littere suum consequantur effectum, auctoritate apostolica, tenore presentium, absolvimus

 

 

Fol. 35 v°

et absolutum fore nunciamus. Nonobstan. &c. Datum Rome apud Stum Petrum, anno Inc. Dominice millesimo quingentesimo, XIII kal. augusti, anno octavo.

 

 

Fol. 36 r°

20 juillet 1500

Archives du Vatican, reg. cot. Alex. pp. VI, an. IX, t. 29, fol. 135 v°

 

Alexander &c. Dilecto filio Gauffrido, electo Petragoricen. salutem. Personam tuam nobis et apostolice sedi devotam, tuis exigentibus meritis, paterna benivolentia prosequen., illa tibi favorabiliter concedimus &c. Hodie siquidem ecclesie Petragoricen., certo modo pastoris solatio destitute, de persona tua, nobis et fratribus nostris, ob tuorum exigentiam meritorum, accepta de dictorum fratrum consilio, apostolica auctoritate, duximus providendum, preficiendo te illi in episcopum et pastorem (en marge, la suite du texte: pro Gaufrido, Petrag. electo, retentio archidiaconatus, prepositurae Aniciensis, &c.) &c. Prout in nostris inde confectis litteris plenius continetur. Cum autem, sicut accepimus, in tempore provisionis et prefectionis predictarum, archidiaconatum Sarlaten. in dicta ecclesia, ac preposituram, que inibi dignitas non tamen major post pontificalem existunt, necnon unum, seu unam Lugdunen., ac alium, seu aliam Anicien. ac alium, seu aliam Sancti Frontonis Petrag., quibus parochialis ecclesia de Angoyssa, Petrag. dioc., quandiu illos obtinueris, unita, annexa et incorporata existit, necnon reliquum seu reliquam, super quorum possessorio nuper accepimus, tu, et quidam tuus adversarius coram certis judicibus procedent. in partibus illis, vos invicem molestis, Sancti Aredii de Atno (en marge: Atano), Lemovic. dioc. ecclesiarum canonicatus et prebendas, ac de Fallaco et Sti Desiderii parochiales ecclesias Petragoricen., seu Anicien. dioc. respective, ex concessione, seu dispensatione apostolica obtineres prout obtines. Hos tibi, ut statum tuum, juxta pontificalis exigentiam dignitatis, decentius tenere valeas, de alicujus subventionis auxilio provider., teque, premissorum intuitu, gratioso favore prosequi volentes, ac a quibusvis excommunicationis, suspensionis, &c., sententiis, &c., motu proprio, non ad tue, vel alicujus pro te nobis super hoc oblate petitionis instantiam, sed de nostra mera liberalitate ten... postquam munus consecrationis susceperis, ac vestram provisionis seu prefectionis predictarum pacificam possessionem vel quasi, regiminis seu administrationis ac bonorum dicte ecclesie Petrag. vel

 

 

Fol. 36 v°

majoris partis eorum fueris assecutus, archidiaconatum et preposituram, ac canonicatus et prebendas, necnon parrochiales ecclesias predictos, quorum omnium et annexe hujusmodi in simul fructus, redditus et proventus ducentorum ducatorum auri de camera, sedum communem extimationem valorem annuum in simul, ut accepimus, non excedunt &c. retinere libere et licite valeas &c., generalis concilii, ac aliss constitutionibus et ordinationibus &c. nequaquam obstantibus auctoritate prefata, tenore presentium &c. dispensamus &c. Datum Rome apud Stum Petrum, anno Incarnationis Dominice millesimo quingentesimo, tercio decimo kal. augusti, anno octavo.

 

 

Fol. 37 r°

23 juillet 1500

Lettres du roi Louis XII aux maires, consuls et habitans de Périgueux, en faveur de

Geoffroy de Pompadour, son conseiller et grand aumonier, qu'il vouloit faire élire évêque de Périgueux

Archives de la Maison de ville de Périgueux

 

De par le roi. Chers et bien amés. Nous vous avons plusieurs fois écrit que notre désir est que notre amé et féal conseiller et grand aumonier Mre Geoffroy de Pompadour soit élu évêque de Périgueux, vous priant que vous tirés devers les chanoines et chapitre de Périgueux, en leu remontrant que plus grand déplaisir ne nous sauroient faire, que d'aller au contraire. Vous priant que votre part vous veuilliés vous en tenir à ce que fera notre amé et féal conseiller l'évêque du Puy ... Donné à St Saphorin, le 23 juillet. Louis. De Sauzai.

 

15 juillet 1500

Autre lettre du roi Louis XII, du 15 juillet, pour le même objet.

 

Et qu'ayant sçu la mort de l'évêque Dumas, il désire que le même Pompadour soit élu, qu'il en a écrit pour cela au pape, en lui déclarant qu'il ne vouloit qu'autre que lui le fut, qu'il est issu de bonne ancienne noblesse, que plusieurs de ses prédécesseurs en avoient été pourvûs, qu'il est de bonne moeurs, et qu'il lui a fait plusieurs bons, grands, recommandables et continuels services.

 

1er septembre 1500

 

Autre lettre, donnée à Melun, le 1er septembre, signée Louis, par laquelle il mande qu'il a sçu qu'ils s'étoient bien employés pour ledit Geoffroy, qu'il

 

 

Fol. 37 v°

les en remercie, et qu'il leur envoye son féal conseiller et chambellan le sieur de Pontbriant, capitaine de Loches, lequel a charge de leur en parler.

 

Autre lettre du 5 octobre, signée Louis, par laquelle il les remercie de ce qu'ils se sont employés à ce que supra, et qu'à présent qu'il va faire son entrée en son église, de notre bon vouloir et congé, vous vouliés pour amour de nous, lui faire honneur, tout aide, faveur et secours.

 

Autre lettre de Grenoble, du 26 juin (1501), signée Louis, par laquelle il mande qu'ayant été averti que dès l'année passée, il s'étoit assemblé en Périgord quantité de larrons, &c., à port d'armes, qui emportèrent quantité de bled audit Pompadour. Que si, cette année il en arrivoit autant, ils en fissent bonne justice.

 

 

Fol. 38 r°

20 juillet 1500

Lettres du roi Louis XII aux maire et consuls de Périgueux, en faveur de Geofroi de Pompadour,

pour qu'ils le fasse nommer évêque de Périgueux

Archives de la Maison de ville de Périgueux

 

De par le roy.

Chers et bien amez, incontinent que avons sceu le trespas de feu Gabriel Dumas, en son vivant evesque de Périgueux. Nous désirant que notre amé et féal conseiller, et grand aumosnier maistre Geuffroy de Pompadour, prothonotaire du saint siège appostolicque en soit pourveu, nous avons escript, à ceste fin, à nostre sainct pere le pape, et prie que son plaisir feust de pourveoir dudit evesché, en luy déclairant que nostre entiere résolution est que luy, et non autre, laïc. Ce que sommes asseurés que, voulentiers il fera; et, semblablement en avons escript aux chanoines et chappitre de ladicte église, et prie qu'ils le voulsissent eslire en leur futur evesque et pasteur, et encores, présentement, leur escrivons, car vous cougnoissez le personnage, lequel est rempli de grans vertus et bonnes meurs, et qu'il nous a, par ci-devant, et dès longtemps fait plusieurs bons, grans, recommandables et continuels services, et fait chacun jour; et,

 

 

Fol. 38 v°

d'autre part, il est de bonne et ancienne noblesse; et si ont, plusieurs de ses prédécesseurs de la maison de Pompadour, estez pourveus en laditte eglise; à ceste cause nous vous prions; et, neantmoins, mandons, que vous vueillez bien transporter pardevers les dits chanoines et chapitre de laditte eglise, et leur remontrez bien au long le vouloir, désir et affection que avons en ceste matiere, et vous y emploïez tellement, et en maniere qu'ils ensuivent et accomplissent notre vouloir, désir et intencion; et en ce faisant, les advertissez bien, comme ce sera l'un des grans biens qu'il peussent faire pour eulx et leur eglise, et pour la mectre hors de tous broillis et procès; aussi vous entendez bien qu'il est très requis y estre pourveu de personnage à nous agréable, seur et féable; ainsi que le tout vous dira plus-au-long, notre cher et bien amé Alabre de Saulles, notre huissier d'armes, et premier huissier de notre chambre, lequel envoyons, par delà, expressément pour ceste matiere; si le croyez et adjoutez foy à ce qu'il vous en dira de par nous, comme à nous mesmes. Donné à Lyon, le quinziesme jour de juillet, signé Loys, et plus bas: A. Turin, avec paraphe, et au dos est écrit:

A nos chers et bien amés, les maire, consuls, bourgeois, manans et habitans de notre ville et cité de Périgueux.

 

 

Fol. 39 r°

Et au dos est encore écrit:

Receues par les mains de Calabre de Saulles dedans escript, premier huissier d'armes de la chambre, es presence de messire Jehan Taleyrant, seigneur de Graneholx, Laire de Bade, et plusieurs borgeois de la ville de Périgueux, en l'auditoire du consulat, le 20e jour de juillet, l'an mil cinq cens.

 

Et au dessous est écrit:

Le vingt uniesme jour dudi mois avons fait la supplication et remonstrance à messieurs les chanoines en chapitre assemblés, selon la teneur des lettres et de créance à nous déclarée es presence dudit Alabre, Grinhoulx, et plusieurs bourgeois et habitans de la ville.

 

23 juillet 1500

Autre lettre de sollicitation du roi Louis XII en faveur de Geoffroi de Pompadour,

aux maire et consuls de Périgueux

Archives de la Maison de ville de Périgueux

 

Chers et bien amés, nous vous avons, plusieurs fois escript et fait savoir que notre désir et intention est que notre amé et féal conseiller et grant ausmonier maistre Geoffroy de Pompadour soit esleu evesque de Périgueux, encores vous escrivons de présent, vous

 

 

Fol. 39 v°

priant que vous tirez devers lesdits chanoines et chappitre de Périgueux, en leur remontrant que plus grant desplaisir ne nous pourroient faire que d'aller au contraire de notre voulloir et entencion. Mais en obtemperant, nous feront si très grant plaisir que plus ne pourroient; vous priant que, de votre part, vous y vueillez employer, en adhérant à ce que fera et dira nostre amé et féal conseiller l'evesque du Puy, de par nous, en telle façon et maniere que, de tout votre povoir notre entencion y sorte son plain et entier effet ainsi que, plus à plain avons donné charge à notredit conseiller l'évesque du Puy vous dire et remontrer. Si n'y vueillez faire faulte sur tant que desirez nous obeir et complaire; et en ce faisant selon nos desir et entencion, vous nous ferez plaisir et service si très agréable que plus ne pourriez; que recougnoistrons envers vous et les affaires de votre ville, quant nous en requeriez. Donné à Saint Sephorien, le 23 jour de juillet. Signé Loys, et plus bas, de Sausay, avec paraphe.

Et au dos est écrit:

A nos chers et bien amez les maire, consuls, bourgoys, manans et habitans de notre ville de Périgueux.

 

Et au dos est encore écrit:

Reçeues le 1er jour du mois d'aoust, par les mains de r. p. en Dieu, messire Geoffroy de Pompadour, evesque du Puy, dedans escript, es presence de plusieurs bourgoys, manans et habitans de la ville de Périgueux, l'an 1500.

 

Et au dessous est écrit:

Ledit jour, emprès vespres, par messieurs maire et consuls fut faite la remonstrance à Mrs ... lesquels ont répondu n'estoient pas tous ensemble, et que leur sauroient faire respondre; mais les ont remerciés de leur loyal dessein es presence de &c.

 

 

Fol. 40 r°

Note

 

Le roi Louis XII, dont le seigneur de Hautefort (Jean II du nom) étoit aussi chambellan, luy ecrivit de Lyon, de s'employer et soliciter le chapitre de Périgueux, pour que son grand aumonier Geofroy de Pompadour fut élu évêque de ce diocèse.

Voy. mémoires &c. sur les seigneurs de Hautefort, dressés en 1725.

 

 

Fol. 41 r°

17 août 1501

Archives du Vatican, reg. coté au dos, Alex. pp. VI, an. IX, tom. 13, fol. 274

 

Alexander &c. Venerabili fratri episcopo Intermien. et dil. filiis Lugdunen. et Lemovicen. officialibus, salutem &c. Personam venerabilis fratris nostri Gaufridi episcopi Petrag. nobis et apostolice sedi devotam, illa sibi exigentibus meritis, paterna benivolentia prosequentes, illa sibi favorabiliter concedimus que suis commoditatibus fore conspicius oportuna. Cum itaque prioratus Sti Cipriani, ac prepositura Sti Pardulphi de Arnaco, Sti Augustini et Sti Benedicti ordinum, Sarlaten. et Lemovicen. dioc., quos venerabilis frater noster Gaufridus episcopus Anicien., ex concessione et dispensatione apostolica nuper in commendam obtinebat, commendam hujusmodi ex eo quod ipse Gaufridus Anicien. illi hodie per dilectum filium Ludovicum de Bartholellis, clericum f... procuratorem suum ad hoc ab eo specialiter constitutum in manibus nostris sponte et libere cessit. Nosque cessionem ipsam duxerimus adittendam, cessante ad huc eo quo ante commendam eandem vacabat [...] vacar. noscatur. Nos volentes prefato Gaufrido episcopo Petragoricen., qui, ut asserit, carissimi in Christo filii nostri Ludovici Francor. regis illustris consiliarius et magnus elemosinarius existit, et archidiaconatum Sarlaten. in Petragoricen. et preposituram Fornerii in Lugdunen. ecclesiis, que inibi dignitates, non tamen majores post pontificalem existunt, ac ipsius Lugdunen. et Anicien., ac Sti Aredii de Athano Lemovicen., et Sti Frontonis Petrag., quibus, quandiu illos obtinuerit, parrochialis ecclesia de Anguoyssia, Petrag. dioc. unita, annexa et incorporata existit, ecclesiarum canonicatus et prebendas, necnon Sti Desiderii et de Fallaco, Anicien. et dicte Petragoricen. dioc. parrochiales ecclesias, ex concessione et dispensatione apostolica, obtinet, ut statuum suum, juxta pontificalis dignitatis exigentiam decentius tenere valeat, de alicujus subventionis auxilio provider.

 

 

Fol. 41 v°

premissorum meritorum tuorum intuitu, gratiam facere specialem ipsumque Gaufridum episcopum Petrag. a quibus vis excommunicationis &c. absolvimus et absolutum fore censen., necnon omnia et singula alia ecclesias, monasteria, prioratus, preposituras, dignitates, personatus, administrationes, vel officia, ceteraque beneficia ecclesiastica cum cura vel sine cura, secularia et ordinum quorumcumque regularia, que prefatus Gaufridus episcopus Petrag., et ex quibusvis apostolicis dispensationibus expectat, ac in quibus, vel ad que jus sibi quomodolibet competit, quecumque quot &c. ac archidiaconatus Sti Cipriani et prepositura de Arnaco, ac canonicatuum et preben. et annexe, ac Sti Desiderii et de Fallaco ecclesiarum predictarum fructuum, reddituum et proven. veros ann. valores ac hujusmodi dispen. tenores, necnon veros et ultimos dictar. prioratus et prepositure vacationis modos facte, etiam si ex illo quavis generalis reservatio &c. Presentibus pro expressis habentes, discretioni vestre per apostolica scripta mandamus quatinus vos, vel duo, aut unus vestrum, per vos vel alium, seu alios, prioratum qui conventualis est, et cujus octingentarum, ac que etiam conventualis est et a monasterio Sti Martialis Lemov., dicti ord. sancti Benedicti dependet, et cujus etiam octingentarum librar. Turonen., octingentos ducatos auri de camera, vel circa insimum constituentium, fructus, redditus et proventus, secundum communem extimationem, valore annuum, ut dictus Gaufridus episcopus Petrag. etiam asserit, non excedunt, preposituram de Arnaco predictos, quovismodo et ex cujuscumque &c. Cum omnibus fructibus et pertinen. suis eidem Gaufrido episcopo Petrag., per eum quoad vixerit, etiam una cum ecclesia Petragoricen., cui preesse dinoscitur, ac archidiaconatu, et prepositura Fornerii, ac canonicalibus et prebendis et annexe, ac Sti Desiderii et de Fallaco ecclesiis predictis, necnon et singulis aliis ecclesiis, monasteriis, prioratibus &c. que in posterum obtinebit, ac pensionibus annuis quas percipiet in futur., tenendos, regendos et gubernandos auctoritate nostra commendar. curetis &c. Datum Rome, apud Stum Petrum, anno Incarnationis Dominice millesimo quingentesimo primo, sexto decimo kal. septembris, anno nono.

 

 

Fol. 42 r°

Geofroy II de Pompadour, évêque de Périgueux

Extrait de la généalogie de Pompadour, communiquée par M. de Lambertie en 1789

 

1502. Le 16 janvier (v. st.). Jean de Pompadour, chevalier, seigneur dudit lieu, St Cyr La Roche, &c., fait son testament, dont il nomme exécuteurs Clément de Brilhac, évêque de Tulles, son cousin, Geofroy de Pompadour, évêque de Périgueux, son neveu, Jean de La Tour, chevalier, seigneur dudit lieu, Jean de Pompadour, seigneur de Châteaubouchet, Raimond de Cosnac, seigneur dudit lieu, ses parens.

 

1509. Le 20 mars (v. st.). Antoine de Pompadour, fils du précédent, fait son testament par lequel il nomme exécuteurs de ses volontés, Geofroy, évêque du Puy, son oncle, Clément de Brilhac, évêque de Tulles, et Geofroy de Pomapdour, évêque de Périgueux, ses cousins, et autres.

 

Il est étonnant que ce Geofroy de Pompadour, évêque de Périgueux, ne soit pas nommé dans le testament et le codicille de Geofroi de Pompadour, évêque du Puy, des années 1505 et 1510. Peut-être les extraits que j'en ai sont incomplets.

 

 

Fol. 43 r°

1er novembre 1503

Entrée solemnelle et serment de Geofroi de Pompadour, évêque de Périgueux

Archives de la Maison de ville de Périgueux, livre jaune, fol. 78 v°

 

Die dominica duodecima mensis novembris in crastinum beati Martini, anno Domini millesimo quingentesimo tertio, de mane, ante electionem majoris et consulum, fieri consuetam dicta die, cum reverendus pater Gauffridus de Pompadorio, novus episcopus Petragoricensis vellet intrare villam praesentem Petragoricensem, et cum fuit ante portale de Tailhafer, in buto pontis levantis dicti portatis, fuerunt ibidem praesentes supradicti domini major, consules et procurator, videlicet Johannes Arnaldi, Joannes Valbrune, Bernardus Grimorii, Joannes Ramnulphi, Petrus Columbet, Raymundus Vayras, et Arnaldus Champanel, et Guillelmus Folcaudi, procurator. Qui quidem dominus major exposuit eidem reverendo episcopo, quod ipse tenebatur, antequam villam praedictam intraret, juramentum fidelitatis praestare domino nostro regi, et ipsis dominis majori et consulibus, procuratori et habitatoribus villae et civitatis Petrag., et banleuce ejusdem sub certo modo, prout fui antecessores episcopi et quilibet ipsorum in suo primo introitu, praestare consueverant. Qui quidem reverendus respondit quod libenter juramentum solitum praestari per suos antecessores praestaret et faceret, et ibidem fecit, sibi episcopo per supradictum procuratorem ministratum missale cum cruce de super, super quibus missale et te igitur, ipse reverendus dominus episcopus juravit, librum et crucem tangendo manu sua dextra, prout sequitur: primo quod ipse bonus et fidelis erit domino nostro regi, necnon dominis majori et consulibus et habitatoribus dictarum villae

 

 

Fol. 43 v°

et civitatis Petragoricensis, et jurisdictionis earumdem, 2do juravit quod ipse tenebit et servabit privilegia, libertates statuta et ordinationes dictarum villa et civitatis Petragoricensi et illa, seu eas servabit illaesa pro posse, eosdemque habitantes custodiet et deffendet a quibuscumque vexationibus et molestationibus etiam pro posse; 3° juravit quod nullas novitates indebitas, necnon exactiones faciet per se, nec per alium, fideliterque se habebit erge ipsos habitantes; et alias fecit et juravit prout in tabulis est fieri consuetum, et alii sui antecessores episcopi priscis temporibus fecerant. De quibus praemissis, dictus Foulcaudi procurator, pro tota universitate et habitatoribus, petiit, requisivit mihi notario publico subscripto instrumentum, quod fuit sibi concessum die et anno praedictis, praesentibus in praemissis, venerabilibus dominis viris Ludovico de Dey-Guiraunena, cantore, Petro La Bone, Petro Fabri, archidiacono, Giraldo Serventonis, Leone Columberii, canonico ecclesiae cathedralis Petragoricensis, Geraldo Chalupi, Jacobo Lamberti, Raymundo et Helia Arnaldi, Johanne de Podio, et pluribus aliis, testibus, vocatis et rogatis. Signé Guillermus Tilia, scriba, avec grille et paraphe.

 

 

Fol. 44 r°

7 janvier 1503 (v. st.)

Entrée solemnelle de Geofroi II de Pompadour, évêque de Périgueux

Archives de la Maison de La Douze

 

In nomine Domini amen. Hujus praesentis publici instrumentum serie seu tenore cunctis tam praesentibus quam futuris notum sit et manisfestum, quod anno ab Incarnatione ejusdem Domini millesimo quingentesimo tertio, die vero septima mensis januarii, serenissimo et illustrissimo principe et domino nostro domino Ludovico Dei gratia Francorum rege regnante, in mei notarii regii publici, ac testium infrascriptorum praesentia, fuerunt personaliter constituti, ante fores domus episcopalis, sive abbatialis Sti Frontonis villae Petragorarum, reverendus in Christo pater et Dominus, dominus Gaufridus de Pompadorio sanctae sedis apostolicae gratia Petragoricensis episcopus, ibidem existens pro suum novum introitum in ecclesia cathedrali Petragorarum faciendo, ex una. Et nobilis et potens vir dominus Joannes de La Douze, miles, dominus de Reilhaco filius, ut procurator et procuratorio nomine nobilis viri Johannis de Abzaco de La Douze, [domini] de Vernhio, et domus nobilis de Bariere, sitae et positae infra civitatem Petragorarum, pro se et suis in futurum successoribus, ex alia; praenominatus vero dominus Johannes de La Doze, miles, ut filius et procurator praedicti nobilis Johannis de La Doze, ut domini dictae antiquae domus nobilis de Barriere, existens coram praefato reverendo domino Gaufredo episcopo Petragorarum, verbo exposuit dicto reverendo episcopo, praesenti, audienti et intelligenti, quod ad ejus et dicti sui patris pervenerit notitiam, quod ipse reverendus pater suum novum introitum in dicta sua ecclesia cathedrali Petragor. facere intendebat. Ea de causa praefatus dominus de La Doze ejus pater insenio constitutus et infirmitate gultae

 

 

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detentus, ipsu militem ad praesentiam ejusdem reverendi miserat et destinaverat ad remonstrandum eidem reverendo, quod quoties quis efficitur episcopus Petragor., ut summ novum facit introitum in dicta ecclesia Petrag., ipse de La Douze, ad causam dictae nobilis domus de Bariere suae, sitae in dicta civitate Petrag., et suorum praedecessorum, debet ad extrare ipsum dominum episcopum et concedere, tenendo per frenum parafredum, mulam seu aliam equitaturam ipsius domini episcopi, usque ad ecclesiam Sti Petri Lanes, et ibidem descenso ipso episcopo, qui dictam ecclesiam [Sti Petri] Lanes intrare debet, parafredus, mula, seu equitatura ipsius domini episcopi pertinet eidem domino de La Douze, ex causa dictae domus. Et deinde facta intrata, ipse de La Douze debet deservire eidem episcopo in mensa et prandio de magistro officii, et dare ad lavandum cum duobus bassinis qui debent esse de argento, ipsius domini episcop; qui bassini postmodum sunt et pertinent ex deverio antiquo, eidem domino de La Douze. Et pariter debet et tenetue ipse de La Douze, durante prandio, ponere super tabulam dicti domini episcopi, omnia servitia seu fercula quae fieri debent pariter cum vasibus seu utensileis argenteis, tam pro comestione quam pro potu; et assumpto prandio, omnia vasa et utensilia una cum mappis, longeriis et omnibus aliis utensiliis quae positae fuerunt super tabulam et bufetum pro servitio dicti domini episcopi est et pertinent eidem domino de La Douze, qui illa capere, importare tanquam sua potest et valet, et facere ad sui voluntatem. Et de hoc erat ipse de La Douze in possessione et saisina tam per se, quam per suos praedecessores; et ita factum extitit in singulis novis introitibus per antecessores ipsius reverendi factis in dicta ecclesia. De quibus juribus ipse dominus de La Douze certificaverat ipsum reverendum seu certificare fecerat per instrumenta et documenta antiqua. Quare praesto et paratus erat ipse dominus miles, nomine dicti sui patris, dicta servitia facere

 

 

Fol. 45 r°

et servare jura et praetogativas superius declaratas, requirendo eidem domino domino episcopo, quatenus ea pariter ex parte sui servaret sibi illaesa, et promitteret ea facere per ipsum militem, nomine dicti sui patris, homini antiqui in senio et infirmitate pro nunc constituti, adeo quod dicta servitia facere non posset. Qui quidem reverendus pater dominus Gauffredus episcopus Petracoricensis auditis et intellectis verbis per ipsum militem, sibi dictis et prolatis, eidem militi respondit, quod ipse erat certificatus de juribus et praerogativis dicti domini de La Douze sui patris, per legitima et antiqua documenta et alia in thesauro suae ecclesiae Petracoricensis reperta, et etiam per testes antiquos et aliter debite; quae praemissa per ipsum militem narrata et intelligi data erant vera et nullomodo intendebat ipse dominus episcopus praefatum dominum de La Douze in suis praedictis juribus et praeminentiis impedire sed magis ea pro posse conservare, consentiendo quod ipse miles, nomine dicti sui patris, faceret servitium et debitum et alia quae sui praedecessores facere consueverant. Verum tamen rogavit ipse reverendus pater eundem militem, quatenus permitteret in prandio suo facere servitium necessarium cum suis platis, scutellis, taceis, flasconibus et aliis utensiliis argenteis, antequam ipse miles dicta utensilia, cum quibus sibi serviretur, importaret illas, seu illas vellet eidem reverendo accommodare. Qui quidem dominus Johannes de La Douze, miles, eidem domino episcopo praesenti respondit quod libenter dicta utensilia argentea et alia eidem eidem reverendo, ejus prandio durante, et pro servitio ejusdem accommodaret; verum tamen sumpto prandio, ea tamquam sua importaret. Praefatus vero reverendus pater, regratiando ipsum de La Douze, respondit quod finito prandio et servitio, ipse miles in nomine Domini, uteretur jure suo. Quibus ita peractis, praefatus dominus Gaufredus episcopus Petracoricensis ibidem, ante fores dictae domus episcopalis, juxta plateam de La Claustre existens, honestis indumentis ornatus et

 

 

Fol. 45 v°

indutus, associatus et concomitatus nobilibus et potentibus dominis Antonio de La Tour, vicecomite de Turrena, Ponce de Gontaud, barone de Birones, Audeto d'Aydie, domino de Ribeyraco, Joanne de Pompadour, domino dicti loci, et domino de Lauriere, patre et filio, militibus, necnon dominis de Gunel (ou Gimel) et Altaforti, Stephano de La Marthonie, milite, dominis de Montferrand, de Mournac, Campagnac, Cugnac, Meymy, Ligne, Lacmary, Sirmeth (ou Sermeth), Poidure, Ferrieres, St Chamassy, Montpeyrant, La Cassagne, de Tayac, de La Vigerie, de La Bourelie, reverendisque dominis episcopo Sarlatense Armando de Gontaut, abbatibus de Dalon et de Châtres, egregiisque et scientificis dominis et magistris Mundoto de La Martonie, primo praesidente in curia parlamenti Burdigalae, Artus le Pienchel, Johannes de Calvimont, consiliariis in dicta curia, Johanne Tricardi, judice majore regio Petragor., Martiale Odier, Ludovico advocatio regio Aquitaniae, ac pluribus aliis, tam ecclesiasticis quam nobilibus dioecesis Petrag., advocatis, notariis, procuratoribus et pluribus burgensibus et aliis, tam praesentes villae Petrag. habitatoribus, quam aliis, in maximo numero, supra ejus mulam pili bayardi obscuri, ibidem existentem ascendit, pro eundo et faciento praedictum ejus novum introitum in dicta sua ecclesia cathedrali Petrag. Quam reverendum ipse dominus Johannes miles, ibidem pro servitium et deverium consuetum eidem reverendo faciendo, existens supra dictam mulam ascendere juvit, et juribus praeminentiis et praerogativis suis superius declaratis, seu dicti ejus patris utendum, mulam dicti reverendi per lora fraeni ipsius mulae a parte dextra cepit. Quo facto dictus dominus episcopus, cum ejus praedicta comitiva accessit, et equitando versus civitatem praedictam Petrag. ad longum careyriae de Tailhefer, et exeundo per portum de Tailhefer, et a dicta porta accedendo, prout recte accessit, transeundo ante conventum fratrum minorum

 

 

Fol. 46 r°

ad ecclesiam parrochialem Sti Petri Lanes, extra muros civitatis Petrag., dicto domino Johanne de La Douze, milite, mulam dicti domini episcopi per lora fraeni tenente et adextrante usque ad dictam ecclesiam, et ibidem ante fores dictae ecclesiae idem miles eundem dominum episcopum de dicta sua mula descendere juvit. Qui quidem dominus episcopus praedictam ecclesiam Sti Petri Lanes cum processionibus et aliis solemnitatibus fieri solitis intravit, et statim dictus de La Douze miles, pro jure et deverio sibi, seu dicto ejus patri pertinente, praedictam mulam quam dixit et asseruit, ex deverio, ratione dicti novi introitus ad praedictum nobilem Johannem de Abzaco ejus patrem, ratione dictae nobilis domus de Bariere, pertinere et spectare, ascendit pacifice et quiete; et postmodum cum dictus dominus episcopus recepisset vestimenta et ornamenta pontificalia in dicta ecclesia Sti Petri Lanes, et certis precibus consuetis in eadem ecclesia per eundem ibidem dictis et factis praedictam ecclesiam Sti Petri Lanes statu et habitu pontificalibus ornatus, exivit, ante fores cujus ecclesiae fuerunt ibidem vocati et audientiati per vicarium ipsius reverendi quatuor barones praesentis seneschaliae Petracoricensis, videlicet dominus de Beynaco, dominus de Burdelia, dominus de Marolhio et dominus de Bironio, qui ibidem interesse et praedictum dominus episcopum cum cathedra pontificali portaverunt de dicta ecclesia Sti Petri Lanes ad praedictam ecclesiam cathedralem Petracoricensem, ex antiqua consuetudine debebant; contra quos syndicus et procurator ecclesiae cathedralis praedictae Petragoricensis communitatis, et defectum petiit et requisivit in non comparendo et praedictum deverium faciendo ibidem vero comparuit praefatus dominus de Bironio, videlicet nobilis Franciscus de Gontaud, unus ex quatuor dictis baronibus, qui obtulit facere deverium consuetum, dum tamen in digniori loco

 

 

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poneretur, tanquam primus in ordine dictorum baronum comparuit ibidem Johannes Tricardi, judex major regius, procurator domini baronis de Beynaco, qui dixit dominum de Beynac debere eidem de Bironio et aliis baronibus praeferri, tanquam primum baronem dictae seneschaliae, et loco ipsius de Beynac obtulit ipse Tricardi ipsum dominum episcopum portare, dum tamen locus dignior sibi assignetur. Et pro domino de Burdelia altero baronum comparuit magister Helias Durandi, licentiatus ejus procurator, ut asseruit. Et pro domino de Marolhio altero baronum comparuit magister Johannes Fabri, ejus, ut asseruit procurator, qui pariter dixerunt debere praeferri et digniori loco interesse; et super his fuerunt habitae inter ipsum de Bironio praesentem, et procuratores aliorum baronum absentium plures quaestiones et altercationes etiam usque ad enses. Quae videns ipse reverendus pater, in cathedra pontificali existens, ne deteriora contingerent, silentium eisdem baronibus, seu procuratoribus praedictis et aliis servitoribus imposuit pro praesenti, et sine praejudicio ipsorum aut alterius eorumdem, deputavit et ordinavit quatuor nobiles loco ipsorum quatuor baronum, ad illum cum cathedra pontificali deferrendum et portandum de dicta ecclesia Sti Petri Lanes ad praedictam ecclesiam cathedralem Petrag., videlicet nobiles Raymundum Aytz, domino de Meymino, Johannem de Sto Asterio, dominum de Ligne, Archambaldum de Bruzac, dominum de Doma, Fortunarium de Lauriere, dominum de Lacmary, ibidem praesentes, et ordinavit quod infra diem crastinum ipsi barones contendentes de digniori loco producerent et ponerent de jure suo cum documenta et jura sua, et quidquid producere, dicere, vel allegare vellent, et faceret eis jus, quo appunctamento per dictum dominum episcopum dato, supradicti quatuor nobiles praesentes per ipsum dominum episcopum deputati, dictam cathedram pontificalem acceperunt, et praefatum dominum

 

 

Fol. 47 r°

episcopum in cathedra pontificali dignitate existentem, cum adjutorio nonnullorum aliorum, a dicta ecclesia Sti Petri Lanes usque ad ecclesiam cathedralem praedictam Petragor. intrando per portam civitatis vocatam la porte Romane, quae erat clausa, portaverunt, et ante ipsam portam de La Romane, fuerunt major et consules praedictae villae Petragor., valde concomitati quam pluribus dominis advocatis, procuratoribus, burgensibus et aliis habitatoribus dictae villae, quibus ipse reverendus pater, juxta modum antiquum, juramentum solitum super missale et cruce per dictum dominum majorem monstratum, fecit et praestitit; quo praestito, fuit dicta porta de la Romane aperta, et praefatus reverendus portatus per dictos quatuor nobiles ad dictam ecclesiam cathedralem, extra et ante fores cujus, quae erant clausae; fuerunt domini canonici ipsius ecclesiae et archidiaconi ejusdem, suis solemnibus ornamentis ornati et induti, qui juramentum solitum, formam cujus eidem reverendo pertegerunt, ab eodem domino episcopo receperunt; quod quidem juramentum ipse reverendus pater libenter praestitit dictis dominis canonicis et ecclesiae, praefato domino Johanne de La Douze, milite, mulam quam descenderat praefatus reverendus equitando, et ipsum reverendum dominum episcopum usque ad dictam ecclesiam cathedralem comitavit, qui miles praedictus mulam tanquam suam ibidem tradidit cuidam servitori suo, qui illam secum quo voluit conduxit pacifice et quiete. De quibus praemissis omnibus et singulis praefatus miles, nomine quo supra, petiit et requisivit mihi notario publico subscripto instrumentum, seu instrumenta unum et plura sibi necessaria et opportuna, quod et quae ego notarius subscriptus sibi concessi agendum, praesentibus ibidem et audientibus nobilibus viris Raymundo Aytz, domino de Meymino, Johanne de Ponte, Johanne de

 

 

Fol. 47 v°

Fortel, Johanne de Bordes, et pluribus aliis superius nominatis, testibus ad praemissa vocatis et rogatis supradictum dominum comitantibus, in quorum praesentia praefatus dominus episcopus juramenta eidem ecclesiae et canonicis praestito, cum baculo ejus crossae quam deferrebat, pulsavit trina vice contra portas dictae ecclesiae, dicendo attolite portas, attolite, &c. Post trinas responsiones factas per choristas et clericos infra dictam ecclesiam existentes, respondentes: quis est iste rex gloriae &c. Praefatus reverendus cum toto concomitatu praedicto, dictam ejus ecclesiam cathedralem intravit possessionem illius pacificam adipiscendo, et per dictos quatuor nobiles ad hoc deputatos, modo praemisso portatus fuit usque ad majus altare, transeundo infra chorum dictae ecclesiae, ante quod majus altare, ipse dominus episcopus fuit descensus de cathedra, et in signum possessionis praedictae, dictum majus altare osculatus est, laudes et preces Deo ibidem infundendo, et statim ab inde accessit ad cathedram vocatam de La Sec retro dictum magnum altare existente, ornatam et munitam pulcheriimis et divitibus ornamentis ecclesiasticis, in qua sedit et quievit, et ibidem sedens, in signum dictae possessionis et receptionis, canonici praedictae ecclesiae cathedralis osculum pacis eidem reverendo, unus post alterum et per ordinem dedere, ipsum in verum pastorem et in eorum episcopum recipiendo, videlicet domini Petrus Fabri, archidiaconus major in dicta ecclesia, Johannes Thibaudi, archidiaconus Brageyraci, Helias Vigerii, Petrus Roberti, Leo Columberii, Johannes de Sto Asterio, Petrus La Bonne, et Jacobus de Pompadour. Quo osculo pacis recepto, et possessione praedicta, sicut praefertur, adepta, praefatus dominus episcopus ante dictam sedem, in signum possessionis adeptae, et eam continuando missam cum pontificali dignitate incaepit, et cum ibidem praecantaverit collectam et gloria in excelsis, more praelatorum, ad dictum magnum altare regressus, ubi missam praedictam

 

 

Fol. 48 r°

pontificalem inchoatam cum magno et excellenti cantu et organorum sonitu, ipsaque ecclesia ornata, munita cereis ardentibus, in quantitate trium quintalium cerae et ultra, et pannis ciriceis et aliis pulcherrimis ornamentis celebravit et finita missa ipse dominus episcopus concomitatus et associatus dominis supradictis et pluribus aliis in magno numero, cum bono et decenti ordine, suam praedictam ecclesiam exivit, et ad ejus domum episcopalem sive abbatialem villae praedictae Sti Frontonis Petragor., in qua suam faciebat, et sui praedessores fecerant residentiam, regressus est; in qua domo, et in aula picta ejusdem fuit pransus cum praedictis dominis episcopo Sarlatensi, vicecomite Turenae, abbatibus de Dalon et Castris, praesidente, consiliariis, barone de Bironio, judice majore, officiariis regiis, majore praesentis villae, dominisque canonicis utriusque ecclesiarum Petragor. et pluribus aliis nobilibus et burgensibus et aliis diversorum statuum per ipsum dominum vocatis et invitatis; et cum ipse dominus episcopus fuit in dicta aula pro prandendo, in sua tabula et mensa, existentibus supradictis dominis vicecomite de Turena, episcopo Sarlatense, abbatibus de Dalon et de Castri, domino praesidente de La Marthonie, domino barone de Biron, domino de Ribeyraco, dominis consiliariis Calvimont et Pienchet, majore praesentis villae Petragor., dominis de Pompadour et de Lauriere et de La Martonie, et certis aliis, mensa ornata mappa, longeriis et pane. Cum unus ex servitoribus dicti domini episcopi deferret aquam ad lavandum manus in duobus magnis bassinis argenteis, supradictus Joannes de La Douze miles, nomine dicti sui patris, jure et praerogative suis utendo, dictos bassinos argenteos cum aqua a manu dicti servitoris caepit et ad lavandum manus cum dictis bassinis argenteis eidem domino episcopo accipienti dedit, et demum dictos bassinos argenteos tanquam suos in custodiam tradidit cuidam servitori ipsius militis, et manibus lotis,

 

 

Fol. 48 v°

ipse dominus episcopus sedit cum praenominatis per ordinem et ipsis sedentibus ad mensam pro prandendo, cum servitores domini episcopi dapes et alia fercula deferrent cum plateis sive discis et scuteletis argenteis, idem dominus Johannes de La Douze miles, primum ferculum videlicet de pane tosto scilicet rosties, in quodam disco argentro cooperto, alio disco etiam argenteo cum nectare, sive ypocras albo, in quadam tacea deaurata, de quo, causa probationis, ipse miles praegustavit cum quadam tacea deaurata, et demum cum alia tacea cooperta, eidem domino episcopo ad bibendum dedit et tradidit. Et cum postquam ipse dominus episcopus gustasset de dicto nectare sive ypocras et dictas tostes, praefatus misles servivit eidem domino episcopo de uno pavone in duobus platis argenteis, item de duobus caponibus au blanc manger etiam in duobus platis argenteis, item quatuor servivit de ortoceo vituli in quodam alio disco cooperto alio argenteo; item quinto servivit ipse miles de edulis sive capriolis au saulubert, et de perdicibus a la trimolette in duobus platis argenteis. Item sexto servivit in duobus platis argenteis de cometz aux oranges et uno capone cum sale. Item septimo servivit idem miles de poitrines de mouton sur le gril, deinde de venasone cum sicadis; deinde servivit des faisans cum pomis de granade deinde in spaculis mutonis cum una ave vocata outarde; insuper servivit devituto tosto, deinde ortorico, sice pasteli cervi, deinde de apro cum castaneis, deinde des bignels. Postmodum la fromencée, la crême d'amendes, copertis racemis, insuper de piris à l'ypocras cum tartris, et finaliter servivit d'oublies, de cornetz sucratis in duobis platis argenteis cum nectare albo. Quo quidem servitio facto, dictus miles mappas et longerias praedicta mensa levavit, et eas custodiendo tanquam suas tradidit ejus praedicto servitori prostati; et deinde cum duobus magnis

 

 

Fol. 49 r°

platis argenteis supra primo habitis, ipse miles dedit eidem domino episcopo ad lavandam manus suas, quas ipse dominus episcopus lavit, et lotis manibus mensisque levatis et per praefatum dominum episcopum et alios qui cum ipso pransi fuerant, gratiarum actiones pro beneficiis sumptis, Deo infusis et redditis, idem Johannes dominus de La Douze, miles, platos sive discos magnos praedictos, necnon alios platos argenteos cum toto buffeto dicti domini episcopi videlicet triginta octo taceas argenti et unam taceam coopertam, quatuor ayguieras argenteas, duas magnas petalphas etiam argenteas, duos flasconos argenteos, unum bariletum etiam argenteum, et unum dragerum argenteum deauratum, cum quibus ipse miles eidem domino episcopo servierat in ejus prandio, duas mappas et unam duodenam cum dimidio longeriarum in mensa ipsius domini episcopi existentium, pro jure suo et dicti sui patris, omniaque alia praedicta utensilia argentea et alia praedeclarata, videntibus et non contradicentibus, sed magis consentientibus dicto domino episcopo, recedendo a domo praedicti domini episcopi, cepit et importavit seu importare fecit pacifice et quiete, et sine contradictione quacumque, in dictorum dominorum vicecomitis, praesidentis, consiliariorum, militum, praelatorum et aliorum supra nominatorum, pluriumque aliorum praesentia.

De quibus omnibus et singulis dictus dominus Johannes de La Douze, miles, nomine praedicto, petiit mihi notario subscripto instrumentum seu instrumenta, unum et plura, quod et quae ego notarius subscriptus sibi concessi agenda.

Acta fuerunt haec in modum praedictum, anno, die, mense, loco, regnante et praesentibus quibus supra, testibus ad praemissa vocatis et rogatis. (et plus bas et à côté est le chiffre et cachet, sceau, signé Folcau. et par côté d'icelui, le visa, ainsi et de la manière que s'ensuit:

Et me Germano Folcaudi, clerico, habitatore villae Petrag., notario autoritate regia publico, curiarumque dominorum seneschalli et officialis Petrag. jurato, qui in praedicto novo introitu, ac aliis praemissis omnibus et singulis dum, sicut

 

 

Fol. 49 v°

praemittitur, exponerentur, agerentur, ordinarentur, dicerentur, et fierent, una cum praenominatis testibus praesens et personaliter interfui, eaque omnia et singula sic fieri vidi et audivi, et ex eisdem hos praesens publicum instrumentum manu alterius mihi fidelis scriptum et grossatum dicta auctoritate recepi, hicque me subscripsi, et signum meum publicum et solitum apposui, in fidem et testimonium omnium et singulorum praemissorum vocatus et rogatus.

 

Collationné par Mr Penchenat, abbé de Chancelade, sur l'original qui lui a été communiqué par M. le marquis de La Douze, le 6 mai 1769.

 

 

Fol. 50 r°

Mémoire sur Geofroi de Pompadour, 1er du nom, évêque de Périgueux par M. Leydet

 

Na. Lorsque M. Leydet a composé ce mémoire, il ne connoissoit pas encore le procès-verbal de l'élection de Geoffroy de Pompadour II du nom en novembre 1500.

 

Comme j’ay cru qu’il n’y avoit eu qu’un seul Geoffroy de Pompadour depuis 1484, jusqu’en 1514, qui ait été évêque de Périgueux, j’ay regardé cette entrée en 1503 (en marge : Dupuy la met en 1500, et se trompe visiblement), comme la première que ce Geoffroy eut faite dans cette ville ; quoiqu’il y eut longtems qu’il en fut pourvû, soit par élection en vertu de la pragmatique, soit en vertu de la nomination du roy, présentée par le pape. Les places qu’occupa auprès du roy, Geoffroy de Pompadour, l’auront empêché de faire son entrée solemnelle, parce qu’il ne pouvoit résider. Si l’on trouvoit une entrée solemnelle de 1484, ma conjecture seroit en pure perte, et la nouvelle pièce (de 1503), feroit connoitre qu’il y avoit deux Geoffroy ; cependant je ne me désisterais pas si promptement de ma première assertion ; si je ne voyois dans la pièce de 1484, que ce Geoffroy auroit été pourvû par le saint siège, et s’il ne se disoit comme ici sanctae sedis apostolica gratia episcopus Petragoricensis, car il pourroit se faire qu’en 1484, Geoffroy n’ayant été élu qu’en vertu de la pragmatique, sous le règne de Charles VIII, qui la maintint, les idées ayant changé avec le systhème de l’Europe en 1503, sous Louis XII qui ne fut pas toujours ennemi de la pragmatique, il pourroit se faire dis-je, que Geoffroy, pour se mettre à l’abry d’un compétiteur, se seroit fait pourvoir d’une nomination du pape, et sous ce nouveau titre, il auroit pris une nouvelle possession de son siège. C’est un point qu’il faudra éclaircir (voyés Hist. de Languedoc, tom. V, p. 15 et 16), et chercher s’il n’y auroit point d’exemple dans ce temps-là d’évêques pourvûs ad cautelam, une seconde fois. Les cataloques de plusieurs évêchés et abbayes sont pleins de confusion dans le temps de la pragmatique, et dans les commencemens du

 

 

Fol. 50 v°

concordat. Nous avons à St Cyprien, un exemple d'un prieur qui ne paroit plus avec son titre, un autre lui est substitué, on ne sait comment; c'est un Dupuy la Mousque junior (en marge : celui-ci est son procureur constitué). Pompadour même vint après.

Au reste toute cette conduite n'est point éloigné de l'esprit de Geoffroy de Pompadour, ministre d'état; c'étoit un homme ambitieux, intrigant, qui accumula sur sa tête nombre de bénéfices incompatibles, ou d'autres de peu de conséquence, dont il se seroit démis, s'il ne luy en eut couté beaucoup de se désaisir des titres que sa bonne fortune luy avoit procurés en divers temps; il avait été prévôt de Lyon, qui demande résidence, évêque d'Angoulême, qu'il quitta pour le Puy; il étoit abbé de Chancelade, de St Cyprien (en marge : du temps même de Blaise archevêque de Bordeaux, en 1484. Les choses sont bien peu en règle; il semble qu'il y eut deux prieurs de St Cyprien de pourvûs, ou qui se disoient prieurs, et faisoient des actes chacun de son côté, &c), prieur de St Jean de Cole en Périgord, d'Arnac en Limousin, &c. Il se seroit fait pourvoir de Périgueux, dont il prend quelquefois le titre d'administrateur (archives de St Cyprien), comme il le fait quelques fois pour l'abbaye de Chancelade (archives de Chancelade); aussi avait-il eu le soin d'obtenir du pape Alexandre VI (en marge : archives de la maison de ville d'Angoulême), un bref pour conserver tant de titres, qu'on retrouve presque ensemble dans des années qui suivent 1503: voyez archives de St Cyprien, terrier de Boria. Dupuy fait deux personnages de ce Geoffroy: il appelle le second, Pompadour de Château Bouchet.

Le caractère de Pompadour, ministre d'état ne doit pas nous autoriser à le soupçonner capable de confidence, quand dans la confusion de la pragmatique sous Louis XI, Charles VIII et Louis XII, quelques de ses parens avoient pris le titre de quelques uns de ses bénéfices; il n'y auroit en cela rien d'impossible. Je trouve dans nombre de reconnoissances de St Cyprien, qu'un de ses parens, de son nom, y géroit ses affaires, recevoit les contrats &c. Il seroit bien singulier que ces deux Geoffroy de Pompadour, se fussent si bien entendus pour qu'en 1501, ils eussent fait passer tous ses bénéfices non épiscopaux, sans exception, et qu'au même nom se trouvassent toujours réünis même après 1501. Les titres d'administrateur de Périgueux, ou évêque de Périgueux, de prieur de St Cyprien, &c. comme en 1484. Comment ce concours de circonstances avait-il été amené pour nous causer cette méprise. Au reste l'interrègne de Gabriel Dumas en 1485 ne m’embarrasse pas beaucoup. J’ay de fortes

 

 

Fol. 51 r°

raisons pour conjecturer que Gabriel Dumas n'étoit qu'un confidentiaire, que Pompadour aura mis pendant qu'on instruisoit son procès, lorqu'il fut arrêté avec ses complices ligués avec le prince contre la régente du royaume.

Les bénédictins disent dans le Gallia christ., qu'il pourroit bien se faire qu'il n'y eut en 1484 et 1505, qu'un Pompadour; l'autorité de Dupuy ne les a pas arrêtés; cependant il faut tout dire, on doit être soigneux à rechercher ce qui peut être à sa décharge. En examinant de plus près les circonstances de la vie de Geoffroy de Pompadour, ministre d'état, il m'est venu un autre doute, qui décharge la mémoire de cet évêque du crime de confidence, mais fait retrouver toute la cause de ces embarras de successions dans les intrigues de la cour de Charles VIII.

Lorsque Pompadour eut écouté les propositions du comte de Dunois et des autres factieux, pour introduire du changement dans l'administration des affaires de l'état, ce prélat sur le soupçon qu'on en forma, fut arrêté avec George d'Amboise, évêque de Montauban, Philippe de Comines, et plusieurs autres de leurs complices, et mis en prison. On nomma des juges pour instruire leur procès, et le juge donna un commissaire pour décider du sort de ces ecclésiastiques, réputés criminels d'état. Dans cette circonstance, il est naturel de penser qu'on aura regardé le siège de Périgueux comme vacant, à cause du crime de trahison. C'est pourquoy le roy aura engagé le clergé de Périgueux à nommer Gabriel Dumas, qui obtient du pape l'évêché dont Pompadour étoit déchu ; mais comme il n'y eut point de sentence définitive, Pompadour ayant seulement été exilé dans son diocèse du Puy, la vacance n'étoit pas échue selon la force du droit; ainsi plusieurs personnes, surtout celles qui avoient leurs intérêts liés avec ceux de l'ancien évêque, ou qui avoient de l'attachement aux règles canoniques, ne durent point reconnoitre la légitimité de l'évêque nouveau, en faveur duquel les bulles du pape auroient été surprises. Et voilà la cause des grandes difficultés que Gabriel Dumas trouva dans les commencemens à se faire reconnoitre, et là les lettres de jussion &c. du roy, dont nous avons vu les originaux dans les archives de la maison de ville.

Gabriel Dumas étant mort, et les temps étant devenus plus favorables à Pompadour, il sera remis en possession du siège dont il avoit été privé, et pour sauver les démarches de la cour, il aura obtenu un nouveau titre, et fait une nouvelle entrée en conséquence. Je ne sçait, je n'ay point fait ici un roman sur ce Pompadour, mais au reste j’écris ceci comme des doutes qui, je crois demandent d'être éclaircis. C'est pourquoy il faudra avoir ces difficultés habituellement

 

 

Fol. 51 v°

présentes dans nos recherches ultérieures) (Leydet).

Qu'est ce Jean Auriens, qui est dit succéder à Pompadour en 1504? Pendant tout ce tems j'ai toujours les yeux ouverts sur les confidentiaires.

Gabriel Dumas obtint ses bulles d'Innocent VIII en 1485 (Dupuy). Cependant il fit son entrée solemnelle qu'en 1498, le 20 janvier (archives de La Douze). Néanmoins, on nous cite un accord entre lui et la ville de Périgueux, pour les limites de leurs jurisdictions, en 1490.

Il est certain par le livre intitulé Pater, au fol. 35 v° que Geoffroy de Pompadour prit possession de l'évêché de Périgueux, le 16 avril 1480. Mais fit-il son entrée solemnelle dès le commencement de son épiscopat? On ne le sçait pas encore. Je n'ay pu trouver aucune pièce du temps qui le dit. L'auroit-il omise? Et dans une 2e nomination, après Gabriel Dumas, l'aurait-il faite? Ce qui seroit celle de 1503.

Si Geoffroy n'a pris possession de l'évêché de Périgueux qu'en 1480 (16 avril), suivant le livre Pater, d'où vient donc qu'en 1473, le 18 juillet il confirme comme évêque le droit de patronage que l'abbaye de La Sauve avoit sur le bénéfice cure de St Martin du Pizou? Tout ce règne est plein de confusion, et suppose bien des troubles dont l'histoire ne nous dit rien. Ce fut en 1486 qu'il fut arrêté prisonnier.

Le cardinal J. du Bellay, d'abord évêque du Puy, puis de Limoges, est fait archevêque de Bordeaux en 1544. Il ne prend le titre d'administrateur (ayant un évêché en Italie) en 1544. Il se démet en faveur de François de Mauny; ce dernier étant mort en 1558, le cardinal du Bellay reprit l'archevêché qu'il garda jusqu'à sa mort en 1560. A. Prévôt de Sansac lui succéda. Geoffroy de Pompadour pourroit bien avoir fait à Périgueux, comme du Bellay à Bordeaux (vide Lurbeum et Lopes).

 

 

Fol. 52 r°

22 janvier 1504

Archives du Vatican, reg. cot. Jul. pp. II, an. III, tom. 14, fol. 312

 

Julius &c. venerabili fratri Gaufrido, episcopo Petragoricen. salutem &c. Personam tuam nobis et apostolice sedi devotam, tuis exhigentibus meritis, paterna benivolentia prosequentes, illa tibi favorabiliter concedimus, que tuis comoditalibus fore conspicimus oportuna. Hinc est quod nos, te, qui, ut asseris, carissimi in Christo filii nostri Ludovici Franchor. Regis illustris major elemosinerius existis, quoque una cum ecclesia Petragoricen. cui prees, Lugdunen., et Anicien. ecclesiarum canonicatus et prebendas, ac preposituram Fornerii in eadem ecclesia Lugdun., que inibi dignitas, non tamen post pontificalem major existit, necnon parochialem ecclesiam Sti Desiderii, Anicien. dioc., ac prioratum conventualem Sti Cipriani Sarlaten., necnon preposituram de Arnacho, Lemov. dioc., que ab aliquibus conventualis fore asseritur, sancti Augustini et sancti Benedicti ordinum, et quibus cura imminet animarum, ex concessione et dispensatione apostolica, in titulum et commendam respective inter alia obtines, ut statum tuum juxta pontificalis dignitatis exhigentiam, decentius tenere valeas, de alicujus subventionis auxilio providere, teque gracioso favour prosequi volentes, &c. et excommunicationis &c. te absolutum fore censen., canonicatuum et prebendarum, prepositurarum, parochialis ecclesie et prioratus predictorum fructuum, reddituum et proventuum, necnon &c. presentibus pro expressis habente, tuis in hac parte supplicationibus inclinati, tecum, ut una cum ecclesia Petragoricen., canonicatibus et prebendis, preposituris, parochiali ecclesia et prioratu predictis, tria alia quecumque, cum cura, vel sine cura secularia, aut predictorum, seu quorumcumque aliorum ordinum Cluniacen., Cistercien., Premonstraten., et Grandimonten. ordinum regularia beneficia ecclesiastica, etiam si secularia canonicatus

 

 

Fol. 52 v°

et preben., dignitates, personatus, administrationes, vel officia &c. disponere et ordinare libere et licite valeas &c tenore presentium, de specialis dono gratie dispensamus &c. Datum Rome, apud Stum Petrum, anno Incarnationis Dominice, millesimo quingentesimo quarto, duodecimo kal. februarii, anno secundo.

 

Na. Cette bulle est extrêmement longue, je n’en ai rapporté que ce qui m’a paru le plus essentiel.

 

 

Fol. 53 r°

10 juin 1505

Cab. des titres, Preuves de Lastérie, carton de M. d'Hozier

 

Testament de Marguerite de Lasteirie, veuve de noble et puissant Geofroi de Pompadour, seigneur de Châteaubouchet, de Lascous, et de Janaillac, et fille de défunts noble et puissant Bertrand de Lasteirie, &c., fait le 10e de juin de l’an 1505, par lequel elle veut que son corps soit enterré dans l’église d’Angoisse, au tombeau de son mari et de ses prédécesseurs; elle fait ses légataires Mre Geofroi de Pompadour, son fils, évêque de Périgueux, grand aumonier de France, &c., et institue son héritier noble Jean de Pompadour, son fils aîné, seigneur de Châteaubouchet, capitaine du château royal du Ha, dans la ville de Bordeaux. Cet acte reçu par Jean Tesserot, notaire à Angoisse, au diocèse et sénéchaussée de Périgueux. (Voy. mon recueil sur Pompadour où se trouve un extrait détaillé de ce testament).

 

 

Fol. 54 r°

Généalogie simplifiée de Geofroi de Pompadour

 

Geofroi de Pompadour, qualifié noble et puissant, seigneur de Châteaubouchet, de Lascoux et de Janaillac, épousa le 4 décembre 1439, demoiselle Marguerite de Lasterie du Saillant, fille de Bertrand et de Souveraine de Flomont, laquelle testa, étant veuve, le 10 juin 1505. Ils eurent 7 enfans, 2 garçons et 5 filles.

 

Jean de Pompadour, institué héritier par le testament de sa mère, du 10 juin 1505.

Geofroi, évêque de Périgueux, grand aumonier de France, légataire, le 10 juin 1505.

Marguerite de Pompadour, femme de Mr. de La Foucaudie, légataire en 1505.

Marguerite II, épousa François de Badefol, seigneur de Badefol, ne vivoit plus en 1505.

Isabeau, mariée avec Etienne de La Marthonie, chevalier et conseiller du roi, morte avant 1505.

Catherine, religieuse de saint Benoît de Limoges, et prieure Duchier, 1505.

Souveraine, religieuse de l’ordre de saint Dominique, à St Pardoux, 1505.

 

 

Fol. 54 v°

Extrait de différens actes concernant Geoffroi de Pompadour, évêque de Périgueux.

Extr. des archives de l’évêché de Périgueux.

 

1501. Gaufridus de Pompadorio, Dei ac sanctae sedis apostolicae, gratiae Petrag. episcopus, notum facimus aniversis, quod anno Domini 1501, die 20a mensis decembris, in domo noster, episcopali civitatis Petragor., dilectum nostrum Petrum Lasainhe ... parrochiae de Doza, nostrae dioecesis ... tonsuravit ... Datum Petragoris, sub sigillo nostro &c.

 

 

Fol. 55 r°

30 août 1506

Archives du Vatican, reg. cot. Jul. pp. II, an. III, tom. 27, fol. 332

 

Julius &c. dilectis filiis Burdegalen. et Lemovicen., ac Sarlaten. officialibus, salutem &c. Exhibita siquidem nobis pro parte venerabilis fratris nostri Gaufridi episcopi Petragoricen. peticio continebat, quod cum alias prefatus Gauffridus episcopus, et dilectus filius Johannes de Burdelia, qui se gerit pro clerico, super regimine et administratione ecclesie Petragoricen., seu illius possessorio, coram diversis judicibus tam ecclesiasticis, quam secularibus ipse, pro bono pacis, et ecclesie Petrag. utilitate, de sedis apostolice beneplacito, ad certam inter eos devenientes concordiam, prefatus Johannes liti et cause hujusmodi, ac omni juri sibi in regimine et administratione dicte ecclesie quomodolibet competenti, in manibus certi Romani pontificis cessit; ipsoque pontifex cessionem hujusmodi tunc admittens, eidem ecclesie de persona prefati episcopi pravidit, ipsumque Gauffridum episcopum illi prefecit in episcopum et pastorem curam et administrationem dicte ecclesie eidem Gauffrido episcopo in spiritualibus et temporalibus plenarie committendo, ac eidem Johannine propter nimium dispendium pateretur pensionem annuam septingentorum francorum, monete in regno Francie, tunc cursum habentis super fructibus, redditibus et proventibus, mense episcopalis Petrag. per ipsum Johannem quoad viveret, vel donex prefato Gauffrido episcopo, aut aliquo ex prefati Gauffridi episcopi successoribus, Petrag. episcopis, qui pro tempore forent, procurante, vel eo mediante, de uno, duobus, aut si eidem Johanni placeret, etiam tribus beneficiis ecclesiasticis cum cura, vel sine cura, valoris annui illorum, deductis oneribus dicte pensionis eidem Johanni provisum fore; quo casu pensio ipsa in totum, seu pro rata extincta foret et censeretur eo ipso, vel procurati suo, legitime per ipsum Gauffridum episcopum et successores suos Petrag. episcopos

 

 

Fol. 55 v°

F.B. La marge droite est tronquée sur la reproduction de la BnF.

 

qui forent pro tempore annis singulis, in certis ac expressis terminis, integre persolv. auctoritate apostolica reservand. cons[...]tuit et assignavit, unde cum prefatus Gauffridus episcopus cupiens ecclesiam Petrag. predictam a sua gravi pensione qua onerata existebat, liberate, dictamque pensionem in totum prorata extinguere, eundem Johannem ad acceptandum vel repudiandum Sancti Desiderii Anicien. et de Charvard Petrag. dioces. parrochiales ecclesias, quas idem Gauffridus episcopus sibi conferre, seu conferri facere pro extinctione dicte pensionis seu illius partis, intendebat; prout adhuc pretendit, ad causas rationabiles quare id fieri non deberet allegand., coram officiali Engolismen. (procedere) super hoc auctoritate apostolica deputato, citari fecisset, orta propterea inter Gauffridum episcopum, ex una, et Johannem prefatos, super premissis, ac rebus aliis expressis et illorum occasione, coram eodem officiali, partibus ex altera, materia questionis quia prefatus officialis quod dictus Johannes prefatas parrochiales ecclesias et extinctionem dicte pensionis ac pro rata et valore, et usque ad valorem quem debit. ... annuatim super hoc ... fuerit valere reperirentur, acceptaret, vel repudiaret per certam ejus scriptam inter alia eidem et declaravit prefatus Johannes ... pendens (ou pretendens) ex inde se gravari, ad sedem apostolicam dicitur appellasse, cui quidem appellationi idem officialis ... de[...] sicut eadem peticio subjungebat ... liti ... pro parte dicti Gauffredi episcopi nobis fuit humiliter supplicatum ut appellationi predicte, ac tocius negocii predictis causis aliquibus probis viris de partibus illis quandam ... et provid[...] de benignitate apostolica dignaremur. Nos igitur ipsius supplicationibus inclinati, discretioni vestre damus in mandatis quatenus duo aut unus vestrum vocat. dicto Johanne, et aliis qui fuerint evocandi, et auditis hinc inde propositis appellationis ac tocius negocii [...] causis hujusmodi ... et quod justum fuerit appellatione remota ... facien. quod decreveritis per censuram observari &c. Datum Viterbii, anno Inc. Dominice millesimo quingentesimo sexto, III kal. septembr., anno tercio.

 

 

Fol. 56 r°

8 avril 1507

Archives du Vatican, reg. cot. Jul. pp. II, an. V, tom. 5, fol. 151

 

Julius &c. dilectis filiis Johanni Symoneti, canonico ecclesie Burdegalen. et Lemoven. et Sarlaten. officialibus, salutem. Positi in apostolice dignitatis culmine, meritis licet imparibus &c. Dudum siquidem fel. record. benedicto pp. XIII predecessore nostro, pro parte bona memorie Raymundi episcopi et tunc capituli ecclesie Petragoricen., inter alia exposito quod antea etiam bone memorie Petrus etiam episcopus Petragoricen., et capitulum prefati inter alia considerantes quod licet ab antiquo in dicta ecclesia numerus quindecim canonicorum et sexdecim prebendarum institutus fore diceretur, quia fructus, redditus et proventus dicte ecclesie, propter guerras mortales, pestes, adeo diminuti existebant, quod vix sufficiebant ad quartam partem sustentationis pauperis victus canonicorum et servitorum dicte ecclesie, ac quod fructus, redditus et proventus cujuslibet prebend. predictarum etiam residendo, summam viginti libras Turonen. monete non valebant annuatim, matura deliberatione previa, ordinaverunt et statuerunt, ut ex nunc in dicta ecclesia duodecim canonici et tresdecim prebende duntaxat forent, quarum tercia decima ad eundem Petrum episcopum et successores suos episcopos Petragoricen. pro tempore existentes pertineret; que tanti valor., existeret quanti una et dimidia ex aliis foret, except. tunc expressis certis. Quodque si fructus capituli et ecclesie predictorum augerentur, seu meliorarentur &c. Datum Rome, apud Stum Petrum, anno Incarnationis Dominice, millesimo quingentesimo septimo, sexto idus aprilis, anno quarto.

 

Na. Cette pièce qui est longue, est rapportée presqu’en entier dans mon recueil sur le chapitre de Périgueux, sous l’année ci-dessus 1507.

 

 

Fol. 57 r°

16 juin 1507

Archives du Vatican, reg. cot. Jul. pp. II, an. VI, t. XI, fol. 67

 

Julius &c. venerabili fratri Gaufrido episcopo Petragoricen. salutem &c. Personam tuam, nobis et apostolice sedi devotam, tuis exigentibus meritis, paterna benivolentia prosequentes &c. Dudum siquidem fel. record. Alexander pp. VI predecessor noster, ex certis causis tunc expressis, tibi pensionem annuam septingentorum franchorum monete in regno Francie cursum habentis, super fructibus, redditibus et proventibus, mense episcopalis Petragoricen., dil. filio magistro Johanni Bordelle, canonico Turonen., notario nostro sibi, quoad viveret, vel donec per te, tunc electum Petrag. aut aliquem ex successoribus suis episcopis Petragor. pro tempore existentibus, tibi de uno, vel duobus, aut si tibi placuerit, de tribus beneficiis ecclesiasticis cum cura et sine cura, quorumvis ordinis regularis valoris annui, deductis oneribus dicte pensionis provisum foret, ipseque Johannes illud vel illa assecutus fuisset; quo casu pensio ipsa in totum seu prorata beneficii, seu beneficiorum que idem Johannes assequeretur, extincta esset, et tunc censeres eo ipso in certis terminis te. expressis integre persolvendam, reservavit, contituit et assignavit; prout in nostris tunc confectis litteris &c. plenius continetur. Cum autem, sicut exhibita nobis nuper pro parte tua petitio continebat, prefatus Johannes post pensionis hujusmodi reservationem, tria beneficia ecclesiastica valoris quingentarum quadraginta librar., illorum oneribus deductis, assequtus; et propter illorum assecutionem pensio hujusmodi quoad quingentas quadraginta libras hujusmodi eo ipso extincta fuerit. Nos volentes te, premissorum tuorum intuitu, favore prosequi gratioso, et absolutum fore censen. &c. pensionem hujusmodi quoad summam quingentarum quadraginta librarum hujusmodi pp. assecutionem trium beneficiorum

 

 

Fol. 57 v°

valoris disctarum quingentarum librar. factam habendi ex tunc. Quo vero ad reliquum dicte pensionis videlicet centum sexaginta libr., illas quam primum per te, eidem Johanni de duobus beneficiis, quorum cujuslibet valor centum libr. similiter sibi provisum fuerit. Quo casu ex tunc eo ipso intolum, ex tunc prout ex nunc, et econverso, dicto Johanni id volent. et in hoc expresse consentientes. Quoad quingent. quadragin. Quo vero ad reliquum pensionis hujusmodi post provisionem duorum beneficiorum, valoris cujuslibet et centum librar. hujusmodi, harum serie, cassamus et penitus extinguimus; [...] te et successores predictos, ad dicte pensionis solutionem non teneri, et te, in illius solutione hujusmodi cessando, censura et penas predicatas non incurrere decernimus &c. Datum Rome, apud Stum Petrum, anno Incarnationis Dominice millesimo quingentesimo septimp, XVI° kal. julii, anno quarto.

 

 

Fol. 58 r°

19 octobre 1509

Archives du Vatican, reg. cot. Jul. pp. II, an. VI, tom. 26, fol. 45 v°

 

Julius &c. Dilectis filiis priori prioratus Sti Macarii, Burdegalen. dioc., et Jacobo Brosset, canonico ecclesie Xanctonen. salutem. Dudum postquam fel. recordationis Benedictus pp. XII, predecessor noster, pro parte bone memorie Raymundi episcopi et capituli ecclesie Petragoricen., inter alia expositum fuerat quod antea etiam bone memorie Petrus episcopus ecclesia Petragoricen. et capitulum prefati inter alia considerantes quod licet ab antiquo in dicta ecclesia numerus quindecim canonicorum et sexdecim prebendarum institutus fore diceretur, quia nunc fructus, redditus et proventus dicte ecclesie, propter guerras, mortalitates et pestes adeo diminuti existebant, quod vix sufficiebant ad quartam partem pauperis sustentationis victus canonicorum et servitorum dicte ecclesie; ac quod fructus, redditus et proventus cujuslibet prebend. predictarum etiam residendo, ultra viginti libras Turonen. monete non valebant annuatim. Matura deliberacione previa, ordinaverunt et statuerunt ut ex nunc in dicta ecclesia duodecim canonici et tredecim prebende duntaxat forent, quarum tercia decima ad eundem Petrum episcopum et successores suos episcopos Petragoricen. pro tempore existentes pertineret. Que tanti valoris existeret, quanti una et dimidia ex aliis foret exceptis certis minime expressis. Quodque si fructus capituli et ecclesie predictorum augerentur, seu meliorarentur in futurum, in tantum quod fructus, redditus et proventus cujuslibet earumdem prebendarum valerent singulis annis centum libr. Turonen. parvorum ea casu prefati episcopus et successores essent astricti in eorum conscienciis ad augend. et reintegrand. in ipsa ecclesia numerum canonicorum et prebendarum, ut premittitur,

 

 

Fol. 58 v°

diminutum, et idem Benedictus predecessor, eorumdem Raymundi episcopi et capituli in ea parte supplicationibus inclinatus, ordinationes et statuta predicta rata et grata habens, ill[...] confirmaverat, ac scripti sui patrocinio communiverat, supplendo omnes et singulos defectus, si qui forsan intervenissent in eisdem. Prout in ipsius predecessoris litteris de super confectis plenius continetur. Et prout exhibita nobis pro parte dilect. filiorum Johannis de Chaumonte, archidiaconi Monteden. in ecclesia Agennen., et Helie Captalis, canonici ecclesia Sti Salvatoris Albeterre, ac Francisci Girardi, rectoris parrochialis ecclesie Sti Caprasii, Petrag. dioc., peticio continebat quod patria illa cessantibus prefatis bellorum strepitibus, et aliis sinistris eventibus, ac unitis quibusdam ecclesiis mense capitulari dicte ecclesie Petragoricen. et alias domino concedente ad felicem statum et felicitatem redacta fuerit ... quod solutis cuilibet ex dictis duodecim canonicis centum libris similibus et episcopo Petragoricen. porcione pro tercia decima prebenda sibi debita, remaneant fructus ex quibus aliis canonicis provideretur saltem; pro eorum sustentacione et de tali porcione, de qua eorum desiderio satisfieret. Et si eis de libris centum similibus ad instar aliorum provideri non posset, ipsique modernus episcopus et capitulum juxta ordinaciones et statuta hujusmodi propter fructuum super excrescentiam ad numerum canonicorum et prebendarum hujusmodi reintegrationem astricti existebant &c. Datum Rome, apud Stum Petrum, anno millesimo quingentesimo nono, quarto decimo kal. novembris, anno sexto.

 

Voy. recueil sur le chapitre de Périgueux, où cette pièce est rapportée au long.

 

 

Fol. 59 r°

In Geofredi Pompadorei, Petragoricen. pontificis obitum

Mss. de Gaign., portef. Cot. 133, évêques

 

Si fuit ante michi de te unquam jure querendum hoc de te merito tempore parca queror parca michi veterem que aufers crudelis amicum.

 

 

Fol. 60 r°

1514

Notes

 

Geofroi I de Pompadour, évêque de Périgueux, est rapellé comme défunt et prédécesseur immédiat de Guy de Castelnau, dans une bulle du pape Léon X, en faveur de ce dernier, datée du 7 juin 1514. (Archives du Vatican; voy. le recueil sur l’évêque Guy de Castelnau).

 

C’est Geofroi I qui mourut en 1514, car celui-ci (Geofroi II) mourut en 1511.

 

 

Fol. 61 r°

Extraits des bulletins de Garampi concernant Geoffroy de Pompadour, évêques de Périgueux

Archives du Vatican

 

1500. 20 julii, Gaufridus de Pompadorio protonotarius apostolicus fit Petrag. episcopus, per obitum Gabrielis. (Prov. S. C., pag. 171).

 

Gaufridus fit episcopus Petrag. per obitum.

 

Pro eodem absolutio et retentio archidiaconatus Petragor. (A.B., Alex. VI, 9, t. 29, p. 132, 135).

 

Pro Gaufrido Petrag. electo, retentio archidiaconatus, praepositura Anicien. (A.B., Alex. VI, 9, t. 29, p. 135).

 

Pro Gaufrido Petrag. electo, retentio archidiaconatus Lugdun. (A.B., Alex. VI, 9, t. 29, p. 135).

 

Pro Gaufrido Petrag. electo, retentio archidiaconatus Sarlaten. (A.B., Alex. VI, 9, t. 29, p. 135).

 

Pro Gaufrido Petrag. episcopo, prioratus Sarlaten. (A.B., Alex. VI, 9, t. 13, p. 274).

 

1494. Pro Gaufrido, episcopo et capitulo Petrag., confirmatio laudi inter eos initi. (A.B., Alex. VI, 3, t. 12, p. 181).

 

Pro Gaufrido Petrag. episcopo, prioratus regularis et praepositura Lemov. (A.B., Alex. VI, 9, t. 13, p. 274).

 

1500. 27 aug., Gaufridus electus Petragoricen., provisus 13 kal. aug., an. 8, obtulit flor. 2500. (Obl., C.A., pag. 91).

 

 

Fol. 61 v°

1500. 7 octobris. Gaufridus elect. Petrag. habuit bullam juris devoluti super eadem sub data 10 cal. octobris, an. IX.

 

1501. 8 apr. et 16 aug. Item alias similes sub dat. 10 cal. octobr., an. X. (Obl., C.A., pag. 91).

 

1503. 21 julii, reservatur annua pensio 700 librar. Turonen. super Petrag. ecclesiae fructibus, favore Johannis Bordeille, pro concordia inita inter eum et Gaufredum illius ecclesiae episcopum. (Prov. S.C., p. 230).

 

Pro Gaufrido Petrag. episcopo, commissio Petrag. (A.B., Jul. II, 3, t. 27, p. 332).

 

Pro Gotfrido Petrag. episcopo, dispensatio. (A.B., Jul. II, 3, t. 14, p. 312).

 

Pro Manfredo (p.e. Gaufredo), Petrag. episcopo, cassatio pensionis Petrag. (A.B., Jul. II, 6, t. 11, p. 67).

 

 

Fol. 62 r°

Recherches sur un prétendu évêque de Périgueux en 1504,

nommé Jean Auriens, dans le Gall. chr., t. 2, col. 1483

 

 

Fol. 63 r°

LXII. Johannes III

Gall. chr., t. 2, col. 1483

 

Johannes Auriens, an. 1504, ex superioris cessione ad episcopatum evehitur, quo anno, ex schedis capitularibus, levavit ossa s. Leonis in capsa nova, apud ecclesiam S. Stephani.

 

XXV. Nicolaus I

Gall. chr., t. 2, col. 1525, Episc. Sarlaten.

 

Nicolaus de Gaddis, natione Florentinus, ... Sarlatensem quoque episcopatum obtinuit a Francisco primo, ac postea per Paulum de Portis, protonotarium apostolicum, procuratorem suum, possessionem adeptus est 8 febr. 1533. Denique solemnem et ipse fecit ingressum 1541, aprilis 23 &c. ... vicarium generalem creaverat Antonium de Noailles, per Johannem vero Fabri, episcopum Auriensem (suffraganeum, episcopatum administravit).

 

 

Fol. 63 v°

Observations

 

(en marge: ex me).

Les savans auteurs du Gallia christiana ont admis cet évêque, sans examen, sur la foi du p. Dupuy, et lui ont donné place sous l’année 1504, dans le catalogue qu’ils ont dressé des évêques de Périgueux, sans faire attention que Geofroi de Pompadour siègeoit alors, et n’avait pas donné sa démission. Ils ont sans doute ignoré que le p. Dupuy a commis plusieurs bévues au sujet de ce prélat.

1° Il en fait un évêque de Périgueux, tandis qu’il est constant qu’il n’a été qu’un évêque in partibus et coadjuteur du cardinal de Gaddis, évêque de Sarlat.

2° Il le place en 1504, au lieu qu’il vivoit en 1541.

3° Et par une erreur encore plus singulière (en interligne: inexcusable); il fait du nom de son siège épiscopal, son nom propre, et l’appelle Jean Auriens, au lieu de l’appeller Jean Fabri, évêque d’Auriens ou Aurens, &c.

 

 

Fol. 64 r°

Bulletin du cardinal Garampi, concernant Jean Fabri, ou Faure, évêque d'Auriens

Archives du Vatican

 

1540. 30 julii, Joannes Fabri, fit episcopus Aurien. (Cons., 108, p. 328).

 

1540. 3 kal. aug., anno 6°, Joannes Fabri, electus Auren. obl. 10 flor., 19 aug. 1540. (S.C., 15, p. 188).

 

1540. Fr. Joannes Fabri, ord. minorum, episcopus Auriensis, in Asia sub archiep. Ephesimo. (Wad., XVI, 471).

 

1540. Jo., ord. minor., episcopus Auren. providetur de canonicatu Vasaten. (n° 1575, p. 322).

Pro Joanne Aurien. episcopo, parochalis Vasaten. (A.B., Paul. 3, 9, t. 5, p. 37).

Henricus Fabri fit episcopus Auren. certo modo. Pro eadem pensio Sarlaten. (A.B., Paul. 3, libr. 5, de gratia pr., p. 109, 112).

 

 

Fol. 65 r°

1512-1522

Guy de Castelnau, évêque de Périgueux

 

 

Fol. 66 r°

Décembre 1511

Guy de Castelnau, évêque

Archives du Vatican, reg. cot. Jul. II, an. IX, tom. 14, fol. 209

 

Bulle du pape Jules II qui permet à Guy, élu évêque de Périgueux (Guidoni, electo Petrag.) de retenir un canonicat et prébende qu’il avoit dans l’église de Rodès, et les monastères de Bonneval et de St Pierre de Mauricio, ordres de st. Benoît et de st. Augustin, dioc. de Rodès et de St Flour. Datum Rome, apud Stum Petrum, anno Incarnationis Dominice 1511, tertio non. decembr., anno nono.

 

 

Fol. 67 r°

3 décembre 1511

Archives du Vatican, reg. Jul. pp. II, an. IX, t. 14, fol. 206

 

Julius &c. dilecto filio Guidoni de Castronovo, electo Petragoricen. salutem. Divina disponente clementia &c. Dudum siquidem bone memorie Gauffrydo episcopo Petragoricen. regimini et administrationi ecclesie Petrag. presidente, nos cupientes eidem ecclesie cum vacaret, per apostolice sedis providentiam, utilem et ydoneam presidere personam, provisionem ipsius ecclesie ordinationi et dispositioni nostre duximus ea vice specialiter reservandam. Decernentes ex tunc &c. et deinde ecclesia predicta per obitum ejusdem Gauffrydi, qui extra Romanam curiam debitum nature persolvit, pastoris regimine destituta. Nos vacationem hujusmodi fidedignis relatibus intellecta, ad provisionem ipsius ecclesie, celerem et felicem, de qua nullus preter nos hac vice se intromittere potuit, sive potest, &c. Post deliberationem quam de preficiendo eidem ecclesie personam utilem et etiam studiosam, cum fratribus nostris habuimus diligentem; demum ad te, canonicum Ruthenen., in utroque jure licentiatum, notarium nostrum, in presbiteratus ordine constitutum, ac de nobili et baronum genere procreatum, cui apud nos de nobilitate generis, vite munditia, ac morum honestate, spiritualium gravidentia, et temporalium circumspectione, aliisque multiplicium virtutum donis fidedigna testimonia perhibentur, direximus oculos nostre mentis. Quibus omnibus debita meditatione pensatis, de persona tua, quam alias dilecti filii capitulum dicte ecclesie, in eorum et dicte ecclesie episcopum elegerunt, quamvis de f... nobis et fratribus nostris, ob tuorum meritorum exigentiam, accepta, eidem ecclesie de

 

 

Fol. 67 v°

eorumdem fratrum consilio, apostolica auctoritate providemus, teque illi preficimus in episcopum et pastorem, curam et administrationem ipsius ecclesie tibi in spiritualibus et temporalibus plenarie committendo, firma spe &c. Datum Rome, apud Stum Petrum, anno Incarnationis Dominice millesimo quingentesimo undecimo, tertio non. decembris, anno nono.

 

 

Fol. 68 r°

4 juin 1513

Entrée solemnelle de Guy de Castelnau, évêque de Périgueux

Archives de la Maison de La Douze

 

In nomine Domini amen. Anno 1513, indictione I, die vero dominica 4a mensis junii, pontificatus Leonis X, anno 10 ... coram reverendo in Christo patre Guidone de Castronovo Petrag. episcopo, ante fores domus abbatialis ac secularis ac collegiatae ecclesiae Sti Frontonis ... existente animo ... novum suum introitum in sua ecclesia Petrag. faciendo, comparuit personaliter ... Johannes de Doza, dominus dicti loci, de Reilhaca et de Vernhio, ac nobilis et antiquae domus seu hospitii de Barriere in civitate Petrag. ... qui eidem domino R. dixit quod ad sui notitiam devenerat qualiter ... suum novum introitum in dicta ecclesia Petrag. facere proposuerat, et propter hoc hujusmodi diem hodiernam captverat, omnibusque et singulis dioces. maxime in dicto suo novo introitu interesse habentes publice intemari fecerat (suit la raison pourquoi ledit de La Douze se présente avec l’explication de l’hommage qu’il doit rendre). C’est pourquoi, idem dominus episcopus supra conveniebat, ascendit et ambulare incipiens, ipse dominus de Doza, cum quadam panno sericeo sive cornete de Taphetas, quem in suis tenebat manibus, mulam per frenum accepit, et ... episcopum per nobilem Franciscum de La Doza, ejus filium, de consensu ... episcopi ... ab eadem loco usque ad ecclesiam S. Petri Lanes ... concomitantibus ... Aquensi, Sarlatensi, Tull. et quodam portatili episcopis, necnon 1° praesid. in curia parlamenti Burdegalae &c. conducere fecit (arrivé en ce lieu, le Sr. de La Douze jouissant de son droit, prit la mule). Quo facto, ... ecclesiam ... intravit et deinde pontificalibus indumentis ornatus, ab eadem exivit, et interpellatis alta voce baronibus praesentibus patriae Petrag., in cathedra pontificali sedit, petens juxta antiquam consuetudinem per eos de hinc ad praedictam ecclesiam Petrag. deferri. De quibus comparuerunt duo barones, videlicet de Burdelia et de Bironio (les autres par procureur; dispute sur la préséance; autres nommé par l’évêque

 

 

Fol. 68 v°

pour le porter; arrivé à la porte romaine de la Cité, fait son serment aux consuls et puis aux chanoines lorsqu’il fut à la cathédrale). De inde ad majus altare accessit, missamque incepit et in pontificalibus celebravit solemnem, finitaque missa et consecratione dicti domini Joannis de La Marthonis, Aquensis episcopi (en marge: consécration de Jean de La Marthonie, évêque d’Acqs, par Guy de Castelnau, évêque de Périgueux, assisté des évêques de Sarlat et de Tulle ou Toul), per dictum ... Petrag. episcopum, et alios praenominatos episcopos, propter hoc inibi congregatos facta, ipse Petrag. episcopus ecclesia praedicta exivit. (Vient ensuite le diner, où l’évêque fut servi par ledit de La Douze, et 1° fut servi à l’entrée de table, de jambon de sanglier, des serises et un sivé, un héron, les pâtés, les chapons au potages de poix, les oisons, les haut coulis de mouton, les poulets, le veau, un chappon couvert d’un ambolle, getant le feu par la gueule, un quartier de venaison, le chevreau aux oranges, les membres de mouton, le paon, les lapereaux, les pigeons à la saulce, des prunes, un paon revêtu de sa plume, la fromentée avec le chevreau, les pâtés de venaison, le gelée jaune, autre gelée avec des prunes, &c. Le tout servi en vaisselle d’argent, que le Sr. de La Douze prit), videlicet duas pelves, duos flascones, duas metretas (en marge: sorte de grand vaisseau de mesure ancienne contenant 48 sétiers qui sont 24 pintes, mesure de Paris), unam corbeillam, 20 tassas, 20 discos, 18 scutellas, ... unam acqueriam de argento, 1 tassam de auro, 1 copam et 2 acquerias deauratas, ac unum salinetum de auro, ... praesentibus supradictis dominis episcopis praesidentibus, baronibus, dominis de Castronovo, de Pompadorio, Joh. Balladon, Joh. de Culturis, notariis &c. Johannes Mater[...] clericus Petrag., apostolica autoritate notarius publicus.

Locus sigilli.

 

 

Fol. 69 r°

5 juin 1513

Entrée, et prise de possession de l évêché de Périgueux, par Guy de Castelnau

Archives du chapitre de Périgueux, extr. du livre pater de la cathédrale, fol. 38 et suivans

 

Le 5 juin, dimanche, 1513, messire Guydo de Castronovo, évêque de Périgueux, fit sa première entrée ... Il étoit accompagné des évêques de Tulles, Arnaud de Gontault, évêque de Sarlat, Jean de la Marthonie, évêque Acquensis, des abbés de Terrasson et de Chastres, et autres personnes ecclésiastiques, de Mandot de La Marthonie, seigneur de Milhac, 1er président au parlement de Bordeaux, et de nobles et puissants hommes Mres Jacques de Castronovo, baron du lieu de ce nom en Querci, de ... de Pompadour, seigneur dudit lieu, Poncet (Pons) de Gontault, baron de Biron, Odet d’Aidie, seigneur de Ribeyraco, Jean de Abzaco, chevalier, seigneur de Doza, de Relhac et de Vernhio, et des seigneurs de Altoforti, de Bonnes, de Badafollo, de Longua, Raymond Fayardi, lieutenant du sénéchal de Périgord, Jean de Podio, avocat, &c. Il y est parlé de la mule, comme aux entrées précédentes, laquelle Mr. de La Douze, prit &c.

Les barons de Bourdeille et de Biron comparurent en personne et à la place du baron de Mareuil se présenta noble Guy de Mareuil, son neveu, capitaine dudit lieu de Mareuil; et pour Geofroy de Beynac, honorable homme Me Guillaume Chalupi, licentié ez droits ... Disputes sur la préséance comme à l’ordinaire. L’évêque nomma pour le porter, noble Jean de Sancto Asterio, seigneur de Ligne, Fortonerium de Lourière, seigneur de Lacmary, Jean de Lagut, seigneur de Montardit, et Antoine de Quistres. Les chanoines étoient pour lors, Me Jean Tibbaudi, archidiacre de Bergerac, Pierre Robberti, dit Miche, Léon Columberii, Jean de Pratis, Jean Tibbaudi, Denis de La Cassanha, Pierre La Borie, et Raymond Tricard, sindics et chanoines. Il prit possession avec les cérémonies ordinaire,

 

 

Fol. 69 v°

fit le serment, &c. Témoins vénérable homme Mre Hélie de Lourière et Hélie de Podio, chanoines de la collégiale de St Front, Bernard de Podio, écuyer, seigneur de Trigonan, maire de la ville de Périgueux, Hélie Jehan dit Velat, consul, &c. Devant Guy Peyrat, notaire. (extrait du livre pater de la cathédrale, fol. 38 et suiv.).

 

 

Fol. 70 r°

1513

Gall. chr., t. 3, Instr., col. 227, n° XVI

Instrumenta ecclesiae Grassensis

 

Synodus Pisana deputat archiepiscopos Lugdunensem et Senonensem et episcopum Petragoricensem, pro collection subsidii, singulis ecclesiis ab eadem synodo imperati.

Sacrosancta generalis synodus Pisana, in spiritu sancto &c.

Datum Lugduni, in congregatione nostra generali &c., die quinta mensis martii, anno a Nativitate Domini 1513. Cum sigillo cereo &c. (Voy. Gall. chr., loco cit. où cette pièce est rapportée au long).

 

 

Fol. 71 r°

7 juin 1514

Archives du Vatican, reg. Leon X, an. II, t. 6, fol. 319 v°

 

Leo &c. ad perpetuam rei memoriam. Hiis que concordie terminata fuisse dicuntue &c. apostolica adjicimus muniminis firmitatem. Sane pro parte venerabilis fratris nostri Guidonis episcopi Petragoricen. nobis nuper exhibita peticio continebat quod cum olim inter bone memorie Gaufridum de Pompadorio, tunc in humanis agentem, episcopum Petragoricen., et dilectum filium sacerdotem de Calvimonte, perpetuum vicarium parrochialis ecclesie Sti Martini de Plazaco, Petrag. dioc., bachalarium in juribus, super nonnullis decimis fructuum, reddituum et proventuum, infra parrochiam ejusdem parrochialis ecclesie excrescentium, quas Gaufridus episcopus asserens dictam parrochialem ecclesiam a tanto tempore citra, quod de ejus initio hominum memoria non existebat, mense sue episcopali Petrag. unitam esse, saeque et predecessores suos episcopos Petrag. qui pro tempore fuerant, in possessione percipiendi decimas hujusmodi fuisse et tunc existere. Et sacerdos prefatus respective, ad se de jure spectar. asserebat, litis controversie et questionis materia orta fuisset, et major in dies formidaretur nisi Gaufridus episcopus et sacerdos prefati, intervenientibus nonnullis probis viris, eorum communibus amicis inter se concordarunt quod dicto sacerdoti et successoribus suis, dicte parrochialis ecclesie vicariis pro tempore existen., annis singulis, quoad viverent, pro supportatione oneram, eis ratione dicte parrochialis ecclesie incumbentium, pensio annua decem chargiat. bladi, frumenti, saliginis, mixture et avena, in simili qualitate qua decime pro tempore essent locate, sive qua illarum receptores easdem decimas perciperent si ... tres frumenti, tres saliginis, tres mixture et unam cargiam avene et duar. pipar. vini super decimis, videlicet bladi in sancti

 

 

Fol. 71 v°

Michaelis, et vini in Omnium Sanctorum fextivitatibus, aut anter per decimarum et fructuum parrochialis ecclesie hujusmodi receptores seu conductores integre persolverent et traderent. Et hiis contentus dictus sacerdos prefatum Gaudifredum episcopum, ejusque successores Petrag. episcopos a quavis alias solucio ratione dictarum decimarum et fructuum et rerum aliarum infra limites parrochie dicte parrochialis ecclesie nascen. et excrescen.; quos et quas ipse sacerdos et successores sui habere, percipere et levare possent et deberent, absolvit quictavit et liberavit, et tam sacerdos, quam Gaufridus episcopus prefati firmiter observari promiserunt et juraverunt, ac voluerunt illa etiam per sedem apostolicam aut alias lime (?) confirmari; prout in quadam instrumento publico, de super confecto, dicitur plenius contineri. Quo circa cum dictus Gaufridus episcopus postmodum fuerit vita functus, pro parte Guidonis episcopus moderni, qui eidem Gaufrido episcopo in ecclesia Petragoricen., immediate successit, nobis fuit humiliter supplicatum, ut concordie predicte pro iliis subsistencia firmiori, robur apostolice confirmationis adjicere, atque in premissis oportune providere de benignitate apostolica dignaremur. Nos igitur eundem Guidonem episcopum a quibusvis excommunicationis &c., hujusmodi supplicationis inclinati, concordiam et transactionem predictas, &c. omnia et singula in dicto intrumento contenta, auctoritate apostolica, tenore presentium approbamus et confirmamus, ac presentis scripti patrocinio communimus, supple. omnes et singulos defectu, si qui forsan intervenerent. Nonobstan. &c. Datum Rome apud Stum Petrum, anno Domini millesimo quingentesimo quarto decimo, septimo idus junii, anno secundo.

 

 

Fol. 72 r°

26 décembre 1517

Archives du chapitre de St Astier

 

Johannes Tibbaudi, in juribus licentiatus, archidiaconus Brageraci, canonicus praebendatus ecclesiarum collegiatae Beati Frontonis, et cathedralis Sti Stephani Petrag., vicariusque generalis reverendi in Christo patris et Domini, domini Guydonis de Castronovo, Petragoricensis episcopi, donne le visa au curé de Douchapt. Datum in ecclesia cathedrali Petrag., die 26a mensis decembris, anno Domini 1517.

 

 

Fol. 73 r°

22 décembre 1522

Archives du Vatican, reg. cot. Hadr. V, t. 25, fol. 11

 

Pro Guidone, nuper episcopo Petrag., super mensa et abbatia Petrag., causa cessionis &c. Datum Rome apud Stum Petrum, anno Incarnationis Dominice millesimo quingentesimo vicesimo secundo, undecimo kal. januarii, anno primo.

 

Le pape lui accorde motu proprio, une pension annuelle de mille ducats d’or de camera, chaque ducat évalué 2 l. Tur., ayant cours dans le royaume de France, super mense episcopalis et Petrag., ac abbacie secularis Sti Frontonis Petrag. &c., ... fructibus, redditibus &c., per dictum Jacobum Mauric., electum et successores suos episcopos Petragor. pro tempore existente persolvend., la moitié à Noël et l’autre moitié à la saint Jean.

Il avoit en même tems le monasterium Beate Marie de Bonavalle, ordre de Citeaux, dioc. de Rodès.

 

 

Fol. 73 v°

Mars 1522

Archives du Vatican, reg. cot. Hadr. V, t. 25, fol. 93

 

Pro Guidone nuper Petrag. episcopo, pensione super monasterio Sti Flori. Datum Rome, apud Stum Petrum, anno 1522, XVII kal. aprilis, anno primo.

 

Le pape lui accorde une pension annuelle de 200 ducats d’or de la chambre, sur le monastère de Sto Petro de Mauricio (en marge: mot mal écrit, à voir si ce ne seroit pas de Mauriaco), ordre de saint Benoît, diocèse de St Flour, payable par Jacques Maurice, élu, évêque de Périgueux, &c.

 

 

Fol. 74 r°

Divers extraits concernant Guy de Castelnau

Archives de l'évêché de Périgueux

 

1514. 7 janvier (v. st.). Guy de Castelnau, évêque de Périgueux, donne procuration à noble Jean Guerin dit Dolz, prieur du Buzet (il y a un très grand nombre d’actes qui rappellent cette procuration). (Terrier des reconnaissances pour Guy de Castelnau).

 

1514. 24 mars (v. st.). Gui de Châteauneuf donne les ordres à Bergerac, dans la chapelle de sainte Catherine, die sabbati post laetare intitulatae, 24 mars 1514 (en toutes lettres). (Registre des insinuations, sous Bouchard).

 

1515. 7 janvier (v. st.). Procuration générale donnée à honorable et discrète personne Me Jean Gavy, alias Dols, rectorem de Sonaco et de Buzeto, par Gui de Castronovo, évêque de Périgueux, apud et infra castrum de Castronovo, diocesis et senescalliae Caturcensis, die 7 januarii 1515. (Sac de L’Isle).

 

1516. 24 septembris. Reconnoissance pour Gui de Castronovo, episcopo Petrag., du 24 septembr. 1516. (liasse d’Agonac).

 

1521. 22 juin. Il est fait mention de Guido de Castronovo, évêque de Périgueux, dans le livre des homages de l’évêché de Périgueux, fol. 202. (Livre des hommages, fol. 202).

 

1513. L’an 1513, le 17 décembre, Guy de Castelnau fait expédier des copies en forme des hommages, transcrits sur des parchemins, produits par le sindic du chapitre. (Livre des hommages, fol. 1).

 

1515 à 1519. Terrier sous Guy de Castelnau, évêque de Périgueux. Les reconnoissances depuis le 13 avril 1515, jusqu’au 7 janvier 1519. (Papiers remis par Mr. de Mayac).

 

1519. Guy de Châteauneuf, du 19 décembre 1519. Reconnoissance (par procureur). (Liasse de Coursac).

 

 

Fol. 75 r°

Extraits des Bulletins de Garampi concernant Guy de Castelnau

Archives du Vatican

 

1511. 12 decembris. Guido de Castronovo, elect. Petrag. provis. 3 non. febr. an. 9, Jul. II, obl. flor. 2500. (Obl., C.A., p. 112).

 

1511. 12 decembris. Guido de Castronovo, episcopus Petrag. provis. de monasteriis Bonevallis, cisterc. ord., Ruth. dioc., ac de Mauritio, ord. sti Bened., Sti Flori dioc., 3 non. decembr., an. 9, Jul. II, obt. pro primo flor. 700 et pro alio 200. (Obl., C.A., p. 113).

 

1511. 12 decembr., Guido de Castronovo, electus Petrag., prov. 3 non. decembr., an. 9, obl. flor. 2500. (S.C., II, pag. 26).

 

Pro Guidone Petrag. episcopo, et rectore parrochialis

 

 

Fol. 75 v°

S. Martini confirmatio concordia super decimis. (A.B., Leo. X, 2, t. 6, p. 319).

 

Pro Guidone Petrag. electo, retentio Sti Flor. (A.B., Jul. II, 9, t. 14, p. 209).

 

Pro Guidone Petrag. electo, retentio Ruthenen. (A.B., Jul. II, 9, t. 14, p. 209).

 

Guido de Castronovo fit episcopus Petrag. per obitum. Pro eodem absolutio. (A.B., Jul. II, 9, t. 14, p. 206, 208).

 

Pro Guidone nuper episcopo Petrag. super mensa et abbatia Petrag. causa cessionis. (A.B., Adr. VI, I, t. 25, p. 11).

 

Pro Guidone, nuper Petrag. episcopo, pensio super monasterio S. Flori. (A.B., Adr. VI, I, t. 25, p. 93).

 

 

Fol. 76 r°

1523-1524

Jacques de Castelnau, évêque de Périgueux

 

 

Fol. 77 r°

22 décembre 1522

Archives du Vatican, reg. Hadr. VI, I, t. 25, fol. 5

 

Jacobus Mauricius de Castronovo fit episcopus Petrag. per cessionem. Datum apud Stum Petrum, anno Incarnationis Dominice 1522, undecimo kal. januarii, anno primo.

La bulle a pour adresse, dilecto filio Jacobo Mauricio de Castronovo, electo petrag. Le pape dit d’abord qu’il avoit réservé à sa disposition de toutes les églises, comme à l’ordinaire, puis, il ajoute, post modum vero ecclesia Petrag. ex eo quod venerabilis frater noster Guido episcopus nuper Petrag. regimen et administrationem illius, cui nunc preerat, in manibus nostris sponte et libere cessit &c. Demum ad te, canonicum Cathurcen., baccalarium in decretis, in presbiteratus ordine constitutum, pro quo carissimus in Christo filius noster Franciscus Francorum rex illustris, super hoc per suas litteras humiliter supplicavit &c. (il n’est pas parlé de nobilitate generis).

 

Ib. fol. 8

Pro eadem absolutio. Même date.

 

Ib. fol. 8 v° et 9

Pro Jacobo Mauricio, Petrag. electo, retentio canonicatus Caturcen. nonobstante defectu natalium.
Datum Rome, apud Stum Petrum, anno Inc. Dominice 1522, XI kal. januarii, anno primo.

 

Le pape dit ... ac tecum, super quo antea, ut acceperamus, super defectu natalium quem pateris, de presbitero, ex nobili etiam baronum genere procreatus genitus et soluta, ut ea nonobstan. &c. qu’il pouvoit posséder plusieurs bénéfices &c. et spécifie le canonicat de Cahors.

 

 

Fol. 77 v°

16 mars 1522

Archives du Vatican, reg. Hadr. VI, I, t. 25, fol. 88

 

Pro Joanne Mauricio electo Petrag., monasterium Sti Flori, absolutio commissio et dispensatio super defectu natalium.

C’est le monastère Sti Petri de Mauricio (en marge: mot retouché. Voir si ce ne seroit pas de Mauriaco), ordre de saint Benoit, dioc. de St Flour. Le pape le lui confère, et permet de posséder en même tems l’évêché de Périgueux et un canonicat et une prébende dans l’église de Cahors.

Datum Rome, apud Stum Petrum, l’an 1522, le 17 des cal. d’avril.

Les 3 pièces suivantes sont de même date.

Il étoit fils d’un prêtre et d’une personne libre, et ce prêtre étoit issu d’une race de barons.

 

 

Fol. 78 r°

5 octobre 1523

Extrait d'un registre de la Maison de ville de Périgueux

 

Le 5 octobre 1523, révérend père Jacques-Mourisse, abbé de Castelnau, évêque de Périgueux, fut venu pour faire sa 1ère entrée en la ville, et étant de front ... par devant le ponlevis de la ville, appellé de Tournepiche, se sont apparus pardevant luy noble maitre Jean Dupuy, licentié, seigneur de la Forest, maire et autres consuls, lequel Dupuy, maire, fit et remontra audit Sr. évêque, pour et au nom de la communauté, [que] ledit évêque devoit jurer et prêter le serment de fidélité auxdits maire et consuls, comme ont fait ses prédécesseurs. Lequel Sr. évêque a fait réponce que de ce il avoit été averty par aucuns de ses serviteurs et officiers; ce qu’il fit tout incontinant, tenant le sindic de ladite villet, le livre missel ouvert, et croix pardessus a juré ledit Sr. évêque sur ladite croix et teigitur, garder et tenir ledit contenu, et narré promettre le tout tenir et garder.

 

 

Fol. 79 r°

Jacques de Castelnau

Le clergé de France, par M. l'abbé du Tems, t. 2, p. 594

 

Jacques de Castelnau (2) parent du précédent, fit son entrée le 5 octobre 1523, et mourut le 10 août 1524. Pierre Ruffis ou Roux, curé de Montagret, fonda cette année, une chapelle attenante à l’église de St Front, sous le titre de saint Jean-Baptiste.

 

(2) Dupuy l’appelle Jacques Murisse de Castelnau.

 

 

Fol. 80 r°

LXIV. Jacobus

Gall. chr., t. 2, col. 1483, episc. Petrocor.

 

Jacobus de Castelnau, superioris agnatus, ei successor datur, et an. 1523, 5 octobr. civitatem solito apparatu invehitur. Decessit anno 1524, die s. Laurentii, 10 augusti.

 

 

Fol. 81 r°

Extraits des Bulletins de Garampi concernant Jacques de Castelnau

Archives du Vatican

 

1522. 22 decembr., Jacobus de Castronovo fit episcopus Petrag. (Cons., 108, p. 91).

 

1523. 3 febr., Jacobus electus Petrag. solvit. (S.C., 31, p. 96).

 

Jacobus-Mauritius de Castronovo fit episcopus Petrag. per cessionem. Pro eadem absolutio. (A.B., Adr. VI, I, tom. 25, p. 5).

 

Pro Jacobo Mauricio, Petrag. electo retentio canonicatus Caturc., non obstan. defectu natalium. (A.B., Adr. VI, I, tom. 25, p. 9).

 

Pro Johanne Mauritio Petrag. electo, monasterium Sti Flori, absolutio, commissio et dispensatio, super defectu natalium. (A.B., Adr. VI, I, t. 25, p. 88, 92).

 

 

Fol. 82 r°

1524-1532

Jean de Plas, évêque de Périgueux

 

 

Fol. 83 r°

1524

Lettre de François I à M. de La Douze

Archives de la Maison de La Douze

 

Mr. de La Douze, parce que je désire que Mr. Jehan de Planis, mon conseiller en mon grant conseil soit et demeure pourveu de l’evesché de Périgueux à présent vaquant par le trépas de feu Me. Jaques de Castelnau, tant en faveur de ses vertus et mérites, que des bons  et agréables services qu’il m’a de lontems faits en maintes manieres, à cette cause je vous prie que vous veuillez trouver au jour de l’élection préfixe, tenir main et vous employer envers les chanoines et chapitre de l’église dudit Périgueux, de sorte qu’ils veuillent élire unanimement et d’un accord pour leur futur évêque ledit de Planis et non autre suivant notre vouloir et intention, et en ce fesant vous nous ferez plaisir et service fort agréable, et à Dieu monsr. de La Douze, qui vous aye en sa garde. Escript à Aix le 4 jour d’octobre.

Signé Françoys. Et plus bas, de Neufville.

 

 

Fol. 84 r°

23 avril 1525

Entrée solemnelle de Jean de Plas, évêque de Périgueux

Archives du chapitre de Périgueux, extrait du livre pater, fol. 45

 

Le 23 avril 1525, jour de saint George martir, entrée de révérend père en Dieu, dominus dominus Joannes de Planis, évêque de Périgueux, accompagné des abbés de Faise, ordre de Citeaux, de Chancelade, ordre de saint Augustin, de Castris, du même ordre, de Terrasson, ordre de saint Benoit, necnon egregiis viris dominis et magistris François de Belcier, président, Pierre de Bocheri, procureur général au parlement de Bordeaux, Raymond Fayardi, judice majore, Jean de Podio, avocat, Jean Hamelin, procureur du roi en la sénéchaussée de Périgord, Hélie de Merulo, maire de la ville de Périgueux, et nobles hommes Jean de Cermet, seigneur dudit lieu et de La Mothe, Jean d’Abzaco, chevalier, seigneur de La Douze et de Vernhio, les seigneurs de Vilhac, du Dohet, de La Folhade, et plusieurs autres nobles et notables personnes. Lorsqu’il fut sorti de la maison abbatiale, ... ipseque reverendus, hora 7a de mane ejusdem diei, iter applicavit ad ecclesiam Sti Petri Lanes, in sequendo morem et consuetudinem predecessorum suorum, ... Descendit de super mulam in qua ascenderat, quam mulam nobilis Petrus de Abzaco, filius dicti domini Johannis militis domini de La Doza, accepit, tamquam pertinentem eidem de Abzaco patri, et ex jussu ipsius, utendo jure suo, prout asserebat. Il trouva dans l’église de St Pierre Lanès, vénérables hommes Mres Raimond Tricardi, licentié, conseiller du roy au parlement de Bordeaux, et Jean Asini, chanoine de la cathédrale, ... Les 4 barons y sont nommés, François de Burdelia, baron dudit lieu, François de Marolhio, baron dudit lieu, Jean de Gontault, alias de Biron, baron dudit lieu, et Geofroy de Beynac, baron dudit lieu. Le baron de Bourdeille comparut en personne, et les autres par procureurs, savoir honorables hommes Mres Hélie

 

 

Fol. 84 v°

André et Aredius de Podio Reynier pour le baron de Mareuil, Guido Durandi pour celui de Beynac, et personne comparut pour le baron de Biron. Il y eut des querelles comme à l’ordinaire, pour la préséance, &c. ... On choisit à la place des barons, pour porter l’évêque, noble Hélie de Martes (en marge: al. de Martres), seigneur de la maison appellée de Périgort, [Annet de Fayolle] (déchiré), seigneur de l’Enclave et de St Martial de Ribeyraco, et Jacques Aytz, seigneur de Maymino et de La Folhade, qui avec le baron de Bourdeille, l’intronisèrent. Quand ils furent arrivés à la cathédrale, ils trouvèrent vénérables hommes Mres Geofroy de Pompadorio, Antoine Mace, Pierre Robberti, Jean de Pratis, chantre, Raymond Tricardi, archidiacre de Bergerac, Jean Tibbaudi, ecolatre (scolasticus), Denis de La Cassanha, protonotaire, Jean Aznii, Pierre Tricardi, Hélie de Laurière, François Columberii, Bernard de Laurière, et Jacques de Pratis, chanoines de ladite église cathédrale, et Joachim de Marolhio, prieur commendataire du prieuré du Peyrat, ordre de saint Augustin, ... Les autres cérémonies comme à l’ordinaire. Acte reçu par Guido Peyrati, notaire et Ste. [de] Bosco. (Extrait du livre pater de la cathédrale, fol. 45 et suiv.).

 

 

Fol. 85 r°

23 février 1528

Archives de l'hôtel de ville de Périgueux

 

En 1526 y eut procès entre l’évêque et la communauté de Périgueux. L’évêque, ou son procureur soutenoit qu’étant seigneur de sa maison épiscopale et de plusieurs biens assis tout autour et dans la cité, il devoit jouir des honneurs y attachés, qu’il avoit dans la ville ses prisons, et le droit de faire justice de ses sujets delinquans; et que cependant depuis peu, les officiers de ladite communauté avoient troublé ledit évêque dans l’exercice de ladite justice; qu’ils vouloient les forcer [les évêques] de mener leurs prisonniers dans les prisons du consulat, comme n’aguères pour un coupable, condamné à être battu et fustigé; l’avoient voulu faire et traduire dans lesdites prisons, pour de là le faire punir.

En conséquence de ces plaintes est un appointement du sénéchal, qui ordonne aux consuls de justifier leurs droits respectifs. Les maire

 

 

Fol. 85 v°

et consuls dans un autre acte disent au contraire que quand les évêques ont exercé cette jurisdiction, c’étoit par leur permission, étant seuls seigneurs de la ville, que de toute ancienneté ils jouissent du droit de faire emprisonnet toutes personnes, prêtres, clercs, ou laics, et qu’ensuite si le cas appartenoit, à la connoissance dudit évêque, on lui renvoyoit lesdits prêtres.

L’acte est de 1528. Et ordre à l’évêque de comparoitre pour répondre devant Antoine de Montpezat, sénéchal, qui signe l’acte, de Périgueux, du 23 février 1528 (v. st.).

 

 

Fol. 86 r°

1529

Note sur le sceau de Jean de Plas

 

Mr. Beaudeau, dans ses extraits des archives de Ste Claire, rapporte ainsi les armes de Plas.

Planis (évêque de Périgueux), son sceau est dans un acte de 1529. Ses armoiries sont barrèes de cinq pièces.

 

 

Fol. 87 r°

5 novembre 1530

Archives de la Maison de ville de Périgueux

 

Le 5 novembre 1530. Nouvelles disputes entre l’évêque et la communauté de Périgueux, qui avoit voulu s’emparer d’un malfaiteur dans la propre maison dudit évêque, quoique indépendante et ne relevant de personne que de lui-même; et par conséquent lui seul devoit faire justice des excès ou méfaits commis dans sa jurisdiction.

 

 

Fol. 88 r°

1530

Note

 

Annet de Plas (de Planis) abbé de La Couronne, ordre de saint Augustin, au diocèse d’Angoulême, conseiller du roi, étoit vicaire général de Jean de Plas, évêque de Périgueux.

Ce fut lui qui, d’après la commission du légat, fit faire une enquête, pour constater la parenté qui étoit entre Bertrand d’Abzac, seigneur de Bellegarde et Marguerite de Thibault, pour obtenir la dispense pour leur mariage. (Voy. d’Abzac de Bellegarde).

 

 

Fol. 89 r°

Extraits de différens actes concernant Jean de Plas, évêque de Périgueux

 

1526. 5 septembre. Acte d’un procureur de Jean de Planis, évêque de Périgueux, 5 septembre 1526. (registre de Yasse, notaire, fol. 158).

 

1527. 21 avril. Jean de Planis, évêque de Périgueux. (extrait du registre des provisions des cures du diocèse, fol. 1).

 

1527. 28 octobre. Jean de Planis, évêque de Périgueux. (Terrier des reconnoissances pour Guy de Castelnau).

 

1529. 9 août. Transaction entre Jean de Planis, évêque de Périgueux, et François de Chaumont, abbé de l’église collégiale et séculière de St Astier et ses chanoines, entre les mains de Bertrand Arnaud de La Faye, protonotaire apostolique, abbé de Terrasson, diocèse de Sarlat, et André Macé, théologal de la cathédrale de Périgueux. Il y est principalement réglé que l’évêque de Périgueux n’aura sur le chapitre de St Astier de jurisdiction, que comme il en a sur celui de la cathédrale, avec cette modification, que cette exemption ne peut avoir lieu que pour le nombre de 36 personnes, abbé, chanoines et habitués du choeur de l’église de St Astier; que l’évêque pourra faire la visite de l’église de St Astier, et celles qui lui sont unies &c. Acta in castro Montis Incisi, 9 août 1529. (Ib., liasse du chapitre).

 

1529. 25 janvier (v. st.). Jean de Planis, évêque de Périgueux (absent). Reconnoissance reçue en son nom, par noble Jean de Tessières, seigneur de Marsons, son maître d’hôtel, 15 janvier 1529 (v. st.). (Liasse d’Agonac).

 

1530. 3 may. Jean de Planis, évêque de Périgueux. (Terrier des reconnoissances pour Guy de Castelnau).

 

 

Fol. 90 r°

Jean IV de Plas, évêque de Périgueux

Le clergé de France, par M. l'abbé du Tems, t. 2, p. 594

 

Jean IV de Plas étoit fils d’Antoine, seigneur de Plas dans le Quercy, et de Marie de Miramont. Il fut nommé évêque de Périgueux par François I, le 10 novembre 1524, et fit son entrée solemnelle le 23 avril 1525, porté en la manière accoûtumée par les barons de Bourdeilles, de Mareuil, de Biron et de Bénac. Ce prélat nomma en 1526, Jean Ganéoti, notaire apostolique, pour informer de la vie, des moeurs et des miracles du cardinal de Bourdeilles; 14 ou 15 témoins furent entendus, et quoique l’enquête fut concluante, la canonisation de cet illustre cardinal n’a point été poursuivie. Le chapitre de St Front céda en 1530, aux maire et consuls, la justice de la vigerie sous la condition de l’hommage-lige, et du payement de 3 florins d’or, lorsque la fête de saint Sillain ou Sylvain, martyr, tomberoit le dimanche. Un semblable hommage devoit être

 

 

Fol. 90 v°

prêté pour la justice de cellarier, lorsque la fête de saint Front tomberoit le dimanche. Cette justice avoit été vendue en 1484, pour 800 l. Le roi en avoit achété un partie dès 1336. Jean bâtit un château de son nom sur les frontières du Périgord et du Limousin. Il passa au siège de Bazas en 1532.

 

 

Fol. 91 r°

LXV. Johannes III

Gall. chr., t. 2, col. 1483, episc. Petrocor.

 

Johannes de Planis ex dioecesi Tutelensi oriundus, ubi gens de Plas ab antiquo nobilis est; aliis ex familia de Plas in Lemovicensi; aliis denique ex Antonio domino de Plas in pago Cadurcensi et Maria de Miramont natus, doctor in utroque jure, et in academia Pictav. antecessor, designatur episcopus Petragor. a rege Francisco I, anno 1524, 10 novembr. Urbem solemni pompa ingressus est 23 april. 1525, comitantibus quatuor baronibus Petrocorensibus, Burdelia, Mareoli, Bironii et Benaci, ex instrumento cui subscripsere Guido Peyrati, et G. de Besco, in libro cui titulus pater, fol. 47. Anno 1526, rescriptum dedit, quo jubebat inquiri de vitae sanctimonia decessoris sui Eliae cardinalis. Facta est inquisitio satagente ac promovente imprimis Johanne de Burdelia, protonotario apostolico.

Castrum de Planis aedificavit ante annum 1532, quo translatus est ad sedem Vasatensem, facta cum Fulcaldo de Bonneval permutatione.

 

 

Fol. 92 r°

Jean de Plas

Dict. de la noblesse par La Chesnaie des Bois, tom. II, pag. 348

 

Jean de Plas, second fils de Antoine de Plas, chevalier, seigneur dudit lieu, et de Marie de Miramont, fut d’abord conseiller au grand conseil, par provisions du 7 mai 1508, dont il prêta serment entre les mains du chancelier le 11 du même mois. Le roi lui accorda des lettres, données à Crémieu pour être payé de ses gages, ayant été envoyé en ambassade en Ecosse. Il fut nommé, le 10 novembre 1524, à l’évêché de Périgueux qu’il permuta en 1532, pour celui de Bazas, et le prieuré de Layrac; se démit de son évêché en faveur d’Annet, son frère; mourut au château de Plas, en Limousin, l’an 1554, et fut inhumé à Curemonte dans le tombeau de ses ancêtres.

 

XLVIII. Johannes IV

Gall. chr., nov., t. 1, col. 1209, episc. Vasatenses

 

Johannes de Planis, doctor in utroque jure et antecessor in academia Pictaviensi, erat ex diocesi Tutelensi oriundus, ubi gens de Plas nobilitate fuit et est spectibilis; factus episcopus Petragoricensis, translatus est ad sedem Vasatensem anno 1532, facta cum Fulcaldo de Bonneval permutatione. Anno 1535, die 20 octobris, contulit ecclesiam de Brana, ex Silvae Majoris tabulis. In tabulario domus publicae urbis Montalbanensis, Johannes de Planis missus est a rege in Aquitaniam (la Guyenne) ad quartam partem salis colligendam, litteris datis 10 decembris anni 1557. Adhuc sedebat anno 1543, quo circiter anno cessit in gratiam fratris sui. Johannes legatum fuisse regis christianissimi de Angliae regem lego in animadversionibus doctorum canonicorum Vasatensium.

 

 

Fol. 93 r°

Extraits des Bulletins de Garampi concernant Jean de Plas, évêque de Bazas

Archives du Vatican

 

1531. Joannes fit episcopus Vasaten. per cessionem. (A.B., Cl. VII, 8, t. 105, ab. u. l., p. 274, 275).

.... De Planis, fit episcopus Vasaten. per cessionem. Pro Joanne, nuper episcopo Vasat. pensio Vasaten. (A.B., Paul. 3, lib. 8, de prov. prel., p. 121, 124).

1531. 26 aug. Joannes de Planis, episcopus Vasat. solvit. (S.C., 31, p. 203).

Pridie nonas aug., an. 8, Joannes episcopus, obl. flor. 600. (26 aug. 1531). (S.C., 14, p. 16).

1544. 26 octobr. Annetus de Planis fit episcopus Vasat., per cessionem Joannis de Planis. (Cons., 108, p. 382).

 

 

Fol. 93 v°

1554. Jo. episcopus Vasaten. cessit prioratui. (t. 53, Bullar., Jul. III, p. 39).

 

N.B. La bulle par laquelle le pape Clément VII transfert Jean de Plas à l’évêché de Bazas, est datée ainsi: Datum Rome apud Stum Petrum, anno 1531, pridie nonas aug. (4 août), anno 8°. (Clem. 7, t. 105, p. 2).

 

La bulle cotée Jo. episcopus Vasat. cessit prioratui, est datée ainsi: Datum Rome, apud Stum Petrum, anno 1554, 17 cal. maii (15 avril), anno quinto. Par cette bulle, le pape Jules 3 confère en commende à François de Foix (de Fuxo), clerc du diocèse de Bordeaux, le prieuré de St Martin de Layraco, ordre de Cluni, diocèse de Condom, vacant par la démission de Jean de Planis, évêque de Bazas. A la vérité, Bertrand Fabri en avoit été pourvû, mais il en fut dépouillé par le pape à raison de son incapacité et inhabileté, ex certis pactis et conventionibus illicitis et symoniacis inter Johannem episcopum et Bertrandum predictos.

Na. Il n’est pas dit si Jean de Plas vivoit encore alors (1554), ou s’il est seulement rappellé.

 

 

Fol. 94 r°

Extraits des Bulletins de Garampi concernant Jean de Plas, évêque de Périgueux

Archives du Vatican

 

1526. Joannes de Planis episcopus Petrag. (Wading., XIV, 353).

 

 

Fol. 95 r°

1532-1540

Foucaud de Bonneval, évêque de Périgueux

 

 

Fol. 96 r°

Extraits de différens actes concernant Foucaud de Bonneval, évêque de Périgueux

Archives de l'évêché de Périgueux

 

1531. 1 janvier (v. st.). Entrée solemnelle de Mr de Focault de Bonneval, évêque de Périgueux. C’est un acte en faveur du privilège de la maison de La Douze, et semblable aux autres, déjà transcrits. Voici ce qu’il y a de différent.

Sachent tous présens et advenir que, comme aujourd’huy, 1 janvier 1531, r. p. en Dieu, messire Focault de Bounebal, évêque de Périgueux, en ensuivant la coutume de ses antécesseurs évêques, qui ont été le temps passé, au présent diocèse de Périgueux, et aussi son devoir et assignation sur ce faite, et sortant de l’église collégiale monseigneur saint Front de Périgueux; s’étant préparé et mis en devoir d’aller faire son entrée nouvelle en la cité et église cathédrale dudit Périgueux; et pour ce faire étant monté sur une mule de poil brun, par devant luy, au devant la grande porte de ladite église collégiale de Périgueux, étant du costé et place nommée de La Claustre, s’est présenté et comparu, noble Pierre de La Douze, seigneur dudit lieu, de Reillac, de Vergh et Barriere, fils de feu Mre Jean de La Douze, chevalier, seigneur en son vivant desdits lieux, lequel a dit et exposé audit révérend, que à luy, comme seigneur de ladite maison de Barrière, &c. comme dans les autres actes.

Après le divin service, fait en pontifical en icelle église, ledit révérend, accompagné de Mres révérends pères en Dieu les évêques d’Autz (Auch) et de Sarlat, abbés de Chancellade, et Terrasson, juge mage et mère (F.B. lire maire) de Périgueux, &c. Après le diner, où le Sr de La Douze fit les fonctions de maistre d’houstel, il emporta tout le buffet &c., savoir une couppe d’or, une eyviere surdorée, dix grands plats d’argent, 13 plats moyens d’argent, 43 écuelles d’argent, 12 trancheurs d’argent, 3 salins, 3 eyvieres tout couverte, six taces, 2 bassins à laver les mains, tout d’argent, 2 flacons

 

 

Fol. 96 v°

d’argent, cousteaux, nappes, serviettes, et tous autres meubles et garniture de ladite table et buffet dudit seigneur évêque, luy présent, voyant et sachant et non contredisant, dont a été fait acte, &c. (ex authentico).

 

1531. 24 février (v. st.). Foucaut de Bonneval, évêque de Périgueux, nommé dans un acte. (registre des provisions des cures, fol. 1).

 

1532. 24 avril. Foucaud de Bonneval, évêque &c. (Ib. fol. 672).

 

1532. 4 mars (v. st.). Foucaut de Bonneval (Ib. fol. 1).

 

1532. 4 août. Focaldus de Bonavalle, Dei et sanctae sedis apostolicae gratia Petrag. episcopus, noverint universi ... quod cum quondam nobilis Johannes de Calvimonte, consiliarius regis in sua suprema parlamenti Burgigalae curia, ad dominus castrorum de Heremo et de Tursaco, Petrag. et Sarlat. dioecesum, certo sciret sacramentum altaris esse a Deo institutum tam ad salutem vivorum quam defunctorum, suum ultimum condendo testamentum, voluit et ordinavit, prout nobis constitit ex inspectione testamenti, quod post ejus decessum fundaretur ab ejus herede pro salute animae suae, parentum et amicorum suorum vicaria, sub nomine sanctorum Joannis Baptistae et evangelistae, cum onere celebrandi singulis hebdomadis 3 missas in capella sua de Plazaco, in qua inhumari voluit. Ensuite il assigne les revenus; ce que l’évêque dit avoir été exécuté par Jean de Calvimont miles, ac secundus presidens in suprema parlamenti Burdegalae curia, filius de haeres jam defuncti. Ensuite l’évêque Foucaut confirme la fondation du bénéfice, dont la présentation appartiendra aux héritiers du fondateur, et l’institution à l’évêque. La confirmation est faite in domo nostra episcopali, civitatis Petrag., an. 1532, 4 augusti. (Gr. terrier de Calvimonte, notaire, pour Plazac, à la fin).

 

1534. 11 may. Foucaud de Bonneval, évêque de Périgueux, 11 may 1534. (Registre des prov., fol. 122).

 

1534. 17 may. Foucaut de Bonneval, 17 may 1534. (Liasse de Coursac).

 

 

Fol. 97 r°

1534. Bulle du pape Paul III, de l’an 1534, III nonas novembr. qui érige Escoires en paroisse, démembrée de Bassillac, sur la demande de noble François de Ranconnet et Hélène d’Abzac de La Douze, &c. (Liasse de bulle érection de paroisses, chapelles, &c.).

 

1534. 11 mars (v. st.). Foucaud de Bonnavalle. (Registre des provisions, &c., fol. 146).

 

1537. 21 mars (v. st.). Foucaud de Bonneval, &c. (Ib., fol. 500).

 

1538. 22 mars (v. st.). Foucaut de Bonneval, &c. (Ib., fol. 672 r°).

 

1540. 12 mars (v. st.). Joannes Fabry episcopus Aurensis, suffraganeus reverendissimi in Christo patris et Domini, domini cardinalis de Gaddis, Sarlat. episcopi, donne les ordres à Sarlat 12 mars 1540. (Registre des insinuations sous Bouchard, &c.).

 

 

Fol. 98 r°

1531

Archives du Vatican, reg. Clem. VII, Ab urbe eversa, t. 106, fol. 31

 

Clemens &c., venerabili fratri Focaldo episcopo Petrag. salutem &c. Post modum vero ecclesia Petrag. ex eo quod ven. frater noster Jo. episcopus nuper Petrag. regimini et administrationi illius, cui tunc preerat, in manibus nostris sponte et libere cessit, &c. (Le pape rapelle la reserves des églises). Demum te, episcopum nuper Vasaten., consideratis &c. (pour lequel le roi François I lui avoit écrit). Illi ecclesie in episcopum preficimus et in pastorem &c. Datum Rome, apud Stum Petrum, anno 1531, pridie nonas augusti, anno octavo.

 

Archives du Vatican, reg. Clem. VII, Ab urbe eversa, t. 106, fol. 37 v°

 

Pro Focaldo Petrag. episcopo, retentio monasterii et pensionis super mensa episcopali Suessionen. Ce monastère est St Bartholomei de Benavento, ordre de saint Augustin, dioc. de Limoges, et la pension sur la manse épiscopale de Soissons est de 700 l. tournois. Datum Rome apud Sanctum Petrum, anno 1531, pridie nonas augusti.

 

Archives du Vatican, reg. Clem. VII, Ab urbe eversa, t. 92, fol. 161

 

Pro Focaldo Petrag. electo, pensio super mensa Vasaten. (même date).

 

Lorsque Foucaud de Bonneval se démit de l’évêché de Bazas, il se démit en même tems du prieuré de St Martin de Leyraco, ordre de Cluny, diocèse de Condom, qu’il avoit en commende. Le pape le nomma évêque de Périgueux, lui conserva le monastère de St Barthélémi de Benavento, et une pension annuelle de 700 l. tournois sur l’évêché de Soissons. Et par la présente bulle, il lui accorde en sus, une pension annuelle de 1000 l. tournois sur la manse épiscopale de Bazas.  (même date que les précédentes).

 

 

Fol. 99 r°

2 juillet 1534

Déclaration faite par Foucaud de Bonneval, évêque de Périgueux, pour la construction d'une fontaine

Archives de la Maison de ville de Périgueux

 

In urbe Petrag. existens et personaliter constitutus Focaldus de Bonavalle Petrag. episcopus, abbasque commendatarius ecclesiae secularis et collegiatae Sti Frontonis, necnon monasterii Sti Bartholomei de Benavento, sti Aug. [ordin] qui, gratis volens utilitati et commodo rei publ. consulere, tum maxime circa erectionem cujusdam utilissimi fontis urbis praedictae, quem non in jacturam quovismodo alicujus interesse praetendentes, et maxime urbis praedi. incolarum, sed potius ad ej. rei publ. utilitatem, ejus propriis stipendiis extrui et erigi voluit, cum tanto et majori quidem beneficio hujus urbis cives existimaverit esse dignos

 

 

Fol. 99 v°

volendo ... de ejus praedicta declaratione fieri instrumentum, in praesentia et testimon[...] nobilis Guillelmi de La Romagiere domini de Laxion, comitis Palatini. (pendet sigillum episcopi).

 

 

Fol. 100 r°

17 juillet 1540

Extrait du testament de Foucaud de Bonneval, évêque de Périgueux

Mss. de Baluze, 7 arm., paquet 1, n° 3

 

Testament de Foucaud de Bonneval, évêque de Périgueux, abbé de Bénévent, diocèse de Limoges; ordonne d’être enterré dans l’église de Périgueux; fait plusieurs legs à divers endroits; donne 500 l. (en marge: dans Moreri, on lit 550 l.) à Bénévent pour un anniversaire pareil à celui qui se célèbre dans cette abbaye pour feu son oncle Foucaud de St Germain; donne plusieurs choses à Antoinette sa soeur, dame de Linars; fait son héritier Gabriel, seigneur de Bonneval, son nepveu; et exécuteurs de son testament M. Geofroy de Pompadour, grand archidiacre de Périgueux, et conseiller du roy en sa cour de parlement de Bordeaux, et noble François Plazan, son nepveu, dit Bouchiat. Fait au Chasteau l’Evêque, le 17 juillet 1540.

 

 

Fol. 100 v°

Généalogie simplifiée de Foucaud de Bonneval

 

Foucaud de Bonneval étoit fils d’Antoine, seigneur de Bonneval et de Blanchefort, marié en 1471 à Marguerite de Foix, fille de Mathieu, comte de Comminges et de Catherine de Coaraze. Il avoit pour frères et soeurs:

1° Germain, seigneur de Bonneval et de Blanchefort, marié le &12 août 1505, avec Jeanne de Beaumont, fille d’Antoine seigneur de Bury et de Marie de Graville; il fut sénéchal et gouverneur du Limousin.

2° Foucaud, évêque &c.

3° Jean, chevalier de Rhodes.

4° Charles, évêque de Sarlat.

5° Guillaume, abbé de Solins.

6° Jean, seigneur du Theil, épousa le 20 octobre 1526, Françoise de Varie.

7° Antoinette, épousa en 1502, Pierre de Gaing, seigneur de Linars.

8° Louise, mariée avec Gilbert, seigneur d’Hautefort. (en marge: à vérifier).

 

En marge: Na. Cette filiation n’est pas exacte; voy. la généalogie de la maison de Bonneval dans Moreri, tome 2.

 

 

Fol. 101 r°

XLVII. Fucaldus

Gall. chr., t. 1, col. 1209, episc. Vasatenses

 

Fucaldus de Bonneval, Caroli episcopi Sarlatensis frater, permutationis gratia factus est, ex praesule Suessionensi, Vasatensis, anno 1528. Postea Petragoricensem obtinuit cathedram, permutatione quoque facta cum Johanne qui sequitur, anno 1532.

 

LXXVII. Fulcaudus

Gall. chr. nov. ed., t. IX, col. 376, episc. Suessionenses

 

Antonii Bonae Vallis dynastae filius Fulcaudus fratres habuit Carolum episcopum Sarlatensem, Germanum Lemovicensium proregem, tertiumque vicarium comitis Tendae in Provincia; ipse vero protonotarius apostolicus, abbas Beneventi et prior Aleiraci, nominatus a rege episcopus Lemovicensis circa annum 1510, minori suffragiorum numero victus est, quumque diu litigasset, cessit factus episcopus Suessionensis, per cessionem de qua supra 18 augusti 1513. Sedes tamen adhuc vacabat 28 aprilis 1514, si fides veteri instrumento Fontis-Ebraldi; regi fidel juravit Stampis, 30 augusti 1514, urbemque suam ingressus est 1 jan. 1514, ut post historicum tradunt Sammarthani, seu 1515, more gallicano, si sincerum instrumentum Fontis Ebraldi. Coram Francisco episcopo Andegavensi, Johanne Olivario abbate Sti Medardi et aliis, annuente Francisco I aperuit, 21 octobr. 1516, capsam in qua reposita sindon, in ecclesia S. Cornelii Compendiensis. Placitum curiae Parisiensis obtinuit 31 julii 1519; pro visitanda abbatia B.M.; hujus abbatissam benedixit anno 1523, in die purificationis; permutatione facta, transiit ad ecclesiam Vasatensem, an. 1528, et post ad Petracoricensem an. 1532, ut diximus, tom. I, col. 1209, et tom. II, col. 537, 620 et 1483.

 

 

Fol. 102 r°

LXXVII. Fulcaudus

Gall. chr., t. IX, col. 376, episc. Suession.

 

Antonii Bone Vallis dynastae filius Fulcaudus, fratres habuit Carolum episcopum Sarlatensem, Germanum Lemovicensem proregem, tertiumque vicarium comitis Tendae in Provinciae; ipse vero protonotarius apostolicus, abbas Beneventi et prior Aleiraci, nominatus a rege episcopus Lemovicensis circa annum 1510, minori suffragiorum numero victus est, quumque diu litigasset, cessit, factus episcopus Suessionensis per cessionem de qua supra 18 augusti 1513. Sedes tamen adhuc vacabat 28 aprilis 1514, si fides veteri instrumento Fontis Ebraldi. Regi fidem juravit Stampis, 30 augusti 1514, urbemque suam ingressus est 1 januarii 1514, ut post historicum tradunt Sammarthani, seu 1515, more gallicano, si sincerum intrumentum Fontis Ebraldi. Coram Francisco episcopo Andegavensi, Johanne Olivario, abbate S. Medardi et aliis, annuente Francisco I aperuit 21 octobr.

 

 

Fol. 102 v°

1516. Capsam in qua reposita sindon in ecclesiae S. Cornelii Compendiensis. Placitum curiae Parisiensis obtinuit 31 julii 1519, pro visitanda abbatia B. M. Hujus abbatissam benedixit anno 1523, in die purificationis. Permutatione facta transiit ad ecclesiam Vasatensem an. 1528; et post ad Petracorisencem, an. 1532, ut diximus tom. 1, col. 1209, et tom. 2, col. 537, 620 et 1483.

 

 

Fol. 103 r°

Bulletins du cardinal Garampi, sur Foucaud de Bonneval,

successivement évêque de Limoges, de Soissons, de Bazas et de Périgueux

Archives du Vatican

 

1° Limoges

 

[...] Foucaldus fit episcopus Lemovic. per obitum (Johannis) (A.B. Jul. II, t. 13, p. 43, 44).

Pro eodem absolutio et retentio Lemovicen. (A.B. Jul. II, t. 13, p. 45).

[...] Pro Foucaldo, Lemovicen. electo, retentio Baiocen. et Bituric. (A.B. Jul. II, t. 13, p. 45).

Pro Foucaldo, Lemovic., electio retentio Parisien. (A.B. Jul. II, t. 13, p. 45).

1511. 22 mart. Foucaldus, electus Lemovicen. provisus IV kal. martii, anno 8, Julii II, obl. flor. 1600. (Obl. C., p. 80).

1511. 22 mar. Foucaldus, seu Foulcaldus, electus Lemovicen., provisus 4 cal. mar. an. 8, obl. flor. 1600. (S.C. II, pag. 4).

1511. Foucaldus de Bonavalle, electus Lemov. solv. (R.C., 762, pag. 20).

1511. Forchaldus, electus Lemovicen. (R.C., 762, p. 56).

1511. Lemovicen. episcopus. (Mans. V, pag. 360).

 

La bulle du pape Jules II en faveur de Foucaud de Bonneval est ainsi datée: Datum Ravenne, anno Incarnationis Dominice, millesimo quingentesimo decimo, IV kalend. martii (26 februarii 1510) et voici comment ce prélat est qualifié: Demum ad te, archidiaconum Exonien. in ecclesia Baiocen., notarium nostrum, de nobili ac militari baronum genere ex utroque parente procreatum, in presbiteratus ordine constitutum &c.

Nous apprenons par une autre bulle, de même date, qu’il possédoit aussi dans le même tems, l’archiprêtré rural de Loudonio (ou Londonio), l’église paroissiale de Cossaco, les prieurés de Nontronio, et de Ruffiaco Castri, ordre de saint Benoît, diocèse de Limoges et de Bourges; il avoit en outre canonicatum et prebendam ecclesie Sancte Capelle regalis palatii Parisien., ex concessione et dispensatione apostolica.

 

 

Fol. 103 v°

2° Soissons

 

1514. IX septembris. Foucaldus, episcopus Suessionen., provisus 15 cal. septembris (18 augusti), an. 2° Leon X, per resignationem Claudii episcopi, et per cessionem Guillelmi Cornet et Bernardini de Vandray, obtulit flor. 2400. (Obl. C.A., pag. 60...).

Habuit bullam juris devoluti, sub eadem data, et bullam pensionis duc. 400, pro Bernardino cedente.

1514. Foucaldus fit episcopus Suessionen. per cessionem. Pro eadem absolutio. (A.B., Leon X, I, t. 49, p. 155, 156).

1514. 9 septembr. Foucaldus episcopus Suession. pro visus 15 cal. septembr., an. 2, obl. flor. 2400. (S.C., 12, p. 60).

Claudius dicitur resignasse.

Pro Foucaldo Suession. episcopo, retentio parrochialis. (A.B., Leon. X., I, t. 49, p. 159).

Pro Foucaldo Suession. episcopo, pensio super mensa Lemovicen. (A.B., Leon. X, 2°, t. 13, pag. 302).

1517. Pensio flor. 800, super mensa Lemovicen. pro Focaldo de Bonavalle, episcopo Suession. (Obl., C.A., p. 48 ou 98).

1528. 1 julii, Foucaldus fit episcopus Vasaten. per cessionem Simphoriani (Cons., 108, p. 183).

 

Foucaud de Bonneval avoit pour prédécesseur à Soissons, Claude de Lovanio. Il fut pourvû de cet évêché le 18 août 1514, et fut transféré à Bazas, le 1er juillet 1528. Par conséquent il posséda l’évêché de Soissons, 13 ans, 10 mois et 12 jours.

 

 

Fol. 104 r°

3° Bazas

 

1528. 1 julii, Foucaldus fit episcopus Vasaten., per cessionem Simphoriani. (Cons., 108, p. 183).

Foucaldus fit Vasaten. episcopus per cessionem. (A.B., Clem. VII, 5, t. 26, ab urbe eversa, pag. 137, 140).

 

Pro Foucaldo Vasaten. episcopo, pensio super mensa Suessionen. (A.B., Clem. VII, 5, t. 37, p. 102).

 

Pro Foucaldo Vasaten. episcopo, retentio simplicium Lemov. (A.B., Clem. VII, 5, t. 26, p. 140).

 

Pro Foucaldo Vasaten. episcopo, retentio simplicium Cenomanen. (A.B., Clem. VII, 5, t. 26, p. 140).

 

1528. 12 julii, Foucaldus, episcopus Vasat. solvit. (S.C., 31, p. 173).

 

Pro Foucaldo, Vasaten. episcopo, commissio Vasaten. vigore appellationis (A.B., Cl. VII, 6, t. 26, ab urbe eversa, p. 285).

 

1531. Focaldus Vasaten. episcopus, transfertur ad ecclesiam Petrag. (A.B., Clem. VII, 8, tom. 106, ab urbe eversa, p. 31, 32, 36).

 

 

Foucaud de Bonneval a été évêque de Bazas, depuis le 1er juillet 1528 juqsqu’au 4 août 1531, ce qui fait 3 ans, 1 mois et 4 jours.

 

Récapitulation.

1° de Limoges: 4 ans, 6 mois, 23 jours.

2° de Soissons: 13 ans, 10 mois, 12 jours.

3° de Bazas: 3 ans, 1 mois, 4 jours.

4° de Périgueux: environ 9 ans.

 

Foucaud de Bonneval ne jouit pas paisiblement de l’évêché de Limoges, car la possession lui en fut disputée par François de Barthon de Monbas, et il y eut entr’eux un long procès.

 

 

Fol. 105 r°

Bulletins de Garampi, Archives du Vatican

 

1531. 4 aug. Focaldus episcopus Vasaten. ad Petragor. transl. (Cons., 108, p. 218).

 

1531. 26 aug. Focaldus episcopus Petrag. solvit. (S.C., 31, pag. 203).

 

Pridie non. aug., anno 8°, Focauldus (infra Focaudus) episcopus Petrag. obl. flor. 2500, 26 aug. 1531. (S.C. 14, pag. 16).

 

Petragoricen. Focaldo episcopo de eadem ecclesia. (Cl. VII, t. 171, p. 87).

 

Focaldus Vasaten. episcopus tranfertur ad ecclesiam Petrag. per cessionem regiminis. (A.B., Cl. VII, 8, tom. 106, ab urbe eversa, p. 31, 32, 36).

 

 

Fol. 105 v°

Pro Focaldo Petrag. episcopo, retentio monasterii et pensionis super mensa episcopali Suessionen. (A.B., Cl. VII, 8, tom. 106, ab urbe eversa, p. 37).

 

Pro Focaldo Petrag. electo, pensio super mensa Vasaten. (A.B., Cl. VII, 8, tom. 92, ab urbe eversa, p. 161).

 

Pro Focaldo Petrag. episcopo, retentio monasterii ord. s. Aug. et pensionis super mensa Suessionen. (A.B., Cl. VII, 8, t. 106, ab urbe eversa, p. 37).

 

 

Fol. 106 r°

1540-1541

Claude de Longwy, cardinal de Givry,

administrateur de l'évêché de Périgueux

 

 

Fol. 107 r°

Extraits de différens actes concernant le cardinal de Givry, administrateur de l'évêché de Périgueux

Archives de l’évêché de Périgueux.

 

Il y a plusieurs visa ou dimissoires donnés à des poitevins par les vicaires généraux de Claude de Givry, cardinal du titre de Ste Agnès, toujours appellé administrateur perpétuel de l’église et évêché de Poictiers (et jamais de Périgueux). (Registre des provisions depuis 1519 jusqu’en 1583, fol. 159, 161 &c.).

Je soupçonne que les vicaires généraux de Périgueux faisoient venir les prêtres de Poitiers, pour le diocèse de Périgueux.

1551 (suivant Mr. Leydet) (en marge: Je crois qu’il y a erreur de datte, et qu’il faut 1541, parce que le 8 juin 1551, Geofroi de Pompadour étoit évêque de Périgueux). 8 juin. Claudius tituli Sanctae Agnetis in Agone de urbe, sacro sanctae Romanae ecclesiae presbyter cardinalis, vulgo de Givry, nuncupatus, episcopus et dux Lingonensis, per Franciae, et perpetuus administrator ecclesiae et episcopatus Petragor. (Lettres dimiss.). Datum Petragoris 8 juin 1551 (ou plutôt 1541; ex me).

En marge: d’ailleurs l’acte qui, dans le registre précède immédiatement celui-ci, est du 12 mars 1540 (v. st.).

 

 

Fol. 108 r°

LXXI. Claudius

Gall. chr. Nov., t. 10, col. 1206, episcopi Ambian.

 

De Claudio pluries quoque jam egimus: cardinalis enim de Givry dictus, fuit episcopus Matisconensis, Lingonensis, Petragoricensis et Pictaviensis, abbas Sti Benigni et Sancti Stephani Divionensis, necnon et pluteriarum denique administrator Ambianensis, hujus ecclesiae possessionem iniit 13 octob. 1540. Et 1 febr. solvit centum scuta pro capsa. An. 1545 ineunte, mensem februario, Carolum a Lotharingia, archiepiscopum Remensem consecravit in castro de Joinville. Cessit anno eodem, episcopatum Ambianensem, quem per suffraganeum Johannem Le Doulx ex monacho Sti Fulciani episcopum Ebronensem administraverat. Obiit Mussiaci apud Lingonas, V idus augusti 1561.

 

XCII. Claudius

Gall. chr., t. 4, col. 634-635, episcopi Lingonenses

 

Claudius de Longovico, dictus cardinalis de Givry, origine Sequanus (aiunt Sammarthani) ex nobili prosapia oriundus, patrem habuit Philippum de Longvy dominum de Pagni, de Givri et de Longe-Pierre; matrem Johannam de Bauffremont, et ut asserit r. p. Simplicianus eorum primogenitus fuit clero addictus, fuit primo canonicus, archidiaconus, et abdicante patruo, episcopus Matisconensis an. 1513; Abbas Pultariensis, 1517; S. Stephani Divionensis, 1529; S. Benigni in eadem civitate, 1541; thesaurarius S. Martini Turonensis, administrator episcopatum Petragoricensis 1540; Ambianensis eodem anno, et Pictaviensis, cujus urbem ingressus est 1541; a Clemente VII, papa creatus anno 1533, 7 novembris, cardinalis tituli S. Agnetis in Agone, ac sanctae Romanae ecclesiae archipresbyter, apud Onuphrium, Ciaconium et Petramellarium; qui titulus

 

 

Fol. 108 v°

S. Agnetis in circo Agonali a Leone X fuit institutus, de quo pancirolus in thesauro urbis Romae interfuit exsequiis Francisci I regis cum aliis 9 cardinalibus et 40 cum archiepiscopis tum episcopis, 1547; quo anno paulo post praesens ad fuit sacro Henrici II. Qui rex, anno sequenti Lingonas solemniter ingreditur (en marge: Na. son prédécesseur dans l’évêché de Langres mourut le 22 juillet 1529) e vivis excessit apud Musseium octogenarius, 5 idus augusti, anno 1561; male 1560 apud Ciaconium et Petramellarium. Sepultus fuit ad Cornu epist. majoris altaris basilica cathedralis, in monumento marmoreo, quod sibi vivens posuerat. In libro anniversariorum praeclarum habet elogium, in quo dicitur pro sui annuali commemoratione bis mille aureos solid. Testamento legate pacis studiosissimus lites plurimas et dissidia antecessoris in capitulum commota summa aequitate et prudentia sedavit. Mussiaci, Lusiaci et Gurgei castella restauravit aut ornavit. Ambonem apud S. Mammetem ex candido lapide magnificum, instar arcus triumphalis erexit; et aulea in choro, quae beati patroni Mammetis historiam textili pictura exquisitissima continebant, dono dedit.

 

 

Fol. 109 r°

XCI. Claudius II

Gall. chr. nov., t. 2, col. 1204, episc. Pictav.

 

Claudius de Longwy, cardinalis de Givry, Philippi domini de Givry et Johannae de Bauffremont natus, designatur episcopus Pictaviensis a Francisco I rege christianissimo; ingressusque est urbem solemniter, an. 1541. Fuit etiam episcopus Lingonensis, priusque administraverat ecclesiam Petracoricensem. In codice Galteri de hoc episcopo legitur: Claudius de Longui, cardinalis, Pictav. episcopus ac Lingonensis, et par Franciae, cujus fuit suffraganeus episcopus et vicarius generalis, r. p. D. Bartholomeaeus Bodin (en marge: Urdin apud J. Besly) ex oppido de Thenezayo (en marge: ib. Chenezayo) ejusdem dioecesis Pictav. oriundus, utriusque juris doctor, ejusdem Pictaviensis ecclesiae, ac S. Hilarii majoris ac S. Martini Turon. canonicus, qui obiit anno 1551.

 

 

Fol. 110 r°

Bulletins de Garampi, Archives du Vatican

 

1540. 17 aug. Card. de Giurii fit administrator Petragor. post obitum Foncadi (Fulcaldi) de Boneval. (Cons., 108, p. 329).

 

6 non. sept., an. 6, Claudius S. Agnetis in Agone, card. de Giriis, electus Petragor. post obitum Foncaldi, obl. 1500. (2 sept. 1540). (S.C., 15, pag. 190).

 

 

Fol. 111 r°

1541-1548

Augustin de Trivulce, cardinal et évêque de Périgueux

 

 

Fol. 112 r°

Extraits de différens actes concernant les cardinaux de Givry et de Trivulce

 

1540. 12 mars (v. st.) Joannes Fabry, episcopus Aurensis, suffraganeus reverendissimi in Christo patris et Domini, domini cardinalis de Gaddis, Sarlat. episcopi, donne les ordres à Sarlat, 12 mars 1540. (Registre des insinuations, fol. ...).

N.B. Ne seroit-ce pas celui-là que le p. Dupuy, et après lui Mrs de Ste Marthe appellent Jean Auriens.

 

1542. 3 juin. Lettres de tonsures par Philibert de Beaujeu, évêque de Bethléem, conseiller du roy, Me des requêtes, le 3 juin 1542, in ecclesia collegiata Sti Salvatoris de Albaterra, dioc. Petrag., avec la permission du cardinal de Trivulciis, episcopi Petrag. (Registre des visa, fol. ...).

 

1543. Le 10 septembre. Lettres de tonsure par Philibert de Beaujeu, évêque de Bethléem, conseiller du roy, Me des requêtes, avec la permission du cardinal de Trivulciis, episcopi Petrag. Datum Petragorae, 10 sept. 1543. (Ib., fol. 61 v°).

 

1544. 9 décembre. Jacques de Pratis, vicaire général du cardinal de Trivulce, évêque de Périgueux, 9 décembre 1544. (Registre des insinuations).

 

1546. 17 décembre. Lettre d’ordres par Jean Valezi, ou Valeri, miseratione divina Carlocensis episcopus, ex permissione reverendi ... cardinalis de Trivulciis, Petragor. episcopi, seu ejus vicariis. Datum in capella Sti Antonii prope ecclesiam Sti Frontonis Petrag., sub sigillo prefati reverendissimi domini episcopi, die 17 decembr. 1546. (Registre des visa).

 

1547. 18 decembris. Joannes Valeri, miseratione divina Carlocensis episcopus, notum facimus quod nos, die

 

 

Fol. 112 v°

sabbati in jejuniis quatuor temporum post festum stae Luciae sacros generales ordines, ex permissione reverendissimi dominus Augustinus, sanctae Romanae ecclesiae diaconi, cardinalis de Trivultiis, episcopi Petragoricensis, seu ejus in spiritualibus et temporalibus, domini vicarii generalis, infra missarum solemnia celebrantes, dilectum nostrum Petrum Conge ... presentis diocesis, ad acolitatum et minores ordines. Duximus promovendum... Datum Petragorae, in ecclesia cathedrali Sti Stephani, die 18 decembr., anno Domini mill. quingentesimo quinquagesimo (en marge: je crois que Mr Leydet s’est trompé, et qu’il faut quadragesimo) septimo. (Le mot septimo est équivoque, mais on la le caractère de l’année, le 18 décembre étoit un samedi). (Registre des provis. des cures du dioc., fol. 706).

 

1547. XI janvier (v. st.). Reconnoissance en faveur du cardinal de Triuvoulx. Autre du 12 janvier 1547 (v. st.). (Liasse d’Agonac).

 

1547. 14 janvier (v. st.). Sachent tous qu’il appartiendra que aujourd’huy 14e du mois de janvier 1547, au lieu et château d’Agonac, Raymond dit Ramonet Durand, &c., ont reconnu tenir de tout temps de Mgr le reverendissime cardinal de Triuvoulx, évêque de Périgueux, à cause de son évêché &c., absent, mais noble et vénérable maistre Gerald de Canali, protonotaire du saint siège apostolique, son vicaire général, et official audit évêché, en vertu de sa puissance et procuration expresse, donné à Rome le 17 mars 1546, à Nativitate. Signée &c. (Liasse d’Agonac).

 

1547. 3 mars (v. st.) Autre reconnoissance au même lieu, et par le même, en faveur du cardinal de Triuvoulx du tiers mars 1547. (Liasse d’Agonac).

 

Démissoires donnés par Jean de La Romagère, protonotaire apostolique, prieur commendataire Sanctae Mariae de Altis Vallibus, Lemovic. diocesis, vicaire général du cardinal de Trivulce, ecclesiae Petragoricensis perpetui administratoris (la date omise par Mr. Leydet) (p. e. vers 1542, avant qu’il fut évêque en titre). (Registre des insinuations sous Guy Bouchard).

 

 

Fol. 113 r°

1551. 8 junii. (en bas de page: Je crois que Mr Leydet s’est trompé, et qu’au lieu de 1551, il faut 1541, parce qu’en 1551, et dès le 20 mars, Geofroi de Pompadour étoit évêque de Périgueux. Et qu’on sait d’ailleurs que Claude de Givry étoit administrateur de l’évêché de Périgueux en 1540). Claudius tituli Sanctae Agnetis in Agone de urbe, sacro sanctae Romanae ecclesiae presbyter cardinalis vulgo de Givry, nuncupatus, episcopus et dux Lingonensis, per Franciae et perpetuus administrator ecclesiae et episcopatus Petragor. (lettres dimiss.). Datum Petragoris, 8 junii 1551. (Registre des insinuations sous Guy Bouchard, fol. ...).

 

Il y a plusieurs visa ou dimissoires donnés à des poitevins, par les vicaire généraux de Claude de Givry, cardinal du titre de Ste Agnès, toujours appellé administrateur perpétuel de l’église et évêché de Poictiers, Pictaviensis (et jamais de Périgueux). Je soupçonne que les vicaires généraux de Périgueux faisoient venir des prêtres de Poitiers, pour le diocèse de Périgueux (Mr. Leydet auroit dû rapporter les dates de ces visas ou dimissoires). (Registre des provisions des cures &c., fol. 159, 161, &c.).

 

1550. 20 mars (v. st.). Acte d’un gradué (Thomas Delage) fait au vicaire général du chapitre de la cathédrale de Périgueux, necnon vicario generali in spiritualibus et temporalibus reverendi in Christo patris Domini, domini Gaufridi de Pompadorio, Petrag. episcopi, 20 martii 1550.

 

Le même Thomas de Lage avoit fait signifier le même acte, le 1er mars 1550, au vicaire général des deux églises cathédrale et collégiale de Périgueux, utriusque ecclesiae (sans faire mention d’évêque).

 

 

Fol. 114 r°

9 août 1543

Archives de Cadoin

 

Jean de La Roma (en marge: alias de La Ramade), protonot. apost. et vicaire général in spiritualibus et temporalibus, reverendiss. Antonii (en marge: Augustini), cardinal du titre de St Adrien de Trivulsis nuncupati, episcopi, seu administratoris perpetui ecclesiae Petragoricensis, dilecto nobis in Christo patri domino Antonio de Monte Ardito, abbati monasterii de Cancellata, saluterm &c. Il lui donne la cure de Douville, dont il avoue que la présentation appartient à Cadoin. Datum Petragoris, apud civitatem in domo episcopali, 30 julii 1543.

Le prieur de Cadoin, Adémar La Fargue, le siège abbatial vacant, confirma le bénéfice à Antoine de Montardit, comme ayant le droit de patron, 9 août 1543.

 

 

Fol. 115 r°

LIX. Augustinus

Le cardinal de Trivulce.

Gall. chr. nov. ed., t. XI, col. 386, episcopi Bajocenses

 

Nobilis Mediolanensis Augustinus, patre Johanne senatore Mediolanensi et matre Angela Martinengue ortus, germanos habuit Petrum Reggii et Philippum Ragusiae archiepiscopos. Ipse vero cum generis nobilitate, venusta corporis specie, ingenii acumine, judicii praestantia, eruditione facundia, principum gratia, aliisve animi dotibus pollent, opimis quibusque sacerdotis impinguatas est, protonotarius enim apostolicus, Julii II et Leonis X cubicularius, archipresbyter Sancti Petri, archiepiscopus exstitit Regiensis in Calabria et Bobiensis, demum dignus a Leone X. Judicatus est qui inter cardinales cooptaretur titulo Sancti Adriani, 1 julii 1517; quem pontifex his laudibus epistola ad Johannem-Jacobus Trivultium cumulatvit: cum animo repeteremus, inquit, quanta cura, quantoque studio nobiscum saepe egeris, ut Augustinum Trivultium propinquum tuum in cardinalium ordinem legere atque adsciscere vellamus, cum tuis precibus impulsi, tum ipsius allecti virtutibus, religione, optimis, praestantissimisque moribus, demum etiam vestrae familiae cum nostra familia consuetudine, officiorumque prope omnium conjunctione suadente, hodie de fratrum meorum sanctae Romanae ecclesiae cardinalium consensu, Augustinum Trivultium cardinalem nominavi, atque in amplissimum ejus ordinis collegium cooptavi. II cal. quintilis, anno V. Post scaramutiae cardinalis Trivultii excessum gallici imperii tutela a rege, Augustino concredita est anno 1527. Triennio ante defuncti in locum Nicolai de Flisco, factus fuerat episcopus Telonensis, 15 junii 1524, cui ecclesiae cessit 6 junii 1535. Clemens VII legationem Campaniae ei demandavit: tum exprignata et direpta a Caesarianis Roma, cum aliis cardinalibus obses apud Neapolim in Castro Novo Trivultius cardinalitiae purpurae dignitatem strenue tutatus est. Vacante per obitum Petri, ecclesia Bajocensi,

 

 

Fol. 115 v°

nominatus a Francisco I regia schedula Compendii data 1531, 17 septembris, ejusdem administrator mox creatur a Clemente VII, qui bulla data die 13 mensis ejusdem regi licentiam fecit alterius nominandi, si forte Augustinum extra Franciam mori contingeret. Regi fidem juravit Massiliae, 9 octobr. 1533. Ecclesia Rotomagensi clientelare obsequium per procuratorem professus est, 16 novembris 1534. Et 28 ejusdem mensis per eumdem, ecclesiae Bajocensis inductus est in possessionem. Johannes Castoriensis episcopus in cappella Bajocensis episcopi, de licentia Augustini cardinalis Trivultii et administratoris perpetui episcopatus Bajocensis, ordines contulit anno 1535. A Paulo III ad Franciscum I pro pace delegatus 1537. Ab rege nominatus est episcopus Grassensis, commendatarius Nantolii et Fontis-Frigidi, necnon episcopus Petracoricensis per cessionem cardinalis de Givry, 27 augusti 1541. Romae defunctus XV cal. aprilis 1548. Tumulatus est in basilica Stae Mariae de Populo. Bembum et Sadoletum, celeberrimos cardinales cardinalis hic noster coluit, laudatus a Sadoleto lib. epistolis 18119 et 20; prudentissimus a Bembo et impens strenuus appellatus doctissimum multisque nominibus clarissimum cardinalis Thomas de Vio prae ceteris Augustinum dilexit, qui a Johanne Baptista Flavio omnium bonarum artium cultoris nomen pro meritus est. Demum de Trivultio onuphrius pan vinius, clarissimus verum ecclesiasticarum scriptor sic loquitur; Augustinus Trivultius Mediolanensis, diaconus cardinalis S. Hadriani ... inde fatigabili prope modum studio per universas Italia, Galliarum, Hispaniae et Germaniae urbes diligentissime omnia quae ad historiam Romanorum pontificum et cardinalium pertinent, conquisivit, et magnis proposit[...] praemiis conquiri fecit.

 

 

Fol. 116 r°

Bulletins de Garampi, Archives du Vatican

 

1541. 27 aug. Cardin. Trivultius fit administrator Petrag. per cess. card. de Giurii. (Cons., 108, p. 344).

 

... Augustinus S. Adriani, card. Triultius, administrator Petrag. obl. flor. 2500.

 

13 septembr. 1541. (S.C. 15, pag. 231).

 

1546. 18 decembr. pro Carolo Triultio, administratore ecclesiae Petrag. (Br. Paul. 3, ep. 776).

 

 

Fol. 117 r°

1548-1550

Jean de Lustrac, évêque de Périgueux

 

 

Fol. 118 r°

1er juin 1548

Archives du Vatican, reg. cot. Prov. prelator., Paul III, t. 9, fol. 280

 

Paulus &c. Johanni de Lustrac, electo Petragoricen. salutem &c. Sane ecclesia Petragoricen. quam bone memorie Augustinus Sti Adriani diaconus cardinalis de Trivutiis nuncupat., ex concessione et dispensatione apostolica in administrationem dum viveret, obtinebat, administratione hac, per obitum ejusdem Augustini cardinalis &c. cessan., &c. vacabat. Demum ad te clericum Agennen. dioc. in etate legitima et presbyteratus ordine constitut., pro quo charissimus in Christo filius noster Henricus Francorum rex illustris nobis super hoc scripsit &c. Datum Rome, apud Stum Petrum, anno Domini millesimo quingentesimo quadragesimo octavo, kal. junii, anno quarto decimo.

 

Na. Il y avoit alors sur l’évêché de Périgueux 2 pensions, une pour Jean, cardinal d’Ostie, dit de Trane (Tranen) de 3000 l.,  et une autre de 1000 l. tournois.

 

 

Fol. 118 v°

1er juin 1548

Archives du Vatican, reg. cot. Prov. prelator., Paul III, t. 9, fol. 283

 

Pro eadem retentio Agennen.

Il s’agit du monastère de St Maurin, ordre de saint Benoît, dioc. d’Agen, que le pape lui permit de garder avec son évêché, même date, 1er juin 1548.

 

Il y a encore deux bulles (ib., fol. 281 v° et 282) en faveur du même évêque.

 

 

Fol. 119 r°

8 octobre 1548

Archives du chapitre, extr. du livre pater, fol. ... (F.B. numéro du  f° omis)

 

Jehan de Lustrac, évêque de Périgueux, étoit abbé de St Maurin, conseiller et aumonier du roi. Il étoit déjà évêque de Périgueux, le 8 octobre 1548, qu’il donna procuration à noble Bernard de La Combe, abbé et seigneur de Blasmont, chanoine des églises cathédrale et collégiale d’Agen, conseiller et aumonier du roi, pour notifier ses bulles et provisions apostoliques pour l’évêché de Périgueux, tant au chapitre de Périgueux, qu’à l’église collégiale St Front, &c.

 

 

Fol. 120 r°

24 juin 1550

Entrée solemnelle de Jean de Lustrac, évêque de Périgueux

Archives du chapitre de Périgueux, extr. du livre pater, fol. 58

 

Révérend père en Dieu, messire Jehan de Lustrac, évêque de Périgueux, fit son entrée le 24 juin 1550. ... Il laissa sa cloche pontificale de satin noir aux chanoines, dans l’église de St Pierre Laneys, où il avoit été reçu par Jehan des Pretz et Hélie de Laurière, chanoines ... Il fit apeller à haute voix les quatre barons, à une foys et à une même parole, qui ne comparurent point, mais se présentèrent pour eux, savoir les sieur baron de Duras pour le baron de Biron, le seigneur de La Coste pour le baron de Bourdeilhe, Gaston de Beynac, écuyer, pour le baron de Beynac, son frère, et le seigneur de La Ranconnye pour le sieur baron de Mareuilh, offrant pour eux faire leur devoir et service dû à icellui sieur évêque, en leur baillant à chacun d’eux le lieu d’honneur de 1er baron, n’y consentant autrement, firent leurs protestations les uns contre les autres; ce que voyant l’évêque, après leur avoir dit qu’il n’entendoit point déroger, ni préjudicier aux droits, prérogatives des 4 barons, mais au contraire les maintenire, &c., il nomma 4 autres gentilshommes à leur place pour le porter, savoir les sieurs de Montelérat, de Martel, de Bourg, et le fils du seigneur de Longua. Il prêta le serment à la porte Romane, entre les mains d’honorable homme Me Bertrand Lambert, conseiller pour le roy en la sénéchaussée de Périgord, et maire de la ville, cité et jurisdiction de Périgueux. Fut reçu à la cathédrale par vénérables personnes Mrs Mes Geofroy de Pompadour, grand archidiacre, Jehan des Pretz, chantre, Hélie de Laurière, André Mace, Gantonnet de Laurière, François du Boys, Pierre des Pretz, Pierre Pradeau,

 

 

Fol. 120 v°

Antoine de La Sayete, et Pierre Veyrel, chanoines de la cathédrale. Il prêta le serment, chanta la messe, &c. suivant l’usage. Présens vénérables et honorables personnes Mrs Mes Jehan Dupuy, curé de Born, chanoine de l’église Saint Front, Jehan de Valbrune, conseiller pour le roi en la sénéchaussée de Périgord, Pierre Lambert, licentié, avocat, Bertrand de Ranconnet, sieur d’Escoyre, Me François de Laval-Bousquet, Pierre Vidal et Raymond Vayres, licentiés et avocats, Raymond Dupuy, Guillaume de Petit, Aymeric Bouchier, Guillaume Minhot, et Jehan Brugiere, bourgeois et marchands de ladite ville. Signé Dupérier, notaire royal. (extrait du livre pater, fol. LVII et suiv.).

 

Lorsque Jean de Lustrac prit possession de l’évêché de Périgueux, le chantre des Prés étoit président du chapitre. L’évêque fonda un obit de 10 l. de rente, donna la chape et fournit pour caution Denis d’Aytz, écuyer, seigneur de Meymino. Il y a dans les archives du chapitre, un vidimus de cet acte, du 2 avril 1550, ante Pascha, devant Jean Bort, notaire.

 

 

Fol. 121 r°

2 avril 1550

Archives de la Maison de ville de Périgueux

 

Entrée de Jean de Lustrac, évêque de Périgueux, le 2 avril 1550 (en marge: date du vidimus), à la barbecane de la porte de Taillefer, et près le pont levis d’icelle, accompagné de belle et notable compagnie, tant de gentilshommes de son sang, que d’autres en grand nombre. Et ledit seigneur évêque fit son serment.

 

Cet acte a été omis dans le mémoire imprimé de la ville.

 

 

Fol. 122 r°

Extraits de différens actes concernant Jean de Lustrac, évêque de Périgueux

 

1548. 5 mars (v. st.) c’est à dire 1549. Tonsure donnée par Jean de Lustrac, évêque de Périgueux. Datum in conventu fratrum minorum Petragor., 5 mars 1548. (Registre des insinuations sous Guy Bouchard, fol. ...).

 

1549. 6 avril. Jean de Lustrac, évêque de Périgueux, le 6 avril 1549. (Registre des provisions).

 

1550. 5 avril. Jean de Lustrac donne les ordres dans l’église de Saint Front, 5 avril 1550 (c’étoit le samedi saint, par conséquent avant Pâques, qui tomba cette année le 6 avril).  (Registre des provisions).

Il falloit pourtant que l’année ne commençat pas précisément le jour de Pâques, puisque Geofroi de Pompadour se qualifioit déjà évêque de Périgueux le 20 mars 1550 (v. st.). Voy. l’article de ce dernier.

 

Jean de Lustrac, évêque de Périgueux fait l’ordination à St Front, la veille de Pâques, quinta die aprilis, an. 1550. (Registre des provision, fol. 706).

Ce chiffre est équivoque, il n’y a pas 1551, mais on a le caractère de cette année, le samedi saint tombant le 5 avril, Pâques le 6 avril. (voy. D. Clémencet; Leydet).

 

1550. 6 avril. Jean de Lustrac, évêque de Périgueux. Datum in domo abbatiali nostra Sti Frontonis Petrag. die festo Paschae 1550, 6 aprilis.

 

 

Fol. 123 r°

Bulletins de Garampi, Archives du Vatican

 

1548. 17 aug. Johannes de Lustrat fit episcopus Petrag. per obitum card. Augustini de Trivultius. (Cons. 108, p. 462).

 

Cal. junii, an. 14, Jo. de Lustrach, electus Petragoricen. per obitum Augustini card. Triultii, obl. flor. 2500.

 

27 aug. 1548. (S.C., 16, p. 153).

 

Johannes de Lustrai fit episcopus Petrag. per obitum. (A.B., Paul. 3, libr. 9, de prov. prel., p. 280).

 

Pro eadem retentio Agennen., p. 283.

 

 

Fol. 124 r°

1550-1552

Geofroy de Pompadour, évêque de Périgueux

 

 

Fol. 125 r°

1535

Procès entre la ville et le chapitre de Périgueux au sujet de la justice de Champsevinel

Archives de la Maison de ville de Périgueux

 

Il y est dit que Geoffroi de Pompadour, conseiller au parlement de Bordeaux, étoit depuis 15 ans, grand archidiacre et chanoine de l’église cathédrale de Périgueux. (voy. mon recueil sur le chapitre de Périgueux).

 

 

Fol. 126 r°

17 juillet 1540

Mss. de Baluze, 7e arm., paquet 1, n° 3

 

1540. Le 17 juillet, Mre Geofroy de Pompadour, grand archidiacre de Périgueux, et conseiller du roi en sa cour de parlement de Bordeaux, fut nommé un des exécuteurs du testament de Foucaud de Bonneval, évêque de Périgueux, daté du 17 juillet 1540.

 

 

Fol. 127 r°

1549

Voy. à l'article Belcier, un acte de 1549, dans mes recueils.

 

 

Fol. 128 r°

20 octobre 1550

Archives du Vatican, reg. cot. De prov. pre., Jul. pp. III, t. 1, fol. 362

 

Julius &c. dilecto filio Gauffredo electo Petrag. salutem.

Pro Gauffredo Petrag. electo, monasterium Agenn.

 

Ce monastère y est appellé monasterium Sti Maurini, alias Mauritii, ord. sancti Benedicti, Agenn. dioc., quod bone memorie Johannes episcopus Petrag. in commendam dum viverit, obtinebat. Lequel étant vacant par la mort dudit Jean, évêque, le pape le lui confère.

Geofroi avoit encore le prieuré non conventuel de Ste Marie de Faya, ordre de saint Augustin, dépendant de l’abbaye de La Couronne, en Angoumois. Datum Rome apud Stum Petrum, anno Incarnationis Dominice 1550, XIII kal. novembris, pontificus nostri anno primo.

 

Archives du Vatican, reg. cot. De prov. pre., Jul. pp. III, t. 1, fol. 367

 

Julius &c. dilecto filio Gauffredo de Pompadorio electo Petrag. salutem &c. Le pape lui confère l’évêché de Périgueux, vacant par la mort de Jean. Demum ad te clericum, Petrag. dioc., clericali caractere duntaxat insignitum, de nobili genere ex utroque parente procreatum, et quem carissimus &c. Henricus, rex &c. (rapelle le concordat). Datum Rome apud Stum Petrum, anno 1550, XIII kal. novembris, anno primo.

 

Archives du Vatican, reg. cot. De prov. pre., Jul. pp. III, t. 1, fol. 371 v°

 

Le pape lui permet de retenir en même tems le prieuré de La Faye (même date).

 

Archives du Vatican, reg. cot. De prov. pre., Jul. pp. III, t. 1, fol. 372 v°

 

Biffé. Dans une autre bulle, de même date, il est nommé magistrum sive licenciatum in theologia, aut utroque vel altero jurium.

 

 

Fol. 128 v°

1553

Archives du Vatican, reg. Jul. III, Bullar., tom. 46, fol. 116

 

Gaufridus episcopus Petrag. C’est la nomination au prieuré de La Faye, vacant par la cession de Geofroi de Pompadour, en faveur de François de Pompadour, clerc. Datum Rome, apud Stum Petrum, an. 1555, kal. septembris, anno quarto.

 

 

Fol. 129 r°

13 décembre 1551

Entrée solemnelle de Geofroy de Pompadour, évêque de Périgueux

Archives du chapitre de Périgueux, extr. du livre pater, fol. 61

 

Entrée de révérend père en Dieu, messire Geofroy de Pompadour, évêque de Périgueux. ... étant arrivé à l’église de St Pierre Laneys, il y trouva vénérables personnes Mrs Mes Jehan Despretz, Hélie et Gantonnet de Laurière, chanoines de la cathédrale. Les 4 barons furent appellés, par le commandement de l’évêque, appellés hautement et audiencés par le notaire royal sous signé, savoir tous quatre à une seule et même voix et parole, disant les 4 barons de Périgort. A quoy aucun d’iceulx barons n’ont aulcunement compareu. Mais se sont présentés pour eux, savoir Jehan de Comarque, écuyer, seigneur de Beyssac, pour le baron de Beynac, Jacques Dezalles, écuyer, pour le baron de Biron, et Jehan de Vezeau, aussi écuyer, pour le baron de Mareuilh ... Répondans ensemble aussitôt l’un que l’autre, disans un chacun, être le 1er baron de Périgord, et un chacun des comparans pour ceux pour qui ils se sont présentés, ... faisans de grandes protestations les uns contre les autres, en grand bruit et tumulte; ce que voyant l’évêque leur dit qu’il ne veut ny entend déroger ni préjudicier à leurs droits et prérogatives, &c. et nomma (pour le porter) Jacques de Lur, écuyer, fils du sieur de Longua, et de Barrière, ... du Salien, écuyer, sieur dudit lieu, Annet de La Bastide, écuyer, sieur de Corgnac [p.e. Coignac ou Cougnac], et Antoine de La Garde, écuyer, sieur de Tranchelion, qui le portèrent, &c. Quand il fut arrivé à la porte Romane, il prêta serment devant honorable homme le sieur Etienne Bertin, maire de la ville, cité et jurisdiction de Périgueux, accompagné des consuls, juge, &c. Il fut reçu à la cathédrale par vénérables personnes Mrs Mes Jacques de Pompadour, grand archidiacre,

 

 

Fol. 129 v°

Jehan Despretz, François du Boys, Pierre Veyrel, Pierre Pradeau, Antoine de La Sayete, Charles de Calvimont, et François Arnault, chanoines de la cathédrale. (le reste des cérémonies comme à l’ordinaire). Ont été présens les seigneurs abbés de Chancelade, de Tortoyrac, vénérables personnes Mrs Mes Jehan Dupuy, curé de Born, Guillaume de St Astier, prieur de Sept Fons, chanoine de l’église collégiale de St Front de Périgueux, Jehan de Bourdeilhe, curé de Montrenc, les seigneurs d’Aultefort, de La Marhonye, de Roffinhac, de Badefol, de Bruzac, Mes Aymar Mayel, Jehan Barbari,, Jehan Juglard, Jehan Queyrel, et Raymond Vayres, licentiés et avocats, Raymond Dupuy, Jehan Chastaud, et Aymeric Bouchier, bourgeois et marchands, et plusieurs autres notables personnages de tous états, en grand nombre, &c.

 

On remarque qu’il y avoit une très belle compagnie et assemblée de notables personnages, tant d’église, nobles, officiers du roi, maire, consuls, bourgeois et citoyens de ladite ville, et plusieurs autres, étrangers. Il fut bénignement et honorablement conduit et accompagné depuis l’église St Front jusqu’à celle de St Pierre Laneys. Il donna au chapitre sa cloche pontificale de satin noir. On y dit aussi que la chaire dans laquelle il fut porté, étoit ornée et préparée de beaux et riches draps de soye, &c. Acte reçu par Duperier notaire royal, et signé de luy. (extrait du livre pater, fol. LXI et suiv.).

 

 

Fol. 130 r°

Extraits de différens actes concernant Geofroy de Pompadour, évêque de Périgueux

 

1550. 20 mars (v. st.). Acte d’un gradué (Thomas de Lage) fait au vicaire général du chapitre de la cathédrale de Périgueux, necnon vicario generali in spiritualibus et temporalibus reverendi in Christo patris Domini, domini Gaufridi de Pompadorio, Petrag. episcopi. 20 martii 1550. (Registre des provisions des cures du diocèse &c., fol. 163).

Le même Thoma de Lage avoit fait signifier le même acte, le 1er mars 1550, au vicaire général des 2 églises cathédrale et collégiale de Périgueux, utriusque ecclesiae (sans faire mention d’évêque).

 

1552. 16 avril. Geoffroy de Pompadour donna les ordres dans la chapelle St Jean de l’église cathédrale de la Cité (Pâques tomba en 1552 le 17 avril, par conséquen ce fut le samedi saint qui fut le 16). (Registre des provisions des cures du diocèse, fol. ...).

 

 

Fol. 131 r°

Bulletins de Garampi, Archives du Vatican

 

1550. 20 octobre. Gaufridus de Pompadorio fit episcopus Petrag. per obitum Johannis de Lustraco. (Cons., 109, p. 44).

 

Pro Gaufrido Petrag. electo, mon. Agennen. (A.B., Jul. III, t. 1, prov., p. 362, 366).

 

Idem fit episcopus Petrag. (Ib. p. 367).

 

Pro eodem retentio. (Ib., p. 371, 372).

 

1553. Gaufridus episcopus Petragoricen. (Tom. 46, Bullar., Jul. III, p. 116).

 

 

Fol. 132 r°

1553-1558

Guy Bouchard d'Aubeterre, évêque de Périgueux

 

 

Fol. 133 r°

7 décembre 1553

Archives du Vatican, reg. Jul. III, tom. 4, Prov., fol. 99

 

Guido fit episcopus Petragoricen. per obitum Godefridi.

Il étoit alors abbé de St Sauveur d’Aubeterre; il fut nommé évêque de Périgueux par le roi Henri II. La bulle du pape Jules III est ainsi datée: Datum Malhiani (ou Malliani) Portuen. dioc., anno millesimo quingentesimo quinquagesimo tertio, septimo idus decembris.

 

 

Fol. 134 r°

21 avril 1555

Entrée solemnelle de Guy Bouchard d'Aubeterre, évêque de Périgueux

Archives du chapitre, extr. du livre pater, fol. 66

 

1555. Le 21 avril, dimanche de Quasimodo, révérend père en Dieu, Mre Guy Bouchard d’Aubeterre, évêque de Périgueux fit son entrée ... est venu de l’église paroissiale St Pierre Laneys, près la cité dudit Périgueux, accompagné de messire Jacques André, chevalier, sieur du Repaire Marlet, et sénéchal de Périgord, frères Antoine de Montardit, abbé de Chancelade, N... de Pompadour, abbé commendataire de Peyrouze, Gabriel d’Abzac, écuyer, seigneur de La Douze, les seigneurs de Bruzac, de Faulx, de Belegarde, &c. en laquelle église étoient vénérables personnes Mrs maitres André Mace et Antoine de La Sayete, chanoines de la cathédrale &c. (mêmes cérémonies à peu près qu’à Pierre Fournier; voy. ce dernier) ... Les barons se trouvèrent absens ... Les uns (est-il dit), sont hors du royaume, les autres sur les frontières de Champaigne et Picardie pour le service du roy. Il se présenta seulement Mes Jehan Solier, procureur du seigneur et baron de Bourdeilhe, et Jehan Martin, procureur du seigneur et baron de Biron.

Néanmoins l’évêque alla à pied de l’église St Pierre Laneys, en la cité de Périgueux, et étant à la porte de la cité, appellée porte Romane, honorable homme Me Jehan de Valbrune, licentié, élu pour le roy en Périgord, maire de la ville de Périgueux, avec les consuls, juge, procureur et greffier, lui firent prêter le serment de garder les privilèges de la ville. Ensuite, il est venu jusqu’à la grande porte de l’église cathédrale du côté du clocher; et estant illec est entré accompagné comme dessus, entre les deux portes, et

 

 

Fol. 134 v°

illec se sont trouvés Mrs Mes Jehan Despretz, chantre, Hélie de Laurière, André Mace, Gantonet de Laurière, Antoine de La Sayete, Pierre Veyrel, Pierre Pradeau, Charles de Calvimont, Géraud Chalup, Pierre d’Aytz, et François Arnault, chanoines de ladite église cathédrale; étoient aussi illec révérend père en Dieu messire Pierre de Mareuilh, évêque de Lavaur, et abbé de Brantholme, ledit seigneur sénéchal, Me Jehan de Belcier, seigneur de La Rolphie, juge mage en Périgord, avec les seigneurs abbés de Chancelade, de Peyrouse, abbé de St Amand, le prieur de La Faye, &c. (les autres cérémonies comme à l’ordinaire). L’évêque s’est obligé à donner la chape, chapelle, &c. et a donné pour caution Me Pierre Veyrel, bourgeois et banquier de ladite ville. Acte signé Duperier, notaire royal. (extrait du livre pater de la cathédrale, fol. LXVI et suivans).

 

 

Fol. 135 r°

21 avril 1555

Entrée de Guy Bouchard d'Aubeterre, évêque de Périgueux

Archives de l'évêché de Périgueux, liasse des entrées des évêques

 

R. père en Dieu, Gui Bouchard d’Aubeterre, évêque de Périgueux, prend possession par luy-même, le 21 avril 1555 (comme à l’entrée solemnelle de Pierre Fournier en 1561).

Guy Bouchard, à son arrivée à St Pierre Laneys, étoit accompagné de Mess. Jacques André, sieur du Repaire, sénéchal du Périgord, frère Antoine de Montardy, abbé de Chancellade, maitre ... de Pompadour, abbé commandataire de Peyrouse, Gabriel d’Abzac, écuyer, seigneur de La Douze, les seigneurs de Bruzac, de Faulx, de Bellegarde, et autres plusieurs notables personnages.

Quant aux 4 barons de Périgord, le seigneur évêque fit lui même réponse, que lesdits barons, ou majeure partie d’eux sont notoirement absents du pays, les uns sont hors du royaume, et les autres sur les frontières de Champagne et Picardie pour le service du roy. Et sachant cela, il a omis et délaissé de les faire appeller, &c. sans déroger aux droits de ses successeurs, ni à ceux des 4 barons, dont acte fut dressé; et ce fait, ledit seigneur évêque est parti de ladite église St Pierre Laneys

 

 

Fol. 135 v°

et allé de son pied en la cité de Périgueux, et étant à la porte de ladite cité, appellée la porte Romaine, honorable homme, Me Jehan de Valbrune, licentié, eslu pour le roi en Périgord, maire de ladite ville de Périgueux, avec les consuls, luy font illec prêter serment &c. Quand il arriva à la cathédrale, il y trouva les chanoines en corps, étoit aussi illec révérend père en Dieu, messire Pierre de Mareuil, évêque de Lavaur et abbé de Brantosme, le sénéchale de Périgord, le juge mage ou lieutenant général Jean de Belcier, les abbés de Chancellade, de Peyrouse, de St Amand, le prieur de La Faye, et plusieurs autres gens de qualité, &c.

 

 

Fol. 136 r°

Extraits de différens actes concernant Guy Bouchard d'Aubeterre, évêque de Périgueux

 

1554. 13 mai. Dimissoire des vicaires généraux in spirit. et temportal. episcopatus Petrag. sede vacante, du 13 may 1554 pour Jean Eymer de Périgueux. (Registre des insinations, sous Bouchard, tome 1, fol. ...).

 

1554. 24 juin. Guy d’Aubeterre fait son vicaire général, François de Pompadour.

Guydo Bouchard d’Aubettera (sic), miseratione divina Petrag. episcopus, nobili et egregio viro domino Francisco de Pompadorio sanctae sedis apostolicae protonotarius, salutem in Domino. Cum itaque propter multiplicatatem negotiorum quae in dies tam ad causam nostri ante dicti episcopatus, quam alias nobis occurunt, circa nostrae antedictae ecclesiae actus incumbentes vacare non valeamus, certificati ad plenum de vestra scientia, &c. Vos vicarium nostrum generalem in spiritualibus et temporalibus in dictis nostris episcopatu, villa, civitate et dioc. Petrag. fecimus &c. beneficia conferendi, ... instituendi etiam et conferendi quascumque dispensationes, gratias et litteras concedendi, ac indulgentias approbandi et concedendi, sacros ordines temporibus a jure statutis, celebrari, ac ordinandos sufficientes et idoneos promoveri, necnon primam tonsuram clericalem conferri, et omnes etiam sacros ordines alibi recipiendo licentiam impertiendi, ... matrimonia clandestina contrahentes (en marge: Bouchard, sur les mariages clandestins, en 1554), seu consilium, auxilium vel favorem dantes ad ea, aliosque legi diocesanae et statutis nostris synodalibus contrahentes seu contravenientes, per censuras ecclesiasticas, et alia remedia comprimendi, et si opus sit, excommunicandi, et pro excommunicatis declarandi, dictasque sententias, et alias censuras et penas, dum ad ecclesiam catholicam, ut vos, more bonorum fidelium recurrent. relaxandi et de eis absolutionem ad cauthelam faciendi

 

 

Fol. 136 v°

salutarem penitentiam injungendi, seu injungi faciendi, in sancto synodo, et aliis ecclesiasticis nostris antedict. congregationibus, pro nobis, dum absentes erimus, assistendi ... Datum in doma nostra abbatiali loci Albaterrae, 24 junii 1554. (Fol. 1 du 1er registre des insinuations du notaire apostolique, reçu par Guy d’Aubeterre, le 11 février 1554).

 

1554. XI janvier (v. st.). Guy Bouchard à Château-l’Evêque. (en 1554 Pâques tomba le 25 mars, et en 1555, le 14 avril).

 

1554. Guy Bouchard donne la tonsure dans l’église collégiale de la Rochebeaucourt, 7  mars 1554 (v. st.). (Registre des visas, fol. 147).

 

1554. Le 10 mars (v. st.). Tonsure donnée par Gui Bouchard de Albaterra, miseratione divina Petragoricensis episcopus. Datum in ecclesia collegiata Sti Salvatoris Albaterrae extra chorum 10 martii 1554, à Etienne Chategnier, Sti Petri Belen [Belon], dioc. Petrag.

 

1554. 24 mars (v. st.). Guydo Bouchard d’Aubeterre donne la tonsure à Château-l’Evêque, le 24 mars 1554, à dilectum nostrum nobilem Arnaldum de Solmignac, filium quondam Joannis de Solmignac, scutiferi domini in temporalibus loci de Bellet, parrochiae Sti Aquilini, nostrae dioc., sufficienter &c. (Registre des insinuations).

Lettres de tonsure données par Bouchard d’Aubeterre pour Jean de Solmignac, frère du précédent. Donné à Château l’Evêque, 24 mars 1554. (Ibid.).

 

1555. Il fit sa 1e entrée en 1555.

 

1556. 3 febr. (v. st.). Dimissoire de Guy Bouchard. Datum Albaterrae, 3 febr. 1556. (Registre des visa, fol. ...).

 

1556. 22 mars (v. st.). Visa de Guy Bouchard d’Aubeterre, miseratione divina Petrag. episcopus, donné à Aubeterre, le 22 mars 1556. (Pâques 5 avril).

 

 

Fol. 137 r°

1556. Autre, Datum in domo nostra abbatiali d’Aubeterre, 22 mars 1556. (Registre des visa)

Na. Ce registre des visa de Guy Bouchard, est un petit in folio en parchemin; c’est le 2e volume.

 

En 1557, Pâques 18 avril.

 

1557. 7 juin. Collation de Guy d’Aubeterre. Datum in castro nostro episcopali, 7 juin 1557. (Registre des visas, fol. 46).

Collation de P. Pradeau, vicaire général de Guy Bouchard. A Périgueux, 27 juin 1557. (Ibid., fol. 46).

Item du 29 juin 1557 (ibid., fol. 49 v°).

Collation de Guy Bouchard. Datum in loco de Prata, prope Albamterram, 27 juin 1557. Autre, au même lieu, le 24 juille 1557. (Ibid.).

 

Na. Il y a beaucoup de feuilles enlevées après ce fol. depuis 62 jusqu’au 121.

Collation de Guy Bouchard, du 20 décembre 1557. Datum in loco de Prate prope Albamterram. (Ibid., fol. 61 v°).

 

1557. 20 mars (v. st.). Guy Bouchard d’Aubeterre, évêque &c. (Ibid.).

 

En 1558, Pâques tomba le 10 avril.

 

Le 2 avril 1557 (v. st.). Visa donné par Pierre Pradeau, vicarius generalis in spirit. et temporal. de Gui d’Aubeterre, évêque de Périgueux, chanoine de la cathédrale. Datum in civitate Petrag., 2 avril 1557 (v. st.). (Ibid.)

 

1558. 15 avril. Collation de Gui Bouchard, in loco de Prata, nostrae diocesis, 15 avril 1558. (Ibid., fol. 151).

 

1558. 7 may. Collation de Pradeau, vicaire général de Guy Bouchard, en date du 7 may 1558. (Ibid., fol. 151).

La fin du registre de Guy d’Aubeterre est déchiré.

 

1558. 18 may. Bertrandus de Fagis, abbas commendat. Sti Petri de Belloloco, ac prior Sti Cypriani, et sancti Aviti Senioris, donne procuration à Pierre Veyrel, chanoine de Périgueux, de nommer aux bénéfices dépendans de ses bénéfices. Datum in parrochia Sti Cypriani, 18 maii 1558. (ibid. après le fol. 136 v°).

 

 

Fol. 137 v°

1558. 28 mars. Collation par P. Pradeau, vicaire général de Bouchard. Datum Petrag., 28 mars 1558. (Ibid., fol. 136 v°).

 

1559. 2 septembris. Vicarii generales, in spiritualibus et temporalibus dominorum canonicorum et capituli ecclesiae Petragoricensis Sti Stephani, vaccan. Dilecto nostro Stephano Chatenier clerico Sti Petri de Belen (c’est Belon), dioc. Petrag. salutem. Ut a quocumque domino catholico antistite, episcopo vel archiepiscopo ad minores ordines ... rite et canonice te promovere, facere possis ... Datum Petragorae sub sigillo dicti capituli. Die 21 septembr. 1559. (Registre des provisions, depuis 1519 jusqu’en 1587).

Na. Bouchard n’étoit plus reconnu en 1559.

 

N.B. La fin du registre de Guy d’Aubeterre, est déchiré, et il y a beaucoup de feuilles enlevées depuis la pag. 62 jusqu’à 121. La dernière page est 151. Le reste manque. (Registre des visa).

 

 

Fol. 138 r°

22 novembre 1558

Guy Bouchard d'Aubeterre, évêque de Périgueux

Fond de Gaignieres, portef. cot. 133, évêchés

 

Lettre originale de M. le maréchal de St André.

L’adresse est à Monsr. Bourdin, conseiller du roy, secrétaire d’estat et des finances de sa majesté.

 

Monsr. Bourdin, mon bon amy, il a pleu au roy, après la mort de feu Monsr. de Périgueux, mon oncle, qui est décédé depuis peu de jours, me remectre la disposition des evesché de Périgueux et abbaye d’Aubeterre qu’il tenoit, mais en atendant que l’on face les expéditions de ceulx à qui je les bailleray, et que rien ne se puisse perdre pour eulx du revenu, j’ay advisé vous fere ce mot de lettre, pour vous prier me faire ce plaisir de voulloir fere expédier une commission pour fere saisir, et mettre en la main du roy, lesdits evesché et abbaye, et aussi pour commectre au régime et gouvernement d’icelles Me Guillaume Rousseau, qui est bien fort honneste homme, et qui y fera, comme le m’asseure, fort bien son debvoir. Vous priant aussi que par ladite commission, ledit Guillaume Rousseau ait pouvoir et puissance de sustituer (substituer) et commectre soubz luy quelques gens de bien pour luy aider à cella; car je pense bien qu’il ne le pourroit pas faire tout seul. Ainsi qu’il

 

 

Fol. 138 v°

vous plaira plus amplement entendre de ce porter mon secrétaire, lequel je vous prie croire, et aussi de ce qu’il vous dira de ma part, touchant la charge qu’avoit à Lion en mon absence, feu Monsr. de Grignan. J’ay aussi commandé à ce porteur vous présenter quelques provisions qui sont necessaires pour mes petiz affaires, que je vous prie veoir et expédier. Et après mes recommandations de bien bon cueur a vostre bonne grace je supliray le créateur vous donner Monsr. Bourdin, mon bon amy, ce que plus désirez. De l’abbaye de Sergnan, ce XXIIe jour de novembre 1558.

Vostre plus sur et entieremant meilheur amy.

Signé Sainct André.

 

Monsr. Bourdin, mon bon amy, je vous prie aussy me fere ce plaisir de fère escripre par le roy suivant ce qu’il luy pleut dernièrement m’accorder, une bonne lettre, qui sera adressée au cappitaine du chasteau d’Angoulesme.

Pour laisser loger Madame d’Aubeterre, ma tente, toures et quantes fois qu’elle voudra, audit chasteau d’Angoulesme, ainsi que j’ay aussi commandé à ce dit porteur vous dire plus amplement de ma part.

 

 

Fol. 139 r°

5 mars 1559

Note

 

Guy Bouchard d’Aubeterre, évêque de Périgueux, défunt, est rapellé dans la bulle par laquelle le pape Pie IV conféra l’abbaye de St Sauveur d’Aubeterre en commande, à Jean de Gironde, le 5 mars 1559. Cette abbaye étoit vacante par le décès de l’évêque Guy Bouchard. (Voy. Aubeterre).

 

 

Fol. 140 r°

Bulletins de Garampi, Archives du Vatican

 

1554. 30 apr., Guido Bouchard de Dobeterra, fit episcopus Petrag. per obitum Gotifredi. (Cons., 109, p. 120).

 

Guido fit episcopus Petrag. per obitum Godefridi. Datum Malhani (ou Malliani), Portuen., dioc., anno 1553, VII idus decembris, anno quarto. (A.B., Jul. III, t. 4, prov., p. 99).

Il étoit abbé de St Sauveur d’Aubeterre.

 

1559. Guido bon. mem. episcopus Petrag. (t. 10, Bullar., Pii 4, pag. 240).

 

 

Fol. 141 r°

1558-1561

Antoine d'Apchon, évêque de Périgueux

 

 

Fol. 142 r°

Antoine d'Apchon

Gall. chr. nov. ed., t. 11, col. 412, abbat. Cerasii (de Cerisy), dioc. de Bayeux en Norm.

 

XXXVI. Antonius d’Apchon, decretorum doctor, regique ab eleemosynis et consiliis, possessionem iniit 27 junii 1557. Nominatus episcopus Tarbensis, excepit 26 novembr. 1556, rationes Guillelmi de Leberon vicarii generalis redituum episcopatus per annos 1551, 52 et 53. Procuratorem suum constituit die veneris 20 februarii 1557 (1558) Godefridum de Gioran adversus Claudium d’Anthin, archidiaconum Tarbensem. Anno 1558, Johannes d’Apchon, procurator Antonii d’Apchon cessit episcopatui in gratiam Gentiani d’Amboise de Bucy, protonotarii apostolici; cessisse quoque videtur episcopatui Petrocoriensi in gratiam Petri Fournier, abbatis Sancti Mariani Autissiodorensis, quicum permutavit anno 1561. Quadriennio post, 1565, fulgur super campanile et navim ecclesiae cecidit.

 

 

Fol. 143 r°

F.B. Ce feuillet est un doublon du précédent.

Antoine d'Apchon

Gall. chr. nov. ed., t. 11, col. 412, abbat. Cerasienses (de Cerisy), dioc. de Bayeux.

 

XXXVI. Antonius d’Apchon, decretorum doctor, regique ab eleemosynis et consiliis, possessionem iniit 27 junii 1557. Nominatus episcopus Tarbensis, excepit 26 novembr. 1556, rationes Guillelmi de Leberon vicarii generalis redituum episcopatus per annos 1551, 52 et 53. Procuratorem suum constituit die veneris 20 februarii 1557 (1558) Godefridum de Gioran adversus Claudium d’Anthin, archidiaconum Tarbensem. Anno 1558, Johannes d’Apchon, procurator Antonii d’Apchon cessit episcopatui in gratiam Gentiani d’Amboise de Bucy, protonotarii apostolici; cessisse quoque videtur episcopatui Petrocoriensi in gratiam Petri Fournier, abbatis Sancti Mariani Autissiodorensis, quicum permutavit anno 1561. Quadriennio post, 1565, fulgur super campanile et navim ecclesiae cecidit.

 

 

Fol. 144 r°

1561-1575

Pierre Fournier, évêque de Périgueux

 

 

Fol. 145 r°

21 décembre 1561

Prise de possession de l'évêché de Périgueux par Pierre Fournier

Archives de l'évêché de Périgueux

 

1561. Le 21 décembre (jour de dimanche), en l’église paroissiale de St Pierre Laneys, seroit venu révérend père en Dieu, messire Pierre Fournier, évêque de Périgueux, pour faire sa 1ère entrée, ... étant accompagné de messire Jacques André, chevalier, seigneur du Repaire Martel, et sénéchal de Périgord, Gabriel d’Abzac, escuyer, seigneur de La Douze, l’abbé de St Astier, le seigneur de Bruzac, le seigneur de Faux et plusieurs autres notables personnages, en laquelle église de St Pierre Laneys étoient trois chanoines députés par le chapitre cathédral, lesquels auroient représenté au sieur évêque, la coutume être telle que Mrs les évêques de Périgueux voulant faire leur nouvelle entrée en ladite église cathédrale, viennent premièrement en ladite église de St Pierre Laneys, vestus d’une cloche ou manteau de satin, ou velours noir, laquelle ils laissent en ladite église St Pierre, et icelle cloche demeure auxdits chanoines pour en faire des ornemens pour icelle église; le chapitre avoit envoyé des ornemens pontificaux dont se revêtit le nouvel évêque, auquel il fut aussi remontré par les mêmes députés que, suivant les louables et anciennes coutumes de ladite église cathédrale, après avoir pris possession dudit évêché, une chape processionnelle de la valeur de 100 l., fonder en icelle cathédrale un obit anniversaire de 10 l. tournois de rente annuelle et perpétuelle, ou bailler à icelle 200 l. une fois payées pour acquérir ladite rente. Semblablement sont tenus lesdits seigneurs évêques et doivent laisser à ladite église une chapelle épiscopale, garnie de mitre, crosse, chappe processionelle, chasuble, courtibeaux, tunicelles, sandales, oratoire, croix, calice, patène, paix, bassin, burettes, chandeliers et autres ornements pontificaux

 

 

Fol. 145 v°

et doivent s’en obliger et bailler caution suffisante. A quoi s’est obligé, et de bailler la valeur de ladite cloche (n’en ayant pas) ... dont a dressé instrument &c. ... Ce fait, ledit seigneur évêque a pris et reçu lesdits ornements pontificaux, à lui présentés, et ... et après avoit fait appeller et audiancer à haute voix les 4 barons de Périgord, lesquels ledit seigneur évêque a dit avoir fait appeller à sadite nouvelle entrée; pour et aux fins, suivant l’ancienne coutume, il l’eussent à porter de ladite église de St Pierre Laneys, jusques à la grande église cathédrale, avec une chaire episcopale, ... bien se sont présentés le seigneur de Faux pour le baron de Bourdeilhe, (et 3 autres pour les 3 autres barons). Lesquels respectivement ont excusé lesdits barons de leur absence, par excuses légitimes, et ont offert pour eux faire le devoir deu ... protestations sur la préséance pour le baron de Mareuil ... et Jean Pierrot [Perrot] seigneur de Crognac, maire de ladite ville, accompagné des consuls d’icelle ville, lequel, après avoir oui apellet lesdits 4 barons de Périgord, a dit et maintenu que comme maire de ladite ville, il étoit et représentoit le 1er baron de Périgord, et en cette qualité comparoissoit et se représentoit; dont et de ce il a requis et obtenu acte ... Après cela, ledit évêque a nommé 4 gentilshommes au lieu des 4 dits barons (pour être porté par eux), sans toutefois déroger aux droits, privilèges et authorités d’iceux barons ... Ledit seigneur évêque revêtu desdits habits pontificaux, et assis en ladite chaire épiscopale, qu’étoit audevant ladite église, et avec icelle chaire a été porté par lesdits gentilshommes depuis ladite église St Pierre Laneys, jusques à la porte de la Cité, apellée la porte Romaine; allans au devant de luy les enfans de choeur, avec les autres choriers et habitués de ladite église, chantans le Te Deum laudamus. Et étant au devant de ladite porte Romaine, ... a fait serment entre les mains du maire d’observer les privilèges, libertés et franchises de ladite ville et habitans ... De là il a été porté

 

 

Fol. 146 r°

par lesdits gentilshommes jusques au devant de la grande porte de ladite église cathédrale, du côté du clocher, où illec se sont trouvés lesdits sieurs Gantonet de Laurière, Pierre Veyret, Pierre Pradeau, députés, ensemble Mrs Mes Jean de Livron, Pierre d’Aix, Lazare le Reclus, Jean Talpin, Foucaud d’Abzac, P. Châtelas (ou Châtrelas), Blaise Bru, et Jean de Solminhiac, chanoines de ladite église cathédrale, revêtus de leurs surplis, avec l’aumusse &c. pour recevoir ledit seigneur évêque; lequel étant là, par ledit Me Gantonet de Laurière, chanoine susdit, comme plus ancien chanoine de ladite église cathédrale, a été tenu audit seigneur évêque certain propos en latin, en forme d’oraison et harangue; auquel ledit seigneur évêque a aussi respondu en latin. Et après, ledit de Laurière, luy auroit remontré de prester le serment acoutumé ... et luy dit “religiose ac inviolate hactenus observatum est, reverende praesul, ut episcopi nostri, quando in hanc eadem sacra facturi primum adveniunt, in ipso aedis ingressu jus jurandum praestent quod statuta, libertates, mores, consuetudines et jura hujus ecclesiae cathedralis, necnon canonicorum et capituli ejusdem comprobabunt atque servabunt quod jura et bona episcopalis Petragoricensis episcopatus protegent, habebunt serta tecta et ea quae alienata fuerint, quantum licebit recuperabunt et revocabunt. Denique quod immunitates personarum ecclesiasticarum hujus diocesis consulent et opitulabuntur, ab eisque omnem injuriam propulsabunt. Haec omnia ut ordine dicta sunt, reverende praesul, te facturum, gesturum, curaturum ac servaturum juras et promittis”. Lequel seigneur évêque ayant les mains sur le livre missel, mis ouvert, et sur la croix, a prêté ledit serment et a répondu “juro et promitto”. Et ce fait, ledit seigneur évêque étant entre les 2 portes de ladite église sous le clocher, suivant l’ancienne coutume, a par trois fois heurté avec le bâton de la crosse à la porte de ladite église qui étoit fermée, disant attolite portas; et luy a été répondu du dedans de ladite église, en musique et par lesdits enfans de choeur et autres &c. ... Et après, ladite porte a été ouverte ... et ainsi a été porté jusques à la chaire

 

 

Fol. 146 v°

de pierre qui est derrière le grand autel, couverte d’un drap blanc de soye ... en laquelle s’étant assis, les chanoines l’un après l’autre selon l’ordre de leur réception, sont allés baiser à la joue ledit seigneur évêque, en signe de paix, qui les a reçus bénignement, en disant à chacun, pax tecum, frater. Et ce fait, ledit seigneur évêque s’est levé de ladite chaire et a commencé la messe solemnelle, assisté des chanoinces &c. A la fin de laquelle, il a donné la bénédiction. Durant laquelle messe tout le tour du grand autel, ensemble le choeur d’icelle église étoit garni de cierges et flambeaux de cire allumés durant ledit office, que ledit évêque avoit fourni et baillé à ladite église pour ce faire trois quintaux de cire, ainsi que ses prédécesseurs évêques de Périgueux ont accoutumé fournir &c. Dont du tout a été fait procès verbal.

 

Na. C’est encore la même cérémonie qui s’observe aujourd’huy avec de légères différences.

 

 

Fol. 147 r°

21 décembre 1561

Prise de possession de l'évêché de Périgueux par Pierre Fournier

Archives du chapitre de Périgueux

 

L’an 1561, le 21 décembre, dimanche et fête de saint Thomas apotre, devant Jehan Duperier, notaire royal, en l’église paroissiale de Saint Pierre Laneys, près la cité de Périgueux, révérend père en Dieu, messire Pierre Fournier, évêque de Périgueux, prit possession, accompagné de messire Jacques André, chevalier, seigneur du Repaire Martel, sénéchal du Périgord, Gabriel d’Abzac, écuyer, seigneur de La Douze, l’abbé de St Astier, le sieur de Bruzac, le seigneur de Faulx et plusieurs autres notables personnages de tous états. En laquelle église de St Pierre Laneys étoient vénérables personnes Mrs Mes Gantonnet de Laurière, Pierre Veyrel, et Pierre Pradeau, chanoines de la cathédrale. Ledit de Laurière dit et remontra la coustume estre telle, que Mrs les évêques de Perigueux voulant faire leur nouvelle entrée en ladite église St Pierre Laneys, vestus d’une cloche, ou manteau de satin ou veloux noir, laquelle ils laissent en ladite église St Pierre, et icelle cloche demeure aux chanoines et chapite de ladite église cathédrale, pour en faire des ornemens pour ladite église ... Il lui dit encore, que suivant les louables et anciennes coustumes de ladite église, Mrs les évêques doivent à l’église cathédrale, après avoir pris possession dudit évêché, une chape processionale de la valeur de 100 l. tournois, et doivent fonder dans cette église un obit de 10 l. de rente, ou bailler à ladite église la somme de 200 l. tournois une fois payées, pour acquérir ladite rente. Comme aussi sont tenus laisser à ladite église une chapelle épiscopale, garnie de mitre, crosse, chape processionale, chasuble, courtibaud, tunicelle, sandalx, oratoire, croix, calice, patène, paix, bassin, burettes, chandeliers et autres ornemens pontificaux; et doivent soy obliger et bailler cautions et pleiges bonnes et suffisantes. Lequel sieur évêque ayant entendu ce que dessus, a répondu, quant à la cloche, qu’il n’en avoit point, mais a promis à foy de prélat, et s’est obligé de bailher à ladite église, la valeur de ladite cloche. Et au surplus a dit qu’il n’entend en rien enfraindre les coutumes de ladite église, ne aucunement contrevenir à icelles,

 

 

Fol. 147 v°

ny aux droits d’icelle église, et qu’il étoit tout [prêt] à s’obliger des choses susdites; ce qu’il a fait illec &c. Et a bailhé pour pleige et caution honorable homme Mr Me Pierre Faure, juge criminel et magistrat au siège présidial de Périgueux. Témoins, les susdits, et Mr Me Bertrand Lambert, conseiller et magistrat au siège présidial de Périgueux, Me François de Valbousquet, licentié et avocat audit siège présidial, ... et après avoir fait apeller et audiancer à haute voix les 4 barons de Périgord ... afin que, suivant l’ancienne coutume, ils l’eussent à porter de ladite église St Pierre Laneys jusqu’à la grande église cathédrale avec une chaire épiscopale, qui étoit devant ladite église St Pierre Laneys, couverte d’un drap de soye et un oreiller aussi de soye pardessus. Lesquels 4 barons, ni aucun d’eux ne se sont présentés ni comparus; bien se sont présentés le sieur de Faux pour le baron de Bourdeille, Jehan de Deujean, écuyer, sieur de Chilhac pour le baron de Mareuilh, et Jehan de Plasmond, escuyer, sieur de Flougeat pour le baron de Biron; devant honorable homme Jean Perot (en marge: Perrot), sieur de Crouniac, maire de la ville, accompagné des consuls, lequel a dit et maintenu, après avoir oui apeller les 4 barons de Périgord, que comme maire de ladite ville, il étoit et représentoit le 1er baron de Périgord, et comparoissoit en cette qualité; dont de ce il a requis et obtenu acte. L’évêque ainsi revêtu de ses ornemens pontificaux, étant sorti de ladite église St Pierre Laneys, a déclaré en présence des assistans, qu’en l’absence des 4 barons, il seroit porté par autres quatre gentilshommes qu’il a pris et nommés, sans entendre déroger ni préjudicier aux droits des 4 barons, mais plutôt il vouloit les garder et conserver en leurs droits et privilèges ... Il fut ainsi porté jusqu’à la porte de la Cité, apellée porte Romane, où il prêta serment de fidélité entre les mains des maire et consuls. Ensuite il fut porté par les mêmes personnes, jusques au devant de la grande porte de l’église cathédrale, du cousté du clouchier; où se sont trouvés lesdits Gantonnet de Laurière, Pierre Veyrel, et Pierre Pradeau, ensemble Mrs Mes Jehan de Livron, Pierre d’Aytz, Lazare Le Reclus, Jehan Talpin, Foucaud d’Abzac, Pierre Matrelcis, Blaise Bruc, et Jehan de Solminhac, chanoines de l’église cathédrale, revêtus de surplis, et ayant leurs aumusses sur leurs bras &c. Les autres cérémonies, comme à l’ordinaire. Signé Maigne, notaire royal et collationnaire. Il prêta serment en latin, comme ci-devant.

 

 

Fol. 148 r°

Extraits de divers actes concernant Pierre Fournier

 

1561. Le 21 décembre. Entrée solemnelle de Pierre Fournier, évêque de Périgueux, en l’église paroissiale de St Pierre Laneys, et prise de possession du siège épiscopal. (déjà copiée, voy. ci-devant).

 

1563. Aliénation du temporel des églises du diocèse de Périgueux, pardevant Mr de Marquessac, juge mage, &c. (copié; voy. mon recueil sur le clergé en général).

 

1565. Petrus Fournier, Dei et sanctae sedis apostolicae gratia Petrag. episcopus ... donne les ordres sacrés dans la chapelle de la maison épiscopale de la Cité, et les 4 moindres à cet Etienne Châtenier, Sti Petri de &c. (voy. Guy Bouchard), le 22 décembre 1565. Ainsi les demissoires supra (1559) n’avoient pas eu d’effet. Fournier fait le même, sousdiacre à Château-l’Evêque, au commencement du Carême de 1566. Diacre, à la Passion, même année, à Château-l’Evêque; et prêtre le samedi de Pâques dans la chapelle de Périgueux, même année.

 

 

Fol. 149 r°

LXX. Pierre VII Fournier

Le clergé de France par M. l'abbé du Tems, t. 2, p. 595

 

Pierre VII Fournier, auvergnat, chanoine de la Sainte Chapelle de Paris, nommé en 1561, évêque de Périgueux, veilla avec la plus grande attention, à la résidence des curés. Il eut le chagrin de voir son troupeau en proie à l’erreur, et désolé par les guerres. Un des apôtres les plus zélés de la nouvelle doctrine dans ce pays, fut le ministre Simon Brossier, qui prévint, par sa mort arrivée dans la prison, le supplice dont il s’étoit rendu digne par son fanatisme. Les calvinistes se saisirent de Pierre, et ne le relachèrent que pour une grosse rançon. Ce prêlat fut étranglé le 14 juillet 1575, à Château-l’Evêque, par des domestiques auvergnats, qui prirent la fuite en emportant son argent. Le père Esparvier, observantin, fit son oraison funèbre, et prit pour texte de son discours, ces mots: Percutiam pastorem et dispergentur oves gregis. Bientôt on regarda ce début comme une prophétie. Les hérétiques, peu de semaines après, prirent et pillèrent Perigueux, sous

 

 

Fol. 149 v°

la conduite du baron de Langoiran. Le pillage dura trois jours; le sang ne fut point épargné. Les reliques et les églises furent profanées. On raconte que le capitaine Jaure chargea son cheval de la châsse de saint Front en disant qu’il falloit qu’il aimât bien saint Front, puisqu’il alloit à cheval et lui alloit à pied. Dans ce temps de désordres, le Périgord fut un théâtre d’horreurs. La famine se joignit à la cruauté. Deux femmes convaincues d’avoir mangé un enfant, expièrent au gibet cette action plus horrible que criminelle. Il y a 75 chanoines ou curés tués, 8 moines et en tout 9350 habitants de la province, massacrés dans l’espace de trente ans.

 

 

Fol. 150 r°

Pierre Fournier

XXVIII. Petrus II Fournier

Gall. chr. nov. ed., tom. 12, col. 478, abbat. S. Mariani in dioc. Autissiodor.

 

Petrus II Fournier, nobilis Arvernus, Parisiensis sacrae capellae canonicus, commendatarius erat 14 octob. 1552, ad sedem Petrocoriensem provectus est anno 1561 quo, 18 maii, abbatiam S. Mariani, aliaque nonnulla beneficia cum sequenti permutavit pro abbatia de Ceriziaco Bajocensi. De Petro, ejusque tragico fine diximus tom. 2, p. 1485. Son successeur fut Antonius d’Avechon.

 

 

Fol. 151 r°

1561

Bulletins de Garampi, Archives du Vatican

 

1561. 31 januar. Petrus de Le Fournier fit episcopus Petragor. per obitum Guidonis Bouchard. (Cons. 109, p. 280, et 158, p. 76).

 

 

Fol. 152 r°

1575-1600

François de Bourdeille, évêque de Périgueux

 

 

Fol. 153 r°

7 avril 1581

Extraits du registre des provisions des cures depuis 1519 jusqu'à 1583, fol. 453-454

Ordonnance de François de Bourdeille sur la résidence des curés

Archives de l'évêché de Périgueux

 

Sur les plaintes ordinaires que François de Bourdeille recevoit des sindics et habitans des paroisses du Périgord, de ce que les curés ne résidoient pas, cet évêque renouvelle les decrets des conciles, et nommément ceux de Trente et ses ordonnances délibérées et arrêtées avec l’avis de son clergé en ses synodes propres. Dans son ordonnace il faut voir combien l’absence des curés portoit de préjudice à la religion catholique &c.

L’ordonnance est dattée de Château-l’Evêque, 7 avril 1581.
De là vient, dit l’évêque, après avoir fait voir combien cet abus étoit préjudiciable à l’instruction et édification des peuples, de la relagion. De là vient aussi , continue-t-il, que les églises ruinées par la misère des troubles passés, demeurent en cette désolation et piteux spectacle. Pour à quoi obvier, et autres infinis maux qui sont causés pour ladite non résidence, nous avons advisé d’ajouter à une si grande et importante maladie les derniers remèdes, ordonnés par les saints décrets et canons, et particulièrement admonester lesdits curés de ladite résidence, et à faulte de ce faire, que nous procéderons contr’eux par les rigueurs qui nous seront permises. Par quoy requérant notre procuereur fiscal &c.

Cette ordonnance avoit été publiée par François de Bourdeille, évêque de Périgueux, en son synode, ou assemblée de son clergé, faite au Château-l’Evêque, le 7 avril 1581.

 

Le curé de St Etienne d’Eygurande n’ayant pas eu d’égard à ce règlement, fut cité trois fois par l’évêque, qui ne le voyant pas paroitre, le déclara excommunié, le priva de son bénéfice dont il pourvut Pierre Parrot, par sentence rendue à Château-l’Evêque, le 3 may 1582. Laquelle fut exécutée le 15 may suivant (pag. 462).

 

24 juin 1581

 

Lettres de visa données par le chapitre de St Front pour un canonicat (canonicatus et praebandae), résigné par François Arnaud de La Borie, à François Arnaud juniori, clerico, &c. (en marge: Arnaud de la Borie résigne à Paris, le 8 de mars 1580, son canonicat, pendant les troubles des protestans). (p. 2 v°). (en marge: Cet Arnaud de La Borie avoit résigné entre les mains des chanoines des 2 églises, qui reçoivent cette résignation attandu la difficulté où l’on étoit alors de recourir à Rome, à cause des guerres civiles).

 

 

Fol. 153 v°

Capitulum, abbas et canonici ecclesiae saecularis, et collegiatae Beati Frontonis Petragor., et nos Franciscus de Bourdeille, Petrag. episcopus, necnon abbas praedictae ecclesiae, Poncetus de Leymarie, Geraldus Faure, Gaufridus Clavelie, et Rogerius, canonici praebendati ejusdem ecclesiae, notum facimus &c. Datum et actum in capella Sancti Juliani castri episcopi, parrochaie de Pressaco, nunc loco nostrae residentiae gratia divini cultus persolvendi ob occupationem urbis et civitatis Petragoricensis a parte contraria nostrae religioni, die 24 junii 1581; praesentibus Petro Souc, ebdomadario ecclesiae cathedralis et Petro Juglard, ebdomadario nostrae collegiatae ecclesiae (en marge: Chanoines de St Front résident à Château-l’Evêque; il n’y avoit que 4 chanoines en 1581, faisant l’office, un 5e résignoit, &c.).

Dans le même tems François de Bourdeille, évêque de Périgueux faisoit sa résidence à Château-l’Evêque, comme on le voit par les visa.

 

24 juin 1581

 

Le 24 juin, en l’église et chapelle St Julien de Château-l’Evêque, paroisse de Pressac, au diocèse de Périgueux, en laquelle le service divin des 2 églises cathédrale et collégiale de Périgueux est à présent célébré pour l’occupation et détemption que ceux de la r.p.r. sont de ladite ville; y étant assemblés Mrs Mes Pierre Pradou, président le chapitre, Geraud Faure, Rougier Clément, et Maurice Prade, chanoines prébendés en l’église cathédrale et par ledit Pradou a été exposé. Lesdits chanoines reçoivent la résignation que leur fait (par procureur) de son canonicat, Me Jean Alcamon, en faveur de Me Joseph Arnauld, clerc du diocèse de Périgueux. On fait intimer les chanoines absens de venir; les chanoinces absent etoient Jean Brouquet, Lazare Le Reclus, Pierre Bourgoin, Foucaud d’Abzac de La Douze, qu’on ne trouve pas chés eux, Antoine de La Fayette et Jacques de Pompadour étoient absens depuis 2 ans, et on ne savoit où ils faisoient leur résidence, leurs domiciles de la Cité ayant été démolis et ruinés.

Depuis François de Bourdeille, usant de son droit de nommer à son joyeux avènement, de nommer au 1er canonicat vacant, &c., en vertu d’une transaction passée entre P. Fournier, évêque de Périgueux et le chapitre, fait titre à Me Jean Godeffre, le 12 juin, et les chanoines le reçoivent, sic. (Ibid., fol. 12).

 

 

Fol. 154 r°

L’an 1581, et le 10 novembre, dans la chapelle de N. Dame de Pitié de l’église collégiale St Front de Périgueux, en laquelle Mrs les chanoines et chapitre des deux églises cathédrale de St Etienne et St Front ont accoutumé s’assembler, prinse naguères, à cause des ruines et démolitions des lieux capitulaires desdites deux églises par ceux de la r. p. r.; y étant assemblés Mrs Mes ... Le Reclus, Foucaud d’Abzac de La Douze, Gerard Faure, Rougier Clément, Maurice Prade, et Jean de Tricars, chanoines prébendé de ladite église, est comparu Me Jean Godeffre, &c. (Ibid. fol. 43). (en marge: ils en faisoient de même encore le 23 novembre 1582).

 

1582

 

Gasto de La Martonie, évêque de Dax donne la tonsure à Jacques de Pompadour, sur les demissoires de Focaldus (il faut lire Franciscus) de Bourdeille, évêque de Périgueux. Ces lettres demissoires rapportées pag. 394 (Mr. Leydet en a omis la date), portent que ce Jacques de Pompadour étoit filius naturalis et legitimus quondam nobilis Joannis de Pompadour, domini in tempore quo vivebat, de Castro Boucheto, parrochiae de Anguoyssa, nostrae dioecesis, dit l’évêque de Périgueux (dioc. Petrag. dit l’évêque de Dax).

Jacques de Pompadour, conseiller et aumonier ordinaire du roi, et abbé de St Maurin, est pourvu par Grégoire XIII, du grand archidiaconé de la cathédrale de Périgueux, le 9 des calendes de juin 1582.

 

1583

 

Pierre Chouet, procureur constitué de Charles de Lorraine, cardinal de Vaudemont, évêque et comte de Toul, prieur du prieuré appellé doyenné de St Jean de Ronssenac, prend possession (audit nom) de ce dernier bénéfice, de l’ordre de Clugni, dioc. de Périgueux, le 17 février 1583, sur des bulles de Grégoire XIII, 11 kal. aprilis, anno ab Incarn. 1582. Deux religieux signent la prise de possession. (Ibid., fol. 488).

 

Prieuré de St Lazare ou St Nazare de Jugnac, dépendant de l’abbaye de Charroux, en 1583. L’église étoit ruinée (par les protestans). (Ibid., fol. 499).

 

 

Fol. 155 r°

Extraits de divers actes concernant François de Bourdeille

Archives de l'évêché de Périgueux

 

1583. 24 février. L’évêque (Mr. François de Bourdeille) nomme à un canonicat vacant, conjointement les chanoines de St Front, en qualité d’abbé, le 24 février 1583. (Registre des provisions, fol. 525).

 

Chaque chanoine reçu, et lors de sa nouvelle réception, est tenu selon les statuts et anciennes coutumes, de donner ou payer comptant la somme de 50 l. tournois, faisant 16 2/3 écus (en 1583) pour convertir et employer en une chape, ou autres réparation de ladite église. Et après avoir joui, ou par sa faute cessé de jouir paisiblement 3 ans prochains et consécutifs de son canonicat et prébende, ces 3 ans échus, donner comptant dès lors la somme de 33 écus 1/3 pour l’employer en rente pour la célébration d’un obit annuel.

 

1583. Maurice Prade, théologal de l’église cathédrale de Périgueux, le 1 avril 1583. (Ibid. fol. 628).

 

1588. Le 14 jour de décembre, par devant nous, frère Arnaud de Solminhiac, abbé de Chancellade, Jean du Cheyron, curé d’Eyvirac, et Guillaume de Gravier, conseiller du roi et son lieutenant particulier et criminel en la sénéchaussée de Périgord, commissaire députés par le roy, pour procéder à la vente et aliénation du domaine et biens ecclésiastiques du diocèse de Périgord, jusques à la somme de 25300 l., outre les frais, suivant la volonté du Mémoire et instruction de Mrs les cardinaux de Bourbon, Guyse et des délégués par notre saint père le pape, ayant consenti à ladite aliénation et départ. de ladite somme, et icelluy départ fait par lesdits sieurs évêques et autres subdélégués par lesdits sieurs cardinaux. Ladite commission étant en date du 26 avril 1586, sçavoir faisons que révérend père en Dieu, Mre François de Bourdeille, évêque dudit diocèse, en sa personne nous a dit et remontré que, à raison de sa dignité épiscopale, il a été taxé et imposé à plusieurs sommes de deniers, auquel il ne peut et n’a moyen satisfaire que par l’aliénation de certaines rentes, à luy dues sur le village de &c. (papiers remis par Mr de Mayac).

 

 

Fol. 155 v°

1589. François de Bourdeille, évêque de Périgueux, vend des rentes, hommage reservé, pour fournir à sa cotisation des sommes demandées par le roy, le clergé ayant eu permission d’aliéner, du 10 juin 1589. (terrier appellé grand Fayardi, fol. 206).

 

Peut-être 1582 ou 1583 (la date omise). A la page 335 du grand terrier de reconnoissance appellé le Grand Fayardi, se trouve inséré un acte de François de Bourdeille, évêque de Périgueux, qui assence 2 fours à ban, qu’il avoit à Château l’Evêque, qui avoient besoin d’être réparés, ce qu’il ne pouvoit exécuter, ayant de grandes dépenses à faire, parce qu’il est besoin et nécessaire de restaurer l’église collégiale de St Front, et avoir les ornemens, calices et autres choses appartenant au service divin, et faire restaurer les maisons épiscopales démolies, audit sieur évêque appartenant, tant au présent lieu, que à Périgueux, que ne se pourroient faire sans grands frais.

 

1586. Département de 25300 l. échus sur ce présent diocèse de Périgueux pour sa part de l’aliénation du temporel, permis être vendu par notre saint père le pape, et commandé par le roi, le 20 juin 1586. Clos et arrêté par les députés du clergé de Périgueux, le 28 septembre 1586, et de la somme de 2500 l. pour les frais, sans en ce comprendre les cottes des bénéfices, dont la taxe est mise de surséance (voy. à l’année 1563 pour les aliénations du temporel).

 

1595. Du 4 juillet, par devant Mr. de Bourdeille, évêque de Périgueux, et Mre Arnaud de Solminhiac, &c. (voy. à l’année 1563).

 

1598. Visa donné à Jacques de Congé pour la cure de St Martin de Liourac [il y a Liourzac], par Arnaldus de Solminiac, abbé Beatae Mariae de Cancellata, archidiaconus major in ecclesia Petragoricensi, vicarius generalis in spiritualibus et temporalibus, reverendi in Christo patris et Domini, domini Petrag. episcopi, in nostra abbatia; presentibus fratre Gabriele de Dignac, religioso jam dictae nostrae abbatiae, et Helia Novi, ibidem habitatore, testibus ad hoc voc. et rog., die 13 mensi junii 1598. (Registre des visa de Mr Martin, cot. n° 1612, p. 13 v°).

 

 

Fol. 156 r°

1588

François de Bourdeille

Fonds de Gaigniere, portef. Coté n° 158, Titres originaux scellés, vol. 9, 3e partie, fol. 1

 

Nous François de Bourdeilhe, evesque de Périgueux, confessons avoir receu comptant de Me Pierre Cremoux, recepveur des tailhes de Périgord, la somme de trois cens treze escus vingt solz, sur et en desduction de la somme de mil escuz, impozée par mandement du roy, au pays de Périgord, en l’année derniere mil cinq cens quatre vingtz sept, pour la remize du fort de La Roche St Cristopholle, et pour partie de mon ramboursement des fraiz par moy faiz, et desboursés pour ladite remize. De laquelle somme de trois cens treze escuz vingt solz nous tenons comptant et bien payé, et en quittons ledit Cremoux, et tous autres. Tesmoing notre seing sy mis à Périgueux, le quinziesme jour du mois de may mil cinq cens quatre vingtz huict.

Signé de Bourdeille.

 

Original en parchemin.

 

 

Fol. 157 r°

15 novembre 1599

Confidence de l'évêché de Périgueux, passée par devant notaire

 

Ce jourd’huy 15 du mois de novembre 1599 avant midi, au Château-Lévêque, paroisse de Preyssac en Périgord, a été convenu et arretté entre révérend père en Dieu, messire François de Bourdeille par permission divine, évêque de Périgueux, messire Henri de Bourdeille, seigneur, vicomte baron dudit lieu, la Tour-Blance, Archiac, capitaine de cinquante hommes d’armes des ordonnances du roi, senechal et gouverneur en Périgord, et maistre Jean Martin, official, chantre et chanoine des deux églises St Front et St Etienne de Périgueux, habitans, savoir ledit sieur évêque au présent château, ledit sieur de Bourdeille au château dudit Bourdeille, et ledit Martin en la ville de Périgueux: sçavoir que ledit évêque passera procuration pour avoir coadjuteur en son évêché et résignation pour valoir après son décès, en faveur dudit Martin, en condition, promis et juré par ledit Martin, qui l’a juré et promis entretenir sur le reproche d’honneur, et autrement sur les évangiles, que pendant la vie dudit sieur évêque qu’elle puisse être portée par ladite résignation que ledit sieur évêque fera audit Martin ne pourra avoir ni prétendre aucune chose, part ni cotitté, aux fruits, profits, revenus et emolumens et autres droits et priviléges en dépendans dudit evêché, au préjudice dudit sieur évêque, que ce ne soit de son consentement et volonté. Et qu’après la mort dudit sieur évêque, en survivant audit sieur évêque, ledit Martin déclarera comme il déclare dès à présent comme délors, et délors que dès à présent, tenir ladite évêché pour et au profit dudit sieur vicomte de Bourdeille, sans qu’il puisse prétendre, ni demander aucune chose en tous les fruits, profits, revenus et emolumens dépendans de ladite évêché, ains demeureront entièrement à la disposition dudit sieur vicomte de Bourdeille; et à cet effet promet ledit Martin en passer toutesfois et quant que besoin sera, afferme et cession, tout ainsi que ledit sieur de Bourdeille voudra; comme aussi aux collations et visa, ledit sieur Martin ne y pourvoira que sous le plaisir et volonté dudit

 

 

Fol. 157 v°

sieur de Bourdeille; promet aussi ledit Martin de remettre et résigner toutesfois et qua[...]es ladite évêché, non seulement à un des enfans dudit sieur s’il en advient, mais aussi à un des enfans de Claude de Bourdeille, sieur et baron de Matha, son frère et à quiconque sera leur héritier, et à tel autre qu’il leur plaira en leur faveur; et ne pourra ledit sieur Martin frustrer ledit sieur des fruits et revenus dudit évêché pour quelque manière que puisse être, soit des dettes qu’il n’a pas faits, ou qu’il puisse faire à l’avenir, en ce que ledit sieur Martin prendra de pension annuelle la somme de 400 écus revenant à 1200 l. en la jouissance de la métairie appellée de Chamiers, dépendant dudit évêché, ensemble de la jouissance d’un pred, appellé le pred de l’évêque près la ville de Périgueux. Sur ce sont intervenus Louis de Lagut, écuyer, sieur de Montardy, habitant en son château d’Agonac, Jean de Fayolle, écuyer, sieur de La Jarte Desdeune, habitant en son château de La Jarte, paroisse de Coursac, Jean Foucaud, écuyer, sieur de Cubjac, habitant en son château de Cubjac, Pierre de Fayard, écuyer, sieur des Combes, habitant en son château des Combes, et Bertrand de Macanan, écuyer, sieur de Sallegourde, habitant en son château de Sallegourde, et Jean de Chiliaud, écuyer, sieur des Fieux, habitant en ladite ville de Périgueux.

Lesquels tous unanimement répondans et pleiges dudit sieur Martin, ont aussi promis et juré sur leur foi et honneur bien entretenir et faire entretenir ce que dessus solidement et avec renonciation au bénéfice d’ordre, division et discussion de façon que sera loisible et permis audit seigneur évêque, et vicomte de Bourdeille, et successeurs s’il en advient, de se pourvoir contre celui ou ceux qu’il verra être affaire, et contre tous, sans que pour élections d’aucuns, les autres puissent être exempts et dechargés. Et pour

 

 

Fol. 158 r°

plus grande assurance ont requis d’en être fait instrument par le notaire royal soussigné qu’il leur a octroyé et condamné partant que besoin serait les susdites à l’entretenement des présentes. En présence de Mre Raimond Girars de Langlade, avocat en la cour de parlement de Bordeaux, habitant en la présente ville, et Jean de Beauvais, licentié habitant au Château-Lévêque. Ainsi signé Bourdeille, B. de Macanan, Chiliaud, de Langlade présent, de Beauvais, présent, Martin, de Fayolle, Cujac, Les Combes, et Barissot, notaire royal.

 

Au bas de cet acte, il y a ces mots.

S’ensuit une lettre écrite par ledit sieur Martin du 5 avril 1600, à Mr. de Montardy, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi.

 

Monsieur, j’ai eu commandement de monseigneur le vicomte, de vous suplier de mettre entre ses mains, la convention qui a été faite entre nous, dont vous êtes demeuré dépositaire. Je vous suplie de faire pour le contenter, m’assurant qu’il la tiendra en secret pour ne préjudicier à personne. Je n’en fais aucun doute, même du tout resigne à lui, et je continuerai de m’avouer, monsieur, votre humble et obeissant serviteur. Signé Martin.

 

 

Fol. 158 v°

F.B. C’est le titre de l’acte ci-dessus.

 

Confidence de l’évêché de Périgueux passée par devant notaire, le 15 novembre 1599.

 

 

Fol. 159 r°

15 novembre 1599

Confidence de l'évêché de Périgueux, passée par devant notaire, le 15 novembre 1599.

Imprimé de 1738

 

Il n’y a peut-être dans le royaume aucun Acte aussi singulier que l’est celui-là. On sçait bien que duran un tems considérable, des Evêchés, des Abbayes, des Prieuré, & des Cures ont été tenus en confidence, mais on ignoroit encore que les Confidenciaires se fussent présentés devant un Notaire pour passer un Acte public de la confidence la plus honteuse, dans lequel plusieurs gentilshommes se sont rendus Plaiges, & Garants des conditions odieuses qui y sont stipulées: conditions, qui jusqu’alors avoient été secrètes, mais qui pour assurer de plus en plus à la Maison de N. la continuation de la confidence, & conséquemment la jouissance des revenus de l’Evêché de Périgueux, furent manifestées par un Acte public; Les Parties interessées sont assez connuës dans le Périgord.

 

Ce jourd’hui quinzième du mois de Novembre mil cinq cent quatre-vingt-dix & neuf, avant midi, au Château-l’Evêque, Paroisse de Preyssac en Périgord, a été convenu & arrêté entre Révérend Père en Dieu, Messire N. par Permission divine, Evêque de Périgueux, Messire N., Seigneur, Vicomte Baron &c., capitaine de cinquante hommes d’Armes des Ordonnances du Roy, Sénéchal & Gouverneur en Périgord, & Mosieur N., Official, Chantre & Chanoine des deux Eglises Saint Front & Saint Etienne de Périgueux, Habitans, &c.: sçavoir que ledit Sieur Evêque passera Procuration pour avoir Coadjuteur en son Evêché & Résignation pour valoir après son décès, en faveur dudit Sieur N., en Condition, Promis & Juré par ledit N. qui l’a juré & promis entretenir sur le reproche d’honneur, & autrement sur les Evangiles, que pendant la vie dudit Sieur Evêque, quelle qu’elle puisse être portée par ladite Résignation que ledit Sieur Evêque fera audit N. ne pourra avoir, ni prétendre aucune Chose, Part, ni Cotitté, aux Fruits, Profits, Revenus & Emolumens, & autres Droits & Priviléges en dépendans de ladite Evêché, au préjudice dudit Sieur Evêque, que ce ne soit de son consentement & volonté; qu’après la mort dudit Sieur Evêque, en survivant audit Sieur Evêque, ledit Sieur N. déclarera, comme il déclare dès à présent comme dés lors, que dès à présent, TENIR LADITE EVECHE POUR ET AU PROFIT dudit Sieur Vicomte de N., sans qu’il puisse prétendre, ni demander aucune chose en tous les Fruits, Profits, Revenus & Emolumens dépendans de ladite Evêché, ains demeureront entièrement à la disposition dudit Sieur Vicomte de N.; & à cet effet promet ledit N. en passer toutes fois & quantes que besoin sera, Affermés & Cession, & tout ainsi que ledit Sieur de N. voudra, comme aussi Collations & Visa, ledit N. n’y pourvoiera que sous le plaisir & volonté dudit Sieur N. Promet aussi le Sieur N. de REMETTRE ET RESIGNER toutes fois & quantes ladite Evêché, non seulement à Un des enfans dudit Sieur, s’il en advient, mais aussi à Un des Enfans de N. son frère & à Quiconque sera leur héritier, & à Tel autre qu’il leur plaira en leur faveur; & ne pourra ledit Sieur N. frustrer ledit Sieur des fruits & revenus dudit Evêché, pour quelque moment que puisse être, soit des debtes qu’il a faites, & qu’il puisse faire à l’avenir. En ce que ledit Sieur N. prendra de pension annuelle la somme de quatre cens écus, revenant à douze cens livres, & la jouissance de la Maiterie appellée de Chamiers, dépendant dudit Evêché, ensemble de la jouissance d’un Pré, appellé le Pré de l’Evêque près la Ville de Périgueux.

Sur ce sont intervenus N. N. N. N. N. N.

Lesquels tous unanimement Répondans, & Plaiges dudit Sieur N., ont aussi promis & juré sur leur foy & honneur bien

 

 

Fol. 159 v°

entretenir & faire entretenir ce que dessus solidement, avec renonciation au Bénéfice & ordre, & division & discution de façon que sera loisible, & permis audit Seigneur Evêque de N., et Successeurs s’il en advient, de se pourvoir contre celui, ou ceux qu’il verront être à faire, & contre tous, sans que pour élection d’aucuns, les autres puissent être exemptés & dechargés, & pour plus grande assurance ont requis en être fait Instrument par le Notaire royal soussigné qu’il leur a octroyé & condamné partant que besoin seroit les susdits à l’entretenement dudit. En présence de N. & de N. Signé N. N. N. N. N. N. N. N. N. N. N. N. & N., Notaire Royal.

 

Un Acte de cette nature est une preuve à laquelle on ne peut se refuser, du triste état où étoit réduite l’Eglise de Périgueux, & de l’impossibilité où elle se trouvoit de soutenir ses droits, & d’empêcher qu’ils lui fussent enlevés; & c’est précisément dans ce tems-là, ainsi qu’il est démontré par les pièces, que les Agens du Domaine réserverent un hommage au profit d’Henry IV sur le sieur de Foucaut, & sur le sieur de Saint Astier, pour raison de ce qu’ils possedoient Noblement dans la Châtellenie d’Auberoche, quoiqu’elle eût été démembrée par les Ducs d’Albret, & que Henri IV lui même eût vendu avec Madame sa soeur le peu qu’il leur en restoit au sieur de Foucaut, comme s’il avoit pû se réserver un hommage sur un fief qu’il mettoit entièrement hors de ses mains, & qui étoit de la mouvance de l’Evêque de Périgueux. (en marge: Confid. en 1599, Réserv. d’Hommage en 1597, 1600, & 1610).

 

Aussi en 1623, la Confidence ayant cessé, le Sieur de la Béraudière, Evêque [de] Périgueux, & Conseiller d’Etat, réclama cet Hommage, & s’opposa à ce que le Sieur de Foucaut, & autres qui étoient recherchés par les Agens du Domaine, le rendissent au Roy Louis XIII & ce Prince ayant reconnu par ses Lettres Patentes de la même année, produites en l’Instance, que plusieurs Droits de l’Eglise de Périgueux avoient été usurpés, les Titres & documens brûlés, pillés, & saccagés, chargea les Préposés à la recherche des Droits de son Domaine de rechercher en même tems, & par les mêmes voyes, ceux de l’Eglise de Périgueux.

Ensuite la contestation qui s’étoit élevée touchant l’Hommage réservé sous Henry IV & réclamé par l’Evêque de Périgueux, fut décidée, discutée & par les Commissaires députés par Sa Majesté, & par leur Jugement rendu le 22 Août 1623, contradictoirement avec les Agens du Domaine, le Sieur de Foucaut, & autres furent condamnés à rendre Hommage à l’Evêché de Périgueux, pour raison de tou-

 

 

Fol. 160 r°

tes les Parties qui se trouveroient avoir été distraites, & démembrées de l’ancienne Terre & Seigneurie d’Auberoche.

 

Ce jugement qui est fondé sur le démembrement du Fief d’Auberoche, & qui a toujours été exécuté depuis, met hors d’atteinte les droits de l’Evêché de Périgueux, réclame sans cesse la Suzeraineté sur ce Fief, fait voir qu’il n’a jamais été réuni au Domaine, écarte toute idée de prescription, & en condamnant le Sieur Foucaut qui avoit acquis immédiatement d’Henry IV & de Madame sa soeur le reste de ce Fief, sous la réserve d’un Hommage, à rendre cet Hommage à l’Evêque de Périgueux, fait voir qu’à plus forte raison le Sieur de Saint-Astier est obligé de le rendre à l’Eglise de Périgueux, ainsi que le rendent tous autres Vassaux, qui, comme lui ont acquis quelque Seigneurie, ou quelque Domaine noble dans l’étendue de cette Châtellenie.


Il le doit d’autant plus, que l’Evêque de Périgueux rapporte la preuve qu’en l’année 1641, le Sieur Jean-Jacques de Saint-Astier père avoit montré par de bonnes pièces devant M. Daguesseau, Intendant de Guienne, que les Paroisses d’Antonne & Sarliac, dont il est question, n’avoient jamais été du Domaine du Roy, ni appartenu au feu Roy Henry le Grand. Comment aujourd’huy le Sieur Jacques de Saint-Astier fils peut-il prétendre au contraire, sans rapporter aucun nouveau Titre, que ces mêmes Paroisses dépendent & relèvent du Domaine du Roy? Sur quel fondement veut-il donc rendre Hommage au Roy, pour la Seigneurie de ces deux Paroisses qu’il reconnoît lui-même faire portion d’une Châtellenie, qu’un Arrest contradictoire du Conseil d’Etat 1674 a déclaré n’avoir jamais été, ni pû être du Domaine de Sa Majesté?

 

De l’imprimerie de la Veuve Knapen, rue de la Huchette, à l’Ange, 1738.

 

 

Fol. 161 r°

Bulletins de Garampi, Archives du Vatican

 

1576. 19 novembr. Fr. Franciscus de Bourdeille, ord. s. Ben. presbyter, fit episcopus Petrag. per obitum Petri. (Cons. S.C., pag. 20).

 

1576. 19 novembr. Franciscus de Bourdelle fit episcopus Petrag. per obit. Petri. (Cons. 109, p. 498, Item 111, p. 380, 143, p. 135).

 

Prop. Petragoricen. per obitum Petri Fournier pro Francisco de Bourdeilhe. (Cons. 145, p. 399).

 

 

Fol. 162 r°

Evêques de Périgueux

XVIIe siècle

 

 

Fol. 163 r°

1600-1612

Jean Martin, évêque de Périgueux

 

 

Fol. 164 r°

Extraits de divers actes concernant Jean Martin

Archives de l'évêché de Périgueux

 

1601. Vendredy 9 février, dans l’église collégiale de St Front, où huit chanoines de la cathédrale seulement faisoient le service divin, à cause de la démolition de l’église cathédrale à la Cité, ez derniers troubles, Mr. Bertrand Girard de Langlade, chanoine de l’église St Front, comme procureur de Mre Jean Martin, évêque de Périgueux, par procuration donnée le 7 de ce mois, prend possession de cet évêché, en présence des chanoines, juge mage, lieutenant général Mr. de Marquessac, des maire, consuls, &c.

 

1602. Synode tenu et célébré par Révérend père en Dieu messire Jean Martin par permission divine, évêque de Périgueux, le 18 avril 1602, jeudi d’après la Quasimodo, dans l’église collégiale de St Front, auquel sont obligés assister tous les bénéficiers du diocèse et de droit synodal, doivent audit sieur évêque les somme sous écrites et premièrement:

 

Abbas de Cancellata

Prior de Peyraco

Praepositus de Themolaco

Abbas de Brantolmio

Decanus de Ronsenaco

Praepositus Rupis Boviscurti

Abbas de Castris

Prior Sti Johannis de Cola

Praepositus de Paulnaco

Abbas Sti Asterii

Prior de Brageyraco

 

Abbas de Tortoyraco

Prior de Sourzaco

 

Abbas Albaterrae

Prior de Paluello

 

Abbas de Petrosa

Prior Montiscareti

 

 

Dignitates cathedralis ecclesiae, archidiaconus major, archidiaconus Brageraci, archidiaconus Sarlati, archidiaconus de Dupla, cantor ecclesiae cathedralis, magister scholarum collegiatae, deinde archipresbyteri, &c., deinde curati, &c.

 

1609. Délibération de la chambre ecclésiastique du diocèse, composée de l’évêque (Jean Martin) et des députés des chapitres de Périgueux, et autres bénéficiers du diocèse, pour la liquidation de leurs dettes. On y voit Mrs Mes Jean

 

 

Fol. 164 v°

Tricard, Me escolatre, Joseph Arnaud de La Borie, prieur de Curcy, archiprêtre de Valeuil, Eymeric de Meredieu, chanoine ez eglises de Périgueux, Bertrand Girard de Langlade, official, Jean du Cheyron, curé de St Aquilain, députés et traitans des affaires du clergé du présent diocèse, dans la maison épiscopale, à Périgueux, le 12 mars 1609.

 

1609. Quoique Mr. Martin n’eut point fait d’entrée solemnelle, le chapitre luy demanda la cloche ou manteau de satin, la chapelle épiscopale, &c. Celuy-ci la refusoit, allégant que l’église de St Pierre Laneys étoit ruinée, &c. Comme on étoit sur le point de commencer un procès, il y eut une transaction passée entre l’évêque et le chapitre, dans la chapelle St Jean de l’église de la Cité, où le service divin de l’église se fait, à cause le ladite église principale (le 17 juillet 1609). On régla quels ornements Mr Martin évêque de Périgueux donneroit à la cathédrale, ce que l’évêque montra pour partie luy revenir à près de 4000 l., qu’il a affecté et baillé audit chapitre pour s’en servir, se réservant toutes fois l’usage quand il voudrait officier, ou à la cathédrale, ou à St Front, ou ailleurs, ce à qui les chanoines consentirent.

 

1612. Testament de Mre Jean Martin, évêque de Périgueux, du 4 janvier 1612.

 

1612. Visa des vicaires généraux, sede vacante, 8 avril 1612.

 

 

Fol. 165 r°

F.B. Transcription à venir.

1605

Lettre manuscrite originale

 

Jehan Martin par permission divine evesque de Perigueux a Me Jehan Flamaing prêtre de notre diocese salut.

 

 

Fol. 167 r°

1609

Quittance d’une pension de l’évêque de Périgueux pour l’année 1609

Archives du château de La Force

 

Plusieurs actes comme testaments, partage, &c., concernant Mrs de Beaupoil, seigneurs de La Force, au 1er feuillet pag. 1 et 2, mais malheureusement ce feuillet se trouve presqu’entièrement rongé par les rats.

 

 

Fol. 168 r°

Bulletins de Garampi, Archives du Vatican

 

1600. 24 may. Johannes Martinus fit episcopus Petragoricen. per cessionem Francisci. (Cons., 128, pag. 49).

 

Propositio Petragoricen. per cessionem Francisci, pro Johanne Martino. (Cons. 145, pag. 370).

 

1560. (en marge: erreur; il faut 1600). Propositio ecclesiae Petrag. per cessionem Francisci, favore Johannis Martini. (Cons., 142, p. 10).

 

 

Fol. 169 r°

1612-1646

François de La Béraudière, évêque de Périgueux

 

 

Fol. 170 r°

26 juillet 1614

Prise de possession de l'évêché de Périgueux par François de La Béraudiere

Archives du chapitre de Périgueux

 

Le 26 juillet 1614, révérend père en Dieu, messire François de La Béraudière, évêque de Périgueux et abbé de Noailhé, prit possession &c. Les chanoines étoient Mr Me Jean de Tircard, le plus ancien, Mr Me Antoine Jay, grand archidiacre, Joseph Arnault de La Borie, Nicolas Dumazeau, Simon Nicard (ou Nicaud), Annet du Reclus, Aymeric Meredieu, Poncet Dupuy de Trigonan, Antoine Chalup, Antoine Arnault de Golce, et Michel Joujay, chanoines de la cathédrale; en présence de Mrs Mes Nicolas Alexandre et Pierre Lonvic, avocats, Mr Me Arnaud de Montozon, avocat du roi en la sénéchaussée de Périgueux.

Par le même acte, et le même jour, François de La Béraudière prit possession de l’abbaye de St Front, &c.

Acte reçu et signé par Maigne, notaire royal.

 

 

Fol. 171 r°

Extraits de divers actes concernant François de La Béraudière

Archives de l'évêché de Périgueux

 

1618. Jacques d’Aydie, fils d’Armand d’Aydie, comte de Ribérac, &c. abbé de St Astier, nommé par le Roy, avant le mois de novembre 1618, dans l’enquête faite devant Mr de La Béraudière, le 18 novembre 1618 pour constater des vie et moeurs du sieur Jacques d’Aydie. Les témoins déposent que abbatiam secularem alias diaconatum nuncupatum opidi Sancti Asterii, in qua sunt duodecim canonicatus et praebendae, in hac diocesi constructam, exiguis redditibus dotatam, illiusque ecclesiam multis redditibus et ornamentis antiquitus, ut fert fama, locupletatam, nunc bellorum civilium injuria, ab haereticis ita devastatam, et illius documenta, aliasque scripturas et litteras deperditas, ut nulla sit spes illam suum pristinum statum sortiri posse, nisi de aliquo utili et potenti pastore, qui propriis sumptibus et viribus procurare restaurationem ... valeat ... provideatur.

 

1619. Les actes de visites de Mr de La Béraudière, dans les années 1619 et suivantes, qui forment un gros volume in 4°, représentent les églises du diocèse, dans un état plus triste que celle supra; c’est tout ce que puis en extraire.

 

1633. Le 18 juillet, Mr de La Béraudière fait saisir les fruits de 16 curés, à cause de la non résidence.

 

1637. Assemblée synodale tenue à Périgueux, le 1er jeudi après la Quasimodo, 23 avril 1637, et du 12 et suivans; le 1er jeudi après la saint Martin et jours suivans 1637.

 

1639. Assemblée synodale à Périgueux, 13 octobre 1639; réquisitions du promoteur (voy. en 1642).

 

1641. 12 avril. Synode tenu dans l’église de St Front. Dans ce

 

 

Fol. 171 v°

synode, il fut représenté que les ecclésiastiques tant séculiers que réguliers, au grand mépris de leur dignité et caractère, sont vêtus d’habits indécens, ... n’ont aucune honte de venir ainsi travestis et se présenter aux assemblées synodales, en présence de monseigneur l’évêque, avec le manteau court, bottes et éperons, ... ayant grands cheveux sans aucune couronne et marque ecclésiastique; que d’ordinaire ils fréquentent les cabarets, et les lieux mal famés et scandaleux, que la plupart des curés, oublieux de leur troupeau, l’abandonnent pour aller paitre celuy d’autruy, où sans aucune dispense légitime et de droit, font leur résidence ordinaire dans la ville ... Que plusieurs prêtres séculiers et réguliers, au préjudice des ordonnances dudit seigneur évêque, décrets des saints canons, et constitutions synodales preschent et administrent sans mission dans le diocèse, et particulièrement confèrent le saint sacrement de mariage à tous ceux qui se présentent sans proclamations de bans ou temps défendu, sans dispense du sieur official, et consentement des curés; que mêmes les sieurs abbés, chapitres et autres leur permettent les fonctions curiales et prédications, sans avoir vû permission dudit seigneur évêque par écrit, ils employent des prêtres non approuvés  ... dans leurs cures, ou celles qui sont annexées auxdites abbayes et chapitres.

Pour la confidence, [elle] a jetté de si profondes racines dans le diocèse, quel soin et diligence que mondit seigneur l’évêque y aye pu apporter par ses prédications, visites, menaces, informations et jugemens rendus en son officialité, qu’il n’a pu arracher une si mauvaise plante; il seroit expédient ... de garder la bulle de Sixte V par laquelle sa sainteté se réserve ledit cas.

Que touchant le concubinage trop fréquent dans le diocèse, au grand scandale du public, mépris des ministres de Dieu et diminution de son service, il seroit expédient de garder le chap. 14 du concile de Trente, de refform. quam turpe &c, session 29.

 

 

Fol. 172 r°

l’assemblée ordonne que les saints décrets et constitutions synodales faites sur l’indécence des habits et tonsure, et prohibitions des cabarets et lieux suspects et scandaleux, et non résidence des curés, entreprises des prêtres séculiers et réguliers de prescher et administrer sans pouvoir légitime et par écrit, dans le diocèse, ensemble contre les concubinaires publics, les confidentiaires et ceux qui font des mariages clandestins, seront exécutés selon leur forme et teneur.

Ordonne en outre, que tous les ecclésiastiques ajouteront une collecte au saint sacrifice de la messe, pour la paix des princes chrétiens ... comme aussi célébreront chacun une messe de réquiem pour l’âme de défunt Mr. de Bourdeille, chevalier des ordres du roy, sénéchal et gouverneur de la province.

 

1642. Synode du 1 may 1642 tenu à Périgueux. Le promoteur remontra que depuis 7 ans qu’il est honnoré de sa charge, il a tâché à toutes les assemblées synodales par ses requis, réformer les abus provenans de la simonie, confidence, administration des saints sacremens, et prédications sans légitime pouvoir, mariages clandestins et non résidence des curés; cependant jusques ici tous ses efforts ont été vains, les crimes s’augmentant tous les jours, ou par le malheur du temps, par la malice et habitude à pécher que les ecclésiastiques ont contractée par la patience trop longue qu’on a eu sous l’espérance de leur conversion et amendemant. Vû doncques, que par une continuation de leur vie débordée et scandaleuse ils se rendent indignes de pardon, et que l’indulgence est l’entretien de leurs crimes, et que le délai qu’ils en auroient requis à la dernière assemblée synodale est expiré, sans que les délinquans ayent quitté leur péché, et fait pénitence, obtenu absolution de sa sainteté et de votre grandeur, et se soient rendus dans leurs cures pour y faire réelle et actuelle résidence, requiert que changeant cette grande douceur et bonté en justice, il plaise à votre grandeur les dénoncer nominatim, excommuniés, selon l’extrait de ceux (en interligne: curés) nommés et recogneus, qui vous en sera baillé par le procureur fiscal, les priver de l’usage des sacrements tant actifs que passifs, déclarer leurs

 

 

Fol. 172 v°

bénéfices vacquans et impétrables, et en attendant pourvoir à leurs églises, comme destituées et abandonnées de légitime pasteur, si dans le mois pour le dernier délai, ils ne justifient de l’absolution de notre saint père le pape, qu’ils doivent avoir obtenue, et que les curés, sauf ceux qui sont excusés de droit, ne résident effectivement; et au cas d’excuse légitime, n’en informent votre official. Requiert de plus qu’il plaise à l’assemblée continuer les prières accoutumées pour la santé de sa majesté, et prospérité de ses armes.

 

1644. 12 novembre. Synode à Thiviers, indiqué par Mr. de La Béraudière. Synodes en 1644, 1645.

 

1647. Assemblée synodale de Mrs les bénéficiers du présent diocèse, convoquée à Périgueux, par Mrs les vicaires généraux, le siège vacant, 2, 3, et 4 may 1647.

 

 

Fol. 173 r°

Extraits de divers actes concernant François de La Béraudière

Archives de l'évêché de Périgueux

 

Procès entre Mr. de La Béraudière et Jean Barbarin, sieur de Vessac. (La date omise).

 

1625. Le 3 janvier. Mr de La Béraudière et le chapitre de St Etienne avoient passé un contrat pour rétablir des murailles et voûtes de la cathédrale; l’évêque se chargea de tout, moyennant une somme donnée par ce chapitre. Dans la reconstruction, on conserva une vieille muraille sur laquelle on appuya les nouvelles voûtes. En 1640, le 25 janvier, ces murailles et voûtes étoient déjà écroulées, &c. (voy. ci-après 1640). (en marge: Richard, chanoine théologal de la cathédrale, 2 juin 1625).

 

1625. 13 avril. Prix fait de la charpente de l’église de la Cité, par Mr de la Béraudière, du 13 avril 1625.

 

1626. Par les actes de visites faites par Mr de La Béraudière, surtout depuis le 7 février 1626, jusqu’au 9 octobre, même année (il y en a d’antérieure, mais je n’en ais pas vu les actes), on peut connoitre quel étoit l’état des églises du diocèse de Périgueux. L’évêque dans son cours de visite, trouvoit presque partout des églises ruinées, dont on ne voyait que les 4 murailles, couverte d’arbustes, à d’autres un simple appenti de paille couvroit l’autel, des calices d’étaing, des ornemens &c., un grand nombre desservies par des vicaires, d’autres absolument abandonnées. Dans quelques-unes l’herbe étoit dedans comme dans un pred, ressemblant plutôt quelque lieu pour les animaux propre que non une église.

Plusieurs curés évitoient la visite, en s’absentant à l’approche de l’évêque, dont ils avoient à craindre les justes reproches. Dans son cours de visite, il étoit obligé de rompre, et faire mettre sous terre des choses qui n’étoient plus dignes de paroitre dans l’église par vétusté, &c. Il y trouvoit des vicaires desservans sans pouvoirs de l’ordinaire, &c.

 

1619. Na. Les actes de visites de Mr de La Béraudière dans les années 1619 et suivantes, forment un gros vol. in 4°, représentant les églises du diocèse dans un état plus triste que celles supra 1626. C’est tout ce que je puis en extraire &c.

 

 

Fol. 173 v°

1628. 1er mars. Le chapitre de St Front ayant résolu de faire imprimer l’ordre et office de St Front, pour en user en ladite église, sans en avoir eu au préalable, de Mr l’évêque de Périgueux, l’approbation dudit office, et commissaire pour examiner ledit office, et voir s’il n’y avoit rien en iceluy qui fut digne de répréhension, ou contraire à ce qui se doit croire et prescher de la vie dudit saint, à ces causes, Mr de La Béraudière défend par une ordonnance du 1er mars 1628 audit chapitre et chanoines, de prendre cet office et d’en user en notre église de Saint Front (dit-il), et au libraire de passer outre à l’impression d’icelluy, sous peine d’excommunication latae sententiae, jusqu’à ce que ayant vû et examiné, ou fait voir et examiner iceluy office par personnes capables, que nous entendons commettre à cette fin, au cas que ne y puissions vacquer par nous, autrement y ait été pourvû.

 

Il paroit par un acte capitulaire de l’église de la Cité, du 7 septembre 1630, que Mr de La Béraudière étoit mort depuis peu, au lieu de Mere en Poitou. (cette date est fausse).

 

1636. Mr de La Béraudière ayant indiqué son synode à Thiviers le 12 octobre 1635, à Château-l’Evêque, le 3 avril 1636. Pierre d’Alesme, archidiacre et chanoine de Périgueux, et curé de Mensignac, Raymond Martin et Annet du Reclus, chanoines, sindics du clergé s’y opposèrent, et firent une assemblée à Périgueux. Il y eut de longues procédures pour cette affaire, qui avoit commencé avant 1619. Intervint un arrêt au conseil privé, qui ordonne que le synode diocésain se tiendra en la ville de Périgueux, lequel toute fois ledit évêque de Périgueux pourra transférer en autre lieu, pour cause légitime et nécessaire, dont il sera tenu de conférer audit chapitre (de la cathédrale), auquel cas seront députés aulcuns dudit chapitre, pour assister &c. L’arrêt règle aussi plusieurs autres points concernant les officiers des assemblées du clergé de Périgueux, pour y maintenir le bon ordre. L’arrêt est du 5 février 1637.

 

 

Fol. 174 r°

Dans le synode de Thiviers, tenu le 11 et le 12 octobre 1635, Mr de La Béraudière déclare, qu’il l’a indiqué dans cette ville à cause et pour raison des troubles et empêchemens, forces et violences commises en notre personne par plusieurs et diverses fois et au préjudice de notre dignité épiscopale, et autres considérations, ... que à cause du trouble et confusion qui se rencontra au synode dernier, par les monopoles de certains esprits factieux la plus grande partie des prêtres assemblés n’eut la liberté d’opiner aux affaires importantes du présent diocèse, même à la nomination d’un sindic, députés et définiteurs.

 

1638. Assemblées synodales tenues à Périgueux le 15 avril 1638 et le 4 novembre 1638.

 

1640. Le 25 janvier, les murailles et voûtes (de l’église de la Cité) étoient déjà écroulées, n’étant resté (au nouvel édifice) qu’un pan de muraille du côté du grand chemin qui va de la Cité à Périgueux. Le chapitre en voulut rendre responsable Mr de La Béraudière, qui répétoit de son côté 2500 l. restantes de 12000 l. que les chanoines avoient promis. De là vint un procès qui se termina par une transaction: Mr l’évêque de Périgueux se chargea de rétablire la cathédrale moyennant 6000 l., y compris les 2500 l. qui restoient. Et comme il y avoit une vieille voûte au milieu de l’édifice, qu’on avoit conservée en 1625, laquelle étoit en danger de tomber, il fut réglé qu’on la feroit réparer à frais communs. On y travalloit encore en septembre 1642.

 

Arrêt  (sous Mr de La Béraudière) contre le chapitre de St Astier, qui lui ordonne la résidence. (La date omise).

 

Messire Melchior Le Blond, escuyer, seigneur de Beaupuy, &c. fut héritier bénéficiaire de Mr de La Béraudière, son oncle.

 

 

Fol. 175 r°

François de La Béraudière

Catalogue manuscrit des livres imprimés de la bibliothèque impériale

 

François de La Béraudière, abbé commendataire de Nouaillé, évêque de Périgueux, nommé en 1612. Sacré en 1614. Décédé le 14 may 1646, âgé de 90 ans.

 

Le recueil de ses oeuvres se trouve à la bibliothèque impériale, relié en maroquin rouge, in 4° sous le n° D 7707, sous le titre suivant:

Otium episcopale, où sont contenus plusieurs traictez et discours faicts et composez par révérend père en Dieu messire François de La Béraudière, évesque de Périgueux, abbé de Noüaillé, conseiller en ses conseils d’état et privé, et parlement de Paris de Bourdeaux.

A Périgueux, par Pierre Dalvy, imprimeur et libraire, devant Sainct Front, 1635.

 

F.B. Actuellement cet ouvrage se trouve à la BnF sous la cote D-5959 (3).

 

 

Fol. 176 r°

Sixain par Mr de La Béraudière, évêque de Périgueux

Extrait du recueil des oeuvres de M. de La Béraudière, p. 4

 

Le loysir du prélat n’ayme l’oysiveté

Car alors qu’il n’est pas dans sa charge arresté,

Il doit des bons autheurs tirer la quintescense,

Lire, escripre, et laisser à la postérité

Tesmognages certains de grande charité:

Quoy faisant recevra, du ciel sa recompence.

 

 

Fol. 177 r°

XLV. Franciscus de Sigon de La Béraudière

Gall. chr. nov., t. 2, col. 1244, abbat. Nobiliac.

 

XLV. Franciscus de Sigon de La Béraudière, senator Parisiensis, ex praecedentis resignatione fit abbas, ac deinde anno 1612. Episcopus Petragoricensis, an. 1614. Strictiorem in monasterium observantiam induxit, ascitis e coenobio Sti Augustini Lemov. congregationis olim S. Vitoni monachis reformatis. Obiit an. 1646.

 

 

Fol. 178 r°

François de La Béraudière

Gall. chr. nov., t. 13, col. 196, episc. Rivenses

 

XXVII. Johannes V (de Bertier) episcopus Rivensis, ... plurimorum episcoporum inaugurationi cooperatus est, videlicet Claudii de Bellievre, Lugdunensis, ... 12 decembris 1604 ... Francisci de La Béraudière Petracorivensis, in choro Fuliensium Parisensium, 13 julii 1613. Et de plusieurs autres, nommé ibid.

 

 

Fol. 179 r°

Bulletins de Garampi, Archives du Vatican

 

1614. 17 febr. Franciscus de La Béraudière, presbyter Pictav., fit episcopus Petrag. per obitum Johannis. (Cons., 129, p. 132).

 

 

Fol. 180 r°

François de La Béraudière

Dictionnaire de Morery, ed. de 1759, t. 2, page 370

 

Béraudière (François de La), évêque de Périgueux, auteur de quelques ouvrages en vers et en prose, dit dans son épitre au roi du 22 février 1610, qui est à la tête de son adresse de salut: pour les dévoyés de la foi, qu’il avoit été pendant 18 ans au parlement de Paris. Ailleurs, il prend les titres de conseiller du roi en ses conseils d’état et privé, et parlement de Paris et Bourdeaux. Il a été abbé de Nouaillé, et il n’étoit encore que possesseur de cette abbaye, lorsqu’il prononça l’oraison funèbre du roi Henry IV le jour du service de ce prince en l’église cathédrale de Poitiers, le 21 juin 1610. Ce discours fut imprimé la même année. Il fut ensuite élevé sur le siège épiscopal de Périgueux, et il a gouverné cette église avec zèle et avec édification. Il étoit revêtu de cette dignité, lorsqu’il adressa à Louis XIII un petit poëme en vers françois, qu’il intitula la France triomphante. Il a fondé un séminaire à Périgueux, comme on le voit par ces vers qu’il a faits lui-même, et qui sont au devant de ses opuscules, imprimés à Périgueux en 1635 in 4°.

 

Je laisse à nos neveux en partant de ce monde,

Mon livre, un séminaite fondé de mes deniers,

Pour y faire nourir de pauvres escholiers,

Mon église refaite, à nulle autre seconde.

Face le ciel bening que la postérité

Reçoive à ce sujet très grande utilité.

Que de telle action le bon Dieu se contente,

De mes péchés passés, il m’octroye pardon,

Me donne paradis à la fin pour guerdon.

C’est à ce point où git mon désir, mon attente.

 

Quoique ses opuscules soient écrits en françois, ils sont imprimés ous ce titre, Otium episcopale, où sont contenus plusieurs traités ou discours. On y trouve 1° La France triomphante. 2° Un discours, intitulé Philadelphe, parce que l’auteur

 

 

Fol. 180 v°

y fait principalement l’éloge de l’affection de Louis XIII pour le duc d’Orléans, son frère. 3° Oraison funèbre de très chrétien, de très clément et très débonnaire prince Henry IV, roi de France et de Navarre, dédiée à la reine. 4° Consolation envoyée à Madame d’Aubeterre, sur le trépas de M. le maréchal son mari; cette pièce datée de Périgueux le 20 février 1628, est signée Fr. de La Béraudière, évêque de Périgueux. 5° Consolation envoyée à Mr de Boisson, conseiller du roi en ses conseils, seigneur d’Ausonne, président en la cour du parlement de Toulouse, sur l’apostasie de Philippe de Boisson, son fils, protestée en la ville de Mussidan en Périgord, en présence du ministre et religionnaires d’icelle, au mois d’août 1627. 6° Adresse de salut pour les dévoyés de la foi, au roi; on voit par cet écrit que Mr de La Béraudière avoit beaucoup de zèle pour le salut des protestans, qu’il avoit offert d’entrer en conférence avec plusieurs ministres; entr’autres, avec Jacques Clémenceau, ministre de Poitiers, et de La Roche-Crozé, ministre de Civray, qui refusèrent d’accepter la proposition de Mr de La Béraudière, ce qui l’engagea à publier l’écrit que l’on vient de citer. C’est plus un recueil de passages qui prouvent la doctrine de l’église, qu’un traité raisonné. 7° Le ministre Clémenceau ayant écrit contre ce petit ouvrage, Mr de La Béraudière fit l’apologie pour le livre intitulé: Adresse de salut pour les dévoyés de la foi, contre le supplément d’icelui, fait par Clémenceau, de la ville de Poitiers, avec un dizain sur le même sujet, et un seconde apologie du même livre, contre le juge des controverses de ce temps du ministre Crozé, de la ville de Civray. Ces apologies sont trop remplies d’invectives; elles sont l’une et l’autre de 1610, et datée de Nouaillé. A la suite de ces écrits, on trouve, 1° La censure du livre de Jacques Crozé, dit La Roche, Loudunois, ministre de l’église de Civray, par les pères consistoriaux du synode de La Rochelle. 2° Copie d’une lettre écrite par le consistoire de l’église prétendue réformée de la ville de Civray en Poitou, au sujet de la conversion du sieur Olivier Enguerrand, ministre de Chef-Boutonne en 1606, au mois de novembre. Il est parlé d’Enguerrand dans le synode de La Rochelle, tenu en 1607, au tom. 1 du Recueil des synodes des églises protestantes, par le sieur Aymond, page 316.

 

 

Fol. 181 r°

François de La Béraudière

Extrait de la généalogie de la Maison de La Béraudière

Cabinet des titres, bibliothèque impériale

 

Louis, seigneur de La Béraudière, d’Ursai et de Souché en Poitou, chevalier, enterré en l’abbaye de Ferrière en 1252. Epousa Marguerite d’Orillé. Et depuis ses descendans ont écartelé ses armes. Mais la descendance n’en est connue que depuis Jean qui suit.

Jean, seigneur de La Béraudière, de Souché et d’Ursai, chevalier en 1430, épousa Marguerite de Carion. Père de Gilles &c.

Gilles épousa Marguerite d’Escars, veuve en 1460. Père de Mathurin, épousa en 1501, Marguerite de Confolent, père de Philippes, &c. (Je supprime la suite de cette branche).

L’évêque de Périgueux est de la branche suivante, qui commence à Jean de La Béraudière (fils puiné de Jean et de Marguerite de Carion), seigneur de La Béraudière, Souché, &c. épousa Nomaye de Combaret, dame de l’Isle Rouhet, fille de Pierre chevalier, capitaine de 100 lances et de Huguette de Lisle, dame de Lisle Rouhet; dont François qui suit.

François de La Béraudière, seigneur de l’Isle Rouhet et de Souché, épousa le 5 décembre 1499, Jeanne Barthon, fille de Bernard, vicomte de Montbas, et de Marie de Sully, dont.

1° René qui suit.

2° Marc, sieur de Mauvoisin, chevalier de l’ordre, épousa Renée de Chiron. Père de Jeanne, femme de Philippe des Marois, sieur de La Grange, puiné de St Vivien.

René de La Béraudière, seigneur de l’Isle Rouet et de Souché, épousa 1° le 23 décembre 1533, Magdelen du Fou, fille de François, sieur du Vigean, echanson du roi, capitaine de Lusignan, et de Louise de Polignac. Il épousa 2° Catherine Hebert. Il testa le dernier juin 1544, père de:

1° François qui suit.

 

 

Fol. 181 v°

2° Jeanne, femme de Léonard Joubert, sieur de Nieuil et de Suau.
3° Magdelène épousa 1° René de Riposson, sieur d’Astron, 2° Jean de Chamborant, sieur de Droux.

4° Louise, demoiselle de Rouet, fille d’honneur de la reine, maitresse du roi de Navarre, Antoine de Bourbon, et en eut Charles de Bourbon, archevêque de Rouen en 1594.

 

2nd lit.

5° François (fils aîné du 1er lit de René), chevalier, seigneur de l’Isle Rouet, et des châtellenies de La Mothe de Beaumont, l’Isle Jourdain, &c., guidon de la compagnie du sieur de Montpezat, épousa le 24 juin 1567, Jeanne de Levis, &c. dont:

1° Philibert-Emmanuel qui suit.

2° Liette, femme de N. Le Blond, seigneur de Beaupuy.

3° Eleonor, femme de Pierre Taveau, baron de Mortamer.

 

Philibert-Emmanuel, chevalier, seigneur &c. nommé à l’ordre du Saint Esprit, le 16 février 1620, épousa le 15 décembre 1593, Françoise Taveau, dame du Plessis-Videau, &c.

 

 

Fol. 182 r°

Armes de La Béraudière

Cabinet des titres, bibliothèque impériale

 

Escartelé au 1er et 4 d’azur à la croix denchée (ou dentelée) de 12 pièces et alaisée d’argent, au 2 et 3 d’or à l’aigle éployé de gueules.

 

Elles sont ainsi gravées au commencement de l’ouvrage de l’évêque de Périgueux, intitulé Otium episcopale. Et je me souviens de les avoir vues ainsi sur plusieurs monumens à Périgueux.

 

Mr de Gaignières les blasonne ainsi: d’or, à un aigle à 2 têtes de gueules, écartelé d’azur à la croix d’argent, alaisée, pointée de 3 p. d’argent.

 

François de la Béraudière, sieur de Sigon, conseiller &c., le 12 janvier 1587, épousa Elizabeth de Dormans, fille de Charles de Dormans, sieur de Bievre et de Nozay, Me des comptes, et de Marie de Marseilles, puis évêque de Périgueux, mort en 1646.

 

 

Fol. 183 r°

1646-1647

Jean d'Estrades, évêque de Périgueux

 

 

Fol. 184 r°

Jean d'Estrades

Gall. chr. nov. ed., t. 2, col. 971, episc. Condomens.

 

Johannes d’Estrades, claro ex genere in pago Burdigalensi ortus, patre Francisco d’Estrades nobili regis cubiculario, matre Suzanna de Roques priori ejus uxore, frater Godefridi, Franciae marescalli. Primum abbas Boni-Fontis in pago Convenensi, deinde anno 1646, mense julio Petragoricensis praesul designatur; tandem Condomiensis episcopus ac dominus nominatur an. 1647, mense septembr. Admissus in consistorio Innocenti X papae, bullis datis die 25 februarii 1648. Eodem anno mense maio, dominica in albis, unctionem excipit in aede patrum jesuitarum Aginn. a Bartholomaeo d’Elbene urbis episcopo et comite, cooperantibus Alano de Solminihac Cadurcensi, et Gilberto de Choiseul Convenensi praesulibus; die 17 septembr. sequentis, exhibuit regi, more solito, sacramentum clientelae, ac solemni pompa civitatem suam invectus est 1649, die martis sancto. Hoc eadem anno episcopatum sua sponte et voluntate deposuit in gratiam sequentis. Obiit anno 1685 in sua S. Melanii Redonensis abbatia, pro qua carilocensem, Chalis, dimiserat longe pinguiorem; magnum lucrum reputans vivere inter s. Benedicti alumnos strictioris observantiae quibus exemplo praelucebat, sicque ad mortem se comparare. Jacet in ecclesia S. Melanii cum hoc epitaphio:

 

D.O.M.

Hic Jacet

Reverendissimus et illustrissimus

Johannes d’Estrades,

Condomiensis episcopus;

Qui pontificales infulas

 

 

Fol. 184 v°

Amplissimamque dioecesim,

Quam per decem annos pie, sapienterque vexerat,

Miro christianae humilitatis exemplo

Sponte abdicavit.

Uni Deo, sibique victuris

Secessit in Rhedonense S. Melanii coenobium,

Cui abbas praefuit,

Cujus aedes instauravit,

Quod amore praecipuo, caritate

Omnes sibi devinciens,

Suis se pastorem, egentibus patrem, afflictis solamen

Exhibuit.
His laboribus probatus senex

Meritis quam anni gravior

Occubuit.

Die XII mensis junii, anno aetatis LXXV. R.S.H.

M. DC. LXXXV.

 

Fratri carissimo

Godefridus d’Estrades Franciae Marescallus

Amoris hoc pignus et doloris monimentum

Posuit.

 

 

Fol. 185 r°

LXXV. Johannes VI

Gall. chr., t. 2, col. 1486, episc. Petrag.

 

Johannes d’Estrades, de quo locuti sumus in Condomiensibus episcopis, designatus fuit episcopus Petracoricensis, mense julio an. 1646. Verum nondum consecratus ad aliam translatus est sedem.

 

 

Fol. 186 r°

XLIII. Johannes XI d'Estrades

Gall. chr., t. X, col. 1514, abbat. Cariloci (de Chaaliz, diocèse de Senlis)

 

XLIII. Johannes XI d’Estrades, germanus Godefridi Franciae marescalli, designatus episcopus Petracoricensis, anno 1646, et mox Condomiensis 1647, permutatione facta cum Carolo anno 1658, obtinuit commendam Caroliloci, de cujus reditibus cum monachis pepigit, hancque anno 1670, commutavit pro Redonensi S. Melanii, ubi vixit et obiit 12 junii 1685, ac sepultus est cum epitaphio, quod videsis tom. II, col. 972.

 

 

Fol. 187 r°

1648-1652

Philibert de Brandon, évêque de Périgueux

 

 

Fol. 188 r°

23 mars 1649

Prise de possession de l'évêché de Périgueux par Philibert de Brandon

Archives du chapitre de Périgueux

 

L’an 1649, le 23 mars, au lieu du chapitre de l’église cathédrale de St Etienne de la Cité de Périgueux, où étoient assemblés vénérables Mrs Mes François de Jay, Annet du Reclus, Aymeric Meredieu, Michel Joujay, Jehan de La Garde, Nicolas de La Brousse, Sicaire Montozon, Pierre Chalup, Romain Broliodie, Simon Belarbre, et Pierre Roy, chanoines prébandés en ladite église, Mgr l’illustrissime et révérendissime père en Dieu messire Philibert de Brandon, seigneur évêque de Périgueux, conseiller du roi en ses conseils, prit possession ... Les chanoines sont allés le recueillir à la porte de ladite église cathédrale St Etienne, du côté du cloitre, et lui ont représenté l’usage ancien de se faire porter par les 4 barons, &c ... Néanmoins parce que ledit seigneur évêque, pour certaines considérations, n’a pas voulu entrer présentement avec cette solemnité ordinaire, ni user du droit qu’il a d’intimer lesdits 4 barons de Périgord, pour lui rendre ce devoir accoutumé, auquel droit pourtant il ne prétend pas déroger, mais seulement se rendre dans ladite église pour y célébrer la sainte messe. Les chanoines lui ont offert des habits pontificaux appartenans au chapitre, et l’ont prié de vouloir s’en servir ... Ils lui ont ensuite remontré ce que les évêques s’obligeoient de payer audit chapitre, comme les chapes, la chapelle, &c.

L’évêque a répondu qu’il n’entend en rien innover, ni préjudicier aux droits de ladite église &c. Il a prêté le serment en latin (comme ses prédécesseurs; voy. ci-devant), et a donné pour cautions audit chapitre Mr Me Pierre Alexandre, prêtre, sieur de Fonpitou, conseiller au siège présidial de ladite ville. Témoins Me Jean de Meredieu, conseiller enquêteur au siège de Périgueux, Me Jean Haussire, greffier commis au greffier royal, Pierre Gautier, bourgeois et marchand, &c. Devant Maigne, notaire royal et secrétaire du chapitre. Collationné le 1er avril 1667.

 

 

Fol. 188 v°

23 mars 1649

Prise de possession de l'abbaye de St Front par Philibert de Brandon, évêque de Périgueux

Archives du chapitre de Périgueux

 

1649. Le 23 mars, devant la grande porte de l’insigne église collégiale St Front de Périgueux, du côté du cimetierre du Gras, illustrissime et révérendissime père en Dieu, messire Philibert Brandon, conseiller du roi en ses conseils, seigneur évêque de Périgueux, et en ladite qualité abbé de l’abbaye de ladite insigne église collégiale St Front, revêtu d’un surplis et d’une aumusse sur le bras, lequel parlant aux personnes de vénérables Mrs Mes Eymeric de Meredieu, Raymond de Laporte, Michel Joujay, Hélie Meredieu, Dominique Dejehan, Guillaume Faure, Jean Vincenot, Germain Faure, Pierre Meredieu, Jehan Fayolles, et Pierre Alcanon, chanoines prébendés de ladite insigne église collégiale St Front, a dit qu’il venoit prendre la recette, actuelle et corporelle possession de ladite abbaye St Front, prise (la possession) dès le 28 février dernier par vénérables Mrs Mes Pierre Oclesme, archidiacre de Sarlat et Jehan de La Garde, maitre escolle, ses procureurs. Il prit possession comme font les chanoines de St Front, donna 100 l. pour la chape, et fonda un obit de 10 l. de rente et prêta le serment. On y raporte la bulle du pape, du 28 septembre 1648, dans laquelle il est dit agé de plus de 50 ans, dioecesis Aeduensis, &c.

 

 

Fol. 189 r°

Extraits de divers actes concernant Philibert de Brandon

Archives de l'évêché de Périgueux

 

1649. Mr Philibert Brandon prend possession en personne, le 23 mars 1649, il prête le serment entre les mains du maire, à la porte Taillefer.

 

1651. Assemblée synodale, le 22 juin 1651; et le 4 novembre 1654, présidée par Mr l’évêque.

 

 

Fol. 190 r°

Bulletins de Garampi, Archives du Vatican

 

1648. 28 septembr. Philibertus Brandon fit episcopus Petrag., post obitum Francisci de La Beraudière. (Cons., 131, p. 80; S.C., II, p. 132).

 

 

Fol. 191 r°

1653-1667

Cirus de Villers de La Faye, évêque de Périgueux

 

 

Fol. 192 r°

7 novembre 1653

Prise de possession de l'évêché de Périgueux par Cirus de Villers La Faye

Archives du chapitre de Périgueux

 

Le 7e jour de novembre 1653, prise de possession de l’évêché de Périgueux, par révérendissime et illustrissime messire Cirus de Villers-La Faye, conseiller ordinaire du roi, grand-maitre de sa chapelle, par Edme Prothenot, prêtre du diocèse de Langres, protonotaire du saint siège apostolique, clerc de la chapelle et oratoire du roi, son procureur fondé. Les chanoines étoient alors, Mrs Mes Dominique Déjehan, François Ladebat, et Jacques Joujay. Fait en présence de Mrs Mes Jacques de Gravier, sieur de Puygrand, Pierre Alexandre, sieur de Fompitou, André Tourtete, sieur de Rebière, François Montozon, sieur des Rocqs, Hélie Alexandre, sieur de Leybardie, et Pierre de Froidefon, sieur des Farges, conseillers magistrats au siège présidiale de Périgueux, les maire et consuls de la même ville, &c. L’évêque prit ensuite possession de St Front. Cet acte reçu et signé par Chamynade, notaire royal.

 

 

Fol. 193 r°

2 décembre 1654

Archives de Cadoin

 

1654. 2 décembre. Provisions accordées par Cyrus de Villiers de Faye, évêque de Périgueux, en faveur de Pierre Baudrie, prêtre du diocèse de Tulle, de la cure de l’église paroissiale de St Front de Dousville, diocèse de Périgueux, vacante par la simple résignation de Pierre Seguin. (La paroisse de Dousville dépend de la nomination de l’abbaye de Cadoin). C’est une note de Mary.

 

1655. Visa donné par les vicaires généraux de M. Cyrus de Villers, 1655, 26 février, dans lequel ils reconnoissent que la présentation dépend de l’abbaye de Cadouin. (Mr de Villers ne disoit rien de Cadoin en 1654).

 

 

Fol. 194 r°

Extraits de divers actes concernant Cirus de Villers de La Faye

Archives de l'évêché de Périgueux

 

Cyrus de Villers La Faye, abbé des abbayes de Jassin et Chaumont, seigneur grand prévôt de Remiremont, conseiller du roy, grand maitre de sa chapelle, évêque de Périgueux.

 

1656. Ordonnance de M. Cyrus de Villers, évêque de Périgueux, pour transférer de St Front dans l’église cathédrale, les reliques de St Etienne, qui avoient été &c. 30 décembre 1656.

 

1666. Assemblée synodale, tenue par Mrs les vicaires généraux, le siège vacant, 16, 17, 18 novembre 1666. 

 

 

Fol. 195 r°

XXXIV. Cyrus de Villers de La Faye

Gall. chr., t. IX, col. 329, abbat. Calvimontis (Chaumont-la-Piscine, dioc. de Rheims)

 

XXXIV. Cyrus de Villers La Faye, episcopus Petracoricensis, praeerat anno 1653. Mortuus IV non. oct. 1665. Conditur Luteciae, apud patres capucinos suburbii Sti Jacobi.

 

 

Fol. 196 r°

Bulletins de Garampi, Archives du Vatican

 

1653. 21 jul. Cirus de Villiers La Faye fit episcopus Petragoricen. per obitum Filiberti Brandon. (S.C., II, p. 233; Cons., 131, p. 181).

 

 

Fol. 197 r°

1666-1693

Guillaume Le Boux, évêque de Périgueux

 

 

Fol. 198 r°

Extraits de divers actes concernant Guillaume Le Boux

Archives de l'évêché de Périgueux

 

Bulle du pape Alexandre VII qui confère l’évêché de Dax (Aquensem) à Mr Guillaume Le Boux, donnée à Rome à Ste Marie Majeure, anno 1659, VII kal. junii.

 

1666. Brevet du 1er may 1666, le roy étant à St Germain, nomme à l’évêché de Périgueux, vacant par la mort de Mr Cyrus de Villiers de La Faye, M. Guillaume Le Boux, évêque d’Acqs.

 

1667. Mr Pierre Moreau, licentié ez droits, vicaire général de Mr Guillaume Le Boux, évêque de Périgueux, prit possession de cette église, pour ce prélat, le 4 février 1667.

 

1670. Joseph de Ranconnet, par acte du 6 décembre 1670, présente une requête au sénéchal, pour demander à user de l’édit de pacification pour l’exercice de la religion (de Calvin) dans son château. On lui en donne acte.

 

1675. Dans un mémoire imprimé pour M. Meredieu, syndic du chapitre cathédral, contre Mr. Le Boux, en 1675, le chapitre prenant fait et cause pour M. Jourdain Robert, chanoine, &c., le syndic, pour exempter son chapitre de la jurisdiction de l’évêque, allègue son antiquité, &c. Cette conséquence, ajoute-t’il, p. 6, de ne pas donner toute l’autorité audit sieur évêque seul, paroitra dans le particulier à l’égard de Guy Bouchard, évêque dudit Périgueux, lequel, dans le siècle passé, se fit huguenot, et sans le chapitre qui résista, toute la ville auroit risqué de le suivre. L’évêque de Beauvais, Odet, cardinal de Châtillon en fit de même (il faut chercher ce que firent les chanoines de Périgueux).

Après de longues procédures de part et d’autre, &c.

 

1677. Par un arrêt du conseil privé du 16 juin 1677, sans avoir égard à l’appel interjetté par ledit Robert (ci dessus, année 1675) ... sa majesté l’a débouté, et renvoyé par devant

 

 

Fol. 198 v°

l’official, ou vice gerent du sieur évêque de Périgueux, pour y être le procès commencé, continué, fait et parfait; condamne ledit Robert à une partie des dépens, exprimés dans l’arrêt, et ledit Meredieu sindic, au surplus des dépens.

Mr. Le Boux avoit fait attaquer le chanoine Robert par son official, pour cause de violence commise dans l’église.

Cet arrêt ne fit que confirmer la transaction passée en 1473, entre Geoffroy de Pompadour et le chapitre de la cathédrale, qui s’en étoient remis à la décision d’Hélie de Bourdeille, archevêque de Tours (voy. ci-devant à l’année 1473).

 

 

Fol. 199 r°

11 janvier 1669

Transaction pour l'union des deux chapitres de St Etienne et de St Front de Périgueux

Archives de l'évêché de Périgueux

 

Na. J’ai une copie au long de cette pièce dans mon recueil sur les deux chapitres.

 

Comme ainsi soit qu’en l’année 1575, ceux de la Religion prétendue réformée eussent pris la ville de Périgueux, dans laquelle ils demeurèrent 7 années, et pour la seureté de la ville eussent démoli l’église cathédrale de la Cité de Périgueux, les cloîtres et autres édifices qui accompagnent les églises matrices, le palais épiscopal, et autres maisons considérables de ladite Cité, laquelle est éloignée de ladite ville de Périgueux, de mille pas, ou environ, les chanoines se seroient retirés dans ladite ville de Périgueux, et avoient fait le divin service conjointement avec ceux du chapitre St Front, dans l’église collégiale dudit St Front de Périgueux, et deslors ils auroient formé dessein d’unir les 2 chapitres, tant par la considération des pertes qu’ils avoient souffertes, que par l’augmentation du service divin, ils auroient même dressé des articles sur ce sujet, lesquels ils n’auroient pu mettre à exécution, ni poursuivre ladite union, leurs titres ayant été pillés par ceux de R.p.R., et leurs revenus diminués... Que du depuis, ledit chapitre cathédral se seroit retiré dans ladite Cité, et fait le service divin dans la chapelle de l’église paroissiale fort petite, ... ce qui obligeoit nos seigneurs les évêques de faire presque leurs fonctions épiscopales dans ladite église collégiale de St Front. Pour raison de quoy, il y a eu de grandes constestations et procès entre les deux chapitres. En 1624, Mr de La Béraudière, avec le chapitre fit rebâtir la partie de la cathédrale qui reste encore, mais les chanoines ne purent se loger à la Cité &c. ... Ce qui porta Mr de Brandon (d’heureuse et sainte mémoire) à présenter une requête au conseil, le 18 juillet 1651, pour l’union. Le roy nomma l’archevêque de Bordeaux, et le 1er Me des requêtes ordinaire de son hôtel, pour faire un procès verbal de l’utilité du projet. Mr de Brandon étant décédé, et pendant les mouvements de la Guyenne, le sieur Chanlost, commandant dans la ville de Périgueux (en marge: Chalost fait démolir les avances du plus haut dôme de la cathédrale), auroit fait démolir les advances

 

 

Fol. 199 v°

qui étoient au plus haut dôme de ladite église cathédrale de la Cité de Périgueux, at auroit achevé de ruyner le tout, s’il n’eut été prévenu par la mort. Les deux chapitres firent de nouveles tentatives sous Mr Cyrus de Villers, mais les diverses contestations entre edit seigneur évêque et les chanoines, en empêchèrent l’effet. Enfin Mr Guillaume le Boux, ... ayant obtenu un autre arrêt du conseil, du 15 avril 1667, par lequel il fut ordonné que M. l’archevêque de Bordeaux, et un des évêques ses suffragans, et le 1er Me des requêtes trouvé sur les lieux, &c. En conséquence de cet arrêt, Mre Claude de Pelot, intendant de Guyenne, Me des requêtes ordinaire de l’hôtel du roy auroit dressé son procès verbal, informé de la nécessité, utilité et advantage que l’église et le public pourroient recevoir de ladite transaction, et depuis, l’évêque de Sarlat fit aussi son procès verbal. Enfin, les deux chapitres, après avoir consulté les sieurs du Bois et du Hamel, advocats au conseil, sont demeurés d’accord...

Pour ce est-il que ce jourd’huy XI janvier 1669, en la ville de Périgueux, et dans le palais épiscopal, ... ont été présens l’illustrissime &c. Mr Guillaume Le Boux, &c. évêque de Périgueux, et vénérables Mrs Mes P. d’Alesme, J. de La Garde, Nicolas de La Brousse, Sicaire Montozon, P. Chalup, P. Alcanon, J. Massicot, Hieroeme Laulanye, et P. le Roy, chanoines dudit chapitre cathédral, Dominique Dejean, P. Alesme, Raymond Martin, Jean Vincenot, Germain Faure, P. Chastenet, Jourdain Robert, Martin Moine, P. Alcanon, Claude Coignet, Arnaud Souc, J. Archambaud, et Nicolas d’Escuyer, chanoines de St Front ... par lesquelles dites parties a été dit, que la translation de l’église cathédrale, chapitre et service d’icelle dans l’église collégiale de St Front, et l’incorporation ou union desdits deux chapitres, est un ouvrage auquel on a travaillé pendant près d’un siècle, laquelle a été jugée nécessaire pour la plus grande gloire de Dieu, avantage

 

 

Fol. 200 r°

de son église, utilité publique et commodité de tous ceux qui peuvent prendre part et interest à une action si pieuse.

... ladite église St Etienne, chapitre et service d’icelle sera transféré avec tous ses membres, revenus et émolumens en dépendans, dans ladite église St Front, et le chapitre collégial d’icelle uni et incorporé dans icelle église cathédrale, pour composer et ne faire à l’avenir qu’un même corps et l’église cathédrale, sous les noms du glorieux St Etienne, 1er martyr, et de St Front, 1er évêque et apôtre de la province; laquelle église cathédrale jouira des mêmes droits, privilèges, immunités qu’elle a jouy de tout temps et ancienneté, sans que pour raison de ladite translation, union et incorporation de ladite église collégiale, il se fasse aucune innovation, soit pour la collation des canonicats prébendes et autres bénéfices, que administration des biens et revenus dudit chapitre (les 2 chapitres ne faisant plus que l’église cathédrale) ... l’église où se fait à présant plus que l’église cathédrale, ladite union faite, servira de paroissiale à la Cité, n’y ayant point, ayant été ruinée avec ladite église cathédrale; le service de laquelle se fait dans une chapelle dans le cloître, qui n’est pas assez spacieuse pour contenir le peuple, se réservant néanmoins ledit chapitre tous les droits honorifiques à luy appartenans dans ladite église, et d’y aller faire le service, ... quand bon luy semblera, ... les jours et fêtes de saint Léon (28 juin) et de l’invention de saint Etienne (3 août), seront faites deux processions dans l’ancienne église de la Cité, et une messe chantée en icelle chacune desdites fêtes, &c.

L’église cathédrale composée présentement (en 1669) de six dignités, ou personnats, et de 15 chanoines prébendés numéraires, et l’église collégiale de la dignité d’abbé, unie à l’évêché de tems immémorial, et en cette qualité, 1er chanoine et chef du chapitre, et de la dignité de chantre, et de 19 chanoines numéraires, et parce que au moyen de ladite union, ladite église collégiale demeure, comme dit est, unie et

 

 

Fol. 200 v°

incorporée dans ladite église cathédrale, lesdits seigneurs évêques n’étant point chanoines dans ladite église cathédrale, et ne s’y faisant d’innovation dans les droits de ladite église cathédrale, lesdits seigneurs évêques ne peuvent prétendre d’y être abbés et chanoines. Le titre abbatial et le canonicat uni à icelluy, au moyen de ladite union, demeurant comme éteint et supprimé par la dignité épiscopale, à laquelle ils seront unis moyennant les conventions ci-après stipulées. Et par ainsi ne restant que 19 canonicats dans ladite église collégiale, lesquels joints aux 15 canonicats et prébendes de ladite église cathédrale, le nombre qui composera après ladite union, l’église cathédrale, sera de 34 chanoines prébendes et numéraires. Toutes lesquelles chanoinies et prébendes seront à la collation dudit chapitre cathédral... et parce que lesdits seigneurs évêques prétendoient avoir droit de conférer la 1e chanoinie vacante par mort dans ladite église cathédrale, à cause de leur joyeux avènement, ce qui étoit contesté par ledit chapitre, et que d’ailleurs lesdits seigneurs évêques en qualité d’abbés de St Front, étoient chefs et 1ers chanoines de ladite église, présidoient et donnoient leurs suffrages comme l’un des chanoines, aux collations des canonicats de ladite église, et entroient en l’aigle d’icelle, que le titre abbatial et canonicat y annexé, demeureront, comme dit est, annéantis par la dignité épiscopale, à laquelle ils sont unis et incorporés; a été convenu et accordé qu’en considération de ce, ledit seigneur évêque, et chacun de ses successeurs, à leur joyeux avènement, conféreront deux canonicats vacquans par mort seulement, et alternativement, sçavoir le 1er qui viendra à vaquer par mort après leur prise de possession, et le second qui viendra aussi à vaquer par mort, sera conféré par ledit chapitre, et le 3e aussi vaquant par mort, par lesdits seigneurs évêques ... Il y aura sept dignités, ou personnats, sçavoir celle de grand archidiacre, qui est post pontificem, major, celle de chantre, les archidiacres de Bergerac, la Double, Sarlat, et la

 

 

Fol. 201 r°

maistrescolye, (et celle de chantre de St Front sera changée en sous chantrerie) ... lesquelles 7 dignités auront les 1eres stalles au choeur, et celle de grand archidiacre étant remplie d’un canonicat numéraire, sera chef du chapitre, comme il est du choeur, les autres chanoines suivant leur rang de réception, ... observans néanmoins les ordres auxquels ils seront promus, en sorte que les prestres &c.

Les six premières dignités ci-dessus énoncées seront comme elles ont été de tout tems, de la collation de Mgr l’évêque, de ses successeurs &c.; la sous chantrerie et les 34 canonicats seront conférés par le chapitre ... Nos seigneurs les évêques n’auront aucun suffrage, ni entrée, ni voix délibérative dans ledit chapitre, si ce n’est lors de la prestation des hommages, auxquels lesdits seigneurs évêques pourront assister, si bon leur semble, et recevoir au nom de l’église, le serment qui sera dû ... il y a 8 prébendes aussi de la collation du chapitre ... La paroisse St Front demeurera unie comme elle est à l’église cathédrale, &c ... Ladite église cathédrale et chapitre d’icelle jouira des mêmes droits et prééminences que lesdites deux églises avoient accoutumé avant l’union; et dans les assemblées, pour la convocation des états et assemblées du clergé, y auront deux voix par 4 députés, qui seront élus par ledit chapitre, et nommés aux assemblées synodales, suivant l’ancienne coutume desdites églises, et dans les assemblées synodales, ledit chapitre y assistera à l’accoutumée, et en plus grand nombre que faire se pourra ... Tous les bénéfices à la nomination des particuliers canonicats de St Front, ... avec ceux qui sont à la nomination du chapitre cathédral, seront mis à l’aigle, &c.

 

Requête de Mrs François de Jay de Beaufort, grand archidiacre et chanoine de la cathédrale de la Cité, et Nicolas de La Brousse, abbé ancien de Peyrouse, chantre et chanoine de la même église, présentée à Mr de Pellot, seigneur de Port David et Sandars, ... intendant en Guienne,

 

 

Fol. 201 v°

pour s’opposer à cette union par la visite qu’il vous a plus faire luy disent-ils, de ladite église cathédrale, il vous a assez paru qu’il n’y a nulle augmentation de la gloire de Dieu, utilité du public, ni nécessité dans l’union que Mgr révérendissime et illustrissime évêque de Périgueux prétend faire de ladite église avec la collégiale, et qu’ainsi ils ne peuvent en conscience abandonner une église qui est en très bon état et qui a été bâtie il y a 16 cent trente ans par saint Front, apôtre de Périgueux, en laquelle église ils ont été reçus et élevés &c.

 

 

Fol. 202 r°

Feuillet blanc

 

 

Fol. 203 r°

16 novembre 1687

Election des maire et consuls de Périgueux

Archives de la Maison de ville, livre rouge, fol. (F.B. n° omis)

 

16 novembre 1687. Election des maire et consules de Périgueux.

Ensuite de l’élection fut fait comme ci-dessus, pour les visites &c. Mr l’évêque, quoique fort incommodé des gouttes, sortit de sa chambre pour les recevoir, les accompagna près de la grande porte de l’évêché, donnant le devant à tout le corps sans distinction.

 

 

Fol. 204 r°

LV. Guillelmus V

Gall. chr. nov. edit., t. 1, col. 1060, episc. Aquenses

 

Guillelmus Le Boux, e vico Pernayo prope Salmurium in Andibus oriundus, generis obscuritatem ingenio et virtute illustravit. Admissus inter presbyteros congregationis oratorii, eloquentiae sacrae praesertim sese addixit, evasitque celeberrimus aeatate sua concionator; cujus fama permotus rex christianissimus, eum designavit Aquensem episcopum anno 1658, die 5 octobris. Consecratur die dominica in octava Paschae, die 4 aprilis anni 1660, in ecclesia Patrum Oratorii vici S. Honorati apud Parisios, a suo metropolitano Dominico de Vic, Ausciensi archiepiscopo, assistentibus et collaborantibus Constantiensi et Tutelensi episcopis. Anno 1665, designatus est episcopus Matisconensis, sed ejus nominatio caruit effectu; et anno sequenti, transiit ad ecclesiam Petracoricensem.

 

Gall. chr.., t. IV, col. 1104, episc. Matisconenses

Defuncti Johannis de Lingendes, (le 2 mai 1665), successor designatur eodem anno (1665) 8 maii, Guillelmus Le Boux, congregationis Oratorii presbyter, et facundissimus concionator, jam episcopus Aquensis. At haec nominatio effectu caruit, uti jam diximus, tom. 2, novae Gall. christianae, in episcop. Petragoric., ad quam ecclesiam anno sequenti pervenit.

 

Après lui fut nommé évêque de Mâcon, le 12 mai 1666, Michel Colbert de St Poüenges, il en est le 77e évêque.

 

 

Fol. 205 r°

Guillaume Le Boux

Dictionnaire de Moreri, ed. de 1759, t. 2, p. 206

 

Boux (Guillaume Le), évêque de Périgueux, naquit dans la paroisse de Souzé en Anjou, près Saumur (MM. de Saint Marthe disent dans le bourg de Pernai), le 30 juin 1621. Il étoit fils d’un patron de barque, et fut balayeur des classes au collège des pp. de l’Oratoire de Saumur. Il se fit ensuite capucin; mais ayant peu de temps après quitté cet ordre, il reprit son premier emploi. Ses talens pour l’étude et surtout pour l’éloquence, engagèrent ses régens à lui conseiller d’entrer dans la congrégation de l’Oratoire. M. Le Boux y régantant la rhétorique à Riom en Auverge, fit à l’âge de 22 ans, l’oraison funèbre de Louis XIII. Il fut successivement curé de Souzé et de Pame, et ayant ensuite été prêcher à Paris; il y fut si goûté, que M. de Harlai, alors archevêque de Rouen, l’engagea à prêcher un avent et un carême dans sa cathédrale. Le carême suivant, il prêcha devant le roi, et fut fort applaudi. Etant à Saumur à l’ouverture d’un jubilé, il y fit un sermon sur les indulgences si solide et si plein de force, qu’un député des ministres protestans qui avoit été envoyé pour l’entendre, s’en retourna, convaincu que les indulgences étoient en soi fondées sur l’écriture; et le récit que ce député fit du sermon au ministre même de Saumur, entraina aussi celui-ci dans la même conviction. Pendant la Fronde, M. Le Boux prêcha avec zèle à Paris, sur l’obéissance qui est due au roi, et ses discours ne furent pas inutiles. Ce zèle lui procura en 1658, l’évêché d’Acqs qu’il posséda pendant dix ans; et durant ce temps là il prêcha à Bourdeaux et ailleurs. En 1665, il fut nommé à l’évêché de

 

 

Fol. 205 v°

Mâcon, mais il n’en prit pas possession, et le roi lui donna celui de Périgueux en 1667. Ce furent ses amis qui demandèrent pour lui cet évêché, et qui se servirent alors de ce jeu de mots, que M. Le Boux étoit né gueux, qu’il avoit vécu gueux, et qu’il vouloit Périgueux. Il établit des conférences dans ce diocèse, dont on a recueilli les résultats en 3 vol. in 12°. Il transféra dans la ville, sa cathédrale qui étoit située auparavant dans la Cité, et il y unit la collégiale de Saint Front en transférant son chapitre dans cette collégiale. Il fonda des places gratuites dans son séminaire pour de pauvres ecclésiastiques, et dans le couvent de Notre Dame pour de pauvres filles. Enfin, après plusieurs autres fondations, il mourut le 6 août 1693, après 37 ans (en interligne: 35 ans) d’épiscopat. Un des plus grands chagrins de ce prélat a été de voir à Périgueux un de ses neveux, devenu comédien, monter sur le théâtre dans la même ville. M. Le Boux eut pour successeur dans l’évêché de Périgueux, Daniel de Francheville.

 

Mém. manuscrit Gall. christ. de MM. de Ste Marthe, t. 2, de la nouvelle édition, page 1487.

 

 

Fol. 206 r°

Guillaume Le Boux

Gall. chr. nov. ed., t. 7, col. 804, abbat. Stae Genovefae Paris.

 

Franciscus Blanchart ... sub eo ... addictus est congregationi prioratus conventualis Sancti Johannis de Colle dioecesis Petragoricensis, mense octobr. 1669. Satagente maxime Guillelmo Le Boux, episcopo Petragoricensi, celebri quondam ex Oratorii congregatione verbi divini praecone, qui cum frusta monuisset N... de La Marthonie, priorem commendatarium ut ordinem in suo priorata restitueret, eo visitato, et inde querela ad aulam delata, die 9 octobris 1668. Scitum fecit de reformando monasterio, cui non modo prior non obsistere potuit, verum et omnibus reparationibus faciendis condemnatus est.

 

 

Fol. 206 v°

Guillaume Le Boux

Gall. chr., t. 7, col. 938, abbatissae de Maloduno (Maubuisson)

 

XXIV. Catharina Angelica d’Orleans (fille naturelle d’Henri II, duc de Longueville, prince de Neufchâtel, comte de Dunois, &c., abbesse de Maubuisson en 1653, morte le 16 juillet 1664) ... in ejus funere orationem habuit illustrissimus D. Le Boux, episcopus Petragoricensis.

 

 

Fol. 207 r°

Bulletins de Garampi, Archives du Vatican

 

1666. 15 decembr. Guillelmus Le Boux, episcopus Aquen., ad Petragoricen. translat. per obitum Ciri de Villiers La Fage (Faye). (Cons., 132, p. 289).

 

1668. Episcopo Petragoricen. (Cl. 9, an. 2, p. 55).

 

 

Fol. 208 r°

1693-1702

Daniel de Francheville, évêque de Périgueux

 

 

Fol. 209 r°

Novembre 1693

Provisions de cour de Rome, en faveur de M. Daniel de Francheville, pour l'évêché de Périgueux

 

Innocentius episcopus servus servorum, dilectis filiis capitulo ecclesie Petrachoricen. salutem et apostolicam benedictionem. Hodie ecclesie vestre Petrachoricen. per obitum bone memorie Guillelmi Le Boux, extra Romanam curiam defuncti pastoris solatio destitute, de persona dilecti filii Danielis de Francheville, electi Petrachoricen. vobis et fratribus vestris, ob suorum exigentiam meritorum accepta de fratrum eorundem consilio apostolica auctoritate providimus, ipsumque illi in episcopum prefecimus et pastorem, curam et administrationem ipsius ecclesie Petrachoricen. ei in spiritualibus et temporalibus plenarie committendo, prout in nostris inde confectis litteris plenius continetur. Quo circa discretioni vestre per apostolica scripta mandamus quatenus eidem Danieli electo, tanquam

 

 

Fol. 209 v°

patri et pastori animarum vestrarum humiliter intendentes ac exhibentes ei obedientiam et reverentiam debitas et devotas, ejus salubria monita et mandata suscipiatis humiliter et efficaciter adimplere curetis, alioquin sententiam quam ipse Daniel electus rite tulerit in rebelles, ratam habebimus et faciemus auctore domino usque ad satisfactionem condigna inviolabiliter observari. Datum Rome apud Stam Mariam Majorem, anno Incarnationis Dominice millesimo sexagesimo nonagesimo tertio, quinta idus novembris, pontific. nostri anno tertio.

 

Original en parchemin. La susdite bulle a été insinuée au greffe des insinuations ecclésiastiques du diocèse de Périgueux, le 21 février 1694, par Mr Bordes greffier commis.

 

 

Fol. 210 r°

9 février 1694

Prise de possession de l'évêché de Périgueux par le fondé de pouvoirs de Daniel de Francheville

Archives du chapitre de Périgueux

 

Le 9e jour de février 1694, devant la grande porte du choeur de l’église cathédrale St Etienne St Front de Périgueux, Mr Me Antoine de Jay, prêtre, chanoine et grand archidiacre de ladite église a pris possession au nom de révérendissime et illustrissime père en Dieu Mre Daniel de Francheville, conseiller du roi en ses conseils, en vertu de sa procuration, datée du 1er du courant; en présence de Mrs Mes Pierre de Meredieu, Hélie de Meredieu, Nicolas Dalesme, Jean de Massiot, Arnaud d’Alby, Jean de Vincenot, Guillaume Chastanet, Hélie de Lagarde, Jacques Coignet, Dominique Déjehan, Jean Guinbelet, Jean-George d’Aubusson, Gaston Saunier, Pierre Considin, Jean Puybertrand, Pierre Chalup, Guillaume Chastanet,

 

 

Fol. 210 v°

Antoine Bureau, Hélie Bouchier, Michel Joujay, Raimond Martial, François Dalesme, Pascal Martin, et Joseph Lavay, chanoines prébendés de ladite église. Il y est dit que Mr de Francheville avoit été sacré à Paris dans l’église de la maison professe des jésuites, le 17 janvier dernier, par Mgr l’archevêque d’Alby, assisté des évêques de Cahors et de Bazas. Cet acte passé devant Chartroux, notaire secrétaire du chapitre.

 

 

Fol. 211 r°

30 mai 1694

Archives de la Maison de ville de Périgueux, livre rouge, fol. (F.B. n° omis)

 

Le 30 mai 1694, les maire et consuls avertis que Mr Daniel de Francheville, évêque de Périgueux par la mort de Mr Le Boux, étoit à la Cité, furent au devant de lui, et ledit maire perpétuel (Mr le comte de Montréal) lui adressant la parole, lui dit: vous promettez fidélité au roi, et de maintenir suivant votre pouvoir, son autorité et son service dans cette ville et votre diocèse, et de conserver les privilèges, franchises, libertés, &c. de cette ville, cité, &c., et de procurer le soulagement de la communauté en bon et véritable pasteur. A quoi l’évêque répondit, oui, je le promets, et jure de bon coeur, &c. (à l’ordinaire).

 

 

Fol. 212 r°

20 juillet 1697

Contrat passé entre M. de Francheville, évêque de Périgueux, et M. Dalesme,

archidiacre et chapelain de St Barnabé, pour la place de Francheville

Archives de la Maison de ville de Périgueux, livre rouge, fol. (F.B. n° omis)

 

Le 20 juillet 1697, contrat passé entre Mr Daniel de Francheville, conseiller du roi, et d’honneur du parlement de Bretagne et de Bordeaux, demeurant en la Cité de Périgueux, en l’hôtel de Verteillac, et évêque de Périgueux, et Mr Nicolas Dalesme, archidiacre et chanoine de St Etienne et St Front, demeurant aussi à la Cité, étant aussi le sieur Dalesme chapelain de la chapelle St Barnabé, joignant la tour de l’église cathédrale de St Front, auprès de la porte d’entrée vers la Clautre. Par ce contrat, le sieur Dalesme vend audit évêque, un pred joignant le cours public, planté d’ormeaux, entre la ville et la Cité, ainsi que l’enclos des cordeliers &c., dépendant de ladite chapellenie, pour la somme de 600 l., qui doivent être mises à rente constituée, et revenir au profit des possesseurs de ladite chapellenie; et ledit sieur évêque donne et cède à perpétuité ledit pred auxdits maire et consuls, et en leur nom à la ville (en marge: le don fut fait en 1700), pour en faire une promenade publique, et accroître ainsi l’ancienne promenade du cours susnommé. Le tout du consentement de Mr Léon de St Astier, du Lieu-Dieu, paroisse de Boulazac, patron laïque de ladite chapellenie.

 

Ibid.

Au nombre des biens vendus par les sieurs et demoiselles d’Anglards, seigneurs d’Andrivaux à Mr de Chillaud seigneur de Charcuzac, &c. étoit spécifié un jardin fermé de murailles, y ayant une petite maison et un puy, situé dans le lieu appellée entre

 

 

Fol. 212 v°

les deux villes, confrontant au chemin par lequel on va de la porte Taillefer à la Cité, et au chemin par lequel on va de ladite porte aux Cordeliers vers la place de St Pierre, et au pred ou plassage appartenant à la communauté, par le don qui en a été fait par Mr l’évêque. Ce pred étoit de la fondalité du chapitre, qui avoit donné le droit de prétation au sieur évêque. Mr l’évêque le fit signifier au sieur Chillaud, et le sieur Chillaud le revendit en conséquence pour la somme de 1200 l., à Mr de Francheville, qui en fit don à la ville, pour augmenter la promenade, aux conditions que si à l’avenir on faisoit servir à d’autres usages lesdites choses, par lui données, le pred et le jardin étoient par là même dévolus au chapitre cathédral, auquel il en faisoit don.

 

 

Fol. 213 r°

Daniel de Francheville

Gall. chr. nov. edit., t. 11, col. 252, abbat. Ulterioris Portus (Tréport, diocèse de Rouen)

 

38. Daniel de Francheville, de quo in episcopis Petrocoriensibus tom. 2, col. 1487. Abbatiam adeptus calend. novemb. anno 1699. Obiit VII calend. junii, anno 1702.

 

Il avoit succédé à Nicolas de Béthune-Charost, et après lui vient Aegidius de Beauveau, évêque de Nantes.

 

9 juin 1698

Archives de l’évêché de Périgueux

 

Assemblée synodale à Périgueux, présidée par Mr de Francheville, évêque de Périgueux, 9 juin 1698.

 

 

Fol. 214 r°

XXXVIII. Daniel de Francheville

Gall. chr., t. XI, col. 252, abbat. Ulterioris Portus (Tréport, diocèse de Rouen)

 

XXXVIII. Daniel de Francheville, de quo in episcopis Petrocoriensibus t. 2, col. 1487. Abbatiam adeptus, calend. novembr. anno 1699. Obiit VII calend. junii anno 1702.

 

 

Fol. 215 r°

LXXIX. Daniel

Gall. chr., t. 2, col. 1487, episc. Petrocor.

 

Daniel de Francheville, Namnetensis, in suprema curia Redonensi patronus regius, ac demum episcopus Petragoricensis, in cujus dignitatis possessionem venit 30 maii 1694. Vir pietate conspicuus fuit, tanta in pauperes beneficentia et liberatitate praedictus, ut eorum pater merito fuerit nuncupatus. Defunctus 26 maii 1702, sine pompa, ut vivens jusserat, sepultus est in ecclesia monialium Visitationis, in sacello divinae providentiae sacra, cum hoc simplici et modesto epitaphio: Hic jacet Daniel episcopus Petrocoricensis, in resurrectionis expectatione.

 

 

Fol. 216 r°

Daniel de Francheville

Archives de l'évêché de Périgueux

 

Je trouve dans l’acte d’entrée solemnelle de Mr Daniel de Francheville, évêque de Périgueux, qu’il reçut la députation de 3 chanoines dans la chapelle du palais épiscopal, d’où il fut conduit par eux jusqu’à la porte de la cathédrale de St Front (appellée du gras), où les chanoines en corps l’attendoient; là on luy fit les mêmes propositions qu’à (P. Fournier, voy. supra).

Je trouve de plus qu’on l’oblige à fournir au tiers de toutes les réparations qui conviendront faire à ladite église, et qui excèderont la somme de 300 l.

Mr de Francheville prête le serment de la manière ut supra. Mais il répont “juro et promitto in quantum meis juribus et totius eccelsiae Gallicanae consuetudinibus contraria non erunt.”

Il ne frappe trois fois avec le bâton pastoral qu’à la porte du choeur, avant le salut des chanoines; on a chanté le Te Deum, la Messe, ut supra (à P. Fournier).

Le serment que Mr de Francheville prêta entre les mains du maire étoit conçu en ces termes:

Je promet et je jure que je conserverai de tout mon pouvoir les privilèges, franchises et libertés de cette ville, en ce qu’ils ne seront pas contraires à mes droits, et que je rendray toujours à Mr le maire et à Mrs les consuls tour les bons offices qui dépendent de moy, pour leur conservation.

 

 

Fol. 217 r°

Bulletins de Garampi, Archives du Vatican

 

1693. 9 novembr. Daniel de Franceville, presbyt. fit Petrag. episcopus, per obitum Guillelmi de Boux. (S.C., pag. 69).

 

1693. Danieli de Francheville, quem creat episcopum Petragoricen. (Inn. 12, an. 1, p. 125).

 

1698. 28 aug. Danielis episcopi Petrag. ep. (Vs. 54, pag. 182).

 

1701. 3 januarii. Danieli de Francheville Petrag. episcopo commendatur monasterium S. Michaelis de Ulteriori Portu, ord. s. Bened., Rothom. dioc., per obitum de Charost. (S.C., pag. 18).

 

 

Fol. 217 v°

1702. Bonae memoriae Daniel Petrag. episcopus, commendator, &c. (vid. Rothomagen.).

 

 

Fol. 218 r°

18 juillet 1702

Oraison funèbre de monseigneur Daniel de Francheville, évesque de Périgueux,

conseiller du roy en tous ses conseils,

Prononcée dans l’église de la Manufacture, le 18 juillet 1702,

par Jean Dubois de la compagnie de Jésus

Docteur en théologie.

 

A Périgueux, par Pierre Dalvy, Imprimeur du roy, du diocèse et du collège.

Avec approbation et permission.

Imprimé

 

 

Fol. 219 r°

Oraison funèbre de Monseigneur Daniel de Francheville,

evesque de Périgueux.

 

Bonus pastor dat animam suam pro ovibus suis.

Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. En. S. Jean, chap. 10.

 

Jesus Christ, le seul entre les Pasteurs qui est bon par essence, veut que les autres soient bons par imitation, bons jusqu'à donner comme lui leur sang & leur vie, pour le salut de leur Troupeau; Les Evêques sur tout, ces Pasteurs du premier Ordre, qu'il a chargé du double soin de paître ses brebis & ses agneaux, les Peuples & les sanctificateurs subordonnez de ses Peuples. Car pensez vous, Messieurs, qu'il n'ait attaché à la Prélature que ce grand éclat, ou ce pouvoir si étendu qui l'environne? Que pour être un de ces Princes de l'Eglise, tout se réduise à porter une Mitre en tête, & une Crosse à la main, à dominer dans le Clergé, & à règner sur le Peuple? Il en coûte pour être Evêque des veilles & des fatigues, des sueurs & du sang: disons plus, il en coûte à qui veut être un bon Evêque, la vie même. Et il n'est pas permis, au sens de

 

 

Fol. 219 v°

l'Apôtre, de désirer l'Episcopat, qu'à condition de vouloir être Martyr, d'où vient qu'être élû Evêque, & être destiné au supplice, n'étoit dans les premiers temps de l'Eglise, presque qu'une même chose. Encore aujourd'hui, si le martire de sang n'est pas toujours attaché à l'Episcopat, au moins le martire de sueurs en doit être inséparable. Ne l'en sépare-t-on point quelque fois? Cela n'arrive gueres, sous un règne où l'on fait de si bons choix; mais cela peut arriver. Aussi je ne garantis pas la qualité de bon Pasteur à quiconque en porte le nom; Vous seuls la possédez, Pasteurs dévoüez au service de vos Troupeaux.

 

A ce mot de devoüment, Chrétiens qui m'écoutez, ne reconnoissez vous pas le grand Prélat qui vient de s'immoler pour vous, & que vous venez ici pleurer avec moi? Où est-il ce bon Pasteur, ce vrai Evêque de nos ames, ce Père des Pauvres, ce Prélat sans reproche, ce Pontife si zelé, si sage, si orthodoxe, si pieux, si bienfaisant, si aimable, que nous portions tous dans le coeur, qui nous portoit tous dans ses entrailles; Où est-il? Helas! la figure du monde passe, & il est bien-tôt passé avec elle. Ciel! vous nous l'aviez donné, & tout bien sembloit nous être venu avec lui & par lui. Est-ce pour le couronner ou pour nous punir que vous nous l'avez sitôt ôté? Si c'est pour le couronner, la récompense est juste; il étoit mûr pour l'éternité & plein de mérites, sans être chargé d'années; si c'est pour nous punir, la peine est grande. Failloit-il nous le faire voir si bon, si parfait, & l'enlever dabort, sans nous laisser presque le temps de l'aimer, beaucoup moins celui de l'imiter? N'a-t-il sauvé la vie à tant de milliers d'hommes mal'heureux, que pour leur laisser le cruel regret de l'avoir vû mourir à leurs yeux? N'est ce point la main du Seigneur qui s'appesantit sur nous? Cette mort prématurée, n'est elle point le

 

 

Fol. 220 r°

fruit de nos iniquitez, parce que nous profitions mal d'une si belle vie? Si je n'ose le dire, je ne puis m'empêcher de le craindre. Mais ne sondons pas ces abîmes profonds; soit peine, soit récompense. Vous n'ignorez pas Messieurs, qu'un Prince & un très grand Prince de l'Eglise est mort en Israël, le coup est fatal pour nous, la perte semble irréparable.

 

Mais viens-je renouveller ici vôtre douleur, & r'ouvrir des plaïes qui saignent encore? A Dieu ne plaise, le Ministère Evangélique demande de moi un discours qui console & qui édifie, cherchons donc cette consolation si chrétienne dans le récit simple, mais fidèle, des grands exemples que nous avons reçûs de ce Prélat.

 

Providence de mon Dieu, vous avez voulu que je le connusse à fonds, & qu'aprez avoir admiré son zèle dans ses courses Apostoliques, je fusse encore témoin de sa patience aux jours de son affliction, & son Panegeriste aprez sa mort. Vous avez pris le soin de rémunerer ses vertus, & m'avez laissé celui d'honorer sa mémoire. Je sacrifie donc ma juste douleur au devoir que l'on m'impose. Je parlerai, Seigneur, mais comme c'est à la face de vos Autels, mal'heur à moi, si je ne mets sur mes lèvres cette garde de prudence qui contient l'Orateur dans les bornes d'une exacte vérité, si prévenu, comme je le suis d'affecction & de reconnoissance, je laisse sortir de ma bouche aucune parole de flaterie ou d'exagération. Pourquoi le fairois-je? Quand on a pour matière d'Eloge, une de ces vies, ou un peu de bien se trouve surmonté par beaucoup de mal; & qu'on ne rencontre sur ses voïes que des vices à dissimuler, ou de foibles vertus à décrire, on est tenté de flater son sujet ou de l'amplifier. Ici rien de semblable, je parle d'un Prélat selon le coeur de Dieu, qui a accompli toute justice; Prélat dont la vie, qu'on va donner au Public, est un en-

 

 

Fol. 220 v°

chaînement de vertus, & la mort une vive exhortation à bien vivre; Prélat enfin (prenez ceci à la lettre, sans recourir au sens hiperbolique & figuré) qui a épuisé ses forces, abrégé ses jours, & consumé sa vie, pourquoi? Voici mon dessein, pour donner à son Peuple tous les exemples de vertu, pour fournir à son Troupeau tous les secours de charité qu'on peut attendre du meilleur Pasteur, bonus Pastor dat anima sua pro Ovibus suis. Voilà, Messieurs, à quoi je reduits les honneurs funèbres que je viens rendre à la mémoire du Très Illustre Prince de l'Eglise, Monseigneur Daniel de Francheville, Evêque de Périgueux. Si je n'y apporte pas tous les ornemens que demande un tel discours, considerez que la douleur étoufe l'Eloquence, & que c'est ici une effusion de mon coeur, plûtôt qu'une production de mon esprit.

 

(en marge: I. Partir)

Le premier devoir d'un Evêque envers son Peuple, & s'il le remplit à souhait, sa principale louange, c'est, comme dit St Pierre, d'en être le modèle, forma gregis, devoir essentiel; sans quoi il n'est rien qu'il prêche en Chrisostome, ou qu'il écrive en Augustin, si ses moeurs ne répondent pas à ses lumières, s'il ne fait comme il dit, l'Eglise s'en scandalise, & l'oeuvre de Dieu périt en lui; Qu'il n'ait au contraire pour principal talent que celui de bien vivre & d'édifier son Troupeau, pour peu qu'il se soûtienne d'ailleurs, l'Eglise est contente, & l'oeuvre de Dieu s'avance par luy. Devoir personel; Il peut bien rompre le pain de la parole, distribuer la nourriture du Salut par ses Ministres, emploier ces vases d'élection à édifier le Corps de Jésus Christ, partager avec eux le soin des Eglises, & il le doit. Mais paier d'exemple, être le sel de la terre, & une de ces lumières édifiantes du monde, c'est ce qu'il ne peut absolument que

 

 

Fol. 221 r°

par lui même. Devoir sur tout pénible, qu'il en coûte à un Evêque élevé sur le Chandelier, exposé à tous les yeux, qui se donne en spectacle à Dieu, aux Hommes & aux Anges, de tenir une conduite sainte, mais si unie, qu'elle n'ait jamais besoin ni d'excuse ni d'apologie, qu'elle ne laisse entrevoir aucune tâche & fasse au contraire briller par tout quelque éclat de vertu. Nulle ombre, nulle éclipse. Cela dit une universalité de mérites, l'accomplissement entier de la Loi & des conseils. Où trouver, mon Dieu, en ce monde corruptible & presque tout corrompu, un homme qui en vienne là? Nous l'avions trouvé, Monseigneur de Francheville, étoit ce modèle accompli du Troupeau. Cela dit deux choses, ne donner jamais de mauvais exemple, en donner toujours de bons, vous aller voir que l'un & l'autre lui convient parfaitement.

 

Car je défie la critique la plus maligne de nous apprendre quel a été, je ne dis pas, son vice, mais son foible, son défaut; ce n'est pas, Seigneur, qu'il n'en eut quelqu'un, puisque vous découvrez des tâches dans le Soleil, & que vous avez trouvé du travers & de la malice dans vos Anges mêmes; mais si convaincu de la fragilité humaine comme je suis, je n'exempte pas ce Prélat de tout défaut; au moins je l'affranchis sans crainte de tout mauvais exemple. Vous le sçavez, comme moi, Messieurs, & j'atteste ici la foi publique. Tant qu'il a vêcu, la médisance qui n'épargne ni le sacré ni le profane, a-t-elle jamais eu ou le sujet ou la hardiesse (biffé: courage) d'en dire un mot? Et maintenant qu'il est mort, qu'on n'a plus rien à craindre ou à espérer de lui, oseroit-elle en parler? He que diroit-elle d'un homme, qui comme Job avoit fait pacte avec ses yeux, de ne voir aucune femme que pour la sanctifier; à la table, aux entretiens, duquel sexe dangereux ny l'homme libertin n'ont jamais trouvé aucun accez. D'un

 

 

Fol. 221 v°

homme qui n'a connu le vice que pour le frapper, qui s'approchoit si souvent du Sacrement de l'expiation sans avoir, nous le sçavons, jamais rien tant soit peu considérable à expier; D'un homme qui est entré dans le Sacerdoce par la porte d'honneur & de la vocation la plus éprouvée, qui a apporté à l'Episcopat toute l'intégrité de la Magistrature, & qui est sorti de la vie avec la fleur de sa réputation, j'ose presque dire, de son innocence. Un tel homme a-t-il rien à craindre de la langue de l'envieux ou du médisant? Non, on se souviendra, dit le Prophète éternellement du juste, & il ne craindra point d'être noirci par la calomnie. (en marge: In memoria aeterna erit justus, ab auditione mala non simebit, Psalm. III).

 

Mais bornerai je son éloge à dire qu'il n'a scandalisé personne? Quand je m'arrêterois là, je n'aurois pas peu avancé, & je pourrois conclure ainsi avec le Sage, qui est cet homme incomparable, qui pouvant transgresser la Loi de son Dieu, faire le mal, & par là scandaliser son prochain, ne l’a pas fait? Qu'il paroisse, & nous le loüerons; car sa vie est un prodige digne d'admiration & d'éloge. Mais mon Sujet a quelque chose de plus édifiant. Loin d'y trouver un mauvais exemple, j'y trouve tous les exemples de vertu, & comme ils ont été continuels, & d'un grand effort, c'est en cela même que vous allez découvrir les causes de cette mort precipitée que je déplore.

 

Exemple de droiture; elle lui étoit venuë de Père en Fils comme une portion de son héritage; car aîné d'une maison qui se distingue encore plus par sa piété & ses grandes aumônes, aumônes même d'établissement & de Fondation, qu'elle ne fait par son ancienne Noblesse, par ses grandes richesses, par ses Alliances illustres (en marge: A Vannes, la maison des Retraites, l'église de Penitens, &c.), & par les services considérables qu'elle a rendu & qu'elle rend encore aujourd'hui à l'Etat dans les emplois de la Robe & de l'Epée; il n'eut pas besoin de recourir à des

 

 

Fol. 222 r°

exemples étrangers pour être vertueux, il trouva dans ses seuls Ancêtres toutes les vertus à imiter. Aussi son premier soin ne fut pas de demander à Dieu comme le Prophète un coeur droit, un esprit droit, c'étoit une possession de Famille; il s'attacha seulement à sanctifier cette droiture par les principes du Christianisme. L'occasion s'en présenta bien-tôt. Jeune qu'il est encore d'âge, mais soutenu de beaucoup de maturité, il se voit incorporé dans le noble & auguste Sénat de Bretagne, revêtu de l'importante Charge d'Avocat Général, cheri des Grands, respecté du Peuple, redouté seulement de ceux qui suivant les détours de la chicane, s'éloignent du droit chemin de la Justice. Le premier Tribunal où il monte, est celui de sa consçience. Que de droiture? Que d'inflexibilité? prières, sollicitations, tout est inutile auprez d'un homme qui craignant Dieu, tire tous ses principes de la droite raison, & toutes ses conclusions du sein de l'équité. Faut-il s'étonner si elles furent presque toujours l'étoile des Juges, & le fondement de leurs Arrests?

 

Mais, mon Dieu, vous le destinez au Sanctuaire; un Siège encore plus auguste l'attend. Le monde s'y oppose, & veut se l'attacher par un lien plus indissoluble que celui d'une Charge. Charmes, caresses, partis éblouissans & du premier Ordre, larmes sur tout d'un Père & d'une Mère illustres & affligez, tout est mis en usage; une innocente beauté, mais trop empressée, fortifie la tentation; tenté aussi fortement, mais moins dangereusement que Joseph, il ne peut lui échaper que par la fuite; il fuit & rencontre en fuiant la main d'un célèbre Directeur, qui le soûtient, qui l'anime au combat (en marge: Le P. Ubi Jesuite). Enfin la grace victorieuse, l'emporte sur la cupidité & sur les attraits. Le voilà attaché dabord par voeu, ensuite par l'Ordination même, au Sacerdoce. S'arrêtera-t'il

 

 

Fol. 222 v°

là? non, le Senateur & l'Abbé ne sont qu'une ébauche du Prélat. Ambroise, ou si vous voulez, DANIEL Juge, est demandé pour Evêque. Louis Le Grand, plus sage & plus pieux que Valentinien, agrée la demande, le nomme même avec complaisance, à l'Evêché de Périgueux. Heureux Diocèse, si tu sçais comprendre ton bon-heur? Que d'autres grands exemples ce nouvel Aaron ne va-t'il point répandre dans toutes les contrées de Juda?

 

Exemple d'humilité. Empressé à faire tout le bien qu'il peut, & content d'en avoir le mérite, il ne craint rien tant que d'en avoir la réputation. Lui qui n'eut jamais lieu de rougir du crime, a cent fois rougi des félicitations. Elles faisoient sur son visage le même effet que sont, sur celui d'une honête personne, les paroles qu'on dit contre la pudeur. Une injuste l'offensoit moins que ne faisoit une louange, car il oublioit dabord l'une, & ne pouvoit qu'à peine se consoler de l'autre. Tel Prédicateur m'écoute, qui l'aiant loüé dans une rencontre, ou il crut ne pouvoir s'en dispenser sans faire violence à son sujet, en reçût une vive & sévère réprimande, l'unique fois, qu'il l'avoit vû émû, non de colère, mais de douleur, qu'on eut usé pour lui un encens, qu'il reservoit tout entier à Dieu & à ses Saints. La louange étoit pourtant vraie, car pouvoit on lui en donner d'autre? Mais c'étoit assez que ce fut une louange, pour qu'il en eut de l'horreur; horreur qu'il a porté plus loin que la vie. Car n'ordonne-t'il pas dans son testament, qu'il n'y ait ni Pompe ni Eloge funèbre pour lui? Mais on a cru devoir au Public, l'unique chose que cet aimable Pasteur ait été capable de lui refuser.

 

Exemple de douceur. Il nous arrive souvent de perdre cette vertu par chagrin ou par trop de zèle. Un coeur

 

 

Fol. 223 r°

plongé dans son chagrin, & ne pouvant le soûtenir, en décharge souvent l'amertume sur les autres, & tourne contre-eux la pointe de l'épine qui le déchire. Un zèle outré se porte aussi à des coups de rigueur, qui ulcèrent le pécheur au lieu de le guérir, & qui achèvent de casser le roseau à demi brisé au lieu de le redresser. Rien de pareil dans le Pontife que nous regretons. S'il eut du chagrin, car est-il d'homme, est-il même de Saint qui n'en ait quelques fois? Son chagrin fut tout pour lui; sa croix fut toute dans son coeur; jamais il ne nous en fit sentir la pesanteur. Son zèle n'eut aussi point de fiel. Il étoit (car j'ai promis de ne rien dissimuler), d'un tempérament bouillant & sujet à s'enflamer; mais ce fut toujours en lui une passion qu'il sçût domter, & ce n'y fut jamais un vice. Loin d'ici cet esprit d'Elie, qui sous une Loi dure, poussoit à outrance l'homme, sans ménager les foiblesses de l'humanité. Il eut toûjours l'esprit de Jesus-Christ. Disciple d'un si doux Maître, & sous une Loi plus douce, il ne portoit par tout que des airs de bonté, & des paroles de douceur. A t'on connu un Evêque plus accessible, plus pacifique, plus indulgent? Plus accessible, je veux dire d'un commerce plus aisé. A qui s'est il jamais refusé? A qui la porte de son Palais, parlons juste, à qui la porte de son coeur a t-elle été jamais fermée? où est l'homme qui se plaigne d'en avoir été repris avec aigreur, ou corrigé avec emportement? qui est-ce qui n'en a pas été écouté avec patience? qui est-ce qui n'en a pas été obligé, même dans les refus? qu'on me nomme le facheux ou l'importun à qui il ait dit une parole dure? qui l'a jamais vû en colère, ou gémissant sous le poids de son fardeau, perdre la tranquillité qu'il laissoit aux autres? Plus pacifique? quelle profonde paix n'a pas toûjours regné sous son Pontificat, entre le Clergé & la Noblesse, le Prêtre Séculier & le Régulier: entêtement de

 

 

Fol. 223 v°

presséances, de droit honorifiques, de privilèges, de Jurisdiction, source féconde de nos division; rien nous a-t'il troublé sous un tel Père, qui aimant la paix, la maintenoit par son autôrité, & la persuadoit par son exemple? Comme il n'étoit ni à Paul, ni à Apollon, ni à Cephas, mais à Jésus-Christ, & ainsi que Jésus-Christ tous à tous, cette bonté universelle l'unissant à châcun de ses enfans, les unissoit ensuite tous ensemble; aussi faut il dire qu'il n'avoit pas moins la clef des coeurs que la clef de la Jurisdiction, dans toute l'étenduë de son Diocèse.

 

A-t'on enfin vû un Prélat plus indulgent? quel mal'heureux a-t'il poussé par trop de sévérité vers le précipice? n'a-t'il pas toûjours excusé tout ce qui pouvoit recevoir quelque excuse? écouté la justification de l'innocent, & modéré la peine du coupable? a-t'il ouvert d'autre abîme que celui d'une bonté inépuisable & sans fonds? inexorable au péché, mais humain au pécheur, n'a-t'il pas toujours resisté, lors qu'on l’a pressé, par un zèle, qui souvent n'est pas selon la science, de lancer l'anathème ou de lever, ce qu'il n'a jamais voulu faire, le glaive de l'excommunication sur la tête du pécheur. Convaincu qu'un Supérieur Ecclésiastique, doit plus s'attacher à persuader la vertu, qu'à la commander, & à exterminer le vice, qu'à confondre l'homme vicieux, n'a-t'il pas toujours rejetté ces conseils de sévérité, pour n'écouter que ceux de sa clémence? Ce n'est pas qu'il n'eut, ou il le falloit, des manières vives, & toute la vigueur Sacerdotale, qui est nécessaire pour réprimer la licence, & maintenir la discipline; mais il n'en venoit là, qu'à l'extrémité, qu'aprez avoir épuisé toutes les adresses de sa douceur. Alors même, alors comme Dieu, au plus fort de sa colère, il se resouvenoit de sa miséricorde (en marge: cum iratus fueris misericordiae recordaberis. Habac. 3). Si l'interest de l'Eglise l'oblige de s'émouvoir, sa douceur l'empêche de s'irriter; s'il invective contre le

 

 

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crime, il épargne le criminel? s'il lève le bâton Pastoral, c'est moins pour fraper la brebis, que pour la faire r'entrer dans le bercail, ou s'il frappe, ses coups portent sur l'égarement, & jamais sur la personne égarée. Quels ont été aussi les fruits de ces manières fermes & douces, de ce tempérament de bonté & de justice? de ramener un grand nombre de pécheurs à leur devoir, & de n'en desespérer aucun.

 

Exemple de dévotion. Mais n'est elle pas incompatible avec le zèle d'un Prélat, d'un Apôtre? Il le semble dabord. Hommes Apostoliques, vous en gémissez avec moi dans le secret de vos coeurs. Souvent nous perdons l'union avec Dieu à force de vouloir l'inspirer aux autres; nous faisons comme Marthe, par trop d'empressement à servir le Seigneur, nous ne le servons pas comme il faut; les emplois de nôtre charité troublent le calme de nôtre recueïllemnet. Esclaves du zèle des ames, s'écrie la dessus St Augustin, dans cette foule d'occupations extérieures, quoi que saintes, reservons au moins quelques momens pour nous (en marge: inter tot acervos occupationum agamus & nos aliquando negotium salutis nostrae. Aug.); ne pensons pas tant à la perfection des autres, que nous venions à négliger la nôtre. L'avis est salutaire; rien n'est en effet si difficille, que d'allier un grand zèle avec une grande dévotion. Celui qui fait ici le sujet de nos larmes, avoit fait cette heureuse alliance. Il a été Apôtre, on n'en peut disconvenir aprez ce que j'ai dit, & ce qui me reste à dire? Il étoit avec cela solidement dévot.

 

J'apelle solidement dévot un homme, qui à l'exemple de David, prévient le lever du Soleil, afin de méditer la loi du Seigneur, qui sort de cette méditation tout embrasé d'un feu celeste, & qui le reste du jour met à profit tous les momens de son loisir, n'en pert aucun, les consacre tous aux réflexions de sa piété, ou aux élans de son amour.

 

 

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J'apelle solidement dévot, un homme qu'on void dans les jours du Seigneur constamment passer, du repos de la nuit à l'Oratoire; de l'Oratoire à l'Autel, de l'Autel à la Congrégation de la Vierge, de la Congregation à la Grand Messe, de la Grand Messe, aprez un repas court & frugal, pris pour la seule nécessité, à l'Hôpital & aux Prisons; de là au Sermon, du Sermon au Choeur & aux prières publiques de l'Eglise, d'ici à quelque lecture ou composition sainte, jusques bien avant dans la nuit. Et ce qui se fait un de ces jours, se fait uniment tous ces autres jours. O jours saints! ô jours saintement passez!

 

J'apelle enfin solidement dévot, un Prélat, qui dans toutes les dévotions publiques, paroît à la tête de son Peuple, l'anime, le bénit, & laisse par tout voir un recueïllement & une modestie d'Ange animée d'une ferveur de Seraphin. Tel étoit l'Evêque de Périgueux. O si je pouvois percer le voile, & découvrir ce qui se passoit entre Dieu & son ame; Mais laisson les gémissements de la Colombe dans le silence, qu'elle a si expressément ordonné à ceux qui la dirigeoient. Dites ce qu'il vous plaira, Messieurs, si cette dévotion n'est pas solide, si elle peut passer pour vulgaire, je n'en connois ny de vraie ni de rare. (en marge: Il fit avant que de mourir promettere au Père Lacoste, Jésuite, son confesseur ordinaire, qu'il ne révèleroit jamais à personne rien de ses mortifications secrètes, ni des faveurs intérieures & particulières qu'il recevoit du Ciel).

 

Et de là venoit ce goût toujours sensible qu'il trouvoit à parler & à ouir parler de Dieu; de là cette tristesse, ou cette joie subite qui se répandoit sur son visage, selon qu'il apprenoit que les affaires de la Religion reculoient ou s'avançoient; de là, cette attention favorable à quiconque lui faisoit ouverture de quelque nouveau projet pour la gloire de Jésus-Christ, & cette sainte impatience d'en venir à l'exécution, de là cette application vive & tenduë à éloigner du lieu Saint les prophanateurs & les prophanations; de là enfin cette dévotion tendre à la Vierge; car peut on beaucoup aimer le Fils, & n'aimer

 

 

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que médiocrement la Mère? Dévotion qu'on lui avoit inspiré avec le goût des belles lettres, & qu'il a nourri & fortifié jusqu'au tombeau. Etoit elle vraie, étoit ce un dévouëment perpétuel & constant, selon la notion qu'en donne l'Ange de l'Echole? Jugés en, Messieurs, il change souvent d'état, mais jamais de coeur ni de nom pour Marie. Ecolier, Conte, Abbé, grand Magistrat, grand Evêque, mais toujours & dans toutes les Villes où il se trouve, Enfant de la Vierge déclaré, fervent, assidu à son service & à ces assemblées, où elle est si dignement servie, jamais de variation, jamais d'absence. (en marge: Il se trouve régulièrement tous les Dimanches matin avec Monseigneur l'Evêque de Nantes, à la Congrégation).

 

Que d'autres grands exemples se présentent ici à mes yeux? mais je succombe sous la multitude, & ne puis qu'à peine les nommer, bien éloigné de les pouvoir tous décrire; fut-il un meilleur Maître, un plus parfait ami, un sujet plus fidèle, un Pontife plus selon le coeur de Dieu, & l'idée qu'en donne St Paul? & d'ici, quel fonds encore d'édification pour nous, mais d'épuisement pour lui?

 

Maître qui gouvernoit admirablement sa propre famille (en marge: Domui suae bene praepositum, I, ad Timoth. 3), qui regardoit ses domestiques sur le même pied que J.C. nous regarde, non plus comme ses serviteurs, mais comme ses amis, ou ses enfans d'adoption. Jamais homme ne fut mieux servi, parce que jamais homme ne sçeut mieux choisir & diriger ceux qui le servoient. Pour entre chez les Grands, il faut être formé; pour entrer chez lui, il suffisoit de vouloir l'être. Le choix qu'il faisoit d'un domestique, étoit un témoignage presque assuré de sa probité & de son adresse. Loin de lui cet air chagrin & farouche du maître, qui fait que le service devient une servitude; ses commandemens ressembloient à des prières; & ses prières étoient écoutées comme des commendemens; Aussi sa maison étoit remplie de ces serviteurs sensez dont parle l'Ecriture, qui s'attachoient à lui

 

 

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sans interêt, & qui le servoient par amour. La paix, la piété, le bon ordre, y furent toujours le fruit de sa vigilante bonté. Tous y craignoient Dieu, & honoroient leur Seigneur (en marge: Deum timere Regem honorate. I. Pet. 2); tous le respectoient comme leur Evêque, & le cherissoient comme leur Père; & chacun d'eux, (m'en désavoüeront-ils) eut volontiers retranché de sa vie la moitié de ses jours, pour prolonger d'autant ceux d'un si bon Maître.

 

Ami s'il en fut jamais, sûr & fidèle, qui ne manquoit point au besoin. Ami de tous les temps, comme parle le Sage, sans qu'on eut ny a craindre son inconstance, ny à essuïer ses inégalitez parce que rien pût déranger dans son coeur ce que le mérite y avoit une fois placé. Ami généreux, qui ne cherchoit point à faire valoir ses services, qui obligeoit par le seul mérite qu'il y a d'être obligeant. Ecouté comme il étoit à la Cour, il en faisoit venir les graces & les peines, les graces avec plaisir, les peines toujours à regret. Mais combien de personnes ont reçû ces premières, sans avoir sçeu le canal par où elles leur sont venues? Tels brillent aujourd'hui sur le chandelier, qui sans lui seroient encore sous le boisseau, & qui ont toujours ignoré la main favorable qui a servi à les élever. Ami reconnoissant. C'étoit assez de l'avoir obligé une fois, pour en recevoir des remercimens éternels. Jusqu'où a-t'il poussé sa reconnoissance envers ceux à qui il a cru devoir les soins de son éducation, ou ceux de sa fortune, quoi qu'ils se fissent honneur de l'une, & qu'ils n'eussent d'autre part à l'autre, que d'avoir peut être porté pour lui un suffrage de justice, car il ne dût rien en ce point qu'à son propre mérite; il vouloit presque malgré qu'ils en eussent, leur être redevable du tout. Il ne parloit des bons offices qu'on lui avoit rendus, qu'en des termes qui marquoient un coeur pénétré, & il en parloit si souvent, que personne ne les ignoroit;

 

 

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que ceux même qui étoient les interessez, ne pouvoient quelques fois soutenir ou la gloire ou la confusion qui leur revenoit d'un aveu aussi sincère & aussi générauex qu'étoit celui qu'il en faisoit au public.

 

Sujet fidèle; en fut-il jamais un plus dévoüé au Prince & à l'Etat? plus sensible aux succez de l'un, & aux pertes, s'il pût y en avoir, de l'autre? Qu'elle étoit son indignation contre ceux, à qui l'agrandissement de la France est indifférent, qui tout renfermez en eux même, sans zèle & sans honneur, abandonnent au hazard l'évènement de cette guerre? Avec qu'elle vivacité repoussoit il les murmures de ces méchans coeurs, coeurs avares & étroits, qui verroient sans douleur, nous enlever des Provinces entières, plûtôt que de contribuer pour les défendre une modique portion de leurs biens? Combien moins vouloient ils y employer une partie de leur sang? Indignes Sujets, que vous êtes éloignez de la générosité de ce Prélat? qui au premier bruit des mouvemens qui agitent l'Europe, offrit au Monarque (j'ai veu la lettre, & la réponse) pour tout le temps qu'ils dureroient, la moitié de ses revenus, afin de l'aider à soutenir la justice de sa cause; offre que le Prince refusa, avec d'autant plus d'éloge, qu'elle a eu & qu'elle aura moins d'exemple. Qu'est ce, Messieurs, qui doit l'emporter dans vôtre estime, ou le mérite de ce don, ou la gloire de ce refus?

 

Pontife enfin conforme à l'idée qu'en donne St Paul. Outre ce que j'ai dit; que de traits exemplaires n'a-t'il point laissé à ce Diocèse, & aux Diocèses voisins, d'une vertu parfaite? Je dis d'une vertu parfaite. Car il n'est pas permis, selon S. Grégoire le Grand, à un Evêque, d'être médiocrement vertueux; il n'est pas loüable s'il n'est parfait; il est indigne d'un si haut rang, s'il ne se distingue, & cette médiocrité de vertu qui suffit à des particuliers, ne peut être en lui un médiocre défaut. Convaincu de ce grand principe, avec quel effort Nô-

 

 

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tre Prélat, s'est il élevé aux vertus sublimes, à la perfection même de ces vertus, de celles sur tout que St Paul marque à Timothée, être du devoir précis de l'Evêque? Les voici, Messieurs, à peu prez, j'en vas faire le dénombrement & l'application tout ensemble; suivez moi, je vous prie. Il eut, je l'ai déjà marqué, ce carractère d'irrepréhensibilité, par où commence St Paul, jusqu'à s'être garanti aux yeux même les plus critiques, non seulement de tout blâme, mais encore de tout soubçon. Il étoit sobre, jusqu'à prendre peu de nourriture, & n'en prendre que de grossière, lors même qu'il avoit pour les autres, une table des mieux servies; n'a t'il pas passé des Carêmes entiers. Hélas! même ce carême dernier, n'usant presque que de légumes; & n'est ce peut-être pas là, une des causes malheureuses qui on abrégé les jours d'une si belle vie? Mortifié, jusqu'à ne prendre aucun soin de son corps, jusqu'à l'affliger sans cesse par le travail, par les veilles, par le jeûne, ou par quelque instrument de pénitence. Le cilice qu'on trouva sur sa chair innocente, lors qu'il fût saisi & comme environné des premiers dangers de la mort, & qu'on reporta ici comme un triomphe de sa piété, & un objet de nôtre douleur, marque assez qu'il ne le quittoit presque jamais. Chaste, jusqu'à avoir un éloignement infini, je ne dis pas de ce qui souïlle, mais de ce qui tente. Humble, jusqu'au mépris de soi même. Modéré, jusqu'à paier par des biens-faits, ce qu'on a vû plus d'une fois, les injures qu'on lui avoit faites. Grave, jusqu'à conserver, dans ses manières franches & humbles, toute sa dignité, & à se concilier du respect par les mêmes endroits qui luy attiroient la confiance des gens.

 

Ne vous lassez pas, Messieurs, c'est toûjours l'Apôtre qui parle, & je ne fais qu'apliquer ses paroles à mon sujet; Equitable, l'équité même. Comment auroit il heurté les droits d'autrui, lui qui pour le bien de la paix, à cent fois sacrifié ou dissimulé les siens? Ennemi du Procez,

 

 

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depuis qu'il fût Evêque, il n'en eut jamais aucun, quoi qu'il eut bien des raisons d'en avoir, & qu'il sceut mieux que tout autre, l'art de les pousser & de les gaigner. Eloigné de tout gain sordide, comment l'auroit il aimé, lui qui ne vouloit même le gain permis & honête, lui qui à l'exemple de S. Paul, regardoit, l'or, l'argent, tout lucre temporel comme de la bouë, lui qui n'aspiroit qu'à la conquête des Ames, à qui l'on à souvent oui répéter ces paroles de la Génèse: Da mihi animas caetera tolle tibi, des ames, des ames à sauver, elles sont toute ma joie & ma couronne, l'unique gain que je cherche en ce monde, j'abandonne à la cupidité mondaine tous les autres. Et de là vient, qu'uniquement attentif à acquérir des vertus, il ne fit d'acquisitions temporelles que pour recréer son Peuple, ou libérer son Eglise (en marge: Il a achepté & donné à la Ville le parc qu'on nomme de Francheville. Il achepta aussi les Greffes Esclesiastiques pour le soulagement du Clergé). Aimant l'Hospitalité, à qui l'a t'il refusée? à qui ne l'a t'il pas offerte? Qu'on se souvienne du débris de l'Irlande, lors que tout le Clergé en fut banni pour la cause de la Foi, & pour les intérêts du Souverain légitime. Dans cette pressante nécessité, l'Evêque de Périgueux, n'offrit il pas, & pour tout le temps qu'on voudroit, son Palais & sa table, avec un entretien digne de la Prélature, à six Evêques à la fois? & à leur défaut, n'a t'il pas logé, vêtu, nourri, entretenu discrètement, plusieurs années de suite, des Ecclésiastiques de la même Nation, & réduits à la même extrémité, & n'auroit il pas continué de le faire jusqu'à la mort, si eux mêmes, confus de sa générosité, n'eussent cherché à s'en défendre?

 

Me permettrez vous, Messieurs, d'emprunter encore de l'Apôtre deux traits de pinceau, pour achever le portrait qu'il vient de nous faire d'un parfait Evêque. Modeste, & haïssant le faste, jusqu'aux termes, & s'il m'est permis de le dire, jusqu'aux désires du Concile. Rougissez ici de vôtre luxe, esprits vains & somptueux,

 

 

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affecta-t'il de loger dans un Palais magnifique, lui qui reservoit toute la décoration & la magnificence pour les Eglises? Eut il dans son apartement des alcoves superbes & parez comme l'Autel, lui qui a tout épargné & tout légué ce qu'il a pû, pour dresser dans sa Cathédrale un grand Autel tout de marbre & de porphire? Désinteressé, enfin jusqu'à servir l'Autel, sans vivre de l'Autel. D'autres grossissent leur patrimoine du revenu du Crucifix; & lui vivoit de son patrimoine, pour réserver le revenu entier du Crucifix, aux membres vivans du Crucifié. Comment auroit il arraché par avidité la toison à de misérables brebis, puis qu'il faisoit profession de la donner par miséricorde à toutes celles qui n'en avoient pas? Me voici tombé sans y penser sur l'endroit de mon discours, où je dois vous entretenir des ses charitez.

 

Mais avant que d'y venir, concluons ceci. Tant d'exemples de vertu, si continuels, si suivis, si grands, si héroïques, pour lesquels il a falu tant d'aplication, tant d'efforts, suër, fatiguer, combattre, résister nuit & jour sans cesse, ont édifié le Troupeau sans doute; mais ils ont aussi épuisé le Pasteur. J'ai donc eu raison de dire au commancement, qu'il a abrégé ses jours, pour ne nous avoir laissé manquer d'aucun exemple de vertu. Hélas! il les a même finis trop tôt, pour ne nous avoir refusé aucun secours de charité.

 

En marge: 2. Partir.

Tout Pontife, dit Saint Paul, est pris d'entre les Hommes, afin qu'étant environné lui même de foiblesse, il puisse être touché d'une juste compassion pour ceux qui pechent par ignorance ou par erreur, & qu'il offre le Sacrifice de l'expiation pour leurs pechez. Tout Pasteur, selon l'esprit de l'Evangile, est êtabli sur la Bergerie, afin de paître ses brebis, si elles sont faméliques; de les charger sur ses épaules, si elles sont foibles; de les

 

 

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soigner si elles sont malades. Il doit donc, ce Pontife, ce Pasteur à son Peuple, des secours pour l'ame, & des secours pour le corps.

 

Celui, pour qui nous sommes ici assemblez, a-t'il conçû ce double devoir, l'a t'il rempli comme il faut? Peuples répandus dans ce vaste Dioceze, qu'en pensez vous? Vous vivez, & graces aux soins de DANIEL, vous rendez par tout au vrai Dieu, un culte pur & sincère. La charité chrétienne, qui me défend de vous envier ce prétieux avantages, m'ordonne même de m'en réjouïr. Mais vous vivez, & je déplore ici la perte d'un Pontife, qui n'est mort, que par le trop d'empressement qu'il a eu à vous faire du bien. Car faut il chercher ailleurs la cause de nôtre mal'heur, que dans les secours de sa charité. Il nous a secourus en tout, & il s'est épuisé: la voilà.

 

Rapellons dans nôtre souvenir cet heureux jour, où nous le vîmes pour la première fois sur son Siège Episcopal. Le regarda-t'il comme un Trône où il voulut régner? ne le regarda-t'il pas plûtôt comme un Autel, où il alloit s'immoler? accepta t'il le Pontificat comme une dignité? ne le prit il pas comme une charge, ou son désinteressement alloit lui faire trouver ce qui s'apelle dans le stile de St Jerôme, onus non dignitatem, peu d'éclat & beaucoup de peine; peu de repos, & beaucoup de fatigues; peu à prendre pour lui, & beaucoup à donner aux autres? S'est il trompé dans ses veües, nous a-t'il trompé dans ses projets? tant s'en faut, qu'il y ait cherché son propre avantage; qu'au contraire, toujours attentif à cet avis de St Bernard, praesis ut prosis (en marge: lib. 3, de consideratione), il ne veut être élevé que pour être utile; il ne consent d'être mis à la tête d'un grand Troupeau, que pour le soigner & le secourir.

Sa vivacité naturelle, lui fait dabord comprendre que le Clergé a besoin de réforme, la Noblesse de culture, le Catholique d'instruction, le Neophite d'éclaircisse-

 

 

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ment, le pauvre d'alimens; & le malade de remèdes. Que de nécessitez publiques à la fois? Ne craignez rien, Messieurs, à de si grands besoins, sa charité, quoi qu'il lui en coute, repos, santé, vie même, va opposer encore de plus grands secours. Secours de visites, secours de résidence, secours de Missions, secours de retraittes, secours de controverses & d'instructions, secours de remèdes & d'aumônes.

 

Secours de visites; Il en conçoit la nécessité. Il sçait que le troupeau se dissipe, s'il n'est sous la main ou sous l'oeil du Pasteur; que les brebis s'égarent, si elles n'entendent le son de sa voix, que le loup se glisse dans la Bergerie, s'il ne voit la houlette du berger toujours levée pour lui en défendre l'entrée, que tout périt enfin, ou languit dans un bercail, s'il n'est souvent visité. Il sçait qu'un Evêque n'a qu'à se présenter aux peuples, sur tout aux peuples de la Campagne, & que sa présence seule leur vaut toutes les Prédications. Il sçait enfin & croit à tout moment entendre retentir à ses oreilles, ces terribles paroles d'un Dieu irrité (en marge: Pastoribus Israël qui pascebant semet ipsos lac commodebatis & lanis operiebamini, quod infirmum fuit non consolidastis, & quod aegroeum non sanastis quod confractum est non alligastis & quod abjectum est non reduxistis, & quod perierat non quasi istis sed cum austeritate imperabatis eis & cum posentia. Ezech. 34): malheur à vous, Pasteurs d'Israël, qui abandonnez mes brebis, qui vous nourrissez de leur lait, qui vous couvrez de toison, qui prenez pour vous ce qu'il y a de plus beau & de plus gras dans le troupeau, & qui cependant n'avez aucun soin de raffermir ce qui est foible, de guérir ce qui est malade, de lier ce qui est rompu, de ramener ce qui est délaissé, de chercher ce qui est égaré, contens, sans le visiter, de faire sentir à mon peuple, le joug d'une domination austère & d'un pouvoir rigoureux.

 

Touché de ces véritez, Nôtre Pontife ne se contente pas, comme Elisée, d'envoier son bâton pastoral, je veux dire quelqu'un de ses déléguez, homme souvent plus propre à fraper qu'à guérir (en marge: & fecit Dominus quod non fecit baculus. Aug. in Psal. 70), il va lui même pour resusciter le fils de la Sunamite, & convertir le pécheur,

 

 

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& la main du maître, comme parle S. Augustin, opère ce que n'eut pû faire le bâton à la main du disciple. J'irai, dit cet Ezechiel de nos jours, moi même chercher mes brebis, & je les visiterai en personne (en marge: eve ego ipse requira moves meas & visitubo eas. Ezech. 34). Il fait encore plus qu'il ne dit. Car est il dans ce Diocèse montueux & inégal de rocher si stérile, où il n'ait porté la semence du Salut, de valon si enfoncé, qu'il n'ait arrosé de ses larmes? Mais de quelle rapidité y va t'il? à le voir, on s'aperçoit dabord que c'est un homme que la charité de Jésus-Christ presse, que le zèle de la maison de Dieu dévore, qui court à sa fin, pour procurer à ses enfans la grace de bien finir.

 

Que ne puis je vous le faire voir, allant de Paroisse en Paroisse, souvent à pied, couvert de poussière, plus échaudé de l'ardeur de son zèle, que des rayons du Soleil, toujours vigilant, toujours appliqué, tantôt instruisant des hommes grossiers, tantôt reprenant des Prêtres relachez; ici administrant le Sacrement de la milice Chretienne jusques au déclin du jour, aprez s'être épuisé par les veilles de la nuit; là, terminant à l'amiable des procez & des querelles que la fureur de la chicane & de la vengeance alloit éterniser; par tout fatigué pour le corps, fatiguant même sans le vouloir, ceux qui sont à sa suite, mais par tout d'un zèle [...] esprit infatigable.

 

Que n'ai je à la main cette Carthe géographique de son Diocèse, qu'il a fait dresser avec tant de soin & de dépense, pour animer, Prêtre & Pasteurs Diocesains, son zèle & le vôtre à la veuë de cet objet? c'est là dessus qu'il formoit le plan de ses conquêtes évangéliques, & des vôtres. Ce canton, disoit il, en le voiant, est infecté d'hérésie, envoions y des ouvriers sçavans & propres à arracher l'ivraye de ce champ inculte; cet autre est rempli de Prêtre négligens & de laïques vicieux, allons nous-même réveiller le zèle des uns, & arrêter le libertinage des autres.

 

 

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Que n'ai je le temps de décrire les grands biens qu'ont produit ces fréquentes & presque perpétuelles visites? que de temples du Seigneur relevez ou embelis? que d'Hôpitaux rétablis sur leurs anciennes ruines ou sustentez? que de Monastères pourvûs de clôture, ou réformez? sur tour, que de scandales bannis, & de vertus r'apellées? & tout cela, par les soins de son zèle, ou par les effusions de sa libéralité.

 

Mais son principal but en ceci, étoit la réformation de son Clergé, persuadé que tel qu'est le Pasteur, tel est le Peuple & que pour renouveler l'un, il faut réformer l'autre; que n'a t'il point fait pour r'allumer le feu du Sanctuaire, & retracer l'image de la discipline, comme effacée dans certaines Paroisses? & graces au Ciel, il en étoit venu à bout; Exhortations, Remontrances, Conférences, Séminaires, Sinodes, Retraites, rien a-t'il été omis? Mais que n'alloit il pas faire, si la mort n'eut tout ensemble arrêté & couronné ses projets? Lettres Pastorales, Cantiques sacrez, dogmes affectueux, doctes & salutaires Ordonnances, fruits de son étude, & monumens de sa piété, ne verrez vous jamais le jour?demeurez vous dans l'obscurité? Non la providence vient se susciter un Elisée, revêtu de tout l'esprit de cet Elie, DANIEL va revivre en la personne de CLÉMENT, & si ce que la renommée publie de grand de ce dernier est vrai, comme je n'en puis douter, nous retrouverons dans le Successeur, tout ce que nous avions perdu dans celui qui l'a précédé, même esprit, même coeur, même zèle, même bonté, & rien ne manquera à cette parfaite ressemblance, que le nom.

 

La résidence est non seulement un secours de charité, elle est la base & le soûtien de tous les autres. Sans elle, tout tombe ou chancelle dans un Diocèse. L'Eglise n'y est pas sans Epoux, mais elle y est sans Défenseur, d'autant plus à plaindre, qu'en l'absence de son Evêque, elle

 

 

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souffre tous les malheurs de la viduité, sans en recevoir les avantages, tous ses liens subsistent; le Prélat absent quitte son Epouse sans la répudier, & lui fait une infidélité sans en vouloir venir à un divorce. Ainsi elle n'a ni la consolation de le posséder, ni la liberté dans ses besoins de recourir à un autre; infidélité que le droit Divin a aussi toujours eu en horreur, & le Canonique en abomination. MONSEIGNEUR DE FRANCHEVILLE, n'eut jamais rien à se reprocher là dessus, & nous avons sur cela même de grandes louanges à lui donner, & de grands remercimens à lui faire. Qu'il étoit éloigné de ces Prélats, qu'on nommoit autres fois Prélats de Cour, mais que la Cour réformée elle même, ne voit presque plus aujourd'hui; qui n'osant violer ouvertement les loix de la résidence, cherchoient à les éluder. Un procez inventé à propos, une affaire amenée de loin, voil& de quoi ils tâchoient de se couvrir. Loin de chercher de semblables prétextes, Nôtre Prélat, ne veut pas même user de ses droits. Son rang d'être député aux Assemblées du Clergé a passé deux fois, sans qu'il l'ait voulu prendre. Est ce qu'il craignoit le paroître à la Cour, où il étoit chéri des Courtisans & estimé du Prince? rien moins; mais il eut falu s'éloigner de son Troupeau, & il n'a jamais pû s'y résoudre; Hélas! il vivroit encore parmi nous, s'il eut moins aimé à vivre avec nous; s'il eut voulu aller par office, ou d'autres vont quelques fois par ambition, il n'auroit pas gaigné sa dernière maladie, à visiter son Diocèze, dans un temps chaud & incommode, & il seroit encore l'appui & la consolation de nos Eglises, s'il n'avoit voulu être le martyr de sa résidence.

 

Quel secours ne retire-t'on pas des Missions, lors qu'elles sont bien faites? rien n'est plus propre à défricher entièrement la vigne du Seigneur. Le grand nombre d'ouvriers, leur assiduité au travail, la multitude &

 

 

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la variété de leurs fonctions, ne laissent rien à arracher ny à planter. Précher les mois entiers tout le jour d'un Soleil à l'autre, instruire, reprendre, prier, menacer à temps & à contre-temps, chanter, lire, méditer, absoudre l'un, différer l'autre, les réconcilier enfin tous avec Dieu par la pénitence, & avec le prochain par la charité; voilà ce qui s'y fait. Le péché y est attaqué par tous les endroits, & le pécheur pressé de se convertir par tout ce qu'il y a de plus vif & de plus énergique dans la morale chrétienne. Nôtre Prélat en sçait la conséquence. A-t'on aussi vû tant de Missions dans un seul Diocèse? où est la Ville, où est le Village qui n'ait eu la sienne? Il en fait ici de grandes au temps des plaisirs, pour en arrêter la licence; au temps de la pénitence, pour en accroître l'ardeur, & afin qu'elles aient plus de succez, il y apelle des Prédicateurs de la Cour, & qui avoient été, vous le sçavez, honorez de l'estime & de l'approbation des Rois. Il en fait faire de moindres à la campagne, mais qui ne soint pas moins utiles. Soixante Missionaires à la fois, venus de loin, venus à grands fraiz, parcourent la Province deux à deux, & vont de Paroisse en Paroisse, allumer le feu que J.C. est venu porter sur la terre, & dont l'Evêque brûle le premier. Croix, brillantes Croix qu'on a poar tout élevées, monuments visibles de son zèle, vous n'en laisserez jamais perdre le souvenir. Tant de Missions sont elles à charge au Clergé ou au Peuple? le Clergé y trouve son soulagement, le peuple sa sanctification, l'Evêque seul en soûtient toute la dépense. Est-il un témoin oisif, un spectateur tranquille de ce qui s'y passe? qui oseroit le dire? ne l'y a-t'on pas vû ne refuser aucune fatigue, ne se distinguer du simple Missionnaire, que par une plus grande application au travail, laisser aux autres les fonctions d'éclat, pour descendre jusqu'à ce qu'il y a de plus obscur & de plus pénible dans le ministère; catéchiser l'enfant,

 

 

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confesser le Villageois, porter lui seul presque tout le poids du jour & de la chaleur, & n'en fuir que la lumière.

 

Le Calviniste, quoi que séparé de la Bergerie, ne laisse pas d'être dans son coeur; plus cette brebis est gâtée, plus il en a de compassion, & plus il la juge digne de ses soins. Jettez les yeux sur ce Canton du Diocèse, le plus fertile en moissons, mais aussi le plus fécond en vices, ou malgré tous les efforts du Sacerdoce & de l'Empire, un autre Geneve sert encore d'azile à ce qui reste d'égarez dans toute la Guienne (en marge: Bergerac). Ses habitans privez depuis plusieurs années du faux culte de leurs pères, & n'en aiant aucun, blâsphement ce qu'ils ignorent, suivent une Religion qu'ils n'ont jamais apprise, en combattent une qu'ils ne connoissent pas, & demi hérétiques, demi convertis, ne sçavent ni ce qu'il faut croire, ni ce qu'il faut éviter.

 

Quels efforts, Nôtre zelé Prélat n'a-t'il point fait pour les retirer de cette fatale neutralité, pire en matière de Religion, que la guerre la plus déclarée? que faloit-il pour cela? de la science? s'il a négligé celle qui enfle, il a cultivé toute celle qui édifie. Quel Pasteur a eu une connoissance du droit Civil & du droit Canon, plus exacte que lui? De l'application? je n'ai là dessus, que des excez à vous dire. Ne l'avons nous pas vû dans ces longues Missions, qu'il y faisoit deux fois l'année, à force de parler, de conférer, d'instruire, se mettre hors d'haleine, s'éteindre la voix, perdre le sommeil, & quand nous osions lui représenter qu'il devoit mieux ménager sa santé, nous répondre, qu'importe que je meure pourvû que mon peuple vive. Le Pasteur est fait pour le troupeau, & le troupeau n'est pas fait pour le Pasteur. De la modération? quel Prélar l'a portée plus loin? ne cherchoit il pas à gaigner le coeur, plûtôt qu'a subjuguer l'esprit? N'a-t'il pas toujours dit qu'il faloit désormais banir de la Chaire ces disputes tumultueuses, où l'on vise bien

 

 

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plus à remporter la victoire, qu'à éclaircir la vérité? Sa manière de traitter avec ces Religionaires, avoit des charmes inévitables; il les réduisoit sans les confondre, parce qu'il éloignoit des Conferences cette ostentation de science, qui blessant leur orgeuïl, empêche leur conversion. Combien de fois nous a-t'il inculqué qu'il ne suffit pas de les convaincre, qu'il faut les persuader, & que si la force de la controverse fait l'un, la douceur du Controversiste doit faire l'autre.

 

Que souhaitez vous davantage? de l'union & du concert avec ceux que le Prince a commis pour veïller sur la conduite de ce Peuple? quel accord n'y a-t'il pas toujours eu entre lui & eux pour les intérêts de la Religion? sur tout quelle cordiale correspondance n'a-t'il point entretenu avec cet Illustre & Puissant Seigneur, qui converti depuis peu d'années (en marge: monseigneur le Duc de Laforce, Pair de France), travaille avec tant de force à convertir les autres, & à relever les murs de Sion abbatus par le malheur des temps, & par l'erreur de ses Ancêtres?

 

Attendez vous de la complaisance? Il sollicite l'un, il embrasse l'autre, il les visite tous, r'amène celui ci par les bons offices qu'il lui rend auprez de ses Juges, gaigne cet autre par les pensions qu'il lui ménage à la Cour, ou qu'il assigne sur ses propres revenus.

 

Des liberalitez? Ne les &-t'il pas reçus en foule à sa table les mois entiers, pour les attirer au banquet de l'Agneau? Et ne l'a-t'on pas oüi au sortir de ces festins, qu'on peut dire en quelque manière Evangiliques, par le nombre des conviés, & par le motif infiniment élevé de celui qui convioit, leur parler du désir incroiable que le Roi & lui avoient de leur parfaite conversion, d'un air sit touchant, que cette multitude de gens encore mal convertis, ne pouvoient retenir leurs larmes à la veüe des siennes? Demandez-vous de l'instruction? quelle Eglise en a eu de plus fréquentes, de plus vives, de plus variées? Si le Mission-

 

 

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naire ordinaire ne suffit pas, il en fait venir d'extraordinaire; si ceux ci rebutent, ou sont rebutez, il en apelle, quoi qu'il doive lui en couter, d'autres du fonds des Provinces les plus reculées, pour piquer la curiosité, ou vaincre le dégoût affecté de ces obstinez. Veut-on enfin de l'exemple? J'ai vû les colomnes du Consistoire s'ébranler, des Anciens qui aiant toujours résisté à la vérité qui triomphe dans les chaires, ont enfin rendu les armes à la vérité & à la vertu qui brilloit dans sa personne; qui aiant tenu contre tout l'effort de nos Prédications, ont cédé à la force de ses exemples; forcer d'avouër qu'une Religion qui a de si saints conducteurs, ne peut être que la véritable, & que tant de sainteté ne se rencontre point dans de faux Prophètes.

 

Qu'a-t'il gaigné par là, me dire-t'on? Il a fait son devoir; il a rempli tout son ministère. Récompense, qui seule doit suffire à tout homme Apostolique, quand il n'en attendroit point d'autre. Mais il y a plus, car il a ramassé les dispersions d'Israël; Graces au Ciel, le petit troupeau a grossi; & n'aiant trouvé à son avènement au Pontificat, qu'une poignée de vrais Fidèles dans chaque Paroisse de cette Contrée, il a eu avant que de mourir la consolation d'y voir les Eglises remplies, ou ce Catholique bien instruits, ou de Néophites qui cherchent à se faire instruire.

 

Mais que de formes n'a-t'il point donné à sa charité? Ses Missions ont allumé le feu sacré dans tout le Diocèse; ses Retraittes l'on vont embraser. Concevez ici, Messieurs, le dernier effort du zèle; ce secours de réserve qui force l'iniquité jusques dans son dernier retranchement, cet art racourci de réformer le monde en peu de temps; art que tant de Saints ont loüé, qui a fait tant de Saints, qui à plus converti de pécheurs, ou élevé à la perfection d'ames justes, que le petit livre de St Ignace, où il se trouve, ne contient de syllabes. L'Illustre DANIEL

 

 

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avoit goûté en Bretagne le fruit inconcevable de ces retraittes (en marge: C'est dans une Retraitte qu'il prit le dessein de s'engager dans le Sacerdoce, & vaquer au salut des ames), il veut que nous le goutions ici; c'est par elles qu'il s'étoit détaché du monde, & qu'il veut nous en détacher, c'est là qu'il s'étoit rempli de cette onction celeste qu'il a depuis si utilement épanché sur nous. Quelles Retraittes? Messieurs, en fut-il jamais de pareilles? dans l'une, il entreprend de r'enfermer toute la Noblesse du Périgord; dans l'autre tout le Clergé; celle ci, est pour les Magistrats, cette autre pour les Pauvres. Son zèle fût allé plus loin, si sa vie eut été plus longue. Mais, où trouver assez de logement, assez de meubles & de provision pour placer & nourrir tant de gens? La charité dilate les espaces. Un grand coeur comme celui de ce Prélat, veut tout ce que Dieu lui inspire, & peut ensuite tout ce qu'il veut. L'oeuvre sainte s'exécute selon ses souhaits, au delà même de ses espérances. N'y va-t'il du sien que la dépense? Chaque bande fait sa retraitte de huit jours; lui seul les fait toutes, prie, pleure, médite, jeûne, macère sa chair avec tous, & plus que tous. Quelle santé ne succomberoit? Mais l'esprit dans les Saints soûtient le corps, & c'est par ce seul endroit que celui de nôtre Pontife pût résister.

 

Quel a été le succez de ces fameuses retraites? grand, plus grand même que je ne sçauroit vous l'exprimer. Le Noble déchargé au tribunal sacré, du poids de ses iniquitez, iniquitez (F.B. répété sans doute par erreur), qu'il portoit depuis longtemps, & déterminé à mener désormais une vie plus digne de son rang, va faire voir & imiter dans ses Terre les merveilleux changemens que la grace vient d'opérer en lui. Prêtre réformé dans ses moeurs ou dans ses devoirs, va prêcher la même réforme aux autres, & répandre sur son petit troupeau les sentimens de piété dont il se sent pénétré. De là vient cette fécondité de zèle, ce nombre de Disciples devenus Maîtres dans l'art de sanctifier les

 

 

Fol. 233 r°

ames. Cet usage en un mot des retraittes, maintenant si commun & si salutaire dans les Paroisses de la Campagne. Le Magistrat, instruit plus à fonds qu'il ne l'étoit auparavant des devoirs de la justice & de la piété, va administrer l'une avec dignité, & pratiquer exemplairement l'autre. Le Pauvre confus d'avoir si mal profité des incommoditez attachées à sa pauvreté, en sort résolu de posséder son ame en patience, & de ne perdre jamais de veüe jusques dans les grandes miseres, le Dieu des miséricordes. L'Hérétique même, que le Prélat y avoit attiré par addresse, avouë qu'il n'y a rien de semblable dans sa Secte, & qu'il est aisé de se sauver dans une société où l'on trouve de si saintes industries pour le Salut.

 

Le récit de tant de secours m'accable; je ne puis les rapporter tous, & je voudrois n'en obmettre aucun.

 

Le soulagement des malheureux a toujours été une des plus nobles fonctions de l'Evêque; & je puis dire qu'il a été l'occupation favorite du Nôtre. Neveu d'une Sainte dont la voix publique a illustré les vertus, & sur tous les grandes aumônes, fils d'un Père qui a toujours été le Père des pauvres, & d'une Mère qui est encore dans sa Province l'azile de toute la pauvreté, pouvoit il n'être pas touché de compassion à la veüe des uns, & aux approches de l'autre? J'ai sçeu que dès ses plus tendres années, âge, où le peu d'expérience qu'on a eu de la misère, nous rend presque insensibles pour les misérables, il emploöit en aumônes ce qu'on lui donnoit pour ses plaisirs. De tels préludes de miséricorde, ne nous répondent ils pas d'une vie toute miséricordieuse?

 

Vannes, lieu de sa naissance, se souvient & reconnoit par les honneurs funèbres & extraordinaires qu'on vient d'y décerner à l'honneur de cet illustre Défunt; que n'étant encore pourvû d'aucun bien d'Eglise, il prit sur son patrimoine de grosses sommes pour délivrer une Isle voi-

 

 

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sine (en marge: Belle Isle) de la famine qui la désoloit, pour réparer les ruines d'un saint Edifice que l'innondation avoit presque renversé (en marge: l'Hôtel Dieu de Vannes) & pour bâtir une Eglise (en marge: l'Eglise des Pénitentes), dont il refusa par modestie le tître de Fondateur qu'on lui offrit; Si telle fut la miséricorde du Magistrat & du Prêtre, Seigneur! qu'elle a été celle du Pasteur & de l'Evêque? C'est ici l'endroit de mon discours que vous attendez le plus, où sa charité va triompher, & vôtre piété, si je puis m'expliquer assez heureusement, se satisfaire.

 

R'apellez-donc, hélas! quelles tristes images vas je ici retracer? r'apellez ces années, où le Ciel d'airain ne versoit sur la terre que des influances malignes; où la terre ne poussoit de son sein stérile, que des avortons de feuïlles & de fleurs, presque sans aucuns fruits; où des Provinces entières n'avoient pour nourriture que du pain de douleur, & des larmes de tristesse; où ceux qui avoient coutume de faire l'aumône, étoient obligez de la demander, sans trouver personne qui fut en état de la donner; où passant par les ruës, vous voëz à chaque pas quelque infortuné tomber mort à vos pieds, sans avoir été malade que de la faim; où la famine moissonna dans les Diocèses voisins presque autant de têtes qu'elle y en laissa. Elle alloit faire une moisson encore plus abondante & plus triste dans celui-ci, si la Providence n'eut suscité la main de nôtre Pasteur pour détourner ce fléau.

 

Secourable main! Vous avez fait naître l'abondance dans le sein de la stérilité; vous avez épuisé des terres étrangères pour soulager les nôtres, & par une extension de libéralité, celles des autres. Vous le sçavez, Messieurs, & je ne dis rien que vous n'aiez les uns admiré, les autres blâmé. Au bruit des aumônes incroiables que faisoit l'Evêque de Périgueux, & qu'on eut à peine crû de tout autre, parce qu'elles avoient moins de vrai-semblance que de vérité? tous les pauvres d'alantour fondi-

 

 

Fol. 234 r°

rent en cette Province, & de cette Province en cette Ville, vous même vous en murmuriez. Sa charité, disiez-vous, attirant ici tous les misérables, y attire toute la misère, pour soulager la faim des autres, il nous expose à la famine; & voulant sauver la vie à nos voisins, il va par une contagion infaillible nous causer la mort. Hommes de peu de foi, ainsi parliez vous dans le saisissement de vôtre crainte, & le froid de vôtre charité.

 

Mais le Prélat ne s'étonne de rien; sa Miséricorde supérieure à toute l'indigence, trouve de quoi nourrir les uns, sans affamer les autres. Tous sans nulle distinction, (car il n'en fit jamais) du Juif & du Grec, du Diocésain & de l'Etranger, trouvent place dans son coeur, trouvent place à sa table; tous aprez quelques mois de secours, s'en retournent contens, disons, pleins & rassasiez. Et c'est ainsi que sauveur de son Peuple par devoir, il le devient de plusieurs peuples par compassion.

 

Eleemosinas illius enarrabit omnis Ecclesia Sanctorum. Esprit Saint, vous l'avez dit, vôtre oracle est vérifié. Le Ciel & la Terre, les Saints qui règnent avec Dieu, & ceux qui combattent avec nous, ont raconté ces prodiges de charité, & applaudi à ces grandes aumônes. Toute la France en a parlé avec éloge. La Cour, oui même la Cour, ce païs inaccessible à la misère, peu susceptible par conséquent de commisération, en a été touchée. Qui est, y disoit-on, cet Evêque de Périgueux, ce Nicolas de Myre resuscité de nos jours? c'est un Saint, dit le Ro, voulussent tous nos Prélats suivre son exemple; & l'aiant quelque temps aprez gratifié d'un nouveau Bénéfice, je vient, ajoute le Prince, de donner un Abbaie aux Pauvres du Périgord. Rien de plus vrai, Messieurs, mais rien qui marque mieux la charité parfaite & du Monarque qui nomme, & du Sujet qui vient d'être nommé.

 

Pour subvenir à de si grandes necessitez, où trouvoit

 

 

Fol. 234 v°

il d'assez grandes resources? Vôtre bonté, mon Dieu, avoit soin de les lui découvrir, & il avoit la fidélité de les suivre. Qu'on le nomme un Prélat aussi prévenu qu'il étoit d'amour pour les pauvres; qui mette à les secourir comme lui, tout ce qu'il a de bien d'Eglise, qui y engage même notablement son patrimoine (en marge: il a emploïé vingt milles écus de son Patrimoine, en aumônes ou en oeuvres pies), qui pour sauver ces vases d'immondice, vende jusqu'à son Buffet, son Calice, ses vases Sacrez; qui par dessus tout cela vive de peu, se refuse tout; qui ait en un mot la même miséricorde, & je lui donne de quoi subvenir aux mêmes misères. Hélas! celui dont je parle, aprez avoir tout vendu, eut encore voulu comme St Paulin, (ce sentiment lui est échapé quelques fois) se vendre lui même, s'il eut trouvé un acquéreur ou assez cruel ou assez charitable pour l'achetter. Que s'il ne s'est pas vendu pour ces malheureux, au moins s'est il appauvri, s'est il immolé pour eux.

 

Oubliez, si vous voulez, tout ce que j'ai dit; ne retenez que ce seul trait de son Eloge. Riche, très riche même, & du bien prophane & du bien sacré, il a vécu comme s'il eut été pauvre, & il est mort dans la pauvreté. Pourquoi? pour avoir trop aimé les pauvres; il n'a eu rien à leur donner à sa mort, parce qu'il leur avoit trop donné pendant sa vie. Trop? oui, Seigneur, au sens que vous même nous avez trop aimez. Ce mot vaut tous les Eloges, & suffit seul pour canoniser sa charité; mon Dieu quelle charité!

 

Charité vigilante qui pense à tout; aprez avoir fait des magazins de vivres contre la faim, il en fait de remèdes contre l'infirmité; il fait venir ces remèdes de loin & à grands frais, mais ceux ci étant épuisez dans une maladie longue & populaire, il en épuise ici les maisons où ils se vendent. On suë par ses ordres à les préparer, les Medecins se lassent presque à les ordonner, l'Evêque seul n'est jamais las de les paier.

 

 

Fol. 235 r°

Charité constante. Cessa-t'il d'être charitable aprez que la grande disette de vivres eut cessé? nullement. Il changea d'objet, mais il ne changea pas de conduite, & aiant tout donné dans l'extrême nécessité, il trouva encore le moien de ne se laisser presque rien dans la nécessité commune.

 

Charité prévenante. Si Job ne vît aucune misère sans la soulager, Daniel n'en apprit aucune sans y pourvoir. Loin cependant de rien négliger pour l'apprendre, il eut toujours une application & une industrie singulière pour la découvrir, & il n'en fût point en effet de si cachée qu'il ne découvrit bien-tôt.

 

Charité étenduë, qui ne s'arrête pas aux Domestiques de la Foi, qui va au delà des mers & jusqu'aux extremitez de la terre, contribuer à la conversion de l'Indien & de l'Arabe, du Chinois & du Tartare, sans se prescrire d'autres bornes que celles du Monde entier.

 

Charité pure, outre les aumônes qu'il ne pouvoit cacher, & qu'il devoit manifester pour l'exemple. Combien d'autres que sa main gauche a ignoré, & qui sortoient du secret seul de sa consçience? Que ne puis-je le suivre dans ces maisons obscures, où l'indigence du honteux gémit devant Dieu, & se dérobe aux yeux des hommes; dans ces sombres cachots où les ténèbres couvrent la misère & ne l'ôtent pas; dans ces recoins de vos ruës si enfoncez, où mille nécessiteux sont d'autant moins secourus, qu'ils sont plus ignorez? C'est là, je l'ai appris de vous, Dames, qui présidez aux fonctions de la Miséricorde, c'est là, que sans sonner de la trompette, il alloit régulièrement chaque semaine répandre son coeur, ses larmes & ses trésors.

 

Charité enfin universelle, qui a soulagé autant de misérables, qu'il y a eu de véritables misères, qui n'a pas même examiné les misères feintes. S'il eut souffert quelque témoin de ses libéralités secrètes, il n'auroit veu

 

 

Fol. 235 v°

ici faire couler des secours imprévûs, mais abondans, dans une famille désolée; là pourvoir à la subsistance de certaines Filles, à qui la pauvreté pouvoit donner de mauvais conseils. Combien de fois a-t'il paru tantôt dans un coin de boutique, relevant par une somme d'argent le courage abbatu, & le métier de l'Artisan; tantôt dans un Hôpital, humilié sans craindre d'avilir sa pourpre ou sa dignité, aux pieds des pauvres, & occupé à servir l'un, à consoler l'autre, à penser les plaies de celui-ci, à baiser les ulcères de cet autre, à confesser le malade, à donner le Viatique, ou l'Onction Sacrée au moribond; à recevoir enfin, sans nul égard à sa santé, l'haleine contagieuse de tous?

 

Loin de rien amplifier, ou de rien embelir, que j'omets de choses, & qu'il m'en fait dire d'autres en abrégé? Maisons où l'on forme à la piété & aux bonnes lettres toute la Jeunesse de cette Province. Maisons où l'on élève des troupes de Néophites à la vraie Foi. Maisons où tout mal'heureux trouve des ressources assûrées de Miséricorde; Maisons où toute l'infirmité se r'enferme avec la misère; Maisons qui n'avés pour héritage que la Croix de Jésus-Christ; Maisons où tant d'Epouses Vierges brulent jour & nuit du feu de l'Epoux Celeste, que d'assistances ordinaire, ou de rafraichissemens passagers n'en avez vous point reçûs? Et toy Manufacture sainte, où je parle, l'oublieras tu jamais? outre les rosées de châque jour, qui ne t'ont point manqué depuis huit ans, quelle pluie d'or abondante toutes les fois, & ce n'est pas peu souvent, qu'il t'est venu visiter? (en marge: Il y envoioit tous les jours du pain & du vin de sa table pour les malades, & chaque fois qu'il y alloit, c'est à dire, cinq ou six fois de l'année, il donnoit 40 ou 50 écus).

 

Que faut-il conclure de tout ceci? qu'un tel homme a accompli le précepte entier & le conseil même de l'aumône, & qu'aiant répandu sur son peuple tous les secours de la charité, il en a sans doute gaigné toutes les couronnes. Mais qu'il lui en a coûté pour les gaigner?

 

Vivre dans les fonctions pénibles de l'Episcopat, mou-

 

 

Fol. 236 r°

rir dans l'exercice actuel de son zèle, voilà ce qui lui en a coûté, où le Troupeau a trouve son salut, le Pasteur a rencontré sa mort? O mort, cruelle mort! faut-il qu'aprez le récit d'une si belle vie, je finisse par celui d'un si triste évènement? Soleil qui portes la lumière au monde, ne t'es tu levé en ce jour fatal que pour éteindre la nôtre? (en marge: il est mort d'un coup de Soleil) toi qui n'avois alors que des rayons bien faisans pour les autres, n'en as tu eu que de meurtriers pour nous? Qu'ai je dit, Messieurs? je me rétracte; ô mort, prétieuse mort devant Dieu, puisque c'est la mort d'un juste! puisse mon ame, puissent toutes vos ames mourir d'une mort semblable. Il l'avoit dit souvent, qu'un Evêque, encore mieux qu'un Empereur, doit mourir debout; son souhait est accompli. La mort l'attaque au milieu d'une campagne, tout embrasé du feu de son zèle, & accablé du poids de ses travaux. Il tombe du coup, & ne succombe pas; on le porte ici; vous vous en souvenez; tous les yeux pleurent, toutes les entrailles sont émeües; une foule incroiable de Pauvres, mais qui grace à sa charité, ne sont plus dans l'indigence, pousse au tour de son Palais des cris lamantables qui fendent les airs. Le Citoien n'y répond que par un morne silence & par ses larmes. L'adorable Sacrement est exposé; tout la Ville, toute la Campagne accourt, importune le Ciel, & ne le fléchit pas; on craint, on espère par intervalles; le Malade seul, sans craindre la mort, n'attend plus rien de la vie. Les Medecins se flatent, dit-il, il faut que la poudre retourne en poudre, il me semble avoir oui la voix du Juge, qui m'a dit, dispone domui tua, mets ordre à ta conscience (en marge: Isaie, 38).

 

Quel ordre, Seigneur demandez vous, à un homme qui a toujours vécu comme pour mourir, & qui ne meurt si-tôt, qu'à force de mener une vie pénible & austère? N'importe, avec quelle soûmission accepte-t'il la destruction de la

 

 

Fol. 236 v°

victime? avec quel effort de douleur vive & profonde a-t'il dabord recours au Sacrement de l'expiation? combien de fois courbe-t'il sa tête, je n'ose dire innocente, & je ne puis aussi dire criminelle, soûs la main du Prêtre? quel empressement pour recevoir le St Viatique & l'Onction des mourans, lors même qu'on ne le croit pas encore moribond? & en tout cela que de sentimens édifians, que d'expressions saintes & touchantes? quels trendres regards vers le Ciel tout le jour du triomphe du Seigneur, qui fut, comme nous l'espérons, la veille du sien? (En marge: il mourut le lendemain de l'Ascension). vers la Croix de Jésus-Christ, vers son Chapitre affligé, vers sa parenté, ses amis, ses domestiques, qu'il bénît tous en vrai Patriarche, & caressé, quoique aiant déjà la mort sur les lèvres, en Père très affectueux. Sombres nuits, où nous recuïllimes les derniers sentimens de sa piété, vous ne vous effacerez jamais de mon souvenir. Ne demandez pas à Dieu, disoit-il à l'un que je vive; demandez lui que je meure mieux que je n'ai vécu; ne vous fatiguez pas, ajoûtoit-il à un autre, à soûtenir ma tête chancellante, mon Sauveur n'eut pas en mourant où reposer la sienne; faut-il que le pécheur meure plus à son aise que le juste? Sacré Pontife, coadjuteur de son zèle (en marge: Monseigneur l'ancien Evêque de Nantes), & objet de sa douleur, vos larmes l'attendrissent & ne l'effraïent pas, consolez vous Monseigneur, vous dit-il, de ma mort, je n'étois pas digne de vivre.Il eut mieux dit; mais son humilité s'y oppose, le monde n'étoit pas digne de m'avoir. Vierge Sainte, combien de fois réclame-t'il vôtre bonté; doux Nom de Jésus, auquel il étoit si dévot, sacré Coeur de Jésus, dont il établissoit par tout l'Adoration perpétuelle (en marge: il ne passoit aucun jour sans dite les Litanies du nom de Jésus, & les Litanies de l'amour de Dieu), c'est en vous invoquant qu'il expire.

 

Ainsi meurent les Saints, ainsi est mort MONSEIGNEUR DANIEL DE FRANCHEVILLE, Evêque de Périgueux. Seigneur, que demande vôtre bonté

 

 

Fol. 237 r°

pour le couronner? des oeuvres, voilà des oraisons, des jeûnes, des aumônes, des mortifications, des vertus de toute espèce & sans fin. Voilà des pécheurs convertis, des tièdes animez, des Néophites instruits, des Hérétiques reconciliez sans nombre. Qu'attend vôtre Justice? des prières? Ecoutez la voix de tant de milliers de malades ou d'affamez, à qui ses soins ou ses libéralitez ont sauvé la vie, & qui vous demandent son salut.(en marge: On croit que sans ses charitez, plus de quarante mille personnes auroient péri de faim ou de maladie).

 

Que si cettre grande Ame n'étoit pas encore aprez tout cela reçûë au séjour de la Gloire, ce que ne puis croire. Nobles & généreux Frères (en marge: Mr. le Comte de Francheville & Mr de francheville, avocat Général au parlement de Bretagne), qu'une piété toute magnanime a ici attirez, l'ornement de l'épée & de la Robe; Vénérables Chanoines, qu'il a toujours portez dans son coeur; Prêtres du Dieu vivant, dont il a honoré & relevé le Sacerdoce; Hommes Religieux, portion choisie & chérie de son Troupeau; Pauvres dont il a été le Père, & va être le Protecteur; Illustre Magistrat (en marge: Monsieur de Châtillon, premier Président), qui lui avez procuré cet Eloge, l'honneur de nôtre Sénat, & l'appui de cette Maison. Ministres sacrez, qui offrez ici le Sacrifice du Salut, hâtez vous de lui en procurer l'entrée. Et vous tous pour qui ce charitable Pasteur s'est immolé, n'oubliez jamais les grands exemples & les grands secours que vous en avez reçûs; imitez les uns, profitez des autres, afin de vivre en parfaits Chrétiens, & de mourir en prédestinez comme lui.

 

 

Fol. 238 r°

1702-1719

Pierre Clément, évêque de Périgueux

 

 

Fol. 239 r°

Juin 1702

Nomination de l'abbé Clément à l'évesché de Périgueux

Le Mercure Galant, juin 1702, p. 287

 

Mr l'abbé Clement a esté nommé à l'evesché de Périgueux. Cet abbé estoit grand vicaire du diocèse de Rouen, où sa piété et son zèle ont longtems ésté l'objet de l'édification publique. Sa doctrine et ses travaux dans ce vaste diocèse, l'ont élevé par degrez à l'épiscopat dont son seul mérite et sa conduite constante et uniforme l'ont fait juger digne par le prince du monde le plus éclairé sur le choix des sujets qui doivent gouverner l'église. C'est la ville de Besançon, si féconde en grands et illustres personnages qui a donné la naissance à ce nouveau prélat, qui a beaucoup de parens dans le parlement de cette ville. L'église de Périgueux qu'il va gouverner, est sous le vocable de saint Etienne. Elle est ancienne et reconnoist saint Front pour son premier evesque. Elle éprouva la rage des huguenots dans le 16e siècle, et elle eut cela de commun avec bien d'autres églises du royaume. Ces enfans de colère et de malédiction la ruinèrent entièrement, et y firent des desordres épouvantables. L'evesque de Périgueux est suffragant de Bordeaux. La ville de Périgueux est située sur la rivière de l'Isle, et est capitale du Périgord. Quelques auteurs lui ont donné une origine assez ancienne

 

 

Fol. 239 v°

et reconnoissent un des fils de Noé pour son fondateur. Sans entrer dans la discussion de ce point de critique, il suffit de dire qu'on y voit de beaux vestiges d'antiques. Les étrangers y vont encore voir les restes d'un ancien amphithéatre. Le Périgord est divisé en haut et en bas qu'on apellé le Blanc et le Noir. Le pays est montagneux et pierreux, et triste par conséquent; il y a une grande abondance de noix et de chataignes. Quantité de pauvres gens ne s'y nourissent que de ces fruits. Il y a aussi des mines de fer dans ces pays dont les habitans font un trafic très considérable. Cette ville a marqué une grand joye, lorsqu'elle a apris le choix que le roy a fait de Mr l'abbé Clement pour evesque de Périgueux.

 

 

Fol. 240 r°

LXXIX. Pierre VIII Clément

Le clergé de France, par M. l'abbé du Tems, t. 2, p. 598

 

Pierre VIII Clément, né à Besançon, vicaire général de Rouen, sacré évêque de Périgueux le 29 octobre 1703, mourut le 8 janvier 1719, après une maladie de plusieurs mois.

 

 

Fol. 241 r°

LXXX. Petrus VIII

Gall. chr., t. 2, col. 1487, episc. Petrocor.

 

Petrus Clement Vezuntioni natus, ad Petracoricenses infulas designatur die Pentecostes 1702. Cum vicarii generalis archiepisc. Rotom. officio fungeretur; inauguratur 29 octobr. ejusdem anni; possessione donatur 24 febr. 1703; obiit die 8 jan. anni 1719, post multorum mensium morbum.

 

 

Fol. 242 r°

Bulletins de Garampi, Archives du Vatican

 

1702. 25 septembr. Petrus Clement, Bisunt. fit Petrag. episcopus, per obitum Danielis de Francheville. (S.C., pag. 67).

 

 

Fol. 243 r°

1721-1731

Michel-Pierre d'Argouges, évêque de Périgueux

 

 

Fol. 244 r°

Gall. chr. nov., t. 3, factae in clero Gallicano, post editum secundum tomum, col. 1487 E. Addendus

 

LXXXI. Michael Petrus d'Argouges, abbas Joyaci, renuntiatus episc. 8 jan. 1721; admissus in consistorio pontificio 28 maii ejusdem anni, ac denique consecratus Parisiis in ecclesia Minimorum prope Plateam Regiam, a domino d'Argenson, Burdeg. archiep., assistentibus Aurel. et antiquo Santon. episc., 3 aug. 1721. Regi fidem juravit die 10 ejusdem mensis.

 

 

Fol. 245 r°

Bulletins de Garampi, Archives du Vatican

 

1721. 16 junii. Michael Petrus de Argouges, Parisien. s.t.d. fit episcopus Petragoricen. per obitum Petri Clement, cum retentione monasterii B.M. de Joyaco, ord. cisterc., Senonen. dioc. (S.C., pag. 236).

 

 

Fol. 246 r°

LXXX. Michel-Pierre d'Argouges

Le clergé de France, par M. l'abbé du Tems, t. 2, p. 598

 

Michel-Pierre d'Argouges fut nommé à l'évêché de Périgueux, le 8 janvier 1721, et sacré le 31 août de la même année. Il mourut le 13 novembre 1731. Ce prélat étoit docteur en théologie de la faculté de Paris, et abbé de Jouy.

 

 

Fol. 247 r°

Harangue fait à M. d'Argouges, évêque de Périgueux,

par les écoliers du collège des jésuites à Périgueux

 

Monseignour, Monseignour (il faut se grater la tête et bajar)

 

Si ey cobé uno autro historio

qué dins queté momem you monqué de mémorio, you avio tant prépara moun pitit coumpliment senserio t'iou fugi dedins quété moment. Mas si moun paoubré erperit ne me dit ré que vaille eyto paou qué font qui touto qué lo canaillo.

Ah lous braveis messurs pervenir rire aunas, si vous tenio chas nous, vous forio be purar, you vous tendrio sarras chacun dins votre classo coumo porcs a l'engray, et coumo chcis de chasso.

Si lous vesia l'eytiou fas lour petito guerro parjou ne laissen pas un soul fruit sur la terra, may quaouqué co saben far lous renards, efans, si ero meytré, n'yuria pogun dimar. You vous aybé pourta, monseignour un pitit present, que ne trouborey pas per trop indifferent. Vez, vez, oquelo ey bé plo bello, may parjou ey bé prou nouvelo, lo chavi mas partier, pierrissou que m'eydet, se faguet en la chovant may d'uno a folo tené moussur, pourtas quo o lo cousino,

 

 

Fol. 247 v°

peison to près, n'irent biouré choupino.

Monseignour zou vou bé, n'ey co pas monseignour, si possaveys vers chas nous, pourrions bé vous zou rondre. Nous vous forian minjar dous cocaus, d'ou caillou, quaouqué paou de froumagé, quaouque gru de rosin si néro lo sosou.

You vous n'ay pro pourtat, cat aqueto annado, cirour lou mey de may, Diou nous doune l'oubado.

Adiousas monseignour d'ou meillour de moun cor seu votre servitour.

A perpaou, monseignour.

Eou percourt lo nouvelo,

que moussur d'Ar, dar, Darnouvilo, votre ouncle, Dio li baillé, bonsey tenio (en interligne: porto) pardavan si lou gran cochet dou rey, pas parjou qu'ey plo vray, car messur los cossours may Tomorelo debiten lo nouvelo.

Moussur notre curé vous vous bé venir veyré lou brové home quo quey, si nou tou voulion eou creire, you nous fogué un sermou per sto Catorino, nous lou bodaven tous, moun Diou lo bouno mino.

 

 

Fol. 248 r°

you nous praycho en patoi, en francey, et quaouqué co ecupit, quaouqué mou de toti.

Un autre ey fron chef de justisso, un autre chas lou rey coumando lo milisso.

N'ouria vis lous moutous de joyo n'en soutar, lous agneous n'en predré lou tétar.

Pro Mr notre eveyqué, quo vogu se far pretré, avant d'etre éveyqué, o merita de z'etre.

 

 

Fol. 249 r°

Feuillet blanc

 

 

Fol. 250 r°

Notes sur les évêques de Périgueux du 18e siècle

 

M. de Flamarens nommé au mois d'avril 1773. A prêté serment entre les mains du roi, le 3 juillet 1773. 41 ans 5 mois.

M. de Rougé, nommé en décembre 1771, sacré en 1772. Est mort au commencement de novembre 1772. Environ 11 mois.

M. de Prémeaux. Sacré le 15 mai. Ses bulles sont du 3 mars 1732. Mort le 28 novembre 1771. 39 ans 8 mois.

Mr d'Argouges, nommé le 8 janvier 1721. Sacré le 31 août. Mort le 13 novembre 1731. Environ 10 ans. Ses bulles sont du 16 juin 1721.

M. Clément, nommé le jour de la Pentecôte (juin) 1702. Sacré le 29 octobre. Ses bulles sont du 29 septembre 1702. Mort le 8 janvier 1719. 16 ans 6 mois environ.

 

 

Fol. 251 r°

8 septembre 1732

Prise de possession de l'évêché de Périgueux par Jean-Chrétien de Macheco de Prémeaux

Archives du chapitre de Périgueux

 

Le 8 septembre 1732, dans l'église cathédrale St Etienne-St Front de Périgueux, où étoient assemblés vénérables personnes Mrs Mes Pierre Beaupoil de St Aulaire, Pierre de Meredieu, Jacques Coignet, Dominique Déjean, Antoine Bureau, Robert Haussire, François Salleton, Pierre Aumassip, Claude Arnollet, Pierre Puybertrand, Pierre Cheyrade, Pierre Ducluzel, Corneilhe Considyn, Pierre Sussat, Léonard Massiot, Pascal Le Beau, François Fargeot, Henri-Joseph Emeric, Guillaume Chastanet, Simon Lafarge, Antoine-Guillaume Rigault, Elie Bouchier, et Pierre Roussellot, chanoines prébandés en ladite église, prise de possession de l'évêché de Périgueux, par Mre Jean-Chrétien de Macheco de Prémeaux, conseiller du roi en

 

 

Fol. 251 v°

tous ses conseils, seigneur évêque de Périgueux.

Acte sign Lavavé secrétaire. L'évêque s'engage à donner 2 chapes, la chapelle, fonda un obit de 20 l., prêta serment &c.

Il n'y est pas fait mention des 4 barons.

 

 

Fol. 252 r°

LXXXI. Jean-Chrétien de Macheco de Prémeaux

Le clergé de France, par M. l'abbé du Tems, t. 2, p. 598

 

Jean-Chrétien de Macheco de Prémeaux, né dans le diocèse de Dijon en 1698 (en marge: il est dit dans la France ecclés. pour 1769, p. 131, qu'il naquit en 1697. Qu'il fut sacré le 25 mai 1732, et qu'il étoit ci-devant chanoine de Soissons), nommé [évêque de Périgueux] le 25 mai 1732, mourut à Château l'Evêque le 28 novembre 1771.

Il fut nommé en 1743 à l'archevêché de Bordeaux, qu'il refusa. M. de Lussan, nommé à l'évêché de Périgueux, passa au siège métropolitain sur le refus de M. de Prémeaux.

 

 

Fol. 253 r°

Bulletins de Garampi, Archives du Vatican

 

1732. 3 mart. per obitum Michaelis Petri Dargouges, fit episcopus Petragoricen. Johannes-Christianus de Macheco de Prémeaux, presbyter Divionen. (Cons., S.C., p. 201).

 

 

Fol. 254 r°

F.B. Cette note concerne les lettres de l’évêque de Périgueux des  feuillets suivants.

 

Note

Don par Mr l'abbé de Tersan, le 13 novembre 1803

 

 

Fol. 255 r°

F.B. La lecture des lettres suivantes est parfois délicate.

 

22 juin 1750

Lettre autographe originale de Jean-Chrétien, évêque de Périgueux

 

J'ay reçu, Monsieur, la lettre que vous m'avés fait l'honneur de m'écrire, le 1er de ce mois.

Voicy enfin la représentation de notre tour de St Front que je vous envoye; elle est plus en grand que vous ne la vouliés, mais il auroit été difficile de bien representer en petit les parties que l'on n'apperçoit même qu'à peine dans la figure que je vous envoye.

La partie qui est au dessous du soubassement, où prend la feuille qui a été collée, ne se voit presque d'aucun des quatre côtés, étant couverte de bâtiment. Le pilliers ou colonnes des deux petites fenêtres qui ne se voit qu'à moitié des deux arceaux qui sont au dessous du soubassement, sont de marbre couleur d'ardoise et mal poli.

C'est du côté de l'évêché qu'à été prise la façade figurée, que je vous enoye, on ne peut n'en voir d'aucun autre côté de ce qui est au dessous du soubassement quant à ce qui est au dessus jusqu'au haut, la distribution ou l'ordonnance générale est la même des quatre côtés; il n'y a de différence que dans quelques petits ornements, des chapiteaux, des colonnes. Les quatre chapiteaux des quatre colonnes qui portent sur le soubassement sont tels que vous les voyés représentés, c'est à dire il n'y a [...] celuy qui est à main droite, il y a deux

 

 

Fol. 255 v°

bezans ou ronds au deux du milieu, et trois sur quatre moindres à celuy à main gauche. Sur le frize qui est entre ces chapiteaux, il y a près de celuy à main gauche, un agneau, il y a un reste de quelque chose de semblable au milieu, et tout le reste a été détruit ou recouvert d'une crepissure en ciment. Quoyque cette façade soit exposée au vent, de la pluie, les autres sont moins bien conservées que celle cy; il y a dans quelques unes, au lieu des bezans ou ronds, des feuillages renversés qui forment les chapiteaux de colonnes; j'aurois dû appeller pilastres et non pas colonnes ces quatres montants qui portent sur le soubassement car ils ont quarrés, au lieu que les quatre au dessus sont de vraies colonnes rondes. Dans la frize qui est entre ces colonnes rondes en haut au dessous de celle en damier sont de[...] ny [...] ny mieux reparties [...]. La couverture du clocher est en pierre comme des écailles; voilà, Monsieur, à peu près ce que je puis vous observer; je ne doute point que vous ne me fassiés de votre côté bien des observations et des questions auxquelles nous n'aurions pas même pensé; si nous pouvons vous donner de éclaircissements plus amples, nous n'y ferons faute, vous pouvés compter au reste que la représentation est exacte, et qu'on peut s'en rapporter à elle conformément à l'échelle qui est à côté.

Quant à notre tour de la Vezunes, on en a ôté près de la moitié des terres qui en couvrent le fond; elles étoient de[...] pied d'epais; on n'a encore rien trouvé quoyqu'à touche le fond et que la [...] au niveau des terres au dehors de la tour.

De longtemps M. de Cablan [...] a en état de n'en faire qui

 

 

Fol. 256 r°

puisse nous servir à découvrir quoyque ce soit; il est malade à sa campagne, et on attend qu'il soit en état d'être transporté à la ville pour luy faire l'opération de la f[...]ule.

Quant au livre de la bibliothèque des manuscripts du P. Labbe que vous avez trouvé, Monsieur, chez la de Bauche la loucharde, il y a apparance que c'est le même  que j'y trouvay il y a dix ans, et qui comme vous dites, il est rare est des moins recherchez, je le prendray cependant au fin que vous pourrez avoir; elle ne le fit que c'est il y a dix ans, il faut s'en tirer comme l'on pourra; c'est dans ce livre que vous verrez le manuscript de St Antoine où il est parlé du temps que notre église a été bâtie par Frotaire évêque de Périgueux; c'est la pièce la plus autenthique que nous ayons pour notre Périgord; elle est trop courte malheureusement.

Je vous seray obligé, Monsieur, de me faire copier ces lettres de Charles VI dont vous me parlez.

C'est sans contredit Sancta Alvera, et non Sanctus Alverus, qui doit être mentionnée dans la généalogie de Mr. l'arch. de Paris; nous ne sçavons rien touchant cette sainte, sinon qu'elle est martire; cependant je crois que Mr. le marquis de Ste Alvere cousin germain de Mr [...] de Paris a quelque monument par devers luy contenant au moins son culte; Mr l'arch. de Paris devoit vous le communiquer ou le demander à son cousin, s'il ne l'a pas.

Je vous souhaite, Monsieur, une parfaite santé, et suis avec tout l'estime et la considération la plus parfaite. Votre très humble et très obéissant serviteur.

 

Jean Chrétien, évêque de Périgueux.

 

 

Fol. 256 v°

F.B. Les notes sur ce feuillet sont difficilement déchiffrables.

 

 

Fol. 257 r°

9 janvier 1751

Lettre autographe originale de Jean-Chrétien, évêque de Périgueux

 

A Périgueux le IX janvier 1751.

 

Vous me devez trouver, Monsieur, bien ridicule d'être si longtemps à répondre à vous deux dernières lettres sçavoir l'une du 20 juillet et l'autre du 8 novembre et à une troisième encore qui étoit sans date; je vous en fais mille excuses, et je commence par vous souhaiter de tout mon coeur une bonne et heureuse année, et vous remercier de toutes vos attentions pour mes petites commissions délivrés, je n'ay reçu que bien longtemps après le sacramentaire de saint Grégoire et le martyrologe parce que les autres livres qu'ils devoient accompagner n'ont pu être envoyez que fort tard; je vous remercie bien, Monsieur, de ces deux, comme aussy de ceux de Durand et de Nicolas de Clemergis que je charge M. de Montigny de retirer de vos mains.

Il y a longtemps que dans toute la province d'Auch il y a un rituel commun, qui est le romain; je ne crois pas qu'il contienne rien de particulier que les instructions en françois; c'est mon diocèse qui a donné [...] aux nouveaux rituels, il fut composé en 1655 par le p. Amelote; il est estimé et cité souvant par les théologiens, mais depuis [...] la on a bien po[...]aré ces sortes (F.B. Il y a un trou dans la page) [...]ages si celui d'Auch étoit interessant par quelque endroit je me le p[...]erois.

Il y a Monsieur, presque autant de temps que vous que je n'ay vu Mr. de Cablan; il n'est pas remis de sa maladie, elle le retient à sa campagne qui est à cinq lieues d'icy.

j'auray soin, Monsieur, de vous envoyer la délinéation exacte de notre table paschale telle que vous me la demandez.

J'oubliois de vous remercier de la copie des lettres de Charles VI.

Si j'avois sçu, Monsieur, que vos pas dussent se tourner vers la ville du Puy en Vellay cette autonne, je vous aurois prié d'examiner de plus près ce que l'on dit et pense en ce pays là de saint George son premier évêque que la légende de notre saint Front fait son disciple, par lui resuscité avec le bâton de saint Pierre, et ce que vous auriez demeslé de vray parmis tant de fable dont cette légende est farcie.

On n'a rien découvert encore dans notre Vezunne, Mr l'intendant de Bordeaux a fait interrompre les opérations des ouvriers qui ont commencé à creuser, mais il les fera reprendre après l'hyver.On ne peut être avec plus de sincérité et d'estime, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Jean Chrétien, évêque de Périgueux.

 

 

Fol. 257 v°

F.B. Difficilement lisible.

 

Monsieur l'abbé le Beuf

L'un des quarante de l'académie des inscriptions au collège de Cambray.

A Paris.

 

 

Fol. 258 r°

22 janvier 1752

Lettre autographe originale de Jean-Chrétien, évêque de Périgueux

 

En réponse, Monsieur, à la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire le 20 de ce mois, je commence par vous remercier des souhaits que vous me faites de la bonne année, et vous prier d'être persuadé du parfait retour de mes veux pour vous les plus sincères. Je vous diray, Monsieur, que nous avons perdu au mois d'octobre dernier Mr de Cablan. Il mourut de la dissenterie dont il ne fut pas plutôt attaqué, qu'il tourna à la mort sans qu'on ait pu le soulager en façon quelquoncque; c'est une vraye perte pour ce pays cy. Je n'oublie pas, Monsieur, les inscriptions figurées de notre ancienne cathédrale; je vais sans délai les mettre en état de vous être envoyées de façon à vous donner sur icelles toute satisfaction.

Je sçais, Monsieur, que le nouveau bréviaire de la province d'Auch est sur le point de paraitre; c'est mon frères l'évêque de Couzerans, suffragant de cette métropole qui en a été le [...] trois diocèses seulement de toute cette nombreuse province

 

 

Fol. 258 v°

sçavoir Auch, Bayonne et Couzerans, le prennent quant à présent; les évêques des autres sièges n'en veulent pas entendre parler. Mon frère de Couzerans a choisi les canons de [...], mais il se vit charmé que quelqu'un qui sçut autre chose que faire des complimens, lui dit naturellement si on trouve que son choix soit bon et ce qu'il y avoit a y changer, car en fait de ces sortes de choses, on ne peut trop consulter.

Il est vray que Mr l'évêque de Mirepoix se joint aux trois prélats de la province d'Auch, quoyqu'il soit de celle de Toulouse pour adopter ce bréviaire, dans la dernière assemblée provinciale de Toulouse; Il fut question d'avoir par toute cette province un bréviaire nouveau; M. l'evêque de Mirepoix fut chargé d'examiner, de combiner, d'arranger généralement tout ce qu'a rapport à cette [...]tion et d'en rendre compte à une assemblée suivante; mais comme on ne s'assemble que tous les cinq ans, le moyen d'avoir co[...]ner une telle besogne, il adore mieux aimé aller au plus prochain bréviaire et le prendre lui même pour son diocèse.

Au reste, Monsieur, si je suis si lent à en prendre un c'est que la depense nous effraye et notre clergé la

 

 

Fol. 259 r°

craint.

J'ai été l'été dernier chez mon frère en Couzerans; je passay à Auche, ou je vis la plus belle cathédrale du royaume et la plus finie tant pour le batiment en dehors et en dedans que pour les decoration et les ornements.

J'ay le nouveau rituel dont Mr. l'archevêque me fit présent; on y avoit le chant [...] et plusieurs hymnes de Paris pour les processions; il ne faut point espérer que nos ecclesiastiques de ce pays là [...] s'y conforment; ainsy Monsieur, je ne vous conseille pas de vous mettre en grands frais pour le chant de ce nouveau bréviaire.

Ou trouve t'on cet ancien sacramentaire roman trouvé sous Clément 12, dont il est mention dans le mandement qui est à la tête du missel de Paris? Je voudrois bien l'avoir si cela se p[...]. On n'a fait icy aucune decouverte; vous devez l'inférer, Monsieur, de ce que vous n'en avez pas entendu parler, car je ne vous le laisserois pas ignorer. rien [...] soin quand je reçois le journal de vendu chaque mois et de voir s'il y a quelque chose de [...], Monsieur, j'ay souvent admiré la science de ce maréchal dont on a vu plusieurs dissertations sur des points qui ne s'apprennent gueres entre le marteau et l'enclume.

 

 

Fol. 259 v°

A Monsieur

Monsieur l'abbé le Beuf, l'un des quarante de l'académie des sciences et des inscriptions

au collège de Cambray

A Paris.

 

 

Fol. 260 r°

LXXXII. Gabriel-Louis de Rougé

Le clergé de France, par M. l'abbé du Tems, t. 2, p. 598

 

Gabriel-Louis de Rougé, vicaire général de Séez, (évêque de Périgueux), au mois de décembre 1771. Sacré en 1772; est mort en 1773.

 

 

Fol. 261 r°

LXXXIII. Emmanuel-Louis de Grossolles de Flamarens

Le clergé de France, par M. l'abbé du Tems, t. 2, p. 598

 

Emmanuel-Louis de Grossolles de Flamarens, vicaire-général de Chartres, nommé évêque de Quimper le 8 juillet 1772, a été sacré le 18 janvier 1773, à Morlais, dans l'église paroissiale de St Mathieu, par l'évêque de Tréguier, en présence des états de Bretagne. Il a été transféré au siège de Périgueux, au mois d'avril, et a prêté serment entre les mains du roi, le 3 juillet de la même année (1).

 

(1) Ce prélat n'a pas jugé à propos de nous donner les éclaircissements que nous lui avons demandés sur son diocèse.

 

 

Fol. 262 r°

Emmanuel-Louis de Grossolles de Flamarens

Généalogie

 

LXXXIV. Emmanuel-Louis de Grossolles de Flamarens, né le ..., docteur de la faculté de théologie de Paris, de la maison de Navarre, archidiacre et vicaire général du diocèse de Chartres, nommé par le roi à l'évêché de Quimper en Basse Bretagne, en juin 1772, sacré en octobre de la même année, transféré à l'évêché de Périgueux, le 22 avril 1773, est fils de Marie Joseph de Grossolles, comte de Flamarens, seigneur de Montastruc, &c., colonel d'un régiment d'infanterie, chevalier de Saint Louis, mort en 1761, qui avoit épousé le 24 juin 1722, Marie d'Arsens de Bruet, morte au Château de Buzet en Guyenne, le 3 mars 1763, à 61 ans, fille de Gédéon, baron d'Arsens, seigneur de Peirecave, et de Marguerite de Garde-Mauzac.

M. l'évêque de Périgueux est le 4e; il avoit 3 frères et 4 soeurs, qui sont: 1° Agesilan-Joseph de Grossolles, marquis de Flamarens, baron de Montastruc et d'Orinque, vicomte de St Martin, seigneur de Peirecave et autres lieux, d'abord guidon de gendarmerie, successivement sous-lieutenant et capitaine dans le même corps, brigadier des armées du roi, et lieutenant général de la province de Saintonge et d'Aunis, a épousé le 24 mai 1767, célébration le 1 décembre de la même année, Elizabeth-Olympe-Félicité-Louise-Armande de Vigier, dame de Compagnie de madame Adélaïde, fille de Pierre-Armand-Claude du Vigier, chevalier, baron de St Martin, seigneur de Fontenailles, Bacalan, et autres lieux, conseiller au parlement de Bordeaux, puis après la mort de son père, procureur général, dont le roi lui avoit accordé les provisions en survivance; qui avoit épousé le 10 janvier 1751, Hiéronyme-Rosalie-Félicité Phélypeaux d'Herbault, fille de George-Louis Phélypeaux, chevalier, seigneur d'Herbault, Neufy, Brasieux, Baury, &c., conseiller au parlement de Paris, lieutenant pour le roi dans la province d'Orléannois, au départ de Blaisois, et de Marie-Anne-Louise de Kérouart.

La famille de Phélipeaux remonte à Guillaume Phélipeaux, marchand, bourgeois de Blois, vivant en 1468, qui épousa Perrette Cottereau. La branche de Pontchartrain s'est éteinte dans le comte de Maurepas, décédé en décembre 1781, et l'archevêque de Bourges, mort en octobre 1787. (voy. Dict. des annoblissemens, t. 1, p. 25).

 

 

Fol. 262 v°

F.B. La marge droite est tronquée sur la reproduction de la BnF.

 

Mr du Vigier étoit fils de Jacques-Armand de Vigier, écuyer, chevalier, seigneur de St Martin, seigneur de Moneau, &c., conseiller et procureur général au parlement de Bordeaux, et de Susanne de Vigier, sa cousine, fille d'Armand, brigadier des armées du roi, et de Magdeleine Maréchal, et petit fils de Jean de Vigier, ou du Vigier, écuyer, conseiller au parlement de Bordeaux, procureur général au même parlement, et de Marie de Candale, qu'il avoit épousé en 1677; et arrière petit fils de Jacques de Vigier, écuyer, seigneur de l'Isle, conseiller au parlement, et d'Elizabeth Delpech, qu'il avoit épousée en 1643. Jacaues testa le 14 juin 1677, et laissa deux fils, Jean-Armand, brigadier des armées du roi, qui épousa Magdeleine Maréchal. Jacques étoit fils de Jean de Vigier, écuyer, seigneur de Besse, conseiller au parlement de Bordeaux, et de Luce de Gombaut, mariés le 1[...] janvier 1611. Jean, fils de Frenon, écuyer, conseiller au parlement de Bordeaux, et d'Antoinette de Cladech, mariés le 18 avril 1570. Frenon, fils de François, écuyer, et de Jeanne de Losse, mariés en 1530. François, fils de Guillaume et d'Isabeau l'Escuyer, mariés avant l'an 146[...]. Guillaume, fils puiné de Robert de Vigier II du nom, chevalier, seigneur de Ron[fort] St Paul, &c., commandant de Cahors, et de Magdeleine d'Orgueil, mariés le 15 janvier 1438. Robert fils de Henri, seigneur de Ronfort, chevalier de l'Etoile, et de Pauline de Durfort. Henri, fils de Robert, seigneur de Ronfort, donzel, puis chevalier, et d'Ancelie de Polignac. Robert I, fils de Baudouin, chevalier, baron de Vigier, seigneur de Lors, Ronfort, St Martin, &c., qui testa le 1 juin 1335, et de N. Baudouin, fils de Erbert, chevalier, seigneur de Lors, Ronfort, St Martin, &c., tué à la bataille de Cassel en 1328, et de N.

2° Agesilan-Gaston, né jumeau de l'ainé, le 4 décembre 1732, appellé La[...] de Flamarens, vicaire général du dioc. de Bourges, chanoine honoraire dans cette cathédrale, et abbé commendataire de l'abbaye de Thoronet, ordre de Citeaux, diocèse de Fréjus, le 8 mars 1771; 3° François appellé comte de Flamarens, comte de Bouligneux, baron de Buzet, Thouars, de La Barthe, &c., a d'abord été mestre de camp d'un régiment de son nom, ensuite celui de la reine dragons, brigadier des armées du roi, grand louvetier de France; 4° l'évêque de Périgueux; 5° Marguerite-Marie-Gabrielle, née le 25 août 17[...] et morts dans alliance en 17...; 6° Anne née le 14 janvier 1725, grande prieure de l'abbaye de Fontevrault; 7° Françoise, née le 13 mai 1727; 8° et Julienne-Anne, née le 15 juin 1728; ces deux dernières aussi religieuses en la même abbaye de Fontevrault. M. le grand louvetier, succéda à son oncle, le 10 mars 1763. Il fut fait maréchal de camp le 1 mars 1780.

 

 

Fol. 263 r°

Les armes de la Maison de Grossolles

 

Les armes de la maison de Grossolles sont: d'or, au lion de gueules, issant d'une rivière d'argent, et un chef d'azur, chargé de 3 étoiles d'or.

 

M. l'évêque de Périgueux est neveu Agesilan-Gaston, marquis de Flamarens, grand louvetier de France en 1741, veuf sans enfans du 3 mars 1742, l'Anne-Agnès de Beauvau, fille de Gabriel-Henri de Beauvau, marquis de Montyogé, et de Marie-Magdeleine de Brancas. Et petit fils (j'ai déjà parlé de son père) de François-Agesilan de Grossolles, comte de Flamarens, 1er maître d'hôtel de Philippe, duc d'Orléans, frère unique de Louis XIV, et de Marie-Gabrielle Le Tillier, &c.

 

1778. Le roi a nommé à l'abbaye de St Just, ordre de Prémontrés, diocèse de Beauvais, l'évêque de Périgueux (Mercure de février 1778, 1e partie, page 207).

 

 

Fol. 264 r°

3 juillet 1815

Mort de l'évêque de Périgueux à Londres (Emmanuel-Louis de Grossolles de Flamarens)

Extrait de La quotidienne, ou Feuille du jour, du 12 juillet 1815

Sous la rubrique de Londres du 7 juillet 1815.

 

L'évêque de Périgueux vient de mourir. On a célébré son service funèbre avec beaucoup de solemnité dans la chapelle Françoise de Dittle George street. La duchesse d'Angoulême étoit présente à cette touchante cérémonie, ainsi que l'ambassadeur françois, et plusieurs étrangers de distinction. Après le service, le corps a été porté au cimetierre de St Pancras.

 

 

Fol. 264 v°

Mort le 3 juillet 1815, à 80 ans, Emmanuel-Louis de Grossolles de Flamarens, fut nommé par le roi, à l'évêché de Quimper en Basse Bretagne, en juin 1772. Sacré en octobre de la même année; et transféré à l'évêché de Périgueux, le 22 avril 1773; est mort à Londres, le 3 juillet 1815, après avoir tenu ce siège 42 ans, 1 mois et quelques jours. Il étoit né dans le diocèse d'Angers (p.e. d'Agen) en 1735. Il a vécu par conséquent 80 ans.

 

Il avoit une soeur, abbesse de Montvillier en Normandie, dioc. de Rouen, et 2 (autres) religieuses à Fontevrault.

 

 

Fol. 265 r°

Note sur Dominique La Combe, évêque

 

M. Dominique La Combe, évêque des trois diocèses réunis d'Angoulême, de Périgueux et de Sarlat, nommé (à ce qu'il me semble) en 1798, est mort à Angoulême, le lundi 7 avril 1823, agé de 74 ans. Requiescat in pace.

 

 

Fol. 266 r°

F.B. L'abréviation N.T.C.F. utilisée dans ce texte, signifie "Nos très chers frères".

 

1821

Lettre pastorale de Monseigneur l'évêque de Périgueux à l'occasion de son installation

Qui ordonne des Prières publiques

pour implorer les grâces de Dieu sur sa personne et les Fidèles de son Diocèse

Alexandre de Lostanges

Imprimé

 

Alexandre de Lostanges, par la Miséricorde divine et la grâce du saint Siège apostolique, Evêque de Périgueux;

Au Clergé et au Fidèles de notre Diocèse, Salut et Bénédiction en Notre Seigneur Jésus-Christ.

 

Nos très chers frères,

 

Le Seigneur, en choisissant Moïse pour le mettre à la tête d'Israël, lui dit: J'ai vu l'affliction de mon peuple: Vidi afflictionem populi mei (1)

 

(1) Ex. III.

 

 

Fol. 266 v°

Viens, je t'enverrai pour le conduire: Veni, et mittam te ut educas populum meum. Si le saint Législateur, pénétré de son indignité et de son insuffisance, répondit avec une profonde humilité, l'éminente vertu des Saints: Qui suis-je pour conduire le peuple d'Israël? Qui sum ego ut vadam et educam filios Israel? quelle n'a pas été notre frayeur, N.T.C.F., lorsque, contre notre volonté, il nous fut proposé de nous charger du pesant fardeau de l'Episcopat. Pressé par un vénérable Pontife, aujourd'hui l'objet de tous nos regrets, nous crûmes devoir soumettre notre volonté à la sienne. Bientôt les marques de votre intérêt, et le désir, si souvent exprimé, de voir rétablir l'antique Siège de Périgueux, vinrent nous consoler et nous encourager; mais une nouvelle épreuve nous étoit réservée. Des difficultés s'élevèrent immédiatement après que j'eus été proclamé à Rome, par le souverain Pontife, en vertu du Concordat de 1817.

Nous fûmes obligé, non sans peine, à nous soumettre à l'unanime décision du Clergé de France, qui, dans cette circonstance comme dans toutes les autres, a su sacrifier ses intérêts particuliers au bien général. Uni avec le souverain Pontife et avec notre Monarque, nous résolûmes d'attendre le moment où il nous seroit enfin permis de nous rendre au milieu de vous. Dans cet intervalle, nous n'oublierons jamais, et l'Eglise de France consignera dans ses annales, que deux fois le Clergé de ce vaste Diocèse signa une noble Adresse, pour offrir qu'on prît sur de modiques traitemens la somme nécessaire à l'établissement de leur Evêque. Ce mémorable désintéressement, les ferventes prières des Fidèles, et des temps plus favorables, ont enfin fait cesser cette séparation qui affligeoit également et le Pasteur et le Troupeau.

Nous sommes donc votre Evêque; c'est-à-dire, votre père, votre ami, votre frère, puisque Jésus-Christ, le Chef de tous les Pasteurs, s'est plu à se donner ces titres, en conversant avec les hommes. Mais entendrons-nous au fond de notre coeur cette parole rassurante du Seigneur adressée à Moïse: Je serai avec toi, ego ero tecum; ou bien cet autre encouragement qui soutient le zèle: Vas, ne crains pas déployer ta force, tu délivreras Israël, vade in hac fortitudine tua, et liberabis Israël (1)? Sache

 

(1) Jud. VI.

 

 

Fol. 267 r°

que je t'ai envoyé: Scito quod miserim te. Tu es établi pour gouverner, rectorem te posuerunt. Je t'ai donné à la maison d'Israël comme un surveillant, speculatorem dedi te domui Israel. Travaille sans relâche à connoître ton Troupeau; que tes yeux soient toujours fixés sur lui, diligenter agnosce vultum pecoris tui, tuosque greges considera (1). Veille avec une continuelle attention; car l'Esprit saint a établi les Evêques pour gouverner cette Eglise de Dieu, qu'il s'est acquise de tout son sang: Attendite vobis et universo gregi, in quo vos Spiritus sanctus posuit Episcopos regere Ecclesiam Dei, quam acquisivit sanguine suo (2).

Qu'elle est donc grande, N.T.C.F., l'autorité que nous tenons de Jésus-Christ, chef de toute l'Eglise! Mais quelles effrayantes obligations ne nous impose-t-elle pas? Aussi l'Apôtre saint Paul veut qu'un Evêque soit irréprochable; et, si nous étions tenté de nous élever, Jésus-Christ est là, qui nous dit: Que lui-même n'est pas venu pour être servi, mais pour servir. Ce n'est pas, en effet, pour nous que nous sommes établi Evêque, mais pour vous, N.T.C.F. Episcopi propter christianos populos ordinantur (3). Tout ce qui tient à maintenir la paix entre les peuples chrétiens, voilà ce qui doit occuper notre Episcopat: Quod ergo christianis populis ad Christianam pacem prodest, hoc de nostro Episcopatu faciamus. Aussi, il ne faut pas s'étonner si un grand Pape a pris pour lui et a transmis à ses Successeurs l'humble, mais glorieux titre de Serviteur des Serviteurs de Dieu; Servus Servorum Dei (4).Vous connoissez donc, N.T.C.F., ce que nous sommes au milieu de vous, et les principales obligations qui nous sont imposées; mais savez-vous également quelles sont les vôtres envers nous? envers nous, N.T.C.F., qui avons préféré à une vie modeste et retirée un immense traveil, dans un âge qui recherche le repos, parce que nous nous sommes dit: La vie d'un Prêtre est un combat continuel; heureux si, en terminant sa carrière, il peut se dire, comme saint Paul: J'ai bien combattu, j'ai fini ma course, j'ai conservé la foi, et

 

(1) Prov., XVII.

(2) Act. XX.

(3) S. Aug. Ep. XXVIII ad Marcel.

(4) Greg. Mag.

 

 

Fol. 267 v°

il ne nous reste plus qu'à attendre la couronne de justice: Bonum certamen certavi, cursum consummavi, fidem servavi; in reliquo reposita est mihi coronna justitiae (1). Ce que vous nous devez, comme votre Evêque, c'est la soumission aux grandes vérités que je dois vous annoncer, c'est la confiance, c'est l'esprit de charité. Vous devez nous regarder comme le dépositaire de cette antique foi de vos pères, qui a reçu de l'Eglise, par conséquent de Jésus-Christ, le droit de vous enseigner. Car c'est à nous, comme successeur des Apôtres, qu'il a été dit: Allez, enseignez, ite, docete; et ces autres paroles: Celui qui vous écoute, m'écoute; celui qui vous méprise, me méprise; et celui qui me méprise, méprise celui qui m'a envoyé: Qui vos audit, me audit; qui vos spernit, me spernit; qui autem me spernit, spernit eum qui misit me (2).

Et quelle est donc cette doctrine que nous vous annonçons? quel est ce dépôt sacré que nous sommes chargés de conserver, et de vous transmettre fidèlement? N'est-ce pas lui qui, dans l'ordre temporel, doit procurer le repos des consciences, l'union des familles et la stabilité du Gouvernement?

En vain une philosophie altière, aussi présomptueuse dans ses décisions qu'avilissante dans ses dogmes, prétend encore nous ramener à des principes qui n'ont produit que des crimes et des désastres; en vain elle remue de nouveau cette lie de la révolution, qui nous a infectés depuis trop long-temps. C'est au Magistrat, qui dirige l'administration de ce vaste Département; c'est aux Juges, chargés de rendre la justice au nom du Roi; c'est aux Militaires, auxquels le maintien du bon ordre est confié, et dont le noble habit doit nous garantir la fidélité, l'honneur et le courage; c'est aux pères de familles; c'est à tout ce qu'il y a d'honnêtes et de fidèles Chrétiens que je m'adresse; car c'est dans cet ensemble que se trouve réunie l'antique et véritable Nation françoise.

Unissons-nous donc tous, pour repousser les fausses doctrines qu'on cherche à répandre. Ecartons de nos habitations, de nos bibliothèques, tous ces écrits anciens et nouveaux qui ont allumé un incendie qui fume encore.

 

(1) II, Tim. IV.

(2) Luc, X.

 

 

Fol. 268 r°

Soignons cette enfance, l'espoir de la génération future; protégeons par nos principes et nos exemples cette jeunesse qu'on cherche à séduire par tant de moyens; appelons enfin dans ce Diocèse toutes les institutions qui concourent avec la Religion à nous assurer l'existence de notre Monarchie, sous cette auguste famille qui nous gouverne depuis tant de siècles, et que la miséricorde divine semble protéger par tant de merveilles.

Et vous, nos chers et dignes Collaborateurs, vous nous seconderez par votre zèle éclairé, par vos lumières, par vos talens et par votre conduite toute sacerdotale. Qu'une union étroite s'établisse entre nous. Ayons tous la même charité, le même esprit, la même patience, la même fermeté: Occurramus omnes in unitatem fidei. Evitons les vaines questions qui ne tendent pas à l'édification de Dieu; rejetons toutes les nouveautés; gardons le précieux dépôt de la foi: Depositum custodi. Nous n'aurons plus à combattre (nous l'espérons), nous n'aurons plus à combattre cette doctrine que le saint Père Pie VI, avec toute l'Eglise catholique, a déclarée sacrilège, hérétique et schismatique: Haereticam, sacrilegam, schismaticam (1); nous n'aurons pas à ramener ces Pasteurs qui, sous l'apparence du zèle, séparent les Fidèles de leur légitime Pontife, et brisent le lien de l'unité avec le siège de Pierre.

Ah! s'il s'en trouvoit quelqu'un, qu'il vienne à nous, qu'il ne craigne pas de nous ouvrir son coeur; nous lui dirons avec saint Irénée: Mon frère, dans quelle route vous égarez-vous en égarant les autres; songez que Dieu jugera ceux qui prêchent le schisme, judicabit eos qui schismata operantur (2); ceux qui se montrent ainsi cruels et sans miséricorde, qui sunt immanes; ceux qui n'ont plus dans leur coeur l'amour de Dieu, non habentes Dei dilectionem; songeant plus à leur utilité particulière qu'à l'unité de l'Eglise, suam utilitatem potius considerantes, quam unitatem Ecclesiae, à l'occasion de questions dont ils se déclarent seuls les juges; divisant et déchirant le corps glorieux de Jésus-Christ; l'immolant autant qu'il est en eux à leur orgueil, propter quaslibet causas magnum et gloriosum corpus Christi, conscindunt et dividunt, et quantum in ipsis est interficiunt; ayant dans la bouche le nom de la paix et n'excitant que la guerre, pacem loquentes et bellum operantes.

 

(1) Epist. Pii Papae VI, 13 ap. 1791.

(2) Lib. XIV, D. haeres LXII.

 

 

Fol. 268 v°

O mon frère! si vous persistez dans votre funeste aveuglement, pensez donc à la difficulté presque insurmontable de réparer le mal que le schisme produit dans l'Eglise de Dieu: Nulla ab eis fieri potest tanta correptio, quanta schismatica pernicies.

Mais la miséricorde de Dieu vient vous offrir, en ce moment, le moyen de vous jeter dans les bras de votre Pasteur. Ah! ne le repoussez pas. Dieu ne l'a pas appelé pour être l'instrument de sa colère, mais pour annoncer aux hommes son infinie bonté: Non posuit nos Dominus ad iracundiam, sed ad hominum curam, écrivoit saint Rémi.

Vous connoissez donc, Nos très chers frères, les sentimens qui nous animent. Il ne nous reste plus qu'à implorer le secours du Ciel, pour attirer sur moi et sur vous les bénédictions et les grâces du Seigneur.

Nous distinguerons, depuis saint Front, l'Apôtre de ce Diocèse, jusqu'à nos jours, ceux de nos prédécesseurs qui se sont illustrés aux yeux de la Religion, par leur lumières, leur zèle et leur charité, et nous les choisirons pour nos modèles. Nous trouverons encore dans ce vaste pas les traditions de l'immense charité d'Emmanuel-Louis de Grossolles de Flamerens, notre prédécesseur sur le siège de Périgueux. Ce prélat et le dernier Evêque de Sarlat, Joseph-Anne-Luc de Ponte d'Albaret, ont consommé dans les terres étrangères le sacrifice que leur dictoient leurs consciences, leur attachement aux lois de l'Eglise, et leur fidélité envers leur Prince.

 

A ces causes, après avoir mis notre Diocèse sous la protection de la sainte Vierge, et invoqué le saint nom de Dieu,

Nous déclarons:

 

Article Ier. En vertu de la Bulle de N.S.P. Pie VII, du 27 juillet 1817, qui assigne pour limites au Diocèse de Périgueux, celles du Département de la Dordogne, les Paroisses, les Congrégations et Maisons religieuses, tous les Etablissemens quelconques situés sur le territoire de ce Département, sont et demeurent soumis à notre juridiction.

 

Art. II. Trois mois après la publication de notre présent Mandement, toutes les Chapelle rurales ou domestiques, tous les Oratoires privés ou publics, seront et demeureront interdits.

 

 

Fol. 269 r°

Passé de délai, nous défendons expressément à tous Prêtres, sous peine de suspense encourue par le seul fait, d'exercer aucune fonction sacerdotale dans les Chapelles et Oratoires susdits.

Ne sont pas comprises dans cet interdit les Chapelles des Séminaires, Collèges, Hôpitaux, Communautés et Hospices de charité, ci-devant approuvés comme tels.

 

Art. III. Aucun Oratoire ne pourra être conservé comme Chapelle domestique qu'en vertu d'une autorisation spéciale de notre part, signée de nous ou de l'un de nos Vicaires-généraux.

Nous seront faciles à l'accorder, lorsque nous y verrons la gloire de Dieu, la paix des consciences et la consolation des Fidèles.

 

Art. IV. Nous prorogeons les permissions et pouvoirs ordinaires et extraordinaires, tels qu'ils ont été accordés jusqu'à de jour à MM. les Curés, Desservans, Aumôniers des Chapelles, et les Missionnaires diocésains, pour le temps fixé par l'art. II.

Il en sera de même de MM. les Curés desservans et autres Prêtres des Diocèse voisins approuvés, et tant qu'ils le seront par leurs Evêques respectifs.

 

Art. V. MM. les Curés desservans et Aumôniers tiendront registres des Baptêmes et des Mariages qu'ils administreront, et en feront passer, chaque année, le double à notre Secrétariat.

Les Actes de Baptêmes sont nécessaires pour admettre les enfans à la première Communion et aux autres Sacremens.

Les Actes de Mariages ne le sont pas moins pour prouver la légitimité canonique exigée pour les saints Ordres, et faire connoitre la Religion des époux lorsqu'ils changent de domicile.

 

Art. VI. Pour obtenir du Ciel les grâces dont nous avons besoin, on donnera, pendant deux Dimanches consécutifs, la bénédiction solennelle du saint Sacrement dans toutes les Eglises et Chapelles du Diocèse; le matin, après la Grand'Messe, et le soir après Vêpres, avec les Prières suivantes: Le Psaume LXVI, Deus, miseratur nostri, etc. Tantum ergo, etc. Salve, Regina, etc. Domine, salvum fac Regem, etc., suivis du Verset Gloria Patri, et Sicut erat.

 

 

Fol. 269 v°

Au saint Sacrifice de la Messe, on ajoutera les Oraisns, Collectes et Postcommunions, de Spiritu sancto, et pro Episcopo.

Ces prières commenceront après le premier Dimanche de la publication de notre présente Lettre Pastorale.

Le second Dimanche après Vêpres, on fera une Procession solennelle en l'honneur de la très-sainte Vierge.

Au retour, on donnera la bénédiction du saint Sacrement, et on chantera le Te Deum.

 

Et sera notre présente Lettre Pastorale lue et publiée au Prône de toutes les Messes Paroissiales, le Dimanche qui suivra immédiatement sa réception.

 

Donnée à Paris, sous notre seing, le sceau de nos armes et le contre-seing de notre Secrétaire, le huit novembre mil huit cent vingt-un.

 

+ Alexandre de Lostanges,

Evêque de Périgueux.

 

Par Mandement de Monseigneur,

Watelet, Secrétaire.

 

Paris,

Adrien Le Clere, Imprimeur de N.S.P. le Pape, et Mgr l'archevêque de Paris

Quai des Augustins, n° 35

1821

 

 

 

Fol. 270 r°

Novembre 1821

Relation de ce qui s'est passé depuis

l'arrivée de Monseigneur Alexandre de Lostanges, Evêque de Périgueux.

Imprimé

 

Qu'elle est admirable, cette Législation Divine, qui prête un si respectable appui aux leçons de la morale, et qu'elle exerce une bien puissante influence sur nos plus chères destinées! Qu'elle est digne de notre amour et de notre reconnaissance, cette Religion sainte, qui nous tendit les bras à notre entrée dans la carrière de la vie et s'empressa d'entourer notre enfance de ses instructions persuasives et de ses cérémonies touchantes! Que son pouvoir est efficace

 

 

Fol. 270 v°

pour éclairer, convertir, consoler, pour rendre la paix aux esprits divisés, pour éteindre les haines, réconcilier les coeurs et pour préparer à tous un bonheur inconnu sans elle!

Tels sont les merveilleux effets qui ont excité et épuisé spontanément l'admiration des habitans de la ville, et dont la salutaire impression s'est rapidement fait sentir dans tout le Diocèse.

Depui l'heureux moment où l'arrivée de Monseigneur l'Evêque fut annoncée, tous les coeurs des amis de la Religion s'élancèrent au-devant de Sa Grandeur, et ne cessèrent de l'appeler au milieu de nous; la piété entoura les autels du Seigneur, les gémissemens de la prière et les accens de la reconnaissance s'élevèrent jusqu'aux pieds de son trône et lui rendirent de sincères actions de grâce pour avoir, dans sa miséricorde, relevé de ses ruines l'antique Siège de saint Front, dont il avait permis à l'impiété, dans ses desseins impénétrables, de consommer la suppression.

Dieu fut propice à tant de voeux et daigna les exaucer. Le 19 novembre, entre midi et une heure, Monseigneur l'Evêque entra dans sa ville épiscopale, trois heures plutôt (sic) qu'on ne pensait. Sa vue produisit un enthousiasme difficile à peindre; on se réjouit; les acclamations furent générales et unanimes; et cependant on regretta d'avoir été surpris et de voir ainsi inutiles tous les préparatifs que les autorités constituées avaient ordonné pour sa réception.

Sa Grandeur, arrivée sur la place de la Clôtre, descendit de sa voiture et, accompagnée de M. l'abbé de Lacalprade, chanoine de l'Eglise Métropolitaine de Paris, s'empressa d'aller offrir ses adorations à Dieu.

Aussitôt les cloches et une salve d'artillerie annoncèrent l'arrivée de Monseigneur; presque toute la population accou-

 

 

Fol. 271 r°

rut à la Cathédrale; MM. les Vicaires-généraux et tous les Prêtres de la ville s'y rendirent. Sa Grandeur resta plus d'un quart d'heure prosternée devant le Très-Saint Sacrement; enfin, ne pouvant pas percer la foule, devenue immense, Monseigneur se retira dans la Sacristie, pour attendre que les Fidèles lui laissassent un libre passage pour pouvoir parvenir à l'Evêché, où l'accompagnèrent MM. les Vicaires-généraux et les Prêtres de la ville, et où l'attendaient MM. les Maires, Adjoints, Commissaire de police et quelques membres du Conseil de la commune, rassemblés à la hâte (1).

Après un instant de repos, Monseigneur monta dans sa voiture et fut visiter les principales autorités.

Le jour suivant, après la messe, Monseigneur reçut les Autorités constituées, les Prêtres de la ville et beaucoup d'Ecclésiastiques étrangers empressés de lui offrir leurs respectueux hommages.

Mais le 21 fut vraiment le grand jour, le jour du Seigneur, le plus beau jour qui eût encore brillé aux yeux des habitans de Périgueux et pour tout le Diocèse: il fera à jamais époque parmis nous; le souvenir en sera, pour toujours, plus profondément gravé dans les coeurs que sur le bronze. Ce fut en ce jour mémorable (jour de la Présentation), que le respectable Pontife mit son Diocèse sous la protection de la Sainte Vierge.

Deux cent quarante-six Prêtres (2), convoqués au son des

 

(1) Toutes les autorités, militaires, administratives et judiciaires, n'étaient convoquées que pour trois heures, d'après l'avis du premier magistrat du département.

(2) A peine la nouvelle de l'arrivée de Mgr l'Evêque se répandit-elle, que tous les Prêtres, empressés de lui présenter leurs hommages, ne consultant que leur zèle, seraient partis pour Périgueux, s'ils n'eussent été empêchés, les uns par leur grand âge et les autres par les fonctions indispensables de leur ministère.

 

 

Fol. 271 v°

cloche dans la sacristie de l'Eglise Cathédrale, tous revêtus de surplis, ayant à leur tête les deux confréries des Pénitens blancs et noirs, se rendirent processionnellement à l'Evêché, et, réunis dans la salle épiscopale, M. l'abbé de Loqueyssie, l'un de ses Vicaires-généraux, lui présenta le Clergé, et parla en ces termes:

 

Monseigneur,

 

Destiné par le titre si honorable que vous avez daigné me conférer, à devenir dans ce jour, à jamais mémorable, l'interprête des sentimens de votre Clergé, je viens, au nom de tous les membres qui le composent, vous offrir l'hommage de la profonde vénération que nous fait éprouver votre présence au milieu de nous.

Ce ne sera pas dans ce moment, où tous les coeurs sont ouverts à la joie, que je traverai le tableau des malheurs qui ont désolé votre Diocèse; ce serait affliger votre coeur, ce serait troubler la vive allégresse qui éclate de toutes parts. Ils sont grands nos maux! ils sont étendus! ils sont profonds! Mais l'Envoyé de Dieu est maintenant avec nous; nous possédons enfin l'Oint du Seigneur; que de motifs de confiance et de consolation!

O vous! mes respectables Confrères, vous sur tout, vénérables vieillards d'Israël! qui, après avoir été témoins de l'ancienne splendeur des Diocèses de Périgueux et de Sarlat, aviez si souvent gémi sur nos ruines, sans pouvoir être consolés par l'espérance de les voir réparer, mettez fin à vos longs soupirs, rassurez-vous; le Seigneur, dans sa miséricorde, nous a ménagé un Pasteur selon son coeur, selon nos désirs et nos besoins. Sa divine Providence n'a pas permis que notre Eglise de Périgord, dont la naissance remonte à celle du Christianisme dans les Gaules, élevée sur le fondement des Apôtres, par leurs premiers successeurs, illustrée par une suite si glorieuse de saints Pontifes, qui l'avaient gouvernée, devînt pour toujours la proie et l'héritage de l'ennemi commun.

Le Ciel vous a réservé, Monseigneur, pour rendre à l'antique Sion

 

 

Fol. 272 r°

son premier éclat. Ses desseins sur vous avaient été marqués dès les premiers instans de votre vie. Né, pour ainsi dire, dans le sein de la piété, votre berceau fut environné de toutes les vertus; vous ne vîtes dans la longue succession de vos ancêtres que de grands exemples à imiter. L'histoire de leur vie ne vous offrit que des traits sublimes de bonté, de probité, de générosité et d'honneur, qui se gravèrent facilement dans votre coeur. Ces éminentes qualités, qui avaient illustré vos ayeux autant que l'ancienneté de leurs titres, vous ont accompagné dans le sanctuaire; vous les avez portées embellies par la plus solide piété, et par toutes les vertus qui sont l'ornement du Sacerdoce. C'est ainsi que Dieu avait tout disposé pour notre bonheur et pour sa gloire. Quels heureux présages des biens que vous allez opérer parmi nous!

Appelé au gouvernement du Diocèse de Périgueux, vous nous avez adopté pour vos enfans, dès les premiers momens de votre élection; vous avez donné des marques bien touchantes de votre amour et de votre intérêt, lorsque vous avez déclaré que rien ne pourrait rompre les liens qui vous attachaient à votre Diocèse; pendant ces dernières années, dans ces jours si pénibles pour nous, où votre arrivée était retardée par tant de difficultés et de contradictions, vous n'avez jamais perdu de vue le troupeau confié à vos soins, nous étions l'objet de votre pastorale sollicitude; vous étiez loin de nous, Monseigneur, et vous étiez avec nous en esprit et en vérité; toutes vos pensées, toutes vos affections se portaient sur votre Diocèse. Retiré dans le sanctuaire, soumis aux desseins de la providence, attendant dans un silence religieux le moment où Dieu ferait éclater toute sa puissance, vous adressiez chaque jour au Ciel les voeux les plus ardens pour attirer ses miséricordes sur nous. Enfin, la voix du Ciel s'est fait entendre, et le Pontife si désiré et si long-temps attendu, paraît au milieu de nous.

N'en doutons pas, mes respectables Confrères, ce sera de ce jour, consacré par l'entrée solennelle de notre Evêque dans son Eglise, que datera, dans ce vaste Diocèse, la renaissance de la Foi, de la Doctrine, des Moeurs et de la Piété. Oui, Monseigneur, votre zèle, vos lumières et vos rares vertus, nous sont un sûr garant que nous verrons la Religion sortir brillante des ténèbres qui l'avaient obscurcie: la ferveur renaîtra, l'esprit ecclésiastique jettera de profondes racines; vous rendrez

 

 

Fol. 272 v°

au culte extérieur toute sa majesté, au ministère, son ancienne dignité, à la vertu, son premier lustre. Par vos soins, par vos efforts et par cette ardente charité dont vous êtes si pénétré, vous ferez disparaître les abus et les scandales qui, pendant tant d'années, ont déshonoré le sanctuaire; nous verrons revivre parmi nous cet esprit de décence, d'ordre et de régularité, qui fit, dans tous les temps, la gloire du Sacerdoce.

Puissiez-vous sur-tout, Monseigneur, par la sagesse et la douceur de votre administration, faire cesser ces funestes divisions, nées des opinions et des systêmes, que l'audacieuse philosophie de nos jours a voulu introduire dans l'Eglise de Dieu, dans cette Eglise catholique, qui ne souffre point de partage dans sa doctrine, et dont le caractère le plus distinctif est l'unité de foi, de principes et d'enseignement.

Ce jour est donc véritablement le jour du Seigneur; il dissipe nos alarmes, il nous offre un avenir doux et consolant. Vous venez, Monseigneur, nous consacrer vos soins, vos travaux et votre vie entière; vous voulez être tout à nous, et vous faire tout à tous. Vous serez notre chef, notre guide, et notre soutien; ce sera à notre Evêque, à notre père commun, que nous confierons désormais nos doutes, nos perplexités, nos difficultés et nos peines; nous marcherons avec confiance et sécurité, lorsque nous serons dirigés par ses lumières et ses conseils.

Je le dis ici hautement, je le dis, Monseigneur, au nom de tous mes respectables Confrères, nous nous ferons toujours un devoir d'adoucir les peines inséparables de votre Episcopat; toujours nous serons jaloux d'éloigner de vous tout ce qui pourrait contrister votre coeur; quoique affaiblis par l'âge, nous sentons, à la vue de notre Evêque, nos forces renaître, notre zèle s'animer. Nous sortons de cette enceinte avec la plus ferme volonté de coopérer, autant qu'il dépendra de nous, par la plus respectueuse déférence à votre autorité, aux grandes vues qui vous animent pour le bien.

Fasse le Ciel, Monseigneur, que vous n'ayez que des joies à goûter et des consolations à éprouver. Tels sont les voeux que votre Clergé forme pour vous: tels sont les sentimens qu'il vous exprime par mon organe. Nous supplions tous Votre Grandeur d'en agréer l'hommage.

 

 

Fol. 273 r°

A ce discours, qui émût et pénétra vivement tous les assistans, dont M. le Vicaire-général avait si bien interprété et exprimé les sentimens, le Pontife, que la Divine Providence a daigné nous donner comme le gage et l'heureux garant de sa miséricorde, répondit par des expressions pleines de bonté et d'onction, qui affectèrent fortement tous les coeurs.

Aussitôt le Clergé se rendit processionnellement, du Palais Episcopal à la Cathédrale, en chantant en choeur le Benedictus.

Monseigneur l'Evêque, ayant à ses côtés ses deux Grand-vicaires, était sous un dais richement orné et porté par quatre Curés; les insignes de l'Episcopat précédaient de quelques pas, également portés par des Curés.

Par quelles expressions pourrait-on rendre la pompe imposante de cette Cérémonie, où éclataient la piété, le recueillement et le saisissement, dont était pénétré le Clergé, et qui frappait les regards d'un peuple immense, prosterné pour recevoir la bénédiction du premier Pasteur!

Arrivé à la porte de la Cathédrale, Mgr l'Evêque, toujours sous le dais, s'arrêta; M. le Curé de la ville lui présenta le goupillon, suivant le rit prescrit; après l'aspersion d'usage, il lui présenta également l'encens; après l'encensement, il lui donna à baiser la Relique de la vraie Croix, et lui adressa le discours suivant:

 

Monseigneur,

D'après le tableau touchant et pathétique des maux que nous avons souffert, et des puissans motifs de consolation que le Ciel nous envoie, qu'a présenté à Votre Grandeur le digne dépositaire de sa confiance et de son autorité épiscopale, il pourrait être muet l'hommage des sentimens dont nous sommes tous pénétrés au-delà de ce qu'il est possible

 

 

Fol. 273 v°

d'exprimer, et qui lui répondent de notre profond respect, de notre vrai dévouement, de notre obéissance entière et de voeux aussi ardens que sincères que nous ne cesseront d'adresser à Dieu pour la conservation de ses jours précieux et la durée nécessaire de son Episcopat. Personne ne doute qu'aux acclamations, et à mêler les accens de notre joie religieuse et sainte aux transports d'allégresse qui éclatent de toutes parts; on sait avec quelle ardeur tous les coeurs appelaient depuis long-temps Votre Grandeur au milieu de nous; on a connu les besoins de la Religion, nos soupirs, nos souhaits, notre impatience.

Enfin, Monseigneur, la Religion est consolée; notre bonheur est à son comble; le Clergé de Périgueux possède son Pontife; le troupeau son Pasteur; les enfans leur Père; tous les maux sont oubliés; nous ne serons plus comme ces Lévites éplorés qui, mêlant leurs larmes aux eaux du fleuve sur les bords duquel ils étaient assis, se rappelaient avec amertume le souvenir de leur triste Sion; notre Jérusalem tressaille de joie et triomphe de l'oubli auquel le Seigneur avait permis à l'impiété de la condamner; elle se relève de ces ruines et reprend son ancien éclat.

La présence de Votre Grandeur vivifie tout, et ouvre tous les coeurs aux plus flatteuses espérances. A sa vue, on ne sait qu'admirer; toutes les facultés cèdent à l'effusion de l'ame et de ses affections: telles sont toutes les fêtes de sentiment; les émotions vives en font tout l'ornement.

Il est donc vrai, Monseigneur, que la Divine Providence a daigné jeter sur nous un regard de miséricorde; puissions-nous, par la pratique de toutes les vertus et l'accomplissement de tous nos devoirs, achever son ouvrage et nous rendre dignes de ses dons!

 

Ce discours toucha Mgr l'Evêque, qui répondit à M. le Curé avec toute la bonté qui le caractérise, et avec cet air affectueux, qui commande si bien la confiance, le respect et la vénération.

La procession continua sa marche, et Monseigneur au milieu de toutes les autorités et d'un peuple immense,

 

 

Fol. 274 r°

au bruit d'une musique militaire, se rendit aux pieds de l'Autel, où, prosterné, il fit sa prière et fut conduit par M. le Curé sur son trône; alors il entonna le Veni Creator.

Aussitôt après, le Pontife monta en chaire, prononça un discours plein de réflexions instructives, pieuses et édifiantes, sur l'autorité, la dignité et les devoirs de l'Episcopat, et le termina par des avis et des voeux paternels, exhortant toutes les classes de Fidèles à la pratique de toutes les vertus chrétiennes, encourageant les uns à tendre de plus en plus à la perfection, et les autres à revenir à Dieu.

Reconduit à son Trône, Monseigneur se prépara à célébrer la Messe, qui fut chantée avec toute la pompe possible; assisté de MM. ses Vicaires-généraux, remplissant les fonctions de Diacre et Sous-Diacre d'honneur, d'un Prêtre assistant et d'un Diacre et Sous-Diacre d'office.

Après l'Evangile, M. le Curé monta en chaire, lut la lettre pastorale de Mgr l'Evêque, et n'ajouta aucune réflexion, par la crainte, dit-il à son nombreux auditoire, d'affaiblir l'impression qu'il venait de recevoir.

A l'offertoire, les Prêtres se rendirent deux à deux au bas de l'Autel et, prosternés aux pieds du Pontife, tenant un cierge à la main, renouvelèrent individuellement les promesses cléricales, reçurent le Baiser de paix et la Bénédiction Pontificale. Cette édifiante et touchante cérémonie, ce spectacle imposant de tant d'ecclésiastiques renouvelant leur consécration au Sacerdoce; leur piété, leur recueillement, fixèrent l'admiration et captivèrent l'attention des Fidèles.

La Messe fut terminée par les prières prescrites par la lettre pastorale de Mgr l'Evêque, le Te Deum, la Bénédiction pontificale et le ps. Ecce quam bonum, etc.

 

 

Fol. 274 v°

Tout le cortège revint processionnelement à l'Evêché, où Mgr l'Evêque manifesta à MM. les prêtres toute la satisfaction qu'il venait d'éprouver; il leur parla avec l'éloquence du coeur, la seule affectueuse, touchante et persuasive; il les exhorta tous à la paix, à la concorde; son voeu le plus ardent est que tous les tristes souvenirs s'éteignent dans le sein de la Religion. "Oubliez, leur dit Sa Grandeur, des divisions facheuses, funestes fruits des erreurs du temps; soyons toujours unis par le lien commun, l'amour de la Religion de Jésus-Christ; cette union fera votre force; soyez tous amis, tous animés du même esprit, tous pénétrés des mêmes sentimens ...".

Le discours du Prélat attendrit tout le monde jusqu'aux larmes; il fut touché lui-même, à la vue de l'effet qu'avait produit son exhortation paternelle; tous les Prêtres s'embrassèrent en sa présence, et confondirent leurs voeux dans un sentiment unanime d'amour, de reconnaissance et de respect pour leur Pontife.

 

A Périgueux,

Chez J. Danède, imprimeur, Place Royale, n° 5.

Novembre 1821.

 

 

Fol. 275 r°

F.B. Feuillet blanc.

 

 

Fol. 276 r°

6 février 1822

Mandement de monseigneur l'évêque de Périgueux sur le saint temps du Carême

Imprimé

 

Alexandre de Lostanges, par la Miséricorde Divine et la grâce du saint Siège apostolique, Evêque de Périgueux;

Aux Fidèles de notre Diocèse,

Salut et Bénédiction.

 

Nos très-chers Frères,

Le Seigneur nous assure, par la bouche de son Prophête, qu'il est des temps favorables, qu'il est des jours de salut où il daigne nous écouter et nous accorder son

 

 

Fol. 276 v°

secours puissant (1). Nous venons donc, avec l'apôtre saint Paul, vous annoncer ces jours de miséricorde et de propitiation (2). Le Monde, il est vrai, ne voit arriver ce temps de la pénitence qu'avec Frayeur; il cherche à en arrêter les salutaires effets par des divertissemens aussi insensés que coupables; mais la sainteté de notre ministère, la doctrine de l'Evangile que nous sommes chargé de maintenir, la vérité que nous vous devons, nous obligent à combattre, avec J.C., ces maximes du Monde, si contraire à ses saintes lois.

Oui, N.T.C.F., le temps que nous allons parcourir avec toute l'Eglise Catholique, est un temps favorable et aux fidèles Chrétiens et aux pécheurs.

Les Chrétiens fidèles, accoutumés à se regarder sur la terre comme un lieu d'exil et de pélerinage, trouveront dans le jeûne et l'abstinence de nouvelles forces pour se soutenir et résister à l'ennemi commun, réduisant en servitude, suivant l'expression de l'apôtre (3), ce corps qui retient leur ame captive; ils imploreront avec plus de ferveur la Miséricorde Divine, pour eux, pour leurs frères et pour les pécheurs. C'est ainsi qu'ils se prépareront à célébrer la Pâque et à ressusciter avec Jésus-Christ.

Mais, N.T.C.F., c'est sur-tout pour les pécheurs, que le Carême peut devenir une source de grâces. En voyant nos Eglises dépouillées de leurs ornemens et les Ministres de la Religion prosternés entre le vestibule

 

(1) Isaïe, ch. 8.

(2) Epît. aux Cor., ch. 6, v. 2.

(3) I. Epît. aux Cor., ch. 9.

 

 

Fol. 277 r°

et l'autel, implorant en leur faveur la Miséricorde Divine; lorsque nos chaires retentiront des vérités saintes de la Religion, ah! n'éprouveront-ils pas le besoin de revenir à leur Dieu, sur-tout lorsqu'ils sauront que ce Dieu les presse, les invite à ne pas différer leur conversion? Renoncez à toutes vos iniquités, leur dit-il par la bouche de son Prophète, faites-vous un coeur et un esprit nouveaux (1); je ne veux pas la mort du pécheur, revenez à moi et vivez. Si l'impie marche dans les sentiers de la vie, et renonce à l'injustice, il vivra et ne mourra point; tous les crimes qu'il aura commis ne lui seront point imputés, Dieu voudra les oublier: il ne lui en demandera jamais compte. Voilà donc les promesses positives de la part de Dieu: mais quelle plus grande assurance les pécheurs n'ont-ils pas dans le coeur de la miséricorde de J.C.? Toute sa vie a été employée à les chercher et à les sauver. Venit filius hominis quaerere et salvum facere quod perierat (2). Tantôt c'est un Pasteur qui court après la brebis qui s'égare, qui la charge sur ses épaules et la ramène au bercail qu'elle avait abandonné. Tantôt c'est un père de familles qui voit revenir avec transports un fils qui s'avoue coupable; il ne craint même pas d'assurer qu'il y a plus de joie dans le ciel pour un pécheur qui fait pénitence, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont point besoin de pénitence (3). Qu'ils le voient donc sur la croix, attirant à lui un coupable repen-

 

(1) Ezech., ch. 18, v. 31.

(2) S. Luc, ch. 19, v. 10.

(3) S. Luc, ch. 15, v. 7.

 

 

Fol. 277 v°

tant; qu'ils reconnaissent l'extrême bonté de ce Dieu, dans la conversion subite d'un Paul qui, de persécuteur, devient apôtre; dans le changement d'un Augustin, entraîné par toutes les erreurs de son temps, séduit par toutes les illusions du Monde, en proie à toutes les passions d'un coeur corrompu, et qui cependant, courbé sous le joug de la foi, devient la lumière de l'Eglise. O qu'il serait consolant pour notre Episcopat, si Dieu, touchant le coeur de nos frères égarés, les ramenait ainsi à la Foi et à la piété de leurs pères! Quelles douceurs ils trouveraient dans les croix de la pénitence! Ainsi, N.T.C.F., les justes et les pécheurs ont un égal besoin de se soumettre à cette loi du Carême, cette loi non interrompue depuis les temps apostoliques. O sainte rigueur des premiers chrétiens! qu'êtes-vous devenue?

Dans ces siècles de ferveur, on ne prenait qu'une nourriture apprêtée par les mains de la pénitence, encore fallait-il avoir essuyé les longs travaux du jour; on ne connaissait alors ni les plaisirs de la société, ni les relâchemens de la délicatesse, ni les inutilités d'une vie oisive, ni la crainte d'altérer une santé que les amateurs du Monde trouvent assez forte, quand il est question des amusemens prolongés du siècle.

Mais aujourd'hui, N.T.C.F., nous ne connaissons du Carême que le nom; les maximes sévères de l'Evangile ne nous paraissent que des songes effrayans, des exagérations de zèle, inspirées par une imagination déréglée. On ne croit plus à l'obligation de consacrer à la pénitence, même mitigée, cette sainte quarantaine qui

 

 

Fol. 278 r°

doit cependant nous préparer à la célébration de nos plus augustes mystères. Le temps du Carême ressemble aux autres temps de l'année. Les tables n'annoncent plus l'abstinence des viandes défendues par les plus anciennes et les plus respectables lois de l'Eglise. Eh! à quelle époque nous livrons-nous à cette indifférence? C'est lorsque la licence des opinions et des écrits jette de toutes parts la division dans les familles; lorsque l'impiété renouvelle ses blasphêmes; lorsqu'un fléau destructeur nous montre les effets de la justice divine sur nos malheureux voisins, comme pour nous avertir de ce que nous avons à craindre nous-mêmes. Ah! si les Ninivites, prosternés avec leur Roi, obtinrent, par leur pénitence, le pardon de leurs crimes, cessons donc de provoquer sans cesse l'arrêt qui nous menace, et, à leur exemple, par notre repentir, arrêtons le bras de Dieu prêt à nous frapper. Songeons donc enfin qu'il viendra un moment formidable où, ayant à rendre compte des violations multipliées des saintes lois de l'Eglise. Nous paraîtrons devant le tribunal d'un juge qui nous aura ménagé pendant notre vie tant de moyens de rentrer en nous-mêmes. Alors il sera horrible, suivant l'expression du Prophête, de tomber entre les mains de ce Dieu vivant (1). En parlant ainsi, nous remplissons le devoir rigoureux que nous impose notre ministère. Notre silence à cet égard serait d'autant plus coupable, qu'il nous appartient, par notre office, de troubler le sommeil de ceux qui oublient ce qu'ils doivent à Dieu et à leur conscience.

 

(1) Heb., ch. 10, v. 31.

 

 

Fol. 278 v°

Consolez-nous dons, N.T.C.F., par votre docilité aux paroles que nous vous adressons aujourd'hui; aidez-nous à rendre à cette antique Eglise de Périgueux, la ferveur qu'elle avait puisée dans la prédication de ses premiers apôtres.

A ces causes, après en avoir conféré avec notre Conseil,

 

1° Nous avons permis et permettons l'usage du beurre, du fromage, du lait et des oeufs, depuis le jour des Cendres jusqu'au mercredi de la Semaine Sainte inclusivement;

 

2° Nous permettons, jusqu'à la publication de notre premier Mandement sur le Carême, l'usage de la graisse pour la préparation des alimens maigres;

 

3° Nous autorisons MM. les Curés et Desservans à accorder à leurs Paroissiens des dispenses plus étendues, suivant le besoin des personnes et des familles, s'en rapportant à leur conscience, et leur faisant observer que toute dispense étant une infraction aux lois de l'Eglise, doit être rachetée par une aumône, faisant attention à notre Séminaire, au grand nombre de pauvres, à leurs besoins extrêmes, et aux diverses oeuvres de charité utiles à la gloire de Dieu et au salut des ames.

 

Na. Nous permettons de commencer les Confessions et Communions pascales, depuis le quatrième Dimanche de Carême; mais on les terminera par-tout rigoureuse-

 

 

Fol. 279 r°

ment le Dimanche du Bon Pasteur, ou le deuxième Dimanche après Pâques.

 

Sera lu, le présent Mandement, au Prône des Messes paroissiales, le Dimanche qui en suivra la réception, dans les Séminaires, dans les Communautés religieuses et dans les Collèges.

Donné à Périgueux, en notre Palais épiscopal, sous notre seing, le sceau de nos armes et le contre-seing de notre Secrétaire, l'an de Notre Seigneur 1822, et le 6e du mois de Février.

 

+ Alexandre de Lostanges.

 

Par Mandement de Monseigneur l'Illustrissime et Révérendissime Evêque:

Audierne, secrétaire.

 

A Périgueux.

Chez J. Danède, imprimeur de l'Evêché,

Place Royale.

 

 

Fol. 280 r°

2 février 1822

Ordonnance de monseigneur l'évêque de Périgueux

Pour l'érection du Chapitre de la Cathédrale.

Imprimé

 

Alexandre de Lostanges, par la Miséricorde Divine et la grâce du saint Siège apostolique, Evêque de Périgueux;

Au Clergé et aux Fidèles de notre Diocèse,

Salut et bénédiction en N.S.J.C.

 

Nos très-chers frères,

L'ancien et illustre Siège de Périgueux étant rétabli, et la Divine Providence nous ayant appelé à gouverner ce vaste Diocèse, en vertu de la Bulle qui a mis à notre

 

 

Fol. 280 v°

disposition le nombre et la qualité des titres qui doivent y être érigés, nous nous empressons d'y replacer ce corps vénérables de Dignitaires et Chanoines que les Conciles considèrent comme le Sénat et l'oeil de l'Evêque.

 

Dans la vacance du Siège, le Chapitre est chargé, d'après les lois de l'Eglise, de pourvoir au gouvernement du Diocèse, par le droit qui lui a été conféré d'en nommer les administrateurs; il est encore spécialement institué pour attirer sur tout le Diocèse les Bénédictions du Ciel, par le moyen si puissant de la prière publique, par l'imposante solennité de ses offices et de ses cérémonies; et comme, sous ce rapport, l'Eglise Cathédrale doit servir de modèle à toutes les autres, notre première pensée s'est portée, avant tout, vers cette importante fondation.

 

Notre intention est donc, N.T.C.F., d'ériger le Chapitre, de régler le Service Divin, l'ordre des Offices; de faire connaître aux Membres du Chapitre les obligations qu'ils auront à remplir. Nous règlerons aussi, conformément aux saints Canons, les rangs, les droits et prérogatives des Dignitaires et Chanoines, tant titulaires qu'honoraires de l'Eglise Cathédrale.

 

Enfin, nous appellerons les Chanoines en assemblée capitulaire, pour y conférer sur les anciens usages qu'il importe de rétablir, pour nous y proposer des status concernant les objets que nous venons d'indiquer, la discipline du choeur et les rapports du Chapitre avec la Paroisse, auxquels nous mettrons, s'il y a lieu, le sceau de notre approbation.

 

 

Fol. 281 r°

A ces causes, le Saint Nom de Dieu invoqué, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit:

 

Article premier.

En vertu des Bulles et Brefs de N.T.S.P. le Pape Pie VII, le Chapitre de notre Eglise Cathédrale est érigé et rétabli.

 

II.

Le Chapitre est composé de nos Vicaire-généraux, des archidiacres, de dix Chanoines, y compris le Supérieur du Séminaire et l'Archiprêtre curé de l'Eglise Cathédrale;et nous lui conférons tous les droits, fonctions et prérogatives dont jouissent les Chapitres de autres Eglises Cathédrales du Royaume.

 

III.

Nous érigeons, dans notre Eglise Cathédrale, des titres d'Archidiacre, de Pénitencier et de Théologal, dont nous déterminerons les fonctions. Ces titres sont perpétuels dans le Chapitre, bien que ceux à qui nous les conférons ne soient pas inamovibles.

 

IV.

Les archidiaconés sont Périgueux, Sarlat et Bergerac. L'archidiaconé de Périgueux comprendra les arrondissements de Ribérac et de Nontron, excepté la ville de Périgueux, qui restera l'objet de notre sollicitude immédiate.

 

 

Fol. 281 v°

V.

Tous les membres désignés par l'art. II de notre présente ordonnance, comme faisant partie du Chapitre, y ont voix délibérative.

 

VI.

En cas de vacance du Siège épiscopal, le premier Dignitaire présent, et en l'absence des Dignitaires, le plus ancien Chanoine convoque le Chapitre, pour nommer le Vicaire-Général ou les Vicaires-Généraux qui doivent être chargés de l'administration et de l'enseignement, conformément à ce qui est prescrit par le saint Concile de Trente.

 

VII.

Les titres d'Archidiacre et de Supérieur du Séminaire, étant permanents dans le Chapitre, donnent voix délibérative dans les assemblées capitulaires, même le siège vacant; toutefois, nul ne peut avoir plus d'une voix, lors même qu'il réunirait plusieurs titres.

 

VIII.

Le Chapitre ne s'assemblera que sur notre autorisation.

 

IX.

Il y aura des Chanoines honoraires. Leur nombre n'est pas limité; et nous nous réservons leur nomination. Il prendront rang, suivant la date de leur nomi-

 

 

Fol. 282 r°

nation, après les Chanoines titulaires, à moins qu'ils n'aient le titre de Vicaire-général.

 

X.

Le Chapitre général a lieu le deuxième jeudi du mois de Juillet; tous les Membres du Chapitre, les Officiers et les Suppôts de l'Eglise doivent y assister: les Chanoines honoraires y sont invités. Il est précédé d'une Messe du Saint-Esprit, et ouvert par un discours prononcé par Nous, ou par un de nos Vicaires-Généraux, ou un des Dignitaires: on y lit les statuts et règlemens du Chapitre.

 

XI.

Le Chapitre délibère sur ce qui regarde le Service Divin, l'ordre des cérémonies et les choses sur lesquelles nous croyons devoir le consulter. Il avertit ceux de ses membres qui sont dans le cas de recevoir des avis; il corrige ceux des Officiers et Serviteurs de l'Eglise qui s'écartent de leurs devoirs.

 

XII.

Aucune délibération du Chapitre ne peut être exécutée qu'elle n'ait été revêtue de notre autorisation; elle doit ensuite être inscrite sur un registre et signée du Président, d'un autre membre du Chapitre et du Secrétaire.

 

XIII.

Tous les Chanoines, titulaires et honoraires, les Officiers et Serviteurs du Chapitre, doivent remplir leur

 

 

Fol. 282 v°

devoir pascal dans la Cathédrale, le Jeudi Saint, à la Messe épiscopale; en cas de maladie ou d'infirmités, ils sont administrés par un membre du Chapitre, que nous approuvons à cet effet. Le Chapitre leur rend les honneurs funèbres. Les enfans de choeur font leur première communion dans la Cathédrale.

 

XIV.

Nous nommons et destituons, quand nous le jugeons nécessaire, et sur la proposition du Chapitre, les personnes attachées à l'Eglise, comme Officiers et Serviteurs, et nous règlons, sur la proposition de la Fabrique, les gages et les émolumens qui leur sont attribués.

 

XV.

Les officiers et Serviteurs de l'Eglise sont en même temps attachés au service du Chapitre et de la Paroisse.

 

XVI.

Dans sa première séance, le Chapitre nommera un Secrétaire, chargé d'inscrire ses délibérations sur un registre coté et paraphé par Nous. Il nommera, dans la même séance, une commission formée de trois de ses membres, pour recueillir les anciennes traditions de l'Eglise Cathédrales et les usages qu'il serait utile de rétablir. Sur le rapport de cette commission, il rédigera les statuts concernant les saints Offices, la discipline du choeur et les rapports avec la Paroisse, afin de les soumettre à notre approbation, conformément à l'intention de N.S.P. le Pape.

 

 

Fol. 283 r°

XVII.

Le premier jour libre de chaque trimestre, on chantera une Messe pro Defunctis, pour les anciens Evêques, les Bienfaiteurs, les Chanoines et Prêtres décédés au service de la Cathédrale.

 

XVIII.

La présente ordonnance sera inscrite sur le registre des délibérations capitulaire, et adressée à tous les Archiprêtres, Doyens, Curés, Desservans et autres Prêtres approuvés dans notre Diocèse.

 

Donné à Périgueux, en notre Palais épiscopal, sous notre seing, le sceau de nos armes et le contre-seing de notre Secrétaire, l'an de Notre Seigneur 1822, et le 2e jour du mois de Février.

 

Alexandre de Lostanges.

 

Par Mandement de Monseigneur l'Illustrissime

et Révérendissime Evêque

Audierne, secrétaire.

 

A Périgueux.

Chez J. Danède, imprimeur de l'Evêché,

Place Royale.

 

 

Fol. 284 r°

2 février 1822

Statuts du chapitre de l'église cathédrale de Périgueux

Imprimé

 

Nous Vicaires-Généraux, Dignitaires et Chanoines de l'Eglise Cathédrale de Périgueux, Curé Archiprêtre et Supérieur du Séminaire, convoqués après notre nomination et rassemblés en Chapitre, par ordre de Monseigneur notre Evêque, pour dresser des Statuts dont l'objet est de régler les droits et attributions des assemblées Capitulaires, et la célébration de l'Office Divin dans ladite Eglise; le maintien de la discipline, dans le Choeur, parmi ses Membres, aux termes des Bulles et Brefs de N.S.P. le Pape Pie VII, après avoir invoqué les lumières du Saint Esprit, avons adopté et adoptons, pour être

 

 

Fol. 284 v°

soumis à l'approbation et confirmation de notre dit Seigneur Evêque, les articles suivans:

 

Section Ire

 

Ordre des Offices.

Article premier.

 

L'Office Canonical, vu le petit nombre des Chanoines, est provisoirement réduit à l'obligation de chanter tous les jours Tierce, la Messe, Sexte et Nones, Vêpres et Complies; de chanter en outre Matines, Laudes et Prime les jours de fêtes annuelles, et l'Office des Ténèbres les mercredi, jeudi et vendredi de la Semaine Sainte.

Le Chapitre fait toutes les Processions solennelles.

 

II.

Les Chanoines sont tenus d'assister aux Offices énoncé en l'article précédent, et aux assemblées du Chapitre, le cas de maladie excepté; ils peuvent néanmoins s'en absenter lorsque leurs affaires l'exigent; mais la totalité de leurs absences ne peut s'élever au-delà du quart des Offices et de Chapitre de l'année, à moins que, pour le bien de l'Eglise et du Diocèse, Monseigneur notre Evêque ne juge convenable de les dispenser pour un temps plus considérables.

 

 

Fol. 285 r°

III.

Les Vicaires-Généraux, les Archidiacres, le Curé de la Cathédrale Archiprêtre, et le Supérieur du Séminaire, qui ne sont pas obligés d'assister aux Offices Capitulaires, à raison de leurs occupations et fonctions, doivent cependant faire, à leur tour, l'Office pendant une semaine, ou se faire suppléer par un autre Membre du Chapitre ou un des Chanoines honoraires.

 

IV.

Le Théologal peut s'abstenir d'assister aux Offices, lorsque le temps lui est nécessaire pour préparer les discours qu'il doit prononcer dans la Cathédrale.

 

V.

Quant aux rangs, places, préséances des Dignitaires et Chanoines dans le Choeur et hors du Choeur, ils se conformeront aux décisions que rendra, sur cet objet, Monseigneur notre Evêque, et selon que Sa Grandeur le jugera convenable.

 

VI.

Les Vicaires-Généraux, Dignitaires et Chanoines que nomme Monseigneur notre Evêque, doivent représenter au Chapitre leurs lettres de nomination, et acte leur est donné de la présentation qu'ils en font.

 

 

Fol. 285 v°

VII.

Aux Processions et Cérémonies Episcopales, l'Office est fait par Monseigneur notre Evêque ou ses Vicaires-Généraux. Dans tous les autres cas, il est fait à tour de semaine, par les Dignitaires et autres Membres du Chapitre, et conformément à l'esprit et aux anciennes règles de l'Eglise. Pendant que Monseigneur l'Evêque célèbre, même une Messe basse, il n'en est dit aucune autre.

 

VIII.

A la diligence du Président du Chapitre, il sera rédigé et affiché, par le Maître des Cérémonies, un tableau des jours et heures où les Offices doivent être chantés; ensemble des jours où l'heure de l'Office doit être anticipée, ainsi que des Processions et Cérémonies extraordinaires. Le même tableau indiquera, chaque semaine, les Chanoines d'Office et les autres Officiers de Choeur.

 

Section IIme

Discipline du Choeur.

 

Article premier.

Lorsque Monseigneur notre Evêque assiste à l'Office du Chapitre, une députation, composée de deux Cha-

 

 

Fol. 286 r°

noines, en habits de Choeur, de quatre autres Ecclésiastiques, précédés du Suisse, de deux Bedeaux et de quatre enfans de Choeur, ira chercher Sa Grandeur, et la reconduira dans son palais après l'Office; les Archidiacres ou ceux qui les remplacent doivent se joindre à la députation.

 

II.

Il n'est permis à aucun Membre du Chapitre ou Officier du Choeur, d'y entrer s'il n'est revêtu de tous les habits qui conviennent à son rang: tous, en entrant, doivent laisser traîner leur soutane.

 

III.

Dans le Choeur, tous doivent garder la décence et la gravité convenables, s'incliner profondément devant le Saint Sacrement, et saluer Monseigneur l'Evêque, s'il est présent, avant de monter dans les stalles; conserver une exacte conformité dans la manière de se tenir pendant l'Office, et d'observer les mêmes mouvemens. Nul ne doit être assis, lorsque tous doivent être debout, ni se tenir tourné vers l'Autel, lorsque tous doivent être en Choeur.

 

IV.

On ne doit point sortir du Choeur pendant que l'on chante les Oraisons, l'Evangile, la Préface et le Pater.

 

 

Fol. 286 v°

V.

La stalle Episcopale et celle qui lui est parallèle, sont réservées: nul n'a droit de s'y placer.

 

VI.

Lorsqur le Choeur devra être assis ou se lever, tous abattront ou relèveront leurs stalles sans bruit.

 

VII.

Tous se lèvent et se tiennent en Choeur, lorsque le Diacre passe pour aller chanter l'Evangile.

 

VIII.

Lorsque le Diacre et le Sous-Diacre traversent le Choeur, soit pour l'Epître, soit pour l'Evangile, et qu'ils retournent à l'Autel, tous ceux qui sont dans les stalles basses doivent se lever et se tenir debout.

 

IX.

Tout le Choeur se lève au Gloria Patri de répons de Matines.

 

X.

Il n'est permis à qui que ce soit d'attendre la Pro-

 

 

Fol. 287 r°

cession à la porte du Choeur ou dans la Nef: personne ne doit quitter la Procession avant qu'elle soit rentrée au Choeur et que les Chanoines soient retournés à leurs places.

 

XI.

Nul ne doit réciter son Bréviaire ou lire dans un livre de piété, pendant les Processions ou stations, soit dedans soit hors de l'Eglise, ni les Diacres et Sous-Diacres à l'Autel.

 

XII.

Nul ne doit se couvrir de son bonnet carré à la Messe, excepté quand le Choeur est assis, pendant l'Epître, le Trait ou l'Alleluia, ni aux autres Offices pendant les Hymnes et Cantiques évangéliques, ni quand le Choeur se tient debout.

Au Gloria Patri de chaque psaume, tout le Choeur doit se découvrir.

 

XIII.

Nul ne sortira du Choeur, après la Messe, avant que le Célébrant soit descendu de l'Autel et arrivé à la grille latérale pour rentrer à la Sacristie.

 

 

Fol. 287 v°

Section IIIme

Rapports du Chapitre avec la Paroisse de la Cathédrale.

 

Article Premier

Quoique l'Office Canonical soit, par sa nature, distingué de l'Office Paroissial, cependant, comme de graves raisons en demandent la réunion, celui qui célèbre la Grand'Messe les dimanches et fêtes, donnera l'intention aux Paroissiens, sans prétendre décharger M. le Curé de son obligation.

 

II.

La Messe du Chapitre se célèbre à neuf heures et demie les jours de dimanches et de fêtes, et à neuf heures les jours ordinaires.

 

III.

Monseigneur l'Evêque sera prié d'ordonner que les Offices de la Paroisse ne concourent pas avec ceux du Chapitre.

 

IV.

On ne doit dire aucune Messe basse pendant la Messe Canonicale et Paroissiale, les jours de fêtes et de dimanche.

 

 

Fol. 288 r°

V.

Les Chanoines ne doivent jamais dire de Messes privées pendant l'Office Capitulaire. Dans le même temps, on ne peut faire aucun enterrement ni mariage, ni chanter à la chapelle de la Paroisse.

Les Messes privées de disent de demi-heure en demi-heure, de telle sorte qu'on ne puisse les commencer qu'à l'heure et à la demi-heure.

 

VI.

Il ne doit y avoir d'autre Messe au Grand-Autel que la Messe Capitulaire ou celle où le Chapitre doit assister, si ce n'est les jours où le Saint Sacrement est exposé, auxquels jours toutes les Messes basses doivent y être dites successivement, autant que faire se peut. Hors ce cas, personne, excepté Monseigneur notre Evêque ou ceux des Prélats ses Collègues qui se trouveraient en cette ville, ne doit dire la Messe au Grand-Autel.

 

VII.

Lorsque Monseigneur l'Evêque n'officie pas lui-même, les solennités du Dimanche, de la Quinquagésime, de la Procession du jour de l'Octave du Saint Sacrement et de la Commémoration des morts, les veilles de Pâques et de la Pentecôte, sont réservées au Curé de la Cathédrale.

 

 

Fol. 288 v°

Délibéré et arrêté en Chapitre, à Périgueux, ce deux du mois de Février de l'année mil huit cent vingt deux.

 

Signés:

Dupavillon, Vicaire-Général, Archidiacre.

Robert Lachaud de Loqueyssie, Vic.-Gén., Archidiacre.

Bournasel Lasserre, Vic.-Génrer., Archidiacre.

Bardy Fourtou, Vicaire-Général, Chanoine.

Peyrot, Archiprêtre de la Cathédrale.

Chamisac-Ladoire, Chanoine.

Vechembre, Chanoine.

Bonneau de Lajarthe, Chanoine.

Bonhore, Chanoine.

Pradel de Lamaze, Chanoine.

Duchazaud, Chanoine.

 

A Périgueux,

Chez J. Danède, imprimeur de l'Evêché,

Place Royale.

 

Fol. 289 r°

Feuillet blanc.

 

 

Fol. 290 r°

3 janvier 1823

Notes de Lespine sur sa correspondance avec Alexandre de Lostanges

 

J'ai écrit à Mgr de Lostanges, évêque de Périgueux, et je lui ai envoyé:

1° Union des 2 chapitres, et transaction entr'eux et l'évêque, du 11 de janvier 1669.

2° Patronages de l'église de St Front, tiré du registre de la ville, prêtre et choriste de St Front, 1538, 1539.

3° Règlement pour les distributions de l'honoraire, des obits, &c. de St Front.

 

 

Fin du tome 32

 

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