Source : Bulletin SHAP, tome XXXXII (1915)
pp. 68-75.
NOTES
ET DOCUMENTS LE PÉRIGORD PENDANT LA GUERRE DE CENT ANS d'après les Archives du Vatican.
Au cours
des dépouillements qu'il avait entrepris aux Archives du Vatican, le P. Henri Denifle, frappé des importantes ressources que ce
riche dépôt offrait pour l'histoire de la France pendant la guerre de Cent Ans,
principalement par la collection des Suppliques adressées aux papes durant cette époque troublée, a eu
l'heureuse pensée de consigner les résultats de ses recherches dans deux gros
volumes que d'autres eussent suivis, si la mort n'était venue interrompre
l'œuvre du laborieux savant.
Le premier en date de ces deux
volumes est intitulé : La désolation des églises, monastères, hôpitaux en France
vers le milieu du XVe siècle, tome I [1]. Le tome I, seul, a paru. Il ne
contient que des transcriptions et des analyses de documents, classées par
provinces ecclésiastiques.
Deux ans plus tard, l'auteur
étudiait dans un autre volume La guerre de Cent Ans et la désolation des églises,
monastères et liôpitanx en France, tome I (jusqu'à la mort de Charles V)[2], la situation de la France pendant
les années 1340-1380. Ce second ouvrage devait, dans sa pensée, servir
d'introduction, une introduction qu'il était dans son intention de terminer, au
recueil de textes publié en 1897, et ce dernier eût, à son tour, donné matière
à un commentaire historique analogue à celui qui a paru, pour l'époque
antérieure, en 1899.
L'œuvre est donc doublement
incomplète. Telle qu'elle est, elle demeure infiniment précieuse, car elle met
à la portée des travailleurs français, et pour ainsi dire à pied d'oeuvre, des
matériaux indispensables, que, à son défaut, ils eussent dû aller chercher dans
un dépôt éloigné, inaccessible, par cela même, au plus grand nombre.
Cette considération m'a induit à
penser que ce serait rendre service à nos confrères d'extraire de l'ouvrage du
P. Denifle et de reproduire dans le Bulletin tous les passages du commentaire (1899), les transcriptions
et les analyses du recueil (1897), qui concernent le Périgord, avec les
références données pour les uns et pour les autres, bornant mon œuvre
personnelle à traduire du latin en français, pour plus de commodité, les
analyses des pièces que le P. Denifle n'a pas jugé utile de transcrire. On aura
ainsi un ensemble de données intéressantes à un double point de vue. Elles
illustreront ce que l'on pourrait appeler, suivant la forte expression d'un
éloquent écrivain qui l'employait, il est vrai, dans un tout autre sens, la grande pitié des églises de notre province au XIVe
siècle. Et l'on ne saurait, à ce propos, se défendre de remarquer que la
prétendue culture allemande a, dans tous les endroits
où elle a pu s'exercer, poussé plus loin la désolation que n'avaient fait les routiers d'autrefois.
Ce qui ne serait pas un argument à l'appui de la théorie du progrès indéfini !
D'autre part, ces mêmes données, considérées isolément, fourniront quelque
contribution à l'histoire des localités qu'elles concernent, histoire pour
laquelle les ressources font grandement défaut à l'époque dont il s'agit. Si
l'on tire profit de ces extraits, nous nous estimerons suffisamment payé du
travail, assez ingrat, que leur compilation nous a coûté.
En vue de suivre l'ordre des temps,
qui s'impose ici, nous donnerons tout d'abord les extraits de l'ouvrage
intitulé La guerre
de Cent-Ans, etc.,
relatif, avons-nous dit, aux années 1340-1380:
Chapitre I : La guerre de Cent Ans jusqu'à l'an 1355
….. § 3. La campagne du comte de Derby en Guienne (1345-1346) (p. 24-33) :
Dès le 24
août 1345, Derby était maître de Bergerac[3] et, vers la fin d'octobre, on en
reçut la nouvelle à Londres[4]. A Bergerac étaient des Prêcheurs,
Mineurs, Carmes et le prieuré bénédictin de Saint-Martin. Ce dernier était
depuis le XIVe siècle dans un état déplorable qui durait encore en
1441[5].
Ensuite, Derby allait soumettre
successivement Pellegrue, Lalinde, Saint-Louis, Saint-Astier, Montignac et
Lisle[6]. Il n'y avait pas d'abbayes le
long de cette route excepté celle de Saint-Astier, des chanoines réguliers.
Chemin faisant, Derby fit plusieurs tentatives, infructueuses contre Périgueux[7]. Autour de cette ville se
trouvaient, à des distances plus ou moins éloignées, les abbayes bénédictines
de Tourtoirac, Ligueux, Le Bugue, et celles des chanoines de Chancelade et de
Sainte-Marie de Châtres. Ensuite Derby mit le siège devant Auberoche.
Vers le 30 novembre, on reçut à
Londres la nouvelle de la victoire que les Anglais avaient remportée à Auberoche[8] le 21 octobre[9]. C'est dans cette bataille que fut
tué Louis de Poitiers, comte de Valentinois et Diois, et que fut fait
prisonnier le comte de l'Isle. Derby et les Anglais se rendirent, après cette
bataille, à Monsac. Là, ils s'emparèrent du marché, emmenèrent tous les chevaux
et incendièrent la ville jusque dans ses fondements[10].
En août 1346, les Français levèrent
le siège de Nontron[11]. Ce siège réduisit les
Dominicaines de St-Pardoux-la-Rivière à une grande pauvreté[12].
Même chapitre. § 9. Autres monastères et églises,
désolés avant 1355 (p. 73-84) :
Déjà, en 1345, un grand nombre d'églises, de couvents, de
cimetières et autres dépendances ecclésiastiques du diocèse de Périgueux, avaient
été violés par suite des guerres ; la présence des ennemis empêchait l'évêque
de se rendre sur les lieux pour les réconcilier[13]. L'abbaye bénédictine de
Tourtoirac fut presque détruite ; l'abbé et les moines, manquant de tout,
sollicitèrent l'union du prieuré de Murello ( ?) (au
diocèse de Limoges), dont le couvent était désert et l'église abandonnée[14]. On vit dès lors des clercs se
joindre aux hommes d'armes et aux brigands, témoin l'archiprêtre de Vélines[15].
En 1349, Pierre, évêque de Sarlat,
se plaint d'être au milieu d'un peuple pervers et de voir les biens et les
droits de son église occupés ou amoindris par des usurpateurs et des
envahisseurs[16]. En 1352, l'abbaye bénédictine de
Terrasson fut presque détruite et appauvrie dans ses revenus[17]. L'évêque d'Albano, Talleyrand de
Périgord, raconte en 1358 avoir vu de ses propres yeux la ruine des bâtiments,
des biens et des revenus de l'abbaye cistercienne de Cadouin, causée par les
guerres dont ces lieux avaient été précédemment le théâtre[18].
Au diocèse de Limoges, l'abbaye
cistercienne de Dalon se trouvait, par suite des guerres incessantes, dans un
état pitoyable : entièrement appauvrie et endettée. En 1346, l'abbé trouve
préférable de faire abattre ou même vendre les forêts désormais sans rapport.
Il est d'avis de ne plus cultiver lui-même ses terres, dont les produits ne
couvrent pas les frais du travail, mais de les donner à d'autres à bail
emphytéotique[19]. Cet état de choses empire pendant
douze ans ; plusieurs lieux, possessions et droits de l'abbaye furent occupés
par les Français et les Anglais ; alors les moines demandèrent à être exemptés
des redevances qu'ils payaient à l'abbé de Citeaux[20].
Chapitre
II. Incursion du prince de Galles en Languedoc et dans le centre de la France.
Charles le Mauvais. Bataille de Poitiers.... § 4. Chevauchée du prince de
Galles dans le centre de la France. Bataille de Poitiers (1356) (p. 112-134).
Périgueux fut pris par le prince de
Galles après le 2 février 1356[21].
Pour la chevauchée du prince de
Galles depuis Bergerac jusqu'à Poitiers, un itinéraire est conservé dans une
chronique universelle, appelée Eulogium, écrite par un moine de Malmesbury[22]. Cet itinéraire se fonde sans
doute sur le rapport d'un témoin oculaire, semblable à ceux des expéditions
précédentes des Anglais en France....
Le prince quitta Bergerac le 4 août[23]; le 7, il entra dans Périgueux[24], passa le 8 devant le château de
Ramefort, et, le 9, se trouvait à Brantôme[25]. Je ne puis constater si l'abbaye
bénédictine fut déjà endommagée par les Anglais à cette époque, comme il arriva
quarante ans plus tard.
Chapitre
III. Les suites du désastre. La France entière envahie par les ennemis.... § 5.
Arnaud de Cervole, archiprêtre de Vélines, clerc et brigand. Son invasion en
Provence (p. 188-211).
Dans ce §, le P. Denifle définit
Arnaud de Cervole un clerc, curé et bandit, et justifie sa définition.
Discussion des opinions de Chérest (l’Archiprêtre, épisodes de la guerre de Cent Ans au XIVe
siècle, 1879) et
de S. Luce (Froissart,
V, p. xxiv, note
1, et Du
Guesclin, p. 328).
§
7. Les ravages des Anglais, des Navarrais et des Compagnies. Triste état de la
France à la veille de Brétigny. La désolation des églises et monastères (p.
217-316).
Quoiqu'on ne parle pas des
compagnies qui ont ravagé le Périgord, les Anglais, néanmoins, étaient presque
entièrement maîtres du pays, surtout en deçà de la Dordogne[26]. Et pour les villes, c'était
quelquefois un moindre mal, car leur tranquillité était bien autrement troublée
lorsqu'elles étaient restées au pouvoir des Français et que les Anglais étaient
répandus dans leur voisinage. Ainsi, par exemple, depuis la prise de Bergerac,
en 1345[27], cette ville ne voyait que des troupes
anglaises, et elle paraît avoir joui d'une paix relative jusqu'en 1360 ; au
moins ne peut-on rapporter aucun fait qui l'ait agitée[28]. Bien que la ville de Périgueux[29], tombée au pouvoir des Anglais en
1356[30], ait été reprise en 1357[31] par Roger-Bernard, comte de
Périgord, frère du cardinal Talleyrand, la situation générale de la province
était la même qu'en Quercy. Elle était assaillie de tous côtés et incessamment
dévastée. L'église, le cloître et les édifices du prieuré bénédictin de
Saint-Laurent de Mareuil étaient tellement détruits par les Anglais qui
occupèrent ce lieu, et si complètement dépourvus de tout ce qui était
nécessaire au culte, qu'il était impossible d'y demeurer[32]. Le 26 août 1360, à la prière de
Roger-Bernard, comte de Périgord, Innocent VI dut permettre aux Clarisses de
Périgueux de recevoir des diocèses de Périgueux et de Sarlat des dîmes jusqu'à
la somme de deux cents livres tournois, à cause de la pauvreté où la guerre les
avait réduites[33]. Les mêmes guerres empêchaient
souvent les recteurs des églises de prendre possession de leur paroisse, comme
il arriva à Gérard Jauberti au sujet de l'église paroissiale de Villac[34]. Toujours par suite des invasions
qui eurent lieu avant la paix de Brétigny, les deux églises paroissiales de
Preyssac et de Châteaul'Evêque, unies ensemble, étaient, en 1364, presque
totalement détruites et dépourvues de tout ce qui est nécessaire à la
célébration de l'office divin[35]. C'est à coup sûr à cette époque
que le prieuré bénédictin du Fleix fut désolé et détruit[36].
R. V.
(A suivre).
pp. 135-142.
NOTES ET DOCUMENTS : LE PÉRIGORD PENDANT LA GUERRE DE
CENT ANS d'après les Archives du Vatican. (Suite).
Chapitre
V. La France envahie par les grandes compagnies. La défaite et l'expulsion des
Anglais. Les églises et monastères §
7. Le comte d'Armagnac fait appel du prince de Galles au roi de France comme
souverain de la Guienne. Défection des provinces méridionales de la principauté
d'Aquitaine (p. 529-548).
Le comte
de Périgord Archambaud V, quoiqu'il partageât l'avis du comte d'Armagnac, ne
donna son adhésion à l'appel que le 13 avril 1369 ; ensuite il créa quatre
commissaires pour le représenter à l'assemblée qui devait se tenir à Paris au
mois de mai. Il est à croire que son frère, Talleyrand de Périgord, adhéra en
même temps[37], tandis que la ville de Périgueux
ne le fit pas avant le mois d'août, quoique, dès le mois de juin, les lettres
du roi Charles V l'eussent signifié aux habitants[38]. Avant que les commissaires royaux
n'arrivassent à décider les habitants à suivre l'exemple du comte, ceux-ci
avaient eu beaucoup à souffrir du fait des Anglais. Le prince de Galles, irrité
de la défection d'Archambaud, avait envoyé dans cette province les comtes de
Cambridge et de Pembroke avec leurs troupes, qui dévastaient les environs de
Périgueux. Nous sommes, sur ce point, bien informés par une lettre d'Urbain V,
du 7 juin 1370. Le maire, les consuls et la commune de Périgueux écrivent au
pape[39] qu'au temps où, après la paix de
Brétigny, la ville fut occupée par les Anglais, elle était presque inhabitée,
mais qu'au moment présent, elle est tout à fait dépeuplée ; que ses murs et ses
fortifications seuls restent debout. Ils disent qu'un peu avant, les Anglais et
les principaux ennemis de cette commune s'y étaient réunis, avaient dévasté le pays
à quatre lieues à la ronde, y causant toute sorte de maux, même dans les lieux
sacrés. Après leur départ, ils menaçaient continuellement la ville et la
commune. Ensuite, des commissaires du roi Charles V, venus pour exposer à la
commune quelques détails du traité de Brétigny, avaient pris, de leur propre
chef, sans aucun consentement des autorités de l'endroit, le vin, le blé et
d'autres biens de l'évêque, d'un chanoine et de certains ecclésiastiques. En
outre, des inconnus avaient brûlé et détruit en partie l'habitation de l'évêque
(que le prince de Galles et son fils avaient coutume de prendre pour leur
demeure quand ils venaient dans cette ville), ainsi que plusieurs maisons
appartenant à des ecclésiastiques, pour que le prince et ses gens, qui avaient
l'intention d'exterminer la ville, ne s'y puissent plus réunir. Les
sollicitants auprès du pape disent que l'évêque a, pour ces raisons, mis
l'interdit sur la ville, et que, malgré les réclamations du. clergé séculier et
régulier, et malgré la promesse faite par le capitaine de la ville, Arnauld
d'Espagne, d'obtenir une indemnité du roi Charles V, l'évêque refuse de lever
l'interdit, parce qu'il a .promis au prince de Galles de ne pas le faire. La
commune se plaint de ce que cent cinquante ecclésiastiques et plus de douze
mille habitants sont, de la sorte, privés des sacrements depuis plus de six
mois et de ce que les vivants et les morts subissent les conséquences de
l'interdit.
D'après cela, nous voyons que
l'irritation contre les Anglais, du parti desquels s'étaient mis l'évêque de
Périgueux, un Italien, nommé Pierre Pin, et quelques autres ecclésiastiques,
était arrivé à un tel point que les royaux détruisirent les habitations de ces
partisans, surtout celle de l'évêque, dans laquelle le prince de Galles
résidait souvent[40]. Nous apprenons à cette occasion
le nombre approximatif des habitants de la ville, qui, à ce moment, s'élevait à
plus de 12.000. Périgueux étant alors désigné comme dépeuplé, ce qui est
confirmé ailleurs[41], il faut en conclure que, quand
cette ville était dans une situation normale, sa population était très
remarquable.
Les troupes des comtes de Cambridge
et de Pembroke s'emparèrent aussi, après trois mois de siège, de Bourdeille,
puis du château de Roussille, et menacèrent Auberoche et Montignac[42]. Le prince déclarait encore le
comté de Périgord confisqué, et le donnait à Renaud de Pons[43]. Mais cela servait peu. Le prince
de Galles ne pouvait plus arrêter le courant. Durant l'hiver de 1369 à 1370,
Anglais et Français n'avaient pas cessé de se faire la guerre en Périgord.
Saint-Astier et plusieurs autres localités furent réduites sous l'obéissance du
roi de France[44].
Même
chapitre. — § 8. Expulsion des Anglais hors du royaume de France (p. 548-591).
La chevauchée du duc d'Anjou et de
Du Guesclin commença en Quercy. Moissac se rendit le 23 juillet 1370, Aiguillon
et Monpazier se rendirent ensuite[45]. Ils passèrent, au moins d'après
Froissart, devant Bergerac, qu'ils assiégèrent dès les premiers jours de juin[46]. La ville était sûrement au pouvoir
des Français le 12 mars 1376, comme le prouve une lettre de Du Guesclin à ses «
chiers et amez lé governor et cosols de Bergerac », écrite, sous la même date,
à Mouleydier[47] ; mais la place retomba au pouvoir
des Anglais, et ce n'est qu'en 1377 qu'elle fut reprise par les Français. La
ville de Sarlat, dont l'évêque Austence, un Franciscain, avait, dans
un concile d'évêques tenu à Périgueux quelques années auparavant, comparé le
prince de Galles, alors présent, au Fils de Dieu[48], ayant fait sa soumission pleine
et entière en juillet 1370, le duc d'Anjou, en compagnie de Du Guesclin et de
plusieurs autres capitaines, en prit possession après le 8 août[49].
Du Guesclin, prévoyant que le
prince de Galles se disposait à marcher contre les troupes du duc d'Anjou, mit
Périgueux en état de résister à toutes les attaques ; puis, lui et ses
lieutenants assiégèrent Saint-Yrieix, Brantôme et Montpon, chacune de ces
villes étant la clef des trois routes qui mettent Périgueux en communication
avec Limoges, Angoulême et Bordeaux. Son but était d'empêcher la jonction de
l'armée du duc de Lancastre partant de Bordeaux à travers le Libournais et le
Limousin avec l'armée du prince de Galles, partie de Cognac ou d'Angoulême à
travers le Nontronnais et le Limousin.
En
février 1371, le duc de Lancastre assiégeait Montpon en Périgord[50]. A cette nouvelle, Sylvestre
Budes, cousin de Du Guesclin, qui, avec Jean de Malestroit, commandait pour le
duc d'Anjou la forteresse de Sainte-Bazeille[51], parvînt à se jeter dans Montpon[52]. Du Guesclin même accourut au
secours des assiégés, mais il apprit en route que la forteresse avait succombé
……..
§ 10. La désolation des églises et monastères de la
partie méridionale de la France depuis le traité de Brétigny (p. 611-688).
L'évêque et le chapitre de Sarlat
ne purent empêcher la ruine de l'église cathédrale, parce qu'à cause des
guerres, ils étaient dans une trop grande détresse[53], et cet état de choses se
prolongea jusque dans le milieu du XVe siècle[54]. Le prieuré de Saint-Cyprien, de
l'ordre de Saint-Augustin, reçut la bulle Ad reprimendas le 19 septembre 1381[55].
Dans le diocèse de Périgueux, on se plaint, en 1362, de ce
que les églises paroissiales de Saint-Laurent-des-Hommes et de Bénévent ont été
incendiées par le fait des guerres[56]. Alors on craignait les voisins
qui pouvaient faire une invasion et détruire les lieux[57]. Les habitants de Bergerac,
prévoyant une attaque, proposaient de détruire le monastère des Frères
Prêcheurs hors les murs, et ceux-ci cherchaient une nouvelle habitation dans
l'enceinte[58]. L'église paroissiale de
Saint-Jacques, dans la même ville, s'écroula pendant la messe et écrasa les
assistants ; on n'avait pas, à cause des guerres, les ressources nécessaires
pour la reconstruire[59]. De même, l'église collégiale de
Saint-Astier s'était écroulée, et les guerres, la mortalité, les pillages des
bandes ne laissaient pas les moyens de la rebâtir. Clément VII remit au
chapitre 100 francs d'or, dus à la chambre apostolique[60]. La situation de cette église et
du pays empira tellement: qu'avant le milieu du XVe siècle, le culte
divin fut totalement interrompu, et.que ce lieu ne comprenait plus que cinq
feux[61]. Les Chartreux de Vauclaire
racontent en 1375 qu'ils avaient transporté leurs biens à Montpon ; mais ce
lieu fut assiégé par les Anglais, qui s'emparèrent de la place et la
détruisirent avec tout ce qu'ils y trouvèrent ; les Chartreux perdirent presque
tout[62]. Les deux prieurés de Cubas et de
Fontaine, de l’ordre de Fontevrault, furent entièrement dévorés par les flammes[63]. L'église paroissiale de Vergt était
si dévastée par, les guerres qu'elle ne pouvait être réparée[64]; celle de Bars avait déjà été
entourée par les ennemis, détruite et dépouillée de tous ses biens en 1350, et
elle était encore au même point en 1380[65]. Les routes étaient alors
tellement infestées qu'on ne pouvait guère se rendre aux églises paroissiales,
quand elles étaient éloignées des places fortes qui offraient un refuge[66].
Dans le
diocèse de Limoges, l'abbaye cistercienne de Dalon se plaint en 1365 auprès
d'Urbain V de ce qu'elle est, depuis vingt ans, si malheureuse à cause des
guerres, qu'il ne lui reste plus que dix religieux au lieu de quatre-vingts, et
que ces dix ont à peine de quoi subsister[67].
R.
V.
pp. 197-211.
NOTES ET DOCUMENTS : LE PÉRIGORD PENDANT LA GUERRE DE
CENT ANS
d'après les Archives du Vatican. (Suite et fin).
Le recueil de transcriptions et d'analyses publié en 1897
et intitulé La
désolation des églises etc., nous transporte à une époque assez sensiblement
postérieure à celle que visaient les extraits que nous avons reproduits.
Quarante ans ou plus sont passés depuis la mort de Charles V. La France a subi
le règne désastreux de Charles VI. Charles VII a succédé à son père, mais son
gouvernement ne se présente pas pour elle sous de meilleurs auspices. Le pays,
incessamment foulé par les chevauchées des éternels adversaires, le Français et
l'Anglais, mis à feu et à sang, ne montrait que désolation et ruines. . Les
actes qui suivent ne sont qu'un long gémissement poussé vers la papauté par les
églises et les monastères, qui, n'ayant plus de quoi subsister, attendent une
parole secourable, promesse d'aumônes ou d'indulgences, octroi de l'union d'une
autre maison religieuse.
Le numéro
précédant chaque transcription ou analyse est celui sous lequel elles figurent
dans le recueil du P. Denifle. Il est indispensable de le citer, si l'on s'y
réfère.
diocèse
de péRIgueux
394.
— « Les églises de la ville et du diocèse de Périgueux, souillées et
transformées en forteresses, semblent des cavernes de brigands; prêtres et
religieux sont captifs. »
B[ene]
P[laceat]. Exponitur S. V. pro parte devote creature vestre Helye[68], episcopi Petragoricensis, quod tam
ob non residenciam diuturnam suorum predecessorum, quam etiam propter guerrarum
turbines, mortalitatum pestes, aliosque multiplices sinistros eventus, quibus
partes ille a quinquaginta annis citra continue (proch dolor) satis notorie afflicte
fuerunt, prout in dics affliguntur, in civitate et diocesi Petragoricen. adeo
malorum inolevit consuetudo, quod quasi tota lex divina perit, divinus cultus
despicitur, polluuntur et incastellantur ecclesie, fiunt incarcerationes in
eisdem, que quasi ad modum speluncarum latronum redacte sunt, furta, sacrilegia
ac varia et quamplura alia inhonestissima committuntur, multi sacerdotes et
religiosi per laicos et dominos temporales capiuntur, arrestantur, captivantur
et detinentur, quodque deterius est, plures in nemoribus perempti inveniuntur,
ac innumerabilia excessus et crimina tam per ecclesiasticas quam seculares
personas ibidem committuntur, et quasi tota jurisdictio ordinaria derelicta et
spreta existit, in tantum quod omnes fere persone tam canonici cathedralium et
collegiatarum ecclesiarum, alii benefici[at]i et clerici (sic) aliqui pretextu pretensorum
privilegiorum Universitatum studiorum collegiorum et communitatum, alii
pretextu cappellanatus honoris vel subcollectorie seu aliorum sedis apostolice
officiorum obtentu se exeraptos esse pretendentes, quam etiam laici diutina et
longeva consuetudine ymmo venus corruptela se tuentes jurisdictionem ipsius
episcopi contempnunt, ejus mandata et precepta negligunt, possessiones et jura
ecclesie et episcopatus predictorum detinent, usurpant et occupant, ac ipsum
episcopum omni inhumanitate et irreverencia pertractant in animarum suarum
periculum et tocius ecclesie et episcopatus eorum jurisdictionis et divini
cultus enervationem ac cultus et episcopi hujusmodi detrimentum. Propter que ad
Sanctitatis Vestre pedes recurrens idem episcopus E. S. supplicat humiliter et
devote, quatenus intuitu injusticie in praemissis oportune providentes eidem
Helie episcopo et successoribus imperpetuum auctoritate apostolica concedere et
indulgere dignemini ut non obstantibus quibuscunque indultis privilegiis et
concessionibus etiam per quoscunque summos pontifices quibuscunque
Universitatibus, studiis, collegiis, communitatibus.... prefatus H. necnon
successores sui Petragoricenses episcopi in contra quascunque personas tam
ecclesiasticas quam seculares.... sentencias et penas ferre et promulgare...
possint et valeant.... Concessum quoad exemptos pretextu studii, dummodo tamen
actu in studio presentes non sint..., C. Ariminen. Dat. Florencie, viij. Kal.,
decembris anno duodecimo. 1442,
novemb. 24.
Suppl. Eug. IV. n° 380, fol. 172.
395. — « Les revenus de l'église cathédrale
Saint-Etienne de Périgueux sont descendus de 6.000 à 300 florins : beaucoup de choses
y ont été détruites. »
B P. Cum ecclesia Petragoricen., propter mortalitatum
concussiones et guerrarum, que (proch dolor) in ducatu Aquitanie et presertim
in ipsa diocesi inter dominos Francie et Anglie reges a tanto tempore quod fere
hominum memoria in contrarium non existit vigentium, sit in suis edificiis,
vestimentis, calicibus et aliis ornamentis destructa, ad quorum reparationem et
emendationem fructus et redditus ipsius ecclesie, qui summam sex millium floren.
annuatim valere solebant, et ob causam guerrarum et
mortalitatum hujusmodi summam trecent. libr. turon. parv. annuatim
de presenti non excedunt, sitque antiqua et notabilis ecclesia in qua solemnes
reliquie, et presertim caput beati Frontonis confessoris reperiuntur, pro cujus
solemnitate in dicta ecclesia officium unius apostoli ex indulto apostolico
celebratur. [De indulgentiis et eleemosynis.] Fiat in forma. O. Dat. Gebenne, X
kal. augusti anno primo.
1418, julii 23.
Suppl. Mart. V, n° 111, fol. 54. « Le 24 novembre
1442, Hélie de Bourdeille, évêque de Périgueux, écrit que les revenus de la
mense épiscopale n'excèdent pas une valeur annuelle de 250 livres. » (Suppl. Eugen. IV, n° 380, fol. 175.)
396. — « Le
revenu de chacune des prébendes de l'église collégiale Saint-Front de Périgueux
descend de 200 à 15 livres. »
B. P. Cum
propter guerras dudum (proch dolor) inter Francie et Anglie reges in ducatu
Aquitanie, maximo in diocesi Petragoricen., exortas, et mortalitates postmodum
subsecutas, monasterium [O. S. Aug.]sancti Frontonis,
Christi discipuli, predicte diocesis (de quo sancto in eadem diocesi,
apostolica sede concedente, ut de apostolo dicitur officium, et in eodem
monasterio una cum beati Memorii[69] corpus dignissime tumulatur) adeo
in suis redditibus et edificiis collapsum et diminutum existat, quod ejusdem
singule prebende, que ducentas libr. turon. parv. illo tunc summam excedebant,
nunc quindecim non ascendunt, ex quibus ejus fabrica, nisi dominus aliter provideret,
attenta edificiorum ponderositate in esse suo minime posset conservari, sed
potius ruine cum ejus jocalibus subici, nisi per S. V., cui pro canone seu
censu annuo pro temporali dominio duo marbotini aurei singulis annis redduntur,
provisum fuerit... Cum autem, P. S., populus partium illarum propter miracula,
que inibi per eosdem sanctos precipue per beatum Memorium cotidie fiunt, maxime
super furiosis, mente captis, dolorem capitis patientibus, incarceratis, ab
inimicis captis et quamplurimis aliis infirmitatibus et malis, singularem gerat
devotionem.... [De indulgentiis cum eleemosynis]. Dat. Rome apud Sanctos Apostolos, V kal. julii anno decimo. 1427, junii 27.
Suppl.
Mart. V, n° 206,
fol. 216. « La même année, à la date du 9 septembre, Bertrand[70], évêque de Périgueux, fait
entendre la même plainte. Il dit qu'il y a 24 canonicats et prébendes dans
l'église susdite et demande que l'église paroissiale de Rouffignac y soit
réunie (ibidem, n° 208. fol. 622). En 1430 et 1437,
les revenus; avaient été de 24 livres tourn. ; les
chanoines demandent la réunion de l'église de Saint-Georges de Boulazac, près
Périgueux (Suppl. Eugen. IV, n° 312, fol. 166, et n° 336, fol. 98b). En 1444, les
revenus de la mense capitulaire étaient de 300 livres ; autrefois, ils avaient
atteint 7 et même 8.000 livres (Reg. Lat., n° 407, fol. 189). »
397.
— « L'église collégiale de Saint-Front tombe en ruines.
Il est question de la translation du corps de saint Front. »
B. P. Exponitur
S. V. pro parte devotorum et humilium oratorum capituli et canonicorum ecclesie
collegiate[71] Sancti Frontonis Petragoricen...
quod, cum be. me. Petrus[72], olim Petragoricen. episcopus, ut
corpus sancti Frontonis, Domini nostri Jesu Christi precipui discipuli et
confessoris, necnon Petragoricensis prothopresulis et tocius Aquitanie fidei
primi doctoris et predicatoris (quod corpus una cum nonnullis aliis notabilibus
et dignissimis reliquiis solemniter et honorifice conservatur et cujus meritis
et intercessionibus gratiarum Largitor immensa et innumerabilia miracula inibi
hactenus notorie demonstrare dignatus est et in dies experientia testante
demonstrat et operatur) honorabilius et devotius conservaretur et coleretur ac
peramplius exaltaretur, quamdam thecam argenteam seu vas honorabile, animo et
intencione prefatum corpus et reliquias [inibi] reponendi et de loco ipsorum
corporis et reliquiarum, considerata sanctitate, satis vili, in quo nunc esse
noscuntur, transferendi et mutandi, notabiliter et sumptuose confici et
laborari fecerit, et ipsam thecam seu vas argenteum ad hoc, ut predicta
exaltatio adimpleretur, dimiserit et reliquerit, ac festivitatem translationis
seu exaltationis hujusmodi ultima die mensis aprilis solemniter celebrari
ordinaverit, ipso tamen P[etro] olim episcopo ante translationem seu exaltationem
hujusmodi, sicut Domino placuit, de medio sublato, prefati capitulum et
canonici cupientes voluntatem et ordinationem ipsius episcopi adimplere, corpus
et reliquias hujusmodi in eamdem thecam seu vas argenteum solemniter et devote
transferre et exaltare desiderent. Ut igitur, P. B., translatio et exaltatio
hujusmodi tanto honorabilius et commodius ac cum ingenti populi et christifidelium
devocione celebretur et pariter veneratione congrua colatur, ac ad ipsas
exaltationem seu translationem necnon prefatam ecclesiam, que, causantibus
guerris, mortalitatum pestibus diversisque aliis sinistris eventibus regnum
Francie et presertim illas partes per multos annos (proch dolor) graviter
affligentibus, in suis structuris, tectis et edificiis, quamplurimum ruinam
minatur ac reparationibus indiget non modicis, sitque etiam libris, paramentis,
calicibus aliisque jocalibus et ornamentis ad cultum divinum necessariis
destituta et desolata, ad que ipsius facultates, que etiam, causantibus
premissis infortunis, multipliciter diminute et attenuate sunt, minime
suppetunt, eorumdem fidelium ferventior accrescat devocio, quanto se pabulo
celesti conspexerint inibi esse refectos : supplicant igitur S. V. devotissimi V.
S. et sancte Rome eccl. filii Carolus, Francorum rex,
et Ludovicus, delphinus Viennen., ejus primogenitus, necnon illustres et magnifici
viri Johannes, comes Petragoricen. et vicecomes Lemovicen, necnon major,
consules et universitas Civitatis et Ville Petragoricen., qui ad ipsam
ecclesiam, ob reverentiam prefati corporis et reliquiarum et ob crebra que
inibi Deus, ut prefertur, demonstrare dignatur miracula, singularem gerunt
devocionem, et pro quo E. S. V. affectuose scribunt, cum Civitas et Villa hujusmodi
semper eidem regi fidelissime insteterit, quatenus prefatum capitulum in suo
laudabili proposito confoventes, eis, ut hujusmodi corpus et reliquias juxta
ordinationem et voluntatem dicti quondam episcopi transferri seu transferre
facere et in prefatam thecam argenteam reponere et conservare possint et valeant,
licentiam et facultatem auctoritate apostolica concedere.... dignemini, et [de
eleemosynis et indulgentiis]. Concessum de indulgentia septem annorum etc. In presentia etc. C. Ariminen. Dat. Florencie, decimo septimo kal. januarii,
anno undeccimo. 1441, decembr. 16.
Suppl. Eugen. IV, n° 371, fol. 222b. « Jusqu’ici on ne connaissait que les
lettres d'Eugène IV du même jour (dans P. Dupuy, H, p. 138 ; Acta SS., Octob., XI, p. 404b, où, il est vrai, on
passe, comme à dessein, sous silence, ce qui est écrit dans la supplique, à
savoir que Front fut disciple de J. C, premier évêque de Périgueux, etc. ; le
souverain pontife y dit seulement : Front qui, en cette région, fut le
principal défenseur et intercesseur des chrétiens. »
398. — «
L'hospice de Charroux[73], près la Cité de Périgueux, à
cause des désastres et des mortalités des guerres, voit sa maison et ses biens
réduits presque à la ruine, au point que l'on n'y trouve plus ni lits ni autres
choses nécessaires pour le service des pauvres qui y arrivent de jour en jour.
Demande d'indulgences et d'aumônes. 1419, 24 mai. »
Suppl. Mart. V. n° 121, fol. 292. « Encore en
l'année 1438, à la date du 3 janvier, on se plaint de la désolation de la
chapelle (où sont les reliques du bienheureux Glodoaldus)[74] et de l'hospice de Charroux où
l'on a donné de tout temps l'hospitalité aux pauvres pèlerins et autres
voyageurs (Suppl.
Eugen. IV, n° 336. fol. 211). »
393. — « Le monastère de Brantôme, de
l'ordre de Saint-Benoît, occupé par les Anglais pendant les XIVe et XVe
siècles, après la fuite de ses moines et la mort de l'abbé en 1405, fut,
peut-on lire, détruit. Ce n'est que postérieurement à 1405 qu'une église fut
édifiée dans une partie restaurée et qu'un cloître fut construit. »
P. Dupuy, l’estat de l'église du Périgord, II, p. 129 ; Gall. Christ., II, col. 1493 et suiv.
400. — « Le prieuré de Saint-Martin de
Bergerac, au diocèse de Périgueux, gouverné par un prieur de l'ordre de
Saint-Benoît, richement construit et doté par Roland, neveu de Charlemagne,
empereur des Romains et roi de France, est désolé par les troubles de guerres et
autres événements sinistres, ruiné et amoindri dans ses revenus, à tel point
que le prieur avec quatre religieux n'y peuvent vivre. [Demande d'indulgences
avec aumônes et union.] 1441, 9, 28 septembre. »
Suppl. Eugen.
IV, n° 369,
fol. 36b, 263b.
401. — «Le prieuré de Sourzac, de
l'ordre de Cluny, au diocèse de Périgueux, suffisamment doté depuis son antique
fondation, est tellement dépourvu de moyens par suite des épidémies et des
troubles de guerres que, de ses fruits et émoluments, le prieur ne peut
entretenir sa vie ni suffire aux charges de son prieuré. [Demande tendante à la
réunion du prieuré de Saint-Thomas de Montignac du même ordre, diocèse de
Périgueux, dépendant de l'église de Sarlat.] 1434, 27 janvier. »
Suppl. Eugen.
IV, n° 285,
fol. 218.
402. — « Le monastère de N.-D. de Châtres, de l'ordre de
Saint-Augustin, est complètement ruiné et presque inhabitable. »
B. P. Exponitur
S. V. pro parte dev. orat. S. V. fratris Nicolai
Realitatis[75], canonici monasterii B. Marie de
Castris, Ord. S. Aug., Petragoricen. dioc. quod olim hujusmodi monasterio per obitum quondam Joannis
Lavada, ipsius monasterii ultimi abbatis extra Rom. curiam defuncti, vacanti,
prefatus exponens monasterium ipsum (cum causantibus guerris et aliis
calamitatibus,... desolatum, ruinosum et servitio divino et aliis totaliter
destitutum existeret) per decem annos et ultra, ac illius regimen et
administrationem nemine contradicente, rexit et gubernavit, prout regit et
gubernat etiam de presenti. Cum autem, P. B., monasterium hujusmodi
concurrentibus premissis in fructibus adeo tenue et exile sit, quod summam
decem libr. tur. ….. annuatim
non excedunt, quodque fere inhabitabile sit, nec, ut creditur, esset illius
memoria a dicto tempore usque nunc, nisi exponens cum magnis laboribus illud
sustinuisset et rexisset... [Supplicat ut cum monasterio prioratum de
Peyrignhaco, cujus fructus sunt 6. libr., retinere
possit.] Concessum ut petitur et de alio in commendam ….. C. Ariminen. Dat.
Floren.. XIV kal. februarii
anno quinto. 1436, januar. 19.
Suppl. Eugen.
IV, n° 311,
fol. 114b. « Au n° 318, fol. 69. à la date du 17 juillet, il est question de
cette même affaire. »
403. — « Le prieuré de
Saint-Jean-de-Côle, de l’ordre de Saint-Augustin, est détruit. »
B. P. Cum
prioratus conventualis Sancti Johannis de Cola, Ord. S. Aug., Petragoricen. Dioc.,
propter guerras, que (proch dolor) partes illas nimium afflixerunt, in suis
structuris et edificiis quasi penitus destructus, necnon volte et tecta
ecclesie ejusdem prioratus funditus collapsa existant in tantum quod, nisi celeri
remedio provideatur, totalem patiatur ruinam ; quem quidem prioratum dev. orat. vester Petrus Caselli, prior
dicti prioratus, pro posse restaurari et reparari facere intendit, prout jam
incepit. [De indulgentiis et eleemosynis.]
Concessum C.
Ariminen. Dat. Bononie, non. julii anno sexto.
1436, julii 7.
Suppl. Eugen.
IV, n° 317,
fol. 287 et encore à la date du 7 décembre 1437 (n° 335, fol. 35).
404. — « L'abbaye séculière de
Saint-Astier, au diocèse de Périgueux, est, en partie dépouillée, en partie
démolie ; les chanoines sont dispersés ; la population du voisinage très
clairsemée. »
B. P. Postquam
abbatia secularis et collegiate ecclesie S. Asterii, Petragoricen. dioc, ob
guerrarum turbines et mortalitatum pestes ac diversos alios sinistros eventus,
procurante pacis inimico, partibus in illis diutius (proch dolor) vigentes, et
presertim propter diversitatem obedientiarum regnorum Francie et Anglie, a
triginta annis citra fuit gentibus armorum rapacibus exposita, ac partim fuit
demolita, habitatoribusque et incolis caruit et caret ad presens, quatuor vel
quinque focis duntaxat exceptis, propterea ipsa abbatia, que sufficienter
dotata exstiterat et reliquiis ac jocalibus aliis condecenter ornata, in se et
membris suis ad nihilum pene redacta existit, cultusque divinus in eadem ab
ipso tempore citra vel circa saltem quoad horas canonicas penitus cessavit, ex
eo maxime quoniam abbas et canonici ejusdem protunc existentes ex ipsis
fructibus vitam congrue minime supportare valebant, quinimmo hinc inde dispersi
quasi ad opus rurale se divertentes vitam inopem querere sunt coacti, modernus
abbas et ejus canonici ad similia coguntur peragenda. [Ad reparationem
predictorum ac cultus divini augmentum supplicant Jaubertus de Pardis abbas et
canonici predicti, de indulgentiis cum eleemosynis.] Concessum. Dat. Rome apud S. Petrum, II kal. Februarii anno quarto
decimo. 1445, januar. 21.
Suppl.
Eugen. IV, n° 395,
fol. 254.
405. « La maison de Vauclaire, de
l'ordre des Chartreux, au diocèse de Périgueux, à cause des troubles de guerres
et autres calamités, est tellement diminuée dans ses revenus que les frères ont
peine à percevoir les choses nécessaires pour vivre suivant les règles de l'ordre.
[« Demande tendante à la réunion du prieuré de Saint-Martin hors les murs de
Bordeaux, de l'ordre de Saint-Benoit.] 1431, 18 octobre.»
Suppl.
Eugen. IV, n° 204,
fol. 265\
406. — « Le prieuré de Saint-Pierre de
Moncaret, au diocèse de Périgueux, a son toit gravement endommagé, à ce point
que la plus grande partie en est écroulée et que le pinacle de l’église ou
prieuré est totalement détruit ; à cause des hasards des guerres et des
épidémies le prieur ni les paroissiens ne peuvent le restaurer. [Demande d'indulgences
avec aumônes.] 1427, 6 janvier. »
Suppl. Mart. V, n° 198, fol. 178.
407. — « L'hospice de Thiviers, au
diocèse de Périgueux, menace ruine. »
B. P. Cum
hospitale et ejus capella B. Marie loci de Thiveriis, Petragoricen. dioc. in quo multi pauperes
confluere consueverunt, ad tantam debilitatem propter guerras continuas,
mortalitatum pestes et alias calamitates, devenerunt.... quod pauperes ad eum,
tenue dotatum, confluentes, sustentari, ipsis lectos, linteamina et alia
necessaria ministrari, reparationes fieri minime possunt. Capella etiam libris,
ornamentis et aliis ad divinum officium celebrandum quam plurimum indiget. Nisi
de christifidelibus elemosinis eisdem succurratur, vix cultus divinus exerceri
potest, ymo extra illum sibi querere victum propter inopiam compelluntur ;
hospitale quoque et ipsius edificia disrupta quamplurimum ad miserabilem
funditus tendunt ruinam. [De christifidelium suffragiis.] Fiat. Dat. Rome apud
Sanctos Apostolos, quarto kal. novembris, anno tertio
decimo. 1430, octob. 28.
Suppl. Mart. F, n° 257, fol. 281b.
diocèse de sarlat
463. — « Les revenus de l'église de Sarlat, du fait des guerres
qui ont lieu depuis longtemps dans la région entre les rois de France et d'Angleterre,
sont descendus de 2.000 livres pet. tourn. à 200-300, à tel point que l'évêque ne peut ni tenir son
état, ni réparer l'église, ni fortifier les châteaux, ni assurer le nécessaire
aux religieux bénédictins et aux serviteurs de l'église. Le roi Charles VII supplie que l'évêque Bertrand, son conseiller, puisse
recevoir en commende un plus grand nombre de bénéfices. 1435, 24 avril. »
Suppl. Eugen.
IV, n° 313,
fol. 25b. « A la date du 4 décembre 1444, les revenus annuels ne dépassaient
pas 500 1. pet. tourn. et l'évêque Bertrand demande la réunion du prieuré
bénédictin de Saint-Sardos, au diocèse de Montauban (ibidem, n° 394, fol. 225) ; en 1448, Pierre
Bonald, successeur à l'évêché, régent en droit de l'université de Toulouse, se
plaint de nouveau, et de même en 1452 et 1453, alors que les revenus étaient de
300 à 400 livres, et, comme son prédécesseur, il demande des bénéfices (Suppl. Nicol. V, n° 415, fol. 241 ; 453, fol. 267b ;
459, fol. 29). »
464. — « Le monastère bénédictin de
Terrasson, au diocèse de Sarlat, est complètement détruit par suite des troubles
de guerres, et ses revenus annuels ne dépassent pas la somme de 60 florins
d'or. Après la mort de l'abbé Pierre Dumas[76], le monastère resta sans abbé
pendant deux ans, parce que, à cause de sa ruine irréparable, nul ne désira
cette dignité. L'évêque de Sarlat en revêtit Louis Foucauld, de l'église de
Tulle. [L'évêque demande la confirmation de cette nomination.] 1420,13 mars. »
Suppl. Mart. V, n° 134, fol. 179. « Ibidem, n° 141, fol. 125b, à la date du 29
novembre, même année, il est exposé que, dans ce monastère de Terrasson, c'est
à peine si un seul religieux peut être entretenu avec ces revenus, et il est
formulé une supplique tendante à la réunion de l'église paroissiale de
Saint-Pierre de Grosas
(?). Ibidem, fol. 125,
il est écrit que le pape Alexandre III mit le monastère avec ses dépendances,
qui sont énumérées, sous la protection du Saint-Siège le 27 mai 1165, comme il
apparaît par ses lettres (non mentionnées par Jaffé-Ewald, Reg. pontif. Rom., II, p. 192). »
464 bis. — Le monastère de Saint-Amand [-de-Coly],
au diocèse de Sarlat, par suite des guerres et autres calamités, est voué à la
ruine dans ses constructions et, d'ailleurs, complètement inhabité ; il est
pour cela dépourvu de tout culte divin. 1449, 12 juillet. »
Reg. Vat. Nicol.
V, n° 410, fol. 39.
« Presque tous les centres monastiques de cette région furent détruits par les
Anglais. Voy. Gall.
Christ., II, col.
1536. »
465. — « Le monastère cistercien de
Cadouin, au diocèse de Sarlat, est tellement amoindri dans ses revenus qu'il ne
peut dignement conserver le saint Suaire, transporté à Toulouse. »
B. P. Cum inter
alia, que Redemptor noster Jesus Christus apud christifideles, in sue
sanctissime passionis memoriam, reliquit in terris insignia et jocalia, Syndo
sive Sudarium, in quo ipsius Redemptoris corpus in sacro sepulcro per tres dies
involutum exstitit, ab olim citra sunt quinquaginta anni et ultra, de
monasterio Caduini, ord. Cisterc. Sarlaten. dioc., ex certis tunc emergentibus
legitimis causis, magna cum devocione ad civitatem Tholosanam translatum[77] ac inibi in quodam insigni jam
constituto loco sive capella per abbatem dicti tunc monasterii repositum existat,
quodque ex hujusmodi sancti Sudarii, ad quod continue utriusque sexus fidelium
magna confluit populi multitudo, devocione, Redemptor ipse diversa ac grandia
miracula in christifideles hujusmodi operetur dietim, ipsiusque loci sive
capelle ac tanti preciosi jocalis sanctissimi Sudarii onera, reparaciones ac
alia requisita concurrencia, abbas et monachi pro tempore existentes dicti
monasterii, qui gubernacionem, custodiam et administracionem eorundem obtinent,
exilitate ac diminucione fructuum, reddituum et proventuum ac aliarum
facultatum ipsius monasterii, guerris, calamitatibus ac sinistris aliis
eventibus, que partes illas diu (proch dolor) afflixerunt, attentis, supportare
nequeant[78], nec ornamenta opportuna et
condecentia obtinere, nec in divinis inibi deserviri facere, ut deceret,
pariter valeant. [Supplicat Carolus, rex Francorum, propter hoc, ut capelle
predicte perpetuis futuris temporibus plura beneficia usque ad summam 1000
scut. Auri antiquorum incorporentur, abbasque possessionem eorum apprehendere
possit.] Concessum ut petitur de duobus non conventualibus dicti ord., vel etiam S. Benedicti ejusdem Sarlaten. dioc. Dat. Senis, septimo kal. aprilis,
anno XIII. 1443, martii 26.
Suppl. Eugen.
IV, n0 382,
fol 31. « Ibid., fol. 30b le roi Charles VII adresse
une supplique pour des indulgences en faveur des âmes charitables qui
secourraient la chapelle de Toulouse, où se trouve le Suaire (même date). »
466. — « L'église paroissiale de Grèzes, au diocèse de Sarlat,
du fait des guerres et autres calamités sévissant dans la région, manque totalement
de paroissiens et, pour cela, a été, par l'évêque et le chapitre de Sarlat,
réduite en un bénéfice perpétuel, dont les revenus annuels n'excèdent pas 40
livres tourn. Jean de Roffignac, chanoine de Reims, issu de famille noble, à
qui le bénéfice a été conféré, demande à pouvoir le cumuler avec n'importe quel
autre bénéfice ecclésiastique, quoique, si l'église en question retrouve des
paroissiens, il ne puisse la desservir personnellement, car il est dans sa
seizième année et il n'a pas reçu encore la prêtrise. Accordé, comme il est
demandé, aussi longtemps que les paroissiens manqueront. 1445,
13 novembre. »
Suppl.
Eugen. IV, n° 401,
fol. 182.
diocèse de limoges
661. — « Le monastère cistercien de
Dalon, au diocèse de Limoges, a ses terres et biens détruits. »
B. P. Nuper
monasterio de Dallone, Cistercien, ord. Lemovicen. dioc.
per obitum quondam Stephani illius abbatis extra Romanam curiam defuncti
vacante, devoti vestri conventus ejusd.... pro electione futuri abbatis die ad
eligendum prefixa, ut moris est, convenientes in unum devotum vestrum Frenotum
Helie, priorem prioratus S. Martini de Montepetroso, o. S. B., Ledoven. Dioc.
in... abbatem concorditer postularunt[79]. Cum autem, P. S., dictum monasterium, quod retroactis temporibus in
ejus fructibus etc. plurimum abundare eonsuevit, causantibus guerris, que
partes illas in confinibus Anglicorum sitas plurimum afflixerunt, prout dietim
affligunt, per maxime.... attenuatum, illiusque terre possessiones et bona
destructa et alienata existant.... [Supplicat Karolus, Francorum rex, ut
Frenotus, qui de magno et nobili genere existit, et cujus progenitores dictum
monasterium fundarunt, et cujus frater consanguineus necnon affines eidem regi
diversimode et fideliter dietim serviunt, cum predicto monasterio, cujus
fructus 100 lib. turon. parv., prioratum predictum a
monasterio S. Guillelmi de Desertis dicti o. S. B., Ledoven. dioc. dependentem,
cujus fructus 60 libr. turon., retinere possit.] Concessum. Dat. Senis, tertio
idus julii, anno XIII. 1443,
julii 13.
Suppl.
Eugen. IV, n° 384,
fol. 242.
R. V.
Pour faciliter
l'utilisation des extraits reproduits, nous avons dressé et nous donnons
ci-dessous un index des noms de lieux cités, avec renvoi au numéro des pages du
Bulletin où ils sont mentionnés.
Auberoche (com. Le Change), 70, 71,138.
Bars, Eglise, 141.
Bénévent (com. Saint-Laurent-des-Hommes),
Eglise, 140.
Bergerac, Carmes, 70.
Bergerac, Eglise Saint-Jacques, 140.
Bergerac, Frères Mineurs, 70.
Bergerac, Frères Prêcheurs, 70, 140.
Bergerac, Prieuré de Saint-Martin, 70 et n°
3, 208.
Bergerac, Ville, 70, 73, 74, 138, 139, 140.
Boulazac, Eglise, 200.
Bourdeille,
138.
Brantôme, Ville et Abbaye, 73, 139, 203.
Cadouin, Abbaye, 72 et n° 3, 207, 208.
Chancelade, Abbaye, 70.
Charroux (com. Coulounieix), Léproserie,
202, 203.
Château-l’Evêque,
Eglise, 75.
Châtres, Abbaye, 70, 203, 204.
Cubas (com. Cherveix-Cubas), Prieuré,
141.
Dalon (com. Sainte-Trie), Abbaye, 72,
142, 208, 209.
Fontaine (com. Champagne-Fontaine), Prieuré,
141.
Grèzes, Eglise, 208.
Lalinde, Ville, 70.
Le Bugue,
Abbaye, 70.
Le Fleix,
Prieuré, 75.
Ligueux, Abbaye, 70.
Lisle, 70.
Mareuil, Ville et Prieuré de Saint-Laurent,
74 et n° 7.
Moncaret,
Prieuré, 205.
Monpazier,
138.
Monsac, 71.
Montignac
(com.
Menestérols-M.), 70.
Montignac-sur-Vézère,
138.
Montignac-sur-Vézère,
Prieuré, 203.
Montpon, Ville, 139, 141.
Mouleydier,
139.
Nontron, Ville, 71.
Pellegrue
(Gironde), 70.
Périgueux,
Cathédrale de
Saint-Etienne, 199.
Périgueux,
Clarisses, 75.
Périgueux,
Collégiale de
Saint-Front, 199, 200, 201, 202.
Périgueux,
Diocèse 71, 197,
198, 199.
Périgueux, Ville, 70, 73, 74, 135, 136, 137,
138, 139, 197, 198, 199.
Peyrignac, Prieuré, 204.
Preyssac [d'Agonac]
(com.
Château-l'Evêque), Eglise, 75.
Ramefort (com. Valeuil), Château, 73.
Roufignac,
Eglise, 200.
Roussille,
Château (com.
Douville), 138.
Saint-Amand-de-Coly,
Abbaye, 207.
Saint-Astier,
Ville et Abbaye,
70, 138, 140, 141, 204, 205.
Saint-Cyprien,
Prieuré, 140.
Saint-Jean-de-Côle,
Prieuré, 204.
Saint-Laurent-des-Hommes,
Eglise, 140.
Saint-Louis,
70.
Saint-Pardoux-la-Rivière, Dominicaines, 71.
Sarlat, Eglise, 72, 140, 206.
Sarlat, Ville, 139.
Sourzac, Prieuré, 203.
Terrasson, Abbaye, 72 et n° 2, 206, 207.
Thiviers, Hospice et Chapelle, 205, 206.
Tourtoirac; Abbaye, 70, 71.
Trémolat, Prévoté, 140 n° 5.
Vauclaire
(com.
Menestérols-Montignac), Chartreux, 141, 205.
Vergt, Eglise, 141.
Villac, Paroisse, 75.
[1] Par le P. Henri Denifle, O.
P. (Mâcon, Protat, in-8°,
1897).
[2] Par le P. Henri Denifle, O. P.
(Paris, Picard et fils, in-8° 1899).
[3] Petite chronique
de Guyenne, éd. G.
Lefèvre-Pontalis dans la Bibl. de l'Ecole des Chartes, t. XLVII, p. 6l et 69. Le comte y
trouvait beaucoup de richesses, d'après Murimulh, Contin. Chron., éd. Thompson, p. 189, et Kaighton, I.eycestren.
Chron., éd. Lumby,
II, p. 132. Les noms des prisonniers dans l’Appendix ad Murimuth, p. 249.
[4] Murimuth, op. cit., p. 189.
[5] « Edificia... sunt propter eorum
vetustatem in parte destructa, collapsa et quamplurimum ruinosa ». Beg. Vat. Urb. V,
n° 253, fol.
111°, ad. an. 1364, jul. 12. On lit, d'autre part,
dans les Suppl. Eugen IV, n° 369, fol. 36k, 2<j3b : « Monasterium S. Martini de
Brageraco, per priorem O. S. B. gubernatum,
Petragoricen. Diœc. a
Rolando Karoli Magni Romanorum imperatoris et Francie regis nepote opulenter
constructum et dotatum, propter guerrarum turbines aliosque sinistros eventus
desolatum et ruinosum et in fructibus dominatum, ita ut prior cum quatuor religiosis vivere non possit » (1441,
sept. 9 et 28). Cité dans Denifle, La
Désolation..., I, n° 400. V. pl. loin sous ce n°
quelques autres détails. Cf. Les
jurades de la ville de Bergerac, I, p. 64 et suiv.
[6] Rob. de
Avesbury, De gestis mirabil. reg. Edwardi, éd. Thompson,, p. 356; Bertrandy, Etude sur les
chroniques de Froissart, Guerre de Guienne, p. 56, 63, 67 ; S. Luce clans Froissart, III, p. xiv.
[7] Bertrandy, op. cit., p. 69, 72.
[8] Murimuth, op. cit., p. 190. Voy. Avesbury, op. cit., p. 356; Villani dans Muratori, Scriptores, etc., XIII, p. 297. Ils nomment les
plus renommés prisonniers. Voy. Hist. gén. de
Languedoc, IX, p. 577,
note (de A. Molinier).
[9] Petite chronique
de Guyenne, 1. c., et Froissart, 1. c., p. XVI, note 3.
[10] Murimuth, 1. c.
[11] Murimuth, op. cit., p. 217.
[12] Les sœurs sont « propter guerras,
que noviter circa castrum Nontronii, quod proximum est eorum monasterio, et
locis circumvicinis [ingruerunt], notabiliter depauperate » (Suppl. Clem.
VI, n° 13, fol.
71, ad. an. 1347, jun. 30.)
[13] Suppl. Clem. VI, n° 6, fol. 76, ad an. 1345, mart. 9.
[14] Suppl. Innocent. VI, n° 23, fol. 93', ad an. 1353, mart.
10: «...Guerre abbatiam illam quasi destruxerunt, adeo
quod abbas et conventus dicti monasterii non habent de quo valeant sustentari.
[15] Sur l'Archiprêtré de Vélines, v.
dans le même ouvrage, chap. 111, parag. 5 : Arnaud de
Cervole, archiprêtre de Vélines, clerc et brigand ; son invasion en Provence, ou l'auteur discute certaines
opinions de Chérest (L'Archiprêtre,
épisodes de la guerre de Cent Ans au XIVe siècle, 1879)et de Siméon Luce (Froissart, V, pp. xxiv, note 1, et Du Guesclin, p. 328).
[16] Suppl. Clem. VI, n° 19, fol. 52, ad an. 1349, jun.
21.
[17] Ibidem, n° 22, fol. 144b, ad an. 1352, octob. 7 : «... Dictum monasterium propter guerras, que ibidem diutius
viguerunt et adhuc vigent, est quasi destructum... ».
[18] « Supplicat S. V. T. episcopus
Albanen., quatenus monasterio Caduini, Ord. Cist., quod lapso tempore hujusmodi
guerre turbine, edificiis, bonis et, redditibus, exstitit quanplurimum
devastatum, ut michi constat oculata fide..., in quo Sudarium, cum quo corpus
Christi, cum pro nostra redemptione mortem pertulit, fuit involutum, ut pie
creditur, honoritico reservatur. [De indulgentiis.] [Suppl. Innocent. VI, n° 29, fol. 292b, ad an.
1358, septemb. 30.)
[19] Suppl. Clem. VI, n° 12, fol. 34, ad an. 1346,
septemb. 15: «... Abbas et conventus... lamentabilem predicti monasterii
dampnificationem ex variis infortunis guerrarum in suis membris illatis
causatam necnon et debita quibus ipsum monasterium est in Rom. curia et alibi
obligatum, humiliter ostendendo.... ; si nemora... que propter antiquitatem
quasi nullius valoris existunt, scindantur et vendantur, seu aliter in
utililatem dicti monasterii convertantur, de emolumento lignorum..., et sinon
in toto, saltem in parte, poterit subveniri, eademque nemora erunt in brevi
..... in melius renovata... ; emolumentum terrarum, que ad manum ipsorum sunt,
in earumdem terrarum cultura quasi expenditur... ; major utilitas sine
comparatione provenit monasterio de terris... in dictis grangiis et locis
infeodatis, quam de illis que ad manum monasterii, licet majoris quantitatis
sint, remanserunt... ».
[20] Suppl. Innocent.
VI,.n° 29, fol. 210, ad an. 1358, jul. 12 : « Nonnulla loca,
possessiones et jura capta, occupata et dissipata existunt per nonnullos
Gallicos et Anglicos. Abbas et monasterium graviter sunt ite pauperati propter
dictam guerram... ».
[21] Avesbury, op. cit., p. 456 : « Post festum Purificationis Virginis gloriose.»
Voy. encore Le Prince Noir, Poème du héraut Chandos,
éd Michel, v. 690
et suiv., et S. Luce dans Froissart, V, p. II, note 2. [Il s'agit en
réalité de la Cité (voy. mon Histoire de la
ville de Périgueux; etc., p. 165), dont la prise peut être ainsi datée avec une
certaine précision, R. V.]
[22] Eulogium, Chron. ab orbe condito ad an. 1366 a
monacho quodam Malmesburiensi exaratum, éd. Heydon, III
(London, 1863). p. 215-222.
[23] « Movente se domino principe versus
torram Galliarum de Brigerake die jovis, hoc est quarto die mensis augusti,
super terram Francie equitando .. », etc.
[24] «Ad villam que fuit episcopi de
Petragor... sedes ibi fuit cathedralis...
[25] Kervyn de Lettonhove, dans son
édition de Froissart (V, p. 524 et 544) et S. Luce, dans la sienne (V, p. II et
suiv.), donnent par erreur Brantôme comme première étape du Prince.
[26] V. Dessalles, Périgueux et les
deux derniers comtes de Périgord, (1847), p. 47, et Lacoste, Histoire générale
de la province de Quercy, III, p. 163.
[27] V. ci-dessus, p. 70.
[28] Cf. E. Labroue, Bergerac sous les
Anglais (Bordeaux,
1893), p. 64, 65.
[29] Entendez la Cité (R. V.).
[30] V. ci-dessus, p. 73.
[31] D'après Dessalles, ouv. cité, p. 50 et suiv. [La Cité dut être reprise, non en 1357,
mais à la fin de 1356. V. mon Histoire de la
ville de Périgueux, p. 107. R. V.]
[32] Suppl. Innocent. VI, n° 129, fol. 199, ad an. 1358, jun.
23 : « Significat S. V... frater Guillelmus Estornell, prior prioratus de
Marolio, O. S. B., Petragoricen. dioc., quod ecclesia ac claustrum et edificia
dicti prioratus, qui in honorem S. Laurentii fundatus existit, tam occasione
guerrarum et Anglicorum, qui dictum prioratum tenuerunt occupatum, quam alias,
destructa et diruta adeo existunt, ac reliquiis, caticibus, libris et
ornamentis sacerdotalibus et aliis spoliata, quod prior... et alie necessarie
persone de gentes ibidem, necnon parrochiani et alii confluentes ad ecclesiam
et prioratum predictum pro missis et aliis divinis officiis audiendis
sacramentisque ecclesie recipiendis, commode et tute ibidem esse non possunt.
[De indulgentiis cum eleemosynis.] Fiat. Dat. apud Villamnovam Avenion. dioc.,
IX kal. julii an. VI. »
[33] Reg. Aven.
Innocent. VI, n° 24, fol.
546b.
[34] Suppl. Innocent. VI, n° 29, fol. 221, ad an. 1358, jul.
17.
[35] Suppl. Urb. V, n° 39, fol. 34b : «
Occasione guerrarum que in illis partibus per inimicos pacis temporibus
preteiitis invaluerunt ».
[36] Ibid., fol. 205, ad an. 1364, januar. 10.
[37] Sur les détails, voy. Dessalles, Périgueux et les
deux derniers comtes du Périgord, p. 87 et suiv., 89 et suiv, 92 et
suiv.
[38] Ibidem, p. 93 et suiv.
[39] Reg., Aven.
Urbani V, n° 22, fol.
356b : « Urbanus episcopus servus servorum Dei dil. fil. Johanni tit. Sancti Marci presb. Avinione commoranti,
.salutem, etc. Exhibita nobis pro parte majoris, consulum et Communis Civitatis
et Ville Petragoricen. nobis nuper petitio continebat quod, dudum dicta
Civilate diuturnis temporibus, saltem a tempore quo fuerat per Anglicos,
guerris ultimis inter reges Francie et Anglie qui tunc erant vigentibus proxime
finitis, hostiliter occupata, Civitas ipsa fere exstitit extunc inhabitata, et
nunc est prorsus depopulata, muris et fortaliciis ejusdem protunc integris
remanentibus, inibique Anglici et capitales inimici prefatorum Ville et
Communis nuperrime congregantes et recipientes exinde totam illam patriam quasi
per quatuor leucas circunquaque devastarunt, incendia, strages in et extra
sacra loca et alibi nefarie ponentes et committentes atque innumerabilia mala
et scelera perpetrantes ibidem ; ipsi vero inimici expost recedentes abinde,
quamplures feroces et mortales minas eisdam Ville et Communi occasione
fortalicii predicte Civitatis inferre publice et palam se jactarunt, prout
incessanter dictas minas nituntur effectui mancipare. Postmodum vero
venientibus ad dictas Civitatem et Villam nonnullis gentibus, de car. in Christo filii nostri Caroli regis Francorum yllustris
mandato, pro faciendo ex parte ipsius regis quasdam requestas seu petitiones
Communi predicto ac expunendo certa pacta per ipsos reges in tractatu sue pacis
juramento firmata, ipse gentes sic in dicta Villa degentes causa superioritatis
ad dictum Francorum regem in Villa eadem spectantis, vinum, bladum et quedam
alia bona ven. fr. nost. Petri episcopi Petragoricen. ac etiam dil. fil. Arnaldi Ruli
canonici Petragoricen. et quarundam aliarum ecclesiasticarum personarum, citra
tamen ipsorum Ville et Communis consensum et voluntatem et culpam omnimodam,
pro suis victualibus ceperunt, domusque et habitacio episcopalis predicte
Civitatis (quam dilecti filii nobiles Edvvardus princeps Vallie et Aymo ejus
frater antea consueverant in suis adventibus frequenter inhabitare) et quedam
alie domus personarum ecclesiasticarum per nonnullos dictis Villa et Communi
ignotos fuerunt combuste et aliqui parietes diruti, ne de cetero prefatus
princeps seu ejus gentes (dictam Villam penitus extirpare et populum ipsius
Ville immaniter consumere anelantes) possent ibidem recipi neque ullatenus more
hostili adunari. Quodque postmodum prefatus episcopus, tam vigore
constitucionis, ut dicebat, Ad reprimendas, quam etiam suarum sinodalium
constitucionum, nullis citacione aut monicione vel declaracione quibus vis
previis, sed juris ordine penitus pretermisso, majorem, consules, Civitatem et
Villam ac Commune predictos (super premissis penitus innocentes) de facto
supposuit ecclesiastico interdicto ac contra ipsos majorem, consules et Commune
excommunicacionis sentencias voluntarias et repentinas, prout sibi placuit,
promulgavit et easdem tamdiu tenere et valere voluit et mandavit, quousque de
dampnis sibi et ecclesie sue illatis, esset pecuniariter et integre
satisfactum. Et quod licet idem episcopus per dil. fil.
majorem et Sancti Frontonis et ecclesie Petragoricen. capitula, necnon Predicatorum et Minorum ordinum
Petragoricen. fratres, ac nobilem virum Arnaldum de
Yspania, militem, capitaneum dicte Ville (qui quidem miles dicta dampna per
prefatum Carolum regem Francorum debite et cum effectu obtulit facere
resarciri) fuerit sepissime requisitus ut dietum interdictum suspendere vellet,
hujusmodi interdictum suspendere recusavit, sed illud se non remoturum
promisisse dicitur principi memorato, ut amplius dicti Villa et Commune pregravarentur.
Quapropter prefati major, consules ac Commune, necnon centum et quinquaginta
persone ecclesiastice Deo servientes et alie persone seculares utriusque sexus, que ultra duodecim
milia existunt, a divinis officiis et sacramontis ecclesiasticis per dimidium
annum et ultra sunt distracti ac multi decedentes
ibidem in campis silvestribus atque terris more bestiarum sepulti, in fidei catholico immensam
perniciem, dictorum majoris, Consulum et Communis prejudicium et scandalum plurimorum. Propter
que, pro parte dictorum majoris, consulum et Communis.... ad sedem apost. exstitit appellatum ….. [Mandat cardinali ut duas partes ad
composicionem et concordiam inducat.] Dat. apud
Montemflasconem non. Maii anno octavo. » Ibid., fol. 415,1a même bulle « Ad
futuram rei memoriam », et sous la même date.
[40] C'est à tort que le P. Dupuy, L'Estat de
l'église du Périgord (Périgueux, 1629), II, p. 119, et ensuite le Gall. christ., II, col. 1479, prétendent que la maison épiscopale fut
brûlée et démolie seulement en 1377. L'interdit fut suspendu pendant six mois
par Grégoire XI, le 24 janvier 1371 (Reg. Vat., n° 282, fol. 120). On est revenu
plusieurs fois sur cette affaire, et, le 17 août 1375, le même Pape dit que,
d'après la relation da l'évêque, « major et consules quandam domum sitam in
Civitate prefata ad mansam episcopalem pertirnentem diruerunt «, et, à cause de
la peste, il suspend une autre fois l'interdit (ibid., n' 286, fol. 149b).
[41] Cf. Dessalles, op. cit., p. 112. [Le chiffre ainsi donné pour la population de
Périgueux en 1370 nous paraît avoir été fort exagéré, sans doute pour les
bosoins de la cause. R. V.]
[42] Ibid., p. 89 et suiv. Cf. S. Luce, Froissart, VII, p. lxix et suiv.
[43] Cf. Dessalles, op. cit. p. 91.
[44] Cf. S. Luce, Froissart, VII, p. CII note.
[45] Froissart, éd. S. Luce, VII, p. C,
note 3.
[46] Ibid., p. CI, note 2.
[47] Voy. la
lettre dans les Jurades de la ville de Bergerac (Bergerac, 1892), p. 34 et suiv. Cf. encore Labroue, Bergerac sous les
Anglais (Bordeaux,
1893), p. 84 et suiv. La lettre devait servir de sauf-conduit aux consuls de
Bergerac, pour porter des vivres à Du Guesclin, alors devant Mouleydier,
pendant les trêves. Cetle lettre est du « mercredy XIJe jour de mars mccclxxv » (a. st.).
[48] Aymeric de Peyrac, Vit. Urb. V, dans Actes et
documents concernant Urbain V, rec. Albanès, I, p. 64.
[49] Froissart, éd. S. Luce, VII, p. CIX, note 2.
[50] G. Lefèvre-Pontalis dans Bibl. de l’Ecole
des Chartes, t. XLVII,
p. 74 ; L. Mirot, Sylvestre Budes, p. 7, note 2 ; Terrier de Loray, Jean de Vienne, p. 54, note 3, identifient à tort
« Montpaon » avec Montpaon-en-Rouergue (Aveyron, arr. de Saint-Affrique).
[51] Lot-et-Garonne, arr. et cant. de Marmande.
[52] Froissart, éd. S. Luce, VIII, p. 13,
et Mirot, loc. cit.
[53] Suppl. Urban. V, n° 41, fol. 130, ad an. 1365, jun.
22: « Supplicant S. V. episcopus et capitulum Sarlaten. ut, cum ecclesia vestra
Sarlaten., O. S. Ben., propter vetustatem disposita sit ad ruinam, nisi
celeriter occurratur, ipsique reparacioni juxta eorum possibilitatem affectent dare operam et
intendant, et ad id propter guerras et malitiam temporis, que in illis partibus
longo terapore viguerunt, dicti episcopi, capituli et ecclesie non suppetunt
facultates ..... [Petunt licentiam applicandi operi fabrice pred. reparacionis
fructus nonnullorum beneficiorum secularium et regularium.] Habeant fructus
beneficiorum vacancium in civitate et dioc. usque ad quatuor annos in illis,
dumtaxat in quibus sedes apostolica non recipit primos fructus. — Item petunt
indulgencias cum eleemosynis, ut hujusmodi fabrica... facilius valeat
consummari. Fiat de anno et XL
in forma.— Dat. Avinione X kal julii an. III. »
[54] Denifle, La désolation des
églises, I, n° 463.
V. pl. loin sous ce n°.
[55] Reg. Aven.
Clément. VII, n° 22, fol.
299.
[56] Reg. Aven.
Innocent. VI, n° 28, fol.
379 : « S. Laurentii mart., de Pradors et de Benavent
».
[57] Supp. Urban. V, n° 39, fol. 174, ad an. 1364,
januari 23: « Prepositatui de Themolaco (Trémolat),
O. S. Ben., propter vicinorum malitiam
destructionis periculum imminet. »
[58] Reg. Aven. Gregor. XI, n° 1, fol. 459, ad an. 1371, jun. 1.
[59] Ibidem, n° 13, fol. 286b, ad an.
1372, jun. 26.
[60] Arch. Vat., Collector, n° 37, fol. 8, ad an. 1382, martii 24.
[61] Denifle, La désolation des
églises, I, n° 404.
V. pl. loin sous ce n°.
[62] Reg. Aven. Gregor. XI, n° 25, pl. 196, ad an. 1375, jul. 6:
« Dil. Filio priori et conventui domus
Vallisclare, Cartusien. ord., Petragoricen. Dioc. salutem, etc ….. Sincere devotionis.... Sane dudum pro parte
vestra nobis exposito quod vos et domus vestra Vallisclare, propter guerrarum
discrimina, que in partibus illis diutius viguerunt et adhuc vigebant, et
presertim ex eo quod locus Montispavonis, Petragoricen. Dioc. in quo magnam partem bonorum vestrorum, pro ipsorum
tuitione, reposueratis, obsessus at demum destructus exstiterat, ac omnia bona
ipsa necnon redditus et proventus ad vos et domum ipsam pertinentes, paucis
exceptis, perdita exstiterant, aceo depauperati eratis quod non habebatis unde
possetis congrue sustentari.... [Cum pontifex, ad eorum preces, parrochialem
ecclesiam de Roqueta, dictae diocesis, ad praesentationem praepositi monasterii
de Paunato, O. S. B., praefatae diocesis pertinentem, ipsis et domui suae ad certum
tempus nondum lapsum jam antea univerit, et unionem hujusmodi, non obstante
generali revocatione talium unionum, confirmaverit, ipsamet unio valeat et
effectum secim sequatur.] Dat. apud Villamnovam,
Avinionen. dioc, II non. julii
anno V. »
[63] Voy. Edouard, Fontevrault (1893), I, p. 301 ; II, p. 347.
[64] Reg. Aven.
Clément. VII, n' 18, fol.
557b, ad an. 1380, jun. 14.
[65] Reg. Aven.
Clément VII, n° 20, fol.
327, ad an. 1380, maii 5 : « Universis Christi fidelibus, etc. Licet is etc.
Cum itaque.... parrochialis ecclesia loci de Bartz, Petragoricen. Dioc. in
honorem Sanctorum Petri et Quiterie dedicata, in qua, suorum precaminum
interventu, Deus multa miracula cotidie, prout asseritur, dignatus est fieri
manifeste, Anglicorum inimicorum regni Francie incursibus exposita, a triginta
annis citra vel circiter per inimicos eosdem fuerit circumdata et destructa ac
multis suis bonis et jocalibus spoliata. [De indulgentiis cum eleemosynis.]
Dat. Avinione III non. maii an. II. »
[66] Reg. Aven. Gregor. XI, n° 13, fol. 217, ad an. 1372,
januar. 11.
[67] Reg. Vat. Urban. V, n° 254, fol. 48, ad an. 1365, febr. 7 :
« Ad futuram rei mem. Apostolice sedis, etc. Sane peticio pro parte Bernardi
abbatis et conventus monasterii Dalonis, Cist. ord., I.emovicen dioc., nobis
nuper exhibita, continebat quod dictum monasterium et ipsius grangie, propter
guerras que a XX annis citra et ultra in illas partibus viguerunt, adeo
depauperata et in suis facultatibus destituta existant, quod in ipso
monasterio, in quo octoginta religiosi... esse eonsueverunt, decem religiosi
qui, dicto abbate computato, inibi ad presens dumtaxat existunt ..... vix
possunt sustentari, hospitalitatem tenere et alia onera.... supportare. [Ad
ipsorum preces remittit eisdem medietatem summae 420 libr. turon. parv. per eos
debitam pro XIV annis Camerae apost. ratione tricesimae reddituum eccles. per
Clementem VI impositae personis ecclesiasticis regni Franciae, eosdemque ad
triennium a solutione alterius medietatis dictarum 420 librarum liberat] Dat. Avinione VII idus februarii an. III. » Quant au XVe siècle, voy.
Denifle, La désolation des
églises, I, n° 661 (infra, sous ce n°).
[68] « Hélie de Bourdeille, de l'ordre
des Frères Mineurs, bachelier en théologie, appelé à l'évêché de Périgueux le
17 novembre 1437, reçoit une dispense d'âge de trois ans (Arch. Vat. Oblig. n° 66, fol. 33b), est transféré le 13 mai 1468 au siège
archiépiscopal de Tours (Oblig. N° 83, fol. 10), revêtu de la pourpre
cardinalice le 15 novembre 1483 (S. Luciae in Silice, arm. XXX, n° 52, fol.
67b). Les assertions à cet égard de Dupuy, L'estat de
l'église du Périgord (1029), II, p. 136, 140, 236, du Gallia
Christiana, II, col. 1480,
sont erronées (et de même celles de Gams, Ser. episc, p. 598) : en effet, elles assignent
comme date de la
nomination d'Hélie de Bourdeille à l'évéché de Périgueux l'année 1417 (ainsi dans les Acta sanctorum,
Octob., XI, p. 404), et, de 1437 à 1447, mentionnent quatre autres évêques,
Hélie Serven, Pierre de Durfort, Raymond, Geoffroy. Ces quatre évêques doivent
être tous écartés et Hélie de Bourdeille, seul, retenu.
[69] « Sur saint Front, voy. Acta Sanctorum,
Octob., XI, p. 392
et suiv. ; sur saint Mémoire, ibidem, Maii, VI, p. 370, et dans notre Bulletin,
Contribution à l'hagiographie périgourdine : les Miracles de saint Mémoire, t. XXVI (1899), p. 488-490.
Duchesne, Fastes épiscopaux, I, p. 23, écrit justement au sujet de saint Front que la
date en est indéterminée, et trouve la première mention du siège épiscopal de
Périgueux en 301 (ibidem p. 30).
Cette opinion n'était pas celle des Bollandistes eu 1870, mais elle paraît
l'être aujourd'hui. »
[70] « Bertrand d'Arpajon, prévôt de
Beaumont, au diocèse de Vabres, fut évêque de Périgueux à partir du 14 mars
1414 (Reg. Lat. Joh. XXIll, n° 170, fol. 295). Dupuy, L'estat de
l'église du Périgord, II, p. 130 et 236, et le Gall. Christ., II, col. 1480, placent son
pontificat seulement en 1431. »
[71] « Cette église était appelée abbaye
et la dignité principale, c'est-à-dire la dignité abbatiale, était unie à la
mense épiscopale de Périgueux; la seconde dignité, la chantrerie, à cause de la
diminution des revenus, vaquait depuis un temps immémorial (Reg. Lat. Joh. XXIII, n° 379, fol. 437, ad ap.
1442). »
[72] » Pierre de Saint-Astier, entré dans
l'ordre des Frères Prêcheurs après son abdication de l'épiscopat, eut, en 1261,
l'intention de transférer le corps du saint. Voy. Gall. Christ., II, col. 1471 ; Act. SS., I. c., p.
403. Mais 1a translation ne fut effectuée qu'en 1463. Voy. Dupuy, 1. c., p. 150 et suiv. »
[73] Charroux, canton de Coulounieix.
Ancienne léproserie, sur la rive gauche de l'Isle, au bas d'Ecornebeuf (De
Gourgues, Dict. top., où la forme donnée par l'acte analysé (de Carroleis) manque d'ailleurs). Classée comme
monument historique, elle appartient aujourd'hui à notre confrère, M. Didon.
[74] « Ce saint n'est pas indiqué par le
P. Dupuy, ouv. cité, II, p. 234, parmi les saints du
Périgord. La forme usuelle du nom est Clodoaldus (Cloud). Cloud est un saint du pays
de Paris, »
[75] « Ce personnage et son prédécesseur,
Jean
Lavada, mort avant
1426, manquent dans le Gall. Christ., II, col. 1504, parmi les abbés. »
[76] « Cet abbé, aussi bien que le
suivant, Louis, manquent dans le Gall, Christ., II, col. 1534 ».
[77] « L'abbé Bertrand de Molinis, à la fin du xive siècle, dans la crainte que le
Suaire ne fût ravi au temps de la guerre et du schisme, le transporta à
Toulouse; il fut replacé à Cadouin seulement sous Louis XI. Voy. la bibliographie de la question dans U. Chevalier, Répertoire des
sources histor., Topo-Bibliographie, p. 539. »
[78] « L'abbaye de Cadouin obtint l'union
du monastère cistercien de N.-D. des Feuillants (c" La Bastide-Clermont,
Haute-Garonne), au diocèse de Rieux. »