Ordonnances des rois de France
de la troisième race.
Recueillies par ordre chronologique
avec des renvois
des unes aux autres, des sommaires
des
observations sur le texte, & cinq tables.
Second volume
contenant les Ordonnances du Roy Philippe de Valois, & celles
du Roy Jean, jusqu’au commencenent de l’année 1355.
par feu M. de Lauriere ancien avocat au Parlement
1729
Philippe de Valois, à Paris, le 18 Juin 1328
Ces Letres sont au
Tresor des Chartes, Registre de Philippes de Valois, cotte EE, feuillet 25.
Mandement.
Philippus Dei gratia Francorum Rex, dilecto & fideli
nostro Magistro Guillelmo de Ventenaco clerico & consiliario nostro,
Commissario a nobis deputato in Senescallia Petragoricensi & Caturcensi,
super financiis feodorum nobilium & acquestuum Ecclesiarum, salutem &
dilectionem. Querelam clamosam multorum audivimus, quod vos pro possessionibus
& rebus aliis alienatis & translatis a nobilibus in innobiles, cum
datione pecuniae, certis redditibus, seu certa pensione annua in illis rebus
per ipsos alienantes retentis, financiam exigitis & levatis pro nobis,
nedum pro pecunia data, sed etiam pro redditibus seu annua pensione praedictis,
super quo supplicatum est nobis saepius provideri de remedio opportuno: Nos
itaque nolentes gravare subjectos, nec jus nostrum sic rigide prosequi cum
eisdem. Madndamus vobis quatenus in financiis recipiendis amodo, solam dationem
pecuniae estimantes in casu praedicto, redditus, seu annuam pensionem per
alienantem retentos minime computatis, nisi aliud per nos in mandatis recipere
vos contingat. Per hoc tamen non intendimus financias per vos aliter receptas
revocare, sed eas volumus prout sunt, remanere. Datum, &c.
Philippe VI dit de Valois, à Vincennes, au mois de juin 1338.
(a)
Ordonnance touchant la solde des gens de Guerre, tant dans tout le Royaume, que
dans les Seneschaussées de Toulouse, de Beaucaire, de Nismes, de Carcassone, de
Beziers, de Perigord, de Cahors, de Roüergue, de Bigorre, & dans les Pays
d'Auvergne & d'Aquitaine.
Sommaires de la convention faite entre le Roy &
les nobles.
(1) L'Arbalestrier à
pied aura dans les Seneschaussées nommées en ces presentes, quinze deniers
tournois de solde par jour.
(2) Le simple
Pieton, sans Arbaleste, aura douze deniers tournois.
(3) L'Escuyer, qui
aura un cheval de vingt cinq livres, aura par jour six sols six deniers
tournois.
(4) Le Chevalier
banneret aura par jour vingt sols tournois.
(5) Le simple
Chevalier six sols tournois.
(6) L'Escuyer, qui
aura un cheval de quarante livres, sept sols six deniers.
(7) Le simple
Gentilhomme armé de tunique, de Gambiere & de bassines, aura deux sols,
& s'il est mieux armé, deux sols six deniers.
(8) L'Escuyer, avec
un cheval de vingt-cinq livres ou plus, non couvert, aura par tout sept sols
tournois, excepté dans les lieux, & les Seneschaussées marquez dans ces
presentes, où il n'aura que six sols six deniers.
(9) Les Fantassins,
ou gens de pied, sans arbaleste, & autres, aurint par tout quinze deniers
tournois, excepté dans lesdites Seneschaussées, où il n'auront que douze
deniers tournois.
(10) Le Chevalier
qui aura double banniere, & l'Escuyer avec banniere, auront par tout le
Royaume la solde ordinaire, dont les Comtes, les Barons & les nobles seront
contents, tant pour eux, que pour leurs gens nobles, ou non nobles.
Sommaires de l'Ordonnance.
(1) Lorsque les
personnes nommées cy-dessus auront esté mandées par le Roy, pour ses guerres,
il leur sera fait un prest proportionné au chemin qu'ils auront à faire, &
eû égard à leurs soldes.
(2) Le Roy, ni ses
successeurs n'exigeront rien d'eux, ni de leurs sujets nobles, ou non nobles,
pour les frais de leurs guerres.
(3) Lorsqu'il
s'agira de bornage entre le Roy & les habitans desdites Seneschaussées, il
sera fait avec le Procureur du Roy, & avec des personnes prudes &
habiles, sans forme de jugement.
(4) Les Commissaires
envoyez aux Eglises dont le Roy est gardien, ne pourront apposer les
pennonceaux, que sur les fonds dont elles sont en possession paisible. Et si à
ce sujet il y a contestation, le Commissaire fera donner adjournement pardevant
les Juges ordinaires.
(5) Le Roy
n'accordera point de Droit de Garde, ni ses successeurs, dans les terres des
supplians, sans connoissance de cause préalable, & après avoir appellé les
nobles.
(6) Si le Procureur
du Roy fait procés pour quelque immeuble, ou chose reputée immeuble, le
deffendeur, qui est en possession, ne sera point dessaisi, sans connoissance de
cause, & la chose contentieuse, ne sera mise en la main du Roy, que dans le
cas où elle y seroit mise, si le procés estoit entre deux particuliers.
(7) Le Procureur du
Roy ne se rendra partie dans aucun procés, que par le mandement exprés du Juge,
aprés que les parties auront esté entendües.
(8) En matiere
possessoire lorsqu'il s'agira du Domaine de la Couronne, le Juge ordinaire en
connoistra.
(9) Il pourra encore
connoistre du Domaine au petitoire, si le Procureur du Roy est demandeur, &
si la chose contentieuse n'est que de cinquante livres de revenu par an. Et si
le Procureur du Roy est deffendeur, le même Juge en connoîtra encore, au cas
que la chose ne produise que trente livres par an.
(10) Le rapport des
procés sera fait tant en matiere civile que criminelle, devant les Seneschaux
& autres Juges, en presence des parties, si elles veulent y estre. Les
Juges verront par eux-mesmes les enquestes & les procés. Ils les
rapporteront, & s’ils les donnent à d'autres, les parties n'en devront
rien.
(11) Dans toutes les
causes du Roy ou d'autres, lorsque l'on aura renoncé, ou conclu, & que
l'affaire sera en estat, elle sera jugée à la troisième assise suivante; ou
autrement les Juges seront punis, & elle sera decidée par d'autres.
(12) Les Seneschaux
& les autres Juges ne consulteront pas les Avocats & les Procureurs du
Roy, ni ceux des parties, dans les affaires où ils auront esté employez.
(13) Les Seneschaux
& les autres Juges Royaux ne pourront empêcher que les Seigneurs
inferieurs, hauts justiciers, ou autres ne punissent leurs Officiers, qui
auront commis quelque délict dans leurs fonctions.
(14) S'il arrive que
quelque Officier royal, de ce quelque autorité qu'il soit, delinque dans le
territoire d'un Seigneur haut justicier, pourvû que ce ne soit pas dans
l'exercice de ses fonctions, la punition en appartiendra au Seigneur justicier.
(15) Les obligations
passées sous le Scel du Roy seront mises à execution dans leurs terres par
leurs Officiers, & non par ceux du Roy, à moins que les Officiers des
Seigneurs ne soient negligens, ou refusans.
(16) On ne
constituëra plus deux ou plusieurs Mangeurs pour une dette, mais en leur place
on establira un Commissaire, ou Sergent, à moins qu'il n'y ait necessité d'en
user autrement, ce qui sera à l'arbitrage du Juge royal. Et quand il s'agira de
proceder par execution pour ce qui sera dû au Roy, il n'y aura qu'un seul
Mangeur, sans Commissaires.
(17) Dans les
Seneschaussées susdites, les écritures des cours ne seront plus venduës, ni
données à ferme par les Seneschaux, mais elles seront regies & gouvernées
par des personnes capables. Et l'on ne payera rien pour les grosses, à moins
qu'elles n'ayent esté faites à la requisition des parties.
(18) Les Seneschaux
& les autres Officiers royaux ne pourront, sous pretexte de Letres
obtenuës, ou à obtenir du Roy, traire devant eux en matiere civile, ou
criminelle, les sujets des Seigneurs hauts justiciers, à moins qu'il n'y ait
mention expresse dans les Letres, que telle est l'intention du Roy, par des
raisons particulieres. L'on ne pourra plus pareillement proceder par voye
d'execution, sur les sujets des Seigneurs hauts justiciers, sous pretexte de
Letres nommées Debita Regalia.
(19) Les cris
d'armes, dans les cas où il s'agira du service du Roy, seront faits dans les
terres des Seigneurs hauts justiciers, par eux, ou leurs Officiers, sur le
Mandement des Seneschaux, à moins que les Seigneurs, ou leurs Officiers ne
soient negligens, ou refusans.
(20) Si un officier
Royal se dit commis pour faire quelque execution, il sera obligé de montrer son
pouvoir, ou il sera condamné aux dépens & dûëment puni.
(21) Les Seneschaux,
ou autres Justiciers Royaux ne pourront prendre au corps aucun noble, ou
quelqu'autre personne que ce soit, si ce n'est en flagrant délict, ou aprés
information, ou à moins que le crime ne soit connu de tout le monde, &
qu'il n'y ait à craindre que le criminel ne prenne la fuite. Et dans aucun cas
on ne procedera à l'enqueste, qu'aprés que l'information aura esté faite
secretement.
(22) Aucun
Denonciateur ne sera admis, qu'aprés avoir donné bonne & suffisante caution
pour les dépens, dommages & interests.
(23) Les Comtes, les
Barons & les autres Nobles, qui sont en possession d'avoir des Juges
d'appel, y sont conservez, sans aucun empeschement.
(24) Les Comtes, les
Barons & les autres Seigneurs qui ont droit de faire batre monoye, y sont
conservez en faisant serment au Roy.
(25) Lorsqu'il sera
question du domaine d'un heritage, situé dans le territoire d'un Seigneur haut
justicier, les Officiers Royaux ne pourront attirer à eux l'affaire, sous
pretexte que celuy qui en est le possesseur, l'a obligée sous le Scel Royal.
(26) Les Seigneurs
qui sont d'ancienneté en possession de lever des Péages par terre & par
eau, en joüiront comme auparavant.
(27) Si le sujet
d'un haut justicier ou autre a violé dans le territoire de son Seigneur, la
Sauvegarde du Roy, le Seneschal, ou autre Officier Royal qui connoistra du
crime, ne pourra condamner le coupable, qu'au tiers de la perte de ses biens,
sauf au Juge ordinaire à preceder, comme il luy appartiendra.
(28) Lorsqu'un homme
pour crime aura esté banni, dans une haute justice, & condamné ensuite au
bannissement dans une justice Royale, s'il est pris en ne gardant pas son ban
dans la haute justice, il y sera puni comme s'il n'avoit pas esté condamné dans
la Justice royale.
(29) Dans les procés
qu'il y aura entre le Procureur du Roy d'une part, & quelque particulier
d'autre, le particulier ne payera rien au Procureur du Roy pour ses salaires,
ni aux Notaires, & aux témoins, pour dépens. Et s'il fait au contraire, ce
qui aura esté payé sera rendu.
(30) Aucun
Seneschal, Juge, Officier, ou Sergent, &c. ne pourra contraindre un
creancier à leur confier ses Letres obligatoires, quoy que scellées des Sceaux
Royaux, pour les mettre à execution, à moins que le creancier ne juge à propos
de les confier au Sergent.
(31) Lorsque des
biens auront esté mis en ma main du Roy à la poursuite de son Procureur ou
d'autre, la garde en sera confiée à quelque homme de bien, en luy donnant un
salaire convenable.
(32) Dans les
appellations interjettées par les Comtes, les Barons & les Nobles contre
les Procureurs du Roy, si les Comtes & les Barons ont fait leurs
diligences,& qu'il n'ait pas tenu à eux que leurs causes fussent terminées
aux assises, le temps fatal des appellations ne courra pas contr'eux.
(33) Le Roy ni ses
successeurs n'acquerront plus rien à titre de Pariage, d'eschange, d'achat
& de ventes, dans les hautes justices des Comtes & des Barons, si ce
n'est des forts s'ils sont necessaires pour la deffense du Royaume, en payant
un prix convenable.
(34) Les Officiers
Royaux qui ne seront plus en charge, resteront pendant cinquante jours au lieu
de leur domicile, pour deffendre aux plaintes, qui seront faites contr'eux.
(35) Les graces, ou
les Privileges accordez aux Comtes, aux Barons & aux Nobles par St Loüis
& Philippe le Bel, leur sont confirmez.
(36) Le Roy réitere
& confirme les soldes, les graces & les privileges exprimez cy-dessus.
(37) Les Seneschaux
& autres Officiers Royaux, feront publier la presente Ordonnance à leurs
prochaines assises.
(38) Si les
Seneschaux & autres Officiers Royaux manquent à l'observation des
presentes, ils seront tenus aux dépens, dommages & interests des parties.
Philippus Dei gratia Francorum Rex. Ad populorum regimen
& tuthelam constitui sunt on orbe terrarum ab eo per quem Reges regnant,
Regum & Principum potentes, ut in virga aquitatis & justitiae regnent
& in pace custodiant sibi subditas nationes. Cum itaque Nobis ex parte
dilectorum & fidelium nostrorum Comitum, Baronum & aliorum nobilium
justitiam altam, seu merum imperium habentium, Senescalliarum Tolosae,
Bellicadri, Nemausi, Carcassonae, Biterris, Petragoricensis & Cathurcensis
ac Ruthenensis & Bigorre, ressortorum earum, pro se & suis subditis
plures querimoniae nuper expositae fuissent, inter alia continentes, quod ipsis
districta, seu diminuta fuerant, in guerris nostris Vasconniae anni praesentis
stipendia, quae in guerris Vasconniae percipere consueverunt Praedecessorum
nostrorum temporibus ab antiquo. Dicebant enim quod quilibet habens equum
pretii viginti quinque librarum turonensium, vel majoris pretii, debebat habere
per diem, septem solidos, & sex denarios turonenses. Et si esset minoris
pretii viginti quinque librarum turonensium, debebat habere quinque solidos
turonenses.
Item. Quod quilibet Serviens pedes, debebat habere per
diem quindecim denarios turonenses; Gentes vero nostrae recusaverunt solvere
pro homine equite, si equus non esset cohopertus, vel posset cohoperiri ferro,
ultra quinque solidos turonenses, & pro Serviente pedite noluerunt solvere
ultra duodecim denarios turonenses, quod in dictorum Comitum, Baronum &
nobilium, ac subditorum suorum, tam nobilium quam innobilium, grave
praejudicium redundare dicebant, & plura alia gravamina sibi & suis
subditis, per Senescallos, Officiales & ministros nostros illata fuisse
dicebant, ante & post tempus, quo Regnatium Dominus ad regni solium Nos
provexit, suas libertates, privilegia & consuetudines infringendo, suaque
jura laedendo, dicti conquerentes, ex ordinatione & mandato nostris, duos
ex se ipsis, de qualibet Senescalliarum praedictarum ad nostram nuper
praesentiam destinarunt, cum potestate componendi & concordandi Nobiscum,
super stipendiis tam praeteritis, quam futuris, pro se & subditis suis,
& super aliis gravaminibus quae nobis ducerent proponenda, qui nobis
seriose omnia & singula de quibus conquerebantur, exponere curaverunt,
supplicantes, per Nos provisionem congruam super hiis exhiberi. Auditis igitur
praedictis destinatis, & habito tractatu cum ipsis, super stipendiis
praedictis, suo & alirum Comitum, Baronum, Nobilium nomine composuimus
& concordavimus super stipendiis, & aliis pro se & suis subditis
nobilibus & innobilibus persolvendis, prout sequitur.
In primis
ordinatum & concordatum est, quod amodo in guerris nostris Balistarius
Pedes capiat, pro stipendiis per diem, in dictis Senescalliis & in toto
Ducatu Aquitaniae & in partibus Alverniae, quindecim denarios turonenses.
(2) Item.
Serviens pedes sine balista, in locis praedictis, duodecim
denarios turonenses.
(3) Item.
Scutifer eques habens equum pretii viginti quinque librarum turonensium, vel
majoris pretii, per diem sex solidos & sex
denarios turonenses.
(4) Item. Concordatum est, quod in dictis partibus ac
ubique & infra regnum Franciae, Miles cum banneria capiat viginti solidos
turonenses.
(5) Item.
Miles simplex decem solidos turonenses.
(6) Item.
Scutifer habens equum pretii quadraginta librarum
turonensium, vel majoris pretii cohopertum ferro, corio, cornu, vel platis,
capiet septem solidos & sex denarios turonenses.
(7) Item.
Nobilis homo pedes armatus tunica (b) Cambereta & bassineto, capiet
duos solidos turonenses. Et si sit magis, sicut
decet armatus, capiet duos solidos & sex denarios turonenses.
(8) Item.
Concordatum est, Quod Scutifer habens equum pretii viginti quinque librarum
turonensium, vel majoris pretii non cohopertum, capiet ubique & infra
regnum Franciae, septem solidos turonenses, exceptis partibus dictarum
Senescalliarum & Aquitaniae & Alverniae, ubi dumtaxat capiet sex
solidos & sex denarios turonenses.
(9) Item.
Servientes pedites, sine Arbalista, sive alii, capient ubique & infra
regnum Franciae, quindecim denarios turonenses, exceptis partibus dictarum
Senescalliarum & Aquitaniae & Alverniae, ubi Servientes pedites, sine
arbalistis, capient dumtaxat duodecim denarios turonenses.
(10) Item.
Miles cum duplici (*) banneria, & Scutifer cum (*) banneria, capient stipendia per
totum regnum Franciae, modo consueto temporibus retrolapsis. Et sic dicti Comites, Barones & Nobiles pro se, &
suis subditis nobilibus & innobilibus, stipendiis supradictis erunt
contenti.
Eapropter
notum facimus universis tam praesentibus quam futuris, quod Nos rectum &
congruum arbitrantes, quod dicti Comites, Barones & Nobiles, qui tam
consideratione praemissorum, quam pro honore nostro & Praedesessorum
nostrorum, exposuerunt liberaliter se, suarum personarum pericula, & rerum
stipensia non timentes, regiam debent elementiam favorabilem invenire, non
solum in hiis quae ex justitiae debito, sed etiam de gratia requiruntur. Idcirco ad supplicationem eorum statuta, ordinationes,
prohibitiones & declarationes fecimus, & eis concessimus infrascriptas
irrefragabiliter & in perpetuum valituras, quibus superna elementia,
speramus cultum justitiae, pacis, & modestiae, in dictarum Senescalliarum
partibus observari.
In primis
ordinamus & praecipimus, per Senescallos Receptores, Thesaurarios, seu
Capitaneos, aut deputatos nostros, & successorum nostrorum eisdem
supplicantibus, & eorum successoribus pro se, & suis subditis, tam
nobilibus quam innobilibus, cum ex parte nostra mandati fuerint, ut ad guerras
nostras accedant, mutuum fieri, priusquam iter arripiant, secundum statuta
cujuslibet eorumdem, super stipendiis suis plus vel minus, secundum locorum
distantias, ut commodius absque suorum dampnosa distractione bonorum, ad id se
valeant praeparare.
(2) Statuimus etiam concedentes, quod aliqua subsidia vel
exactiones ab eis, vel eorum subditis nobilibus vel innobilibus ex parte
nostra, vel successorum nostrorum de cetero non exigantur pro guerris nostris,
vel alias omnimode.
(3) Item. Hoc Edicto in perpetuum valituro statuimus, ut
cum limitationes fieri petentur, etiam inter Nos & alios quoscumque
subditos nostros, per Senescallias locorum sine difficultate fiant, vocato
tamen Procuratore nostro, si Domanium nostrum contigit, exceptis finibus regni
nostri contiguis, terris vel jurisdictionibus consistentibus extra regnum, in
quibus limitationes fieri non concedimus, per praesentes. Et si de jure nostro
& alieno, in casu limitationis sit dubium, inquiratur super hoc cum probis
viris locorum vicinorum, vocato Procuratore nostro summarie & de plano,
& dine strepitu judicii & figura, & ulterius fuit eodem modo,
ponentes limites prout ratio suadebit: nec ob hoc Procuratoribus, vel
Officialibus nostris salarium, vel expensae solvantur, exceptis salariis
Servientium.
(4) Item. Edicto perpetuo prohibemus, ne amodo (c) Gardiatores Ecclesiarum aut
Commissarii a Nobis, vel Senescallis nostris deputati, Penuncellos vel Gardias
ponant, nisi in rebus de quibus Ecclesiae fuerunt in possessione pacifica, vel
quasi; Et si inter partes sit oppositio super re, vel jurisdictione, &
utraque se asserat possidere, Gardiator, vel Commissarius in casu illo, partes
adjornet coram suis ordinariis ad diem competentem, & prohibeat partibus ne
interim in praejudicium alterutrius, pendente adjornamento, aliquid attemptent,
nec aliqui pro fractione Gardiae molestentur, nisi fuerit notoria, sicut de
Ecclesiis Cathedralibus, Monasteriis aliquibus, quae sunt in Gardia Regia,
notorie ab antiquo, vel nisi in assisiis publice, vel parti fuerit specialiter
intimata.
(5) Item. Concedimus statuentes, quod amodo non
concedantur per Nos, aut Successores nostros, in terris, aut subditis dictorum
supplicantium, gardiae, nisi causae cognitio legitima praeesserit, vocatis
nobilibus, exceptis Ecclesiis & Monasteriis quae sunt (d) in Gardia Regia ab antiquo, &
viduis, pupillis & clericis clericaliter viventibus, viduiatate, pupillari
aetate, ac clericatu eorum durantibus dumtaxat.
(6) Itam. Hac in perpetuum valitura Constitutione
statuimus, ut si qui Procurator noster amodo movere voluerit, vel moverit
litem, super re, vel jurisdictione quacumque, contra aliquem eam possidentem,
non diffaziantur, seu turbentur possidentes, nisi prius causa cognita, (e) nec ad manum nostram res litigiosa
ponatur, nisi in casu, quo si lis esset inter privatos, res contentiosa ad
ipsam manum nostram tamquam firmiorem poni deberet. Et si possidens, seu
saisitus, lite pendente, utatur in casu praemisso jurisdictione vel re
contentiosa, declaramus ipsum non posse vel debere (f) de attemptatis condemnari propter
hoc, vel etiam molestari.
(7) Statuimus etiam prohibentes ne quis Procurator Regius
partialiter se admergetur in causa quacumque, nisi prius a Judice coram quo lis
pendebit, habuerit in judicio, partibus praesentibus & auditis, mandatum
expressum.
(8) Item. Praesenti constitutione, quam irrefragabiliter
praecipimus observari, diximus ordinando, quod quandocunque agetur de
Patrimonio, seu Dominio regio in possessorio dumtaxat, ordinarius loci de hoc
valeat cognoscere, & etiam judicare.
(9) Si vero in petitorio agatur & Procurator Regius
actor fuerit in causa, ordinarius loci valeat de illa cognoscere & eam
judicare, dum tamen causa illa valorem annuum quinquaginta librarum Turonensium
non excedat. Et si Procurator Regius sit deffensor, & causa illa ultra
valorem triginta librarum Turonensium annuatim non ascendat, de ea possit
similiter ordinare, cognoscere & etiam terminare.
(10) Praeterea statuimus & mandamus relationes
processuum & causarum, tam civilium, quam criminalium, amodo fieri coram
Senescallis & Judicibus aliis, in partibus supradictis, in praesentia
partium litiganrium, si ad id voluerint interesse. Addimus etiam statuto
hujusmodi, quod Judices per se ipsos inquestas & processus amodo videant,
& referant; Et si per alios eos videri faciant vel referri, partes proinde
nihil solvere teneantur, nec ad id compellantur, nisi de earum voluntate
procedat.
(11) Itam. Praecipiendo statuimus, ut cum in causis, tam
nostris quam aliis, renuntiatum fuerit & conclusum, & fuerint in statu
judicandi, Judices, infra tertiam assiziam immediate sequentem, ad tardius
sententiam proferant in eisdem; alioquin id per alios facientes, fieri si
petatur, eos propter hoc debite puniemus.
(12) Prohibemus insuper statuentes, ne Snescalli aut alii
Judices consulant Patronos, seu Advocatos vel Procuratores nostros, aut alios,
vel cum eis deliberent qualiter pronunciare habebunt, vel judicare in causis
nostris vel aliis, in quibus ipsi Procuratores fuerint vel Patroni, sed eos a
consilio, seu deliberatione hujusmodi omnino repellant, ne ibidem intersint.
(13) Item. Inhibendo statuimis, ne Senescalli, aut
quicumque alii Judices nostri altos Justitiarios, seu merum imperium habentes,
aut eorum aliquem, impedire praesumant, quominus in suos officiales
delinquentes in suis officiis, vel aliis, infra jurisdictionem ipsorum, &
quemlibet eorumdem, suam jurisdictionem valeant exercere, & eos pro suis
culpis & excessibus debite corrigere, & punire, nisi ad nos hujusmodi
Jurisdictio pertineat, de consuetudine jam praestita.
(14) Statuimus etiam ut si quis Officialis noster,
cujuscumque auctoritatis existat, infra jurisdictionem cujuscumque alti
justitiarii, seu merum imperium habentis, de cetero reperiatur delinquens,
puniatur, non exercendo suum officium. Et non impediatur dictus altus
justitiarius, per quemcumque Justitiarium nostrum, quominus in delinquentes
hujusmodi, suam jurisdictionem exerceat, ipsumque puniat justitia mediante.
(15) Praeterea Declaramus statuentes, executiones
obligationum factarum ad vires cujuscumque nostri Sigilli, per altos
justitiarios vel merum imperium habentes in terris & jurisdictionibus suis
debere fieri, nisi legitime requisiti id facere negligerent, vel etiam
recusarent.
(16) Item. Praesenti constitutione Statuimus, quod amodo
non ponantur (g) Comestores,
nec duo vel plures simul, sed unicus dumtaxat Serviens, sive Commissarius,
eadem vice, pro executione solius debiti deputetur, nisi plures mittendi sint
ex causa rationabili, per Judicem nostrum ordinarium arbitranda. Et fiant
executiones locorum consuetudine observata; Et qui contrarium fecerit debite
puniatur. Adjicientes constitutioni hujusmodi, ut pro nostris debitis
exequendis, vel exigendis, non nisi unus solus eadem vice absque Commissario
seu Commissariis, vel aliis quibusvis adjunctis Servientibus deputetur. Et de
recognitione solutionis cum facta fuerit, Volumus & Statuimus dari &
concedi petentibus publicum instrumentum.
(17) Itam. Praesentium autoritate Statuimus, quod
scripturae Curiarum nostrarum, in partibus illis, licet consueverint vendi, vel
ad firmam tradi, per Senescallos, amodo tradantur personis idoneis per eas
gubernandae; Adjicientes, quod nullus compellatur solvere pro scriptura
grossata, vel extratta, nisi ad requisitionem ipsius grossata fuerit, vel
extratta.
(18) Item. Statuto perpetuo Prohibemus, ne aliquis
Senescallus aut alius officialis noster subditos altorum Justitiariorum, seu
merum imperium habentium, aut eorum aliquos, praetextu litterarum nostrarum ad
eos contra dictos subditos obtentarum, vel obtinendarum coram se trahet
civiliter aut criminaliter, nisi in dictis literis nostris fieret mentio, quod
non obstante, quod essent subditi dictorum altorum Justitiariorum, &
continerent commissionem & causam commissionis rationabilem, nos moventes,
alias enim eas ex nunc subreptitias reputamus, nec eas volumus executioni
mandari, nihilominus inhibentes jurisdictionem qualemcumque amodo exerceri in
subditos altorum Justitiariorum, seu merum imperium habentium, praetextu
litterarum quae Debita Regalia nuncupantur, a nobis vel Justitiariis nostris
quibuslibet obtentarum, seu obtinendarum.
(19) Statuimus praeterea ut (h) Proclamationes armorum, dum faciendae
fuerint pro casu nos tangente, in terris & jurisdictionibus altorum
Justitiariorum, seu merum imperium habetium, per eos fiant, ad mandatum
Senescallorum nostrorum, nisi in casu quo Justitiarii ipsi legitime requisiti
id facere negligerent, vel etiam recusarent; nec in aliis casibus aliquis
Senescallus, judex aut Officialis noster, infra Jurisdictionem alicujus
Justitiarii, jurisdictionem, aut cognitionem aliam in casibus ad ipsum
Justitiarium altum spectantibus, exerceat, ressorti tamen casibus, & aliis
ad nos jure Regio spectantibus, nobis salvis.
(20) Et si aliquis Officialis noster se dixerit ad executionem
aliquam faciendam, vel ad aliud deputatum, Volumus quod de potestate, seu
commissione sibi tradita doceat requisitus, alioquin ad dampna & expensas
illius teneatur & alias debite puniatur.
(21) Item. Irrefragabili Prohibemus Edicto, ne Senescalli,
aut quicumque alii Justitiarii nostri, quemcumque Nobilem, aut alium capiant,
pro quocumque delicto, nisi in facto praesenti, vel prius de commisso delicto
informati contra eum, seu verisimiliter de fuga illius timeretur; Nec in aliquo
casuum praedictorum procedatur ad inquestam, nisi informatione praemissa. Et
cum informationes secrete fient contra delatos de crimine, vel excessu,
Notarii, seu Commissarii scribere & examinare teneantur depositiones
testium, quantum facient pro innoscentia, vel excusatione debati, & fiant
sine custu aliquo delatorum.
(22) Adjicimus etiam huic Edicto, quod aliquis (i) Denuntiator, Instructor, Instigator,
seu alius, quocumque nomine censeatur, non admittatur ad prosequendum
denuntiationem suam, nisi prius de dampnis & expensis refundendis dederit
indoneam cautionem.
(23) Item. Statuimus & concedimus ut Comites Barones
& alii Nobiles qui Judices appellationum habuerunt & habent de
consuetudine, antiqua, vel de privilegio competenti remanserunt, deinceps
habeant & de dictis appellationibus cognoscant, nec super hoc impediantur a
quocumque.
(24) Et quia nonnulli ex ipsis Comitibus, Baronibus &
Nobilibus solent facere (k)
cudi monetam, ut dicunt, concedimus ipsis & eorum cuilibet, quod facta
nobis fide de jure suo, de forma & de cuno earum, cudi faciant, ut
solebant.
(25) Item. Super eo quod dum quaestio vertitur contra
subditos dictorum supplicantium, aut eorum aliquem, super dominio rei
hereditariae, in eorum alta justitia, vel ubi habent merum imperium, situatae,
justitiarii nostri occasione illa, quod possessor dictae rei rem illam
oblgavit, sub aliquo sigillorum nostrorum, dictos altos Justitiarios, vel merum
imperium habentes, in cognitione quaestionis domini dictae rei impedire
nituntur, ordinamus prohibentes ne aliquis Justitiarius noster id amodo faciat,
vel attemptet.
(26) Item. Concedimus quod Nobiles habentes ab antiquo
Pedagia in terris & fluminibus suis, non impediantur per aliquem, seu
aliquos de Officialibus nostris, quin illa levare possint a mercatoribus per
eorum Leudarium, seu districtum transeuntibus, prout hactenus consueverunt,
licet iidem mercatores a Nobis, seu gentibus nostris nomine nostro eis
vendentibus emerint res praedictas, non obstantibus literis in contrarium
impetratis, nec impedimento, a pauco tempore citra, eis apposito in hac parte.
(27) Statuimus etiam praecipientes, quod si in
Jurisdictione alti Justitiarii, seu merum imperium habentis, aliquis subditus
suus, vel alius deliquerit vel commiserit (l) nostram Gardiam violando, qquod
Senescallus vel Judex noster, qui de violentia Gardiae cognoscet, non possit
multare delinquentem, seu violatorem Gardiae, quantumcumque delictum grave sit,
ultra valorem tertiae partis bonorum delinquentis & infra, prout qualitas
Commissi exegerit & requiret, & dictus ordinarius non impediatur
quominus contra delinquentes impune procedat, ut ad ipsum pertinebit, salvo
quod in capitali crimine retardabitur sententia ferenda per ordinarium,
quousque sententia ratione dictae salvae gradiae per Senescallos vel judices
nostros lata fuerit contra accusatum praedictum.
(28) Concedimus insuper dictis altis Justitiariis, vel
merum imperium habentibus, & eorum cuilibet, quod si contingat aliquem per
ipsos, aut eorum aliquem bannire, & postmodum ille bannitus per gentes
nostras pro eodem casu vel alio banniatur, ac deinde Banniens invenerit dictum
bannitum in sua alta jurisdictione, & ibidem eum ceperit, non impediatur
per gentes nostras, occasione dicti secundi banni per gentes nostras facti,
quominus dictum bannitum justitiare valeat, prout ad eum pertinuerit, quamdiu
fuerit diligens in hac parte.
(29) Item. Statuimus prohibendo, ut cum post aliquem
Procuratorem Regium, pro jure regio ex una parte, & quemcumque privatum ex
altera, super jurisdictione, vel re aliqua litem amodo moveri contigerit,
privatus non compellatur ad solvendum Procuratori Regio, vel pro ipso,
salarium, pro dictis, vel pro actis, seu Notariis, vel Testibus (m) aut alios sumptus litis; Et si
contrarium factum fuerit Decernimus recipientem compelli ad restituendum
solventi, una cum dampnis & expensis quas sustinuerint in hac parte.
(30) Inhibemus insuper ne aliquis Senescallus, Judex,
Officialis, Receptor aut Serviens creditorem aliquem compellat invitum ad
tradendum suas obligatorias litteras, etiam sub aliquo sigillorum nostrorum
sigillatas, ut fiat per manus eorum executio de eisdem, nisi creditor
executionem, per Receptorem seu Servientem fieri requisierit, quin imo creditor
per se, vel per privatum nuntium, debita sua possit si velit, absque
compulsione vel exactione requirere & levare.
(31) Et cum bona, vel res aliquas ad manum nostram, ad
instantiam Procuratoris nostri, vel alterius cujuscumque, vel propter debatum
partium poni contigerit, Ordinamus & Praecipimus ea non Officialibus,
Ministris, aut Servientibus nostris, aut eorum alicui, sed (n) alicui probo viro privato tradi
custodienda & regenda, competenti salario mediante, qui de eis debeat loco
& tempore reddere rationem, deductis rationabilibus expensis. Et si quis
Officialis, Minister, seu Serviens noster ea recipere praesumpserit contra
praesentem ordinationem nostram, etiam partium intervenientium consensu,
recipientem compelli jubemus ad restituendum levata, absque salario &
expensis.
(32) Item. Duximus statuendum, ut in causis appellationum
prosequendis, contra Procuratores Regios, si dicti Comites, Barones, &
Nobiles ac eorum subditi fuerint diligentes adeo, quod per eos non steterit
quominus fuerint terminatae, sed per dilationes petitas ex parte Procuratorum
nostrorum, vel quia Assiziae non sederent totiens, quod causae ipsae potuerint
terminari, non currant, nec currrisse dicantur fatalia contra ipsos.
(33) Et quia ex parte Comitum, Baronum & aliorum
Nobilium praedictorum extitit supplicatum, quathenus a faciendus (o) Pariagiis, & ab acquirendo,
emptionis vel excambii titulo, vel alias quoquomodo, in feudis, retrofeudis,
villis, locis & castris, ubi ipsi altam justitiam, seu merum imperium
habere noscuntur, abstineremus. Volumus Nos, & dictae eorum supplicationi
pro Nobis & successoribus nostris annuimus concedendum, quod nisi dumtaxat
pro necessitate regni, Fortalitia necessaria vel utilia pro securitate regni
nostri & tuitione ipsius ulterius acquiremus, in locis praedictis vel eorum
aliquo, titulis supradictis, aut aliquo eorumdem, & de acquisitis in casu
illo recompensationem debitam faciemus.
(34) Cum autem Senescalli, Judices, Procuratores, &
quicumque alii Officiales nostri, officium suum, quacumque causa, vel occasione
dimiserint, Ordinamus & Statuimus, quod post dimissionem dicti officii in
illo loco, debeant per (p)
quinquaginta dies immediate sequentes continue residere, & querelantibus de
ipsis habeant respondere, ut possint ipsi querelantes facilius consequi jus
suum contra eos.
(35) Privilegia autem, seu Ordinationes eisdem Comitibus,
Baronibus, & Nobilibus quae a Beato Ludovico, & a carissimo quondam
patruo nostro Philippo Regibus Francorum, Concedimus & Praecipimus eis
tradi, sub sigillo nostro, per gentes nostras Camerae computorum, quae eis,
nobilibus pro Nobis & successoribus nostris, tenore praesentium
confirmamus, renovamus & teneri ac inviolabiliter observari mandamus.
(36) Caeterum Nos praemissa omnia & singula per Nos,
ut praemittitur, statuta, edicta, concessa, inhibita & ordinata, prout
superius sunt expressa, seu concordata, volumus ex parte Comitum, Baronum &
Nobilium praedictorum, pro se & subditis suis praedictis super percipiendis
stipendiis supradictis observari; Et inviolabiliter Nos & successores
nostros Reges, ad ea ex parte nostra servanda, & facienda servare,
obligamus expresse.
(37) Et ut inviolabilius & inconcusse serventur, omnes
& singulos Senescallos praesentes & futuros dictarum Senescalliarum, in
prima Assizia quam tenebunt, necnon & Judices, Procuratores &
Officiarios, Thesaurarios, Ministros & Servientes regios praesentes &
futuros, per juramentum eorum dictis Senescallis astringi volumus, ad
irrefragabilem observantiam eorumdem, nonobstantibus quibuscumque Ordinatione,
lege, privilegio, usu, stilo, observantia, consuetudine contrariis, vel
statuto, causis, processibus sue litibus pendentibus aut litteris per nos, vel
successores nostros concessis, seu concedendis, quae quoad hoc de certa
scientia, de plenitudine Regiae potestatis tollimus, cassamus, annullamus,
irritamus & viribus penitus vacuamus, ut nullus ad excipiendum de ipsis
contra praemissa, vel praemissorum aliquod, admittatur ex nunc, praedictis
officialibus nostris praesentibus & futuris & cuilibet eorum super
praedictis silentium perpetuum imponendo.
(38) Si quis autem ea, vel eorum aliquod transgressus
fuerit, & requisitus, reformare, seu reparare noluerit, teneatur ad
resarciendum expensas & dampna illius vel illorum, in cujus, vel quorum
praejudicium circa hoc fuerit attemptatum, & nihilominus pro
transgressumibus hujusmodi taliter puniatur, quod poena illius cedat illis in
exemplum. Notarii etiam & Tabelliones qui in suis officis contra praemissa
vel eorum aliquod attemptare vel facere praesumpserint, ad expensas &
dampna similiter teneantur & etiam puniantur. Quod ut firmum & stabile
perpetuo perseveret, praesentibus litteris nostrum fecimus apponi sigillum,
nostro in aliis, & alieno in omnibus jure salvo. Actum apud Boscum
Vincennarum, anno Domini millesimo trecentesimo tricesimo octavo mense Junio.
Et est escrit en la marge pardessous. Per Dominum Regem ad relationem Consilii sui Mattheum. Et Nous en c'est transcript avons mis
le Scel de la Prevosté de Paris, l'an & le jour du Samedy dessusdit.
Collation est faite. Montargis.
Notes.
(a)
Cette Ordonance est au Royaume en general, armoire A 7e cont.on des titres part.
n° 18 fol. 73.
(b)
Cambereta. Jambiere, ou Gambiere, armeure deffensive des jambes. Vide Cangium
in Armatura & Gamberia.
(*)
Banneria. Voyez ce que j'ay remarqué dans mon Glossaire sur Bachelier, Tome Ier
page 107.
(c)
Gardiatores Ecclesiarum, aut Commissarii, &c. Voyez l'Ordonnance de
Philippe le Bel du 3 May 1302, tome Ier, page 344 avec la note aux
letres (dd). Beaumanoir dans ses Coutumes du Beauvoisis, chapitre 46. Chopinu
de Domanio, lib. I, Tit. 6, n. 1. Duchesnium in historia Ducum Burgundiae, pag. 92, 93,
101. Cabgium in verb. Regalia
& Warda. Historiam Episcoporum Autissiodorensium, cap. 59, Biblioth. manuscript. Labbei. Et historiam Episcoporum
Cadurcensium num 178 in 4°.
(d) In Gardia regia. Voyez ce qu'on vient de
remarquer sur les mots Gardiatores Ecclesiarum & Commissarii.
(e)
Nec ad manum nostram, &c. Il en estoit ainsi dans nos pays Coustumiers, où
la chose contentieuse estoit mise en la main du Roy. D'où l'on a fait le regle
que le Roy ne plaide pas dessaisi. Quand aucun debat de nouvelleté est meu entre un sujet & le Roy, adonc la chose est mise
en la main du Roy, mais il ne nuit point, car aucun prud'homme est eslu, qui
gouverne la chose au nom de l'un & de l'autre.
L'auteur du grand
Coutumier, Livre 2 cahapitre 21 page 150. Voyez l'art.
31 cy-après.
(f)
Super attemptatis. Voyez l'Auteur du grand Coutumier, livre 2 chap. 21 page 149
lignes 23, 24, &c.
(g)
Comestores. Voyez le Glossaire du Droit François sur le mot Mangeurs. Du Cnage
dans son glossaire sur Comestores. De la Thaumassiere dans son petit Glossaire
sur les Coutumes du Beauvoisis, de Philippe de Beaumanoir, & Menage dans
ses origines de la Langue Françoise sur Mangeurs.
(h)
Proclamationes armorum. Ces proclamations, quand elles estoient faites pour le
Roy, n'estoient, ce semble, autre chose que le Ban. Car ancienement on disoit
crier le Ban & crier au Ban, comme l'on peut voir das les chapitres II
& 42 de l'anciene Coutume de Flandre, & dans l'article 35 du chapitre
premier du stile de Liege, citez dans mon glossaire sur le mot Ban. Voyez l'Ordonance
de Philippe le Long du mois de Juillet 1319 article 17 tome Ier page
698 où les cris appellez icy Proclamationes sont nommez Preconisationes, & ce que j'ay
remarqué sur le chapitre 61 du premier Livre des Establissemens, tome premier
page 152. Il ne faut pas confondre ces cris avec les cris de guerre, dont le
Sr. Du Cange a traité fort au long dans
les chapitres 11 & 12 de ses Disserations sur Joinville.
(i)
Denunciator. Voyez au premier tome pages 399, 571 & 396.
(k)
Cudi monetam. Voyez au tome Ier pages 93, 95, 614, 615, 624, 630,
814, &c. Jacobum Gothofredum in comment. ad
Codicon Theodosian tome 3 pag. 180 & Constans dans son Traité des monoies
aux preuves, pages 16 & 17.
(l)
Nostram Gardiam violando. Voyez le Glossaire du Droit François sur les mots
Sauvegarde, & Beaumanoir dans ses Cout. de Beauvaisis au chap. des Treves
& Asseuremens. Loisel livre 6 Tit. I Regle 7, 8 & Tit. 2 Regle 9.
(m)
Aut alios sumptus litis. Vide Joannem Galli & ibi Molineum Qauestione 360.
Bacquet des Droits de Justice, chap. 7 n. 13, 22 & 24. Despeisses tome 3
Titre 11, Titre 2 page 74 n. 11.
(n)
Alicui probo viro. Voyez l'Auteur du grand Coutumier, Livre 2 chap. 21 des cas
de nouvelletez, page 150 & cy-dessus l'art. 6.
(o)
Pariagiis. On ne dit rien icy des Pariages après ce qu'on en a écrit dans le
Gloassaire du Droit François. Voyez Corbin dans ses Droits de Patronage, Livre
2 page 405. Du Cange dans son Gloassaire & Pithou
dans ses Memoire des Comtes de Champagne.
(p)
Quinquaginta dies. Voyez l'Ordonnance de St Louis du mois de Décembre 1259,
article 31, Tome premier, page 75 & l'Ordonnance de 1256, article 25, Tome
1, p. 81.
Philippe VI dit de Valois, à Vincennes, le 28 Juillet 1338.
(a)
Letres par lesquelles le Roy confirme l'Ordonnance precedente, du mois de Juin
1338 faite en faveur des Comtes, des Barons, des Nobles des Seneschaussées de
Toulouse, de Carcassone, de Besiers, de Beaucaire, de Nismes & de
Roüargues.
A tous ceulx qui ces Letres verront. Pierre Belagent garde
de la Prevosté de Paris, Salut. Saichent tuit que Nous, l'an de grace mil trois
cens trente-huit, le Dymenche neuf jours d'Aoust, veismes unes letres seellées
du grand Seel nostre Sire le Roy, contenant la fourme que s'ensuit.
Philippus Dei gratia Francorum Rex, Senescallis Tolosae,
Carcassonae & Bitterris, Bellicadri & Nemausi, Ruthenensis &
Bigorrae, Petragoricensis & Caturcensis, ceterisque Justitiariis nostris
dictarum Senescalliarum presentibus & futuris, aut eorum loca tenentibus,
ad quos presentes litterae pervenerint, Salutem. Nobis (b) nuper exposito pro parte dilectorum
nostrorum Comitum, Baronum, ceterorumque nobilium Senescalliarum praedictarum,
pro se & suis subditis, tam Nobilibus quam innobilibus, quod in guerris
nostris Vasconiae praesentibus, fuerant sibi solita stipendia diminuta, vel
substracta, cum non fuissent eis pene soluta, quinimo gentes nostrae dicta
dicta stipendia eis computare & solvere denegabant, sed Justitiarii &
Officiales nostri alii plura sibi & suis subditis gravamina intulerant &
jugiter inferebant, suas libertates, privilegia & consuetudines
infringendo, suaque jura laedendo. Nos regali provisione volentes super hiis
remedium adhibere, Ordinavimus & Dedimus in mandatis, ut ipsi videlicet de
qualibet Senescallia duos ex se ipsis ad nostram presentiam destinarent, cum
procuratione & plenaria potestate, & mandato componendi &
concordandi nobiscum pro se, & dictis Comitibus, Baronibus, Nobilibus &
eorum subditis supradictis, pro se & eorum heredibus ac successoribus,
super stipendiis a modo percipiendis in perpetuum, in guerris & exercitibus
nostris & successorum nostrorum Regum Franciae, & exponendi Nobis
gravamina seriose, de quibus querimoniam pretendebant. In nostra igitur
presentia nuper constitutis Procuratoribus, ut premittitur ad premissa specialiter
deputatis, & per eos nominibus quibus supra, post tractatum habitum
concordiae Nobiscum, super perceptione & modo stipendiorum praedictorum in
perpetuum, auditisque & intellectis gravaminibus Nobis expositis per
Procuratores eorumdem, & habita super hoc deliberatione certa, Statuta,
Ordinationes, Inhibitiones, Declarationes & praecepta super eis edidimus
& concessimus super haec omnia, tam super concordia vel compositione
stipendiorum, quam super aliis, sicut in nostris cera viridi sigillatis, plenius
continetur.
Statuta quoque & Ordinationes Beati Ludovici &
carissimi quondam Patrui nostri Regis Philippi, eisdem duximus confirmandas,
quae ut perpetuam habeant firmitatem, Volumus & Ordinamus vos &
quemlibet vestrum adstringi ad praestandum juramentum de eis inviolabiliter
observandis, sub forma in eisdem nostris litteris comprehensa. Quocirca
Mandamus vobis & vestrum cuilibet praecipiendo districte, quathenus dictos
Comites, Barones & Nobiles pro se & eorum subditis praedictis &
praestare faciatis, de quibus mentionem faciunt, ceteraque omnia & singula
in ipsis contenta compleatis, servetis & faciatis, ab omnibus, prout ad
vestrum quemlibet pertinuerit, adeo firmiter & inviolabiliter compleri
etiam & observari, quod in vestri negligentia, inobedientia vel deffectu
non sit ad Nos super hoc recursus habendus. Datum apud Boscum Vincennarum,
vicesima octava die Julii, anno Domini millesimo trecentesimo tricesimo octavo.
Et nous en ce transcript avons mis le Scel de la Prevosté de Paris, l'an &
le jour dessusdis.
Notes.
(a)
Ces letres sont en la Chambre de Montpellier, au Royaume en generam, armoire A
7e cont.on des titres part.ers n° 18 fol. 79 verso.
(b)
Nuper exposito. Voyez cy-dessus l'Ordonnance du mois de Juin 1338, page 122.
Jean Ier & selon d'autres, Jean II, le 16 Nov. 1353
Letres par
lesquelles le Roy declare les Conseillers du Parlement affranchis de tous
Peages, pour leurs vivres.
A peu près dans le
même temps le Parlement fit le Reglement qui suit, touchant les Dessaisines,
& où les cas de nouvelletez, auquel on ne peut donner aucune date certaine,
& qui est au même Registre A du Parlement, feuillet 24 verso.
Querelae super novis Dessaisinis, in Parlamento non
veniant, sed quilibet Senescallus, Baillivia sua, vocatis secum bonis viris,
adeat locum & sine spiritu & figura, sciat & se informet, si sit
nova dessaisina, seu impedimetum, seu perturbatio. Et si invenerit ita esse,
faciat statim locum ressaisiri, & interim accipiat ad manum Regiam, &
faciat jus partibus coram se vocatis.
Cum Matha de Lebreto, relicta defuncti Reginaldi Domini de
Brageeriaco militis novissime defuncti, certas Literas in casu novitatis a
nobis impetrasset contra dilectum & fidelem nostrum Comitem Petragoricensem
& proposuisset contra ipsum in curia nostra, quod licet ipsa sit, &
esset in possessione & saisina, & per tempus sufficiens ad possessionem
acquirendam & retinendam juste, ac etiam suo jure, Villae & Castri
Brageriaci & pertinentiis ejusdem, nihilominus defunctus Archembaudus Comes
Petragoricensis ipsam cum armis, per modum guerrae impediverat, eam turbando in
sua possessione & saisina indebite & de novo, ac etiam modernus Comes
ipsam impediebat & impediverat in possessione & saisina praedictis,
impedimentum dicti Comitis fratris sui cujus heres existit, continuando, ut
dicebat. Quare petebat dictum
imperdimentum amoveri, & quod etiam in sua
possessione manu-teneretur. Petebat etiam, ut cum praedictus Comes se
praedictis in curia nostra opposuisset, manu nostra in dictis bonis
contentiosis ante omnia poneretur, realiter & de facto & etiam
teneretur, debato super praedicta novitate durante, & quod hoc fieri
debebat, attentis Ordinationibus Regiis super hoc factis & editis, necnon
stilo curiae Regis Franciae in talibus observato, Dicendo etiam, quod apposita
dicta manu in rebus praedictis, eidem fieri debebat recredentia de praedictis,
per manum nostram praedictam, dicto durante debato. Praedicto Comite se in
contrarium opponente, & dicente, se justis & pluribus causis, juste
& legitime possidere res praedictas & esse in possessione & saisina
de eisdem, & debere remanere in possessione praedictorum, quodque propter
dictam oppositionem, poni non debebant ad manum nostram res praedictae, plures
ad dictos fines, juris & facti proponendo rationes, protestando tamen in
casu quo ad manum nostram ponerentur, propter oppositionem factam per eundem,
de proponendo suas rationes, quare sibi fieri deberet recredentia de
praedictis, dicto durante debato. Omnibus partibus hinc inde
auditis, in hiis quae dicere & proponere voluerunt. Dictum fuit per
arrestum, quod manus nostra, ut superior, in dicta villa & castro de Brageriaco, & ejus pertinentibus, propter
oppositionem partiunt ad manum nostram ponetur. Et ea ad manum nostram posuit,
& sub dicta manu tenebitur, dicta lite durante, facient dictae partes,
super oppositione & debato praedictis, facta sua, & super hiis
inquiretur veritas & fiet jus. Dictum etiam fuit, quod
super recredentia, quam quaelibet dictarum partium petit sibi fieri, audientur,
& fiet jus. Et quod dabitur certus Commissarius, qui dictas res
contentiosas, propter debatum praedictum, sub manu nostra tenebit realiter
& de facto, quousque super recredentia facienda ipsis partibus super hoc
auditis, per Curiam nostram fuerit ordinatum. Decima tertia die Julii
anno trigesimo quinto.