Source: Bulletin SHAP, tome II
(1875), pp. 69-93.
LE PÉRIGORD
au musEe des archives nationales.
Parmi ceux qui ont vu notre
dernière Exposition universelle, quelques-uns n'ont point encore oublié le
Musée paléographique qui fut inauguré à cette époque au palais des Archives,
rue de Paradis au Marais, et qui depuis est resté ouvert au public un jour par
semaine. Ce Musée, installé avec un très-grand soin dans les magnifiques
appartements de l'hôtel Soubise[1], présente un intérêt sans pareil
aussi bien à l'érudit qu'au simple curieux. Il comprend environ deux mille
pièces qui, rangées dans l'ordre chronologique, embrassent l'histoire de France
du septième au dix-neuvième siècle. Ce sont les chartes les plus curieuses et
les documents originaux les plus remarquables qu'on a choisis avec intention
pour le public, afin de lui enseigner en quelques leçons les notions
élémentaires de paléographie, de diplomatique et de sigillographie. Toutes ces
pièces, placées dans des vitrines ou accrochées aux murs, suivant que le
comporte leur dimension ou leur importance, sont exposées dans des salles
splendides qu'ornent des peintures de Boucher, de Carie Vanloo, de Restout, de
Trémolière, de Natoire. L'inventaire détaillé en a été publié ; mais il est
imprimé avec un tel luxe qu'il ne peut pas être à la portée de tous[2], et quelque détaillé qu'il soit,
il est, au moins en ce qui concerne le Périgord, encore trop succinct. Aussi
nous sommes-nous proposé depuis longtemps de servir de cicérone à celui de nos
confrères qui voudra visiter le Musée des Archives nationales, en faisant pour
lui un travail particulier ; nous le guiderons, s'il le veut bien, au milieu de
ces respectables monuments chirographiques. Chemin faisant, nous lui
indiquerons les noms, les événements qui intéressent l'histoire de notre
province ou qui s'y rattachent, et nous- essaierons de ne rien laisser dans
l'oubli. Tel est l'objet du travail que nous entreprenons aujourd'hui.
Le premier titre que nous
trouverons sur notre passage, en suivant l'ordre chronologique qui a été adopté
pour le classement, sera, sous le n° 198, le serment de fidélité que prête au
roi Philippe-Auguste, au camp devant Rouen, en mai 1204, la commune de
Périgueux, qui devient ainsi vassale immédiate de la couronne. On sait dans
quelles circonstances fut passé ce contrat d'inféodation : la Guienne
confisquée à Jean-sans-Terre ne s'était jamais qu'en partie soumise au roi de
France, et celui-ci pour la réduire avait été forcé d'y envoyer le maréchal
Jean Clément d'Argentan. C'est après cette expédition que Périgueux fit hommage
dans les termes que nous dirons tout à l'heure ; le comte de Périgord rendit
aussi le sien à son nouveau suzerain dans des termes à peu près identiques;
mais nous ne nous occuperons que du premier qui est seul exposé. Cette petite
charte en parchemin est en cursive gothique et scellée d'un sceau rond en cire
brune, pendant sur double queue de parchemin, qui est le sceau de la Cité de
Périgueux ; elle est écrite en latin. Le texte en a été reproduit in extenso tel que nous le donnons ici dans le
Recueil des titres justificatifs de la ville, page 11 : Excellentissimo domino suo Philippo, Dei gratia Francorum regi, tota,
etc. Notum, etc., quod nos tenemur domino nostro Philippo illustri regi
Francisas et heredibus suis in perpetuum facere fidelitatem contra omnes
homines et fœminas qui possint vivere et mori; tenemur ei et heredibus suis,
tradere totam villam de Petragoris integre, ad magnam vim et ad parvam,
quotiescumque dominus noster Philippus, rex Franciae, et heredes sui inde nos
requisierint. Actum ante Rothomagum, anno Domini millesimo ducentesimo quarto,
mense Maio. La communauté de la ville de
Périgueux t'ait donc savoir à tous qu'elle est tenue de rester fidèle au roi
contre tous hommes ou femmes qui peuvent vivre et mourir, et de lui livrer la
ville à grande et petite force, toutes les fois qu'il l'en aura requise. Le
sceau à l'aigle éployée dans le champ et pour légende : SIGILLVM MAIORIS CONFRATRIE
PETRAGORIGENSIS. La légitime importance de ce document n'a échappé à aucun de
nos écrivains périgourdins[3], et la ville elle-même le rappelle
avec quelque fierté dans les divers Mémoires qu'elle fit rédiger, en 1773 et
1775, pour défendre ses anciens privilèges. En fouillant, il y a quelques
années, les riches archives de l'hôtel de ville de Périgueux, il nous semble
bien, si nos souvenirs sont exacts, que les lettres reversales de
Philippe-Auguste ont passé par nos mains, et c'est même le plus vieux contrat
que nous ayons découvert au dépôt communal.
Nous nous arrêterons ensuite au n°
238 sur l'initiale du nom d'un personnage qui a dû avoir dans son temps une
certaine réputation et qui aujourd'hui nous est entièrement inconnu. Maître G.,
médecin de Périgueux, est mandé le 14 mars 1242 au château de Penne d'Agenois
pour attester, de concert avec trois de ses confrères, maître Loup l'Espagnol, Ispanium, régent en médecine à Toulouse,
maître W. d'Auvergne, compagnon, socium, de l'évêque de Cahors, et maître P.
Martin, médecin, que Raimond VII, comte de Toulouse, qui demande, avant de
mourir, l'absolution de la sentence d'excommunication prononcée contre lui, est
bien véritablement en danger de mort. Ce maître G., appelé assez loin de son
pays et dont le nom devait alors être entouré de quelque éclat, pique notre
curiosité et nous entraînera probablement un jour dans de longues recherches
sur ses traces. Il est, en effet, fort intéressant pour nous d'apprendre, par
l'acte paraphé d'un notaire public de Penne, que dès le milieu du xiiie
siècle la médecine était en honneur dans notre province et qu’elle y était
pratiquée avec distinction. Serait-ce depuis cette époque que le corps médical
de Périgueux jouit d'un renom du reste bien mérité? Nous croirions volontiers
qu'il a constamment cherché à maintenir jusqu'à nous d'aussi nobles traditions
en se livrant à de sérieuses et solides études : il était d'ailleurs assuré,
pendant tout le moyen-âge, du pieux respect des populations, qui, pleines de
foi, n'oubliaient pas les sages préceptes de la Bible : Honora medicum propter necessitatem ; etenim illum creavit Altissimus[4].
Nous continuerons en examinant sous
le n° 274 un registre censier de la seigneurie de Badefol de Gadouin, exposé
surtout à cause de sa reliure qui date de saint Louis. C'est une reliure en
bois recouvert de basane rouge gaufrée : « Le plat est gaufré avec un
encadrement formé de carrés de deux sortes, les uns représentant un cerf, les
autres un griffon. Au milieu se voient six empreintes d'un fer ovale dont trois
représentent saint Paul avec l'inscription : Paulus, et trois saint Pierre avec
l'inscription : Petrus. Saint Pierre, tourné à droite,
porte une clef; saint Paul, tourné à gauche, tient une épée nue[5]. » En tête de ce petit registre en
parchemin, de provenance inconnue, se trouvent deux transcriptions d'actes en langue
romane du Midi des années 1243 et 1253 et un fragment sans date. Ces trois
actes ont été évidemment transcrits sous saint Louis, ainsi que ceux qu'on lit
du folio 8 au folio 13 ; ou y a ajouté différentes mentions de la fin du
treizième et du commencement du quatorzième siècle. Ce livre censier a dû être
dressé sur l’ordre de Gaston de Gontaut, IIe du nom, ou de Pierre de Gontaut Ier
du nom, son frère, seigneur de Badefol, mais plutôt de Gaston, car nous
apprenons par l’inventaire sommaire des Archives des Basses-Pyrénées (série E
122) que celui-ci, vers 1280, prête hommage en qualité de seigneur de Badefol à
Marguerite de Turenne, dame de Bergerac. L'un de nos honorables
vice-présidents, M. le vicomte de Gourgues, indique ce manuscrit parmi les sources
auxquelles il a puisé d'utiles renseignements pour son savant Dictionnaire topographique de la Dordogne.
Sous le n° 369 nous verrons une
quittance datée de Limoges le 17 septembre 1354 et donnée par le chevalier
Ragon de Mauriac, qui faisait partie de la compagnie de gens d'armes de
Regnault de Pons, capitaine pour le roi aux pays de Périgord et de Limousin. Il
reconnaît avoir reçu une somme de 78 livres 15 sols tournois des mains du
trésorier des guerres, en avance sur ses gages et sur ceux de cinq écuyers de
sa compagnie, qui servent et serviront le roi en ces présentes guerres de Limosin et Pierregort. La charte est écrite en bonne
minuscule gothique. Le Regnault de Pons dont il est ici question est le Ve
du nom, vicomte de Turenne et de Carlat, qui périt à la bataille de Poitiers le
19 septembre 1356 avec son père Regnault IV. Celui-ci, dont la sœur, Jeanne de
Pons, avait épousé Archambaud III, comte de Périgord, était seigneur de
Ribérac, d'Epluche, gouverneur de Navarre et devint sire de Pons et de Bergerac,
en 1334, après la mort de Hélie Rudel, sire de Pons, son cousin[6].
Un peu plus loin, nous lirons au n°
466 une lettre de Marie d'Anjou, reine de France, veuve de Charles VII, au
parlement de Paris. Elle écrit de Saint-Jean-d'Angely, le 8 juin 1463, sans
doute pendant un de ses nombreux voyages, aux gens du parlement, pour les prier
d'expédier le plus promptement possible un procès, porté en appel devant la
cour, entre la femme et le beau-frère de Louis d'Aubeterre, son ecuyer
d'écurie, et Guy de Mareuil, leur oncle, appelant. Elle se fonde sur ce que
Louis d'Aubeterre, étant retenu continuellement à son service, ne peut aller par delà pour solliciter son procès. Et en ce faisant, dit la reine, nous ferez très aggréable et singulier plaisir. Cette lettre en original sur papier
et en forme de mandement, est précédée de la formule de par la Royne; elle est revêtue de la signature MARIE et contre-signée RUEULX. Au dos est écrit : Très chers et bien amez les gens tenans [parl]ement de nostre très cher
et tres amé filz à Paris. Et d'une autre main Recepta xxviii junii M° CCCC° LXIII°. Aubeterre et
Mareuil, ce sont bien là des noms périgourdins, mais sur lesquels les
généalogistes sont très-sobres de renseignements. Guy serait-il de la famille
de Geoffroi de Mareuil, qui était sénéchal de Saintonge au commencement du xve
siècle ? ou bien serait-il le père de Guy, baron de Mareuil, seigneur de
Villebois, qui épousa, au mois de juin 1513, Catherine de Clermont, et de Jean
de Mareuil, évêque d'Uzès ? Ce serait alors sa femme qui aurait rendu hommage,
en 1514, au comte de Périgord[7] (1) pour le seigneur de Mareuil?
Il nous serait difficile de répondre à ces diverses questions d'une façon
satisfaisante. Quant à la reine Marie d'Anjou, que son auguste époux délaissait
un peu trop, elle n'est guère connue dans l'histoire que par le grand nombre de
pélerinages qu'elle accomplit ; elle serait venue vénérer le saint suaire de
Cadouin lorsqu'il avait été transféré dans l'église du Taure, à Toulouse[8].
Nous nous rendrons ensuite au n°
526, sous lequel est placée une lettre écrite au parlement de Paris, de Cognac,
le 9 mars 1490, par Charles, comte d'Angoulême, gouverneur de Guyenne. Par
cette lettre, écrite sur une feuille de papier qui était pliée et fermée dans
la forme habituelle, il prie instamment le parlement d'expédier un procès
pendant devant la cour, au sujet de ses terres de Périgord : El pour ce que c'est l’une des choses de ce monde qui plus me touche et
qu'il est question de mon héritaige, aussi que en vous est de m'en faire
justice, plus souvant vous en escripts et foys continuellement poursuyr. Et
quant ne serait l’uoccuppacion qu'il plaist au roy me donner par deçà, je ne
feusse pas a y aller en personne pour estre hors de la payne et ennuy que c'est
de veoir tant délayer le jugement dudit procès. Il ajoute plus loin : Je vous prie
derechief tant chèrement que je puis que maintenant m'en veillez faire ledit
jugement et en prononcer vostre arrest, autrement n'y sauroye plus avoir
d'espoir. Le tout vostre Charles. La signature est autographe; la
lettre contre-signée Haumillon. Le procès dont il s'agit ici doit
être celui qu'il soutint, prétendant avoir le tiers du comté de Périgord,
contre Françoise de Bretagne, femme d'Alain d'Albret et fille de Guillaume de
Bretagne, comte de Périgord; et ses droits, s'il en avait, parurent à ses juges
fort mal établis, puisque le parlement de Paris rendit, cette année-là, 1490,
son arrêt, qui fut favorable à Alain d'Albret[9]. Son père, Jean, comte
d'Angoulême, avait en effet, par une procuration envoyée d'Angleterre, où il
était en captivité, vendu, le 4 mars 1437, le comté de Périgord à Jean de
Blois, dit de Bretagne, vicomte de Limoges, comte de Penthièvre, pour la somme
de 16,000 réaux d'or[10]. L'auteur de la lettre que nous venons de lire, Charles, comte
d'Angoulême, n'a joué aucun rôle politique important ; il était cousin germain
de Louis, duc d'Orléans, plus tard Louis XII ; il épousa la princesse Louise de
Savoie, et fut père de François Ier.
Sous le n° 693 est exposée une
quittance, signée de la main de Bertrand de Salignac, seigneur de la Mothe-Fénelon,
qu'il délivre, à Saint-Germain-en-Laye, le 21 juillet 1570, au trésorier de
l'épargne, en décharge du montant de sa pension et de l'indemnité à lui accordée
par le roi, pour les frais de son ambassade auprès de la reine Elisabeth. Il fut envoyé comme ambassadeur en Angleterre de 1568 à 1575; il avait été chargé par Charles IX, en 1572,
de calmer le ressentiment d'Elisabeth
au sujet du
massacre de la Saint-Barthélémy. Quelques biographes rapportent qu'il refusa
cette mission en disant au roi : « Adressez-vous, sire, à ceux qui vous l'ont
conseillée. » Cette réponse n'est pas probable, car Fénelon conserva ses
fonctions trois ans après. Le 31 mars 1574, Catherine de Médicis lui annonça la
mort de Charles IX et son avènement à la régence. Elle le chargeait, en même
temps, « de se condouloir avec la reine d'Angleterre de ce triste et fâcheux
inconvénient, dont elle ne doute pas que ladite reine ne porte beaucoup de
déplaisir. » La quittance que nous avons sous les yeux porte le cachet aux
armes de Bertrand de Salignac. Nous avons de lui un assez grand nombre
d'ouvrages : Le Siège de Mets en 1552, des Mémoires
touchant l’Angleterre et la Suisse, etc.; sa Correspondance,
publiée par
Alexandre Teulet, est une des sources les plus précieuses pour l'histoire de la
guerre civile de 1568 et
1569.
Nous trouverons encore, à côté,
sous le n° 695, une dépêche que
lui adressait de
Tence, en Velay, le 21 novembre 1570, la reine
Catherine de
Médicis. Elle fait part à son ambassadeur du projet qu'elle a conçu de marier
Henri de Valois, duc d'Anjou, son fils
favori, avec la
reine Elisabeth d'Angleterre, quoique celle-ci fût de vingt ans plus âgée, et
lui donne pour instructions de pressentir la reine d'Angleterre sur ses dispositions. Mais la
catastrophe de la Saint-Barthélemy vint rompre
les négociations
auxquelles Elisabeth s'était prêtée, et le projet ne put pas se réaliser. La lettre, de la main d'un
secrétaire, porte ce post-scriptum autographe de
Catherine : Cet que je vous ayscrips se net
pas que je ne desirase qu’ele le voleut ausi à bonne sien (à bon escient) coment, nous lui corresponderion de volanté, et vous prie ynsin que je
m'aseure de vostre afection en mon endroyt et au servise du roy mon fils en
découvrir tout ce que ennest à la vérité. Caterine. Le Musée de la ville de Périgueux, si intelligemment installé dans l'ancien couvent
des Augustins, possède un portrait de
Bertrand de
Salignac, dessiné par M. P. Reymond, d'après une peinture à l'huile appartenant
à M. le comte du Hamel.
Nous irons ensuite examiner, sous
le n° 715, une lettre d'Armand de Gontaut, baron de Biron, datée de Bordeaux,
le M mai 1580, à Louis II de Bourbon, duc de Montpensier, qui s'était fait
connaître comme un des chefs les plus violents du parti catholique. Cette
lettre, entièrement autographe, se rapporte à une querelle fort vive qui
s'était élevée, dans le mois précédent, entre les ducs de Nevers et de Montpensier,
au sujet d'un épisode de l'évasion, en 1575, du duc d'Alençon, François de
Valois. Biron répond à une communication que lui avait fait faire Montpensier
par des protestations de son désir de le servir. Armand de Biron, chevalier de
l'ordre du roi, capitaine de cinquante hommes d'armes de ses ordonnances, fut
créé grand-maître de l'artillerie en 1569, et maréchal de France en 1577[11]. Il fut un des premiers à se
rallier à Henri IV, conquit pour lui la plus grande partie de la Normandie et
fut tué d'un coup de canon au siège d'Épernay, en 1592, à l’âge de
soixante-cinq ans. Il avait, traverse le Périgord à plusieurs reprises, faisant
partie de la troupe du seigneur de Montluc, pendant les guerres civiles, aussi
bien que le duc de Montpensier, qui était venu y gagner la bataille de Vergt,
en 1502 , mettre le siège devant Périgueux, en 1568, et livrer, le 25 octobre
de la même année, la bataille de Mensignac aux Provençaux, pour les empêcher de
rejoindre l'armée de Condé. Ecoutons, du reste, sur ces faits, le témoignage
d'un contemporain bien informé : « En octobre 1562, le neufviesme jour, M. de
Montpensier, accompagné de M. de Montluc, poursuivirent M. de Duras avec ses
gens jusques à Vergt, trois lieus prés Périgueux, où ils le rencontrèrent, et
en fust tué de ceulx de Duras environ quatre mille et les aultres mis en
desroute, qui estoient environ de douze à quatorze mille[12]. » Nous lisons plus loin, qu'au mois
d'octobre 1567, à l'époque de la deuxième guerre civile, « le seigneur de Montluc,
lieutenant pour le roy en Guyenne, estant pour lors à Agen …., accompaigné des
compagnies des sieurs de Terride, de Biron, des Cars, Montsallez et plusieurs
aultres, tant de cheval que à pied, vinst au lieu de
Bregerat quelques jours appres le despartement de ceulx de la religion
nouvelle. » Enfin, un an plus tard, en octobre 1568, nous voyons les seigneurs
de Montluc et des Cars, gouverneurs pour le roi eu Guyenne, se concerter :
Montluc se rend à Agen et des Cars « seroit veneu trouver M. de Montpensier,
qui conduisoit l'armée du roy, près de Limoges, tenant son chemin vers la ville
de Périgueux, pour empescher que ledict sieur prince de Condé ne se joignist
avec lesdicts Provenceaux et tous ensemble assiégèrent Périgueux[13] . Ces nombreuses citations
pourraient nous entraîner un peu loin : nous aimons mieux les arrêter là et
renvoyer le lecteur, pour de plus amples détails, à notre auteur limousin.
Mous poursuivrons notre chemin en
allant voir, sons le n° 776, une lettre autographe à Henri IV de Jacques Nompar
de Caumont, marquis de La Force, gouverneur de Béarn, plus tard duc, pair et
maréchal de France[14], de celui-là même qui figure en 1602
sur l'état des recettes et dépenses présenté à la Chambre des comptes de Pau
par Paul Legoux, trésorier général des finances de Navarre et de Béarn, où le
montant de ses gages est fixé à 60,000 écus.
Cette lettre, datée de Pau, le 27 juillet [1609], était pliée en seize et
cousue ; la suscription porte : Au Roy. Pour en bien comprendre le texte,
il est nécessaire de fournir quelques explications préalables, que nous
empruntons à M. J. de Laborde, dans le Musée des Archives
nationales. « Vers la
fin de l'année l608, à la suite de quelques contestations relatives à des
pâturages communs, les habitants d'Anço, vallée des Pyrénées espagnoles, étaient
entrés, à main armée, dans la vallée d'Aspe, appartenant au Béarn, avaient fait
quelques prisonniers et s'étaient saisis de deux cents têtes de bétail. Le
marquis de La Force demanda vainement réparation de ces violences; six mois s'étant passés sans qu'il obtînt
satisfaction, il
envahit l'Aragon, en juillet 1009, par l'ordre exprès de Henri IV; et, usant du
droit de représailles, emmena sur le territoire de Béarn quantité de
prisonniers et de bestiaux. Cet acte de vigueur eut les suites qu'on eu pouvait
attendre, et les Aragonais effrayés
consentirent aussitôt
à traiter. M. de La Force fait
connaître au roi les propositions de paix que lui ont adressées les Espagnols
envoyés par l'évêque de Jaques (Jaca en Aragon) et par les villages des vallées
voisines : Sire, par mes lettres du xxiii du présent, j'ay rendu compte à V. M. de tout ce quy c’est passé aus
représailles, qu'elle mavoyt commendé sur les habitans d'Anço en Aragon ; l'alarme en a esté sy grende par toute l’Espaigne, cecy estant arrivé au
plus fort de leurs deffiences, qu'ilz en sont par tout en armes. Despuis la
prinse, il est venu diverses personnes d'Espaigne, les uns envoyés par l'evesque de Jaques, les autres par ceux de la valée d'Echou, les autres
par ceux mesmes d'Anço, pour
moyener qu'ils puissent retirer leur bestail arec cautyons. — Faisant connaître ensuite les
conditions qu'il a cru devoir exiger d'eux, il ajoute : L'on est sur ceste negotiation, que j'auray soin de fayre effectuer au plustost,
puis que j'ay recognu que l'intentyon de V. M. est prinsipallement de fayre
desdoumager ses subjets et reparer l'attentat. — Il annonce, en terminant, que le
gouvernement espagnol vient de retirer le vice-roi d'Aragon, en sorte qu'on ne
peut espérer un accommodement général avant l'arrivée de son successeur, don
Gaston de Moncada, marquis de Aytona : …
» Cela n'estant que des trettez de particullyers, j'attandray commant on
le prendra pour le general, ce quy ne peut pas si tost paroistre, à cause que
l'on a retiré celuy quy estoyt vice-roy en Aragon, ainssy que j'ay apprins, et
que son successeur n'y estoyt encores arrivé, qui ce nomme don Gaston de »
Moncada, marquis de Aytona. » Henri IV répondit à M. de La Force
en approuvant sa conduite et l'engagea à ne rien craindre du nouveau vice-roi d'Aragon,
« le plus pauvre homme, dit-il, que le roy d'Espagne y sçauroit envoyer. »
Jacques Nompar de Caumont, qui a vécu de 1559 à 1652, par conséquent sous sept
rois, nous a laissé des Mémoires fort précieux, qui furent publics
avec sa correspondance, en 1843, par M. le marquis de la Grange.
Sous le n° 819 nous trouverons une
lettre de Gui-Aldonce de Durfort, marquis de Duras, comte de Rozan, maréchal de
camp, datée de Duras (Guienne) le 26 décembre 1637, à sa belle-mère Elisabeth
de Nassau, duchesse de Bouillon. Nous ne saurions donner sur cette pièce
curieuse de détails plus complets que ceux fournis par M. J. de Laborde ; aussi
le laissons-nous parler : « Le marquis de Duras épousa en 1619 une des sœurs de
Turenne, Elisabeth de Bouillon. Il eut de ce mariage douze enfants ; deux de ses
fils, le duc de Duras et le duc de Lorges, devinrent maréchaux de France.
Lui-même avait servi en Guienne avec distinction sous les ordres du duc de la
Valette ; la part qu'il prit à la soumission du Périgord et à la défaite des croquants [15] en 1637 lui valut la charge de
maréchal de camp. Ce fut dans les derniers jours de cette même année qu'il
écrivit à sa belle-mère la lettre exposée, pour lui annoncer la naissance d'une
fille dont sa femme était accouchée pendant son absence : Madame, les divers voyages à quoy j’ay esté contraint de faire de puis
mon retour de l'armée, m’ ont enpeché de me donner l'honneur de vous escrire,
et vous dire, Madame, l'heureux acouchement de ma famme d'une fille ; j’etés
encores à l'armée lors de son acouchement.
Nous avons heu apreanction de perdre ceste petite fille …….. maintenant
elle se porte très bien, grases à Dieu, et toute nostre famille. — Le marquis de Duras était à peine de retour auprès de sa
femme, qu'il fut obligé de partir pour
Bordeaux à la suite d'une provocation en duel de son cousin Jacques de Durfort,
baron de Civrac ; celui-ci avait antérieurement soutenu, contre sa tante, Mme de Courtenay, un long
procès dans lequel M. de Duras s'était rangé contre lui, offensé de ce procédé,
il en demanda raison à son cousin ; mais le duc d'Epernon, gouverneur de Guienne,
et son fils la Valette s'entremirent pour arranger l'affaire, qui n'eut pas
d'autres suites : Je ne fais que revenir de Bourdeaus
de voirMrs d’Espernon et de la Valette, quy m'avet envoyé prié d'y aller pour
m'acorder avec M. le baron de Civrac, lequel avet envoyé, trois jours après que
je feus arivé de l'armée. pour me fere apellé, …… nous avons esté accordé par Mrs nos gouverneurs. Il estet offensé de ce
que j'avés assisté d'autre fois Madame de Courtenay, sa tente, contre luy, etc.... Après ce récit de ses
propres affaires, M. de Duras entretient sa belle-mère de celles qui la
concernent, et lui annonce qu'une partie du régiment du Vigan a reçu l'ordre de
tenir garnison dans Limeuil. Cette petite ville du Périgord appartenoit à la
maison de Bouillon ; connue elle s'était révoltée à diverses reprises pendant
les derniers troubles, à l'instigation de son gouverneur, d'Epernon jugea
prudent, pour la contenir, de la faire occuper par les troupes royales. Le
marquis de Duras avait essayé vainement de le détourner de ce dessein ; il
engage alors la duchesse à intervenir elle-même de sauvegarder ses droits
compromis, et termine sa lettre en annonçant son prochain départ pour Paris, ou
l'appelle, dit-il, un procès qu'il soutient à l'occasion de sa terre de
Blanquefort ; il veut essayer de le terminer par un arest que j'espère, ajoute-t-il, obtenir au conseil, mon affaire y estant maintenant par la chicane de mes
parties... DURAS. » Cette
lettre autographe, écrite sur quatre feuillets de papier à tranches dorées,
était fermée d'un fil de soie noire, retenu par deux cachets armoriés, en cire
de même couleur. La suscription porte : A
Madame, Madame la duchesse de Buillon, à Sedan.
Au n° 824 nous rencontrerons une,
lettre d'Armand Nompar de Caumont, marquis de La Force, au cardinal duc de
Richelieu ; elle est datée du camp de Saint-Jean-de-Luz, le 11 septembre 1638.
Le marquis de La Force, fils aîné de Jacques Nompar de Gaumont, dont nous
parlions, il y a un instant, servit cette année là sous les ordres du prince de
Condé dans l'armée de Guyenne, et défendit vaillamment les retranchements de
Fontarabie où il eut deux chevaux tués sous lui. Cette armée qui allait,
suivant l'intention de Richelieu, châtier les Espagnols de leurs récentes
invasions dans le pays de Labour, n'eut pas le succès qu'on en attendait, bien
que le marquis de La Force, qui y avait une charge de lieutenant-général, s'y
fût conduit de la manière la plus brillante. Il se signala surtout pendant la
déroute, où il eut à soutenir avec les troupes qu'il commandait le principal
effort des ennemis. Quelques jours après le désastre de l'armée française, il
écrivait à Richelieu eu déplorant l'issue de cette triste campagne, et lui
demandait la permission de quitter le service pour se retirer dans ses terres :
Monseigneur, Vostre Eminance aprandra par Monsieur
de la Hodinière, quand il aura l'honneur de la voir, ce qui s'est passé en
nostre desastre, comme ayant veu commancer et continuer nostre infamie, jusques
à ce qu'il n'y a plus eu moyen de l’ampescher, et qu'une lascheté sans example
a ranversé comme un torrant impetueus tout ce qui s'y voulait oposer. Il a veu
aussy tout ce qui s'est fait à se malheureus siège, et contribué ses soins et
ses peines, et tout ce qu'il a peu pour le faire mieus réussir ; mais Dieu ne
l’a pas vouleu et a bandé ciel et terre contre nostre dessain….. Le desplaisir
que j'ay d'avoir esté sy malheureus de n'y pouvoir remédier, me donne un chagrin
qui m'est ocmanté par tout ce que je vois de desà ; c'est ce qui me fait très humblemant
supplier Vostre Eminance de m'en oster, et me faire avoir permition de m'en aler cheus moy essayer de
remetre mon esprit dans la solitude A[rmand] de
Caumont, marquis de la Force. Le cardinal accueillit
favorablement cette demande et rendit pleine justice à la conduite de M. de La
Force : « Ce malheur ne serait pas
arrivé, lui écrivit-il, si chacun eût agi avec, le même
soin et affection que vous avez fait en celle occasion. » La lettre est autographe, pliée en huit
et fermée par deux cachets de cire rouge. La suscription porte : A Monseigneur, Monseigneur le cardinal duc de Richelieu.
Dans la lettre exposée sous le n° 855, de Louis XIV à Philippe IV, roi d'Espagne, du 30
juillet 1063, nous lirons la mention d'un nom qui nous touche, celui de
l'archevêque d'Embrun, Georges d'Aubusson de La Feuillade, alors ambassadeur de
France à Madrid. Louis XIV, avait reçu, au commencement de juillet 1663, de son
beau-père Philippe IV, par l'entremise du marquis de La Fuente, ambassadeur à
Paris, un mémoire intitulé : « Relation des choses ausquelles on a appris qu'il
a esté manqué de la part du roy très chrestien à l'observation des articles du
traité de paix, » et dans lequel Philippe IV se plaignait des tentatives faites
par son gendre pour détacher de l'Espagne et de la maison d'Autriche tous les
alliés qui leur restaient, des traités conclus par Louis XIV avec la Hollande,
la Suède, l'électeur de Brandebourg et les Suisses, des subsides fournis
secrètement au Portugal, des armements exagérés de la marine française dans la
Méditerranée, etc. Louis XIV y répondit sans retard. Il rappelait de son côté
la mauvaise foi du gouvernement espagnol, les infractions commises au traité
des Pyrénées, les attaques incessantes des pirates qui pillaient les bâtiments
français, etc. Par la lettre autographe exposée, il mande à Philippe IV que la
réponse à tous les articles du mémoire lui sera remise par son ambassadeur
l'archevêque d'Embrun. Il est présumable que Georges d'Aubusson de La Feuillade
rendit de grands services dans son ambassade, car c'est pendant son séjour à
Madrid qu'il avait été fait commandeur de l'ordre du Saint Esprit. On sait en
effet qu'il détermina Philippe IV à réparer l'offense que le baron de
Batteville, son ambassadeur à Londres, avait faite au comte d'Estrades,
ambassadeur de France à la même cour. Batteville, voulant que son carrosse
passât devant celui du comte d'Estrades, dans une cérémonie qui se fit à
Londres, le 10 octobre 1661, avait soudoyé les bateliers de la Tamise, et le
comte d'Estrades avait eu son carrosse brisé, ses chevaux tués et son fils
blessé. La réparation eut lieu au Louvre le 24 mars 1662. Georges d'Aubusson
s'était tiré de cette négociation, à son avantage, avec une grande fermeté et
dextérité. M. d'Embrun, qui devint plus tard M. de Metz, « étoit un homme de
beaucoup d'esprit, nous dit Saint-Simon, avec du savoir, qui avoit toujours
fort été du grand monde. Il avoit été un moment jésuite, à quoi son génie vif
et libre étoit fort peu propre. Le roi lui parloit toujours et plaisantoit avec
lui ; il mettoit d'autres seigneurs en jeu, et cela faisoit des conversations
souvent fort divertissantes. On l'attaquoit fort sur son avarice, il en rioit
le premier, et jamais le roi ne le put réduire à porter un Saint-Esprit sur sa
soutanelle comme les autres. Il disoit que celui du manteau suffisoit ; que la
soutanelle étoit comme la soutane ou on n'en mettoit point, et que la vanité
avoit mis cela à la mode. » Comme on le voit, la famille d'Aubusson de La
Feuillade, que nous retrouverons bientôt, était des mieux en cour[16] ; elle a fourni des abbesses, à
diverses époques, à l'abbaye de Saint-Sauveur du Bugue, un chanoine au moins au
chapitre de la cathédrale Saint-Etienne-Saint-Front de Périgueux, un prieur au
couvent des Frères Prêcheurs de Bergerac et plusieurs abbés à l'abbaye de
Notre-Dame de Châtres.
Nous irons voir ensuite au n° 915
une lettre autographe de François de Salignac de La Mothe-Fénelon, archevêque
duc de Cambrai, membre de l'Académie française, à
Marie-Célestine-Philippine-Josèphe de Mérode, marquise de Trélon, duchesse de
Holstein, datée de Cambrai le 21 décembre 1703. Claude-François de Mérode étant
mort sans enfants mâles, la terre et seigneurie de Trélon, en Hainaut, passa à
sa fille aînée Marie-Célestine, qui épousa en 1703 Jean-Ernest-Ferdinand, duc
de Holstein, alors âgé de dix-neuf ans. C'est à l'occasion de ce mariage, que
Fénelon écrivit à la duchesse la lettre de félicitations suivante : Le respect et la discrétion m'avoient d'abord empesché, Madame, de vous
témoigner ma joye sur vôtre heureux mariage. Mais l’extrême bonté avec laquelle
vous avez bien voulu me faire l'honneur de me prevenir, ne me permet plus de
garder le silence. Personne sans aucune exception ne peut s’ntéresser plus
vivement, que je le fais à tout ce qui peut contribuer à votre satisfaction. Je
souhaitte ce tout mon coeur, Madame, à Monsieur le duc de Holstein,
tous les grands succez et tous les avantages convenables à sa haute naissance.
Je vous souhaitte tous les agréments et tout le bonheur que vous méritez. Mes
souhaits se tournent en prières; car je demande souvent à Dieu qu'il vous
comble de ses bénédictions, et qu'il vous donne avec les prospérités
temporelles l'esprit de foi et de piété solide pour les mépriser. Nous avons vû
passer ici depuis peu Madame d'Alegre[17] avec Madame de Barbezieux. Si elles eussent pu passer par Trélon, sans
retarder trop leur arrivée à Bruxelles, elles auroient pris le chemin de
Trelon. Je serai toute ma vie, avec le zele et le respect le plus sincère,
Madame, votre très humble et très obéissant serviteur. FR[ANCOIS] arch[evêque] duc de Cambray. Tous les détails biographiques sur
Fénelon sont trop connus pour que nous nous arrêtions davantage sur cette
pièce. Le Musée de Périgueux a dans ses vitrines plusieurs vieilles gravures
représentant la belle et douce figure de cet illustre prélat.
Nous trouverons à côté, sous le n° 917,
à la fin d'une lettre de Sébastien le Prestre de Vauban, maréchal de France, à
Michel Chamillart, ministre d'Etat et contrôleur général des finances, un
passage que nous ne saurions omettre. Il est relatif à Louis le Prestre, abbé
de Brantôme de l684 à 1717, neveu (à la mode de Bretagne) du maréchal de Vauban
qui s'intéressait beaucoup à lui. La lettre datée de Paris, le 20 août 1704,
était destinée surtout à servir de recommandation à Pierre le Pesant de Boisguillebert,
lieutenant-général au bailliage de Rouen, qui désirait exposer à Chamillart un nouveau
système d'économie financière. Noms n'appelons l'attention que sur le dernier
paragraphe commençant ainsi : Ayez la bonté
en temps et lieu de vous souvenir de la prière que je vous ay faite pour mon
neveu, etc. Ce neveu, messire Louis le
Prestre de Vauban, était alors depuis vingt ans abbé commendataire de Brantôme,
ainsi qu'il résulte d'un procès-verbal, que nous avons entre les mains et qui
fut dressé en 1684, de l'état de l'abbaye, des maisons et moulins en dépendant,
on présence du lieutenant particulier de la sénéchaussée de Périgueux et du
procureur du roi[18].
Au n° 1027 est exposé le testament
olographe de Madame Sophie, fille de Louis XV, née en 1734, morte en 1782. Il
est daté de Versailles le 13 janvier 1781. Parmi les nombreux legs qu'il contient,
un seul retient notre attention ; il est indiqué en ces termes à l'article
cinquième : Je laisse à Madame de Lostanges
une boite. La personne dont il s'agit ici
doit être la mère de feu Mgr de Lostanges, évêque de
Périgueux, de 1817 à 1830, Mlle Elisabeth-Charlotte-Pauline Gallurio de
L'Hospital, dame d'honneur de Madame Adélaïde ; elle était veuve depuis 1769
d'Arnaud-Louis-Marie-Stanislas marquis de Lostanges Sainte-Alvère, mestre de
camp du régiment des cuirassiers du roi, puis maréchal des camps de ses armées,
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et premier écuyer de
Madame Adélaïde de France[19].
Nous verrons ensuite sous le n° 1054
le procès-verbal de la séance royale d'une cour pleniere tenue par Louis XVI, à
Versailles, le 9 mai 1788. Au milieu de tous ces noms éminents qu'énumère le
procès-verbal signé « Delamoignon, » n'oublions pas d'en signaler un qui,
gascon d'origine, est devenu périgourdin à bien des titres, celui de M. le président de Gourgue, tres honorablement représenté dans notre association.
Nous lirons encore un nom qui se
rattache au Périgord au bas des documents exposés sous les numéros 1061, 1074
et 1089 : c'est celui de Laurent du Villedeuil, ancien intendant de la
généralité de Rouen, ministre de Paris et de la maison du roi à l'époque de
l'ouverture des Etats-généraux, qui contre-signe comme ministre de la maison du
roi, d'abord les lettres de convocation des Etats généraux adressées aux
gouverneurs des provinces le 24 janvier 1789 ; puis les lettres closes du roi,
du 4 juin 1789, ordonnant aux prieur et religieux de l'abbaye royale de
Saint-Denis de recevoir le corps du dauphin Louis-Joseph ; enfin une expédition
sur parchemin de la déclaration du roi Louis XVI, du 23 juin 1789, maintenant
l'ancienne distinction des ordres, et prononçant sur le mode des délibérations
des députés, La lettre exposée sous le n° 1063 était envoyée de Paris, le 23
février 1789, à Laurent de Villedeuil par Rondonneau, secrétaire de la
commission nommée pour la convocation des Etats-généraux, afin d'obtenir un
emploi à la bibliothèque du roi. La famille de Villedeuil possédait encore, il
y a quelques années, le château de Vendoire, dans le canton de Verteillac, sur
les confins du département.
Parmi les signataires d'une
protestation des députés de la noblesse aux Etats-généraux, en date du 12 mai
1789, exposée sous le n° 1070, nous voyons le nom d'un baron de Menou. Nous
retrouvons aussi la même signature au bas d'un projet de conciliation entre les
trois ordres, daté du 28 mai 1789, et exposé sous le n° 1071. Le baron de
Menou, dont il est question ici, était un député de la noblesse de Touraine: la
branche de cette famille que nous connaissons vint s'établir, dans les
premières années du xvie siècle, en Périgord, où elle avait les seigneuries
de La Carbonnière et de La Cave[20].
Sous le n° 1079 nous irons examiner
les listes des personnes invitées aux réunions de la cour depuis le 11 octobre
1780 jusqu'au l5 juin 1789. Elles se composent de cartes à jouer et de
feuillets d'almanach sur lesquels se trouvent inscrits de la main de Louis XVI
les noms des personnes qui sont admises aux dîners, soupers, soirées intimes et
à son jeu : le billard, l'hombre, le
loto, le piquet, le reversi, le trictrac et le whist. Nous remarquerons sur ces
listes des noms qui ne sont pas étrangers à notre province : ainsi le roi
jouait, ordinairement le reversi avec Monsieur, le marquis de Belzunce et le
duc de Guiche. Parmi les noms qui se représentent le plus souvent, nous verrons
aussi celui de la duchesse de La Force. Le marquis de Belzunce dînait ou
soupait à la cour le 25 mai 1789 ; il y faisait le reversi le 30 mai avec le
roi, Monsieur et le duc de Guiche. Le 15 juin, il y dînait encore et faisait ce
soir-là le reversi avec le roi, Monsieur et le vicomte de Laval. Les noms
précédés d'une accolade paraissent être ceux des personnes invitées à dîner ou
à souper.
Le 20 juin 1789, les députés de
l'ordre des communes, s'étant constitués en Assemblée nationale, jurèrent, sur
la proposition de Mounier, Target, Le Chapelier et Barnave, de ne se séparer
qu'après avoir donné une constitution à la France. Le texte de ce serment,
connu sous le nom de serment du Jeu de Paume, dont la rédaction est attribuée à
Mounier, est exposé sous le n° 1086. Le voici, -d'après le procès-verbal
original :
L’Assemblée nationale, considérant qu'appelée à fixer la Constitution du
royaume, opérer la régénération de l'ordre public, et maintenir les vrais
principes de la monarchie, rien ne peut empêcher quelle ne continue ses
délibérations dans quelque lieu qu'elle soit forcée de s'établir, et qu'enfin
partout où ses membres sont réunis, là est l’Assemblée nationale ;
Arrête que tous les membres de cette Assemblée prêteront, à l'instant,
serment solennel de ne jamais se séparer et de se rassembler partout où les
circonstances l’exigeront, jusqu'à ce que la Constitution du royaume soit
établie et affermie sur des fondemens solides, et que ledit serment étant
prêté, tous les membres, et chacun d'eux en particulier, confirmeront par leur
signature cette résolution inébranlable.
Nous chercherons dans les
signatures inscrites au bas du serment celles des députés du tiers-état du
Périgord, de Fournier de La Charmie, lieutenant-général de Périgueux : Gontier
de Biran, lieutenant-général de Bergerac; Loys, avocat et premier consul se Sarlat[21] ; Paulhiac de La Sauvetat, avocat
en parlement, et aussi, dans les premières lignes, celle de Treilhard, de
Brives, qui fui envoyé un peu plus tard en mission dans la Dordogne pour y
calmer l'agitation produite par la proscription des Girondins.
Nous lisons ensuite dans les deux;
pièces exposées sous les nos 1102 et 1113 un nom qui attire notre
attention, celui de Pierre Lossinotte, porte-clefs du château de la Bastille.
Ce personnage serait-il originaire du Périgord ? Nous l'ignorons. Les
recherches auxquelles nous nous sommes livré pour découvrir son origine ont été
infructueuses. Sa signature est au bas de la première de ces pièces, qui est le
procès-verbal d'apposition de scellés sur la chambre du comte de Sade à la
Bastille, daté du :] juillet 1780. Dans la seconde pièce, le comité du district
de Saint-Louis de La Culture lui fait subir, le 18 juillet 1789, un
interrogatoire ainsi qu'aux trois autres porte-clefs, les sieurs Trécourt,
Guyon et Fanfart. Il résulte des réponses consignées au procès-verbal que les
tours servant de prisons renfermaient sept personnes au moment de la, prise de
la forteresse. La démolition de la Bastille, commencée depuis quelques jours
déjà sous la direction des architectes Jalliers de Savault, de La Poisse et
Moutizou, en vertu d'un arrêté du 16 juillet 1789 du comité permanent assemblé
à l’Hôtel-de-Ville, dura près de deux ans ; elle fut terminée le 21 mai 1791 et
coûta 508,000 livres. Les matériaux provenant de cette démolition servirent à
l'achèvement du pont de la Concorde qui était commencé depuis 1787[22].
Puis nous examinerons au n° 1128 un
autographe de Jean-Baptiste Treilhard, de Brives, avocat au parlement de Paris,
dont nous parlions plus haut, et dont le nom figure encore au bas d'un certain
nombre de pièces administratives des Archives de la Dordogne. C'est un projet
de décret présenté le 29 septembre 1789 pendant la discussion relative à
l'emploi de l'argenterie des églises. En voici le texte : Sur la proposition d'un des membres de l'Assemblée, et sur l'adhésion de
plusieurs membres du clergé, l’Assemblée nationale invite les Evêques, Curés,
Chapitres, Supérieurs de maisons et communautés séculières et régulières de l’un
et de l'autre sexe, Municipalités, Fabriques et Confréries, de faire porter à
l'Hôtel des Monnaies le plus prochain toute l'argenterie des églises,
chapelles, fabriques et confréries qui ne sera pas nécessaire pour la décence
du culte divin.
Nous nous arrêterons ensuite au n°
1160 où nous lirons le serment civique prêté à la tribune le 4 février 1790 par
chacun des membres de l'Assemblée nationale sur l'appel de son nom : Je jure d'être fidèle à la Nation, à la Loi, au Roi, et de maintenir de
tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale et acceptée
par le Roi. Il y eut ce jour-là dans
l'Assemblée un moment d'enthousiasme général pendant lequel les députés
suppléants, les députés extraordinaires des villes, les députés de la commune
de Paris et même les spectateurs, demandèrent aussi à prêter le serment civique
; l'Assemblée accéda à ce désir, et décréta qu'il en serait fait mention dans
le procès-verbal. Au nombre des pièces de la séance du 4 février, annexées à ce
document, se trouvent deux cartes sur lesquelles les spectateurs placés dans la
tribune des Feuillants ont inscrit le serment qu'ils ont signé de leur nom.
Parmi ces personnes étaient Romme, Théroigne, Maret, Rondonneau, etc. On se
rappelle encore avec effroi dans notre province le premier de ces noms, celui
du conventionnel Gilbert Romme qui vint plus lard, comme administrateur,
remplacer le représentant Roux-Fazillac. Ancien professeur de mathématiques, il
est l'auteur, comme on sait, en collaboration avec Fabre d'Eglantine, du Calendrier Républicain, dont Lalande avait fourni le plan. Il publia aussi en l'an
II un Annuaire du Cultivateur, dont nous avons entre les mains un
des premiers exemplaires réimprimés en l'an III à Périgueux, chez Cailler, et
qui, en vertu d'un décret de la Convention du 30 pluviôse an II, devait être
envoyé à chaque commune pour servir aux écoles de la République. Dans cet
Annuaire auquel ont apporté leur collaboration les botanistes éminents de
l'époque, tous les noms de saints sont remplacés par des noms de plantes,
d'animaux et d'instruments agricoles. Si l'administrateur du département était,
comme nous le disions tout à l'heure, abhorré, en revanche, il avait un frère
qui était père bénédictin à Brantôme où il était très-aimé à cause de ses
nombreuses charités et qui se fixa même dans le pays après la Révolution. On
nous dit que celui-ci avait des habitudes et des goûts beaucoup plus pacifiques
; il était, à ce qu'il paraît, bon joueur de flûte[23].
Nous chercherons maintenant au n° 1216 un autographe de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, évêque
d'Autun, député du clergé de ce diocèse aux Etats-généraux, de l'homme
politique qui joua un si grand rôle dans les affaires de l'Etat jusqu'à la fin
de sa vie. C'est un projet de décret du 7 mai 1791 concernant le serment des prêtres et les édifices consacrés
à un culte religieux :
Art. 1er. — L'Assemblée nationale, après avoir entendu le rapport de son comité de
constitution sur l'arrêté du 11
avril du directoire du département de Paris, déclare
que les principes de liberté religieuse qui l'ont dicté sont les mêmes que ceux
qu'elle a reconnus et proclamés dans sa Déclaration des droits, et en
conséquence décrète que le défaut de prestation du serment prescrit par le
décret du 28 novembre ne
pourra être opposé à aucun prêtre se présentant dans une église paroissiale, succursale, et
oratoire national, seulement pour y dire la messe.
Art. 2. — Les édifices
consacrés à un culte religieux par des sociétés particulières et portant
l'inscription qui leur sera donnée, seront fermés aussitôt qu'il y aura été
fait quelque discours contenant des provocations directes contre la
constitution et en particulier contre la constitution civile du clergé ; l’auteur du discours sera, à la requête de l’accusateur public, poursuivi
criminellement dans les tribunaux comme perturbateur du repos public. Talleyrand.
Nous avons déjà vu au n° 855 un document concernant la
famille d'Aubusson de la Feuillade ; nous en verrons un autre au n° 1263. La
pièce exposée est une lettre, du 8 mai 1792, de Pierre-Jacques-Alexandre-Hubert
d'Aubusson, marquis de la Feuillade, et de Pierre-Raimond-Hector d'Aubusson,
rappelant à Louis XVI que leur famille avait coutume d'offrir tous les cinq ans
au souverain une médaille en mémoire de l'érection du monument de la place des
Victoires. Le duc de la Feuillade, pair et maréchal de France, ayant acheté
l'hôtel de la Ferté-Senectère, le fit démolir et fut autorisé en 1684 à ouvrir,
sur l'emplacement, la place des Victoires. Il y fit élever une statue de Louis
XIV couronné par la Victoire et revêtu des ornements de son sacre. Le duc de la
Feuillade avait depuis longtemps ce projet, si l'on s'en rapporte au témoignage
de ses contemporains. Madame de Sévigné écrit en effet, dès le 20 juillet 1679,
à son cousin le comte de Bussy : « Il vous dira (M. l'évêque d'Autun, M. de Roquette)
…… comme M. de la Feuillade, passant tous les courtisans passés, a fait venir
un bloc de marbre qui tenait toute la rue Saint-Honoré ; et comme les soldats
qui le conduisaient ne voulaient point faire place au carrosse de M. le Prince, qui était dedans, il y eut un combat entre
les soldats et les valets de pied : le peuple s'en mêla, le marbre se rangea,
et le prince passa. Ce prélat vous pourra conter encore que ce marbre est chez
M. de la Feuillade, qui fait ressusciter Phidias ou Praxitèle pour tailler la figure
du roi à cheval dans ce marbre, et comme cette statue lui coûtera plus de
trente mille écus. » Cependant ce ne fut pas une statue de marbre que l'on
érigea, mais un groupe en plomb doré, qui fut exécuté par Martin Van den
Bogaerts, connu sous le nom de Desjardins. Quatre figures colossales de nations
enchaînées entouraient le monument. L'abbé de Choisi nous raconte dans ses Mémoires que le jour de l'inauguration de la
statue, 28 mars 1686, le maréchal de la Feuillade en lit trois fois le tour à
cheval, à la tète du régiment des gardes, dont il était colonel, et il ajoute
qu'il fit toutes les prosternations dont les païens honoraient autrefois les
statues de leurs empereurs[24]. En lisant de pareilles
exagérations, on est tout disposé à excuser le fol orgueil de Louis XIV. Le
groupe en plomb doré fut abattu dans les journées des 11 et 12 août 1792 :
quant aux figures placées autour du monument, elles furent enlevées quelques
jours avant la fédération, en vertu d'un décret de l'Assemblée du 20 juin 1790,
transportées d'abord dans la cour du Louvre, puis plus tard à l'entrée
principale de l'hôtel des Invalides. La statue équestre qui existe actuellement
sur la place des Victoires y fut élevée en 1822 ; elle est du statuaire Bosio.
Avant de quitter la salle, nous
verrons encore, au n° 1402, la signature d'un Périgourdin, au bas du décret de
la Convention nationale du 1er avril 1794 portant suppression du Conseil
exécutif que l'on remplaça par douze Commissions. Ce décret est signé de Tallien, président ; Ch. Pottier, Peyssard, secrétaires. Bien qu'ancien garde du corps et chevalier de Saint-Louis,
Jean-Pascal Charles Peyssard adopta les principes de la Révolution avec
enthousiasme, et fut élu en 1792 député de la Dordogne à la Convention. Dans
cette assemblée, il se mit du parti de la Montagne et vota la mort du roi sans
appel ni sursis. Il fut à deux reprises maire ou président de l'administration
municipale de Périgueux[25] en 1791 et 1795, et devint aussi
plus tard en fructidor an V (1797) administrateur de la Dordogne. On le
destitua comme démagogue en 1798 ; quelques années après il mourut dans la
retraite.
Nous voici au terme de notre
voyage, après avoir parcouru une période de près de six cents ans, durant
laquelle nous avons vu passer sous nos yeux une foule de noms périgourdins, en
même temps pue nous avons pu observer les caractères les plus divers de la
paléographie, depuis la gothique la plus parfaite jusqu'à la cursive la moins
traditionnelle. Des sceaux pendants nous sommes arrivé aux sceaux plaqués ; des
formules solennelles des anciennes chartes sur parchemin au billet autographe
sans prétention ou aux projets de décrets jetés au courant de la plume sur
d'informes morceaux de papier. Nous avons commencé notre revue par un acte de
soumission de la ville et l'avons terminée sur un nom de la vieille bourgeoisie
consulaire. Dans cette excursion à travers des titres originaux et peu connus,
nous nous sommes certainement instruit. Nous y avons appris plus d'un fait
ignoré de notre histoire locale ; nous en avons indiqué d'autres qui demeurent
entourés d'un peu d'obscurité et qui appelleront plus tard les recherches de
l'érudition. Mais nous voudrions au moins, s'il y a quelque avantage à retirer
de cette promenade dans les beaux appartements de l'hôtel Soubise, que nous
fussions nombreux à en profiter. Nous aurons donc atteint notre but et nous
nous estimerons heureux, si le présent travail, quoique fort incomplet et
imparfait, suggère à quelques-uns de nos confrères de la Société historique du
Périgord le désir de visiter un musée aussi intéressant que celui des Archives
nationales, dont nous ne donnons ici qu'une bien faible idée, les moyens que
nous avons à notre disposition ne nous permettant pas d'ailleurs d'accompagner
d'un fac-similé, comme il conviendrait, chacune des
pièces analysées.
Ferd. Villepelet.
[1] Ce nom nous
rapproche déjà du Périgord : les Rohan-Soubise étaient, comme chacun le sait, seigneurs
de Sainte-Aulaye depuis le XVIIe siècle. Cet hôtel, ancienne habitation des
Guise, a porté leur nom de 1553 jusqu'eu 1697, époque à laquelle François de Rohan, prince de Soubise,
l'acheta des héritiers de la duchesse de Guise. Celui-ci le fit reconstruire en
1706 presque en entier, ici qu'on le voit aujourd'hui par l'architecte Le
Maire.
[2] Musée des
Archives Nationales, 1 vol. in 4°, chez Henri Plon.
[3] Voyez Mémoire pour les nobles habitants de Périgueux contre le fermier des
Domaines, 1773, p. 23 et suiv. —Mémoire sur la constitution politique de la ville et cité de Périgueux, 1775, tome ler, p. 46 et suiv. — Mémoire
supplémentaire pour les citoyens de périgueux, 1778, p. 47 et 48. — Périgueux et
les deux derniers comtes de Périgord, par M. Dessalles, Introduction, p. 11 — Histoire du Bugue, du même
auteur, p. 30 et 31. — Catalogue du
Musée archéologique, par le M. le
docteur Galy, p. 120. — Liste
chronologique des maires de Périgueux, par M. A. de
Froidefond, p. 9. — Périgueux
ville noble et libre, par M. Albert Renout,
p. 13. — Dictionnaire topographique de la
Dordogne par m. le vicomte de
Gourgues, Introduction, p. 43 et 59, etc.
[4] Liber ecclesiastici, caput XXXVIII. v. 1.
[5] Musée des
Archives nationales, p. 149.
[6] Voir l'inventaire des Archives des Basses-Pyrénées, E. 619 et l'Histoire généalogique des pairs
de France, par le chevalier de Courcelles,
tome IV, p. 35.
[7] Rapport
de M. Dessalles sur les archives de Pau, p. 41.
[9] Voyez l’inventaire-sommaire des Archives des Basses-Pyrénées, série [--], 649 et 657.
[10] Voyez oeuvres de d'Aguesseau, tome 6, p. 180, édition in-4°. et le P. Anselme, Histoire généalogique de la maison de France, tome 1, p. 212.
[11] On peut voir au
Musée de Périguenx son portrair gravé en quatre exemplaires.
[12] Voir l’ouvrage
fort intéressant, intitulé : Journal Historique de Pierre de
Jarrige, viguier de la ville de Saint-Yrieix p. 6, qu'a publié, il va quelques années, l'un de nos honorables confrères M. H. de Montégut, procureur de la République à Ribérac.
[13] Iluil. p. -Je,
29. .10, 31 et suivantes.
[14] Le Musée de perigueux a son portrait en double exemplaire, dessine par M. P.
Reymond, d'après un dessin de la Bibliothèque nationale. C'est à l'un de ses ancêtres,
le seigneur Guilhem de Caumont, qu'est dû le manuscrit des Dits et Enseignemens publié, en 1845, avec le plus grand soin et la plus scrupuleuse exactitude par notre savant
président, M. le docteur Galv.
[15] Voir ce que dit
des séditieux M. Dessalles dans son Histoire du Bugue.
p.86 et 87.
[16] Victor Hugo,
dans son drame de Marion Delorme. acte II, scène III, fait dire à Saverny, répondant à la provocation de
Didier:
Voici mes deux témoins : le comte
De Gassé, l'on n'a rien à dire sur mon comte :
Et monsieur de Villar, qui tient à la maison
La Feuillade, dont est le marquis d'Aubusson.
Maintenant etes-vous noble homme ?
[17] Cette marquise
d'Alège, qui se fit connaître par sa dévotion exaltée, avait marié sa fille
aînée, Marie-Thérèse, au marquis de Barbezieux, fils de Louvois.
[18] Voir l’Inventaire-sommaire des Archives de la Dordogne, R. 181.
[19] Généalogie de la famille de
Lostanges, par Saint-Allais.
[20] Voir le Nobiliaire de Guyenne et Gascogne, par O'Gilvy
[21] On peut voir dans les
vitrines du Musée de Périgueux les deux portraits de Fournier de La Charmie et
de Loys, qui ont été découpés dans une suite de portraits de périgourdins
lithographiée par M. P. Reymond, et d'autre part une gravure encadrée
représentant Gontier de Biran.
[22] Les
principales villes de la France reçurent, chacune, un fac-similé de la forteresse, sculpté dans
une des pierres provenant de cette démolition. L'exemplaire envoyé à Périgueux
est resté longtemps abandonné dans le jardin de M. Lallbresl. près des Arènes;
nous ne savons pas ce qu'il est devenu .E. G.
[23] Voyez le livre
fort piquant et peu connu de Fournier-Verneuil qui a pour litre Curiosité et indiscrétion. Paris, 1824.
Chose extraordinaire : Ce livre, d'un auteur périgourdin, n'existe pas à
la bibliothèque de la ville de Périgueux.
[24] Mémoires de Choisi, tome II, p. 8.