Matérialité d’une restauration |
Grâce à l’entreprise de maçonnerie et à l’Atelier Didier Legrand en charge de la restauration des peintures, nous connaissons la nature des différentes couches successives recouvrant les murs intérieurs de l’église jusqu’à la fin du XXème siècle :
A partir de la pierre et de ses enduits d’origine à la chaux, les auteurs des peintures de St Méard ont appliqué successivement :
- une pâte de chaux blanche utilisée comme fond.
- des décors réalisés à la chaux et aux pigments minéraux.
Puis, postérieurement, la dissimulation de ces peintures a été réalisée
à l’aide d’un badigeon à la chaux recouvrant l'ensemble des décors.
Au cours des siècles suivants, sera réalisé un enduit au plâtre
d'environ trois millimètres d'épaisseur qui sera « agrémenté » d’un
faux appareil rouge en forme de pierre rectangulaires. Ce décor disparaitra
avec la restauration qui a débuté au printemps 2013.
Revenons à l’origine du décor peint, en citant le rapport de l’entreprise Legrand, en charge de la restauration des peintures :
« De manière générale on a étendu une pâte de chaux sur laquelle on a réalisé, probablement dans le demi-frais, les peintures… Les artistes ont peint avec des pigments dilués dans l'eau sur une pâte de chaux encore fraîche, misant sur une carbonatation lors du séchage. Mais les couleurs sont restées fragiles en certains endroit, n'étant que faiblement fixées par la migration de la chaux déjà partiellement carbonatée lors de leur application. Mais il faut insister sur le fait que cette technique " à l'économie " a permis la transmission des peintures jusqu'à nos jours, sans pertes importantes de couche picturale. »
Nous ajouterons qu’à notre avis le badigeon de chaux postérieur à la réalisation des peintures a renforcé le succès de cette « transmission » : on peut légitimement supposer que l’application d’un tel badigeon à base de chaux a assuré une nouvelle légère carbonatation du décor peint, assurant ainsi un rôle protecteur (bien involontaire !).
Un jour d’avril 2013, l’on peut
apprécier la minutie du travail du restaurateur qui doit détacher les restes de
la couche de calcite (issue du badigeon de chaux ci-dessus) qui adhérait encore
partiellement à la peinture du substrat :