DÉPUTATION
DES VILLES DU PÉRIGORD
POUR LE PROCES DES TEMPLIERS.
[Bulletin SHAP, Tome 19 (1892) pp. 475-483, Source BnF / Gallica]
Le 13 octobre 1307, Jacques de Molay et soixante chevaliers
du Temple, venus à Paris sur l'injonction du pape Clément V, pour répondre aux
accusations graves portées contre leur ordre, étaient appréhendés au corps et
jetés en prison ; et, comme l'affaire avait été préparée de longue main, leurs
coreligionnaires étaient, le même jour et par toute la France, arrêtés par les
agents du roi.
En même temps, on
lisait au peuple une proclamation pour justifier cette mesure. Le pape, y
était-il dit, a été consulté ; le roi a délibéré avec ses prélats et avec ses barons
; il cède maintenant aux supplications de l'inquisiteur de l'hérésie, Frère
Guillaume de Paris qui, spontanément, à invoqué le secours du bras séculier. On
sait les phases de ce lamentable procès. D'un caractère faible et irrésolu, le
pape accéda tout d'abord aux volontés de Philippe le Bel et loua même, dans une
bulle adressée à tous les rois de l'Europe (novembre 1307), son zèle à défendre
les intérêts de l'Eglise. Plus tard, épouvanté des rigueurs commises par les
tribunaux de l'inquisition, il condamna les inquisiteurs et les prélats qui les
avaient assistés, et évoqua devant lui toute la cause. C'était au commencement
de l'année 1308.
Sans perdre un moment,
Philippe le Bel en appela au peuple et convoqua les Etats du royaume qui, dans
le même mois (mai 1308), s'assemblèrent à Tours[1],
puis à Poitiers.
Un document que nous
avons retrouvé dans les archives municipales de Périgueux et que nous publions
plus loin, signale la présence de plusieurs députés du Périgord à ces Etats
généraux, qui eurent pour effet d'effrayer le pusillanime Clément V. Dans
l'entrevue de Poitiers, il fut décidé que les Templiers placés jusque là sous
la main du roi de France seraient remis au pape, lequel en restituerait,
aussitôt la garde aux officiers royaux. Quant aux crimes d'hérésie, on en
distingua deux sortes : ceux de l'ordre lui-même et ceux particuliers à chacun
de ses membres. Un concile général ayant seul autorité pour se prononcer sur le
sort de l'ordre, le pape convoqua ce concile dans la ville de Vienne pour le
mois d'octobre 1310[2].
Le procès contre les
personnes devait être repris dans l'intervalle et le pape en chargea les
évêques et les inquisiteurs[3],
se réservant à lui-même le jugement du grand maître et des hauts dignitaires.
Après de longs retards
occasionnés surtout par les hésitations de Clément V, le concile de Vienne
s'était enfin ouvert le 12 octobre 1311, mais ne répondit pas tout d'abord aux
desseins de Philippe le Bel et de l'instigateur de toutes ses intrigues,
Guillaume de Nogaret. La majorité des pères se montrait en effet ouvertement
opposée à la condamnation des Templiers, en faveur desquels un revirement
s'était fait d'ailleurs depuis plusieurs mois dans l'opinion publique. Un incident
vint accroître les difficultés. Sept chevaliers s'étaient inopinément présentés
dans Vienne demandant à être entendus pour la défense de l'ordre. Le pape
s'empressa de les faire mettre en prison, sous bonne garde; mais inquiet et ne
sachant à quel parti se résoudre, il se hâta d'aviser Philippe le Bel. Celui-ci
jugea le moment opportun pour intervenir, et usant du moyen qui lui avait si
bien réussi à Tours et à Poitiers, il convoqua immédiatement ses Etats
généraux.
La lettre originale de
convocation adressée en cette circonstance par le roi aux consuls de Périgueux
existe encore aux archives de la ville, où nous avons eu la bonne fortune de la
découvrir. C'est une pièce en parchemin, de 0m 252 de largeur sur 0m
180 de haut, et que, dans notre Inventaire, nous avons cotée AA.19[4].
Dans une étude publiée
en 1860, sur les premiers Etats généraux[5],
M. Boutaric a donné quelques extraits d'un document analogue conservé aux
Archives nationales[6].
Les textes que nous avons pu comparer offrent cependant quelques variantes, et
le préambule même de la lettre partiellement reproduite par M. Boutaric
démontre que celle-ci était plutôt un mandement envoyé aux baillis pour être
communiqué ensuite aux maires et échevins de leurs circonscriptions.
La lettre des consuls
de Périgueux leur est, au contraire, adressée directement par Philippe le Bel.
Dans un réquisitoire sentencieux où perce la griffe de Nogaret, le roi énumère,
comme à plaisir, les griefs imputés aux Templiers et à leur ordre, si ordo dici possit, cum ordo revera non
sit, sed secta dampnabilis et hereticorum collegium. La cause était jugée
par avance. Lorsque le roi s'était prononcé avec autant de fermeté, comment un
simple particulier aurait-il osé se permettre devant lui la moindre
protestation. Comme l'a judicieusement observé M. Boutaric, l'initiation des
Etats généraux au gouvernement sous Philippe le Bel n'était qu'illusoire, et
s'ils furent convoqués, ce fut uniquement pour donner à la royauté un appui
moral.
Cet
appui cependant n'en était pas moins réel; de plus, en homme avisé, Philippe le
Bel avait rassemblé à Lyon une armée qui le suivit à Vienne. Au concile, il
parut avec tout l'éclat de la puissance royale et vint s'asseoir à côté du
pape. Devant une aussi formidable pression, Clément V n'eut-il pas quelque
mérite à refuser au roi toutes les satisfactions qu'il réclamait, et s'il
prononça l'abolition de l'ordre du Temple qui d'ailleurs ne pouvait plus
exister avec honneur, de ne l'avoir fait que par décret provisoire et non par
une sentence définitive.
Avec la lettre de
convocation, objet principal de cette notice, nous publions le préambule d'une
enquête faite à Périgueux, au mois d'avril 1312, pour répartir les frais de
députation des consuls de cette ville aux Etats généraux. Le procès-verbal de
cette enquête formait un rouleau en parchemin dont il ne reste que la première
feuille mesurant 0m645 millimètres de hauteur sur 0m270
millimètres de largeur[7].
Dans
les lettres de commission de Guillaume de Vassinhac, commis par le sénéchal Jean
de Arreblaye pour procéder à cette répartition, est transcrit le mandement de
Philippe le Bel, daté de Lyon, le 10e jour de mars 1311 (v. st.). Les consuls
de Périgueux, se rendant à son appel, pro
negocio fidei christiane, sont venus le trouver à Tours et à Poitiers et
plus récemment à Lyon et à Vienne. Le sénéchal devra leur faire rembourser
leurs dépenses par les villes du diocèse qui n'ont pas suivi leur exemple. Au
jour indiqué, le lundi après l'octave de la Pentecôte (22 mai) 1312,
comparaissent devant Guillaume de Vassinhac les consuls de Sarlat, de Bénévent,
du Fleix, de Lalinde, de Beaumont, de Molières, de Roquepine, de Montpazier, de
Castillonès, de Villefranche, de Bergerac, de Montignac, de Terrasson, de
Tourtoirac, de Brantôme, de Saint Jean-de Côle, de Saint-Astier, de Fouleix? (de Folio), de Mussidan et de Ribérac.
Chacune de ces localités avait envoyé un ou deux délégués dont le procès-verbal
nous a conservé les noms. Sur le requis des consuls de Périgueux, le lieutenant
du sénéchal donne lecture des lettres du roi et invite les comparants à
désigner trois ou quatre d'entre eux pour l'aider dans son travail de
répartition D'une commune voix, les députés des villes lui répondent qu'ils
n'ont pas coutume de contribuer aux dépenses des habitants de Périgueux.
Quelques-uns ajoutent qu'ils sont allés à Tours et à Poitiers, et qu'ils se
seraient rendus de même à Lyon et à Vienne s'ils avaient été convoqués ;
d'autres disent qu'ils ont accompagné le roi dans ces deux dernières villes;
pourquoi ils ne sauraient être astreints à payer. Guillaume de Vassinhac
réplique que son intention n'est aucunement de les contraindre tous à
participer aux frais de voyage des consuls de Périgueux, mais ceux-là seuls
qui, convoqués par le roi, ne se sont pas rendus à son appel. Le reste manque;
mais quoique incomplet, ce document, par sa date, son objet et les noms de
personnes et de lieux qu'il contient, nous a paru digne d'être publié. Il vient
se placer d'ailleurs tout naturellement à la suite des lettres royales du 30
décembre 1311.
Michel HARDY.
30 DECEMBRE 1311. — Lettres du roi Philippe le Bel convoquant les consuls de Périgueux pour le jugement des Templiers.
Philippus Dei gratia Francie rex,
dilectis et fidelibus nostris consulibus Petragoricensibus, salutem et
dilectionem. Scitis qualiter Templariorum perfidia que tantis temporibus
latuerat, Dei ministerio magis quam hominum revelata sit istis temporibus et in
claritatem luce clariorem deducta, tam contra eos quam contra eorum nequam
ordinem , si ordo dici possit, cum ordo revera non sit, sed secla dampnabilis
et hereticorum collegium reprobum manifeste, cujusmodi hereticorum aliorum
secta nullis fuit temporibus sic prava, sic periculosa ut illa ; cum sub colore
religionis Christum et ejus fidem exterius profitentes, interius divinam
majestatem blasfemantes, et Christum negantes, et in ipsum spuentes et
abhominabiles injurias inferentes, uberamatris ecclesie turpiter subaccarunt et
lac( ?) ejus, licet partus ; alienus et falsus, suggerunt, et bona per catholicos
eis in favorem terre sancte collata sumpserunt, et in usum ipsius sancti
negocii ea convertere se fingentes, ad cooperiendum sue heresis ypocrisim, Dei
ecclesiam , nos, progenitoresque nostros specialiter deceperunt. Nunc, juxta
Verbum Domini, revelata est eorum turpitudo et nedum in regno nostro, sed etiam
in aliis clarius, si clarius esse posset, in lucem deducta, cum nisi se
finxissent catholicos, non potuissent tanto tempore latuisse nec alias bona
catholicorum et honorem mundanum quo, Luciferum eorum magistrum sequentes,
gratulabantur pre ceteris mundi superbis, taliter habuisse. Nunc ergo tempus
adest acceptabile quo, in hoc generali concilio, stirps illa dampnabilis
radicitus extirpetur ut, abhominatione illa de ecclesia Dei sublata, negocium
terre sancte, quod alias verisimiliter
prosperari non posset, per nos et alios catholicos, cum Dei et ecclesie
auxilio, viriliter assumi possit et ad laudem Dei, promotionem et stabilitatem
fidei catholice et divine ecclesie, ad finem desideratum deduci. Propter que et
alia negocia statum felicem ecclesie Dei regnique nostri tangencia, dimissis
mundanis negociis, licet instarent et instent ardua, que nostram exigebant
presenciam, ad dictum concilium accedere festinamus. Et quia negocium
catholicis omnibus est commune et specialiter illis de regno Francie quod pro
defensione fidei catholice peculiariter sibi Dominus per sui graciam noscitur
elegisse, sinceritatem vestram hortamur in Domino vobisque sub fide qua nobis
estis astricti, precipimus quatenus, sicut viri fidei catholice sinceritate
probati, octava die post instans festum Purificacionis beate Marie Virginis,
sitis Lugduni vel nuncios sollennes illuc mittatis ubi vel partis proprie nos
esse proponimus ad confortandum Jhesu Christi negocium, ordinandum et disponendum
taliter quod Deo possit, et debeat esse acceptum et honorabile nomen
defensionis fidei et ecclesie Dei nobis et huic regno a Deo donatum
manutenendum ut decet.
Datum Pissyaci, penultima die decembris,
anno Domini millesimo trecentesimo undecimo.
(Archives
de la ville de Périgueux, Série AA, art. 19.)
22 MAI 1312. — Préliminaires d'une enquête pour répartir sur le Périgord les dépenses faites par les consuls de Périgueux à l'occasion du procès des Templiers.
Notum
sit quod, virtute et auctoritate cujusdam commissionis facte michi Guillelmo de
Vassinhaco , commissario infrascripto, per nobilem virum dominum Johannem de
Arreblayo, militem domini nostri regis Francie ejusque senescallum
Petragoricensem et Caturcensem, cujusquidem commissionis tenor sequitur in hunc
modum : Johannes de Arreblayo, miles domini regis nostri Francie ejusque
senescallus Petragoricensis et Caturcensis, discreto vivo magistro Guillelmo de
Vassinhaco, jurisperito, salutem. Patentes litteras regias nos recepisse
noveritis in hec verba : Philippus, Dei gratia Francie rex, senescallo
Petragoricensi aut ejus locumtenenti, salutem. Mandamus vobis quatenus ad
contribuendum expensis illorum quos villa Petragoricensis, pro negocio fidei
christiane, de mandato nostro, dudum Turonis et Pictavis et modo de novo apud
Lugdunum et Viennam miserunt, quas dicti missi, veniendo, morando, redeundo
[fecerunt], non solum illis (sic) de dicta villa, sed omnes illos tam civitatis
quam dyocesis Petragoricensis qui non venerunt vel miserunt, celeriter
compellatis, juxta cujuslibet facultates , attentius provisuri ne contribucio
hujusmodi metas racionis excedat quodque in ea facienda fraus aliqua minime
intercedat. Nolumus autem quod per predicta inter ceteris impositionibus,
talliis vel oneribus consuetis cuiquam aliqua fiat novitas vel prejudicium
generatur. Actum Lugduni, Xa die marcii, anno Domini M° CCC°
undecimo. — Hinc est quod cum nos ad complendum contenta in litteris regiis
suprascriptis intendere nequamus, aliis occupati, committimus et mandamus vobis
quatenus ea loco nostri facialis, compleatis et exsequamini diligenter, juxta
suprascriptarum litterarum regiarum tenorem et earum forma servata, attentius
provisuri de fraude, prout canetur in litteris supradictis ; nos enim damus
presentibus domini regis et nostris subditis in mandatis ut vobis pareant
efficaciter in premissis. Datum Petragoris, die mercurii post festum beati
Marchi evangeliste, anno Domini M° CCC° duodecimo. — Ego dictus commissarius
feci citari consules de Sarlato, de Benaventu, de Flexu, de Lindia, de
Bellomonte, de Moleriis, de Roquapina, de Monte Pazerio, de Castilhones et
Ville-Francha, nec non et duos probos homines ex quolibet locorum
infrascriptorum, videlicet de Brageraco, de Montinhaco, de Terracinio, de
Tusturiaco, de Brantholmio, de Mussidano, de Sancto Johanne de Cola, de
Sancto-Asterio et de Ribayraco, ut, die lune post octabas festi Penthecostes,
comparerent coram me apud Petragoras, super contentis in predictis litteris
regiis facturi quantum esset racionis. Quibus die et loco, comparuerunt coram
me, in domo consulalus ville Petragoricensis, Geraldus Andree, pro loco de
Sarlato ; Helias de Chalminhaco, pro loco de Benaven ; Helias de Barris et
Guillelmus Audoyni, pro loco de Flexu; Petrus Bazes et Petrus de Caturco, pro
loco de Lindia ; Bernardus del Chans et Helias del Molsac, pro loco de
Bellomonte ; Petrus de Merlenxs et Petrus Pomelli, pro loco de Moleriis; Petrus
de Moychaco et Sanxius de Boilhes pro loco de Roquapina ; Geraldus de Berns et
Raymundus Arnaldi, pro loco de Monpazier ; Seguinus Monier, pro loco de
Castilhones ; Raymundus de las Plantadas et Guillelmus de la Caminada, pro loco
de Villa Francha ; Petrus Burban et Petrus Rogerii, pro loco de Brageriaco; G.
Pradell et Raymundus Sarraceni, pro loco de Montinhaco ; Johannes de Puteo, pro
loco de Terracinio ; Petrus Lestrada, pro loco de Tusturiaco ; Petrus Audoyni,
pro loco de Brantholmio ; Petrus Arnaldi et Seguinus Ribayrol, pro loco de
Sancto-Johanne Descola ; Helias Salamonis, pro loco de Sancto Asterio ;
Johannes de Folio et Petrus de Vaxeria, pro loco de Muyssidano; Guillelmus
Filh, pro loco de Ribayraco. Comparuerunt etiam consules dicte ville de
Petragoris, pro se et majore ejusdem ville tunc absente ab eadem villa; et
ibidem ipsi consules exhibuerunt michi litteras regias quarum tenor continetur
in litteris commissionis predicte, et me requisierunt quod ego procederent ad
taxandum quantum quolibet locus dyocesis Petragoricensis deberet solvere pro
expensis de quibus fit mentio in litteris regiis supradictis et, facta
taxacione hujusmodi, quod facerem compelli quemlibet eorumdem locorum ad
solvendum taxacionem que sibi imponeretur, dicentes quod ipsi parati erant
ostendere summas dictarum expensarum et per juramenta sua affirmare quod ipsi
crederent ipsas summas esse veras. Quibus sic requisitis, ego predictus
commissarius, expositis ibidem dictis litteris regiis et tenore commissionis
predicte, cujus commissionis copiam habuerant illi qui ipsam petierant, obtuli
me paratum dare hujusmodi copiam illis qui non habuerant, et requisivi
comparantes predictos quod ipsi traderent michi tres vel quatuor ex se ipsis
qui mecum essent in taxacione predicta et cum quorum consilio ego facerem
taxacionem eandem ; qui responderunt et dixerunt quod ipsi non tenebantur ad
solvendum aliquid de expensis predictis nec contribuere in eisdem, cum alias
non consueverunt, ut dicebant, contribuere in expensis factis per consules
ville Petragoricensis, dicentes aliqui ex eisdem quod ipsi miserant Turonis et
Pictavis et quod non fuerant mandati quod irent apud Lugdunum vel Viennam, nam
libenter ivissent, ut dicebant, si fuissent mandati. Preterea dicebant aliqui
ex eisdem quod domini ipsorum fuerant in Lugdunum et Viennam, tempore quo
dominus rex fuit ibi, quapropter quod contribuere non tenebantur, ut dicebant.
Quibus auditis, ego dictus commissarius dixi eis quod non erat mea intencio
quod illi qui miserant Turonis et Pictavis, contribuerent in expensis factis
pro viatgio eorumdem locorum, item nec illi quorum domini iverant pro dicto
negocio et mandati per dominum regem apud Lugdunum et Viennam, contribuerent in
illis... (cetera desunt.)
(Archives de la ville
de Périgueux, Série CC, art. 8.)
[1] Cinq procurations originales des
députés du Périgord aux Etats de Tours sont conservées aux Archives nationales
(Trésor des Chartes, carton J. 415, n°s 210 à 214) et portent, nomination de
deux fondés de pouvoir pour la ville de Périgueux, un pour Excideuil, un pour
l'abbaye de Tourtoirac, trois pour les consuls et la communauté de Carlux. — Histoire du Périgord, par Léon
Dessalles, t. Il, p. 93. — Au bas des lettres des bourgeois d'Excideuil, en
date du mercredi, fête de saint Philippe et saint Jacques, 1er mai 1308, est
appendu le sceau de la vicomté de Limoges (Archives nationales. — Inventaire
des sceaux, n° 4,972) décrit par M. Ph. de Bosredon dans ses Notes pour servir à la sigillographie du
département de la Haute- Vienne. Voir Bulletin
de la Société archéologique et historique du Limousin, t. XXXIX, 1890, in-8°.,
p. 325.
[2] Voir Le procès des Templiers, d'après des documents nouveaux, par Ch. V
. Langlois, dans la Revue des Deux-Mondes,
t. CIII°, livraison du 13 janvier 1891.
[3]
Les interrogatoires qui eurent lieu alors à Paris ont été publiés par M.
Michelet dans son livre : Procès des
Templiers ; Paris, Imprimerie nationale, 184);-1851, 2 vol. in-4°
(Collection des Documents inédits sur
l'histoire de France). Bon nombre de noms périgourdins sont mentionnés dans cet
ouvrage qui demanderait à être dépouillé au point de vue spécial de l'histoire
de notre province. Nous nous bornerons à signaler la déposition de Frère Hélie Reynaud (Tome 11,
p. 21 et suivantes), aussi le procès-verbal de l'interrogatoire du 2 mai 1310.
Dix-sept Templiers du diocèse de Périgueux ayant été amenés dans la chapelle de
Saint-Eloi, devant les commissaires pontificaux, « singulariter et separatim
requisiti per dictos dominos commissarios si volebant dictum Ordinem (l'ordre
du Temple) defendere, responderunt quod sic, tanquam bonum et legalem, licet
confessi fuerint aliquos errores coram episcopo Petragoricensi, vi tormentorum et famis, ut dixerunt »
(Tome I, p. 230).
[4] La bandelette sur laquelle
devait être plaqué le sceau du roi a été arrachée. Au dos de la pièce on lit :
« Pierregort. — Pour aller contre les hérétis appelles les templiers. »
Au-dessous : « Cinquante-neuf.» — En un autre endroit : « 1311. Lettres
du Roy Filipe contre les tampliers hérétiques. — DDD. — N°298. » — Inventaire sommaire des Archives de la ville
de Périgueux antérieures à 1790; in-4°, pages 4 et 5.
[5] Les premiers Etats généraux,
1302-1314, par M. E. Boutaric. Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, t. XXI,
1860, p. 1-37.
[6] Registre A de la Chambre des
comptes de Paris, folio 93.