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Les obligations morales du suzerain

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(1)     Document manuscrit

(2)    Transcription

 

 

Nous n’avons fait jusqu’ici que de rares détours vers les châteaux et leurs maîtres. Il a été souligné tout à la fois leur puissance économique[1], leur rayonnement mondain, mais aussi leur quasi marginalisation politique. Le pouvoir royal les a mis à l’écart, et la société médiévale qui les avait placés au centre de la société et du pouvoir n’est qu’un lointain souvenir. Le pouvoir des futurs notables s’affirme et s’étend. L’heure des bouleversements politiques approche, qui balayera les scories politiques et juridiques du Moyen Age et dépècera ces immenses propriétés.

Cependant la vision et les comportements du monde passé nous semblent ressurgir à travers ce texte, dans lequel le suzerain honore les obligations qu’il doit aux protégés de son fief, au monde des petites gens sur lequel il règne.

Un domestique aux mérites reconnus a disparu, le sort et l’avenir du fils orphelin sera assuré par le « haut et puissant seigneur ». Il va dédommager par avance de tous les frais occasionnés l’artisan qui accepte de prendre Antoine Fourgeaud à son service, et la nourriture et le linge seront fournis à celui-ci pour les trois années qui permettront au jeune apprenti d’acquérir le métier de serrurier.

Enfin, le seigneur ne signe pas sous son propre patronyme mais sous le nom de son château ou de son fief. Ici « Fontenille(s) »[2], ailleurs « Saint Mer » comme dans le document sur la fontaine de Saint Martin[3].



[1] On notera l’étendue considérable du domaine des Beaupoil de St Aulaire.

[2] Voir aussi le document III E 819 « Mayen contre Serbat ».

[3] Document III E 821.