Le
tableau de la passion
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… ou petite histoire d’une trahison amoureuse.
(2) Transcription
Guillaume de Montauzond dit Piarot, habitant de Périgueux, avait offert en cadeau à Valérie
Duranthon deux anneaux d’argent et un tableau
illustrant la Passion du Christ. L’acceptation de ces cadeaux valait pour lui
promesse de mariage. Valérie, habitante de Fontenilles,
lui préféra apparemment Helies Desmezures
de Villetoureix.
Arguant de son bon droit, Guillaume « sopoze » ici aux bans qui préparent au mariage de
Valérie et d’Hélies.
On ne sait qui épousa qui, ni ce que devinrent les
anneaux d’argent ainsi que cette fameuse Passion. Cela nous prouve en tout cas que
l’on pouvait trouver des tableaux à Périgueux, et qu’il y avait sans doute un lieu
de marché pour de telles œuvres.
Peut-être qu’il s’agissait là d’une infâme croûte, et
que Valérie ne supporta pas l’idée de passer sa vie avec la présence d’une
scène certes sacrée mais sanglante au dessus du lit conjugal. Peut-être
était-elle tout simplement insensible à l’Art ?
Je reconnais le droit à chacun de « sopozer » à ces hypothèses ironiques, et Valérie
préférait vraisemblablement la douceur de la vallée de la Dronne en compagnie
d’Hélies aux charmes de la grande ville au bord de
l’Isle avec Guillaume, avec ou sans tableau.
Pour ma part, depuis la lecture de ce texte, chaque
fois que j’utilise le pronominal « sopozer »,
je suis tenté d’adopter cette fantaisie d’écriture qui me ravit, en souhaitant
à Valérie tout le bonheur possible.