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Recueil des historiens des Gaules et de la France

(Rerum Gallicarum et Francicarum scriptores)

 

Les enquêtes administratives du règne de saint Louis

et la chronique de l’anonyme de Béthune.

 

par M. Léopold Delisle.

membre de l’Institut.

 

Tome XXIV

 

 

 

 

 

 

Sénéchaux du Périgord et du Quercy (1).

 

Pendant la période dont j’ai à m’occuper, l’administration du Périgord et du Quercy a été presque toujours entre les mains des mêmes officiers royaux, qui tous, à peu près sans exception, ont pris le titre de sénéchaux du Périgord et du Querci. J’ai cru pouvoir les réunir tous dans une liste unique. Il sera facile de distinguer ceux qui n’ont administré qu’une des deux sénéchaussées.

 

Hugues, comte de la Marche. ― Le premier représentant de l’autorité royale dans le Périgord paraît avoir été Hugues, comte de la Marche, que Louis VIII délégua dans cette province après la prise de La Rochelle, et qui fut investi du titre de bailli ou du moins à qui ce titre fut attribué par les habitants, comme l’atteste une lettre adressée le 18 janvier 1244 (n. st.) à saint Louis par les gens d’Eglise du diocèse de Périgueux (2). Il leva pendnat deux ans, au nom du roi, le « commun » du diocèse, c’est-à-dire l’imposition dont le produit servait à mettre à la raison les perturbateurs de la paix publique.

On peut supposer qu’il resta en fonction jusqu’à la fin du règne de Louis VIII.

Ce fut sans doute à la demande du clergé que Louis VIII envoya un représentant dans le Périgord. Nous possédons une lettre écrite au nom de l’évêque de Périgueux et des chapitres et abbayes du diocèses pour réclamer l’intervention du roi; on le conjurait d’envoyer un gouverneur ou sénéchal qui devait protéger les bons et réprimer les excès des méchants : « Calamitatibus et angustiis nostris condescendere dignemini, talem nobis rectorem sive senescallum de vostro latere destinantes, qui bonos foveat et pravorum maliciam coercere procuret. » (3).

 

Gilbert de Maubuisson (Gilbertus de Malo Buissonno). 1233 ― Pendant la minorité de saint Louis, l’administration du Querci était entre les mains de Gilbert de Maubuisson, auquel le titre de « bailli du Querci » est donné dans un mandemant du roi, daté de Senlis au mois d’août 1233; il s’agissait de recevoir l’hommage de Guillaume de Gourdon (4).

C’est aussi en qualité de bailli du diocèse de Périgueux que, suivant une charte de Pierre, évêque de Périgueux, en date du 4 août 1241, Hélie le Monnoyer et Nantier, sergents du roi et du sénéchal du Poitou, déterminèrent dans quelles conditions Adémar, seigneur de Ribeyrac, devait être mis en liberté par les consuls de la ville du Puy-Saint-Front et de la cité de Périgueux (5).

 

Gérard ou Géraud de Malemort (G. de Mala Morte). 1244-1245 ― On a vu, dans le chapitre relatif aux Sénéchaux du Limousin, que Gérard de Malemort exerça son autorité à la fois sur le Limousin et sur le Périgord (6). C’est en qualité de sénéchal du Périgord et du Querci qu’il figure dans les actes suivants :

En janvier 1244 (n. st.), Gérard de Malemort fit déclarer par les gens d’Eglise du diocèse de Périgueux qu’il appartenait au roi de faire lever l’imosition connue sous le nom de commun et qui avait été instituée pour assurer le maintien de la paix (7).

Le 17 de ce mois de Janvier, Gérard de Malemort, qualifié de sénéchal ou bailli du roi de France, assista au prononcé de la sentence arbitrale par laquelle l’évêque de Périgueux termina les procès engagés entre le chapitre de Périgueux et le comte de Périgord (8).

Le 6 décembre 1245, Hélie, comte de Périgord, promet de se conformer à ce que Philippe de Grandchamp, bailli de Bourges, et Gérard de Malemort, sénéchal du Périgord, décideront, comme arbitres, au sujet de son différend avec le chapitre de Saint-Front de Périgueux. Ces deux officiers avaient reçu du roi une commission spéciale pour mettre un terme aux guerres qui désolaient le Périgord (9).

La même année 1245, Gérard de Malemort déclara que l’argent levé à Sarlat pour « le commun » devait rester à la disposition des consuls et des prud’hommes de cette ville (10).

Les droits respectifs de l’évêque de Cahors et des bourgeois de cette ville étaient depuis longtemps le sujet de litiges toujours renaissants. La cour de Philippe Auguste et celle de Louis VIII avaient eu à s’en occuper (11). Saint Louis dut aussi intervenir dans le différend: il chargea le sénéchal Gérard de défendre à l’évêque de forcer les bourgeois à plaider devant lui pour les affaires de leur commune qui appartenaient à la juridiction royale. La date de la défense est incertaine; nous savons seulement que le prélat y répondit par une lettre adressée au roi le 12 septembre 1246 (12).

Je n’ai pas cru pouvoir tenir compte du passage de la Gallia christiana (13) dans lequel les Bénédictins rappellent un acte de l’église de Sarlat, qui aurait été passé en 1248 « coram Geraldo de Mala Morte, senescallo Petragoricensi pro rege Anglie ».

Gérard de Malemort testa le 29 avril 1270; l’acte de ses dernières volontés a été publié par M. Clément-Simon (14).

M. de Bosredon (15) a fait connaître une charte du 5 avril 1266 accordée au monastère de Saint Martin de Brive par Geraldus de Malamorte, dominus de Donzenac, de Malamorte et de Brives, à laquelle est appendu un sceau, avec une légende dont il ne subsiste plus que ces lettres .... RARDI DE M... Au contre-sceau se voit un écu fascé de six pièces, dont trois chargées de de marguerites, avec une bordure fleurdelisée. Sur un sceau employé par le même chevalier le 26 mars 1230 (n. st.) la bordure fleurdelisée ne paraît pas exister (16).

 

Pons de La Ville (Poncius de Villa) (17). 1246 ― Le successeur de Gérard de Malemort, Pons de La Ville, nous est surtout connu par deux actes datés le premier du 18 août 1246, le second du mois suivant, tous deux relatifs aux sanglants démêlés des bourgeois du Puy Saint Front avec les citoyens de Périgueux. Dans un de ces actes, il se qualifie de sénéchal du roi au diocèse de Périgueux, dans l’autre, il se dit simplement sergent du roi chargé de la baillie du diocèse de Périgueux (18). Il avait surtout pour mission de rétablir la paix dans une contrée déchirée par des dissensions intestines, que les efforts de son prédécesseur Gérard de Malemort n’avaient pu apaiser.

L’intervention de Pons de La Ville ne put empêcher la guerre d’éclater avec une violence dont nous pouvons nous faire une idée d’après un rapport détaillé du sénéchal qui sera publié à la fin de cette étude (19). Ce très curieux document retrace dans les moindres détails les actes de violence auxquels les bourgeois du Puy Saint Front furent en butte le 19 juillet et pendant tout le mois d’août de la part des citoyens de Périgueux, soutenus par le comte et par différents vassaux du roi d’Angleterre.  Il y eut d’épouvantables excès, à tel point que, dans la journée du 21 août, 200 bourgeois et 20 femmes du Puy-Saint-Front furent massacrés et que la bande du comte de Périgord emmena plus de 300 prisonniers. L’autorité du roi fut ouvertement méconnue. Le comte de Périgord déclara sans détours que le roi et la reine-mère n’avaient rien à voir dans le diocèse de Périgueux; il alla jusqu’à menacer de mort le sénéchal royal s’il se mêlait des affaires du pays. Un tel épisode montre ce qu’étaient encore les guerres privées dans le midi de la France au milieu du XIIIe siècle. On y voit aussi combien l’autorité royale était précaire en Périgord dans la première moitié du règne de saint Louis.

Malgré la surexitation des esprits, l’ordre ne tarda pas à se rétablir, grâce peut-être à l’arrivée d’un commissaire spécial envoyé par le roi, maître Pierre du Fai, chevalier (20). Au mois de novembre 1246, Hélie, comte de Périgord, promet d’obéir au roi et à son bailli et de lui prêter son aide quand il en serait requis : « ei [regi] serviemus, et ballivo qui loco ejus erit in terra mea obediemus, et auxilium ei prestabimus ...., quando ex parte sua fuerimus requisiti. » En même temps, il s’engagea à donner satisfaction aux bourgeois du Puy-Saint-Front, à rendre la liberté aux prisonniers et à restituer ou faire restituer ce qui avait été pris pendant la guerre (21).

Le 3 juillet 1247, Pierre d’Ernancourt, chevalier du roi, maître Guillaume de Limoges et Garnier, clercs du roi, acceptèrent la charge de régler les différends qui avaient amené les désordres de l’année précédente (22), et, le même jour, le comte de Périgord prit l’engaement d’accepter leur décision (23). Au mois de septembre suivant, le roi ratifia la sentence qui réglait les droits réciproques du comte de Périgord, du chapitre de Saint-Etienne, des chevaliers et des citoyens de Périgueux, des viguiers et de certains laboureurs du Puy-Saint-Front, d’une part, du maire, des consuls et de la commune du Puy-Saint-Front (24).

Un peu plus tard nous retrouvons Pons de La Ville établi à Aurillac (25), où il dut mourir vers l’année 1260. Sa veuve Marine de Calvinet épousa Eustache de Beaumarchais; par son testament, daté du 25 juillet 1280, elle demanda à être enterrée dans le cimetière de Saint-Géraud d’Aurillac à côté de son premier mari, Pons de La Ville (26).

 

Raoul de Bonnevoie (Radulfus de Bonivia). 1252. ― J’inscris sur cette liste, à la date de 1252, un sénéchal dont l’existence a paru douteuse à Dessalles (27). Il m’a semblé difficile de ne pas prendre en considération une charte du 17 septembre 1252 que les Bénédictins citent comme ayant été adressée à l’abbé d’Aurillac, administrateur de l’abbaye de Figeac, par « Radulfus de Bonivia, senescallus regis Francie », touchant la fondation d’un couvent de Frères Prêcheurs à Figeac (28).

A partir du XIIIe siècle, sous les règnes de saint Louis et de Philippe le Hardi, la sénéchaussée du Périgord et du Querci fut administrée par les mêmes officiers que la sénéchaussée du Limousin. On peut se reporter à ce qui a été dit dans le chapitre précédent des actes d’Aimeri de Malemort, d’Aimeri Danais, de Raoul de Trappes, de Pierre Sergent, de Henri de Coutances, de Pierre de Saux, de Renaud de Rouvrai, d’Anseaume de Saint-Yon, d’Eudes de Fayel et de Simon de Melun.

Il faut toutefois faire remarquer que le titre de sénéchal du Querci fut porté avec celui de sénéchal de l’Agenais en 1271 par « Jean de Monteriaco », et en 1272 et 1273 par Henri de Gandevilliers (29). De plus, Jean de Villette, à qui avait été confiée l’administration de la partie de l’Agenais ayant fait retour à la couronne de France (30), semble avoir exercé son autorité dans le Querci en 1275 (31). Philippe le Hardi, dans une lettre du 6 mars 1276, déclare que c’était à titre gracieux qu’une aide avait été payée par les habitants de la terre de Querci, soumise au gouvernement du sénéchal de l’Agenais (32).

Je n’ai donc à passer ici en revue que les sénéchaux qui ont administré le Périord et le Querci depuis les dernières années du règne de Philippe le Hardi jusqu’à la mort de Charles IV.

 

Jean de Villette (Johannes de Villeta). 1282. ― Jean de Villette, dont il vient dêtre question, fut un des commissaires que Philippe le Hardi, dans la session du Parlement tenue à la Toussaint 1281, chargea d’aller voir sur place la suite à donner aux réclamations du roi d’Angleterre au sujet de territoires situés dans les diocèses de Périgueux, de Limoges et de Cahors (33). L’année suivante, il était investi du titre de sénéchal de Périgord, et comme tel il eut à faire droit aux requêtes d’un certain Gombaud de Tiran, qui prétendait avoir été maltraité par les agents anglais par suite d’un appel fait à la cour de France (34). En même temps, le Parlement lui renvoya l’examen de plusieurs affaires dans lesquelles le roi d’Angleterre était intéressé (35). Il est cité dans un acte du 24 septembre 1282 (36), et Brussel (37) cite un compte qu’il rendit la même année.

Au mois de mars 1284 (n. st.), étant à Toulouse, il défendit aux habitants du Bas Querci d’empêcher le transport des grains destinés à l’approvisionnement de Cahors (38).

 

Jean de Montigni (Johannes de Montigniaco). 1284. ― Nous possédons trois mandements de ce sénéchal, tous les trois de l’année 1284: l’un du 13 mai (39); un autre du 23 mai, ayant trait à un duel gagé entre Raimond de Gramat,chevalier, et Hélie de La Barde (40);  le troisième, expédié le 16 juin, dans une assise tenue à Périgueux (41).

Jean de Montigni a administré diverses baillies sous les règnes de Philippe le Hardi et de Philippe le Bel.

 

Bernard de Bruniquel. 1284. ― C’est sur la foi de M. Momméja (42) que j’inscris ici le nom de Bernard de Bruniquel, qualifié de sénéchal du Querci et du Périgord dans des lettres de Philippe le Hardi, du mois de septembre 1284, conservées à l’hôtel de ville de Montauban.

 

Pierre de Barberi (Petrus de Barberia). 1285-1286. ― Une assignation que ce sénéchal avait voulu faire signifier à Bordeaux aux héritiers de Pïerre Calhau, citoyen de cette ville, fut considérée comme nulle le 6 mai 1285 (43). Cette même année, il défendit aux sujets du roi de porter à l’officialité les causes qui devaient rester en dehors de la compétence des gens d’Eglise (44). En 1286, il adressa des remontrances aux consuls de Montauban sur leur conduite (45), et déclara que les habitants de Cahors pouvaient librement disposer de leurs biens par testament sans tenir compte des prescriptions contraires de leur évêque (46).

 

Raoul de Breuilli (47) (Radulfus de Brulli, de Bruleyo). 1287-1289. ― Raoul de Breuilli, après avoir été bailli de Caux, fut envoyé dans le Périgord. Une enquête sur une réclamation du vicomte de Bruniquel, dont la date est incertaine, fut faite par Raoul de Breuilli, sénéchal royal du Périgord (48). Il assistait en cette qualité le 8 août 1287 à une séance du Parlement, dans laquelle fut prononcé un arrêt au profit de la commune de Cahors (49). Le 28 décembre suivant, il prêta serment entre les mains de l’abbé de Moissac (50). Il figure dans un acte du 24 avril 1288 (51), et dans une charte de son lieutenant du mois de juillet suivant (52). Le 4 mars 1289 (n. st.), il publia, dans l’assise de Cahors, plusieurs arrêts de la session du Parlement tenue à la précédente quinzaine de Noël, dont il avait reçu une expédition officielle, scellée du sceau du procureur du roi. Le procès-verbal qui constate cette publication est très intéressant: il nous fait connaître comment les décisions du Parlement étaient portées à la connaissance du public par les baillis ou sénéchaux chargés d’en assurer l’exécution:

 

Radulphus de Bruelli, miles, senescallus Petragoricensis et Caturcensis pro domino rege Francorum illustri, universis presentes litteras visuris et auditaris, salutem et pacem. Noverint universi et singuli quod nos arresta in Parlamento Parisius proximus preterito habita, ex parte consulum civitatis Caturci, recepimus sigillata sigillo magistri Petri de Napros, predicti domini regis procuratoris et etiam deffensoris, cui sigillo fidem plenarium habuimus, et ipsa arresta die data presencium in plena assizia de Caturco publicavimus et publice legimus et ab omnibus precepimus firmiter observari et teneri, ex parte domini nostri regis; quorum arrestorum tenor sequitur in hunc modum:

 

Arresta Parlamenti Yemalis Parisius, cujus dies senescallie Petragoricensis fuit in quindena Natalis Domini anno Domini M° CC° LXXX° octavo.

 

De petitione opusculum et communitatis civitatis Caturci dicentium se esse in possessione....

In cujus visionis, receptionis et publicationis fidem et testimonium predictorum arrestorum, nos predictus senescallus sigillum nostrum presentibus litteris duximus aponnendum. Actum et datum Caturci, in plena assizia, die veneris proxima post octavam beati Mathie apostoli, anno Domini M° CC° LXXX° octavo, mense martii (53).


Raoul de Breuilli amortit, en avril 1289, le repaire de Lissac, qui avait été légué pour y bâtir un couvent (54).

Philippe le Bel, vers le commencement de l’année 1290, envoya R[aoul] de Breuilli et Pierre de Latilli, chanoine de Soissons, remplir une mission à Toulouse (55).

 

Jean d’Arrablai (Johannes de Arreblayo, de Arrablais). 1291-1293. ― Jean d’Arrablai était en fonctions dès le 12 octobre 1291 (56). J’ai vu dans une collection particulière deux chartes du 24 octobre et du 25 novembre 1291 (57), qui mentionnent « Johannes de Arreblayo, miles domini regis Francie illustris, senescallusque ejusdem Petragoricensis et Caturcensis ». Le 25 mars 1293 (n. st.), il reçut une requête du maire et des consuls du Puy-Saint-Front (58). Son nom a été altéré dans l’édition qu’on a donnée d’un acte du 29 mai 1293 (59). Le 10 décembre de cette année, à Saint-Astier, pendant qu’on tenait dans les faubourgs de cette ville l’aasise du roi d’Angleterre, il publia la lettre par laquelle Philippe le Bel assignait le roi d’Angleterre à venir répondre à Paris, devant la cour, au sujet des excès commis par les sujets du roi anglais au préjudice des sujets du roi de France; deux jours après, ils fit publier cette lettre à Libourne et le 20 du même mois, il rendit compte de la façon dont il avait rempli sa mission à Libourne, à Saint-Emilion et à Saint-Astier (60).

Robert Mignon a vu le compte des dépenses qu’il fit pour l’ost de Gascogne depuis le Saint-Barthélémi 1293 jusqu’à la Pentecôte 1294, et celui des dépenses de Guillaume Gui, bailli du Périgord, pour la même cause, et notamment garnir de munitions la ville de Fronsac et d’autres places rattachées au domaine de la couronne (61).  Philippe le Bel parle de Jean d’Arrablai comme d’un ancien sénéchal du Périgord, dans une lettre du 19 février 1300 (n. st.) (62).

Il devait revenir dans le Périgord, après avoir administré les sénéchaussées de Carcassonne et de Beaucaire.

 

Jean des Barres, dit Peau de Chat. 1294. ― La seule mention que j’aie trouvée de ce sénéchal est tirée de l’Inventaire de Robert Mignon et se rapporte à des dépenses faites pour la guerre de Gascogne pendant deux années finissant à la Toussaint 1295 (63).

Il me semble difficile de placer l’administration de Jean des Barres à une autre époque qu’au milieu de l’année 1294. Nous avons en effet un acte du sénéchal Guichard de Marzi daté du 12 juillet 1294.

Lacabane, dans ses notes sur les sénéchaux du Périgord et du Querci, mentionne sous l’année 1295 Jean des Barres (64), qui a exercé à la même date les fonctions de sénéchal de la Saintonge (65).

 

Guichar de Marzi (Guichardus de Marziaco, Guycardus de Marzi). 1294-1297. ― Dans l’Inventaire de Robert Mignon (66), nous trouvons la mention de comptes de dépenses faites en 1296 et 1297 par Guichard de Marzi, sénéchal du Périgord et du Querci, pour la guerre contre les Anglais, notamment pour l’armée de mer et pour l’établie de Fronsac et de Castillon (67). ― Guichard de Marzi prend le titre de sénéchal du Périgord et du Querci le 12 juillet 1294. Il était sénéchal de Toulouse en 1297 (68).

Au mois de novembre 1300 fut annulée une transaction que Guichard de Marzi, chevalier, sénéchal du Périgord et du Querci, avait ménagée entre Pélerin de Saint-Paul et les consuls de Villefranche au diocèse de Cahors (69).

 

Gui Cabrier (Guido Caprarius). 1297-1298. ― Guichard de Marzi eut pour successeur dans le Périgord et le Querci (70) Gui Cabrier (71), chevalier, qui venait de la sénéchaussée du Rouergue. Plusieurs de ses comptes sont mentionnés dans l’Inventaire de Robert Mignon (72). Son nom devait rester attaché à la fondation du château ou de la bastide neuve de Montcabrier, diocèse de Cahors (73).

Le 15 novembre 1298, un bourgeois de Puymirol fit appel au roi d’un délai de justice commis par Bernard Sanche, juge mage et lieutenant du sénéchal Gui Cabrier (74). Une ordonnance que celui-ci avait faite au sujet du transport des vins de Montauban est rappelée dans un acte d’un de ses successeurs Jean d’Arrablai, le 11 décembre 1307 (75).

On a publié un mandement du sénéchal Gui Cabrier, prescrivant de remettre Aimeri de Biron en saisine de son château de Montferrand. L’incorrection de la date (« Anno Domini M° CC° XC° nonagesimo ») m’empêche d’en faire usage.

 

On a voulu attribuer le titre de sénéchal du Périgord à Géraud de Sabanac en 1298, 1300 et 1303. M. de Bosredon (76) le lui a justement refusé.

 

Gérard ou Girard Flote (Gerardus, Giraudus Flote). 1300. ― Gérard Flote, sénéchal du Périgord et du Querci (77), ordonna en 1298, de mettre à exécution les lettres par lesquelles Philippe le Bel avait ordonné, en 1297, d’expulser les Juifs de Moissac (78). En 1299, il fit respecter les droits du roi auxquels les bourgeois de Gourdon avaient voulu porter atteinte en condamnant au fouet une femme qui avait volé du blé sur le chemin royal (79).

Le 12 janvier 1300 (n. st.), il s’entendit avec Jean Antoine, docteur ès lois, juge royal de Cahors, pour conclure avec les Templiers une transaction au sujet de la juridiction de la Chapelle (80). Il eut à lever des finances dans le Périgord et le Querci pour la guerre de Flandre (81).

Ce fut sans doute sous l’administration de Gérard Flote que Philippe le Bel, par lettres du mois de novembre 1301, unit à la sénéchaussée du Périgord les châtellenies de Puynormand et de Grignols et les bastides de Villefranche de Longchapt, Saint-Astier, Estissac, Beauregard, Clermont, La Linde (82).

Gérard Flote est cité en 1312 comme ancien sénéchal du Périgord (83).

 

Jean d’Arrablai, pour la seconde fois. 1303-1313. ― Jean d’Arrablai revint en 1303, dans la sénéchaussée du Périgord et du Querci, à la tête de laquelle il resta jusqu’en 1313.

Je relèverai sommairement un assez grand nombre d’actes de son administration, auxquels peuvent s’ajouter quelques indications données par M. Momméja (84):

 

 

Enumérer les actes accomplis par Jean d’Arrablai après qu’il eut cessé d’administrer le Périgord et le Querci serait sortir du cadre de cette étude. Je rappellerai seulement quelques documents qui prouvent que son dévouement était bien apprécié de Philippe le Long. Ce prince, en considération des services rendus à Philippe le Hardi, à Philippe le Bel et à Louis X, lui fit remise, en février 1316 de sommes dont il était resté redevable au Trésor (107). Le même mois, il convertit en une rente perpétuelle de 150 livres la rente viagère de 300 livres qu’il tenait de la libéralité de Philippe le Bel (108).

En 1314, Jean d’Arrablai accompagna le comte de Poitiers dans le voyage que ce prince fit en Bourgogne (109).

En 1315, il fut commis à la garde de l’évêque de Chalons, Pierre de Latilli (110).

En 1317, Jean d’Arrablai est envoyé en qualité de commissaire enquêteur dans le Périgord, le Toulousain et le Carcassonnais (111). Le 18 avril de cette année, il fait partie d’une ambassade envoyée près du roi d’Aragon (112).

Le 20 avril 1320, il fut chargé de faire une enquête sur la mort d’un écolier de l’Université de Paris (113).

En 1322, il s’occupa des affaires d’Aragon et de Majorque (114), et renplit une mission à Avignon auprès du pape Jean XXII (115). Il accompagna Charles le Bel dans le voyage que le prince fit au commencement de l’année 1324 et au cours duquel il séjourna à Cahors; la ville se rappela au souvenir de cet ancien sénéchal en lui offrant une robe de cérémonie (116). Jean d’Arrablai mourut le 12 novembre 1329. L’écu figuré sur son sceau était chargé de trois bandes (117).

Jean d’Arrablai le jeune, que nous allons voir, quelques lignes plus bas, à la tête des sénéchaussées du Périgord et du Querci pendant les années 1315-1319, était le fils de Jean d’Arrablai dont la carrière vient d’être retracée (118).

Un autre fils de Jean 1er d’Arrablai, nommé Pierre, entra dans les ordres. Le crédit de son père et la protection d’Amanieu d’Albret lui conseillèrent la faveur du pape Clément V (119). Les lettres que le souverain pontife lui expédia le 21 janvier 1314 et le 2 janvier 1314 nous apprennent qu’il était docteur ès lois et archidiacre de Bourbonnais dans l’église de Bourges (120). Plus tard, il devint cardinal et chancelier de France (121).

A l’exemple de M. Momméja (122), je laisse de côté trois noms qui ont été inscrits par quelques auteurs sur la liste des sénéchaux du Querci et qui ne me semblent pas avoir le droit d’y figurer, savoir Jean de l’Hospital en 1305, P. de Monci en 1307 et Bernard de Blanchefort en 1317 (123).

 

Jean Bertrand (Johannes Bertrandi). 1314. ― Je puis citer trois actes de Jean Bertrand. Le premier est une lettre du mois de septembre 1314, dans laquelle il s’intitule « Johannes Bertrandi, miles domini regis, senescallus ejusdem Petragoricensis et Caturcensis (124) ». Le deuxième, daté du 28 décembre 1314, est un règlement des difficultés qui existaient entre les consuls et les habitants de Sarlat (125). Cette année, Jean Bertrand precrivit des mesures pour maintenir l’ordre dans la foule de pèlerins qui se rendaient à l’église de Pradines pendant les fêtes de saint Martial (126).

En mars 1314 (n. st.), Jean Bertrand avait pour lieutenant Guillaume « de Sabanaco », docteur ès lois (127). Il n’était plus en fonction le 24 avril 1317: une enquête s’ouvrait alors au sujet de certains actes de son administration (128).

 

Jean d’Arrablai le jeune. 1315-1319. ― Jean d’Arrablai le jeune était le fils du Jean d’Arrablai que nous avons vu administrer le Périgord et le Querci pendant les années 1291-1293 et 1303-1313. La filiation est rigoureusement établie par la délégation que le sénéchal Jean d’Arrablai le jeune donna le 9 janvier 1316 (n. st.) au juge mage Bernard Gervais pour terminer un procès pendant entre les consuls et les forains d’Agen; le procès s’était déjà plaidé, est-il dit dans l’acte, devant mon père et prédécesseur (129).

Jean d’Arrablai le jeune, sénéchal du Périgord et du Querci, amena des gens d’armes à l’ost de Flandre en 1315 (130).

Le 12 août de cette année, son lieutenant, Bernard Gervais, clerc du roi et juge mage, notifia les lettres de garde que Louis X avait accordées à maître Pierre du Gard, chanoine du Saint-Seurin de Bordeaux, prieur de Saint-Martin du Mont Judaïque (131). Jean d’Arrablai tint lui-même les assises de Cahors le 7 novembre de cette année (132), ainsi que le 7 et le 13 janvier 1316 (n. st.) (133). Au cours de l’année 1316, conformément aux ordres de Philippe, comte de Poitou, il mena des gens d’armes à Lyon pour la garde du conclave où fut élu le pape Jean XXII (134). Dans un acte du 18 novembre 1316, il se dit chevalier d’excellent prince sire Philippe, fils de roi de France, régent des royaumes de France et de Navarre (135).

Au mois de février 1317 (n. st.), Raimond Richard, clerc, lieutenant de Jean d’Arrablai, demanda au maire et aux consuls de Périgueux de lui prêter la maison du consulat pour y garder pendant un jour et une nuit un certain « Vitalis de Vezaria », qu’il venait de faire arrêter et qui s’était reconnu coupable d’un homicide (136). Le 27 avril 1317, étant à Périgueux, il prononça la nullité des poursuites dirigées contre Jean Vital, clerc, accusé de malversations au fait des monnaies de Rouen et Saint-Quentin (137). Deux actes de l’année 1319 renfermant le nom du sénéchal Jean d’Arrablai le jeune:  l’un du 22 août (138), l’autre du 30 octobre (139); celui-ci est au nom de Bernard Gervais, lieutenant de Jean d’Arrablai.

Le 22 janvier 1322 (n. st.), une somme était payée à Jean d’Arrablai le jeune pour les frais d’une mission secrète aux parties de Beaucaire, dont le roi l’avait chargé (140).

 

Foucaud d’Archiac (141) (Fulcaudus, Fulcrandus de Archiaco, Folcaut d’Archast). 1320-1321. ― Ce sénéchal figure en 1320 et 1321 sur un Journal de recette et de dépense de l’hôtel de ville de Périgueux que l’abbé Lespine paraît avoir eu entre les mains (142). En 1320, il reçut l’hommage dû au roi pour la viguerie, le péage, les leudes et la boucherie de Moissac (143). Au mois de septembre 1321, il fut invité par le pape Jean XXII à s’efforcer de rétablir la paix entre Aimeri de Gourdon et Rathier de Castelnau, en les empêchant de vider par un duel le différend auquel donnait lieu la possession du château de La Bouffie (144).

 

Guillaume de Mornai. 1321-1322. ― Le Journal cité dans l’article précédent mentionne le sénéchal Guillaume de Mornai en 1321 et peut-être en 1322 (145). Il est nommé en 1322 dans les lettres de sauvegarde octroyées à Amanieu d’Albret (146).

 

Aimeri du Cros (Aimericus de Croso). 1324 ― Il nous est parvenu quatre mandemants d’Aimeri du Cros, sénéchal du Périgord et du Querci: le premier, du 8 janvier 1324 (n. st.), relatif à la finance des francs fiefs (147), les trois autres se rapportant à la semonce de 100 hommes d’armes que la commune de Périgueux devait envoyer le 15 mars 1324 (n. st.) à Lauzerte (148).

En 1324, Aimeri du Cros fit savoir au sénéchal de Toulouse que Saint-Nicolas de la Grave dépendait de la sénéchaussée du Querci, que la haute justice en appartenait à l’abbé de Moissac et que le juge de Verdun n’avait point à y exercer sa juridiction (149).

 

Je suis fort embarassé pour déterminer quelle place doit être assignée à Bertrand de Roquenégade qui, après avoir été sénéchal de la Saintonge à la fin du règne de Philippe le Bel et avoir rempli différentes missions du temps de Philippe le Long, parait avoir été chargé par Charles le Bel, probablement en 1325, de gouverner le Périgord et la Saintonge. On peut voir à ce sujet les deux actes qui ont été cités dans le chapitre des sénéchaux de la Saintonge.

 

Jourdain de Loubert (Jordanes de Laberto, de Lambercio). 1324-1328. ― Jourdain de Loubert conduisit à l’armée du comte de Valois, devant la Réole, le contingent de gens de guerre fourni en 1324 par les consuls de Cahors (150). L’anné suivante, il s’occupa activement de lever dans sa sénéchaussée des hommes et des subsides en vue de la reprise des hostilités contre le roi d’Angleterre, et, à cet effet, il se rendit dans les villes de Cahors, de Montauban, de Moissac, de Gourdon et de Figeac (151). Le 25 mars 1325 (n. st.), il adressa un mandement au notaire de Brive (152). Il est mentionné dans le Journal du Trésor de l’année 1326 (153) et dans un acte du 18 août 1326 (154). Au mois de septembre 1328, il tint l’assise de Cahors avec Bernard Gervais, juge mage de la cour du roi (155).

Sous le règne de Philippe de Valois, Jourdain de Loubert eut le gouvernement de la Saintonge et du Limousin.  Dans une quittance du 28 juin 1346, il s’intitula « chavalier du roi nostre sire, capitaine souverain de li depputé en Xaintonge, Limousin et liex voisins et seneschal de Xaintonge » (156).

 

On inscrit très hypothétiquement (157) sur la liste des sénéchaux du Périgord Jean de Varennes, à la date de 1326. Cette inscription a été faite d’après une note de Lacabane, qui avait relevé dans les papiers de Charles-Nicolas de Sainte-Marthe (158) la mention suivante:  « Johannes de Varennis, senescallus Petragoricensis et Caturcensis ». Cette mention est annoncée comme tirée d’un Journal du Trésor commençant au 1er août 1326. Je crains que cet extrait ne soit pas exact. Jean de Varennes est mentionné dans l’Inventaire de Robert Mignon (159) comme ayant levé un subside avec le sénéchal du Périgord en 1325, et comme ayant été envoyé en Champagne l’année suivante en qualite de réformateur.

 

 

(1) La Chronologie historique des sénéchaussées de Périgord, rédigée par l’abbé Lespine et conservée à la Bibliothèque nationale (Collection de Périgord, vol. 68, fol. 221-250) est un travail estimable, auquel j’ai fait quelques emprunts. J’ai aussi puisé d’utiles indications dans un opuscule de Léon Dessalles, « De l’administration en Périgord, du XIIIe au XVIIIe siècle », (Périgueux, 1855, in-8°, de 50 p.); malgré les termes de ce titre, M. Dessalles n’a pas poursuivi son étude au delà de la fin du XIIIe siècle. J’ai encore profité de la liste dressée par M. de Bosredon (dans le Bulletin de la Société du Périgord, t. XVIII), et surtout des recherches de M. Mommeja sur les sénéchaux du Querci (dans le Recueil des travaux de la Société d’Agen, 2e série, t. XIII). Il n’y avait pas à tenir compte du Catalogue inséré dans l’Histoire du Querci, par M. de Carthala-Coture, t. III, p. 274.

(2) Preuves, n° 115.

(3) Layettes du Trésor des Chartes, t. II, p. 64, n° 1737.

(4) Gilbertus de Malo Buissonno, ballivus Caturcensis, Registre F de Philippe Auguste, fol. 173 v°.

(5) « Helias Monetarius et Naterius, servientes dominorum regis Francie et seneschali Pictaviensis et eorum baillivi in Petragoricensi diocesi. » Recueil de titres employés dans le Mémoire sur la condition de la ville et cité de Périgueux (Paris, 1775, in-4°), p. 46.

(6) Voir plus haut, p. 198.

(7) Preuves, n° 115.

(8) « In presentia nobilis viri domini G. de Malamorte, domini regis Francie senescalli sive ballivi. » Note de l’abbé Lespine, Collection de Périgord, vol. 68, p. 230.

(9) Preuves, n° 119.

(10) Note de l’abbé Lespine, Collection de Périgord, vol. 68, p. 230.

(11) Actes du Parlement, t. I, p. CCCIX.

(12) Extrait public dans les Actes du Parlement, t. I., p. CCCVIII, note, d’après le registre XXX du Trésor des Chartes.

(13) T. H., col. 1510.

(14) Bulletin de la Soc. de la Corrèze à Brive, 1890, t. XII, p. 543-554.

(15) Sigillographie du Bas Limousin, Brive, 1886, in-4°. p. 278.

(16) Douët d’Arcq, Invent. des sceaux, t. I, p. 650, n° 2676.

(17) Je ne suis pas certain que « Pons de La Ville » soit la traduction exacte de « Poncius de Villa ». Ce personnage appartenait à une famille de l’Auvergne dont, M. le conseiller Marcellin Boudet a trouvé le nom sous les formes suivantes : « de Vialle, de La Vialle, de Ville, de La Ville, et même de Villa ». Eustache de Beaumarchais, seigneur de Calvinet et sa famille, p. 5.

(18) Preuves, p. 123 et 124.

(19) Preuves, n° 124. Je ne vois aucune raison de mettre en doute l’authenticité de ce rapport, comme l’a fait M. Dessalles dans son Histoire du Périgord, t. I, p. 314.

(20) Pierre du Fai était en route au moment le plus critique de la lutte. Un message qu’il adressait au comte et aux citoyens de Périgueux parvint dans cette ville le 16 ouût 1246. Une allusion à la mission qu’il avait remplie se trouve dans la sentence du mois de septembre 1247 qui régla les rapports de la ville du Puy-Saint-Front avec la cité de Périgueux. Recueil de titres de Périgueux, 1775, p. 53.

(21) Recueil de titres, p. 51 et 52.

(22) Layettes du Trésor des Chartes, t. III, p. 13.

(23) Recueil de titres, p. 53.

(24) Ibid. p. 56-59.

(25) Olim, t. I, p. 140.

(26) Marcellin Boudet, Eustache de Beaumarchais seigneur de Calvinet et sa famille (Aurillac, 1901, in-8°, extrait de la Revue de la Haute Auvergne). On trouve dans cet excellent ouvrage, p. 17, les détails les plus complets sur Marine de Calvinet, dont le testament imprimé aux pages 175-182, contient la phrase suivante : « Ego Marina, uxor nobilis viri domini Eustachii de Bello Marchesio, militis, .... ; eligens meam sepulturam in cimiterio beatissimi Geraldi, in tumulo domini Poncii de Villa, eondam mariti mei. »

(27) De l’administration en Périgord, p. 35.

(28) Gallia christ., t. I, col. 175. ― Cf. Momméja, p. 279.

(29) Voir plus loin, p. 219.

(30) Pièce sans date du Trésor des Chertes (J. 1030) citée par Dessalles, De l’administration en Périgord, p. 44. Voir plus loin p. 219.

(31) Lacoste, Hist. de Querci, t. II, p. 334.

(32) Ibid., p. 335.

(33) Olim, t. II, p. 34.

(34) Ibid. p. 202.

(35) Rouleau d’arrêts de la cour du roi, conservé au Record Office de Londres, publié par Ch.-V. Langlois, dans la Bibliothèque de l’Ecole des chartes, 1887, t. XLVIII, p. 549-553.

(36) Recueil de titres de Périgueux, p. 229-230

(37) Usage des fiefs, t. I, p. 491.

(38) Lacoste, Hist. du Querci, t. II, p. 352

(39) Recueil de titres de Périgueux, p. 229-230

(40) Momméja, p. 292

(41) Recueil de titres de Périgueux, p 222-225

(42) P. 293

(43) Archives historiques de la Gironde, t. XV, p. 178

(44) Lacoste, Hist. du Querci, t. II, p 365

(45) Le Bret, Hist. de Montauban, ed. de 1841, t. II, p. 404

(46) Lacoste, Hist. de Querci, t. II, p. 365

(47) « Radulphe de Brulhey », suivant M. Momméja, p. 294

(48) « Per Radulfum de Brulli, senescalum nostrum Petragoricensem », Actes du Parlement, t. I, p. 258, n° 2650 D

(49) « Aquest arretz fo registratz e escrigs el registre del rei...., en presensa ... de maestre Nicholis que te le graffi, ... e de Monseignor Raol de Brulh, senescal de Peregord e de Coerci. ». Le Te igitur, publication de la Société du Lot (Cahors, 1874-1888), p. 60-63. La mention du greffier du Parlement Nicolas de Chartres est particulièrement remarquable.

(50) Mommeja, p. 295

(51) Recueil de titres de Périgueux, 1775, p. 229

(52) « Locum tenens Radulphi de Bruleyo, militis, senescalli Petragoricensis et Caturcensis ». Brequigny, Table, t. VII, p. 280, d’après l’Armorial de d’Hozier, reg. 3, part I, Chapt de Rastignac, p. 36.

(53) Le Te igitur, publication de la Société du Lot, (Cahors, 1874-1888, in-8°), p. 70-75.

(54) Momméja, p. 295 et 296.

(55) La Faille, Annales de Toulouse, t. I. pr., p. 57 (cité dans la Table des chartes de Bréquigny, t. VII, p. 470).

(56) Recueil des titres de Périgueux, 1775, p. 229.

(57) M. Momméja (p. 296) cite une charte du 25 novembre 1291, relative à un lépreux de Sarlat, dans laquelle est rappelé un ordre donné par Jean d’Arrablai.

(58) Recueil de titres de Périgueux, p. 111.

(59) Johannes de Mabl.... Bulletin de la Société de la Corrèze, t. VII, p. 353.

(60) Olim, t. II, p. 949.

(61) Inventaire, art. 2357. « Compotus Guillelmi Guidonis, baiuli Petragoricensis, pro guerra Vaconie, de munitionibus Fronciaci et aliarum villarum acquisitarum ibi, redditus curie in compoto Omnium Sanctorum 1295, die mercurii post octabas Epiphanie. Debentur pro fine dicti compoti pluribus personis, 32074 l. 19 s. 5 d. t., ut arrestatur ibi. ». Ibid. art. 1283.

(62) Olim, t. III, p. 33.

(63) « Compotus domini J. de Barris dicti Piau de chat, senescalli Petragoricensis et Caturcensis, in ducatu Aquitanie, pro duobus annis finitis ad Omnes sanctos 1295, et de expensis guerre factis per eum usque ad ultimam diem septembris anno predicto... » Inventaire de R. Mignon, art. 2352.

(64) Momméja, p. 297

(65) Voir plus haut, p. 193.

(66) Art. 2284, 2338, 2339 et 2473. Cf. le Journal du Trésor, au 24 mars et au 16 avril 1298, et un fragment de compte inséré dans le Rec. des hist., t. XXII, p. 763 d.

(67) Recueil de titres de Périgueux, p. 231.

(68) Invent. de Robert Mignon, art. 2458.

(69) Trésor des Chartes, reg. XXXVIII, n° 39.

(70) Je laisse de côté les noms de Hélie de Caupène et de Jean de Flotte que Lacoste (Hist. de Querci, t. II, p. 305) donne comme prédécesseurs de Gui Cabrier.

(71) La forme Cabrier me semble justifiée par le nom de Montcabrier, qui est resté à la bastide fondée par ce sénéchal.

(72) Art. 2341, 2361 et 2458. Gui Cabrier avait pour lieutenant en 1297 « Mahyetus Rolotus ». Art. 2341 et 2458.

(73) Voir deux chartes du 6 février 1298 (n. st.), au Trésor des Chartes, reg. XLIV, n° 95, et reg. LX, n° 114. Cf. Lacoste, Hist. de Querci, t. II, p. 299. Magen et Tholin, Archives municipales d’Agen, p. 183.

(74) Trésor des Chartes, reg. XLIV, n° 71.

(75) Bibliothèque de l’Ecole des chartes, année 1880, t. XLI, p. 327. Conf. Arch. hist. de la Gironde, t. XIX, p. 498.

(76) P. 339.

(77) Une note de Blanchard indique, sous l’année 1299, « Gerardus Flote, miles domini regis, senescallus Petragoricensis et Caturcensis ». Ms. latin 184 des Nouv. acq., fol. 173.

(78) Lagrèze Fossat, Etudes sur Moissac, t. III, p. 62.

(79) Combarieu et Cangardel, Gourdon et ses seigneurs, dans le Bulletin de la Société du Lot, t. VI, p. 156. Gérard Flote est cité dans un texte de l’année 1300, dont un passage est inséré dans le ms. français 20691 d’après le registre Rubens de la Chambre des comptes.

(80) Trésor des Chartes, reg. XXXVI, n° 10.

(81) « Financie facte per dominum G... Flote, senescallum Petragoricensem et Caturcensem, ... ratione exercitus Flandrie, tunc in dictis senescallis ». Inventaire de R. Mignon, art. 1461.

(82) Archives historiques du département de la Gironde, t. XXXI, p. 463.

(83) « Giraudus Flote, quondam senescallus Petragoricensis ». Olim, t. II, p. 551.

(84) Recueil des travaux de la Société d’Agen, 2e série, t. XIII, p. 301 et 302, d’après l’Hist. de Querci, de Lacoste. Je n’ai pas cru pouvoir adopter le classement proposé par M. Momméja pour les actes des sénéchaux ayant porté le nom de Jean d’Arrablai. Suivant cet auteur, la sénéchaussée du Querci aurait été administrée:  1° par Jean d’Arrablai, dit le vieux, de 1290 à 1293 ; 2° par Jean II d’Arrablai le jeune, de 1301 à  1318.

(85) Olim, t. II, p. 464.

(86) « Compotus operis turris de novo constructe in capite pontis Avignionis, redditus curie die dominica ante festum beati Clementis 1303 per dominum J. de Arrableyo, senescallum Petragoricensem. » Invent. de R. Mignon, art. 2615.

(87) Ms. latin 2022 des Nouv. acq. pièces 42 et 43.

(88) Note de l’abbé Lespine, Collection de Périgord, vol ? 68, p. 236.

(89) « De expensis per eum factis apud Regulam et alibi in Vasconia pro revelatione Burdegalensi ». Invent. de Rob. Mignon, art. 2433. Il est probable qu’au lieu de « revelatione », il faudrait lire « relevatione ».

(90) Cabinet des titres, Pièces originales, dossier Arablay. Cf. un acte du 29 mai 1309, dans lequel est citée une lettre de « Jehan de Reblay, seneschal de Pierregort ». relative au service du vicomte de Fronsac dans la guerre de Gascogne. Ibid., dossier Fronsac.

(91) Trésor des Chartes, reg. XLV, n° 86.

(92) Ms. français 20685, p. 153 et 154.

(93) Recueil de titres de Périgueux, 1775, p. 122 et 123.

(94) Trésor des chartes, reg. XLIV, n° 21.

(95) Ibid. n° 72.

(96) Ibid, n° 71. Voir aussi Vaissète, t. X, pr., col. 467 et 469.

(97) Recueil de titre de Périgueux, 1775, p. 154 et 155.

(98) Ms. latin 1662 des Nouv. acq., fol. 20.

(99) Trésor des Chartes, reg. XLVI, n° 88.

(100) Ibid. n° 70.

(101) Actes du Parlement, t. II, p. 108, n° 4128.

(102) Ibid., p. 109, n° 4136.

(103) Trésor des Chartes, reg. L, n° 5.

(104) Trésor des Chartes, reg. L, n° 6.

(105) Ibid., n° 4.

(106) Ibid., reg. LX, n° 102.

(107) Ibid., reg. LIII, n° 46, et reg. LIV, n° 100.

(108) Ibid., reg. LIII, n° 47.

(109) P. Anselme, Histoire généalogique de la maison de France, t. VI, p. 307.

(110) Ibid.

(111) Vaissète, t. X, pr. col. 568.

(112) Trésor des Chartes, reg. LV, n° 13.

(113) Actes du Parlement, t. II, p. 315, n° 6053.

(114) « Johannes d’Arrabloy, miles, senior, pro expensis suis veniendo Parisius, ad mandatum regis, pro expeditione quorumdam negociorum Arragonie et Majoricarum (sic) tangencium, et redeundo, 16 l. » Journal du trésor de Charles IV, p. 152, au 7 août 1322.

(115) P. Anselme, t. VI, p. 307.

(116) Lacoste, Hist. de Querci, t. III, p. 34.

(117) P. Anselme, t. VI, p. 307.

(118) J’ai cru devoir attribuer à un seul Jean d’Arrablai les actes qui, suivant le P. Anselme, auraient été accomplis par deux homonymes appelés Jean d’Arrablai 1er et Jean d’Arrablai II.

(119) Jean d’Arrablai était bien connu de Clément V: il avait été chargé d’accompagner le pape dans le voyage que celui-ci fit en 1307 pour se rendre à Bordeaux. P. Anselme, t. VI, p. 307.

(120) « Petrus de Arreblayo, legum doctor, archidiaconus Borbonensis in ecclesia Bituricensi ». Reg. Clementis V, ann. VI. p. 28, n° 6481. ― « Magister Petrus de Arreblayo, natus ... Johannis de Arreblayo, senescalli Petragoricensis et Caturcensis ... ». Ibid. ann. IX, p. 27, n° 10111 et 10112.

(121) P. Anselme, t. VI, p. 306. ― Ce fut le 17 ou le 18 décembre 1316 que Pierre d’Arrablai fut promu au cardinalat par Jean XXII. Coulon, Lettres de Jean XXII, t. I, col. 90, n° 112.

(122) P. 305 et 306.

(123) L’insertion des noms de P. de Monci et de Bernard de Blanchefort sur la liste des sénéchaux du Périgord est venue de deux passages des Olim (t. III, P. 271 et 1172) sur le sens desquels on s’est mépris.

(124) Ms. latin 1662 des Nouv. acq., fol. 27.

(125) Trésor des Chartes, reg. LII, n° 151.

(126) Lacoste, Hist. de Querci, t. II, p. 307.

(127) Recueil de titres de Périgueux, 1775, p. 169. Voir aussi le Te igitur de Cahors, p. 280.

(128) Actes du Parlement, t. II, p. 178, n° 4801, d’après le premier registre du Criminel.

(129) « Johannes de Arreblayo junior, senescallus Petragoricensis et Caturcensis ...; coram domino genitore et predecessore nostro. » Magen et Tholin, Archives munic. d’Agen, p. 267. Conf. le P. Anselme, t. VI, p. 307, qui appelle Jean III le second sénéchal.

(130) Inventaire de Robert Mignon, art. 2570.

(131) Archives histor. de la Gironde, t. III, p. 48.

(132) Trésor des Chartes, reg. LIII, n° 50, 57-59 et 61-63. A ces assises furent adjugés différents biens qui étaient échus au roi dans la ville de Cahors.

(133) Ibid., n° 54 et 51.

(134) « Pro gentibus armorum per eum ductis apud Lugdunum, de mandato comitis Pictavensis, pro creatione summi pontificis, anno 1316 ». Invent. de Rob. Mignon, art. 1618.

(135) « Johannes de Arreblayo, junior, miles excellentissimi principis domini Philippi, regis Francorum filii, regentis regna Francie et Navarre, ejusque senescallus Petragoricensis et Caturcensis » ; Trésor des Chartes, reg. LIV, n° 67.

(136) Recueil de titres de Périgueux, 1775, p. 231 et 232. Le texte imprimé porte Petrus de Arrebleyo au lieu de Johannes de Arrebleyo. La date doit aussi renfermer une erreur. Elle est ainsi énoncée: « die martis in festo kathedre sancti Petri, anno Domini 1317 ».

C’est en 1317 que la fête de la chaire de saint Pierre tomba un mardi; suivant le style du temps, le millésime inscrit au bas de l’acte aurait dû être 1316.

(137) Trésor des Chartes, reg. LVI, n° 378.

(138) Bibl. nat., Chartes royales, à la date du 26 décembre 1318.

(139) Collection Doat, vol. 137, fol. 287 et 288.

(140) Journal du trésor de Charles le Bel, p. 2.

(141) Je n’ai pas tenu compte du nom d’Adhémar d’Archiac, qu’on a voulu mettre sur la liste des sénéchaux du Périgord à la date de 1316. Voir Ph. de Bosredon, p. 339 et 340.

(142) Collection de Périgord, vol. 68, p. 238.

(143) Momméja, p. 307.

(144) L. Guérard, Documents pontificaux sur la Gascogne, Pontificat de Jean XXII, t. II, p. 6 et 7. ― Le pape Jean XXII a ainsi déterminé les circonstances dans lesquelles le duel judiciaire pouvait être autorisé: «  Volens ad duelli certamen prudenter alium provocare, inter alia, precipue consideranter debet attendere quod causa pro que vult provocationem hujusmodi facere sit ad spectaculum hujusmodi reputandum sufficiens, et ab ei suffragetur veritas, sufficienterque nequeat alias comprobari ; et de hus (hec ?) concurrentibus omnibus supradictis, nisi ex victoria talis certaminis utilitas evidens et notabilis provocanti vel reipublice speraretur probabiliter proventura, esset ab ea totius abstinere quam ad eam faciliter prosilite ». Lettre du 18 janvier 1323 (n. st ;), ibid., p. 69.

Le même pape, dans une lettre du 20 novembre 1325, rappelle à Charles VI les efforts que les rois de France, notamment saint Louis, avaient faits pour abolir l’usage du duel dans leurs états: « Catholici principes predecessores tui, specialiter sancte memorie sanctus Ludovicus, proavus tuus, duella vitare inter subditos et pacis procurare commoda studuerunt ... » Ibid., p. 164.

(145) Collection de Périgord, vol. 68, p. 238.

(146) Momméja, p. 307, Conf. ms. français 20691, p. 549.

(147) Recueil de titres de Périgueux, 1775, p. 192.

(148) Ibid., p. 195, 201 et 207.

(149) Moulenq, Documents hist. sur le Tarn-et-Garonne, t. III, p. 398.

(150) Lacoste, Hist. de Querci, t. III, p. 37. Dans cet ouvrage (p. 37 et 39) le sénéchal est appelé Jourdain de Lombez.

(151) Ibid. p. 39. Conf. l’Inventaire de Robert Mignon, art. 1779.

(152) Lacoste, Hist. de Querci, t. III, p. 37, note.

(153) Extrait dans le ms. franç. 20691, p. 838.

(154) Ms. français 10430, p 133.

(155) « Jordanes de Luberto, miles domini nostri Francie regis, ejusdem senescallus Petragoricensis et Caturcensis ... assistente nobiscum domino Bernardo Gervasii, domini regis curie judice majore senescallie predicte »., Bulletin de la Société archéol. de la Corrèze à Brive, t. XIII, p. 257.

(156) Ibid., t. XII, p. 253.

(157) Ph. de Bosredon, p. 341. ― Momméja, p. 310. ― La liste de M. de Bosredon porte « Jean de Vannes ».

(158) Ms. français 20691, p. 837.

(159) Art. 1779 et 2719.

 

 

 

 

Preuves.

 

 

115. Déclaration des gens d’Eglise du diocèse de Périgueux au sujet du droit que le roi avait de lever le commun pour l’entretien de la paix. Cette déclaration fut écrite à la requête du sénéchal Géraud de Malemort.

 

Registre F de Philippe Auguste, fol. 166. ― Martene, Amplissima collectio, t. I, col. 1280.

 

18 janvier 1244 (n. st.)

 

Excellentissimo domino suo Ludovico, Dei gratia Francorum regi, P., eadem gratia [episcopus], Iterius decanus, Aien Samacie (1), B. de Biran, R. de Turribus, G. de Salis, et P. de Longo Vado archidiaconi, Helias cantor, et P. magister scolarum, officialis, magister Gerardus cantor, et Sancti Stephani et Beati Frontonis Petragoricensis capellani, salutem in eo per quem reges regnant. Cum nobilis Geraldus de Mala Morte, nostre dyocesis senescallus, ex parte vestra, nos diligenter requisierit, sub virturte prestiti a nobis juramenti, super pace observanda firmiter nos adjurans, ut de juribus vestris, et specialiter de communi in dyocesi nostra levando, de quo regia majestas per suas nos requisivit litteras et rogavit, vos per nostras testimoniales certos efficere curaremus, nos, ecclesiarum nostrarum senioribus et multis aliis fide dignis ad hos specialiter convocatis, qui super hoc plenam habere noticiam dinoscuntur, inquisita et comperta plenius veritate, serenitati vestre presentium testimonio litterarum in verbo veritatis duximus intimandum quod, ab antiquitate, pro conservanda pace in dyocesi Petragoricensi, commune debetur, et quod a regibus Henrico, Ricardo, Johanne et multis aliis, et novissime ab inclite recordationis domine Ludovico, patre vestro, per comitem Marchiae, tunc senescallum suum in dyocesi nostra post captionem Rupelle, per duos annos continuos fuit commune levatum in dyocesi supra dicta. Unde, cum vos sitis in possessione pacifica levandi commune hujusmodi, vestra provideat excellentia quod honori regio et utilitati et paci terre videbitur expedire. Datum XV kalendas februarii, anno Domini M° CC° XLIII°.

 

(1) Dans un acte du 6 décembre 1245, plus loin n° 119, figure « Ay. Samathie cellerarius ».

 

 

119. Désignation du bailli de Bourges et du sénéchal du Périgord pour régler, à titre d’arbitres, les différends du comte du Périgord et de l’église de Saint-Front de Périgueux.

 

Original, Bibl. nat., Collection de Périgord, vol. 79, fol. 147.

 

6 décembre 1245.

 

Helias, comes Petragoricensis, universis presentes litteras inspecturis, in Domino salutem. Noverint universi quod, cum Philippus de Grandi Campo, Bituricensis ballivus, et Geraldus de Mala Morte, senescallus Petragoricensis, de speciali mandato domini regis Francie, ad partes istas venissent pro quibusdam questionibus et guerris que erant in Petragoricensi diocesi sopiendis, et specialiter pro discordia que inter nos et venerabilis viros ... abbatem et capitulum Sancti Frontonis Petragoricensis vertebatur, tandem tam nos quam iidem abbas et capitulum compromisimus in dictos nobiles viros super omnibus questionibus que moventur vel moveri possunt inter nos, ex una parte, et disctos abbatem et capitulum pro ecclesia Sancti Frontonis, ex altera super procurationibus, questis, taliis, bladagiis, hospitiis, angariis, perangariis sive manoperis, exercitu, exactionibus, redditibus et legatis, justiciis et consuetudinibus, juribus, violentiis et rapinis et dampnis, et omnibus controversiis et petitionibus quas habebamus vel habere poteramus contra abbatem et capitulum antedictos super premissis vel aliis, vel contra homines ipsorum vel terram suam, vel ipsi abbas et capitulum contra nos, corporali prestito juramento quod quicquid inde dicerent, arbitrando, judicando seu etiam disponendo, vel alio quocunque modo, reciperemus et omni tempore pro nobis et nostris succesoribus servaremus, et quod nunquam aliquo tempore contra veniremus, vel aliquem de nostris contra venire permitteremus. Nos vero prestitimus juramentum predictum per nos ipsos et per Geraldum de Malaiolas et Heliam de Minzac, milites nostros, et Basculum, servientem nostrum. Dicti vero abbas et capitulum juramentum hujusmodi prestiterunt per magistrum G. cantorem, Ay. Samathie cellerarium et P. de Condeone, canonicum Sancti Frontonis Petragoricensis. In cujus rei testimonium, nos concessimus presentes litteras sigillo nostro munitas, quibus predicti abbas et capitulum sigilla sua fecerunt apponi. Actum et datum in capitulo Fratrum Minorum Petragoricensium, in die sancti Nicholai, anno gratie M° CC° quadragesimo quinto.

 

 

 

123. Promesse faite aux bourgeois du Puy-Saint-Front par Pons de La Ville, sénéchal du Périgord, de leur faire rembourser, sur le produit du commun, les dépenses qu’ils auraient faites pour l’aider à mettre à la raison les perturbateurs de la paix.

 

Recueil de titres et autres pièces justificatives employés dans le Mémoire sur la constitution politique de la ville et cité de Périgueux (Paris, 1775, in-4°), p. 48 et 49.

 

18 août 1246.

 

Universis ad quos littere iste pervenerint, Poncius de Villa, senescallus domini regis Francie in Petragoricensi diocesi, salutem. Noverint universi quod, cum dominus rex commisiss et michi senescalliam Petragoricensis diocesis regendam et tenendam, et propter hoc venissem in villam Podii Sancti Frontonis Petragoricensis, requisivi majorem et consules ejusdem ville ut propter illam dissentionem et guerram que erat inter illos, ex una parte, et comitem, capitulum et cives Petragoricenses, ex altera, pacificandam vel terminandam ad arbitrium et desiderium domini regis, et etiam pro pace servanda, traderent michi competentia ostagia, et ipsos comitem et cives requisivi super eisdem, videlicet super ostagiia vel fortaliciis suis michi tradendis pro pace missis observandis (1); et etiam venerabilem patrem, P., episcopum Petragoricensem, requisivi de fortaliciis suis michi tradendis, ad opus pacis sue diocesis observande; ad quod de plano prosequendum dicti major et consules, secundum quod ab illis requisivi, se michi obtulerunt, aliique predicti remanserunt penitus inobedientes et rebelles mandatis meis supradictis, contra inhibitionem meam, dictis majori et consulibus et universitati dicte ville Podii Sancti Frontonis guerram moventes et eos nequiter invadentes; et etiam me invaserunt, qui exieram loqui cum domino episcopo, cairellos contra me emittendo, et pro suis viribus, si possent, attemptantes me capere, sed fugiendo evasi ab eisdem. Et eodem modo insurrexerunt contra Aymericum Viliam, balisterium domini regis, et contra Reginaldum, clericum domini Gervasii de Scranis, socios meos. Et volens contra guerratores ipsos compellere ad faciendam domini regis voluntatem super hoc, cum de communi vel aliis proventibus senescallie michi commisse nondum aliquid percepissem ad hoc necessarias michi mutuarent, conducendo milites et alios armatos quibus ipsis guerreatoribus tam ego quam dicti major et consules resistere valerem, respondentibus ipsis majore et consulibus quod michi in omnibus obedirent, unde ego eisdem majori et consulibus promisi quod de predicto communi, cum levabitur, ipse expense quas ego vel dicti major et consules fecerimus in guerreando cum gentibus de extra villam advocatis, eisdem persolvantur, si placuerit, quod ab isto promisso ego liber essem, nec dictum commune ex hoc in aliquo teneretur. Actum die sabbati post festum Assumptionis beate Marie, anno Domini millesimo ducentesimo quadragesimo sexto.

 

(1) Je crois qu’il devrait y avoir ici : « pro pace observanda ».

 

 

124. Rapport de Pons de La Ville, sénéchal du Périgord, sur les excès commis par le comte du Périgord et les citoyens de Périgueux à l’encontre des bourgeois du Puy-Saint-Front.

 

Copie de la main de l’abbé Lespine, qui a mis en marge de sa copie : « Archives de la maison de Talleyrand ». L’original était à l’hôtel de ville de Périgueux. Bibl. nat., Collection de Périgord, vol. 182, fol. 185. ― C’est, je crois, sans raison que l’authenticité de ce rapport a été révoquée en doute. Voir plus haut, p. 211.

 

Septembre 1246.

 

Universis ad quos littere iste pervenerint, Poncius de Villa, serviens domini regis Francie, salutem. Tenore presencium vobis insinuo quod, cum ego venissem in villam Podii Sancti Frontonis Petragoricensis, ratione bailie Petragoricensis diocesis a domino illustri regi Francie michi comisse, die jovis ante festum beate Marie Magdalene (1), ego conveni majorem et burgenses dicte ville Podii Sancti Frontonis, ut michi, nomine domini regis, traderent ostagia, pro sequendo et recipiendo jure coram domino rege super actionibus et querelis quas dicti major et universitas prefate ville habebant contra comitem et cives Petragoricenses, et idem comes et cives contra dictos majorem et universitatem. Dicti vero major et burgenses prefate ville responderunt quod ipsi parati erant tradere michi ostagia centum burgenses de melioribus dicte ville, pro eisdem ducendis nomine domini regis ubicumque vellem, pro premissis prosequendis et pro voluntate ipsius domini regis facienda. Et audita presentatione dictorum majoris et burgensium, ipsa die habui colloquium cum episcopo et comite Petragoricensi, inter dictam villam et civitatem, in campis, et requisivi comitem ut prestaret michi securitatem de treugis servandis dictis majori et universitati predicte ville et eorum valitoribus usque ad octabas Omnium Sanctorum futuras, et quod tunc comparerent coram domino rege idem comes et cives pro jure sequendo et recipiendo super actionibus et querelis quas se dicunt habere contra illos dicti major et universitas ville predicte, et predicti comes et cives contra illos, et quod michi traderent ostagia et fortalitias pro omnibus hiss tenendis et prosequendis ad voluntatem domini regis, dictis treugis interim habentibus robur firmitatis. Et tunc michi comes respondit quod non teneret diem nec veniret coram rege, nec traderet michi ostagia vel fortalitias; et etiam dixit quod in diocesi Petragoricensi dominus rex vel domina regina mater sua aliquid non habebant, et quod si de bailia Petragoricensi me intromitterem, minatus fuit michi mortem; et incontinenti idem comes fecit exire de domo sua milites et servientes armatos, qui me et socios meos inermes fugaverunt usque ad barras et lissas dicte ville, mortem michi et sociis vocibus clamatoriis comminando. Deinde requisivi episcopum Petragoricensem, ex parte domini regis et sub debito fidelitatis qua ei tenetur, ut turres suas michi traderet ad reprimendam malitiam et superbiam illorum qui domino regi nolunt obedire, et ad tenendam pacem in episcopatu suo et ad jura domini regis repetenda. Qui respondit quod turres suas michi non redderet, et illas turres quas habet in civitate tradidit comiti et civibus Petragoricensibus, et prius dixerat quod de domino rege nichil tenebat. Qua responsione audita, affectuosissime rogavi dictum episcopum, et ex parte domini regis illum requisivi, ut ipse diligenter provideret ne de dictis turribus aliquod dampnum esset michi illatum vel sociis meis, vel gentibus dicte ville. Ad quod ipse respondit quod super hoc ipse se non intromitteret. Et statim, cum ego me ex una turrium predictarum, et tunc cum uno cairello equus meus vulneratus est, et contra dictos burgenses plures cairellos emiserunt, cum quibus quidam ex illis vulnerati fuerunt.

Audivi postmodum quod dictus comes rogabat et requirebat Heliam Rudelli et plures alios de terra regis Anglie, et vicecomitem Lemovicensem. Et litteratorie, ex parte domini regis, dicto vicecomiti inhibui ne dictis burgensibus aliquod dampnum inferret, vel ab aliquo terre sue inferri permitteret, cum ipsi, sicut dictum est, se obtulissent et offerrent ad parendum juri coram domino rege. Eandem inhibitionem feci illis qui sunt de terra regis Anglie. Sed, spreta inhibitione mea, immo domini regis, vicecomes Lemovicensis, Helias Rudelli et ejus filii, vicecomites de Fronciaco et de Benaugis, Petrus de Burdigala, Galhardus filius Rostandi de Solario, cives Burdigalenses, Amalvinus de Vares, Berardus de Montlaidier, frater Helie Rudelli, R. de Monte Alto, Boso de Granhol, Eblo de Bordelha, P. Aitz et ejus filii, Litgerius de Alba Terra, milites de Montagrier, et plures alii, cum toto posse suo, tam equitum quam peditum, in festo sancti Petri ad vincula (2), pro ipsa villa obsidenda venerunt, tenentes dictam villam quasi obsessum, et molendina et grangias ejusdem ville combuserunt et destruxerunt, et hortos et vineas laceraverunt. Item sciendum quod Petrus de Risona, presbyter, quem comes Petragoricensis ad curiam domini regis miserat, rediit ab ipsa curia die sabbati ante festum beati Laurentii (3), et eidem comiti presentavit litteras domini regis, quibus ipse dominus rex dedit in mandatis dicto comiti ne personis vel rebus burgensium ville predicte Podii Sancti Frontonis Petragoricensis usque ad adventum domini P. de Fay, milites, quem dominus rex mittebat ad partes Petragoricenses, dampnum inferret. Et eadem die homines civitatis Petragoricensis mandatum simile receperunt.

Die vero dominica sequenti (4), dicti comes et cives cum gentibus regis Anglie, videlicet vicecomitibus de Fronsiaco et de Benaugis, P. de Burdigala, filio Rostandi de Solario, Amalvino de Vares, Oliverio de Chalesio, Ar. de Bovevilla, Berardo de Monlaidier et pluribus aliis qui sunt ex parte regis Anglie, versus duas portas dicte ville assaliverunt, et plures hortos et vineas dictorum burgensium destruxerunt, et grangias combusserunt, et ecclesiam de Bolasac, que non distat a dicta villa per leucam, invaserunt, et portas ipsius ecclesie fregerunt, et res que erant in ipsa ecclesia, videlicet oleum [et] ceram que erant in servitio altaris et libros et bladum secum asportaverunt, burgum ipsius ecclesie et domos ipsius parochie combusserunt, que parochia pertinet ad dominium ecclesie Sancti Frontonis et ad quosdam burgenses dicte ville; ipsa die dominica, aliis pluribus gentibus plurima dampna inferentes.

Die lune sequenti (5), ceperunt dicti cives quemdam burgensem dicte ville vocatum P. Agaruce, quem invenerunt extra villam sine armis euntem cum personis religiosis, ipsoque die lune dictus comes fecit ipsum suspendi in quadam arbore ante dictam villam.

Sequenti die martis (6) fecerunt predicti comes et alii magnos insultus contra dictam villam, taillando vineas ipsius ville, et alia gravia dampna inferendo. Et ipsa die ceperunt quemdam balistarium vocatum Ademarum, qui erat in servitio dicte ville. Et sequenti die mercurii (7) fecit ei abscidi dictus comes manum dextram et erui oculos.

Et in festo sancti Laurentii, videlicet die veneris sequente (8), quidam miles, socius comitis, vocatus Helias Folcaudi, abscidit labium cuidam mulieri dicte ville, et ipse (9) ad redemptionem pecunie coegit alios per corporis curciatus. Preterea filium nobilis viri Amalvini de Pestilhac, defensorem dicte ville, cum esset egressus extra portam sine armis, vulnera verunt cum quodam cairello, cujus occasione vulneris defunctus fuit.

Et omnia ista, sicut superius sunt expressa, fecerunt dicti comes et cives contra inhibitionem domini regis contentam in litteris quas asportaverat eisdem nuncius comitis supradictus, et etiam contra inhibitionem meam, quam eisdem feceram per Fratres Predicatores, ratione mandati specialis super hoc ex parte domini regis a me suscepti.

Die vero martis (10) ante festum sancti Bartholomei apostoli, cum predicti burgenses et gentes ipsius ville exiissent extra villam, contra de dicta securitate, pro bladis, lignis, racemis et victualibus quibus indigebant asportandis, dicti comes et cives, audito et cognito illorum egressu, cum eorum complicibus, videlicet Bosone de Granhols, H. de Petragoricis, qui habent in uxores neptes G. de Malamort, et Ar. de Bove villa, nepote Helie Rudelli, P. Aitz, Amalvino de Vares et quibusdam aliis qui sunt ex parte regis Anglie, insiluerunt (11) contra dictes majorem et burgenses, procurante hoc et faciente Guidone d’Estissac, qui eosdem majorem et burgenses prodidit, et fugiit inde, primus irruens cum sociis suis sicut hostis super prefatos homines dicte ville, et exposuit ipsos homines et gentes dicte ville in manus et potentiam comitis et civium et hostium predictorum, qui de ipsis burgensibus CC homines et etiam XX mulieres, de quibus quedam illarum erant pregnantes, morte turpissima et inaudita occiderunt, et CCC et amplius secum captos duxerunt. Et dictus Guido juraverat super sacrosancta evangelia se juvaturum dictos burgenses et villam contra dictos hostes, et per annum et amplius usque ad diem martis in expensis dicte ville fuerat, et dicta die martis exierat cum armis de dicta villa cum eisdem burgensibus et gentibus eorum.

Preterea, cum dominus P. de Fay, miles, quem ad partes Petragoricenses dominus rex dirigebat, misisset Hugonem Massua, servientem domini regis, die dominica post festum beati Bartholomei apostoli (12), de nocte, cum litteris domini regis patentibus, ad comitem et cives Petragoricenses, et etiam cum litteris ejusdem militis, per quas inhibebat eis ne dictis burgensibus vel gentibus dicte ville inferrent aliquod dampnum vel maleficium, dictus serviens, die lune sequenti (13), summo mane venit ad comitem et ejus mandatum et cives supradictos, ostendens eis litteras predictas, continentes predictum mandatum, idemque mandatum ex parte domini regis et ipsius militis denuntiavit eis viva voce. Qui, spreto illo mandato, malum malo cumulantes, per totam illam diem, vineas dicte ville extirparunt et racemos ipsarum vinearum dicti cives cum pluribus aliis in civitatem portaverunt; et socii dicti comitis ipsa die duos homines occiderunt, et unum ceperunt, et grangias et boarias ipsorum burgensium, et etiam domum leprosorum que dicitur de Salvanio combusserunt, alia in captione animalium et rebus aliis dampna non modica dictis burgensibus inferentes.

Item post treugas firmatas per dominum P. de Fay, quidam agriculro ville predicte Podii Sancti Frontonis interfectus fuit prope istam villam, clam ab inimicis ipsius ville, diversis plagis impositis, et guture atrociter amputato. Item filium cujusdam burgensis quidam qui exivit de dicta civitate clam interfecit ante lissas ipsius ville, et statim rediit in civitatem.

Nos vero capitulum Sancti Frontonis Petragoricensis presentibus litteris sigillum nostrum duximus apponendum, ad instantiam Poncii supradicti.

Datum mense septembris, anno Domini M. CC. XLVI°.

 

 

 

(1) 19 juillet 1246.

(2) 1er août 1246.

(3) 4 août 1246.

(4) 5 août.

(5) 6 août.

(6) 7 août.

(7) 8 août.

(8) 10 août.

(9) Ipsam Lespine.

(10) 21 août.

(11) Insilientes dans le ms.

(12) 26 août.

(13) 27 août.

 

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